Bressuire était un gros bourg
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Bressuire était un gros bourg
Magazine Racines, le temps de vivre près de chez vous Par Au cœur du Catherine Baty bocage bressuirais (Photos : Cœur de Bocage/Mairie de Chiché) Bressuire En plein bocage deux-sévrien, l’esprit d’enteprendre donne son dynamisme aux communes. Et Bressuire se fait ville en émanciption. “B ressuire était un gros bourg, aujourd'hui c'est une vraie ville”. Monsieur le maire, n'est pas peu fier de l'évolution de sa cité de 20000 habitants. “Disons que nous suivons notre bonhomme de chemin avec conviction”, poursuit JeanMichel Bernier également président de le Communauté de communes Cœur de Bocage (Bressuire, Courlay, Boismé, Chiché et Faye-l'Abesse). “C'est un peu le village gaulois ici”, plaisante à peine Jean-Patrick Jolly, président du Club des entreprises du bocage bressuirais. C'est aussi un enfant du pays. En 1982, il crée son imprimerie, ici. Et n'en bougera pas. Jean-Patrick Jolly est RACINES 5 novembre 2006 exigeant et ne supporte que la qualité au nom de “l'originalité et de la créativité”. On pourrait penser que son ambition l'aurait poussé en dehors d'un cadre rural. Pensez donc ! “Il y a un très beau potentiel dans notre région. Je n'ai aucune bonne raison d'en partir !”, insiste le patron. La reproduction ou l'utilisation sous quelque forme que ce soit de nos articles informations et photos est interdite sans l'accord du magazine Magazine Racines, le temps de vivre près de chez vous “Nous avons des entreprises saines, familiales et réputées de par leur pérennité”, souligne M. Jolly. Les PME industrielles (automobile et équipement, ameublement, agroalimentaire, textile) sont les points forts de cet esprit d'entreprendre dans tout le bocage (Bressuire, Cerizay, Argenton, Mauléon, Moncoutant), deuxième bassin économique de la région Poitou Charentes. Sur le territoire de Cœur de Bocage, les industries du meuble, de la confection sont bien représentées : Les Meubles du Poitou et Paul-Michel à Bressuire, Mady-Sèvres à Chiché, Confection des Deux-Sèvres à Courlay, Manoukian à Bressuire, Gevana à Chiché. Mais c'est la société SAS Wagon, équipementier automobile poids lourd et bus, qui est la plus grosse pourvoyeuse de main-d’œuvre avec ses 320 employés. La toute dernière vague de licenciements chez Heuliez, à Cerizay, ternit le tableau local. “Mais il ne faut pas sous-estimer nos ressources, pondère Dominique Legrand, directeur de la Communauté de Communes. Nous disposons d'un maillage diversifié et qui ne demande qu'à se développer.” La gestion de la crise du transporteur Grimaud (il y a trois ans), racheté pour finalement être éliminé de la carte, a prouvé la solidarité des patrons du cru. “En trois ans, nous avons reclassé la grande majorité des personnes licenciées, et cela grâce à nos PME, notamment du bâtiment et du bois”, raconte le maire de Bressuire. Faible taux de chômage La ville phare de l'Ouest Deux-Sèvres affiche un faible taux de chômage, entre 4 et 5 %. Elle concentre le principal de l'activité de Cœur de Bocage. 85 % de la TPU intercommunale viennent des sociétés sur son territoire. Bressuire est encore en pleine campagne : 18 000 ha de superficie ! Ce qui laisse encore du champ libre aux nouvelles implantations. Le secteur tertiaire est un autre atout qui doit compter dans l'attractivité de Bressuire et sa cour o n n e . La s o u s - p r é f e c t u r e éloignée de Niort veut toujours enrichir son offre de services citadins. L'intercommunalité née en 2002, permet de développer des infrastructures attractives : un futur espace culturel, un complexe nautique plus sophistiqué (bassin de remise en forme)… Le complexe Bocapôle ouvert en 2006 (alliant scène artistique, centre de séminaires d'entreprise, salles des fêtes) est un argument supplémentaire. Les autres communes trouvent assez naturellement leurs places dans le RACINES 6 novembre 2006 Jean-Patrick Jolly, président du Club des entreprises : “il y a ici un beau potentiel”. paysage et font, elles aussi, “leur bonhomme de chemin” sur la lancée de Bressuire. Chiché ou Courlay. Elles sont les plus dynamiques, connaissent une activité artisanale ou industrielle relativement importante : 500 emplois sur Chiché (dont 305 chez SAS CFCA, deuxième entreprise du canton), une nouvelle zone artisanale pour Courlay. Faye-l'Abesse et Boismé ont “davantage une identité rurale” (moins de commerces et population stagnante). L'agriculture du centre bocage est principalement liée à l'élevage ovin et bovin (45 exploitations sur Chiché, 53 à Boismé…) N’oublions pas que l'abattoir de Bressuire fut le deuxième de France. D'ici la fin de l'année, Bressuire saura si son hôpital est retenu pour regrouper le pôle santé du Nord du département. Une décision non sans conséquences économiques. La reproduction ou l'utilisation sous quelque forme que ce soit de nos articles informations et photos est interdite sans l'accord du magazine Magazine Racines, le temps de vivre près de chez vous GRAND ANGLE… nt s: ”. L’enfant Le canton de Bressuire comprend douze communes dont huit sont des communes associées au chef-lieu depuis 1973. Ainsi ce grand Bressuire (19 350 habitants en 1999) comprend Beaulieu-sous-Bressuire, BreuilChaussée, Chambroutet, Clazay, Noirlieu, Noirterre, Saint-Sauveur, Terves et Bressuire. Boismé (1 107 habitants), Chiché (1 438 en 2004), Fayel'Abesse (970). La Communauté de communes Cœur de Bocage intègre au canton la commune de Courlay (2 467 habitants). À noter, le Pays du Bocage bressuirais quant à lui comprend la Communauté de communes Cœur de Bocage et celle Delta Sèvre Argent. du pays Ernest Pérochon, Goncourt 1920 Comment ne pas consacrer cette rubrique à Ernest Pérochon… À la fois parce que l'homme est né à Courlay (en 1885) et qu'il était véritablement un “enfant ” amoureux de son bocage. Le nom d'Ernest Pérochon a largement dépassé les frontières des DeuxSèvres lorsqu'on lui décerna en 1920 le Prix Goncourt pour son roman Nêne, un an après Marcel Proust. Visionnaire, moderne, humaniste, cet ancien instituteur, qui exerça dans plusieurs villages du département, a écrit 28 ouvrages. “Il s’est imprégné d’une forte tradition orale, mais il apportait aussi des points historiques vérifiés dans ses livres”, souligne la petite-fille de l’écrivain Jane Debenest. Dans Bernard l’ours et la torpédo-camionnette, Ernest Pérochon dépeint la campagne à l’heure de la mécanisation, Babette et ses frères est c o n s a c r é à l a Pe t i t e église, Barberine des Genêts (premier tome du Cri du chouan) est une histoire d’amour entre une protestante et À voir - À Chiché au bord du Thouaret, l'église du XIIe siècle, la petite chapelle gothique où s'est installée la mairie. - À Bressuire, la forteresse médiévale, les ruines du logis du XVe, le château de style troubadour (XIXe s.) où ont lieu des expositions temporaires (peintures, sculptures…). - À Chambroutet, suite à la tempête de 1999, une glacière (maçonnée et enterrée) a été découverte près du château de Pallain. - À Terves, le moulin de Cornet témoignant des épisodes des Guerres de Vendée d'août 1792. À visiter - À Bressuire, le musée, dans l'ancienne halle aux grains (collection de faïences françaises des XVIIIe et XIXe siècles). - À Beaulieu-sous-Bressuire, l'arboretum de la Croix Verte. 1 500 espèces d'arbres et d'arbustes du monde entier, sur 15 hectares parsemés d'étangs. Visite commentée. - À Courlay, Sèvre-Autruche, visite de l'élevage et du labyrintautruche. Vente de produits. Manifestations - Symposium de sculpture tous les deux ans au château de Bressuire, créations monumentales d'artistes français et étrangers. Rendez-vous en 2008. - Island Games. Championnat de jeux écossais, le 10 juin 2007, Bressuire. - Festival Scènes en Bocage (sur tout le territoire), en mai. Spectacles divers sur le thème de la terre. - Spectacles au théâtre de Bressuire et à Bocapôle (Maxime Le Forestier le 16 novembre, Roland Magdane le 24, Frank Michaël en mars 2007). un catholique sous la Révolution en Vendée… L'école de hameau de la Tour Nivelle à Courlay où Ernest Pérochon usa ses culottes d'écolier est aujourd'hui un musée qui lui rend hommage (lire Racines d'octobre, rubrique Autrefois). On retiendra de lui son lien intime avec ce milieu qu'il ne quitta jamais. “Homme de lettres d'occasion, je m'honore d'être demeuré avant tout l'instituteur de village. Mes amitiés sont là, je reste avec les miens”, dira un jour celui qui vécut à Niort. Sous l'Occupation, deux de ses romans sont interdits. Il est menacé par le pouvoir pétainiste et la Gestapo. Ernest Pérochon meurt le 10 février 1942 d’une crise cardiaque sans obsèques officielles. Office de tourisme du Bocage Bressuirais : 05 49 65 10 27 RACINES 7 novembre 2006 La reproduction ou l'utilisation sous quelque forme que ce soit de nos articles informations et photos est interdite sans l'accord du magazine