Rapport d`activité 2013-2014
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Rapport d`activité 2013-2014
Re ch e rc he s en sa nt é pu bl iq ue et pr év en ti on Rapport d’activité Re ch e rc he s fo n da m en ta le s Recherches cliniques 2013-2014 L’ANRS (FRANCE RECHERCHE NORD & SUD SIDA-HIV HÉPATITES) EST NÉE EN 1988. ELLE MOBILISE LES CHERCHEURS DU NORD ET DU SUD, DE TOUTES LES DISCIPLINES, ET QUELLES QUE SOIENT LEURS APPARTENANCES, AUTOUR DE QUESTIONS SCIENTIFIQUES. L’ANRS FINANCE LES PROJETS DE RECHERCHE APRÈS QU’ILS AIENT ÉTÉ ÉVALUÉS PAR DES COMITÉS D’EXPERTS INTERNATIONAUX. ELLE ACCOMPAGNE LES PROJETS DE LEUR CONCEPTION À LEUR RÉALISATION ET VALORISE LEURS RÉSULTATS AFIN QU’ILS SOIENT UTILES AUX POPULATIONS. DEPUIS 2012, ELLE EST UNE AGENCE AUTONOME DE L’INSERM. Éditorial Le biLan d’activité est riche tant pour La « Maison anrs » que dans La vie scientifique Nous avons noué de nombreux partenariats, engagé la communauté VIH et celle des hépatites dans des réflexions stratégiques, nous avons posé les pierres de nouveaux édifices qui, à terme, permettront peut-être de mieux contrôler, voire d’éradiquer, les virus VIH, VHB et VHC. Nous sommes à l’origine de plusieurs résultats scientifiques qui ont été publiés dans les meilleures revues, nous les avons accompagnés en assurant leur diffusion dans les plus grandes rencontres scientifiques ainsi qu’auprès des décideurs et des institutions chargés de leur mise en œuvre en France et au plan international. 2014 a mis en lumière l’exceptionnelle qualité et réactivité des équipes soutenues par l’ANRS dans les pays à ressources limitées. C’est en effet en s’appuyant sur les sites ANRS de Côte d’Ivoire, du Sénégal, du Burkina Faso et du Cameroun que la riposte scientifique contre Ebola a pu s’organiser. Cette riposte s’est en effet construite sur le maillage existant des équipes entre elles, quelle que soit leur appartenance institutionnelle, sur leur expérience de la recherche clinique et thérapeutique, et l’interrelation avec les chercheurs en sciences humaines et sociales. Cette recherche, coordonnée par l’Inserm et opérée en temps de crise sanitaire majeure, s’est aussi reposée sur l’équipement et la formation de haut niveau des personnels, ainsi que le dialogue et la prise en compte des aspirations et des limitations posées par la société civile. On dit souvent que l’ANRS est une figure à part dans le monde de la recherche, tant dans son mode d’organisation que son mode de financement. Nous avons su prendre des risques, mobiliser des moyens et des équipes sur des voies innovantes. Je crois sincèrement que ces deux dernières années ont confirmé que le modèle ANRS était un bien unique. C’est aussi un bien partagé, soutenu sans faillir par nos ministères de tutelle. pr Jean-françois deLfraissy directeur anrs 2013-2014 1 Sommaire teMps forts institutionneLs 3 faits Marquants recherches fondaMentaLes 8 recherches cLiniques 11 recherches en santé pubLique et prévention 17 pubLications recherches fondaMentaLes 21 recherches cLiniques 26 recherches en santé pubLique et prévention 31 vaLorisation et transfert transMettre 36 coMMuniquer 38 anaLyse bibLioMétrique 40 Les Moyens Les Moyens financiers 42 Les résuLtats des appeLs à proJets 45 L’organisation de L’anrs 46 Les instances 47 chiffres-cLés 2 anrs 2013-2014 49 Temps forts institutionnels Recherches fondamentales Recherches cliniques Recherches en santé publique et prévention anrs 2013-2014 3 Temps forts institutionnels iL était une fois… L’anrs hépatites : L’agence en preMière Ligne L’ANRS a été chargée par la ministre des Affaires sociales et de la Santé, Marisol Touraine, de réaliser le premier « Rapport de recommandations sur la prise en charge des personnes infectées par les virus de l’hépatite B ou de l’hépatite C ». Rédigé en partenariat avec l’Association française pour l’étude du foie (AFEF) et sous la direction du Pr Daniel Dhumeaux, ce rapport a été publié en mai 2014. Il constitue un ouvrage de référence pour tous les acteurs de la prise en charge des patients vivant avec une hépatite chronique. L’agence a célébré les 25 ans de son existence lors d’une soirée événement à la Cinémathèque française le 26 novembre 2013. Placée sous le Haut Patronage du Président de la République, cette soirée a été l’occasion de revenir sur toutes les grandes étapes qui ont jalonné l’existence de l’agence. Cette soirée fut pleine d’émotions au fil des interventions et des courts-métrages1. Les trois directeurs successifs (les Prs Jean-Paul Lévy, Michel Kazatchkine et Jean-François Delfraissy), des chercheurs, des cliniciens, des représentants associatifs du Nord et du Sud, tous ont rappelé l’intensité et la sincérité des engagements, l’ouverture d’esprit et la dynamique des échanges, ainsi que la capacité d’innovation qui ont animé – et continuent d’animer – les acteurs de la recherche sur le VIH et les hépatites au travers de l’ANRS. Plusieurs chercheurs ont esquissé les pistes à explorer pour les années à venir en rappelant que la recherche doit plus que jamais continuer à servir les malades et répondre aux questions de santé publique. Donc, continuer à s’inscrire dans l’ADN de l’ANRS en quelque sorte… La soirée fut donc commémorative mais également ouverte sur l’avenir. Car, comme l’a déclaré le Président de la République François Hollande, dans son discours de clôture, « Aujourd’hui nous sommes dans le combat, toujours dans le combat ». 1. Les vidéos projetées sont accessibles sur le site web de l’ANRS (http://anrs.fr/Quisommes-nous/25-ans/ 25-ans-de-recherche) de nouveLLes recoMMandations sur Le vih En 2012, la ministre de la Santé avait confié au Pr Delfraissy, directeur de l’ANRS, et au Pr Yéni, président du Conseil national du sida, l’élaboration d’un nouveau rapport de recommandations pour la prise en charge des personnes vivant avec le VIH, sous l’égide de leurs institutions respectives. Réalisé sous la direction du Pr Morlat, ce nouveau rapport a été publié en 2013. Une actualisation a été mise en ligne fin 2014 afin de tenir compte de la mise sur le marché de nouveaux antirétroviraux et des antiviraux à action directe anti-VHC et des recommandations émises dans le rapport concernant les hépatites virales publié en mai 2014. Un rapport qui fait toujours référence depuis sa première édition, en 1990. 4 actuaLités du site du vietnaM Le site ANRS du Vietnam a connu plusieurs évolutions en 2013. Un rapprochement avec les universités vietnamiennes a été mis en œuvre, notamment par la signature d’un mémorandum d’entente avec l’université médicale de Hai Phong. Parallèlement, une unité de recherche clinique a été créée à l’hôpital Pham Ngoc Thach d’Hô-Chi-Minh-Ville. Enfin, une convention de partenariat a été signée entre l’ANRS et l’Institut de recherche pour le développement (IRD) pour la gestion du fonctionnement et du personnel du site. anrs 2013-2014 une nouveLLe pLateforMe au caMbodge L’ANRS a participé à la création d’une plateforme régionale de recherche sur les maladies infectieuses transmissibles et émergentes en Asie du sud-est. Inaugurée officiellement le 11 mars 2014, cette plateforme est implantée sur le campus de l’Institut Pasteur du Cambodge. Elle vise à renforcer les capacités de recherche régionales, notamment sur les maladies infectieuses et émergentes. L’Inserm, l’Institut Pasteur de Paris, l’IRD et le Cirad sont également partenaires de ce projet dans le cadre d’Aviesan Sud. noMinations en asie Un nouvel expert technique international a été nommé par le ministère des Affaires étrangères pour le site ANRS du Vietnam. Pour la première fois, il a pour mission de représenter la France dans les instances de coordination nationale du Fonds mondial de lutte contre le sida. Le Dr Isabelle Fournier, de l’unité Inserm SC10-US019, a été nommée coordonnatrice Nord du site ANRS du Cambodge, en remplacement du Pr Françoise Barré-Sinoussi. un centre de gestion des essais dans Les pays du sud En partenariat avec l’unité Inserm U 897 et l’Université de Bordeaux, l’ANRS a créé en 2013 un centre spécialisé dans la méthodologie, le monitorage et la gestion d’essais cliniques dans les pays à ressources limitées, baptisé MEREVA. Une de ses missions majeures est la formation de professionnels du Nord et du Sud à la gestion d’études cliniques. Fin 2014, MEREVA gérait une dizaine de grands essais internationaux se déroulant en Afrique et en Asie. Il a été capable de mettre en place en quelques semaines le premier essai thérapeutique sur Ebola en Guinée. une nouveLLe identité pour L’anrs La communauté des hépatites (chercheurs, médecins, associations de patients…) a exprimé depuis plusieurs années le souhait d’être plus « visible » au sein de l’ANRS et de voir évoluer le nom de l’agence. L’ANRS a lancé en 2013 un long travail de réflexion et de consultation auprès d’un grand nombre d’acteurs du VIH et des hépatites ainsi que de partenaires de l’agence et d’institutions. Premier constat : 80 % des personnes interrogées se sont opposées à l’idée de changer de nom. L’ANRS est désormais connue et reconnue au plan national et international. On ne change pas un nom porteur d’une identité aussi forte et chargé de plus de 25 ans d’histoire… En revanche, les personnes interrogées ont souligné l’importance d’affirmer davantage notre spécificité, celle d’un modèle original d’agence fédérant toutes les disciplines, d’essence française, un modèle de partenariat entre le Nord et le Sud, un modèle de continuum malades-chercheurs-médecins dans les domaines du VIH et des hépatites. Ces constats ont abouti à ce que le nom de l’agence soit maintenu. L’ANRS est conservé comme la « marque » de référence qu’elle est devenue au cours du temps. Afin de rendre davantage visibles les hépatites ainsi que les valeurs et références de notre identité, nous lui avons rattaché les termes « France REcherche Nord & sud Sida-hiv Hépatites », qui peuvent se lire « FRENSH ». Cette nouvelle identité a été présentée en présence du Président de la République à la soirée commémorant les 25 ans de l’agence, le 23 novembre 2013. François Hollande l’a saluée en relevant que « Cette agence a été créée dès les premières années de l’épidémie du SIDA et pour y répondre. Mais […] votre mission va au-delà du SIDA, puisqu’elle concerne aussi les hépatites. Vous en avez tenu compte dans votre nouveau logo, c’est une marque et en même temps c’est une conviction ». L’anrs et Le réseau aLLeMand de recherche sur Les MaLadies infectieuses se rapprochent nouveau partenariat Le Vaccine Research Institute (VRI) a développé un partenariat avec l’équipe du Pr Haynes (Duke University, États-Unis) afin de développer une nouvelle approche technologique dans la mise au point d'un vaccin préventif. Cette équipe a en effet identifié des protéines d’enveloppe du VIH pouvant être utilisées dans une approche vaccinale. L’objectif du partenariat est d’explorer la possibilité de coupler ces protéines aux anticorps dirigés contre les cellules dendritiques qui sont développés au sein du VRI. un partenariat sur Les addictions Un partenariat a été signé en 2014 entre l’ANRS et le NIDA américain (National Institute of Drug Abuse) autour de la thématique VIH et addiction. Cette collaboration a conduit au co-financement d’une cohorte d’usagers de drogues au Vietnam et d’un programme de bourses dont ont bénéficié cinq jeunes chercheurs. L’ANRS et le NIDA ont également co-organisé un colloque satellite au cours de la conférence internationale sur le sida à Melbourne en juillet 2014. En 2014, l’ANRS a mis en place une collaboration avec le réseau allemand de recherche sur les maladies infectieuses (DZIF). Cette collaboration scientifique porte notamment sur HIV Cure et HBV cure (deux thématiques prioritaires de l’agence). La collaboration a été consolidée par la signature d’un Memorandum of Understanding à l’occasion de la réunion de lancement de la collaboration en octobre 2014. L’ambassade d’Allemagne en France a tenu à soutenir cette initiative avec la présence du conseiller scientifique, et par l’invitation de chercheurs français et allemands à une réception. anrs 2013-2014 5 Temps forts institutionnels face à eboLa, L’anrs MobiLisée Début 2014, le virus Ebola sort pour la première fois de sa zone habituelle (Afrique Centrale) et atteint l’Afrique de l’Ouest. D’abord localisée dans le sud de la Guinée, l’épidémie se propage rapidement au reste du pays, dont la capitale Conakry, ainsi qu’au Libéria et en Sierra Leone. L’épidémie restera incontrôlable de nombreux mois dans ces trois pays. Deux autres pays seront également touchés, le Nigéria puis le Mali mais avec un nombre d’infections limitées. À la date du 1er mars 2015, l’OMS fait état de 24 500 cas dont 9 800 décès sur l’ensemble des pays touchés. Pour faire face à cette épidémie, la recherche s’est rapidement mobilisée à travers l’IMMI qui au nom des partenaires d’Aviesan et dans le cadre du projet REACTing (REsearch and ACTion targeting EmergING infectious diseases) a organisé depuis le 17 juillet 2014 plusieurs réunions scientifiques multidisciplinaires afin de définir les domaines de recherches prioritaires, en adéquation avec les orientations définies par l’OMS, et coordonner les différentes initiatives françaises. Plusieurs projets ont été mis en place portant notamment sur (i) les traitements (ii) les aspects socio-anthropologiques, (iii) les vaccins et (iv) l’évaluation et l’accompagnement des patients guéris. Pour bon nombre de ces projets, la mobilisation des chercheurs français et africains des sites ANRS notamment de Côte d’Ivoire, du Sénégal, du Burkina-Faso et du Cameroun a été majeure. L’ias choisit paris pour La conférence de 2017 L’International AIDS Society (IAS) a décidé de retenir la candidature de la ville de Paris pour la 9e édition de sa « Conference on HIV Pathogenesis, Treatment and Prevention » qui aura lieu en 2017. L’ANRS est chargée de son organisation. Rappelons que la dernière conférence de l’IAS à s’être tenue en France remonte à 2003. L’ANRS, sous la houlette de son directeur, le Pr Michel Kazatchkine, avait alors co-organisé la conférence « Pathogenèse et traitement », avec l’IAS dont le président était le Pr Joep Lange. pharMacovigiLance renforcée un partenariat avec La fondation biLL and MeLinda gates À la fin de l’année 2013 et dans le courant de l’année 2014, l’ANRS a établi deux partenariats-clés avec la Fondation Bill and Melinda Gates, sur deux projets phares de l’agence : l’essai ANRS TasP (Treatment as Prevention) et l’essai de prévention PrEP (pre-exposure prophylaxis) ANRS IPERGAY. Ces deux partenariats avec la Fondation Gates ont permis une contribution financière de plusieurs millions d’euros au programme TasP. 6 L’ANRS et l’Inserm ont signé en 2007 une convention de partenariat pour la gestion par l’agence de la vigilance de certaines recherches cliniques promues par l’Inserm. Cette convention était axée essentiellement sur les recherches « biomédicales produits de santé » (médicaments et dispositifs médicaux) et avait pour objectif principal le renforcement de la mise en application des exigences réglementaires en matière de vigilance relative aux essais cliniques. Depuis 2012, date de l’intégration de l’ANRS au sein de l’Inserm comme agence autonome, la collaboration s’est ouverte à tout type de recherche. L’agence intervient depuis l’amont par la validation et/ou la relecture du protocole jusqu’à la gestion quotidienne de la sécurité des patients. L’Inserm a été intégré au groupe de travail de pharmacovigilance de l’agence, qui regroupe l’ensemble des centres de méthodologie et de gestion de l’ANRS, en vue de l’harmonisation des pratiques. L’Inserm, comme tous les membres de ce groupe, bénéficie de formations sur les mises à jour et les actualités des connaissances relatives à la pharmacovigilance nationale, européenne et internationale. En 2014, ce partenariat institutionnel a été renforcé. Désormais, l’ANRS assure la gestion totale de la pharmacovigilance des nouvelles recherches promues par l’Inserm. anrs 2013-2014 Faits marquants Recherches fondamentales Recherches cliniques Recherches en santé publique et prévention anrs 2013-2014 7 Faits marquants Recherches fondamentales vih anrs-rhiviera : expLorer La voie de La réMission Avec les résultats de l’essai VISCONTI (ANRS EP 47), la perspective d’une rémission prolongée de l’infection par le VIH après un traitement précoce semble aujourd’hui possible. Mais il est encore nécessaire de mener de nombreuses recherches fondamentales, technologiques, translationnelles et cliniques. C’est le but que s’est donné un groupe de chercheurs et l’agence en fondant en 2014 le consortium ANRS-RHIVIERA (Remission of HIV Infection Era). Avec pour ambition de mobiliser des ressources et des collaborations pour des programmes de recherche innovants et originaux sur la rémission. (voir « 3 questions à Asier Sáez-Cirión », page 9) vih transfert de technoLogie La stratégie vaccinale développée par le Vaccine Research Institute (VRI) repose sur le ciblage direct des cellules dendritiques, cellules clés de la réponse immunitaire. Pour cela, une des techniques explorées passe par « l’éducation » ex vivo de ces cellules. Cette technologie a été mise en point au Baylor Institute de Dallas dans le cadre d’un programme de collaboration débuté en 2007 avec l’ANRS. Elle a été transférée au Centre de thérapie cellulaire de l’Institut Gustave Roussy (Villejuif), qui est membre du VRI. L’objectif est de réaliser en 2015 un essai de vaccination thérapeutique utilisant cette stratégie. 8 anrs 2013-2014 vhb « hbv cure », encore pLus Loin… L’ANRS a lancé le programme HBV Cure. L’objectif est d’aller plus loin que la viro-suppression et d’obtenir une guérison virologique ou un contrôle de l’infection virale à long terme. Il est capital de pouvoir identifier de nouvelles cibles des traitements antiviraux afin de développer de nouvelles stratégies antivirales reposant sur de véritables combinaisons thérapeutiques. Un premier workshop international a été organisé le 17 juin 2014 à Paris pour dresser un état des lieux des connaissances et des défis. Le lendemain, l’action coordonnée 34 « HBV Cure » s’est réuni pour la première fois sous la présidence du Pr Zoulim. Elle a pour mission de promouvoir la recherche fondamentale, translationnelle et clinique sur le VHB. Avec en ligne de mire l’identification de nouvelles cibles thérapeutiques et l’évaluation de nouvelles stratégies de traitement. Parallèlement, l’agence a signé un accord de coopération en octobre 2014 avec son homologue allemand, le DZIF, afin de mettre en commun ressources et expertises. C’est donc une mobilisation et une dynamique renforcées qui ont ainsi vu le jour sur l’hépatite B. (voir « 3 questions à Fabien Zoulim », page 10) 3 questions à… vih «Oui, la rémission du VIH est possible» asier sáez-cirión co-responsable du consortium anrs-rhiviera Unité HIV, Inflammation et persistance, département de virologie, Institut Pasteur, Paris un consortium vient de naître, porté par des chercheurs engagés dans des projets visant à atteindre la rémission du vih. anrs-rhiviera rassemble chercheurs et industriels au sein d’un nouveau type d’organisation. comment est née l’idée du consortium anrs-rhiviera ? Il découle de toute une série de réflexions menées dans le cadre de l’action coordonnée 32 sur les réservoirs du VIH. Il est également le fruit des résultats de l’étude VISCONTI (ANRS EP 47) qui ont montré qu’une rémission prolongée de l’infection par le VIH peut être obtenue chez certains patients traités dès la phase de primo-infection. Après trois ans de traitement antirétroviral et après avoir interrompu totalement celui-ci, les 20 patients de cette étude continuent à présenter un contrôle virologique et immunologique de leur infection depuis près de dix ans en médiane, sans jamais avoir repris d’antirétroviraux. Obtenir une rémission semble donc aujourd’hui possible. C’est un objectif qui apparaît même plus accessible que l’éradication virale. Par conséquent, nous avons souhaité nous donner les moyens d’organiser et de coordonner un programme de recherches sur la rémission. quels sont vos objectifs prioritaires ? ANRS-RHIVIERA vise à mieux comprendre les mécanismes du contrôle de l’infection par le VIH chez les patients en rémission, à identifier des marqueurs prédictifs de ce contrôle et à développer de nouvelles stratégies susceptibles d’obtenir un tel contrôle chez une majorité des patients infectés par le VIH. Dans un premier temps, nous travaillons sur des projets de développement technologique et sur des modèles primates pour mieux caractériser les réservoirs. Nous avons également des projets pour définir le meilleur moment d’initiation du traitement antirétroviral et sur la diffusion de combinaisons d’antirétroviraux dans l’organisme. Enfin, nous avons lancé une cohorte internationale, ANRS iVISCONTI, pour réunir le maximum de patients contrôleurs du VIH après traitement en Europe et ailleurs. pourquoi un consortium ? C’est une organisation qui répond à nos besoins opérationnels pour mener à bien les recherches essentielles. Le consortium est à la fois ouvert et flexible. Les équipes qui ont des propositions de recherche autour de la rémission peuvent y participer. Parallèlement, il nous permet d’établir des contrats de partenariat avec les industriels. Le but n’est pas de leur demander des chèques en blanc, mais d’élaborer avec eux des projets de recherche sur des objectifs et des intérêts communs. L’accueil a été très favorable et quelques partenariats commencent à prendre forme avec des industriels. anrs 2013-2014 9 3 questions à… vhb Une mobilisation générale pour guérir l’hépatite B fabien Zoulim président de l'ac 34 anrs « hbv cure » Responsable du service Hépatologie, Hospices civils de Lyon, Université de Lyon avec son programme « hbv cure », l’anrs a l’objectif d’obtenir la guérison virologique chez les patients atteints d’hépatite b et d’identifier de nouvelles cibles thérapeutiques. avec une nouvelle action coordonnée, l’ac 34, et la mobilisation des équipes académiques et des industriels, une nouvelle dynamique est lancée. quels sont les grands enjeux actuels sur l’hépatite b ? Cette infection touche aujourd’hui 250 millions de personnes dans le monde et constitue la première cause de carcinome hépatocellulaire. Dans les pays qui disposent des ressources pour les financer, les traitements actuels sont efficaces pour induire chez une majorité des patients une viro-suppression, c’est-à-dire un contrôle de la réplication virale. Mais faute d’éradication du virus, les traitements sont très prolongés. Il est par conséquent nécessaire de trouver de nouvelles cibles thérapeutiques qui permettent d’obtenir une guérison virologique dans des délais relativement courts, sur le mode de ce qui a été récemment acquis contre l’hépatite C. Pour cela, il nous faut mobiliser davantage d’équipes et de moyens afin d’accélérer les recherches à la fois fondamentales, translationnelles et cliniques. d’où la création du programme « hbv cure » ? Nous nous situons dans un contexte favorable. Le cycle viral du VHB est de mieux en mieux compris et de nouveaux modèles d’étude et d’expertise deviennent disponibles. Parallèlement, les différentes cohortes mises en place par l’ANRS, dont la cohorte nationale HEPATHER, permettent de faire le lien entre la clinique et la recherche fondamentale. Enfin, nous constatons un regain d’intérêt des industriels vis-à-vis de l’hépatite B. L'idée, avec l'AC 34, est donc de mobiliser toutes ces opportunités et de les coordonner pour construire un programme de recherches innovantes vi- 10 anrs 2013-2014 sant à obtenir la guérison virologique chez les patients. C’est aussi pour cette raison que nous avons organisé en juin 2014 un premier Worshop international dont les conclusions ont été publiées récemment dans la revue Gut 1. C’est également ce qui nous a conduit à établir un partenariat avec l’agence allemande DZIF qui dispose d’équipes de pointe sur le VHB. quelles sont les priorités scientifiques du programme ? L’objectif principal est de parvenir à identifier de nouvelles cibles thérapeutiques. Ces cibles sont tout d’abord virologiques, en particulier l’ADN ccc du VHB. Cette forme particulière de l’ADN viral, qui est circulaire au sein des cellules, est responsable de la persistance du virus. Jusqu’à présent, nous n’avons pas réussi à le bloquer. Il faut trouver des moyens d’y parvenir, soit directement, soit en intervenant sur des facteurs viraux ou cellulaires qui influent sur son activité. Les autres cibles possibles sont immunitaires. On sait que le VHB perturbe les réponses immunitaires innées et adaptatives. Le but est de parvenir à comprendre les mécanismes de l’action du virus sur l’immunité et de les détourner pour restaurer des réponses immunitaires spécifiques et efficaces. Le programme « HBV Cure » nous permet d’initier et de coordonner les recherches nécessaires à l’identification de ces nouvelles cibles. 1. Zeisel MB, Lucifora J, Mason WS et al. Towards an HBV Cure: state-of-the-art and unresolved questions. Report of the ANRS workshop on HBV Cure. Gut 2015; 0: 1-13. doi: 10.1136/gutjnl-2014-308943. Recherches Faits marquants cliniques vih arrêt d’un essai piLote vih 4 d Mieux que 7 Jours/7 ? L’allégement des multithérapies antirétrovirales est un objectif de recherche important à l’heure actuelle. La plupart des études reposent sur une simplification de la prise des médicaments et la réduction du nombre de ceux-ci. L’ANRS a souhaité évaluer une autre approche : le traitement intermittent initié et proposé par un groupe de chercheurs. L’essai ANRS 162 4D vise ainsi à évaluer, chez des patients en succès virologique depuis au moins un an, l’efficacité d’un traitement pris pendant 4 jours consécutifs sur 7 jours. Le traitement antérieur des patients est maintenu, seules les conditions de prise changent. Le recrutement dans cet essai a connu un vif succès. Ouvertes en juillet 2014, les inclusions des 100 patients prévus ont pris fin en décembre 2014. Les premiers résultats sont attendus début 2016. vih vhc de nouveLLes questions Lancée en 2007, la cohorte ANRS CO13 HEPAVIH permet de suivre près de 1200 patients co-infectés par le VIH et le VHC. Avec l’arrivée des antiviraux à action directe (AAD), l’ANRS a décidé de relancer les inclusions dans cette cohorte. Les AAD anti-VHC ouvrent en effet de nouvelles questions scientifiques du fait de leur efficacité. Dans ce cadre, l’agence a engagé des discussions avec les firmes pharmaceutiques qui développent les AAD. L’objectif est de mettre en place des partenariats pluri-annuels qui permettent à la fois d’assurer un financement pérenne de la cohorte et de lancer de nouveaux projets de recherche au sein de celle-ci. La signature des premiers contrats de partenariat est attendue pour 2015. Même si son incidence est aujourd’hui sans commune mesure avec celle des débuts de l’épidémie, le sarcome de Kaposi reste un cancer survenant chez les patients infectés par le VIH. L’essai ANRS 154 LENAKAP visait à évaluer l’efficacité d’un immunomodulateur antinéoplasique, le lénalidomide, chez des patients présentant un sarcome de Kaposi en progression après une ou plusieurs lignes de traitement. Les données sur les 13 premiers patients évaluables n’ont pas mis en évidence de régression des lésions cutanées. Après l’avis du comité indépendant recommandant l’arrêt de l’essai, le conseil scientifique de l’essai ANRS 154 LENAKAP a validé cette décision en février 2014. vih papiLLoMavirus et vih Les papillomavirus (HPV) sont responsables de lésions anales dont la fréquence est élevée chez les personnes infectées par le VIH, en particulier les homosexuels masculins. Ces lésions, leur évolution et les modalités optimales de leur prise en charge sont toutefois encore mal connues. L’ANRS a par conséquent décidé de mener une recherche observationnelle et physiopathologique visant à mieux caractériser l’histoire naturelle des infections et des lésions anales à HPV chez les homosexuels masculins séropositifs. Il est prévu d’inclure 500 patients, qui seront suivis pendant deux ans, dans cette étude dénommée ANRS EP57 APACHES. Le recrutement a débuté en décembre 2014. anrs 2013-2014 11 Faits marquants Recherches cliniques vih SUD quatre nouveaux essais sur vih/tubercuLose vih SUD un essai anrs dans Les recoMMandations oMs Réalisé au Cambodge, en partenariat avec les National Institutes of Health américains, l’essai CAMELIA (ANRS 1295) a montré le bénéfice d’une multithérapie antirétrovirale initiée rapidement après le début d’un traitement contre la tuberculose chez les patients co-infectés par le VIH et la tuberculose. Ce résultat a fait l’objet d’une publication dans le New England Journal of Medicine en 2011. L’Organisation mondiale de la santé l’a intégré en 2013 dans ses recommandations pour la prise en charge des patients co-infectés. vih SUD preMière phase de tasp Lancée en 2012 dans la province rurale du KwaZulu-Natal en Afrique du Sud, la première phase de l’essai TasP (Treatment as Prevention, ANRS 12249) a été menée à bien et ses résultats ont été présentés à la Conférence internationale sur le sida de Melbourne (Australie) en juillet 2014. Ils feront l’objet d’une publication en 2015. Ces résultats, qui portent sur environ 12 000 personnes, montrent la faisabilité et l’acceptabilité d’une stratégie reposant sur une proposition systématique et répétée de dépistage du VIH à domicile, puis d’une mise sous antirétroviraux en cas de séropositivité. (voir « 3 questions à François Dabis », page 13) 12 anrs 2013-2014 En 2013 et 2014, l’ANRS a lancé quatre essais cliniques sur la co-infection VIH-tuberculose : STATIS (ANRS 12290), RIFAVIRENZ (ANRS 12292), REFLATE TB2 (ANRS 12300) et PROMISE-TB (ANRS 12293). Il s’agit d’essais évaluant des stratégies diagnostiques ou thérapeutiques. Trois d’entre eux concernent des patients adultes, le quatrième des enfants. Ces essais sont réalisés en réseau par les sites ANRS d’Afrique et d’Asie, ainsi qu’avec les partenaires Brésiliens de l’agence. vih SUD enfants aLLaités : traiteMent vaLidé L’essai ANRS 12174 PROMISE-PEP a validé le concept de prophylaxie pré-exposition chez les nourrissons allaités par leur mère séropositive. Réalisé auprès de 1 273 enfants en Afrique, cet essai montre qu’un traitement antirétroviral initié au 7e jour de vie et pendant 50 semaines permet de réduire considérablement la transmission du VIH par l’allaitement. Le taux de transmission à un an (1,4 %) est le plus bas jamais observé dans une étude sur la prévention de la transmission mère-enfant du VIH en Afrique. Ce résultat fera l’objet d’une publication dans The Lancet en 2015. Cet essai a été co-financé par EDCTP et a contribué à la mise en place d’un réseau européen de recherche sur la mère et l’enfant au Sud. 3 questions à… vih Une démarche de dépistage et traitement universels à large échelle Lancée en 2012 dans la province rurale du ZwaZulu-natal en afrique du sud, la première phase de l’essai anrs 12249 tasp a été menée à bien et ses résultats présentés à la conférence internationale sur le sida, à Melbourne en 2014. à mi-chemin, son coordonnateur nous expose quels sont ses objectifs et ce que l’étude a déjà révélé. françois dabis quels sont les objectifs du coordonnateur programme anrs tasp ? de l’essai anrs Ils sont de voir s’il est possible et ensuite, s’il est efficace de proposer systématique12249 tasp Institut de santé publique, Épidémiologie et développement, Inserm U 897, Bordeaux ment et de façon répétée un dépistage du VIH suivi d’un traitement antirétroviral initié rapidement et de façon systématique, quel que soit le niveau de CD4, aux populations dépistées séropositives dans les pays à ressources limitées où la transmission est encore fréquente. Cette stratégie est en effet susceptible de diminuer la transmission du VIH au sein de ces populations et par conséquent de réduire l’acquisition de nouvelles infections (en termes épidémiologiques, l’incidence). Lancé en 2012, l’essai ANRS 12249 TasP (pour Treatment as Prevention) est réalisé en milieu rural, en Afrique du Sud, dans la province du KwaZulu-Natal, une région où la prévalence du VIH est l’une des plus fortes au monde. TasP est l’un des quatre essais randomisés internationaux évaluant cette approche au sein d’une large population. Les résultats de la première étape ont été présentés à la conférence internationale sur le sida de Melbourne (Australie) en juillet 2014 et seront publiés en 2015. quels sont les principaux résultats obtenus à ce jour ? Ils concernent environ 12 000 personnes vivant dans dix zones géographiques. Chacune s’est vue proposer à domicile de façon répétée tous les six mois un dépistage VIH par test rapide. L’acceptabilité se révèle très bonne : le statut sérologique a pu être établi pour 82 % des personnes contactées. Parmi les personnes séropositives (31 %), environ un quart d’entre elles ont découvert leur statut à cette occasion. Pour les personnes séropositives qui n’étaient pas déjà prises en charge, la mise sous traitement était proposée soit immédiatement (cinq zones tirées au sort constituant le groupe intervention), soit selon les recommandations en vigueur en Afrique du Sud (cinq zones tirées au sort également et constituant le groupe de comparaison). Seules 48 % des personnes dépistées séropositives se sont toutefois présentées dans les six mois et 61 % dans les douze mois qui ont suivi le dépistage dans une des cliniques mobiles de l’essai pour débuter un traitement. La suite de l’essai dira si l’on peut améliorer l’acceptation du traitement surtout dans des délais courts. que faut-il penser de ces résultats ? Ils sont très encourageants car ils valident la démarche du dépistage et du traitement universels. Le dépistage rapide à domicile est très bien accepté et il n’y a pas de frein majeur à l’intervention. Concernant le traitement, nous constatons simplement que les personnes nouvellement diagnostiquées séropositives ont besoin de temps pour entrer dans une démarche de soins, notamment quand elles se sentent en bonne santé. La seconde étape de l’essai a été lancée en juin 2014, avec l’inclusion de 10 000 personnes supplémentaires dans dix autres zones géographiques, toujours avec un tirage au sort par zone. Dans l’attente des résultats d’efficacité, prévus fin 2016, nous sommes en train d’analyser plus en détail les données recueillies au cours de la première partie de l’étude concernant les aspects sociaux, économiques et de qualité de vie des personnes dépistées et traitées. anrs 2013-2014 13 3 questions à… vih Transmission mère-enfant: faire encore mieux deux nouveaux essais thérapeutiques sur la prévention de la transmission du vih de la mère à l’enfant en france. on croyait cette coordonnateur de l’essai anrs question résolue dans notre pays. Jade ghosn, coordonnateur d’un de ces essais, explique à quelles questions ces études doivent répondre. 160 ralfe Jade ghosn Unité fonctionnelle de thérapeutique en immuno-infectiologie, Centre de diagnostic et de thérapeutique, CHU Hôtel-Dieu (AP-HP), Université Paris Descartes, Paris pourquoi des essais sur la prévention de la transmission mère-enfant du vih sont-ils encore nécessaires en france alors que les traitements préventifs actuels sont efficaces ? Avec un taux de transmission inférieur à 1 % lorsque les femmes séropositives sont prises en charge selon les recommandations en vigueur, les trithérapies utilisées sont effectivement très efficaces. Comme nous les prescrivons depuis très longtemps et que les femmes et leurs enfants font l’objet d’une surveillance à long terme, nous disposons d’un très grand nombre de données de suivi. Celles-ci nous ont permis d’identifier trois problèmes qui justifient que l’on continue à faire des essais sur la prévention de la transmission mère-enfant (PTME) du VIH, afin d’évaluer d’autres stratégies de prévention. quels sont ces problèmes ? Le premier est que 40% des femmes séropositives enceintes ne sont pas sous traitement au moment où elles débutent leur grossesse! Or, les trithérapies actuellement utilisées, associant deux inhibiteurs de la transcriptase inverse et un inhibiteur de protéase boosté, nécessitent environ six mois pour parvenir à une charge virale indétectable au moment de l’accouchement, ce qui est l’objectif à atteindre pour assurer une PTME efficace. Selon le moment où les patientes débutent le traitement, il n’est pas certain qu’elles soient toutes dans cette situation lors de leur accouchement. Il faut donc trouver des associations qui agissent plus vite. Les deux autres problèmes concernent la tolérance des trithérapies recommandées chez les femmes et les enfants exposés. D’une part, on observe un sur-risque de prématurité, dont on pense qu’il pourrait être associé aux 14 anrs 2013-2014 inhibiteurs de protéase boostés par le ritonavir. D’autre part, on constate chez certains enfants non infectés et exposés aux molécules antirétrovirales in utero, des anomalies chromosomiques et mitochondriales liées à la toxicité des inhibiteurs nucléosidiques. Ces anomalies sont heureusement très rares mais peuvent avoir des conséquences sérieuses, notamment sur le plan cardiaque, musculaire et sur le développement psychomoteur. Des alternatives doivent donc être évaluées afin de limiter ces problèmes. quels sont les essais thérapeutiques de l’anrs ? Deux essais ont été approuvés par l’ANRS en 2014. Le premier (ANRS 160 RalFE), que je coordonne, vise à évaluer la pharmacocinétique d’un inhibiteur d’intégrase chez 36 femmes enceintes. Cette classe d’antirétroviraux permet d’obtenir une baisse de la charge virale plus rapide qu’avec les autres classes. Les inhibiteurs de l’intégrase sont donc susceptibles de répondre au premier problème évoqué. Cet essai est une première étape pour déterminer si on obtient des concentrations suffisantes en fin de grossesse avec la posologie standard du raltegravir. L’essai a été lancé en juillet 2014. Le second essai (ANRS 168 MONOGEST), dirigé par le Pr Laurent Mandelbrot, a pour objectif d’évaluer une stratégie sans inhibiteurs nucléosidiques, pour éviter leur toxicité. Il va consister à proposer à 120 femmes déjà sous antirétroviraux, avec une charge virale indétectable de ne plus prendre qu’une monothérapie par inhibiteur de protéase (le darunavir) boosté par le ritovavir pendant leur grossesse. Il s’agit d’un essai pilote qui déterminera la faisabilité de cette stratégie. Cet essai a été approuvé par l’ANRS fin 2014, pour un lancement prévu mi 2015. Recherches Faits marquants cliniques vih SUD des indicateurs de quaLité pour Les essais Sous l’égide de l’ANRS, un groupe de travail réunissant les sites ANRS a élaboré une série d’indicateurs pour évaluer la qualité des essais cliniques dans les pays à ressources limitées. 58 indicateurs au total, concernent les différentes étapes de réalisation des essais, de la conception du protocole jusqu’à la fermeture des sites investigateurs. Ils visent, dans le contexte de ces pays, à garantir le respect des bonnes pratiques cliniques et éthiques. vhb vhc cohorte anrs hepather : c’est parti ! La cohorte nationale des hépatites HEPATHER (ANRS CO22) a débuté son recrutement en août 2012. Initiative commune de l’ANRS et de l’AFEF (Association française pour l’étude du foie), cette cohorte doit inclure 25000 patients infectés par le VHC ou le VHB. Dans le cadre des Investissements d’Avenir, HEPATHER a obtenu le label « Équipement d’excellence ». Une réunion officielle de présentation des principaux axes de recherche et des enjeux de la cohorte a rassemblé le 17 avril 2014, 200 cliniciens, chercheurs, industriels, représentants d’institutions et d’associations). (voir « 3 questions à Stanislas Pol », page 16). vhc des essais pour Les patients « difficiLes » Depuis sa création, l’ANRS s’efforce d’évaluer de nouvelles stratégies cliniques auprès des populations de patients dits « difficiles à traiter » et délaissées dans les essais industriels. L’agence a ainsi lancé en novembre 2013 et en avril 2014 deux essais utilisant les nouveaux antiviraux à action directe (AAD). Le premier, baptisé QUATTRO (ANRS HC32), concerne des patients qui ont un VHC de génotype 4 et non répondeurs à un premier traitement. Ils reçoivent une quadrithérapie comprenant deux AAD. De son côté, l’essai SOFTRIH (ANRS HC31) évalue une bithérapie d’AAD chez des patients co-infectés par le VIH et le VHC, et qui sont en échec thérapeutique. L’agence a également lancé, en octobre 2013, la cohorte CUPILT (ANRS CO23). Objectif : évaluer l’efficacité des AAD chez 500 patients transplantés présentant une récidive de leur hépatite C. Ces recherches cliniques permettent, outre l’avancée des connaissances et l’amélioration attendue de la prise en charge, de faire bénéficier les patients d’un accès précoce aux AAD. anrs 2013-2014 15 3 questions à… vhc vhb « Un projet soutenu par la nation » stanislas pol investigateurcoordonnateur de la cohorte anrs co 22 hepather 25 000 patients atteints d’hépatites b ou c. tel est l’objectif de recrutement de la cohorte hepather de l’anrs. cet outil unique va permettre de répondre à de très nombreuses questions sur l’évolution de ces infections, et pour l’hépatite c, sur l’efficacité et la tolérance à long terme des nouvelles molécules. comment caractériseriez-vous la cohorte anrs hepather ? C’est d’abord un projet d’une très grande envergure puisqu’il est prévu d’inclure à terme 25 000 patients atteints d’hépatites virales B ou C. En nombre de patients, en volume de recherches, en moyens et en capacité à générer des résultats, c’est le plus important projet mis en œuvre sur ces pathologies. Il correspond à une mobilisation Département de l’ensemble des acteurs, notamment sur d’Hépatologie, Hôpital le plan institutionnel. Outre l’ANRS et son Cochin (AP-HP) ; partenaire privilégié sur les hépatites, l’AsUniversité Parissociation française pour l’étude du foie Descartes ; Inserm (AFEF), sont ainsi impliqués l’Agence natioUMS-20, Institut nale de sécurité des médicaments et des Pasteur, Paris produits de santé (ANSM), l’Institut de veille sanitaire (InVS), la Haute autorité de santé (HAS), la Direction générale de la santé (DGS), sans oublier les associations de patients. Nous avons également mis en place un nouveau type de partenariat avec les industriels, qui contribuent à son animation et à son financement dans le cadre de contrats de collaboration, garantissant un exercice de la recherche en toute indépendance. C’est donc un programme innovant sur le plan scientifique et organisationnel. Enfin, le fait d’avoir obtenu le label « Équipement d’excellence » dans le cadre du programme national investissement d’avenir de l’ANR illustre que ce projet est véritablement soutenu par la nation ! comment se déroule le recrutement ? A la fin du mois de décembre 2014, près de 16 000 patients étaient inclus. Cela témoigne de la mobilisation des cliniciens. Parallèlement, autour du Pr Fabrice Carrat, responsable scientifique, d’Hélène Fontaine, 16 anrs 2013-2014 co-investigatrice principale et de moi-même, le conseil scientifique et les quatre groupes thématiques mis en place sont très actifs dans la définition des priorités de recherches et la mise en œuvre de celles-ci. que faut-il attendre d’anrs hepather ? Nous allons disposer d’une masse très importante de données, grâce à la biothèque et aux dossiers cliniques très complets qui sont recueillis auprès des patients qui vont être suivis pendant 8 ans. Cela va nous permettre de répondre à de nombreuses questions cliniques et pré-cliniques. Je citerai à titre d’exemple l’évaluation dans la « vraie vie » de l’efficacité et de la tolérance des nouveaux antiviraux contre l’hépatite C. Il va être ainsi possible de connaître le bénéfice à long terme de la viro-suppression. Différents travaux de recherche devraient par ailleurs nous permettre d’améliorer la prise en charge et le pronostic de l’hépatite B. Avec la cohorte ANRS HEPATHER, nous disposons d’un outil unique d’une grande puissance dont je ne doute pas qu’il sera très productif à court, moyen et long terme. Faits marquants Recherches en santé publique et prévention vih vhc vhb vih vhc vhb cube : cibLer des popuLations exposées guyane : renforcer La recherche Sur une idée d’acteurs de terrain et avec leur implication, l’étude Cube (ANRS SHS 154) s’inscrit dans une approche de recherche communautaire sur le dépistage et les soins. L’objectif est d’évaluer l’acceptabilité d’une offre de dépistage rapide du VIH et des virus des hépatites et également de vaccination VHB, auprès de trois populations exposées : homosexuels masculins, usagers de drogues et migrants prostitués (majoritairement transsexuels). L’étude est menée depuis la mi-2014 sur trois sites parisiens proches des lieux de vie de ces populations L’épidémie de VIH reste très active en Guyane, avec un taux d’incidence particulièrement élevé (147 cas pour 100 000 habitants par rapport à 17 en métropole). Cette situation préoccupante conduit à renforcer les recherches interventionnelles en sciences humaines et sociales dans ce département. L’ANRS a ainsi organisé en novembre 2014 un atelier d’animation scientifique à Cayenne. Réunissant une soixantaine de chercheurs, médecins et acteurs de terrain, il a permis d’identifier plusieurs priorités et axes de travail. Un ouvrage de synthèse sur les données de la littérature sur le VIH et les hépatites en Guyane sera publié en 2015 par l’ANRS. Il permettra de disposer d’un outil précieux pour élaborer de nouvelles recherches. Améliorer la prévention auprès des populations difficiles d’accès dans ce département, en particulier les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes, les femmes prostituées vivant sur les rives fluviales et les prisonniers : ces questions ont fait l’objet de discussion et plusieurs projets de recherches interventionnelles sont en cours d’élaboration. vih appeL à voLontaires Dans le cadre du nouvel essai de vaccin prophylactique anti-VIH ANRS VRI01, l’Institut de recherche vaccinale (VRI) a lancé un appel à volontaires en mars 2014. Une campagne de recrutement novatrice a été lancée en collaboration avec les agences de communication Optimus et Spintank, sélectionnées à l’issue d’un dialogue compétitif effectué au cours de l’année 2013. Cette campagne a permis de s’adresser à différents publics, notamment par l’utilisation des réseaux sociaux, les volontaires potentiels étant ensuite redirigés vers un site web dédié (www.recherche-vaccinvih.fr/). vih vhc vhb expLoiter davantage Les savoir-faire L’ANRS a organisé en décembre 2014, à Paris, un atelier sur les recherches interventionnelles en sciences humaines et sociales dans le champ du VIH et des hépatites auquel ont participé une cinquantaine de chercheurs. Tous ont unanimement reconnu l’existence de savoir-faire méthodologiques et opérationnels dans les équipes soutenues par l’agence. Mais ils ont aussi observé qu’il était nécessaire de développer davantage de projets de recherche d’intervention, notamment en population générale, au Nord comme au Sud. La prévention est reconnue comme un thème majeur pour de futures recherches. anrs 2013-2014 17 3 questions à… vih « L’efficacité du traitement préventif “à la demande” est supérieure à celle que nous attendions » Jean-Michel Molina coordonnateur de l’essai anrs ipergay Université Paris Diderot Paris 7, Hôpital Saint-Louis, AP-HP, Paris fin 2014, la levée de l’aveugle de l’essai anrs ipergay révélait au comité indépendant de l’étude une différence significative de l’incidence du vih entre les bras « truvada® » et « placebo ». Les résultats de l’essai sont présentés à la croi en 2015. qu’est-ce que l’essai anrs ipergay a permis de montrer ? Il a démontré l’efficacité d’un schéma de traitement antirétroviral préventif contre l’infection par le VIH, ce que l’on appelle la prophylaxie pré-exposition ou PrEP. Contrairement aux deux autres essais du même type conduits dans différents pays où le traitement préventif était pris en continu, dans notre essai nous proposions un traitement « à la demande » : les participants, tous des hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes sans utilisation régulière du préservatif, prenaient la PrEP au moment des rapports sexuels. Lorsque le comité indépendant de l’essai a analysé les données en levant l’aveugle entre le traitement par Truvada® et le placebo en octobre 2014, il a constaté une différence significative de l’incidence de l’infection entre les deux groupes de participants. La stratégie préventive proposée permet d’obtenir une réduction très importante du risque d’infection par le VIH. L’efficacité obtenue s’avère même supérieure à celle que nous attendions. pourquoi l’essai est-il poursuivi ? Il a été décidé de poursuivre l’essai jusqu’en mars 2016 pour deux raisons principales. La première est de permettre à l’ensemble des participants de pouvoir bénéficier du traitement préventif et de continuer à y avoir accès. Ensuite, il est important de s’assurer que l’efficacité observée se maintient dans le temps. La durée moyenne de suivi était 18 anrs 2013-2014 d’un an au moment de l’analyse des données. Nous avons besoin de disposer d’un recul plus important. Il est également essentiel de voir si les comportements des participants changent maintenant qu’ils savent que la PrEP est efficace. Il faut notamment déterminer s’ils vont modifier leur utilisation de la PrEP et si cela va impacter son efficacité. quelles doivent être selon vous les retombées d’anrs ipergay ? Notre objectif était d’apporter une réponse scientifique quant à l’efficacité de la PrEP chez les hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes très exposés au risque d’infection VIH. Celle-ci est claire. Elle soulève cependant de nombreuses questions qui relèvent de la santé publique et qui appellent à des décisions politiques. À qui doit-on proposer cette nouvelle stratégie préventive, selon quelles modalités et avec quelle surveillance, qui doit en supporter les coûts ? Il ne s’agit pas de remplacer le préservatif par la PrEP car l’un et l’autre ont leur place en prévention. L’enjeu essentiel est de réduire au maximum les contaminations par le VIH dans une population très exposée. Maintenant que l’on sait que la PrEP est efficace, il faut déterminer les conditions de son utilisation. Faits marquants vih vhc Recherches en santé publique et prévention SUD usagers de drogues au vietnaM L’ANRS a lancé en 2013 le projet pilote DRIVE-IN (ANRS 12299). Il s’agit de constituer, dans la ville d’Hai Phong, une cohorte d’usagers de drogues par voie intraveineuse les plus à risque d’infections et non encore entrés dans les systèmes de soins. L’objectif est de montrer la faisabilité d’une telle cohorte dans le contexte local, sachant que les personnes ciblées, fortement stigmatisées, sont les plus difficiles à toucher. Le projet permettra aussi d’évaluer une stratégie communautaire de prévention et de soins des infections par le VIH et le VHC dans cette population. vih SUD prévention cheZ Les hoMosexueLs africains Acceptée par l’ANRS en 2014, la cohorte CohMSM vise à évaluer la faisabilité et l’intérêt d’une prise en charge globale à visée préventive trimestrielle des hommes qui ont des relations sexuelles avec d’autres hommes (HSH) et qui sont séronégatifs pour le VIH. Cette cohorte, qui doit débuter en 2015, inclura 500 HSH dans 4 pays d’Afrique subsaharienne. Ils seront suivis pendant 2 à 3 ans, avec une initiation immédiate d’un traitement antirétroviral en cas de séropositivité au cours de l’étude. vih vhc SUD innover pour Les usagers de drogues en afrique En Afrique de l’ouest, le premier centre de prise en charge des usagers de drogues par voie intraveineuse (UVDI) s’est ouvert à Dakar (Sénégal) fin 2014. Ce centre intègre un programme de substitution des opiacés par méthadone, des consultations médicales et des activités de réduction des risques. L’objectif de la cohorte prospective CoDISEN est d’évaluer l’acceptabilité et l’efficacité d’une prise en charge globale des UVDI dans le contexte africain, en particulier de la stratégie « tester et traiter » pour le VIH proposée dans le centre. anrs 2013-2014 19 Les publications Recherches fondamentales Recherches cliniques Recherches en santé publique et prévention 20 ANRS 2013-2014 Recherches fondamentales VHC uN Rôle dANS lA RégulAtioN poSt-tRANSCRiptioNNelle Quelle est l’influence de l’infection au VHC sur le métabolisme cellulaire de l’hôte et notamment sur la transcription et la traduction ? Sur un modèle in vitro de l’infection au VHC et en comparant cellules infectées, traitées et non infectées, il est démontré que le virus exerce une régulation transcriptionnelle et traductionnelle notamment sur des gènes impliqués dans la traduction, le repliement des protéines, l’épissage, le trafic et la signalisation cellulaire. S’il semble que cet effet est plus dû à la réplication du VHC qu’à sa simple présence, il reste à approfondir les mécanismes et conséquences de cette régulation posttranscriptionnelle opérée par le VHC. Colman H, Le Berre-Scoul C, Hernandez C et al. Genomewide analysis of host mRNA translation during hepatitis C virus infection. J Virol. 2013 ; 87 (12) : 6668-77. doi : 10.1128/JVI.00538-13 ViH SuR 20 ANS, uN ViRuS pluS RéSiStANt Comparer les variants VIH-1 correspondant à trois épisodes de l’épidémie sur une période de 20 ans afin d’évaluer si le virus devient plus résistant aux mécanismes d’immunité humorale et notamment aux anticorps neutralisants (NAbs) ? C’est l’idée de cette étude, menée sur 40 patients de la cohorte de l’ANRS PRIMO. Elle démontre qu’il y a effectivement une augmentation continue et progressive de la résistance du VIH-1 à la neutralisation associée à une moindre capacité du virus à induire la sécrétion de NAbs. Il est aussi démontré que la combinaison de deux anticorps monoclonaux neutralisants (NIH45-46G54W, PGT128) reste efficace sur les variants du virus les plus contemporains, pourtant plus résistants, ce qui ouvre des pistes pour optimiser les futurs essais immunoprophylaxiques. Bouvin-Pley M, Morgand M, Moreau A et al. Evidence for a continuous drift of the HIV-1 species towards higher resistance to neutralizing antibodies over the course of the epidemic. PLoS Pathog, 2013 ; 9 (7) : e1003477. doi : 10.1371/journal.ppat.1003477 VHB Mieux ClASSifieR leS pRofilS tuMoRAux Facteur de causalité reconnu des carcinomes hépatocellulaires (HCC), l’infection par le virus de l’hépatite B détermine-t-elle un profil cancérologique et un pronostic particulier pour les patients HCC-HBV ? En s’appuyant sur des techniques de transcriptomique, de séquençage et d’expression génique et de caractérisation virale, une étude permet de différencier un profil de tumeur spécifiquement associé à l’infection VHB ainsi qu’à l’inactivation du gène viral HBX et du suppresseur de tumeur P53, synonyme de mauvais pronostic chez les patients HBV. Ces résultats soulignent l’intérêt d’une meilleure classification des profils HCC en vue de thérapies personnalisées. Amaddeo G, Cao Q, Ladeiro Y et al. Integration of tumour and viral genomic characterisations in HBV-related hepatocellular carcinomas. Gut. 2014 ; pii : gutjnl-2013-306228. doi : 10.1136/gutjnl-2013-306228 ViH VpR et Slx4 : deS iNteRACtioNS CoMplexeS Si la capacité de la protéine virale auxiliaire Vpr à bloquer le cycle cellulaire lors de la transition G2/M est connue, ces travaux décrivent pour la première fois les interactions complexes entre Vpr et le complexe SLX4 à l’origine du blocage de la mitose. Le complexe SLX4 se révèle également être un inhibiteur de l’induction de la production d’interféron qui apparaît normalement comme réponse antivirale. Mieux définir le rôle et les cibles privilégiées de la protéine virale Vpr permet également de mieux comprendre les interactions entre le système de réparation de l’ADN, l’immunité innée et les virus. Laguette N, Brégnard C, Hue P et al. Premature activation of the SLX4 complex by Vpr promotes G2/M arrest and escape from innate immune sensing. Cell. 2014 ; 156 (1-2) : 134-45. doi : 10.1016/j.cell.2013.12.011 ANRS 2013-2014 21 Les publications Recherches fondamentales VHB CARACtéRiSeR leS VARiANtS RéSiStANtS Par le biais de substitutions de nucléotides, certains variants du virus de l’hépatite B sont résistants aux traitements usuels, notamment les analogues de nucléotides et nucléosides. L’UDPS (ultra-deep pyrosequencing), technique de séquençage nouvelle génération, associée à des logiciels d’analyse dédiés, se révèle puissante pour analyser la dynamique, patientdépendante, de ces différentes populations virales. Elle a notamment permis d’identifier de nouvelles substitutions de nucléotides chez HBV préexistantes à l’exposition thérapeutique. Cette approche pourrait être utile dans le diagnostic précoce des résistances, dans l’optimisation des traitements, et également dans la caractérisation des populations virales. Rodriguez C, Chevaliez S, Bensadoun P, Pawlotsky JM Characterization of the dynamics of hepatitis B virus resistance to adefovir by ultra-deep pyrosequencing. Hepatology. 2013 ; 58 (3) : 890-901. doi : 10.1002/hep.26383 VHC VeRS de NouVelleS CiBleS tHéRApeutiqueS ? Pour entrer dans l’hépatocyte, le virus de l’hépatite C exploite un processus complexe impliquant notamment la formation d’un complexe formé de la tétraspanine CD81 et de la protéine de jonction serrée Claudine-1. Utilisant à la fois des techniques de « gene silencing », de protéomique, de transduction cellulaire, ce travail explicite le mécanisme de formation de ce complexe, initié par la stimulation du récepteur au facteur de croissance épidermique qui active une voie de signalisation cellulaire impliquant la GTPase HRas. Ces données, au-delà de la compréhension d’une des étapes précoces de la pathogénèse virale, permettent d’identifier de possibles cibles thérapeutiques. Zona L, Lupberger J, Sidahmed-Adrar N et al. HRas signal transduction promotes hepatitis C virus cell entry by triggering assembly of the rost tetraspanin receptor complex. Cell Host & Microbe 2013 ; 13 (3) : 302-13. doi : 10.1016/j.chom.2013.02.006 22 ANRS 2013-2014 ViH quANd leS « HiV CoNtRôleuRS » iNSpiReNt lA ReCHeRCHe tHéRApeutique En finir avec les réservoirs viraux, les traces de virus et l’inflammation. L’existence de « HIV contrôleurs » (individus infectés ne développant pas la maladie), naturellement ou posttraitement, comme les patients Visconti, permet d’envisager de nouvelles approches thérapeutiques pour y parvenir. Celles-ci s’appuient sur l’étude des interactions virushôte, des facteurs génétiques et des réponses immunitaires, innée et adaptative, et également sur les réponses inflammatoires, tant chez l’homme que sur modèle animal. Dans une démarche de recherche translationnelle, des essais cliniques sont en cours (antirétroviraux précoces, immunothérapie, anti-inflammatoires, thérapie génique, vaccins basés sur les cellules dendritiques…). Sáez-Cirión A, Jacquelin B, Barré-Sinoussi F, Müller-Trutwin M. Immune responses during spontaneous control of HIV and AIDS : what is the hope for a cure ? Phil. Trans. R. Soc. B. 2014 ; 369 (1645) : 20130436. doi : 10.1098/rstb.2013.0436 ViH BliMp-1, l’ARMe SeCRète deS élite « NON PROGRESSORS » ? L’analyse transcriptomique pour mieux comprendre les mécanismes développés par les « Long Time Non Progressors » considérés comme des modèles spontanés de guérison fonctionnelle ? C’est l’idée de ce travail, mené sur 21 individus qui a permis d’identifier trois signatures transcriptionnelles spécifiques dans les cellules T CD4 + à mémoire des « Elite non progressors », c’est-à-dire les HIV contrôleurs qui conservent aussi leurs cellules CD4. Cette approche originale a également mis en évidence le rôle de Blimp-1, un répresseur transcriptionnel des interférons, sur le contrôle de l’expression et des réservoirs viraux. de Masson A, Kirilovskya A, Zoorob R et al. Blimp-1 overexpression is associated with low HIV-1 reservoir and transcription levels in central memory CD4R T cells from elite controllers. AIDS. 2014 ; 28 : 1567 – 77. doi : 10.1097/QAD.0000000000000295 VHC l’ifNl4, NouVelle CiBle tHéRApeutique ? ViH Cd4 + tSCM : deS RéSeRVoiRS StRAtégiqueS SouS tRAiteMeNt Même avec un traitement antirétroviral puissant le VIH reste caché, en s’intégrant dans l’ADN hôte, dans des réservoirs cellulaires, où les médicaments ne peuvent pas agir. L’étude des différentes populations cellulaires de lymphocytes T CD4 + révèle des dynamiques différentes dans la constitution et l’évolution de ces réservoirs et notamment l’extrême stabilité des réservoirs TSCM (stem cell-like memory) dont la taille est directement liée à la charge virale d’exposition. Ceci suggère l’intérêt d’une thérapie précoce permettant de limiter l’accumulation du VIH dans ces sous-réservoirs, qui doivent également être pris comme cibles préférentielles dans la mise au point de thérapies capables de purger les réservoirs viraux. Jaafoura S, de Goër de Herve MG, Hernandez-Vargas EA et al. Progressive contraction of the latent HIV reservoir around a core of less-differentiated CD4 + memory T Cells. Nat Commun. 2014 ; 5 : 5407. doi : 10.1038/ncomms6407. VHC ACtiVeR leS CelluleS NK eN pRiMo-iNfeCtioN ? Les cellules NK ont un triple rôle en cas d’infection: production d’interféron γ, qui a un effet antiviral et contribue à l’initiation de la réponse immunitaire adaptative, cytotoxicité directe via la dégranulation et induction de l’apoptose. Analysant l’activité des cellules NK intrahépatiques (IH-NK) chez des patients VHC et des patients non infectés, une étude constate la capacité des IH-NK à la production d’interféron γ et à la dégranulation lors des phases précoces d’infection mais qui dépend de l’état de fibrose, d’inflammation et de détérioration du foie. Il pourrait donc être pertinent d’activer les IH-NK en phase précoce d’infection avant que les atteintes du foie ne soient trop importantes. Fugier E, Marche H, Thélu MA et al. Functions of liver natural killer cells are dependent on the severity of liver inflammation and fibrosis in chronic hepatitis C. PLoS One. 2014 ; 9 (4) : e95614. doi : 10.1371/journal.pone.0095614. Dans l’infection au VHC, l’activité de dégranulation, qui permet d’évacuer le virus mais cause des lésions sur le foie, et la réponse immunitaire locale via les lymphocytes intrahépatiques, sont régulées par différents paramètres. À partir de biopsies de foie de patients infectés et contrôlés, il est démontré que l’expression de l’interféron l4 et la présence de certains polymorphismes génétiques, en lien avec les taux d’ALT, expliquent la mauvaise réponse de certains patients au traitement. Il apparaît donc pertinent d’une part de considérer IFNl4 comme une nouvelle cible thérapeutique potentielle et, d’autre part, d’adapter les traitements en fonction du génotype des patients et de la présence des SNP incriminés. Jouvin-Marche E, Macek Jílková Z, Thelu MA et al. Lymphocytes degranulation in liver in hepatitis C virus carriers is associated with IFNL4 polymorphisms and ALT levels. J Infect Dis. 2014 ; 209 (12) : 1907-15. doi : 10.1093/infdis/jiu016 ViH deS CelluleS deNdRitiqueS dANS lA pRoduCtioN d’iNteRféRoN La production d’IFN est élevée en phase aiguë de l’infection mais diminue lors de la phase chronique, ce qui pourrait favoriser la progression virale et la constitution de réservoirs du virus. Le rôle crucial des cellules dendritiques plasmocytoïdes (pDC), effecteurs majeurs de la production d’interféron, a été démontré dans une étude chez des macaques infectés par le SIV. Les pDC se classent en effet en différentes sous-populations et la diminution transitoire de sécrétion d’IFN en réponse à l’infection se révèle inversement corrélée à l’augmentation d’une catégorie de précurseurs pDC non fonctionnels. Ceci suggère un rôle complexe des pDC dans l’immunité antivirale et les mécanismes d’inflammation et de pathogénicité ViH SAMHd1 : uN fACteuR de ReStRiCtioN SouS SuRVeillANCe SAMHD1 est un facteur cellulaire découvert récemment qui empêche la réplication du VIH en le privant de nucléotides. Dans cette étude, il s’agit d’investiguer ce mécanisme de restriction dans une co-culture modèle de muqueuse postinfection virale, associant cellules dendritiques et lymphocytes. Il y est démontré que la réplication du virus est associée à une régulation négative de l’expression de SAMHD1 et à l’activation d’une reconnaissance virale par l’immunité innée. Ces résultats soulignent le rôle des interactions entre cellules T et dendritiques et décrivent l’existence d’un mécanisme d’échappement du virus au système de restriction SAMHD1, même en l’absence de VpX, protéine virale antagoniste de SAMHD1. Su B, Biedma MA, Lederle A et al. Dendritic cell-lymphocyte cross talk downregulates host restriction factor SAMHD1 and stimulates HIV-1 replication in dendritic cells. J Virol, 2014 ; 88 (9) : 5109 – 21. doi : 10.1128/JVI.03057-13 Bruel T, Dupuy S, Démoulins T et al. Plasmacytoid dendritic cell dynamics tune interferon-alfa production in SIV-infected cynomolgus macaques. PLoS Pathog. 2014 ; 10 (1) : e1003915. doi : 10.1371/journal.ppat.1003915 ANRS 2013-2014 23 Les publications Recherches fondamentales ViH iNHiBeR lA diffuSioN ViRAle gRâCe à uN ANtiCoRpS ANti-Cd36 Les macrophages infectés jouent un rôle clef dans la progression de l’infection au VIH car ils abritent certains des réservoirs viraux si redoutés. Si la nature de ces Virus-Containing Compartments (VCC) macrophagiques est encore mal connue, il apparaît possible de bloquer la diffusion des virions grâce à un anticorps monoclonal anti-CD36. Cette découverte ouvre la voie à de nouvelles perspectives thérapeutiques ciblant les macrophages et leurs réservoirs viraux et permettant de prévenir la dissémination du VIH. Berre S, Gaudin R, Cunha de Alencar B et al. CD36-specific antibodies block release of HIV-1 from infected primary macrophages and its transmission to T cells. JEM, 2013 ; 210 (12) : 2523-38. doi/10.1084/jem.20130566 ViH l’uRètRe, uNe poRte d’eNtRée pouR le ViH Reconstruire un modèle ex vivo de pénis humain afin d’étudier les mécanismes d’entrée du virus dans l’organisme : telle est la méthode originale qui a permis d’identifier le rôle majeur de l’urètre comme point d’entrée du VIH, via les macrophages. De façon intéressante, il est démontré que les IgA locaux, dirigés contre l’enveloppe virale, peuvent inhiber l’entrée du VIH-1 dans l’urètre. Cette étude ouvre la voie d’une possible stratégie pour limiter la dissémination du virus. Ganor Y, Zhou Z, Bodo J et al. The adult penile urethra is a novel entry site for HIV-1 that preferentially targets resident urethral macrophages. Mucosal Immunol. 2013 ; 6 (4) : 776-86. doi : 10.1038/mi.2012.116 ViH CelluleS iNfeCtéeS dANS le SpeRMe : uNe AutRe Voie de diffuSioN Si on connait bien désormais les mécanismes de transmission du virus libre, cette étude inédite s’intéresse au rôle des cellules infectées dans la diffusion virale. Chez le macaque, les cibles préférentielles du virus, lymphocytes T CD4 + et macrophages, sont effectivement bien présents dans le sperme, infectés in vivo et dotés de marqueurs d’adhésion et de migration de nature à faciliter la dissémination du VIH pendant l’acte sexuel, également favorisée par l’intense inflammation séminale. Il est donc nécessaire de cibler cellules infectées et virus libre dans les stratégies de prévention virale. Bernard-Stoecklin S, Gommet C, Corneau AB et al. Semen CD4 + T cells and macrophages are productively infected at all stages of SIV infection in macaques. PLoS Pathog. 2013 ; 9 (12) : e1003810. doi : 10.1371/journal.ppat.1003810 ViH lA douBle StRAtégie d’ifitM CoNtRe le ViH-1 Connue pour son activité antivirale, la famille des IFITM (interferon-induced transmembrane proteins) se révèle avoir la capacité de bloquer le VIH-1 en interagissant à deux moments clefs du cycle viral : en induisant la fabrication de virions moins virulents, en diminuant leur efficacité d’entrée dans les cellules. Ce nouveau mécanisme porté par IFITM pourrait s’appliquer à d’autres virus et donne un éclairage sur la façon dont certains facteurs de restriction interagissent avec les virus. Tartour K, Appourchaux R, Gaillard J et al. IFITM proteins are incorporated onto HIV-1 virion particles and negatively imprint their infectivity. Retrovirology. 2014 ; 11 (1) : 103 doi : 10.1186/s12977-014-0103-y 24 ANRS 2013-2014 ViH VHC VHB deS SouRiS HuMANiSéeS pouR étudieR lA RépoNSe iMMuNitAiRe VHC uNe pRotéiNe CoNSeRVée eNtRe HCV et gBV-B Etudier la structure et la conservation de la protéine NS2, essentielle dans le développement de l’infection au virus de l’hépatite C, afin de mieux comprendre le cycle cellulaire viral : c’est l’idée de ce travail comparant la protéine NS2 du VHC et celle du virus GBV-B chez le primate. Appartenant à la famille des Hépacivirus mais pourtant relativement éloignées phylogénétiquement, ces deux souches révèlent des protéines NS2 très similaires, dotées d’une activité protéase et d’organisations structurales N et C-terminales essentielles pour la réplication et l’assemblage du virus. Boukadida C, Marnata C, Montserret R et al. NS2 Proteins of GB virus B and hepatitis C virus share common protease activities and membrane topologies. J Virol. 2014 ; 88 (13) : 7426-44. doi : 10.1128/JVI.00656-14 ViH CiBleR leS quAdRuplex de guANiNe pouR CoNtReR le ViRuS Surreprésentés dans le génome à proximité des télomères, des oncogènes et des introns, les G-quadruplex (G4s) sont des structures composées d’un empilement de deux ou plusieurs tétrades de guanine, dont on étudie depuis peu le rôle en virologie. Ce travail identifie pour la première fois l’existence d’une région conservée riche en guanine permettant la formation d’une structure G4s capable de réguler l’activité du promoteur VIH-1. Il semble donc pertinent de considérer les G4s comme de nouvelles cibles pharmacologiques, avec l’avantage de cibler spécifiquement une partie d’ADN ou ARN uniquement viral très conservé donc peu sujet aux mutations. Afin d’étudier les réponses immunitaires HLA-dépendantes, un nouveau modèle de souris transgénique humanisée a été mis au point, intégrant des gènes HLA de classe I et II à la place du CMH murin. Ces chimères hématopoïétiques se révèlent fonctionnelles, avec une réponse cellulaire de type T exclusivement « humaine » (notamment CD8). Elles constituent donc un outil performant pour étudier la physiopathologie et les réponses immunitaires lors d’infections (VIH, EBV…), de cancers, de maladies auto-immunes ou pour élaborer de nouvelles stratégies vaccinales. Serra-Hassoun M, Bourgine M, Boniotto M et al. Human hematopoietic reconstitution and HLA-restricted responses in nonpermissive alymphoid mice. J Immunol, 2014, 193 : 1504-1511. doi : 10.4049/jimmunol.1400412 VHC SyNeRgieS tHéRApeutiqueS CoNtRe le VHC Face aux problèmes de tolérance, de résistance, d’inefficacité et de coût des traitements contre le VHC, il est crucial de développer de nouvelles thérapies ciblant d’autres étapes de l’infection ou du cycle cellulaire viral. Chez la souris humanisée et sur modèle cellulaire, les inhibiteurs d’entrée du virus (inhibiteurs de kinase, anticorps ciblant la protéine de jonction serrée Claudine-1 ou CD81) potentialisent par un effet synergique les traitements classiques à base d’interféron α et d’inhibiteur de protéase, ou ceux ciblant directement le virus ou l’hôte. L’action synergique de ces différentes thérapies offre une piste pour de nouvelles combinaisons thérapeutiques. VHC VHB uN VACCiN CHiMèRe CoNtRe VHB et VHC Alors qu’il existe un vaccin efficace contre l’hépatite B, le développement d’un vaccin contre le VHC reste un enjeu majeur. 2 % de la population mondiale est en effet atteinte d’hépatite C chronique et on estime à 4 millions le nombre de nouveaux cas chaque année. Face aux difficultés techniques et aux spécificités du VHC, l’idée d’un vaccin chimère, basé sur celui de l’hépatite B mais intégrant les protéines d’enveloppe du VHC, se révèle pertinente en termes cliniques mais aussi de facilité de développement et production. Chez le lapin, les essais montrent que ce vaccin chimère, en première intention ou après immunisation contre le VHB, induit des anticorps neutralisants contre les deux virus. Reste à savoir si les anticorps neutralisants anti-VHC sont protecteurs. Beaumont E, Roingeard P. Chimeric hepatitis B virus (HBV)/hepatitis C virus (HCV) subviral envelope particles induce efficient anti-HCV antibody production in animals preimmunized with HBV vaccine. Vaccine. 2015 ; 33 (8) : 973-6. doi : 10.1016/j.vaccine.2015.01.007 Xiao F, Fofana I, Thumann C et al. Synergy of entry inhibitors with direct-acting antivirals uncovers novel combinations for prevention and treatment of hepatitis C. Gut. 2015 ; 64 (3) : 483-94. doi : 10.1136/gutjnl-2013-306155 Amrane S, Kerkour A, Bedrat A et al. Topology of a DNA GQuadruplex Structure Formed in the HIV-1 Promoter : A Potential Target for Anti-HIV Drug Development. J Am Chem Soc. 2014 ; 136 (14) : 5249-52. doi : 10.1021/ja501500c ANRS 2013-2014 25 Les publications Recherches cliniques ViH uNe MoNotHéRApie pouR pRéVeNiR lA tMe Chez des femmes enceintes ne nécessitant pas de traitement antirétroviral pour elles-mêmes, une monothérapie avec un inhibiteur de protéase (lopinavir®) s’avère aussi efficace et mieux tolérée que la trithérapie standard pour prévenir la transmission du VIH à leur enfant pendant la grossesse et l’accouchement. L’essai ANRS 135 PRIMEVA a ainsi apporté la preuve d’une nouvelle stratégie préventive sans NUC chez les femmes enceintes séropositives. Tubiana R, Mandelbrot L, Le Chenadec J et al. Lopinavir/ritonavir monotherapy as a nucleoside analogue – Sparing strategy to prevent HIV-1 mother-to-child transmission : the ANRS 135 PRIMEVA phase 2/3 randomized trial. Clin Infect Dis. 2013 ; 57 (6) : 891-902. doi : 10.1093/cid/cit390. VHC ABSeNCe d’iNtéRêt de l’iNteRféRoNgAMMA Ajouter de l’interféron-gamma à la bithérapie par Peg-interféron alpha et ribavirine n’apporte aucun bénéfice chez les patients atteints d’hépatite C chronique non-répondeurs à un premier traitement avec cette même bithérapie, selon l’essai ANRS HC16 GAMMATRI. Ce schéma thérapeutique a donc été abandonné. Couzigou P, Pérusat S, Bourlière M et al. Interferon-gamma with peginterferon alpha-2a and ribavirin in nonresponder patients with chronic hepatitis C (ANRS HC16 GAMMATRI). J Gastroenterol Hepatol. 2013 ; 28 (2) : 329-34. doi : 10.1111/jgh.12060. ViH ptMe SANS AZt iV : oui, C’eSt poSSiBle ! Une étude rétrospective au sein de la cohorte périnatale française (ANRS-EPF CO1-CO11) montre que l’AZT en intraveineuse n’est pas forcément utile pour prévenir la transmission du VIH de la mère à l’enfant chez les femmes ayant une charge virale basse à l’accouchement et qui ne présentent pas de facteurs de risque obstétricaux. Briand N, Warszawski J, Mandelbrot L et al. Is intrapartum intravenous zidovudine for prevention of mother-to-child HIV-1 transmission still useful in the combination antiretroviral therapy Era ? Clin Infect Dis. 2013 ; 57 (6) : 903-914. doi : 10.1093/cid/cit374. 26 ANRS 2013-2014 VHC uNe tRitHéRApie à éViteR CHeZ leS pAtieNtS AVANCéS Le suivi des patients cirrhotiques, en échec à un traitement par interféron et ribavirine, et traités ensuite avec du télaprévir ou du bocéprévir (inhibiteurs de protéase de première génération) dans le cadre de la cohorte ANRS CO20 CUPIC, a mis en évidence une fréquence élevée d’effets indésirables graves (chez 40 % des patients) et d’anémies difficiles à corriger. Un groupe de patients est particulièrement à risque : définis par une albuminémie < 35 g/l et des plaquettes < ou = à 100 000/mm3. Chez ces patients, ces combinaisons sont maintenant contre-indiquées. Hézode C, Fontaine H, Dorival C et al. Triple therapy in treatment-experienced patients with HCV-cirrhosis in a multicentre cohort of the French early access programme (ANRS CO20-CUPIC). J Hepatol. 2013 ; 59 (3) : 434-41. doi : 10.1016/j.jhep.2013.04.035. ViH SUD RépoNSe ViRologique à loNg teRMe Le suivi à long terme (plus de 5 ans) de patients inclus dans une cohorte au Sénégal (ANRS 1215) révèle que le taux de réponse virologique à une trithérapie de 1re ligne (> 80%) est similaire à ce qui est observé dans les pays du Nord. Toutefois, le risque d’échec virologique à une multithérapie de 2e ligne est élevé (27 % à 2 ans), essentiellement en raison d’une fréquence importante de résistances multiples du VIH. Cela souligne l’importance des actions visant à renforcer l’observance des patients et la détection des échecs, tout autant que de favoriser l’accès à des traitements de 3e ligne en Afrique. De Beaudrap P, Thiam M, Diouf A et al. Risk of virological failure and drug resistance during first and second-line antiretroviral therapy in a 10-year cohort in Senegal : results from the ANRS 1215 cohort. J Acquir Immune Defic Syndr. 2013 ; 62 (4) : 381-7. doi : 10.1097/QAI.0b013e31827a2a7a. ViH VHB tRAiteR eN pRiMo-iNfeCtioN leS teStS RApideS VHB peRfoRMANtS Quatorze patients de l’étude ANRS EP47 VISCONTI, traités dès leur primo-infection pendant trois ans, montrent un contrôle de leur infection alors qu’ils ont ensuite arrêté tout traitement. Initiés très tôt, les antirétroviraux permettraient de bloquer la constitution des « réservoirs » du virus et de préserver les défenses immunitaires. Sans parler de guérison, cette observation ouvre des perspectives thérapeutiques très intéressantes. Selon une étude réalisée auprès de 4 000 personnes dans dix centres parisiens, trois tests rapides de détection de l’antigène de surface (HbsAg) se sont révélés au moins aussi performants que la technique Elisa. Compte tenu de leur facilité d’emploi et de leur rapidité, ces tests apparaissent ainsi être tout à fait adaptés pour le dépistage du VHB. Saez-Cirion A, Bacchus C, Hocqueloux L et al. Post-treatment HIV-1 controllers with a long-term virological remission after the interruption of early initiated antiretroviral therapy ANRS VISCONTI study. PLoS Pathog. 2013 ; 9 (3) : e1003211. doi : 10.1371/journal.ppat.1003211. ViH VHC VHB SUD l’iNtéRêt deS teStS SuR pApieR BuVARd Au décours du dépistage du VIH, celui des hépatites B et C n’est en général pas effectué. Grâce à l’utilisation de papiers buvard (Dried Blood Spot) Il est possible d’établir un diagnostic du VIH et également des hépatites B et C. Peu chers, faciles à utiliser, conserver et transporter, les papiers buvard en recueillant de simples gouttes de sang pourraient ainsi être très utiles pour des campagnes nationales de dépistage de ces trois virus dans les pays à ressources limitées. Kania D, Bekalé AM, Nagot N et al. Combining rapid diagnostic tests and dried blood spot assays for point-of-care testing of human immunodeficiency virus, hepatitis B and hepatitis C infections in Burkina Faso, West Africa. Clin Microbiol Infect. 2013 ; 19 (12) : E533-41. doi : 10.1111/1469-0691.12292. ViH tRAiteMeNt ANtiRétRoViRAl, dèS que poSSiBle Dans la lignée des résultats de l’étude ANRS EP47 VISCONTI, une étude soutenue par l’ANRS dans le cadre de l’AC32 confirme l’impact favorable d’un traitement antirétroviral initié durant la primo-infection. Le suivi de 307 patients traités peu après leur contamination, ou une fois l’infection devenue chronique, montre, chez les premiers, des réservoirs du VIH plus limités et une meilleure reconstitution immunitaire. De fait, ces mêmes patients présentent plus fréquemment un contrôle optimal de leur infection. Ces résultats incitent à traiter les patients dès que possible après leur contamination. Hocqueloux L, Avettand-Fènoël V, Jacquot S et al. Long-term antiretroviral therapy initiated during primary HIV-1 infection is key to achieving both low HIV reservoirs and normal T cell counts. Antimicrob Chemother. 2013 ; 68 : 1169 – 1178. doi : 10.1093/jac/dks533. ViH étude d’iMMuNogéNiCité L’étude de l’immunogénicité des candidats vaccins repose sur une technologie de plus en plus sophistiquée combinant des outils modernes de biologie associés à des analyses bioinformatiques complexes. Grâce à ces outils, il est possible d’obtenir une description fine des réponses immunitaires. Celles obtenues chez des volontaires sains vaccinés par les lipopeptides dans le cadre de l’essai ANRS VAC18 ont ainsi pu être décryptées par le Vaccine Research Institute (VRI). Les résultats montrent l’intérêt potentiel des réponses obtenues dans des approches vaccinales de type « prime-boost » (vaccination séquentielle). Bottero J, Boyd A, Gozlan J et al. Performance of rapid tests for detection of HBsAg and anti-HBsAb in a large cohort, France. J Hepatol. 2013 ; 58 (3) : 473-8. doi : 10.1016/j.jhep.2012.11.016. VHC fiBRoSe : AtteNtioN Au RAtio ASt/Alt Même s’il est controversé, le ratio d’activités Aspartate aminotransferase (AST)/Alanine aminotransferase (ALT) est couramment utilisé pour définir le degré de fibrose ou de cirrhose. Afin de vérifier la pertinence de cet indicateur, une étude a été menée dans une cohorte de 512 patients souffrant d’hépatite C chronique. En comparant avec le diagnostic obtenu par biopsie du foie, le ratio AST/ALT se révèle non discriminant de l’existence d’une fibrose. Guéchot J, Boisson RC, Zarski JP et al. AST/ALT ratio is not an index of liver fibrosis in chronic hepatitis C when aminotransferase activities are determinate according to the international recommendations. Clin Res Hepatol Gastroenterol. 2013 ; 37 (5) : 467-72. doi : 10.1016/j.clinre.2013.07.003 Richert L, Hue S, Hocini H et al. Cytokine and gene transcription profiles of immune responses elicited by HIV lipopeptide vaccine in HIV-negative volunteers ». AIDS. 2013 ; 27 (9) : 1421-31. doi : 10.1097/QAD.0b013e32835f5b60. ANRS 2013-2014 27 Les publications Recherches cliniques ViH NouVelle optioN pouR le tRAiteMeNt iNitiAl Est-il possible d’obtenir la même efficacité avec une bithérapie d’antirétroviraux récents qu’avec une trithérapie standard ? Chez les patients qui n’ont encore jamais pris de traitement, la réponse est oui. L’essai européen ANRS 143 NEAT001, montre en effet la non-infériorité d’une bithérapie sans inhibiteur de la transcriptase inverse par rapport à une trithérapie classique. Seule condition : les patients doivent avoir plus de 200 CD4/mm3 avant de commencer la bithérapie. Pour tous les patients concernés, c’est une nouvelle option thérapeutique désormais possible. Cet essai a été mené chez 800 patients dans 15 pays européens. L’ANRS en était le promoteur. Raffi F, Babiker AG, Richert L et al. Ritonavir-boosted darunavir combined with raltegravir or tenofovir – emtricitabine in antiretroviral-naive adults infected with HIV-1 : 96 week results from the NEAT001/ANRS143 randomised non-inferiority trial. The Lancet. 2014 ; 384 : 1942-1951. doi : 10.1016/S0140-6736 (14) 61170-3. ViH uN quARt deS déCèS eNCoRe liéS Au SidA Une étude sur les causes de mortalité des patients infectés par le VIH en France (enquête Mortalité 2010) montre qu’en 2010 un quart des décès sont liés au sida. Même si cette proportion est nettement moindre qu’en 2005 (36 %) et en 2000 (47 %), cela montre qu’il est nécessaire d’améliorer encore le dépistage et la mise sous traitement précoce. Cette étude indique également que les cancers sont une cause de décès de plus en plus fréquente chez les personnes séropositives et que l’arrêt du tabac dans cette population doit être une priorité. C’est la raison pour laquelle l’ANRS a mené un essai de sevrage tabagique chez les sujets infectés par le VIH, ANRS 144 InterACTIV, dont les résultats sont attendus pour le début 2015. Morlat P, Roussillon C, Henard S et al. Causes of death among HIV-infected patients in France in 2010 (national survey) : trends since 2000. AIDS. 2014 ; 28 (8) : 1181-91. doi : 10.1097/QAD.0000000000000222. 28 ANRS 2013-2014 ViH il-2 et lyMpHoMe : uN lieN de CAuSAlité éCARté Quatre cas de lymphome ont été diagnostiqués chez des patients pendant leur participation à l’essai ANRS 119 INTERSTART évaluant un traitement par interleukine-2 (IL-2). Les recherches entreprises à la suite de ces cas n’ont pas mis en évidence chez l’ensemble des patients inclus une augmentation de la réplication du virus EBV, virus fréquemment associé à la survenue des lymphomes. Il ne semble ainsi pas y avoir de lien de causalité entre l’IL-2 et les quatre cas de lymphome observés dans l’essai. de Lastours V, LeGoff J, Brière J et al. Lymphoma and Epstein−Barr virus DNA in blood during interleukin-2 therapy in antiretroviral-naïve HIV-1-infected patients : a substudy of the ANRS 119 trial. HIV Med. 2014 ; 15 (1) : 23-9. doi : 10.1111/hiv.12077. ViH foNCtioNS loCoMotRiCeS détéRioRéeS Les fonctions locomotrices des personnes séropositives sont moins bonnes que celles de la population générale en bonne santé (à âge comparable). De plus, ces fonctions tendent à se détériorer au cours du temps. C’est ce que montre une recherche réalisée au sein de la cohorte ANRS CO3 AQUITAINE à partir de deux tests évaluant la marche, l’équilibre et la puissance musculaire. Facilement réalisable, l’un de ces tests (se relever d’une chaise et se rasseoir cinq fois de suite le plus vite possible) mériterait d’être régulièrement effectué dans le cadre de la prise en charge globale des patients. Richert L, Brault M, Mercié P et al. Decline in locomotor functions over time in HIV-infected patients. AIDS. 2014 ; 28 (10) : 1441-9. doi : 10.1097/QAD.0000000000000246. ViH ViH VHC SUD Co-iNfeCtioN : uNe CoHoRte RiCHe d’eNSeigNeMeNtS ViH et tuBeRCuloSe : uNe AlteRNAtiVe à l’efAViReNZ Lancée en 2006, la cohorte ANRS CO13 HEPAVIH vise à suivre prospectivement 1200 patients co-infectés par le VIH et le VHC. Leur suivi comprend notamment un autoquestionnaire annuel sur leur qualité de vie et leur observance. L’analyse des données rapportées se révèle riche d’enseignements pour la pratique clinique, en particulier quant à l’impact sur l’observance et la vie quotidienne de la consommation d’alcool, des effets indésirables perçus, de la fatigue ressentie ou, plus surprenant, de la consommation de café et de chocolat ! Les options thérapeutiques sont limitées chez les patients co-infectés par le VIH et la tuberculose. Il est recommandé d’utiliser préférentiellement l'éfavirenz, en raison notamment des interactions médicamenteuses entre les antituberculeux et les inhibiteurs de protéase du VIH. Certaines situations limitent néanmoins l’utilisation de l'éfavirenz, comme les effets secondaires hépatiques ou la résistance du VIH à cette molécule. L’essai de phase II REFLATE TB (ANRS 12180) a été mené en France et au Brésil afin d’évaluer l’utilisation du raltégravir, un inhibiteur de l’intégrase du VIH. Deux doses de raltégravir étaient utilisées (la dose standard et une double dose) et le traitement de référence par éfavirenz était administré dans le troisième groupe (environ 50 patients par groupe ont été inclus). Cet essai a révélé une efficacité virologique et une tolérance similaires dans les 3 groupes de patients, ce qui suggère que le raltégravir utilisé à la dose standard pourrait être une alternative à l’utilisation de l'éfavirenz, sans qu’il soit nécessaire d’adapter la dose lorsque les antituberculeux sont administrés. Marcellin F, Roux P, Winnock M et al. Using patient-reported outcomes to improve the management of co-infection with HIV and HCV : the ANRS CO13 HEPAVIH cohort. Expert Rev Gastroenterol Hepatol. 2014 ; 8 (4) : 351-8. doi : 10.1586/17474124.2014.888949. ViH VHC Co-iNfeCtioN : uNe MoléCule effiCACe Associé au Peg-interféron et à la ribavirine, le télaprévir s’est avéré efficace chez des patients co-infectés VIH/VHC en échec d’une première ligne de traitement. L’essai TélapréVIH (ANRS HC26) a mis en évidence une réponse virologique soutenue chez 80 % des 66 patients inclus six mois après l’arrêt du traitement, et malgré un arrêt prématuré de traitement chez 20 % des patients pour des raisons de toxicité. Parallèlement, aucun rebond virologique du VIH n’a été observé. Cotte L, Braun J, Lascoux-Combe C et al. Telaprevir for HIV/Hepatitis C Virus-Coinfected Patients Failing Treatment With Pegylated Interferon/Ribavirin (ANRS HC26 TelapreVIH) : An Open-Label, Single-Arm, Phase 2 Trial. Clin Infect Dis. 2014 Aug 18. pii : ciu659. doi : 10.1093/cid/ciu659. ViH VACCiN tHéRApeutique AVeC CelluleS deNdRitiqueS Le Vaccine Research Institute (VRI) a réalisé un essai de vaccination thérapeutique en collaboration avec le Baylor Institute aux ÉtatsUnis, avec le soutien de l’ANRS. L’essai DALIA a été réalisé chez des patients séropositifs avec une charge virale contrôlée sous antirétroviraux. Les cellules dendritiques chargées avec des antigènes du VIH (lipopeptides mis au point par l’ANRS) leur ont été réinjectées. Les résultats montrent une forte réponse immunitaire T induite par le vaccin chez l’ensemble des patients. Cette réponse est associée à une moindre réplication du VIH après arrêt des antiviraux sur une durée de 6 mois. Lévy Y, Thiébaut R, Montes M et al. Dendritic cell-based therapeutic vaccine elicits polyfunctional HIV-specific T-cell immunity associated with control of viral load. Eur J Immunol. 2014 ; 44 (9) : 2802-10. doi : 10.1002/eji.201344433. ViH Grinsztejn B, De Castro N, Arnold V et al. Raltegravir for the treatment of patients co-infected with HIV and tuberculosis (ANRS 12 180 REFLATE TB) : a multicentre, phase 2, noncomparative, open-label, randomised trial. Lancet Infect Dis. 2014 ; 14 (6) : 459-67. doi : 10.1016/S1473-3099 (14) 70711-X. VHB le peg-ifN N’AppoRte RieN de pluS Chez des patients co-infectés par le VIH et le VHB, avec une hépatite B chronique AgHBe positif, l’adjonction du Peg-interféron à un traitement antiviral comprenant du ténofovir n’est pas une option thérapeutique intéressante. Réalisé chez 51 patients, l’essai EMVIPEG (ANRS HB01) a en effet montré que 48 semaines de Peg-interféron, en plus des antirétroviraux, ne permet pas d’améliorer significativement le taux de séroconversion HBe. Miailhes P, Maynard-Muet M, Lebossé F et al. Role of a 48week pegylated interferon therapy in hepatitis B e antigen positive HIV-co-infected patients on cART including tenofovir : EMVIPEG study. J Hepatol. 2014 ; 61 : 761-769. ANRS 2013-2014 29 Les publications Recherches cliniques ViH VACCiN : uNe NouVelle AppRoCHe ViH SUD tRAiteMeNtS SiMplifiéS : deS ModAlitéS pRéCiSéeS L’essai DAYANA (ANRS 12115) a évalué quatre combinaisons antirétrovirales simplifiées à base de ténofovir dont une bithérapie avec antiprotéase en 1re ligne de traitement au Sénégal et au Cameroun. Les trois trithérapies s’avèrent efficaces et bien tolérées après 96 semaines de suivi. En revanche, la bithérapie ténofovir + lopinavir montre une efficacité insuffisante et un risque d’insuffisance rénale. Cet essai précise ainsi les modalités d’utilisation des traitements antirétroviraux simplifiés pour les patients des pays à ressources limitées. Landman R, Koulla-Shiro S, Sow PS et al. Evaluation of four tenofovir-containing regimens as first-line treatments in Cameroon and Senegal : the ANRS 12115 DAYANA trial. Antivir Ther. 2014 ; 19 (1) : 51-9. doi : 10.3851/IMP2675. VHB éCHeC d’uNe StRAtégie VACCiNAle L’essai ANRS HB 02 VAC-ADN a évalué l’intérêt de l’association d’un vaccin anti-VHB à ADN nu à un traitement par analogues nucléosidiques ou nucléotidiques efficace depuis plusieurs années sur la réplication virale, chez 70 patients non cirrhotiques. Cette stratégie ne permet pas de diminuer le risque de réactivation virale à l’arrêt de ces analogues, ni de restaurer la réponse immunologique chez ces patients. Le temps est l’un des points cruciaux du développement d’un vaccin. En moyenne, dix ans séparent la conception d’un essai de l’obtention des résultats. Afin de raccourcir ces délais, méthodologistes et cliniciens réfléchissent à de nouveaux types d’essais dits adaptatifs. Le département biostatistique et clinique du Vaccine Research Institute (VRI) a mis en œuvre une nouvelle approche pour le nouvel essai de vaccination prophylactique de l’institut (ANRS VRI 01) lancé en janvier 2014. Cette approche combine des aspects de phase I (tolérance) et de phase II (immunogénicité). Richert L, Doussau A, Lelièvre JD et al. Accelerating clinical development of HIV vaccine strategies : methodological challenges and considerations in constructing an optimised multi-arm phase I/II trial design. Trials. 2014 ; 15 : 68. doi : 10.1186/1745¬6215-15-68. ViH leS eNfANtS NéS de MèReS SéRopoSitiVeS SoNt pluS petitS L’infection par le VIH paraît avoir un retentissement sur le développement fœtal. En effet, l’étude ANRS PEDIACAM montre que les enfants nés de mère séropositive sont de poids et de taille inférieurs à ceux nés de mères non infectées. De plus les enfants infectés par le VIH ont une taille et un poids moindres que ceux qui sont séronégatifs. Il est donc important de suivre le développement physique des enfants nés de mère séropositive, un retard de croissance pouvant avoir des conséquences importantes sur leur développement ultérieur. Sofeu CL, Warszawski J, Ateba Ndongo F et al. Low birth weight in perinatally HIV-exposed uninfected infants : observations in urban settings in Cameroon. PLoS One. 2014 ; 9 (4) : e93554. doi : 10.1371/journal.pone.0093554. Fontaine H, Kahi S, Chazallon C et al. Anti-HBV DNA vaccination does not prevent relapse after discontinuation of analogues in treatment of chronic hepatitis B – ANRS HB 02 VAC-ADN. Gut. 2014 ; 0:1-8. doi : 10.1136/gutjnl-2013-305707. 30 SUD ANRS 2013-2014 ViH SUD ViH-tuBeRCuloSe : optiMiSeR lA pRiSe eN CHARge L’essai CAMELIA (ANRS 1295) a révélé que l’introduction précoce d’un traitement antirétroviral après le début du traitement antituberculeux réduisait la mortalité de 34 % par rapport à un traitement plus tardif. Cependant, le suivi prolongé des patients inclus dans cet essai montre que malgré l’introduction précoce des antirétroviraux, la mortalité reste élevée avec la tuberculose. Celle-ci est la première cause de mortalité, en particulier durant les 6 mois qui suivent son diagnostic. Une prise en charge précoce et renforcée de la tuberculose est par conséquent nécessaire et des interventions innovantes doivent être mises en place. Marcy O, Laureillard D, Madec Y et al. Causes and determinants of mortality in HIV-infected adults with tuberculosis : an analysis from the CAMELIA ANRS 1295-CIPRA KH001 randomized trial. Clin Infect Dis. 2014 ; 59 (3) : 435-45. doi : 10.1093/cid/ciu283. Les publications Recherches en santé publique et prévention ViH RetouR Au pAyS et oBSeRVANCe Retourner de façon prolongée dans leur pays d’origine est-il susceptible de compromettre l’observance des migrants ? L’étude ANRS VIHVO montre que 11,5 % des 200 patients suivis, tous originaires d’Afrique subsaharienne, ont rencontré un problème d’observance pendant leur séjour. Les ruptures de traitement ont surtout été liées à des événements inattendus (accidents, deuils, conflits) et à une prolongation du séjour. Tout projet de voyage d’un migrant dans son pays d’origine doit ainsi être préparé avec son médecin, notamment quant aux quantités de médicaments à emporter. Abgrall S, Fugon L, Lélé N et al. Visiting one’s native country : the risks of nonadherence in HIV-infected sub-Saharan migrants — ANRS VIHVO study. J Int Assoc Provid AIDS Care. 2013 ; 12 (6) : 407-13. doi : 10.1177/2325957413488181. ViH leS oCCASioNS MANquéeS de dépiStAge Un tiers des patients infectés par le VIH en France sont diagnostiqués à un stade tardif de l’infection. L’étude de l’histoire médicale de plus de 1 000 patients pendant les trois ans qui ont précédé le diagnostic montre que celui-ci aurait pourtant pu être établi beaucoup plus tôt. Aucun dépistage n’a été proposé à 80 % d’entre eux par les médecins consultés alors qu’ils étaient homosexuels ou présentaient une possible pathologie liée au VIH. La fréquence importante de ces occasions manquées appelle à renforcer l’implication des professionnels de santé vis-à-vis du dépistage du VIH. Champenois K, Cousien A, Cuzin L et al. Missed opportunities for HIV testing in newly-HIV-diagnosed patients, a cross sectional study. BMC Infect Dis. 2013 ; 13 : 200. doi : 10.1186/1471-2334-13-200. VHB leS fRANçAiS et l’HépAtite B Les connaissances des Français sur l’hépatite B sont loin d’être optimales ! Ainsi, près d’un tiers ignore la transmission sexuelle du VHB. Dans le même temps, plus de personnes se sentent davantage à risque d’être contaminées par ce virus que par le VIH. Mais, pour autant, 27 % seulement se sont fait dépister pour le VHB (moitié moins que pour le VIH !) et 47 % sont vaccinés. Ces résultats contrastés de l’enquête ANRS KABP soulignent le besoin de mieux informer la population sur l’hépatite B afin d’améliorer les pratiques de dépistage et de vaccination. Brouard C, Gautier A, Saboni L et al. Hepatitis B knowledge, perceptions and practices in the French general population : the room for improvement. BMC Public Health. 2013 ; 13 : 576. doi : 10.1186/1471-2458-13-576. ViH Auto-teSt, uNe AlteRNAtiVe pouR ReNfoRCeR le dépiStAge Les homosexuels masculins qui fréquentent des sites de rencontres sur internet sont dans leur grande majorité (86,5 %) intéressés par la possibilité d’acheter en ligne des auto-tests de dépistage du VIH. Les principales raisons de cet intérêt sont le côté pratique, la rapidité et la confidentialité, selon les résultats de l’étude ANRS Webtest réalisée en 2009. Les hommes intéressés n’ont le plus souvent jamais fait de test, ont des pratiques à risque et vivent leur homosexualité dans le secret. Autoriser les auto-tests en France pourrait ainsi favoriser leur accès au dépistage. Greacen T, Friboulet D, Blachier A et al. Internet-using men who have sex with men would be interested in accessing authorised HIV self-tests available for purchase online. AIDS Care. 2013 ; 25 (1) : 49-54. doi : 10.1080/09540121.2012.687823. ANRS 2013-2014 31 Les publications Recherches en santé publique et prévention ViH SUD leS iNfiRMièReS fAVoRiSeNt lA RéVélAtioN de lA SéRopoSitiVité ViH le dépiStAge CoMMuNAutAiRe, çA MARCHe ! Proposer aux homosexuels masculins une démarche de dépistage du VIH peu médicalisée, par test rapide dans un cadre communautaire est un moyen efficace d’élargir l’offre de dépistage. Réalisée avec l’association Aides à Paris, Marseille et Nice, l’étude ANRS DRAG montre qu’une telle démarche favorise l’accès au dépistage des homosexuels qui se dépistent le moins et ceux qui ont le plus de pratiques à risque de contamination. L’approche communautaire apparaît ainsi lever les freins au dépistage parmi les homosexuels qui ont le moins accès au dépistage médicalisé. Lorente N, Preau M, Vernay-Vaisse C et al. Expanding access to non-medicalized community-based rapid testing to men who have sex with men : an urgent HIV prevention intervention (the ANRS-DRAG study). PLoS One. 2013 ; 8 (4) : e61225. doi : 10.1371/journal.pone.0061225. Dire sa séropositivité aux membres de sa famille et à ses amis facilite l’adoption de comportements de prévention et une meilleure observance au traitement. Quelles sont les conditions favorisant la « révélation » ? Une étude dans le cadre de l’essai STRATALL (ANRS12110/ESTHER) au Cameroun montre qu’un suivi médical réalisé principalement par les infirmières conduit les patients à révéler plus souvent leur statut à leur entourage sans doute en raison d’une plus grande proximité dans la relation entre infirmières et patients. Cette étude montre pour la première fois le bénéfice sur le partage du statut sérologique d’une prise en charge globale au sein d’un programme national d’accès aux ARV décentralisé et intégrant la délégation de tâches aux infirmières. Suzan-Monti M, Kouanfack C, Boyer S et al. Impact of HIV comprehensive care and treatment on serostatus disclosure among Cameroonian patients in rural district hospitals. PLoS One. 2013 ; 8 (1) : e55225. doi : 10.1371/journal.pone.0055225. ViH SituAtioN SoCiAle : le StAtu quo Que ce soit en métropole ou dans les départements d’outre-mer, les progrès thérapeutiques ont peu de traduction en termes d’amélioration de la situation sociale des personnes vivant avec le VIH. Par rapport à la première enquête réalisée en 2003, l’enquête ANRS VESPA 2 montre une très faible évolution des conditions de vie, avec des difficultés financières fréquentes. La situation sociale est particulièrement difficile pour les usagers de drogues et les personnes originaires d’Afrique sub-saharienne. Lert F, Annequin M, Tron L et al. Situation socio-économique des personnes vivant avec le VIH suivies à l’hôpital en France métropolitaine en 2011. Premiers résultats de l’enquête ANRS-VESPA2. Bull Epidémiol Hebd. 2013 ; 26-27 : 293-299. Lert F, Aubrière C, d’Almeida Wilson K et al. Situation sociale et état de santé des personnes vivant avec le VIH aux Antilles, en Guyane et à La Réunion en 2011. Premiers résultats de l’enquête ANRS-VESPA2. Bull Epidémiol Hebd. 2013 ; 26-27 : 300-307. 32 ANRS 2013-2014 VHC SUD l’iNCideNCe du VHC eN égypte Ré-éVAluée L’Égypte est le pays le plus touché au monde par l’hépatite C. Bien connaître la dynamique de l’épidémie dans ce pays est donc essentiel. Deux modèles antérieurs avaient estimé l’incidence à 500 000 nouvelles infections par an, ce qui était largement supérieur aux 100 000 annoncées en Égypte. À partir d’analyses de données au niveau international, des chercheurs proposent une approche alternative et estiment ainsi à moins de 150 000 le nombre de nouvelles infections annuelles, se rapprochant ainsi de l’estimation égyptienne. Breban R, Doss W, Esmat G et al. Towards realistic estimates of HCV incidence in Egypt. J Viral Hepat. 2013 ; 20 (4) : 294-6. doi : 10.1111/j.1365-2893.2012.01650.x. ViH VHC ViH MétHAdoNe : leS touteS pReMièReS foiS Permettre à des médecins généralistes, expérimentés et formés, de prescrire en première intention la méthadone en traitement de substitution aux opioïdes est une démarche efficace. Après un an de suivi des patients, l’efficacité obtenue en terme d’abstinence est comparable à celle de la substitution initiée en centres spécialisés. Ce résultat de l’étude ANRS Méthaville indique qu’une évolution du système de prise en charge des usagers de drogue par voie intraveineuse est envisageable en France. Carrieri PM, Michel L, Lions C et al. Methadone induction in primary care for opioid dependence : a pragmatic randomized trial (ANRS Methaville). PLoS One. 2014 ; 9 (11) : e112328. doi : 10.1371/journal.pone.0112328. ViH âge et diAgNoStiC tARdif C’est un résultat inattendu de l’enquête ANRS VESPA 2 : plus les personnes séropositives sont âgées, plus elles sont à risque d’être diagnostiquées tardivement, c’est-à-dire à un stade avancé de l’infection. Ceci, indépendamment des autres facteurs de risque. Ce retard au diagnostic pourrait s’expliquer par une moindre perception des personnes d’être à risque vis-à-vis du VIH en prenant de l’âge. Il est également possible que les professionnels de santé aient cette même perception et proposent moins fréquemment le dépistage à leurs patients âgés. Wilson Kd, Dray-Spira R, Aubrière C et al. Frequency and correlates of late presentation for HIV infection in France : older adults are a risk group – results from the ANRS-VESPA2 Study, France. AIDS Care. 2014 ; 26 Suppl 1 : S83-93. doi : 10.1080/09540121.2014.906554. deS diSCRiMiNAtioNS eNCoRe fRéqueNteS VHB oui Au VACCiN ANti-VHB dANS leS CdAg ! Proposer gratuitement la vaccination contre l’hépatite B dans les centres anonymes et gratuits de dépistage (CDAG) permet d’augmenter de façon significative l’adhésion et la couverture vaccinale dans la population adulte à risque pour cette infection. Dans l’étude ANRS FORMVAC, une augmentation de 40 % de la couverture vaccinale est ainsi constatée avec ce type d’intervention. Un résultat qui plaide en faveur de la disponibilité du vaccin contre le VHB dans les CDAG. Launay O, Le Strat Y, Tosini W et al. Impact of free on-site vaccine and/or healthcare workers training on hepatitis B vaccination acceptability in high-risk subjects : a pre-post cluster randomized study. Clin Microbiol Infect. 2014 ; 20 (10) : 1033-9. doi : 10.1111/1469-0691.12689. ViH L’infection par le VIH et ses représentations au sein de la population française ont largement évolué depuis les premiers temps de l’épidémie. Pourtant, les personnes séropositives font encore fréquemment l’objet de discriminations. Dans l’enquête ANRS VESPA 2, 26 % déclarent avoir subi des discriminations, notamment en recherchant un emploi, au sein de leur famille et auprès de professionnels de santé. Ce sont les femmes originaires d’Afrique subsaharienne qui sont le plus victimes de telles discriminations. Marsicano E, Dray-Spira R, Lert F et al. Multiple discriminations experienced by people living with HIV in France : results from the ANRS-VESPA2 study. AIDS Care. 2014 ; 26 Suppl 1 : S97-S106. doi : 10.1080/09540121.2014.907385. SUD effet pRéVeNtif du tRAiteMeNt pRéCoCe Comme cela a été montré dans des couples stables sérodifférents, le traitement antirétroviral présente également un effet préventif sur la transmission du VIH dans des situations de couples plus variées. C’est ce que montre une étude réalisée chez les patients inclus dans l’essai TEMPRANO (ANRS 12136) qui comparait la mise sous antirétroviraux précoce à la prise en charge standard. Les données comportementales rapportées par les patients ne montrent pas d’effet du traitement précoce sur les comportements sexuels. De par l’effet du traitement sur la charge virale, la réduction du risque de transmission chez les patients traités tôt était estimée à 90 %. L’effet préventif du traitement précoce est donc majeur. Jean K, Gabillard D, Moh R et al. Effect of early antiretroviral therapy on sexual behaviors and HIV-1 transmission risk among adults with diverse heterosexual partnership statuses in Côte d’Ivoire. J Infect Dis. 2014 ; 209 (3) : 431-40. doi : 10.1093/infdis/jit470. ANRS 2013-2014 33 Les publications Recherches en santé publique et prévention ViH quAlité de Vie et RelAtioN AVeC l’équipe MédiCAle L’attitude de l’équipe médicale a une influence directe sur la qualité de vie des personnes vivant avec le VIH. Lorsque celles-ci se sentent rejetées par ceux qui les prennent en charge, elles déclarent une moins bonne qualité de vie, à la fois sur le plan physique et mental. Même si l’enquête ANRS VESPA 2 montre que les attitudes de rejet sont moins fréquentes (9 % par rapport à 27 % dans ANRS VESPA 1, huit ans plus tôt), l’importance de la qualité de la relation avec les patients mérite d’être soulignée auprès des équipes soignantes. Douab T, Marcellin F, Vilotitch A et al. Health-related quality of life of people living with HIV followed up in hospitals in France : comparing trends and correlates between 2003 and 2011 (ANRS-VESPA and VESPA2 national surveys). AIDS Care. 2014 ; 26 Suppl 1 : S29-40. doi : 10.1080/09540121.2014.906553. ViH SUD eNtRée dANS leS SoiNS : uN effet pRéVeNtif Le simple fait d’être pris en charge conduit les patients infectés par le VIH à avoir moins de pratiques sexuelles à risque. C’est ce que montre l’évolution des pratiques sexuelles chez les 1 952 participants de l’essai ANRS TEMPRANO en Côte d’Ivoire. Suivis pendant deux ans, ils ont déclaré avoir moins d’activité sexuelle et moins de pratiques à risque, notamment pendant la première année. Ce résultat indique que l’amélioration de l’accès aux soins sur le continent africain contribue aussi à la prévention. Jean K, Gabillard D, Moh R et al. Decrease in sexual risk behaviours after early initiation of antiretroviral therapy : a 24month prospective study in Côte d’Ivoire. J Int AIDS Soc. 2014 ; 17 : 18977. doi : 10.7448/IAS.17.1.18977. VHC SUD VHC eN égypte : géReR leS CoNtRAiNteS éCoNoMiqueS Dans les pays à ressources limitées, les contraintes économiques et logistiques peuvent ne pas permettre de traiter tous les patients. C’est le cas de l’Égypte qui fait face à une épidémie de VHC considérable. Faut-il établir des priorités ? En utilisant un modèle médicoéconomique, il est suggéré que traiter tôt dans l’évolution de la maladie les patients atteints d’hépatite C est ce qui s’avère le plus coûtefficace. Mais si l’on doit faire des choix, le même modèle montre qu’il faut donner la priorité aux patients les plus sévèrement atteints (stade F4) et ne pas traiter ceux qui le sont le moins (stade F1). Obach D, Deuffic-Burban S, Esmat G et al. Effectiveness and cost-effectiveness of immediate versus delayed treatment of hepatitis C virus – Infected patients in a country with limited resources : The case of Egypt. Clin Infect Dis. 2014 ; 58 (8) : 1064-71. doi : 10.1093/cid/ciu066. ViH SUD lA CiRCoNCiSioN effiCACe dANS lA « VRAie Vie » L’effet protecteur contre le VIH de la circoncision chez les hommes ayant été démontré, il restait à prouver son efficacité à large échelle. Une étude montre chez plus de 3 300 hommes suivis en Afrique du Sud, une réduction entre 57 % et 61 % du taux de nouvelles infections. L’étude ANRS 12126 montre également qu’un programme de circoncision peut être efficacement et rapidement implanté dans les communautés africaines. Autant d’arguments qui incitent à accélérer les programmes de circoncision volontaire en Afrique. Auvert B, Taljaard D, Rech D et al. Association of the ANRS12126 male circumcision project with HIV levels among men in a South African township : evaluation of effectiveness using cross-sectional surveys. PLoS Med. 2013 ; 10 (9) : e1001509. doi : 10.1371/journal.pmed.1001509. 34 ANRS 2013-2014 Valorisation et transfert ANRS 2013-2014 35 Valorisation et transfert Transmettre AtelieR RégioNAl SuR l’AppRoche « teSteR et tRAiteR » uNe SyNthèSe SuR le dépiStAge du vih À l’heure où les pratiques et les recommandations sur le dépistage de l’infection par le VIH sont en pleine évolution, l’ANRS a publié dans sa collection « Sciences sociales et sida » un ouvrage de synthèse des études et recherches menées entre 2009 et 2011 sur cette question. Issu des travaux du groupe « dépistage » de l’agence, l’ouvrage réunit des données épidémiologiques, les résultats des recherches portant sur les comportements de dépistage et un tableau des pratiques professionnelles ou associatives. pRemièReS jouRNéeS ScieNtifiqueS à hANoï L’édition 2013 des journées scientifiques des sites ANRS d’Asie du Sud-Est s’est tenue pour la première fois à Hanoï, et non pas à Hô Chi Minh Ville, du 30 septembre au 2 octobre. Elles ont associé les sites du Vietnam et du Cambodge, ainsi que des chercheurs de Thaïlande et du Laos. Ces journées se sont déroulées dans le cadre de l’année France-Vietnam, en coordination avec l’ambassade de France. 36 La stratégie dite « Tester et traiter » vise à favoriser l’accès au dépistage du VIH et à proposer immédiatement un traitement antirétroviral aux personnes découvertes séropositives. L’objectif est à la fois d’améliorer l’accès aux soins tout en réduisant la transmission du virus. Afin de promouvoir cette approche, l’ONUSIDA et l’ANRS ont organisé un atelier régional à Dakar (Sénégal) en juin 2014. Cet atelier a réuni des représentants de six pays (Congo, Gabon, Mauritanie, Niger, Sénégal et Sierra Leone) qui ont exprimé leur volonté de s’engager dans l’approche « Test and Treat ». SympoSium SuR leS pAtieNtS « coNtRôleuRS » Au cours de la conférence IAS de 2013, qui se tenait en Malaisie, l’ANRS a organisé un symposium satellite consacré aux patients « contrôleurs » du VIH après traitement. Ce symposium a permis de dresser un état des connaissances sur les mécanismes connus du contrôle observé chez ces patients et de présenter les données cliniques disponibles, issues en particulier de l’étude ANRS EP47 VISCONTI. Il fut un pas préliminaire important pour la constitution, en 2014, du consortium ANRS-RHIVIERA. SémiNAiRe de RecheRche foNdAmeNtAle Le 2e séminaire de recherche fondamentale sur le VIH et les hépatites virales organisé par l’ANRS s’est tenu les 27 et 28 avril 2014 à Montpellier. Consacré aux relations hôte-virus, ce séminaire a fait le tour des avancées récentes sur les mécanismes utilisés par les virus du sida et des hépatites pour stimuler ou contrer l’immunité innée, sur les différents modes de persistance virale, et sur le rôle de l’inflammation, en particulier dans la survenue des cancers. Il a ainsi permis de dégager de nouvelles priorités de recherche pour l’agence et d’engager de nouvelles collaborations. ANRS 2013-2014 coup double Au cAmeRouN Yaoundé a accueilli en juin 2013 à la fois les 5e journées scientifiques du site ANRS du Cameroun et l’assemblée plénière de l’action coordonnée 12 « Recherches dans les pays à ressources limitées » de l’ANRS. Les coordonnateurs Nord et Sud des huit sites ANRS étaient présents pour ces réunions à la fois de bilan, d’échanges et d’animation scientifique. le Site ANRS du SéNégAl A 20 ANS C’est en 1994 que fut créé à Dakar le 1er site ANRS dans un pays du Sud. Les journées scientifiques qui s’y sont déroulées les 4 et 5 juin 2014 ont permis de célébrer les 20 ans du site du Sénégal. À cette occasion, de nombreux chercheurs, dont une majorité de femmes, occupant désormais des postes de responsabilité dans des institutions sénégalaises ou internationales se sont déclarés être des « bébés ANRS ». Un bel hommage ! pARteNARiAt RelANcé Avec le bRéSil Après une pause de près de trois ans dans les relations entre l’ANRS et le departamento DST/Aids e Hepatites virals du ministère de la Santé du Brésil, en raison de la restructuration du programme brésilien de lutte contre le sida et de changements de responsables, de nouvelles journées scientifiques ont eu lieu les 20 et 21 novembre 2014 à Rio de Janeiro. Elles ont permis de relancer et de renforcer le programme de coopération scientifique entre les deux pays. «l’ANRS, AgitAteuR de RecheRcheS»… de l’ANRS 4 colloqueS • réunions annuelles du réseau national Hépatites virales de l’ANRS • séminaire de recherche clinique ANRS • séminaire de recherche fondamentale ANRS 5 SympoSiA SAtellite ANRS • dans les conférences internationales de l’IAS • dans les conférences francophones de l’AFRAVIH • dans les Journées de l’AFEF pouR lA commuNAuté fRANçAiSe 3 SoiRéeS • dans les conférences internationales CROI et EASL cheRcheuRS, médeciNS, pARteNAiReS 3000 • rassemblés par l’ANRS en 2013 et 2014 de lA collectioN ANRS « ScieNceS SociAleS et SidA » 2 publicAtioNS • Accès aux antirétroviraux dans les pays du Sud. Propriété intellectuelle et politiques publiques • Dépistage de l’infection VIH en France (2009-2011). Synthèse des études et recherches co-éditéS 3 ouvRAgeS • Nouvelles recommandations pour la prise en charge médicale des personnes vivant avec le VIH en France (avec le CNS, 2013, Ed La Documentation française) • Actualisation des recommandations pour la prise en charge médicale des personnes vivant avec le VIH en France (avec le CNS, 2014) • Premières recommandations pour la prise en charge médicale des hépatites B et C en France (avec l’AFEF, 2014, Eds EDK) de documeNtS d’iNfoRmAtioN 2 SéRieS • L’ANRS et les pays à ressources limitées • Essais et études cliniques sur les hépatites et les co-infections «l'ANRS SoutieN mAjeuR deS évéNemeNtS ScieNtifiqueS»… 34 •colloqueS soutenus par l’ANRS (320 500 euros) 11 •publicAtioNS soutenues par l’ANRS (78 400 euros) ANRS 2013-2014 37 Valorisation et transfert Communiquer le 19 mARS 2013 «en transmettant des signaux, une protéine joue un rôle clé lors de l’entrée du vhc dans les cellules Une équipe identifie les signaux qui permettent l’entrée du virus de l’hépatite C (VHC) dans les cellules du foie. En montrant que ces signaux jouent également un rôle important pour l’entrée d’autres virus, tels que le virus de la grippe, les chercheurs ouvrent la voie à une possible nouvelle classe thérapeutique. Ces travaux, financés par l'ANRS, l’Union Européenne et l’Agence nationale de la recherche (Laboratoire d’excellence HepSys et IHU Strasbourg), sont publiés dans “Cell Host & Microbe” du 13 mars 2013.» le 23 juillet 2014 «20e coNféReNce iNteRNAtioNAle iAS dépistages répétés du vih à domicile en Afrique du Sud. une stratégie bien acceptée à large échelle Les premiers résultats de la première phase de l’essai ANRS 12249 TasP montrent qu’une proposition répétée de dépistage du VIH à domicile est bien acceptée par une population rurale d’Afrique du Sud. Le défi demeure d’amener les individus vers les structures de soins pour une prise en charge de l’infection. Ces résultats sont présentés en communication orale à la 20e conférence internationale sur le sida organisée par l’International Aids Society à Melbourne (Australie) du 20 au 25 juillet 2014.» 38 le 4 juiN 2014 « vih/sida : 20 ans de collaboration entre le Sénégal et la france Le site ANRS du Sénégal compte cette année 20 ans d’existence. Il fait partie des quatre sites ANRS situés en Afrique. Son histoire est jalonnée d’événements majeurs qui ont contribué à améliorer la prise en charge des patients atteints par le VIH en Afrique. Les rencontres du site ANRS du Sénégal qui se déroulent les 4 et 5 juin 2014 à Dakar, sont l’occasion de dresser un bilan des activités réalisées mais aussi et surtout de définir les défis et les orientations de recherche pour les années à venir. » le 14 NovembRe 2014 « l’initiation d’un traitement de méthadone par les médecins généralistes s’avère efficace Un traitement de substitution aux opioïdes par la méthadone, initié par des médecins généralistes expérimentés et formés, est possible et à efficacité comparable à celui initié au sein de centres spécialisés. C’est ce que met en évidence l’étude ANRS Méthaville dont les résultats sont publiés dans la revue “Plos One”. Ces travaux montrent qu’une évolution du système de prise en charge des usagers de drogue par voie intraveineuse est envisageable. » ANRS 2013-2014 le 29 octobRe 2014 « un grand succès dans la lutte contre le vih/sida : un médicament pris au moment des rapports sexuels réduit efficacement le risque d’infection L’essai ANRS IPERGAY démontre l’efficacité d’un traitement préventif (un antirétroviral) contre l’infection par le VIH/sida lorsqu’il est pris au moment des rapports sexuels. Tous les patients de l’essai vont pouvoir bénéficier de ce traitement. » le 25 juillet 2014 « 20e coNféReNce iNteRNAtioNAle iAS la circoncision masculine bénéficie aussi aux femmes Efficace dans la réduction du nombre de nouvelles infections chez les hommes, la circoncision apparaît également jouer un rôle dans la réduction de l’incidence du VIH chez les femmes. Ces résultats sont issus de l’étude ANRS 12126 conduite dans le bidonville d’Orange Farm en Afrique du Sud. Ils font l’objet d’une présentation orale par Kévin Jean (Inserm U1018) lors de la 20e Conférence internationale sur le sida de l’IAS qui se déroule à Melbourne du 20 au 25 juillet 2014. » l’ANRS SuR touS leS fRoNtS de l’ActuAlité 35 commuNiquéS de pReSSe • une couverture médiatique systématique des grands événements scientifiques : CROI, IAS, EASL, AASLD… • une veille des publications des équipes • des rencontres régulières avec les journalistes • des voyages de presse sur le terrain 693 RepRiSeS dANS lA pReSSe ANRS 2013-2014 39 Valorisation et transfert Analyse bibliométrique La production scientifique 2013-2014 issue de projets financés par l’ANRS et réalisés par les équipes d’organismes de recherche, universitaires ou hospitalières, est en légère diminution en nombre mais pas en qualité. En 2014, 6,1 % des publications issues de l’ANRS se situent dans « le top 1 % d’excellence », ce qui est supérieur à la moyenne nationale dans les disciplines biomédicales. Plus de 55 % des publications ont un Impact Factor supérieur à 5. En 2014, on peut noter les publications suivantes : New England Journal of Medicine (2), Lancet (4), Science (1), Séries des Nature (4), Cell (6), Immunity (1) Journal of Clinical Investigation (3), JAMA (3), PNAS (3), Blood (9), PLoS Medicine/Pathogens (10). Parmi les journaux de spécialité : Gastroenterology (8), Journal of Hepatology (14), AIDS (32), Journal of Infectious Diseases (24). Enfin, plusieurs présentations plénières ont été réalisées par des chercheurs français dans les grands congrès internationaux VIH ou hépatites. évolution des publications ANRS RecheRcheS 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 Fondamentales VIH 119 110 135 123 159 131 150 131 143 139 118 122 Vaccin 19 15 21 11 3 4 12 10 12 24 23 21 Santé publique, SHS1 21 24 40 36 47 48 34 36 40 36 41 38 Pays à ressources limitées 57 52 44 53 56 110 100 105 100 88 86 92 Cliniques VIH 72 64 79 118 84 111 145 118 106 102 94 92 Hépatites virales 18 28 34 89 77 76 147 148 131 127 116 123 total 306 293 353 430 426 480 588 548 532 516 478 488 Au niveau national, dans le domaine du VIH, 12 grands sites de recherche clinique et/ou fondamentale sont à l’origine de 76 % des publications. 62 % des publications sont réalisées par des équipes de la région parisienne, 38 % par des équipes en région2. Dans le domaine des hépatites, la répartition est plus équilibrée entre région parisienne et province. Au niveau international, l’étude bibliométrique montre que la France continue à se situer au second ou au troisième rang mondial, selon les années, dans le domaine du VIH (8,3 % des publications mondiales) et au second rang dans le domaine des hépatites (9,7 % de la part mondiale). 1. SHS : sciences humaines et sociales 2. En particulier à Lyon, Montpellier, Bordeaux, Lille. 40 ANRS 2013-2014 Les moyens ANRS 2013-2014 41 Les moyens Les moyens financiers leS ReSSouRceS de l’ANRS Les ressources de l’ANRS sont principalement constituées du soutien récurrent apporté par les ministères représentés au sein de son conseil d’orientation, ainsi que de ressources contractuelles perçues dans le cadre de partenariats de recherche en lien avec les programmes scientifiques de l’agence. Répartition des recettes par catégorie 2014 : 50,732 m€ de recettes 2013 : 47,139 m€ de recettes 82,2 % Ministère de la Recherche 0,0 % Ministère des Affaires étrangères 0,8 % Ministère de la Santé 0,04 % Dons et legs 13,6 % Partenariats de recherche 1,8 % Produits de gestion courante 0,0 % Produits des placements 0,04% Reprises de provisions 75,4 % Ministère de la Recherche 0,0 % Ministère des Affaires étrangères 0,8 % Ministère de la Santé 0,01 % Dons et legs 15,9 % Partenariats de recherche 2,2 % Produits de gestion courante 0,0 % Produits des placements 0,1 % Ventes de produits (colloques) 5,58 % Reprises de provisions L’ANRS est financée très majoritairement par des fonds publics, en moyenne à hauteur de 80 % de son budget. Le principal financeur est le Ministère de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, avec une subvention de 38,252 M€ en 2014 contre 38,738 M€ en 2013. Le Ministère des Affaires sociales, de la Santé et des Droits des femmes a financé l’ANRS à hauteur de 400 000 € en 2013 et 2014. Le ministère des Affaires étrangères et du Développement international contribue irrégulièrement au budget de l’ANRS par l’attribution de subventions, mais il maintient son soutien par le biais de 5 postes d’experts techniques internationaux mis à disposition de l’ANRS pour ses sites à l’étranger. Les financements en provenance d’industriels par le biais de contrats de recherche, ainsi que les financements institutionnels sont en augmentation : ils représentent 13,6 % des recettes en 2013 et 15,9 % en 2014. Ces contributions sont essentielles à la mise en œuvre de projets de grande envergure telles que les études TasP et HEPATHER, coordonnées par l’ANRS mais dont elle ne peut assurer seule le financement. RépARtitioN du budget de l’ANRS Les moyens dont dispose l’ANRS sont répartis chaque année, après approbation de son conseil d’orientation, entre ceux dédiés directement au financement de la recherche conformément aux missions de l’agence, et ceux qui sont nécessaires à son fonctionnement propre. Le budget dédié aux actions de recherche est réparti par l’agence entre les différents opérateurs de recherche mettant en œuvre ses programmes scientifiques en France et dans les pays du Sud, tandis que le budget nécessaire au fonctionnement de l’agence est utilisé au niveau de son siège parisien. En 2013, les dépenses de fonctionnement propre de l’ANRS ont représenté 2,865 M€ (soit 6,1 % du budget total) et 3,075 M€ (soit 6,2 %) en 2014. Près de 94 % du budget sont donc directement consacrés à la recherche. 42 ANRS 2013-2014 Répartition des dépenses de fonctionnement de l’agence en 2014 en 2013 38 % 21 % 2% 5% 12 % 2% 20 % 0,0 % 44% 18% 2% 7% 13 % 1% 14 % 1% Personnel Locaux Courrier, télécom Achats, prestations Missions et réunions Informatique Communication Charges diverses Personnel Locaux Courrier, télécom Achats, prestations Missions et réunions Informatique Communication Charges diverses Le financement de la recherche s’effectue selon le principe de l’appel à projets. Chaque année, l’ANRS ouvre deux appels à projets visant à sélectionner des projets de recherche et des contrats d’initiation d’une recherche, ainsi que des allocations pour de jeunes chercheurs. L’agence intervient en outre en tant que promoteur de recherches biomédicales. Les projets d’essais cliniques et de cohortes sont évalués tout au long de l’année dans le cadre des actions coordonnées de l’agence. projets de recherche et contrats d’initiation (ci) financés en 2013 et en 2014 en 2014 en 2013 Taux de sélection (%) Projets et CI financés Projets et CI financés 120 Taux de sélection (%) 100 100 80 80 60 60 ira al .h ch ép .d at an ite sl sv es ue To t le s L1 PR H VI le iq .c ch Re Re ci .s ch .f ch en m da on Re ch Re Re ce en ss ta oc le ia VI To t H al s le ira ch Re .h ch ép .d at an ite sl sv es ue iq lin .c ch Re PR H ia oc ss ce en ci .s ch VI le H VI le ta en m da on Re .f ch Re Re 0 lin 0 L1 20 s 20 s 40 40 En 2013, l’ANRS a financé 108 nouveaux projets de recherche et contrats d’initiation sur 228 déposés, soit un taux de sélection de 47 %. En 2014, 91 nouveaux projets de recherche et contrats d’initiation ont été financés pour 223 déposés, soit un taux de sélection de 41 %. Plus de 400 projets et allocations sont en cours chaque année. 1. PRL : pays à ressources limitées Répartition du financement de la recherche entre vih et hépatites pAthologieS 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 Recherches sur le VIH-sida 78,23 % 75,94 % 81,20 % 79,45 % 79,59 % 73,74 % 69,70 % Recherches sur les hépatites 21,77 % 24,06 % 18,80 % 20,55 % 20,41 % 26,26 % 30,30 % Total des soutiens versés 100,00 % 100,00 % 100,00 % 100,00 % 100,00 % 100,00 % 100,00 % À noter, la part croissante prise par les hépatites virales dans le budget de l’agence, imputable principalement au financement de la cohorte ANRS HEPATHER, qui représente à elle seule 4,4 M€ sur les 14 M€ consacrées aux hépatites virales en 2014. La cohorte bénéficie toutefois de nombreuses ressources propres sans lesquelles ce niveau de financement ne pourrait pas être assuré. ANRS 2013-2014 43 Les moyens Les moyens financiers Répartition par grands domaines de recherche domAiNeS de RecheRcheS 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 35,00 % 26,73 % 31,14 % 23,62 % 23,35 % 24,68 % 24,49 % 51,00 % 64,77 % 58,20 % 63,45 % 63,13 % 64,00 % 61,63 % Recherches en santé publique, SHS 14,00 % 8,50 % 10,65 % 12,93 % 13,52 % 11,31 % 13,89 % Total des soutiens versés 100,00 % 100,00 % 100,00 % 100,00 % 100,00 % 100,00 % 100,00 % Recherches fondamentales Recherches cliniques 1 1. SHS : sciences humaines et sociales Avec près de 62 % des soutiens versés en 2014, la recherche clinique demeure le domaine d’intervention phare de l’ANRS. Avec près d’un quart des financements, les recherches fondamentales sont globalement stables sur les 4 dernières années. Elles regroupent aussi bien les recherches fondamentales sur le VIH, que celles sur les hépatites virales, ainsi qu’un petit nombre de recherches fondamentales conduites au Sud et dans le cadre du programme de recherche vaccinale. évolution des dépenses des 7 thématiques scientifiques entre 2000 et 2014 40 % des soutiens de recherche versés 35 30 25 20 15 10 5 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 Fondamentale VIH Hépatites virales 44 ANRS 2013-2014 Clinique VIH Sciences sociales Vaccinale Pays à ressources limitées Colloques et publications ANRS 2013-2014 45 30 32 58 202 Recherches cliniques sur le VIH Recherches dans les Pays à ressources limitées Recherches sur les hépatites virales total des appels à projets 2013 70 14 21 38 51 194 Recherches fondamentales sur le VIH Recherches en santé publique, sciences humaines et sociales Recherches cliniques sur le VIH Recherches dans les Pays à ressources limitées Recherches sur les hépatites virales total des appels à projets 2014 thémAtiqueS de RecheRche projets 19 Recherches en santé publique, sciences humaines et sociales Appels à projets de l’année 2014 63 projets Recherches fondamentales sur le VIH thémAtiqueS de RecheRche Appels à projets de l’année 2013 29 9 4 4 1 11 ci déposés 26 6 6 4 6 4 ci déposés 92 25 14 12 7 34 projets 16 5 5 1 3 2 ci 108 30 19 13 10 36 total 46 % 43 % 44 % 40 % 37 % 54 % projets 223 60 42 25 15 81 total 72 19 13 5 9 26 projets 19 6 2 3 1 7 ci Retenus 91 25 15 8 10 33 total 37 % 37 % 34 % 24 % 64 % 37 % projets pRojetS de RecheRche et coNtRAtS d’iNitiAtioN 228 64 38 34 25 67 total Retenus pRojetS de RecheRche et coNtRAtS d’iNitiAtioN 66 % 67 % 50 % 75 % 100 % 64 % ci % sélection 62 % 83 % 83 % 25 % 50 % 50 % ci % sélection 41 % 42 % 36 % 32 % 67 % 41 % total 47 % 47 % 50 % 38 % 40 % 54 % total 64 19 7 4 5 29 48 % 43 % 58 % 36 % 36 % 55 % 149 42 19 6 14 68 59 20 8 3 4 24 40 % 48 % 42 % 50 % 29 % 35 % déposées Retenues % sélection AllocAtioNS de RecheRche 134 44 12 11 14 53 déposées Retenues % sélection AllocAtioNS de RecheRche Les moyens L’organisation de l’ANRS Pr. Pr. Pr r Francis Fran Fr ranc ncis ci Barin Ba B arrin arin rn Coonnseeilller recherche C rech e hheerrche rcchhe Conseiller fooonddam d menttale fondamental In nfo n form ma m ati tion n scientifique ssc scie ciie entifique ntiifiq nt fiq qu ue u e Information et communication c communica co om mm m mu m uni n ca cation attio a on on et A fa Aff Affaires faiire es e internationales in nterrna nt ati tio on nale ale es Diirrec Directeur ecte teu ur Pr J Pr. Jea Jean-François an-Fr Fran nçois oiiis De D Delfraissy elfraissy fraiisssyy Mar a ie i Ch hriisttin hr ne e Simon Si S mo mon Marie-Christine Anna nn na Laura n La aura a Ross osss Sec Sec Secrétariat cré éta é ariat a iat Geneeevièève Bét Geneviève G B Béto touret to ouuret Nooëëllla Lefebv N Noëlla LLeeffebbvvre ve vr Muriè Murièle u èlee M Matig Matig t gnon ggnoon o Deborah De ebo boraahh Lecarpe Leecarpeeen entier ttieer Chrristtellle H C Christelle Hu Hubert ubeeertt S nndy LLecarpentier San Sandy Leccaarppeenntier Le ier ier Samia Sam S miaa A m Abdallah bdddalllahh Secrré Se Secrétaire éttaiire eg gé général éné é éral é all Malek M Ma a ek alek e Mellouli eellouli oulli ou D eecte Dire teur du d programme prog pprooggramme g am gr mme Directeur vvaacccin ANRS/VRI A AN ANRS/ NR RS//VRI /VRI /V VR vaccin Recherches Re R ec che herc ch hess vvacc h va acc cina cin cinales ale es ssu sur urr le le VIH VIH VI H Rec Rec Recherches ch her erc ch he h ess c clli cliniques linique es ett thérapeutiques tth hér h érap pe euttiq que q es ssurr le es eV VIH VI H Véronique V Vé roonniq iqquuee R Rieeux euxx eu Amell B Am Amel Bouakan Boouaakkanne ne Sand S Sandrine driine e Couffin-Cadiergues Cou uffi fin Cadiergues fin-Cadiergues ad diie erg gues ue ess Recherches Rec Re che c herrc ch he ess ffo fondam on nd dam d men me mentales nta ale es e su sur ur le u eV VIH H LLivi Livia via a Pe P Pedroza-Ma Pedroza ed dro dr ozza-M Ma M arrttiin ar artins nss Marie-Anne Ma M arrie ie-A Annn n e Rey Re Rey-C R y Cuillé Cuillé Cu C l Sandrine S San nddriinee FFléch Flécch che hel el Rech R Recherch herc h ches hess fondamentales, he fo on nda am me m en ntttalle es, s, cliniques cli c lin niq iqu ue u es et et thérapeutiques t é thé th érapeutiques rapeutiques ap peutiques p eu uttiq iq qu ue es es su sur urr le les es hépatites hé hép épat p ttite tess virales vira ale less Recherches Re R ec ch he h errc ch c hess dans he d dan nss les le ess p e pays pa ayyys à re ressources esssourrce ess li lim im mité m mitées té ée es PPaaula laa G Gaarrci ciaa Paula Garcia Clairre R Claire Cla Rekacew eekaacew wiccz wi wicz N collas Rouve Nic Nicolas Roouvveeau R eaau M rie Ma Marie r e de de Sole S leere So erree Ventzissla V Ventzislava a a Petrov-Sanchez ava P Pettro ov-Sa anc chez he ezz Th hie h hierry erry ryy Menvielle envie ie ell llle Carole C aroolee Ca Cag Cagnot noot Aurréélliee Pailhé Au Aurélie PPaailhhéé Alexandra Al lexxanddra Ro Rohel oheel Mélaannie Mélanie Mé ie Si S Simony monnyy Guillaume G Gui iilllaaum aume m Le Le M Meu Meut u ut Naadège N Nad ège Ayral-Brustman Ayra A yral Brrustman tm mann Caarroline Caroline olinnee Barrey Ba Barrey eyy Caaroolinne Plu Caroline Plurien uriienn Cath C atthhe herin herine inee R Ra Ratel-Masson atteel-M Maasssson M onn Alexandr A leexxaannddrra ra Bo Bove ve Chloé Ch hloéé G Gin Gindre ndree Gestion G Ge esttio es on de o des es e pe p personnels ersso on nne nels Ge G Gestion esstion hospitalière ho osp pitta ali liè ère èr e et et sites ssit ite ess cliniques clin cl in niq iqu ue ess e Soizic Soi S izic ic Le L Mestre M strre Mes Dooominique D miiniq iqquee Fauveau auveau uveau veeauu Fo onctio on onctionnement on nn ne em e me en ntt de l’a de ll’agence gen gence enc ce e Pharma Pha Pharmacov mac acovigilance vvig g lan gila nce e A ph Alp Alpha ha a Diallo D llo Dia o Im Imane maannee Amri A Am mrri Séverine Sév S Sé éveri erine nee Gibowski Gibbow G wsskkki w Chri Ch Christe hr stteelle l e PPaul aull au JJulie Jul li Collin lie Coolllin in Marianne Ma M aaria ianne n Abda Abd bdaall allah lahh la 46 F nancement Fi nanc nce em me me en ntt et e c ntractualisation con n racttua ntr aliisa atiion n de la de a re recherche ec cherche erche rc ch he he Anne-Laur A An nnee-LLauure Argoud A oud Faannnnyy Cardon FFanny Carrdoonn Ca Luccie Ma Lucie Marchand arccha hand JJuulieetttee S Juliette Saiillardd Saillard Annee Dumont An Anne um monnt Soiz Soizic izic ic Le Le Mestre Mest e tr tree Annne D Anne A Du Dumont moonnt m Guillaume Gu illaaum me Le L Meut Meutt Me Brigitte Brig B ig git ittte e Bazi Bazzziin B n Esther EEs sthheer Vix Vix Asssurance As A s ra su ran nc ce q ce qualité qu ua aliiité é Aurélien A Au urééélie ieenn Mollard Molllarrdd Mo Pr. Yves Lévy Prr. Y P Yv es Lé es évvyy évy Proje PPro oje j t eur e ropppéen européen éen H HIVERA HIV VER RA R A ANRS 2013-2014 Re R Recher ec che herrches r h rch he es e en n ssanté an nté té é publique pu p bliq bli qu ue ee ett en en sciences ciences c enc en ce c ess de d l ho l’ l’homme hom mm m me et e de de la société so oc c été cié é Véro V Vé éro onique on o niq que Doré D Do oré é France raannce Lert LLert Anai A naaaiiss Mennecier Mennneeeciieerr Mou Mo ounniiaa To ounia Toudi Touudi Thibaud Th h baud hib u Lang ud Lanng Budget Bu ud dg gett rec g rrecettes cettes tes Con C Co ontrôle ntr nt trô ôl ôle ed de eg ge gestion essttion e tio on n Noémie No N oéémie miee Ma M Marrant rrrant n Les instances de l’ANRS coNSeil d'oRieNtAtioN de l'ANRS coNSeil ScieNtifique président présidente Louis Gautier, Paris Françoise Barré-Sinoussi, Institut Pasteur, Paris membres vice-président Dominique Deville de Périère, direction générale de la Recherche et de l'innovation, ministère de l’Éducation nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, Paris Stefano Vella, Istituto superiore di sanita, Rome, Italie Bernard Faliu, direction générale de la Santé, ministère des Affaires sociales, de la Santé et des Droits des femmes, Paris Pascal Le Deunff, direction générale de la Mondialisation, du développement et des partenariats, ministère des Affaires étrangères et du Développement international, Paris Yves Lévy, président-directeur général de l'Inserm, Paris Bruno Lucas, CNRS, Paris Hervé Tissot-Dupont, IRD, Marseille Fernando Arenzana, unité de pathogénie virale, Institut Pasteur, Paris Gilles Raguin, Expertise France, Paris membres Jose Alcami, Instiuto de Salud Carlos III, Madrid, Espagne Francis Barin, CHU Bretonneau, Tours Andrew Ball, OMS, Genève, Suisse Stephan de Wit, hôpital Saint-Pierre, Bruxelles, Belgique Daniel Douek, NIAID/NIH, Bethesda, États-Unis Michael Lederman, University Hospital, Cleveland, États-Unis Massimo Levrero, Sapienza University, Rome, Italie France Lert, Inserm, Villejuif Marianne L'Hénaff, Association VIH Souleymane M'Boup, University Cheikh Anta Diop, CHU le Dantec, Dakar, Sénégal Michel Bonjour, Association hépatites Darius Moradpour, University of Lausanne, Lausane, Suisse Françoise Brun-Vézinet, laboratoire de virologie, université Paris Diderot, Paris Francesco Negro, hôpital cantonal universitaire, Genève, Suisse Hakima Himmich, service des maladies infectieuses, CHU Ibn Rochd, Casablanca, Maroc Georges Philippe Pageaux, service d'hépatho-gastroentérologie, CHRU de Montpellier Benoit Debosque, direction générale de la Recherche et de l'innovation, ministère de l’Éducation nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, Paris Jacques Normand, NIDA, Bethesda, États-Unis Peter Reiss, Academic Medical Center, Amsterdam, Pays-Bas Mauro Schechter, Hospital Universitario C. Fraga, Rio de Janeiro, Brésil Guido Silvestri, Emory University of Medicine, Atlanta, Etats-Unis Christian Trépo, hôpital Hôtel-Dieu, Lyon Ian Weller, Royal Free and University College Medical School, Londres, Angleterre Malika Moha, contrôleur général, ministère de l'Éducation nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, Paris membres observateurs Françoise Barré-Sinoussi, Institut Pasteur, Paris Hugues Fischer, Act Up-Paris, Paris Jean-François Delfraissy, directeur de l'ANRS, Paris Michelle Sizorn, Collectif hépatites virales Auélien Mollard, secrétaire général de l'ANRS, Paris Thierry Menvielle, responsable des affaires financières de l'ANRS, Paris ANRS 2013-2014 47 Les moyens Les instances de l’ANRS comitéS ScieNtifiqueS SectoRielS Ac12 « RecheRcheS dANS leS pAyS à ReSSouRceS limitéeS » cSS 1 « iNteRActioNS hôte viRuS dANS l’iNfectioN à vih » président : François Dabis, Inserm U 897, Université Victor-Segalen, Bordeaux président : Francis Barin, CHU Bretonneau, Tours Ac18 « RecheRcheS eN pRéveNtioN du vih/SidA » vice-président : Monsef Benkirane, Institut de génomique humaine, CNRS, Montpellier co-présidents : Annabel Desgrées du Loû, Ceped, UMR Université Paris Descartes/Ird/Ined, Paris cSS 2 « biologie StRuctuRAle et géNétique moléculAiRe du vih » et Bruno Spire, SE4S, UMR 912/Inserm/Ird/Université Aix-Marseille, ORS Paca, Marseille président : Monsef Benkirane, Institut de génomique humaine, CNRS, Montpellier Ac23 « dyNAmique deS épidémieS à vih, vhc et vhb » vice-président : Francis Barin, CHU Bretonneau, Tours présidente : Dominique Costagliola, Inserm U 943, Université Pierre et Marie Curie, Paris cSS 3 « RecheRcheS cliNiqueS et phySiopAthologiqueS dANS l’iNfectioN à vih » Ac24 « eSSAiS théRApeutiqueS dANS leS hépAtiteS viRAleS » président : Yazdan Yazdanpanah, Laboratoire de virologie, Hôpital Bichat-Claude Bernard, Paris président : Marc Bourlière, service d’hépato-gastroentérologie, Hôpital Saint-Joseph, Marseille cSS 4 « RecheRcheS foNdAmeNtAleS dANS leS hépAtiteS viRAleS » Ac25 « RecheRcheS eN SANté publique dANS le domAiNe deS hépAtiteS » président : Jean-Michel Pawlotsky, Service de bactériologie, Hôpital Henri-Mondor, Créteil président : Jean-Claude Desenclos, Institut national de veille sanitaire, Saint-Maurice cSS 5 « RecheRcheS eN SANté publique et eN ScieNceS de l’homme et de lA Société » Ac27 « RecheRcheS eN écoNomie de lA SANté » présidente : Nathalie Bajos, Inserm U 1018, CESP, Le Kremlin-Bicêtre président : Pierre-Yves Geoffard, École d’économie de Paris et EHESS, Paris cSS 6 « RecheRcheS dANS leS pAyS à ReSSouRceS limitéeS » Ac29 « mécANiSmeS d’eNtRée et d’ASSemblAge deS viRuS deS hépAtiteS » présidente : Alexandra Calmy, Unité VIH/sida/maladies infectieuses, Hôpital cantonal universitaire, Genève, Suisse président : Jean Dubuisson, Institut de biologie, Lille cSS 7 « RecheRcheS cliNiqueS dANS leS hépAtiteS viRAleS » président : Fabien Zoulim, Inserm U1052, Hospices civils de Lyon Ac31 « celluleS deNdRitiqueS, immuNité iNNée et pRéSeNtAtioN de l’ANtigèNe » présidente : Anne Hosmalin, Inserm U 567-Cnrs UMR 8104, Hôpital Cochin, Paris Ac32 « RéSeRvoiRS viRAux : foRmAtioN et coNtRôle » ActioNS cooRdoNNéeS Ac5 « eSSAiS théRApeutiqueS dANS l’iNfectioN à vih » président : Jean-Michel Molina, Service des maladies infectieuses, Hôpital Saint-Louis, Paris Ac7 « cohoRteS » Présidente : Geneviève Chêne, Inserm U 897, Université Victor Segalen, Bordeaux Ac11 « vih, ANtiRétRoviRAux, iNNovAtioNS biotechNologiqueS » président : Vincent Calvez, Laboratoire de virologie, Hôpital Pitié-Salpêtrière, Paris 48 ANRS 2013-2014 co-présidents : Christine Rouzioux, laboratoire de virologie, Hôpital Necker-Enfants malades, Paris et Asier Sáez-Cirión, unité de régulation des infections rétrovirales, Institut Pasteur, Paris Ac33 « viRologie deS hépAtiteS et iNNovAtioNS biotechNologiqueS » co-présidents : Jean-Michel Pawlotsky, service de bactériologievirologie, Hôpital Henri Mondor, Créteil et Fabien Zoulim, Inserm U1052, Hospices civils de Lyon Ac34 « hbv cuRe » président : Fabien Zoulim, Inserm U1052, Hospices civils de Lyon chiffres-clés 2014 BUDGET 50,732 millions d’euros 94 % du budget est dédié au financement de la recherche 16 millions d’euros de soutien en personnel correspondant à 340 postes de doctorants et post-doctorants, de moniteurs d’études cliniques, biologiques, en sciences sociales, et de personnels dédiés à la réalisation des projets ANRS APPELS À PROJETS 223 projets de recherche déposés 91 projets retenus, dont 19 contrats d’initiation 149 allocations de recherches déposées 59 allocations de recherche retenues. 414 projets et allocations issus des appels à projets sont en cours PERSONNEL RECHERCHES FONDAMENTALES SUR LE VIH RECHERCHES VACCINALES SUR LE VIH 55 personnes au siège de l'ANRS 15,7 % des dépenses 81 projets en cours 12,64 % des dépenses, dont la majorité au Vaccine Research Institute (VRI) 28 projets en cours RECHERCHES CLINIQUES THÉRAPEUTIQUES SUR LE VIH RECHERCHES EN SANTÉ PUBLIQUE ET 30,9 % des dépenses 21 projets en cours 6,3 % des dépenses EN SCIENCES DE L’HOMME ET DE LA SOCIÉTÉ 21 projets en cours RECHERCHES FONDAMENTALES 27 % des dépenses ET CLINIQUES SUR LES HÉPATITES VIRALES 71 projets en cours RECHERCHES DANS LES PAYS À RESSOURCES LIMITÉES ÉTUDES CLINIQUES EN FRANCE 18,3 % des dépenses 48 projets en cours 60 études cliniques multicentriques dont l’ANRS est promoteur, dont : 28 essais cliniques 19 cohortes 13 études physiopathologiques Près de 28 000 patients inclus, dont 14 000 dans la cohorte ANRS HEPATHER 1 réseau global de plus de 300 services hospitaliers, dont 40 assurent 70 % de l’activité 6 centres de méthodologie et de gestion 1 biothèque centralisée conservant les prélèvements 1 biothèque spécifique dédiée à ANRS HEPATHER PUBLICATIONS 488 articles scientifiques dont plus de la MOITIÉ a un « Impact Factor » supérieur à 5. 101 rue de Tolbiac – 75013 Paris Tél. : +33 (0)1 53 94 60 00 – Fax : +33 (0)1 53 94 60 01 www.anrs.fr Directeur de la publication : Jean-François Delfraissy. Directrice éditoriale : Marie-Christine Simon. Secrétaire de rédaction : Murièle Matignon. Rédaction : RCP Communication, Cabinet Vicbiostart. Conception graphique : Isabelle Benoit. Photos : p 1 : Inserm/Begouen, Étienne ; p 4 ANRS ; p 6 : NIAID ; p 8 : NIH ; p 9 : Institut Pasteur/Gardy, François ; p 11 : Getty/Edwards, Sam ; p 12 : Phovoir ; p 13 : Avilach, Paul ; p 15 : Inserm/Latron, Patrice ; p 17 : Getty/Noskowski, Maciej ; p 19 : IRD/Rossi, Alexandra ; p 21 : Inserm/Roingeard, Philippe ; p 22 : Inserm/Jammart, Baptiste ; p 23 : Inserm/Institut Curie/Gaudin, Raphaël/Bernaroch, Philippe ; p 24 : Inserm/U34 ; p 26 : Inserm/Latron, Patrice ; p 28 : Inserm/Galanaud, Pierre ; p 30 : IRD/Colin, Fabrice ; p 32 : IRD/Penchenier, Laurent ; p 33 : IRD/Dounias, Edmond ; p 34 : Bazin, Dora ; p 36 : Wavrant, Brigitte ; p 37 : International AIDS Society/Marcus Rose/Workers’ Photos. Impression : PDI. © ANRS avril 2015