pour 1/3 des artisans

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pour 1/3 des artisans
LES GRANDES ENSEIGNES
DE DISTRIBUTION ALIMENTAIRE
SUR LE MARCHE DE LA PROXIMITE
Enjeux et conséquences
pour les métiers de bouche
Rapport d’étude - juillet 2014
1
1. Le marché de la proximité :
un nouvel eldorado pour les grandes
enseignes ?
6/19/2015
2
LES GRANDES ENSEIGNES ONT RENOVE LEURS
ENSEIGNES DE PROXIMITE DEPUIS 2008
Un parc d’environ 12.000 points de vente, 80% sous enseigne des leaders
(Casino/Monoprix et Carrefour)
Un renouvellement par des transferts d’enseigne plutôt que par des ouvertures
(seulement 1000 ouvertures depuis 2008)
En 2013, les nouveaux formats de proximité représentent ¼ du parc.
Evolution du parc des nouvelles enseignes de proximité entre 2008 et 2013 (source : IFLS)
ENSEIGNES
FRANPRIX
CARREFOUR CITY
CARREFOUR CONTACT
INTERMARCHE CONTACT
U EXPRESS
MONOP'
CARREFOUR EXPRESS
CASINO SHOP
INTERMARCHE EXPRESS
CARREFOUR MONTAGNE
CASINO SHOPPING
A2 PAS
MONOP'STATION
TOTAL
2008
1
2
11
31
45
2009
97
25
40
21
30
42
2010
350
153
149
110
113
52
4
3
3
24
7
261
1
2011
475
360
315
127
155
66
37
2
25
11
2
3
963
1578
2012
715
422
353
182
176
68
174
27
27
15
10
5
3
2177
2013
891
489
404
256
265
73
294
81
14
17
14
10
6
2814
DES CLIENTS DE PLUS EN PLUS NOMBREUX
• 62% des ménages sont clients du circuit proximité de la grande
distribution (+ 10 points en 5 ans) :
•
des clients gagnés sur les hypers, supers, et HD, mais peu fidèles.
• Le panier moyen s’élève à 13 euros (262€ par an et par client).
• 58% des achats sont du dépannage ou des petites courses (contre 23% dans le
hard-discount et 5% dans le drive).
• Une bonne performance sur les produits frais, la crèmerie et les produits
traiteur.
• Ce circuit proximité a percé sur le marché du snacking hors
domicile (6% du marché)
•
•
contre 17% pour l’alimentaire spécialisé (métiers de bouche), 28% pour les cafés et 23%
pour la restauration rapide
32% des consommateurs déjeunent en semaine dans les circuits des grandes enseignes
(contre 50% en boulangerie, 37% en traiteur).
Sources : LSA, Kantarworlpanel, 2014 ; IFLS, Circuit de proximité 2013
4
UN MODELE PÉRENNE ?
LES SURCOÛTS DE LA PROXIMITÉ
Les grandes enseignes n’ont pas réalisé leurs objectifs en matière
d’ouvertures :
Des frais d’acquisition ou de rénovation importants
coûts immobiliers de 10% à 30% + élevé, ticket d’entrée élevé
(200K€ pour une franchise
Carrefour city)
Des surcoûts d’exploitation
coûts de personnel élevés, problèmes d’approvisionnement logistique
Une baisse du CA moyen au m2 en 2012 (sauf supérettes)
Une difficulté à tenir les prix
60% des consommateurs estiment que les prix du circuit proximité sont plus
élevés (source : Parabeum, juin 2012)
Sources :EUROSTAF 2013–
IFLS, Circuit de proximité 2013
5
2. Grandes enseignes et indépendants :
concurrence ou complémentarité ?
Un même positionnement marché
Un “retour de la proximité” favorable aux artisanscommerçants des métiers de bouche ?
6/19/2015
6
UN MÊME POSITIONNEMENT MARCHE
• Les 2/3 des entreprises de l’artisanat et du commerce alimentaire sont sur la
proximité urbaine (agglomérations de plus de 10.000 habitants)
Les activités les moins urbanisées sont les charcuteries (50% sont implantées en agglomération
urbaine de plus de 10.000 habitants), et les boulangeries et boulangeries-pâtisseries (53%).
Boulangerie, pâtisserie, glacerie, confiserie, chocolaterie
Boucherie, charcuterie, poissonnerie, traiteur
Nombre entreprises
agglo>10000 hts
%
Boulangeries-pâtisseries
18193
53%
50%
Cuisson /produits /boul
2870
72%
1694
66%
Pâtisseries
2819
63%
7247
61%
Fab. chocolat/confiseries
787
61%
Fab. glaces et sorbets
245
61%
Commerce pain/pâtis./confi.
4055
73%
Nombre entreprises
agglo>10000 hts
%
Nombre entreprises
agglo>10000 hts
%
Boucherie-charcuterie
10236
60%
Charcuteries
2214
Poissonneries
Traiteur
Activité
Epicerie, fruits&légumes, produits laitiers
Activité
Nombre entreprises
agglo>10000 hts
%
Commerce de boissons
4659
59%
Alimentation générale
14114
64%
Activité
Primeurs
4290
71%
Restaurants traditionnels
71624
66%
Autres commerces spécialisés
8002
68%
Débits de boissons
20210
58%
Activité
Hôtellerie restauration
LE RETOUR DES CONSOMMATEURS SUR LA
PROXIMITE PROFITE AUSSI GLOBALEMENT
AUX ARTISANS-COMMERCANTS
Un nombre d’entreprises en hausse dans la proximité urbaine entre 2008 et 2012 : +6 %
o
o
Activités en forte croissance : traiteurs(+112%), commerce de boissons (+20%), produits spécialisés (+19%),
fabrication de chocolats (+22%) et de glaces (+20%)
Activités moins présentes en agglomérations urbaines: charcuteries (-21%), cuisson de produits de
boulangerie (-20%), débits de boissons (-20%).
Activité
Evolution du nombre
d’entreprises entre 2008-2012
agglo>10000 hts
Boucherie-charcuterie
Boulangerie, pâtisserie, glacerie, confiserie, chocolaterie
Activité
-3%
Evolution du nombre
d’entreprises entre 2008-2012
agglo>10000 hts
Charcuteries
-21%
Boulangeries-pâtisseries
+2%
Poissonneries
-3%
Cuisson /produits /boul
-20%
Traiteur
+112%
Epicerie, fruits&légumes, produits laitiers
Activité
Commerce de boissons
Evolution du nombre
d’entreprises entre 2008-2012
agglo>10000 hts
Pâtisseries
Fab. chocolat/confiseries
+22%
Fab. glaces et sorbets
+20%
Commerce pain/ pâtis/confise
+7%
Activité
Primeurs
+2%
Restaurants traditionnels
+19%
+9%
Hôtellerie restauration
+20%
Alimentation générale
Autres commerces spécialisés
+5%
Débits de boissons
Evolution du nombre
d’entreprises entre 2008-2012
agglo>10000 hts
+6%
-20%
LE RETOUR DES CONSOMMATEURS SUR LA
PROXIMITE PROFITE AUSSI GLOBALEMENT
AUX ARTISANS-COMMERCANTS
La progression du nombre d’artisans-commerçants concerne principalement les
agglomérations de plus de 100.000 habitants, l’Ile-de-France, ainsi que les quartiers
périphériques.
Le tissu est stable dans les centres-villes des agglomérations de moins de 100.000 habitants.
En revanche, le nombre d’entreprises baisse dans les communes rurales.
3. Zoom sur les quartiers d’implantation
des magasins d’alimentation sous enseigne
Etude statistique : l’impact sur le tissu des métiers de
bouche
Enquête auprès artisans-commerçants
6/19/2015
10
L’évolution du nombre d’artisans-commerçants
dans les quartiers d’ouverture de magasins sous-enseigne
Indicateur statistique : évolution du nombre d’artisans-commercants
dans les deux ans ayant suivi l’ouverture d’un magasin sous enseigne
Exemple : ouverture en 2010 d’un Carrefour City dans un quartier périphérique de Rennes
Cette ouverture est suivie dans les deux ans de l’ouverture d’un traiteur et d’un commerce de
cuisson de produits de boulangerie.
Avant ouverture
Après ouverture
L’évolution du nombre d’artisans-commerçants
dans les quartiers d’ouverture de magasins sous-enseigne
1) L’évolution du nombre d’entreprises varie selon les
activités.
Deux ans après l’ouverture d’un magasin sous enseigne, on constate dans
les quartiers concernés :
Un effet positif sur le nombre des entreprises de pâtisserie,
boulangerie-pâtisserie, fruits et légumes
Un effet négatif sur le nombre des traiteurs, des commerces de
boisson, ainsi que des épiceries dans les quartiers périphériques
Pour les autres activités, l’impact global semble neutre.
Ce que disent les chiffres :
L’évolution du nombre d’artisans-commerçants
dans les quartiers d’ouverture de magasins sous-enseigne
L’impact de l’ouverture d’un magasin sous enseigne varie selon
l’environnement urbain
selon la taille des agglomérations :
Des impacts plus souvent négatifs dans les agglomérations de moins de 100 000 habitants
Des impacts plus souvent positifs dans Paris intra-muros (à l’exception des fruits et légumes et
des chocolatiers).
selon l’environnement consommateur
•
Les quartiers à haut revenu sont favorables à un développement de l’artisanat et du
commerce alimentaire (malgré les implantations de magasins sous enseigne).
•
Attention : contrairement à l’idée reçue, la forte présence dans le quartier d’une
population de plus de 65 ans n’a pas un effet positif sur l’évolution du nombre d’artisanscommerçants alimentaires, à l’exception notable des épiceries (commerce d’alimentation
générale).
Enquête auprès d’artisans-commerçants
Enquête dans 22 quartiers
concernés par l’ouverture d’une
enseigne en 2010 ou 2011
Anglet (64)
Carrefour city
Bordeaux (33)
Carrefour City
Hendaye (64)
Petit Casino
Le Pré Saint Gervais (93)
Monoprix
Levallois Perret (92)
Lyon (69)
Lyon (69)
Carrefour City
Carrefour Market
U Express
Montpellier (34)
Lidl
Montpellier (34)
Casino
Nantes (44)
Monoprix
Paris (75)
Monop'
Paris (75)
Casino
Paris (75)
Monop'
Paris (75)
Carrefour City
Paris (75)
LIDL
Perpignan (66)
Monoprix
Saint Malo (35)
Petit Casino
Strasbourg (67)
U Express
Strasbourg (67)
U Express
Toulouse (31)
Monop
Toulouse (31)
Intermarché Express
Valras Plage (34)
Petit-Casino
106 artisans-commerçants
riverains enquêtés
Activité des entreprises
Boucher
Charcutier
Traiteur
Poissonnier
Boulanger-pâtissier
Pâtissier
Chocolatier
Glacier
Commerce de thé-café
Epicier
Primeur
Fromager
Confiseur
Caviste
Autre commerce de…
18
2
6
2
23
12
10
1
1
17
2
2
2
10
10
Le point de vue des artisans-commerçants
sur leurs clients
Pourquoi vos clients viennent-ils chez
vous plutôt que chez vos concurrents?
pour la réputation de l'entreprise
52
mes produits sont meilleurs
31
je propose des produits qu'on ne
trouve pas ailleurs
30
pour la convivialité
Mais pour ces chefs d’entreprises, la
proximité n’est pas l’élément clé.
32
pour la proximité domicile-travail
13
je suis le seul commerce de ce type
dans le quartier
14
c'est un lieu de passage
mes produits sont moins cher
La
clientèle
des
artisanscommerçants interrogés est très
majoritairement (87/106) une clientèle
de quartier.
11
Les motivations des clients seraient :
la réputation de l’entreprise
la convivialité
la qualité et la spécificité des
produits.
9
15
Le point de vue des artisans-commerçants
sur leurs clients
Pour la majorité de vos clients, quelle est la
fréquence de passage dans votre boutique
Un commerce de quotidienneté
La majorité des clients passent au
moins une fois la semaine.
Le samedi, jour de plus grande
affluence pour une entreprise sur 2
36
32
21
9
3
une fois la
semaine
deux à trois
fois la
semaine
quasi
une à deux
quotidienne fois par mois
pas de
fidélisation
Des petits paniers
le panier moyen est inférieur à 20
euros pour 3 entreprises sur 4
plutôt stables
57
Jour de plus grande affluence
Comment évolue le panier moyen ?
46
28
10
Lundi
10
6
4
3
Mardi
Mercredi
Jeudi
26
9
Vendredi Samedi Dimanche
en baisse
stable
en hausse
16
Le point de vue des artisans-commerçants
Leur offre de produits
Gammes de produits proposés
43
30
28
4
haut de gamme moyen gamme
tous types de
gammes
entrée de
gamme
Ces trois dernières années, le nombre
de produits à la vente est-il :
de
Une offre de produits plutôt en
hausse.
La moitié des entreprises ont
développé une offre snacking ces
trois dernières années.
1/3 proposent des produits bio.
¼ des produits diététiques
52
39
9
6
NR
Un positionnement haut
gamme et moyen de gamme.
stable
en hausse
en baisse
17
Le point de vue des artisans-commerçants
Leur offre de services
Quels services proposez-vous ?
80
commande par téléphone
48
livraison à domicile
commande en ligne sur
internet
restauration sur place
paiement en ligne sur
internet
22
19
Services
1/3 ont un site internet.
La plupart prennent des commandes par
téléphone, 22% par internet.
La moitié réalisent des livraisons à
domicile
13
Avez-vous un site internet
d'entreprises ?
55
17
Horaires d’ouverture
La moitié sont fermés le lundi, et/ou le
dimanche
40% ferment le midi
40% ferment le soir après 19:30
22
9
en projet
non
oui, un site
marchand
oui, un site
vitrine
18
Le point de vue des artisans-commerçants
sur leurs concurrents
Quels sont vos principaux concurrents ?
des grandes enseignes commerciales du
quartier
des grandes enseignes commerciales dans
la ville ou dans la périphérie
d'autres artisans-commerçants localisés
ailleurs dans la ville
Activités locomotives : les marchés et la
présence d’une offre alimentaire variée et/ou
spécialisée
27
5
12
45
d'autres artisans-commerçants du quartier
autres
Activités locomotives
11
Vous informez-vous sur l'évolution des
produits/services de vos concurrents?
47
34
11
Les principaux concurrents perçus sont
d’autres
artisans-commerçants
du
quartier, plutôt que les magasins sous
enseigne.
1/4 des entreprises ont pour principaux
concurrents des magasins sous enseigne
du quartier (++traiteurs, cavistes, épiciers)
La moitié des artisans-commerçants ne
font pas de veille concurrentielle.
19
jamais
régulièrement
souvent
Le point de vue des artisans-commerçants
sur l’impact de l’ouverture du magasin sous enseigne
Selon vous, le magasin sous enseigne
situé en proximité de votre point de
vente est-il ?
une locomotive
27
pour 1/3 : ils sont complémentaires de
l’offre, voire attractifs
un concurrent
un complément
rien de cela
pour 1/3 des artisans-commerçants :
les magasins sous enseigne sont des
concurrents
15
pour 1/3 : leur présence est neutre
pour leur activité
30
19
20
Le point de vue des artisans-commerçants
sur l’impact de l’ouverture du magasin sous enseigne
Plus des 2/3 des artisans-commerçants n’ont
pas été touchés par l’ouverture du magasin sous
enseigne.
Quelles ont été les conséquences de
l'ouverture de cette enseigne sur votre
activité dans l'année qui a suivi ?
68
1/10 considère l’impact globalement positif
pour son activité.
22
pas de
conséquence
baisse du
chiffre
d'affaires
4
5
apport de
nouveaux
clients
augmentation
du chiffre
d'affaires
1/5 a été impacté négativement
l’ouverture du magasin sous enseigne :
par
•Activités : ++ traiteurs, cavistes, épiciers
•Baisse du CA comprise entre 10 et 25%
•Adaptations: réaménagements de la boutique (6 cas),
évolution de l’offre produits (5 cas), licenciements (3 cas)
Des fermetures de commerces (principalement
épiceries) consécutives à l’implantation du
magasin sous enseigne signalées dans 1 quartier
sur 2.
21
En conclusion
Les nouveaux formats de proximité de la grande distribution en milieu
urbain ciblent la même clientèle que celle des artisans-commerçants
alimentaires : achats de quotidienneté / prêt à manger.
Le développement de ces formats va se poursuivre et conduit à une
remodelage du réseau proximité des grandes enseignes, plus qu’à une
forte croissance du nombre de points de vente.
Le phénomène est encore majoritairement francilien.
L’impact de ces magasins sur les artisans-commerçants est le plus
souvent perçu comme neutre. Certaines activités sont plus touchées
(épiceries, traiteurs, commerce de boisson).
22
En conclusion
De multiples facteurs expliquent l’évolution du tissu artisanal et commercial :
o le contexte économique général : évolution des comportements de consommation,
conjoncture
o le contexte du quartier : structure et pouvoir d’achat des riverains, infrastructures
(transports, parking…), complémentarité de l’offre commerciale, présence
d’entreprises à pouvoir d’attraction
o la dynamique de l’entreprise : type d’activité, dynamique commerciale, qualité de
l’offre et des services, différenciation par rapport à la concurrence.
L’ouverture d’un magasin sous enseigne n’est qu’un élément de mutation de
l’environnement concurrentiel.
o C’est pourquoi les impacts diffèrent d’un secteur et d’un quartier à l’autre.
o Ces impacts sont probablement minimisés par l’essor général du marché de la
proximité.
23
En conclusion
Des points à surveiller :
Les activités + sensibles : évolution du tissu des épiceries (commerces
d’alimentation générale), commerces de boissons
Le marché de l’immobilier commercial en centre-ville (en tension)
L’évolution des discount, dont l’impact sur les artisans-commerçants est
tout aussi important dans les quartiers à moindre pouvoir d’achat.
Une présence à renforcer sur le snacking ?
Des analyses complémentaires à mener
L’évolution du commerce alimentaire de proximité en zones rurales
24
Merci de votre attention
www.infometiers.org
25

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