Conférence Jean-Pierre CAILLOT Le meurtriel, l`incestuel et le

Transcription

Conférence Jean-Pierre CAILLOT Le meurtriel, l`incestuel et le
Conférence
Jean-Pierre CAILLOT
Psychiatre, ancien directeur du C.M.P.P. de Corbeil-Essonne,
psychanalyste (S.P.P.),
co-fondateur du Collège de Psychanalyse Groupale et Familiale
Le meurtriel, l'incestuel et le traumatique
Jeudi
17 Mars de 18h30 à 20h,
UFR SLHS- Département de Psychologie
2 place Saint Jacques
Bâtiment N, Amphi. N1 (RDC)
entrée libre et gratuite1
Ouvert aux professionnels, psychologues,
médecins psychiatres, chercheurs,
étudiants master 1 et 2 en psychologie et sciences médicales2
Argument
Jean-Pierre Caillot nous présente son dernier livre « Le meurtriel, l’incestuel et le traumatique » et explicitera
en premier lieu les termes du meurtriel et d’incestuel qu’il reprendra dans des exemples cliniques. Son
ouvrage comporte en effet 66 cas cliniques issus de thérapies individuelles, de couple, de famille et de groupe.
L'histoire individuelle et familiale du jeune Phénix, âgé de 4 ans, qui affirme « être le premier des
dinosaures, ne pas avoir de parents et ne pas vouloir d'enfants, ne pas manger, ne faire ni pipi ni
caca ! » sera développée pour définir et illustrer l'antoedipe pathologique qui correspond
cliniquement à l'inceste, au meurtre et à l'incestualité.
Si l'imaginaire oedipien est centré par les fantasmes d'engendrement, à l’opposé, l'antoedipe pathologique,
saturé d’agissements, l’est par les fantasmes-non-fantasmes d'auto-engendrement ; l’antoedipe pathologique
s'oppose à l'avènement de l'oedipe.
Nous verrons avec Phénix que plusieurs années après être entré dans notre groupe de soins intensifs, le travail
individuel et groupal de transformation psychique opère le passage de ses pensées délirantes en fantasmes ; il
accède ainsi aux fantasmes d’engendrement.
Ces concepts essentiels permettent d’établir de nouveaux repères cliniques.
La clinique du traumatique est très étendue : elle comprend les psychoses, les perversions et la psychopathie,
les addictions et les troubles du comportement alimentaire (boulimie, anorexie).
1
Nombre de place limité.
Tous les participants devront présenter une pièce d’identité lors de l’accueil (mesure de
sécurité liée au plan Vigipirate)
2
Le traumatisme produit un excès d'excitations meurtrières et/ou sexuelles incestueuses, une dévalorisation de
soi, un sentiment de honte et de culpabilité, ainsi qu'un sentiment paradoxal d'impotence et d'omnipotence.
L'horreur côtoie la fascination, la nullité renvoie à la mégalomanie.
En 2001, Maurice Hurni et Giovanna Stoll distinguaient clairement dans leur article "Le traumatisme,
perspective moderne interactionnelle", le traumatisme en deux temps de Freud du traumatisme récurrent qui
se développe dans un contexte de relations familiales perverses ; ils mettaient donc en évidence l'impact du
meurtriel et de l'incestuel dans ces familles.
Ainsi, ces constellations familiales meurtrielles et/ou incestuelles produisent des formations psychiques
traumatiques spécifiques, à la fois individuelles et collectives qui traversent la famille et ses générations.
La pathologie traumatique est une pathologie de l'agir, du délire et de la somatisation.
Les outils thérapeutiques nécessaires à la transformation du délire et des agissements pervers et/ou
psychotiques en fantasmes (dévoilement des manœuvres perverses ou explicitation des scénarios imaginaires
inconscients des identifications ou des injections projectives) vont de l'action parlante à la mise en mots et à la
mise en fantasmes à plusieurs : un couple, une famille, un groupe. La place du jeu est prépondérante (humour,
psychodrames et psychodramatisation), ainsi que celle du rêve et de l'interfantasmatisation (le fantasme de
l'un détermine le même ou un fantasme différent chez l'autre) sur un fond d’historicisation individuelle et
familiale.
La compréhension de la paradoxalité serait-elle la clé du travail psychique avec la pathologie du traumatique ?
Quels rapports existent-ils entre les mécanismes de répétition automatique, les résurgences traumatiques
transgénérationnelles et la paradoxalité ?
La reproduction du même est-elle à comprendre à partir des fantasmes narcissiques d'auto-engendrement et
d'autodésengendrement ?
Notre rencontre autour de cet ouvrage sera l’occasion de questionner les relations de pouvoir dans la famille,
les grands concepts apportés par Racamier tels l’ambiguïté et la paradoxalité, les rapports de l’oedipe avec
l’antoedipe.
Notre débat permettra de découvrir une nouvelle sémiologie du fantasme, de redéfinir les espaces de la
subjectivité, d’étudier ce que l’objet paradoxal et les défenses paradoxales peuvent apporter à la
compréhension du traumatique, de revisiter la place objets-sensations hypernarcissiques autogénérés et de
faire ainsi émerger une nosographie familiale.
Références bibliographiques
Anzieu D. (1996), Le transfert paradoxal dans Créer, Détruire, Paris, Dunod.
Caillot J.- P. (2015), Le meurtriel, l' incestuel et le traumatique, Paris, Dunod.
Hurni M., Stoll G. (2001), Le traumatisme, perspective moderne interactionnelle » dans Groupal, 9, 26 : 42.
Racamier P.-C. (1995), L' inceste et l'incestuel, Paris, Dunod.
Axe 3 du Laboratoire de Psychologie de Besançon – EA3188 « Corporéité, intersubjectivité et famille »
Pour tout renseignement s’agissant de cette conférence,
S’adresser à [email protected] (MCF Psychologie clinique, représentant de l’axe 3 du
laboratoire) ou à Almudena Sanahuja (MCF HDR en Psychologie clinique, responsable master 2 psychologie
clinique) "[email protected]

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