Argumentaire
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Argumentaire
LES FLEURS DU KARMA Laïka Orbit : une jeune femme de notre temps, déboussolée, qui ne se rappelle même plus son véritable nom... Avec son mystérieux compagnon, elle erre dans un monde de diners et de motels sur lequel elle sait au moins une chose : cela ne peut pas être la réalité. Kinky Baboosian : une jeune femme rebelle des années 1960, au nom improbable... Assoiffée de liberté, elle fugue à seize ans et prend la route. Par la suite, Kinky découvre la communauté hippie, se familiarise avec les drogues et pratique l’amour libre. Quel est le lien entre ces deux femmes ? Les Fleurs du karma est une fresque se déroulant dans deux espaces-temps, peuplée de personnages étranges et attachants malmenés par l’Histoire. Un livre psychédélique sur la fuite dans tous ses états… TOMMASO PINCIO Littérature étrangère (Italie) Traduit de l’espagnol par Sarah Guilmault ISBN : 978-2-918767-29-9 288 pages • 21 € EN LIBRAIRIE LE 14 FÉVRIER Contact presse : Estelle Durand Asphalte, 85 rue de la Fontaine au Roi 750111 Paris, France Tél. : 01 75 43 14 93 [email protected] Tommaso Pincio est né à Rome en 1963. Écrivain et journaliste, il collabore régulièrement au magazine Rolling Stone et aux pages culturelles de La Repubblica et de Il Manifesto. Il est également le traducteur en italien de Philip K. Dick, Jack Kerouac et Francis Scott Fitzgerald. Les Fleurs du karma est son quatrième roman traduit en français, après Cinacittà en 2011. PRESSE À propos de Cinacittà : « Une fin du monde suante et crasseuse.» Martin-Pierre Baudry, Chronicart. « On est envoûté par l’ambiance immersive et impressionné par la construction impeccable de l’intrigue. » Laurent Leleu, Bifrost. « Un roman qui nous plonge dans la torpeur brûlante d’un climat romain tout juste pollué par les turpitudes humaines. » Julien Védrenne, k-libre. © Patrick Imbert La radio du karma a annoncé qu’il était l’heure de se réveiller, que la nuit était finie et qu’un nouveau jour plein de poussière allait commencer. Elle a dit de ne pas se faire d’illusions, qu’une autre journée poussiéreuse nous attendait, mais vraiment poussiéreuse, car la matinée annonçait déjà la couleur, et on pouvait être sûrs qu’on allait y nager, dans la poussière. « Il va y avoir de la poussière partout, a annoncé la radio, de la poussière comme on n’en voit plus depuis un bon bout de temps, parole de Little Big Om, qui vous parle sur votre longueur d’onde préférée, la seule que vos appareils défectueux pleins de poussière peuvent espérer capter dans l’éther de cet État pourri, et qui émet vingt-quatre heures sur vingt-quatre et trois cent soixante-cinq jours sur trois cent soixante-cinq. La radio du karma, la radio qui ne vous laisse jamais seul, qui est toujours là même quand vous ne l’êtes pas. Comme cette poussière dont vous aimeriez bien vous passer. » Il fallait bien le reconnaître : Little Big Om, la voix de la radio du karma, savait très bien à quel point il était difficile de digérer cette vie. Manger de la poussière en permanence. Trois cent soixante-cinq jours sur trois cent soixante-cinq. Enfin, manger, façon de parler, évidemment. La poussière appartenait à l’État, en manger était interdit par la loi. Sans compter les conséquences qu’une telle ingestion pourrait entraîner sur la santé, en particulier sur l’équilibre mental. Ils ne pouvaient donc pas le nettoyer un peu, ce foutu État ? Je ne sais pas, moi, avec des avions-aspirateurs ou quelque chose dans ce genre-là. Quelques bédouins vivant dans des cavernes avaient bien réussi, avec deux avions seulement, à abattre pas moins de deux gratte-ciel entiers, de plus de cent étages chacun. Il suffisait juste de se creuser un peu la cervelle. Franchement, il n’y avait aucune façon de se débarrasser d’un peu de poussière ? On n’était plus au Moyen Âge, tout de même. Qu’en est-il de la grandeur de notre pays ? se demandaient les auditeurs de la radio du karma. On est dans un pays libre ou pas ? La radio confirmait que leur pays était bien un pays libre, mais que malheureusement ça n’avait rien à voir avec la poussière, parce que la liberté n’était ni un chiffon ni un aspirateur, et encore moins un objet qu’on pouvait utiliser. Elle disait qu’on pouvait jouir de la liberté, qu’il s’agissait d’un concept, d’une valeur, d’un idéal. Un truc du genre métaphorique,