la société par actions simplifiées (sas)
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la société par actions simplifiées (sas)
LA SOCIÉTÉ PAR ACTIONS SIMPLIFIÉES (SAS) les raisons du succès Cette société, commerciale par la forme, est celle qui se développe le plus depuis sa simplification en 2008. En 2014, 39 % des sociétés crées l’étaient sous cette forme contre 19 % en 2012. Dans notre monde rural, nous observons également cette progression qu’il s’agisse de structurer l’activité commerciale d’agriculteurs (vente directe, prestations de services…), de mettre en place des montages complexes type « holding », ou d’organiser des activités purement agricoles. LA SAS : DE QUOI PARLE T ON ? Il s’agit d’une société pouvant réaliser des activités commerciales (achat/ revente, prestation de services), comme civiles (ex : agriculture). Elle dispose de la responsabilité limitée, elle est constituée par une ou plusieurs personnes, physiques ou morales, le montant du capital social est libre, la désignation d’un commissaire aux apports n’est plus obligatoire (sauf exception). Une grande liberté contractuelle est laissée aux actionnaires dans la rédaction des statuts, notamment pour l’organisation des organes de direction, des assemblées générales, des règles de vote, des transmissions d’actions. Le seul organe de direction obligatoire est le Président, personne physique ou morale, actionnaire ou non. Le régime fiscal des sociétés commerciales L’imposition des bénéfices suit les règles de l’IS (Impôt sur les Sociétés). Mais pour les 5 premières années, la SAS peut opter pour l’IR (Impôt sur le Revenu). L’IS est une imposition à hauteur de 15 % du résultat en dessous de 38 120 €, puis de 33,33 % au-delà. Et, si le résultat est distribué, l’actionnaire aura à déclarer le montant reçu au niveau de son IRPP après un abattement de 40 % (non applicable pour le calcul des contributions sociales). A l’IR, chaque associé déclarera individuellement les revenus tirés de la société et sera taxé selon son taux marginal d’imposition. Les déficits seront répartis et déduits par chaque actionnaire (comme en société civile). Une SAS principalement agricole peut réaliser des activités commerciales, sans avoir à respecter les seuils limitant connus par les sociétés civiles (SCEA, EARL) de 50 000 € TTC de chiffre d’affaires commercial sans dépasser 30 % du chiffre d’affaires agricole. Il est donc intéressant dans une seule structure de pouvoir pratiquer toutes ses activités. ATTENTION, le passage de l’IR à l’IS, au bout des 5 ans, entraînera des difficultés fiscales car la situation est assimilée à une cessation d’activité. --la possibilité d’entrer dans des montages Un régime social particulier Quels sont les inconvénients ? Le Président de SAS et les autres dirigeants sont « assimilés » salariés, dans le régime général comme dans le régime agricole. Dans le régime agricole, si le dirigeant n’est pas rémunéré, il est considéré comme non salarié et paye des cotisations forfaitaires en conséquence. Dans le régime général, l’absence de rémunération signifie simplement l’absence d’affiliation. La SAS, qui peut être unipersonnelle (SASU), est la seule société dont le dirigeant actionnaire unique rémunéré dispose d’un statut d’assimilé salarié. L’assiette de calcul des cotisations sociales est constituée par la seule rémunération du dirigeant considéré (à déterminer par les actionnaires sans à avoir à respecter le SMIC), à l’exclusion de sa part dans les résultats. Rappelons que dans une société type SCEA, GAEC ou EARL, les cotisations sociales sont assises sur la rémunération du travail et la part du bénéfice du dirigeant. Mais, bien qu’alléchant, le régime ne répond pas favorablement à toutes nos situations de faits. Notons : --l’interdiction des comptes courants d’associés débiteurs ; --les doutes quant à la capacité des SAS à bénéficier de certaines aides économiques (notamment JA) ; --les difficultés des sociétés commerciales à obtenir un permis de construire en zone naturelle ou agricole alors même que l’objet serait exclusivement agricole ; --les doutes quant à la possibilité de mettre à disposition d’une SAS des biens en fermage ; --l’impossibilité des sociétés à l’IS de bénéficier de certains mécanismes (DPI, DPA, régime des plus-values professionnelles…). Pourquoi un développement rural de la sas ? Pour comprendre, listons les éléments prépondérants de choix : --une souplesse de création et de rédaction des statuts, une grande liberté dans l’organisation ; --la possibilité de poursuivre des activités de natures différentes (agricole et commerciale) sous la même structure ; --les dirigeants disposent de la protection sociale d’un salarié, plus complète et générant de meilleures retraites ; --un statut fiscal adaptable en début d’activité (IR / IS) ; --le statut fiscal de l’IS permettant une économie d’impôts pour les personnes soumises aux fortes tranches d’impositions marginales à l’IRPP ; d’optimisation fiscale et sociale (type holding) par l’ouverture du capital aux actionnaires personnes morales. CONCLUSION S’il est indispensable d’en apprécier les avantages indéniables au cas par cas, il ne faut toutefois pas oublier les contraintes de la SAS liées au fait qu’elle n’a pas été créée originellement pour le monde agricole. Mais à chaque contrainte, il est toujours possible de réfléchir aux moyens d’y remédier. Contact : Daniel HOCHARD CA17 - Service Economie et Territoires Antenne de Saintes 05 46 93 71 05 CA17 - infos du mois N° 36- septembre 2015 - p 3