Bressuire était un gros bourg

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Bressuire était un gros bourg
Magazine Racines, le temps de vivre près de chez vous
Par
Au cœur du
Catherine Baty
bocage bressuirais
(Photos : Cœur de Bocage/Mairie de Chiché)
Bressuire
En plein bocage deux-sévrien, l’esprit d’enteprendre
donne son dynamisme aux communes.
Et Bressuire se fait ville en émanciption.
“B
ressuire était un gros bourg,
aujourd'hui c'est une vraie
ville”. Monsieur le maire,
n'est pas peu fier de l'évolution de sa
cité de 20000 habitants. “Disons que
nous suivons notre bonhomme de chemin avec conviction”, poursuit JeanMichel Bernier également président
de le Communauté de communes
Cœur de Bocage (Bressuire, Courlay,
Boismé, Chiché et Faye-l'Abesse).
“C'est un peu le village gaulois
ici”, plaisante à peine Jean-Patrick
Jolly, président du Club des entreprises du bocage bressuirais. C'est
aussi un enfant du pays. En 1982,
il crée son imprimerie, ici. Et n'en
bougera pas. Jean-Patrick Jolly est
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exigeant et ne supporte que la qualité au nom de “l'originalité et de la
créativité”. On pourrait penser que
son ambition l'aurait poussé en
dehors d'un cadre rural. Pensez
donc ! “Il y a un très beau potentiel
dans notre région. Je n'ai aucune
bonne raison d'en partir !”, insiste
le patron.
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“Nous avons des entreprises saines, familiales et réputées de par
leur pérennité”, souligne M. Jolly.
Les PME industrielles (automobile
et équipement, ameublement, agroalimentaire, textile) sont les points
forts de cet esprit d'entreprendre
dans tout le bocage (Bressuire,
Cerizay, Argenton, Mauléon, Moncoutant), deuxième bassin économique de la région Poitou
Charentes. Sur le territoire de Cœur
de Bocage, les industries du meuble, de la confection sont bien
représentées : Les Meubles du Poitou et Paul-Michel à Bressuire,
Mady-Sèvres à Chiché, Confection
des Deux-Sèvres à Courlay, Manoukian à Bressuire, Gevana à Chiché. Mais c'est la société SAS
Wagon, équipementier automobile poids lourd et bus, qui est la plus
grosse pourvoyeuse de main-d’œuvre avec ses 320 employés.
La toute dernière vague de licenciements chez Heuliez, à Cerizay, ternit le tableau local. “Mais il ne faut
pas sous-estimer nos ressources, pondère Dominique Legrand, directeur
de la Communauté de Communes.
Nous disposons d'un maillage diversifié et qui ne demande qu'à se développer.” La gestion de la crise du
transporteur Grimaud (il y a trois ans),
racheté pour finalement être éliminé
de la carte, a prouvé la solidarité des
patrons du cru. “En trois ans, nous
avons reclassé la grande majorité des
personnes licenciées, et cela grâce à
nos PME, notamment du
bâtiment et du bois”, raconte le maire de Bressuire.
Faible taux
de chômage
La ville phare de
l'Ouest Deux-Sèvres affiche un faible taux de chômage, entre 4 et 5 %. Elle
concentre le principal de
l'activité de Cœur de Bocage. 85 %
de la TPU intercommunale viennent
des sociétés sur son territoire. Bressuire est encore en pleine campagne : 18 000 ha de superficie ! Ce
qui laisse encore du champ libre
aux nouvelles implantations.
Le secteur tertiaire est un autre
atout qui doit compter dans l'attractivité de Bressuire et sa cour o n n e . La s o u s - p r é f e c t u r e
éloignée de Niort veut toujours
enrichir son offre de services citadins. L'intercommunalité née en
2002, permet de développer des
infrastructures attractives : un futur
espace culturel, un complexe nautique plus sophistiqué (bassin de
remise en forme)… Le complexe
Bocapôle ouvert en 2006 (alliant
scène artistique, centre de séminaires d'entreprise, salles des fêtes) est
un argument supplémentaire. Les
autres communes trouvent assez
naturellement leurs places dans le
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Jean-Patrick Jolly, président
du Club des entreprises :
“il y a ici un beau potentiel”.
paysage et font, elles aussi, “leur
bonhomme de chemin” sur la lancée de Bressuire. Chiché ou Courlay. Elles sont les plus dynamiques,
connaissent une activité artisanale ou industrielle relativement
importante : 500 emplois sur Chiché (dont 305 chez SAS CFCA,
deuxième entreprise du canton), une
nouvelle zone artisanale pour
Courlay. Faye-l'Abesse et Boismé
ont “davantage une identité rurale” (moins de commerces et population stagnante). L'agriculture du
centre bocage est principalement
liée à l'élevage ovin et bovin (45
exploitations sur Chiché, 53 à Boismé…) N’oublions pas que l'abattoir de Bressuire fut le deuxième
de France.
D'ici la fin de l'année, Bressuire
saura si son hôpital est retenu pour
regrouper le pôle santé du Nord du
département. Une décision non
sans conséquences économiques.
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GRAND ANGLE…
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”.
L’enfant
Le canton de Bressuire comprend douze communes dont huit sont des communes associées au
chef-lieu depuis 1973.
Ainsi ce grand Bressuire (19 350 habitants en
1999) comprend Beaulieu-sous-Bressuire, BreuilChaussée, Chambroutet, Clazay, Noirlieu, Noirterre, Saint-Sauveur, Terves et Bressuire. Boismé
(1 107 habitants), Chiché (1 438 en 2004), Fayel'Abesse (970). La Communauté de communes
Cœur de Bocage intègre au canton la commune
de Courlay (2 467 habitants).
À noter, le Pays du Bocage bressuirais quant à
lui comprend la Communauté de communes Cœur
de Bocage et celle Delta Sèvre Argent.
du pays
Ernest Pérochon, Goncourt 1920
Comment ne
pas consacrer
cette rubrique à
Ernest Pérochon…
À la fois parce que l'homme est né à Courlay (en
1885) et qu'il était véritablement un “enfant ”
amoureux de son bocage. Le nom d'Ernest Pérochon a largement dépassé
les frontières des DeuxSèvres lorsqu'on lui décerna en 1920 le Prix
Goncourt pour son roman
Nêne, un an après Marcel Proust. Visionnaire,
moderne, humaniste, cet
ancien instituteur, qui exerça dans plusieurs villages
du département, a écrit
28 ouvrages.
“Il s’est imprégné
d’une forte tradition orale,
mais il apportait aussi des
points historiques vérifiés
dans ses livres”, souligne
la petite-fille de l’écrivain
Jane Debenest. Dans
Bernard l’ours et la
torpédo-camionnette,
Ernest Pérochon dépeint
la campagne à l’heure de
la mécanisation, Babette et ses frères est
c o n s a c r é à l a Pe t i t e
église, Barberine des
Genêts (premier tome
du Cri du chouan) est
une histoire d’amour
entre une protestante et
À voir
- À Chiché au bord du Thouaret, l'église du
XIIe siècle, la petite chapelle gothique où s'est installée la mairie.
- À Bressuire, la forteresse médiévale, les ruines du logis du XVe, le château de style troubadour (XIXe s.) où ont lieu des expositions temporaires
(peintures, sculptures…).
- À Chambroutet, suite à la tempête de 1999,
une glacière (maçonnée et enterrée) a été découverte près du château de Pallain.
- À Terves, le moulin de Cornet témoignant
des épisodes des Guerres de Vendée d'août 1792.
À visiter
- À Bressuire, le musée, dans l'ancienne halle
aux grains (collection de faïences françaises des
XVIIIe et XIXe siècles).
- À Beaulieu-sous-Bressuire, l'arboretum
de la Croix Verte. 1 500 espèces d'arbres et d'arbustes du monde entier, sur 15 hectares parsemés
d'étangs. Visite commentée.
- À Courlay, Sèvre-Autruche, visite de l'élevage et du labyrintautruche. Vente de produits.
Manifestations
- Symposium de sculpture tous les deux ans
au château de Bressuire, créations monumentales
d'artistes français et étrangers. Rendez-vous en 2008.
- Island Games. Championnat de jeux écossais, le 10 juin 2007, Bressuire.
- Festival Scènes en Bocage (sur tout le territoire), en mai. Spectacles divers sur le thème de la terre.
- Spectacles au théâtre de Bressuire et à Bocapôle (Maxime Le Forestier le 16 novembre, Roland
Magdane le 24, Frank Michaël en mars 2007).
un catholique sous la
Révolution en Vendée…
L'école de hameau de la
Tour Nivelle à Courlay où
Ernest Pérochon usa ses
culottes d'écolier est aujourd'hui un musée qui lui
rend hommage (lire
Racines d'octobre, rubrique Autrefois). On retiendra de lui son lien intime
avec ce milieu qu'il ne
quitta jamais. “Homme
de lettres d'occasion, je
m'honore d'être demeuré
avant tout l'instituteur de
village. Mes amitiés sont
là, je reste avec les
miens”, dira un jour celui
qui vécut à Niort. Sous
l'Occupation, deux de ses
romans sont interdits. Il
est menacé par le pouvoir pétainiste et la Gestapo. Ernest Pérochon
meurt le 10 février 1942
d’une crise cardiaque
sans obsèques officielles.
Office de tourisme du Bocage Bressuirais :
05 49 65 10 27
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