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DOSSIER DE PRESSE
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Roger ITIER
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Pourquoi ce livre ?
Les HUIS sont une minorité chinoise qui se place aux avant-postes de l’évolution des arts martiaux en Chine.
L’ethnie Hui a une longue histoire qui s’intrique au plus profond de la tradition et de l’histoire chinoises.
Musulmans et authentiques croyants en l’Islam, ils restent très attachés à leur pays : LA CHINE.
C’est probablement l’unique exemple d’une intégration totalement réussie de l’Islam en dehors du monde
musulman. Les Huis ont su non seulement préserver leur foi mais aussi la conjuguer en harmonie avec les
coutumes chinoises.
Leur expertise des arts martiaux est liée à leurs origines. Ils sont les descendants des commerçants de la Route
de la soie qui devaient se protéger des pillards et des guerriers arabes qui rejoignirent les armées chinoises,
Les Huis rendirent les arts martiaux plus pragmatiques et plus efficaces, en enrichissant considérablement les arts martiaux chinois. De nombreux styles traditionnels ont
bénéficié de leurs apports pendant que cette communauté en créait d’autres comme
le Tongbeiquan, le Bajiquan, le Zhaquan, etc…)
D’autres raisons…
L’Islam reste méconnu en Occident. Il est en grande partie perçu à travers des mouvements radicaux, nécessairement réducteurs, qui véhiculent une fausse idée de cette
religion qui prône d’abord la tolérance.
En présentant une pratique de l’“Islam” différente et en rappelant les faits historiques
qui ont conduit certaines personnalités de cette communauté à se hisser au plus haut
niveau du pouvoir impérial (politique, scientifique, militaire, artistique), les auteurs ont
l’ambition de présenter, aux Occidentaux comme aux Orientaux, une autre manière
de vivre cette religion.
Les perspectives de notre entreprise
L’ouvrage “Kung Fu de l’Islam” est une première étape qui a pour ambition de présenter à un large public,
l’histoire de cette intégration unique et exceptionnelle dans un pays plusieurs fois millénaire. Il contribuera à
dresser un pont entre le Moyen-Orient et l’Extrême-Orient à travers le canal original des Arts martiaux”.
A l’instar du Temple de Shaolin, mondialement connu, qui présente la culture chinoise à travers le Kung Fu
bouddhique Chan, la communauté des pratiquants du Jiao Men Wushu (Cercle religieux du Wushu) constitue
également un enseignement rare et exceptionnel qui bouleverse l’approche traditionnelle des arts martiaux telle
qu’elle est ordinairement pratiquée.
Ce premier essai “Kung Fu de l’Islam” pourra être suivi et complété d’un ouvrage, façon “beau livre”, largement illustré de photographies artistiques et de reproductions de calligraphies originales chinoises et arabes.
Le projet
Le monde entier connaît ces termes chinois, Kung-Fu, Shao Lin. ce que l’on ignore, c’est que les Hui, (
en chinois ), une minorité ethnique parmi les nombreuses populations chinoises, a contribué à la notoriété des
arts martiaux chinois.
Impossible de les distinguer physiquement et linguistiquement des Chinois (Han). Les 9 millions de Huis sont
officiellement considérés comme l’une des 56 minorités de Chine, au même titre que les Tibétains, les Mongols
ou les Ouïgours. Le seul point qui différencie ces Chinois, de leurs compatriotes Hans, qui représentent plus
95% de la population chinoise, c’est leur foi en l’Islam et leur mode de vie qui respecte les coutumes musulmanes.
Quelques exemples peuvent nous aider à comprendre l’importance des Hui dans les arts
martiaux chinois. Ainsi au moment où la Chine populaire établissait le système de Dan
(Duan Wei en chinois) dans les arts martiaux, 2 Huis figuraient parmi les trois premiers
9e Duan (Grade le plus élevé dans le système des arts martiaux chinois).
Lors de sa création, la direction technique de l’Association Chinoise de Wushu, était
assurée par un Hui. ZHAO Changjun, l’athlète chinois le plus titré au niveau national,
surnommé le prince des médailles, est également hui.
La liste est longue et pourrait ainsi se poursuivre:
• le directeur de l’unique encyclopédie des arts martiaux chinois, Ma Mingda, est issu
d’une famille célèbre de maître du Wushu Musulman.
• Le maître de l’entraîneur du célèbre acteur Jet Li (Alias Li Lianjie), chef de l’équipe
chinoise des arts martiaux aux Jeux Olympiques en 1936, où le Kung Fu Wushu fut
présenté pour la première fois au monde extérieur,
• La moitié des responsables de l’Ecole Centrale d’Arts Martiaux Nationaux ( créé en
1927 à Nankin, cette école introduira le passage du Wushu d’une pratique populaire à
une discipline de sport reconnue par Etat et à la modernisation de son enseignement)
• le cercle reconnu en Chine comme celle de « Wu Xue » (signifiant la science du
Wushu), qui offre depuis deux générations les meilleurs pratiquants et les théoriciens
les plus férus,
• Cang Zhou, une ville huie dans la province de Hebei, officiellement reconnue comme
l’origine du Wushu..
Les Huis ne représentent que 7% de la population chinoise, mais leur influence sur
le niveau et le développement et de la promotion des arts martiaux chinois est décisif.
Qui sont les Hui ?
L’Islam est entré en Chine, il y a presque 1200 ans, sans conquête particulière, avec les
commerçants arabes et persans, attirés par la richesse des dynasties chinoises des Tang
et des Song (7ème et 12ème siècles).
Arrivés par les routes de la soie, terrestre et maritime, certains d’entre eux s’y sont
installés définitivement. La puissante dynastie Tang a également utilisé des troupes de
mercenaires arabes pour combattre les rébellions intestines. Après leur mission, des
milliers des guerriers arabes ont choisi la Chine comme la résidence pour le reste de
leur vie.
Ces étrangers musulmans se sont mariés avec des Chinoises pour former la première
communauté musulmane en Chine. A l’époque, l’Islam est méconnu dans l’Empire du
Milieu mais cette communauté aux coutumes étrangères n’a aucune difficulté à vivre
au sein de l’Empire chinois et ses descendants, à la faveur des mariages mixtes se
familiariseront vite avec la culture dominante (Han). Beaucoup d’entre eux réussiront
même les concours de mandarinat basé sur la doctrine confucéenne et deviendront des
officiers de haut rang, fidèles serviteurs de l’état.
C’est à la fin de la dynastie Yuan des Mongols (13e siècle), que l’Islam connaîtra sa véritable expansion en
Chine. L’armée conquérante des Mongols emmène avec elle en Chine beaucoup de soldats issus du MoyenOrient, Arabes ou Perses, parmi eux des savants, des théoriciens, des tacticiens, des techniciens. Ils vivent et
travaillent en Chine au service de l’empereur mongol. Dans la hiérarchie sociale établie par les Mongols, ces
« hommes aux yeux colorés », comme ils sont dénommés à l’époque, sont considérés comme supérieurs aux
Chinois de souche par cette Dynastie.
Les nouveaux maîtres de Chine de croyance bouddhiste tolèrent toutes les religions Christianisme, Judaïsme et
Islam. L’Islam est pratiqué d’une manière entière par les Chinois et vécu authentiquement par les musulmans
de Chine, dont le nombre grandira avec les conversions, au fil des siècles.
La dynastie mongole, renversée 70 ans plus tard est de courte durée. Les Mongols sont chassés vers les steppes
d’Asie centrale et avec eux beaucoup de leurs serviteurs « aux yeux colorés ». Le Christianisme et le Judaïsme
s’effacent de Chine, mais l’Islam, devenu religion d’une partie des Chinois, s’installe durablement. Par les
mariages mixtes (Han et Hui), la population musulmane continue de grandir et vit maintenant sa foi aux quatre coins de la Chine, même quand les dynasties féodales isoleront le pays du monde extérieur, y compris du
Monde musulman (Pays du Golfe persique).
Jadis appelés par les Chinois les Hans-Hui, qui veut dire
les Chinois de croyance islamiques, cette population a
été classée comme une ethnie (Mingzu) par la Chine populaire. Ils comptent aujourd’hui près de 9 millions de
personnes.
Quelles sont les raisons pour qui l’on conduite à devenir
une ethnie de Wushu ?
Les Huis sont dotés d’une grande tradition et la population apporte une attention particulière à la pratique des
arts martiaux. Ils ont trouvé dans leur religion un appui: le Prophète était aussi un guerrier. Pratiquer les arts
martiaux est donc un acte qui rend hommage au Prophète, un acte Saint en continuité avec la foi religieuse.
A la différence des Hans, chez qui le Wushu est une pratique minoritaire, la valorisation religieuse a transformé
ce sport de combat en une part indissociable de la vie de tous les musulmans chinois.
Pour les musulmans chinois, les mosquées sont aussi des centres culturels qui organisent des cours de langues
arabes mais aussi des entraînements aux arts martiaux musulmans.
La dernière raison, et non la moindre, est la capacité d’intégration des Huis dans la vie sociale chinoise, dominée par le confucianisme.
A l’exclusion de quelques révoltes d’une partie de cette communauté, dont les revendications sont souvent
d’ordre social mais pas religieux et de la situation des Ouïgours indo-européens qui résident à l’Ouest de
la Chine et qui ont des velléités indépendantistes, la population musulmane, représenté par les Huis vit en harmonie avec la culture dominante chinoise.
Depuis la dynastie Ming au 14e siècle, il n’est plus possible de différencier les descendants de mariage mixte
et les Chinois convertis, les Musulmans en Chine parlent et écrivent en chinois et sont physiquement sinisés.
Les Musulmans vivent leur spiritualité au sein de leur communauté et participent activement à la vie sociale,
structurée par la doctrine confucéenne et à toutes les époques, il n’est pas rare de voir des Musulmans à très
haute position hiérarchique, à grande réputation sociale et culturelle.
Le Kung-Fu musulman est un parfait exemple de cet échange, de cette intégration culturelle et sociale. Les
Huis ont ressourcé les arts martiaux chinois et les ont intégré à leur propre tradition. Le Wushu est devenu
le meilleur terrain d’entente entre les Huis et les Hans.
Les grands maîtres sont respectés et vénérés de deux côtés, sans que leur appartenance ethnique soit prise en
considération.
Des conflits ont existé dans les arts martiaux chinois entre différentes écoles ou filière des arts martiaux, mais
jamais pour des raisons ethniques !
Hier comme aujourd’hui, ce mode de vie des Hui leurs permet de participer pleinement à la vie chinoise dans
un système social et politique laïc, sans renier leur vie spirituelle en Islam. Dans le monde d’aujourd’hui,
l’Islam est au centre de tous les débats, tant dans le Monde arabe que dans les pays occidentaux.
C’est à travers lui, confondu par certains comme idéal politique et combat pour un modèle de société que
l’Orient et l’Occident s’opposent jusque dans les formes les plus extrémistes et les plus violentes, occultant les
valeurs de tolérance portée par cette religion.
Le Kung-Fu des musulmans chinois nous montre un pays qui semble échapper à cette dualité des extrêmes.