Signe de vie N°30 - Institut Pasteur de Lille

Transcription

Signe de vie N°30 - Institut Pasteur de Lille
V
Signesde
N° 30
Mai
2013
journal santé édité par
l’institut pasteur de lille
ie
Notre dossier :
Calmette : ses valeurs
guident nos chercheurs
Espoir pour la santé,
partenaire sénégalais
Pour un déjeuner
rapide et équilibré
Fondation reconnue d’utilité publique
AU PRINTEMPS,
TOUTES ÉPAULES
DEHORS
E
nfin le printemps avec son cortège
de bonnes nouvelles :
• le retour des fruits de saison qui vont
nous faire oublier les mois passés
dans l’intimité du quatuor pomme,
poire, banane, orange
• la parution du livre « A chacun son
vrai poids » du docteur Jean-Michel
Lecerf qui, loin de me donner le
nouveau régime miracle pour rentrer
dans mon maillot de bains, me
propose enfin une relation apaisée
avec mon alimentation
• le soleil qui me chatouille les épaules
Les épaules, justement parlons-en. Lieu
symbolique de la vaccination, certaines
ont gardé les stigmates de ces injections
et en particulier du BCG. La plume
qui griffe ou la bague monovax, le
timbre test… Combien d’entre nous se
souviennent de cette grande aventure
sanitaire du début de scolarité ? C’est la
raison pour laquelle en cette année, qui
fête les 150 ans de la naissance d’Albert
Calmette, découvreur du BCG, l’Institut
Pasteur de Lille a demandé à 70
personnalités de dévoiler leur épaule
pour un beau livre La passion d’épauler
qui fêtera l’événement à l’automne.
Plus que leurs épaules, comme autant
de clins d’œil, ces 70 personnalités y
dévoileront ce qui les rapproche des
valeurs et de l’engagement du
personnage hors du commun qu’était
Albert Calmette.
Albert Calmette était un homme
visionnaire, pionnier, généreux, qui a
marqué de son empreinte les grandes
avancées scientifiques du 20e siècle. Il a
fait don au monde médical de son
invention contre la tuberculose en ne
déposant pas de brevet. Aujourd’hui
encore, ce sont sur les bases qu’il a édifié
que notre fondation se développe.
En attendant la parution du livre
“La passion d’épauler” nous vous
proposons d’en savoir plus sur ce
personnage hors du commun dans ce
numéro printanier de « Signes de Vie ».
2
Signes de vie
n° 30 - Mai 2013
SOMMAIRE
Ça bouge
dans l’assiette
L’actu
au microscope
3
Espoir pour la santé :
partenaire de l’Institut
au Sénégal
6
Dossier
En bref
4
Le LOSC de tout cœur
avec Pasteur-Lille
4
A chacun son vrai poids
5
Séminaire : agir contre
l’insuffisance cardiaque
5
Conférences et visites :
• 5 à 7 : le nouveau
visage de la tuberculose
• Labos ouverts pour
la Fête de l’Europe
• 5 à 7 : troubles du
sommeil, les solutions
pour en sortir
5
Un déjeuner rapide
et équilibré : une
équation possible
Vaccination :
• calendrier 2013
• préparez vos vacances
avec l’Institut Pasteur
de Lille
8
Calmette :
ses valeurs guident
nos chercheurs
Itinéraire
d’un chercheur
16 Priscille Brodin, la passion
chevillée au corps
Kid campus
La science expliquée
aux enfants
18 Peau et muqueuse :
première ligne de défense
de l’organisme
Edité par l’Institut Pasteur de Lille - DIrECtEur DE La PubLICatIon : Eric Diers
rEsPonsabLE DE La PoLItIquE réDaCtIonnELLE : Marie-José Hermant
réDaCtrICE : Emmanuelle Deleplace
ConCEPtIon graPHIquE : Carole Leclercq
CréDIt PHotos : p 1, 3, 4, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 15, 16, 17, 20 ©Photothèque Institut Pasteur de
Lille - p5 ©vectomart (Fotolia.com) - p6 ©jillchen (Fotolia.com) - p7 ©Candybox Images
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p19 ©ia_64 (Fotolia.com)
CoMMIssIon ParItaIrE : en cours - Issn : 1288-2690 - PérIoDICIté : trimestriel sur abonnement
IMPrEssIon : db PrInt - 53, rue de la Lys - 59431 Halluin cedex
L’actu au microscope
Espoir pour la santé,
partenaire de l’Institut au Sénégal
Le 15 Janvier, Jacques Richir et Gilles Riveau représentant respectivement l’Institut Pasteur de Lille et le Centre de recherche
biomédicale Espoir pour la santé (EPLS) ont signé un accord-cadre
de partenariat qui officialise plus de 20 ans de collaboration.
L’
aventure a commencé en
1990. Après la construction
du barrage de Diama près
de Saint Louis du Sénégal, les autorités sanitaires locales ont vu apparaître une épidémie de bilharziose
intestinale alors que cette forme de
la maladie était quasi absente dans
le pays. Le gouvernement sénégalais
par l’intermédiaire de la ville de Saint
Louis a fait appel à la ville de Lille,
dans le cadre du jumelage qui les
unit. C’est l’un des chercheurs de
l’Institut Pasteur de Lille, spécialiste
mondial des maladies parasitaires, le
Pr André Capron, qui montera, avec
l’aide de l’union européenne et
de la région Nord-Pas-de-Calais, le
programme de recherche francosénégalais ESPOIR. Un programme
qui aidera à mettre en place le Plan
national sénégalais de lutte contre
les bilharzioses et permettra la mise
au point à l’Institut Pasteur de Lille,
d’un vaccin pédiatrique contre la
bilharziose, le Bilhvax dont les résultats des essais cliniques sur l’homme
de phase 3 sont actuellement en
cours d’analyse.
« Quand le programme ESPOIR s’est
achevé en 1995, il fallut trouver
une existence légale au centre de recherche de Saint Louis afin d’assurer
sa pérennité » explique Gilles Riveau,
3
Signes de vie
n° 30 - Mai 2013
chercheur sur le campus et directeur
d’EPLS. Nous sommes une ONG mais
soyons clairs, il ne s’agit que d’un statut. EPLS n’est pas une structure
humanitaire mais bien un centre de
recherche biomédicale tout en précisant que, bien évidemment, on ne
peut pas faire de la recherche sur la
santé des populations sans accompagner les autorités sanitaires à assurer
les traitements nécessaires. »
EPLS a consacré pendant longtemps
toute son énergie à établir des
nouveaux moyens de lutte contre
les endémies bilharziennes mais,
depuis quelques années, le centre
de recherche a diversifié ses activités. Il travaille sur le paludisme et la
tuberculose (en lien avec d’autres
laboratoires de la fondation) ou
encore l’influence de facteurs environnementaux et nutritionnels sur
la réponse immunitaire. De plus, il
participe activement, au Sénégal
aux formations des personnels de
santé, des étudiants et jeunes
chercheurs. Le centre emploie 35
salariés, quasiment tous sénégalais.
Longtemps soutenu par des aides
publiques, EPLS vit aujourd’hui,
comme la plupart des structures de
recherche, du fruit de ses activités.
L’accord-cadre avec l’Institut officialise les liens forts qui unissent la
fondation lilloise et sa fille sénégalaise, pour le plus grand bénéfice
de chacune des structures : si la
convention facilite les collaborations
entre les équipes lilloises et sénégalaises, EPLS profite du rayonnement
international de l'Institut Pasteur de
Lille, et ce dernier, d’une facilitation
au développement de sa recherche
en Afrique de l’Ouest. n
Qu’est-ce que la bilharziose ?
La bilharziose (ou schistosomiase) est une infection parasitaire chronique
due à un ver vivant dans la circulation sanguine, et qui tue chaque année
près de 300 000 personnes dans les pays tropicaux. La forme larvaire du
parasite est présente dans l’eau douce. Elle pénètre par la peau puis
contamine le système sanguin. Les œufs pondus par ces vers provoquent
des réactions inflammatoires chroniques dans les organes et peut
provoquer de très nombreuses pathologies telles que la fibrose du foie ou
bien encore le cancer de la vessie
En bref
Evénement
Le LOSC de tout
cœur avec
Pasteur-Lille
Le 29 avril à l’occasion du match
Lille-Sochaux, le LOSC a remis un
chèque de 12 000€ au docteur
Florence Pinet pour l’aider dans
ses recherches sur les marqueurs
biologiques de l’insuffisance
cardiaque.
Le mois précédent le joueur Franck
Béria était venu rendre visite à
l’équipe de Florence Pinet qui
cherche des marqueurs biologiques de l’insuffisance cardiaque.
Le LOSC a décidé de soutenir les
recherches de l’institut Pasteur de
Lille sur les maladies cardiovasculaires dans le cadre de ses
Grandes Causes. Il faut dire que les
problèmes cardio-vasculaires sont
un sujet « sensible » pour les sportifs. Pour inciter les supporters à
soutenir la fondation eux-aussi,
le joueur s’est glissé dans la peau
d’un chercheur et le LOSC a offert
des pass en tribune VIP à deux de
nos donateurs.
Franck Béria s’est dit impressionné
par le travail, la rigueur et la
patience des équipes de l’Institut.
« Sur un terrain de foot en 90 minutes
tout est plié. Ici c’est un travail de
beaucoup plus longue haleine. Mais
j’espère qu’il pourra profiter à tous
ceux qui sont concernés par la
maladie. »
Florence Pinet, en collaboration
avec le professeur Christophe
Bauters du service de cardiologie
du CHRU de Lille, recherche des
marqueurs biologiques impliqués
dans cette maladie. « Quand on
est insuffisant cardiaque, on le reste
et on peut tout à fait vivre avec une
insuffisance modérée . En revanche,
il faut éviter le développement de
formes graves » explique Christophe
Bauters.
« C’est la raison pour laquelle nous
cherchons des marqueurs biologiques qui nous permettraient,
par une simple prise de sang, de
sélectionner les patients à risque »
poursuit Florence Pinet. En 2010,
elle a mis en évidence un nouveau
marqueur biologique du remodelage du ventricule gauche,
consécutif à un premier infarctus :
la phosphorylation de la troponine T. Actuellement les chercheurs
essaient de trouver une combinaison de protéines associées à ce
marqueur afin de proposer un test
sous forme de dosage sanguin
et peut-être, à terme, de nouveaux
médicaments. n
Lecture
A chacun son vrai poids
Et si on tenait compte de l’IMC pour ce qu’il est : un indicateur. Chacune,
chacun est différent, chacun a son histoire, chacun a son poids. Il n’y a pas
de norme unique. En matière de poids, il n’est jamais trop tard pour bien faire
mais il n’y a pas non plus de recette standard. Et les régimes sont loin d’être
“ la ” solution. Ce livre, écrit le docteur Jean-Michel Lecerf, chef du service de
nutrition de l'Institut Pasteur de Lille, explique pourquoi. Pour autant, il ne s’agit
pas non plus de laisser filer les kilos sans rien faire ou en ignorant les risques pour
sa santé. Un livre à dévorer sans modération. n
a chacun son vrai poids, éditions odile Jacob, mars 2013. 17,90€ en librairie
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Signes de vie
n° 30 - Mai 2013
Conférences et visites
à l’Institut Pasteur de Lille
Vendredi 17 mai
2013, 17h00
Agir contre
l’insuffisance
cardiaque
On parle d’insuffisance cardiaque
lorsque le cœur n’est plus capable
de pomper suffisamment de sang
pour répondre aux besoins en
oxygène du corps. Les personnes
qui en sont atteintes s’essoufflent et
se fatiguent plus facilement. Cette
maladie grave survient généralement chez des individus dont la
santé est fragilisée depuis plusieurs
années par des troubles cardiaques
ou respiratoires, ou par de l’hypertension. Comment éviter la maladie,
vivre avec une insuffisance modérée, faire progresser la recherche ?
C’est à toutes ces questions que
répondront les médecins du CHRU de
Lille qui travaillent avec nos équipes.
Mardi 28 mai 2013,
17h00
Le nouveau visage
de la tuberculose
C’est à l’Institut Pasteur de Lille en
1921 qu’a été mis au point le
premier et toujours seul vaccin
actuellement disponible contre la
tuberculose, le BCG. Malgré le BCG
puis la découverte des antibiotiques, la tuberculose est aujourd'hui encore, avec le sida, l'une des
deux principales causes de décès
par infection dans le monde. Plus
inquiétante encore est la survenue
de souches résistantes aux médicaments. Il est donc très urgent de
développer de nouveaux vaccins,
de nouveaux antibiotiques et de
nouvelles méthodes de diagnostic.
Par le Dr Camille Locht.
5
Signes de vie
n° 30 - Mai 2013
Samedi 25 mai
2013, de 10h à 12h
Labos ouverts pour
la fête de l’Europe
Venez découvrir des laboratoires du
campus impliqués dans des projets
européens : maladies parasitaires,
maladies infectieuses, découvertes
des médicaments. A l’occasion de
la fête de l’Europe les chercheurs
vous ouvrent leur portes, une occasion rare et de découvrir l’envers
du décor, d’assister à des démonstrations et de rencontrer les
chercheurs.
Attention nombre de places
limitées, inscription uniquement
par téléphone au 03 20 87 77 91
Mardi 11 juin 2013,
17h00
Troubles du sommeil :
les solutions pour
en sortir
La bonne prise en charge des troubles du sommeil repose avant tout
sur le traitement de la cause du
trouble du sommeil (syndrome
d’apnée du sommeil, syndrome de
jambes sans repos, dépression,
anxiété….) et la correction des
mauvaises habitudes de sommeil.
Parfois, malgré le traitement de la
cause, l’insomnie peut persister.
Il faut alors recourir aux thérapies
cognitivo-comportementales. Par
le Dr Isabelle Poirot. n
Toutes ces manifestations sont
gratuites, inscription obligatoire
sur notre site internet :
pasteur-lille.fr ou par téléphone
au 03 20 87 77 91
Vaccination
Moins d’injections
en 2013
Bonne nouvelle pour ceux qui
n’aiment pas les piqûres : les recommandations du calendrier vaccinal 2013
proposent de réduire les injections :
• les injections vaccinales au 3e mois et à
16/18 ans sont supprimées,
• à partir de 25 ans, le rappel DiphtérieTétanos-Polio passe de 10 à 20 ans,
• il est désormais possible de coupler, dès
l’âge de 11 ans, la vaccination contre le
papillomavirus (HPV- contre le cancer du
col de l’utérus) à un autre vaccin (DTP ou
hépatite B).
Plus d’infos : www.sante.gouv.fr/calendriervaccinal-2013.html
Préparez vos
vacances avec
l’Institut Pasteur de Lille
Qu’il s’agisse du vaccin contre la
fièvre jaune, la méningite, la fièvre
typhoïde, la diphtérie, le tétanos,
la poliomyélite, la coqueluche, l’hépatite alimentaire, l’encéphalite japonaise, la grippe ou la leptospirose…
le Centre international de vaccination
de l’Institut Pasteur de Lille, agréé par
l'Organisation mondiale de la Santé,
réalise, sur rendez-vous, toutes les vaccinations conseillées ou obligatoires
avant de partir en voyage. Il propose
également des consultations médicales
pour les voyageurs (pré et postvoyages).
Sur rendez-vous lundi,
jeudi et vendredi
de 13h à 16h30,
mercredi de 9h30 à 13h
et de 14h à 17h30
Tél. 03 20 87 79 80
Ça bouge
dans l’assiette
Un déjeuner rapide
et équilibré,
une équation possible
Pour la première fois en 2013,
le marché des snacks, sandwich et fast-food dépasse
celui de la restauration traditionnelle. L'inscription du
repas gastronomique français
au patrimoine de l'Unesco n'y
change rien : la restauration
traditionnelle recule, en
France comme ailleurs. Il faut
dire qu’avec une pause
déjeuner amputée de plus des
2/3 en 20 ans, nos repas ont
bien dû s’adapter. Pour allier
rapidité et équilibre, suivons
les conseils de Béatrice Dalle,
diététicienne à l’Institut
Pasteur de Lille.
6
Signes de vie
n° 30 - Mai 2013
L
e temps moyen consacré à la
pause déjeuner par les
salariés français varie, selon
les enquêtes entre 22 et 33
minutes contre 1h30 en moyenne
il y a 20 ans. Une demi-heure c’est
peu mais mieux que la plupart de
nos voisins.
Une tendance lourde
11% des Français déclarent
toutefois déjeuner devant leur
poste de travail. Une pratique
répandue chez plus de 20% des
Belges et des nord-américains.
Signe d'une évolution progressive
des pratiques, de plus en plus de
Français déclarent aussi sauter les
repas pendant leurs journées de
travail : ils sont aujourd'hui 6%,
contre 4% seulement en 2007.
Bref, la situation française n’est pas
idyllique mais pas catastrophique
non plus et, avec quelques règles
de bon sens on peut réussir à allier
déjeuner rapide et équilibre.
Bento, version
moderne de la gamelle
46% des salariés n’ayant pas de
restaurant d’entreprise apportent
leur déjeuner au travail au moins
une fois par semaine, et parmi eux
ils sont 27% à l’apporter tous les
jours, ou presque. La moitié d’entre
eux l’ont systématiquement préparé eux même selon une étude
réalisée par Malakoff Médéric en
mai 2012.
Qu’on l’appelle bento à la
japonaise, lunchbox à l’anglaise,
gamelle à la française, le plat
préparé à l’avance chez soi fait un
retour en force en ces temps de
crise économique. Cette pression
sur le porte-monnaie n’a pas forcément des désavantages du
point de vue nutritionnel.
Comment choisir
un plat cuisiné ?
«Si on dispose d’un
endroit pour réchauffer sa “gamelle”,
l’idéal c’est encore de préparer une
part de plus quand on cuisine chez soi
le soir ou le week-end, explique
Béatrice Dalle. Si vous manquez de
temps, les plats préparés peuvent être
une alternative intéressante, à
condition de vérifier qu’ils ne sont ni
trop gras, ni trop sucrés, ni trop salés.
En évitant d’en manger tous les jours,
les pasta box ne sont pas à rejeter,
elles restent bien meilleure pour la
santé que le hamburger frite ou
l’américain merguez. »
Vitamines, féculents,
produit laitier…
le trio gagnant
Quand on n’a pas la possibilité de
chauffer, il reste les salades et les
sandwichs. « Si vous avez la possibilité de chauffer de l’eau, il peut
être intéressant de commencer son
repas par une soupe en sachet qui
permet de réchauffer l’hiver et de caler
un peu. »
Les salades c’est bien à condition de
ne pas abuser de l’assaisonnement
et d’y inclure des féculents : pâtes,
riz, haricots, mais ou pain car si
votre plat est trop léger, le risque
de se ruer vers le distributeur de
barres chocolatées dans l’aprèsmidi n’est pas à négliger. Et si vous
aimez le sucré, n’oubliez pas le petit
dessert, ne serait-ce qu’un fruit, qui
vous apportera cette note sucrée de
fin de repas que vous allez avoir
tendance aussi à rechercher dans
l’après-midi si vous vous êtes bridés.
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Signes de vie
n° 30 - Mai 2013
« Un repas
complet doit
comprendre des vitamines,
apportées par les fruits et/ou
légumes, qu’ils soient entiers, en
morceau, en soupe, voir en jus, des
féculents, des sucres lents pour éviter
les coups de pompes ou les fringales
et un produit laitier. Si vous avez pris
du fromage, inutile d’ajouter un
yaourt. Mais à côté d’une petite
salade, un yaourt nature n’apporte
que 50 calories tout en donnant du
volume au bol alimentaire et en
apportant du calcium. »
« Quand on travaille, l’équilibre
alimentaire idéal est souvent hors
d’atteinte mais on peut faire des
aménagements. D’abord l’équilibre
se joue sur la journée. On peut
compenser le matin ou le soir ce
qu’on n’a pu apporter le midi »
poursuit la diététicienne.
Faire une vraie pause
et varier les plaisirs
« Quand on mange vite, on n'a pas le
temps de se sentir rassasié. La
sensation de satiété n'intervient
qu'au bout d'un quart d'heure ou
vingt minutes. Et quand on mange
devant son ordinateur, c'est pire : on
ne fait même pas attention à ce
un rapide coup d’œil sur l’étiquette
permet d’évaluer les qualités nutritionnelles d’un plat.
• Teneur en lipides pour 100 g :
5 g à 7 g environ
• Quantité de protéines équivalente ou supérieure à la quantité de
lipides
• Teneur en sodium : 400 mg pour
100 g au maximum soit 1 g de sel
soit pour un plat de 300g : 3 g de sel.
(Il est recommandé de ne pas
dépasser 6 à 8 g de sel par jour).
qu'on avale. Résultat, on aura
tendance à grignoter dans l'aprèsmidi, même si on a pris soin de
manger des sucres lents. »
Enfin, pensez à varier les plaisir : le
sandwich jambon-beurre tous les
jours, ce n‘est pas terrible et c’est
lassant. Si vous aimez les sandwichs, variez les pains : complet,
aux céréales, polaire… Changez de
salades, émincez les légumes de
saison, variez les huiles, ajoutez
des herbes, des épices, soignez la
présentation… afin que, même
sans quitter le bureau, la pause
méridienne se transforme en
moment de détente et de plaisir.
En plus, prendre le temps d’une
vraie pause, c’est bon pour la
concentration… le temps ainsi
« perdu » est regagné en efficacité
le reste de la journée ! n
Comment se résume votre
pause-déjeuner ?
Je ne prends pas de pause, je déjeune
en travaillant
Sur le pouce, je ne prends que 15 mn
Je fais un break d’au moins 30 à 45 minutes
Généralement, je prends au moins une heure
Monde France
29%
11%
18%
34%
19%
15%
39%
35%
Baromètre Monster : les résultats présentés ci-dessus sont issus des 11 104 votes enregistrés entre le 2 et le 16 janvier
2012 sur les sites de Monster - en Europe, aux Etats-Unis, au Canada, et en Asie.
Dossier
Calmette :
ses valeurs guident
nos chercheurs
L’Institut Pasteur de Lille a été profondément marqué par la personnalité de son
premier directeur, Albert Calmette, découvreur du BCG. En juillet, on fêtera le
150e anniversaire de sa naissance et en octobre les 80 ans de son décès. De 1894 à 1926,
le docteur Calmette ne s’est pas contenté de diriger la fondation, il l’a modelé et a
profondément révolutionné, à l’image de son maitre Pasteur, le monde scientifique de
son époque.
L’Institut Pasteur de Lille serait-il devenu ce qu’il est aujourd’hui sans cette empreinte
initiale ? Peut-être pas. En tous cas, comme nous l’expliquera le Dr Jacques Richir,
administrateur délégué, si les techniques ont considérablement évolué depuis
120 ans, ce sont toujours les mêmes valeurs qui animent les chercheurs d’aujourd’hui.
Des valeurs et un souci d’allier prévention et recherche fondamentale au cœur du projet
de développement de l’Institut Pasteur de Lille à l’horizon 2020.
8
Signes de vie
n° 30 - Mai 2013
Albert Calmette
Des tropiques au Nord,
un destin hors normes
S
cientifique aux intuitions
géniales, Albert Calmette n’est
pourtant pas à l’origine de la
création de l’Institut Pasteur de
Lille. La paternité en revient à la
municipalité. A la fin du XIXe siècle
la diphtérie est la plus grande cause
de mortalité infantile. A Lille cette
maladie infectieuse respiratoire
est responsable du décès d’une
centaine d’enfants chaque année.
La mairie a toujours gardé un
contact privilégié avec Louis
Pasteur qui fut de 1854 à 1857 le
premier doyen de l’académie des
sciences. Depuis, ce dernier a
rejoint la capitale et fondé l’Institut
Pasteur à Paris en 1888. Alors
quand l’un de ses collaborateurs, le
Dr Emile Roux, met au point un
sérum antidiphtérique, la mairie
contacte Pasteur afin d’obtenir du
sérum. Mais l’institut parisien n’est
pas en mesure de fournir les quantités nécessaires, la production
restant artisanale. Pasteur propose
d’aider la ville à monter un laboratoire d’hygiène de préparation du
sérum antidiphtérique sur place.
Calmette
avant Lille
Si on lui avait dit quelques années
plus tôt qu’il passerait quinze ans
de sa vie à Lille, Albert Calmette
aurait souri, incrédule dans son uniforme de médecin de la Marine.
9
Signes de vie
n° 30 - Mai 2013
Enfant, il rêvait de voyages et sa vie
professionnelle exhaussa ses vœux.
Mer de Chine, Afrique, Saint-Pierre
et Miquelon puis création de l’Institut Pasteur de Saigon… le moins
que l’on puisse dire c’est que le
début de la carrière du Dr Calmette
s’est déroulé sous des cieux plus
tropicaux.
A Saigon, à la demande de Louis
Pasteur, il monte de toutes pièces
en 1891, un institut centré sur la
recherche, la prévention et le soin
contre la rage et de la variole. Il
réussit à préparer des quantités suffisantes de vaccins contre la variole
et contre la rage pour toute l’Indochine et même les pays voisins.
Mais il poursuit également des
recherches sur la dysenterie, les
venins de serpents, le paludisme et
les levures chinoises (fermentation
Les connaissances scientifiques en 1894
1815 Laennec invente le stéthoscope.
1854 naissance de la microbiologie, inventée à Lille par Louis Pasteur.
1865 Claude bernard, dans son Introduction à la médecine expérimentale, fixe
les règles de la d’une médecine basée sur l’observation et la vérification
d’hypothèses.
1879- Louis Pasteur met au point les premiers vaccins vétérinaires contre
1881 le choléra des poules puis le charbon du mouton.
1882 robert Koch isole le bacille de la tuberculose.
1885 Pasteur découvre le vaccin contre la rage.
1889 émile roux découvre la toxine diphtérique et met au point en 1894 le
sérum antidiphtérique.
Dossier (suite)
de l'opium et fermentation alcoolique du riz).
Atteint lui-même de dysenterie,
Calmette est contraint d’abandonner Saigon, à regret, en 1893. De
retour en France, le médecin des
troupes coloniales partage son
temps entre un poste administratif
au ministère et ses recherches à
l ’institut Pasteur qui ne dispose
pas, à cette époque, des moyens de
le salarier.
Quand Louis Pasteur lui propose de
prendre la direction de la fondation
qui portera son nom à Lille, le
moins que l’on puisse dire c’est qu’il
ne saute pas de joie. « Je ne sentais
aucun goût pour cet exil dans un
pays où je ne connaissais personne,
ni pour une fonction qui devait
entrainer l’abandon de la carrière
militaire et coloniale » écrit-il à
ses parents. Mais en bon soldat,
Calmette accepte la nouvelle proposition de son maitre.
Un institut Pasteur
à Lille
Le 23 novembre 1894, l’institut
Pasteur de Lille est né. S’il porte le
nom de Pasteur et ne renie pas sa
filiation scientifique, il est administrativement et économiquement,
totalement indépendant de l’institut parisien. Le 15 janvier 1895,
Albert Calmette s’installe dans
des locaux provisoires à la Halle
aux sucres. Il commence aussitôt
la production de sérum antidiphtérique dont il réalise lui-même les
premières injections au pavillon
de l’hôpital Saint Sauveur. En deux
ans, la mortalité par diphtérie est
divisée par 4 à Lille.
A Lille, Calmette affine la technique,
mise au point à Saigon sur le riz pour
transformer l’amidon en alcool de
façon plus efficace et moins coû-
10
Signes de vie
n° 30 - Mai 2013
teuse. Il travaille en relations étroite
avec la distillerie Colette à Seclin.
Colette fait breveter le procédé de
fermentation et verse à Calmette
250 000 francs pour sa participation.
Une somme que le directeur reverse
immédiatement à la fondation sous
forme de don.
Ce don contribuera à presque la
moitié du coût de construction
du bâtiment sur le boulevard Louis
XIV, le reste de l’investissement
nécessaire ayant été obtenu par
souscription publique à laquelle
ont participé la ville de Lille,
d’autres collectivités locales mais
aussi le syndicat des peigneurs de
laine de Roubaix, la chambre régionale des Houillères… ainsi que de
nombreux particuliers.
Louis Pasteur ne verra jamais l’institut lillois. Il est déjà très malade
quand il donne son accord pour la
création et il décède en septembre
1895, deux mois avant la pose de
la première pierre. En février 1898,
le nouveau bâtiment est opérationnel. Il sera officiellement inauguré
le 9 avril 1899.
Albert Calmette (à gauche)
et Camille Guérin prélèvent
le venin de serpent pour
préparer les sérums envoyés
dans le monde entier
Ancien dispensaire où
est installé actuellement le musée de
l’Institut Pasteur de Lille
Albert Calmette,
un bâtisseur
Albert Calmette n’est pas simplement un chercheur génial, c’est un
chef d’équipe et un administrateur
hors pair. Dès le départ il mêle
étroitement recherche fondamentale et prévention. Une prévention
qui passe par la vaccination mais
aussi l’hygiène et la qualité de l’environnement.
Côté vaccination, l’institut devient,
et est toujours aujourd’hui encore,
un centre de référence pour la
vaccination antirabique. A la vaccination contre la rage, s’ajoute
bientôt celle contre la variole, puis
le typhus. Calmette reprend rapidement la production de sérums
antivenimeux qu’il avait mis au
point à Saigon et dont la vente
outre-mer apporte des revenus
appréciables à la fondation.
Cours de bactériologie pour les
médecins, enseignements techniques pour les professionnels :
industriels, agriculteurs, brasseurs,
distillateurs et fabricants de sucre
de la région… rapidement Calmette
met en place une diffusion des
connaissances et des bonnes
pratiques.
A Saigon, le Dr Calmette s’était intéressé au paludisme et aux morsures
de serpent. Dans le nord de la
France, il va se préoccuper de la
tuberculose, sa « grande œuvre »,
Aidez les héritiers
de Calmette, faites un don
à l’Institut Pasteur de Lille
www.pasteur-lille.fr
de la pollution de l’eau qui rend
la population malade, et d’une
maladie parasitaire digestive des
mineurs, l’ankylostomiase.
Pour cette dernière, il met au point
un test de dépistage et fait implanter des dispensaires au pied des
mines. Concernant l’épuration des
eaux usées, il va voir en Angleterre
les méthodes d’épuration biologique mises au point et implante,
à la Madeleine en 1904, une station
d’épuration expérimentale qui fonctionnera parfaitement jusqu’à son
explosion sous les bombes pendant la première guerre.
La lutte contre la
tuberculose
Au début du XXe siècle, en France,
la tuberculose tue, chaque année,
plus de 220 personnes pour
100 000 habitants. Dans les grandes
villes comme Lille, la concentration
de population et le manque d’hygiène accentuent le phénomène.
Pour 200 000 habitants, la ville
enregistre le triste record de 600
morts par an et 6000 tuberculeux
indigents.
L’institut est installé au pied du
quartier ouvrier insalubre de SaintSauveur. Celui que Victor Hugo
évoquait dans son poème les Châtiments en 1853 par cette célèbre
phrase : « Caves de Lille ! On meurt
sous vos plafonds de pierre ! ». Albert
Calmette ne peut rester insensible
à la misère qui frappe à sa porte.
Dès 1899, avant même de travailler
sur la mise au point d’un vaccin, il
conçoit un plan de lutte contre la
tuberculose qui passe par des
mesures d’hygiène et de prévention dans les usines et à domicile.
Grâce à une souscription publique
organisée dans la presse locale,
11
Signes de vie
n° 30 - Mai 2013
Souches originales du BCG
(musée de l’Institut Pasteur de Lille)
il ouvre, le 1er février 1901, dans
un bâtiment attenant à l’institut (où
est aujourd’hui installé le musée
de la fondation) le 1er préventorium
français de prophylaxie de la tuberculose qui dispense soins, informations et conseil d’hygiène. En
1904, il fonde la Ligue du Nord
contre la Tuberculose.
Pendant ce temps, avec le vétérinaire Camille Guérin, il cherche à
cerner les mécanismes de l’infection par le bacille de la tuberculose.
En 1908, ils décident d’utiliser une
souche de tuberculose bovine
isolée par le vétérinaire Edmond
Nocard pour trouver un vaccin
humain car ils sont persuadés
qu’elle est, au moins en partie, responsable de contagions humaines.
Le principe de la vaccination mis au
point par Jenner pour la variole,
affiné par Pasteur contre la rage,
vise à inoculer un agent infectieux
“La passion
d’épauler”
un livre événement
pour l’année Calmette
Sortie prévue :
novembre 2013
En savoir plus : voir page 20
en très faible quantité afin de permettre à l’organisme de développer
des anticorps qui lutteront efficacement contre l’infection la prochaine
fois qu’elle se présentera.
Pendant 13 ans, inlassablement, toutes les trois semaines, dans son laboratoire de l’Institut Pasteur de Lille,
Camille Guérin va réensemencer un
bacille dans un milieu de culture
préparé à partir de pomme de terre,
de bile de vache et de glycérine.
Calmette et Guérin tentent les premières vaccinations bovines en 1912.
En 1915, les deux scientifiques cessent leurs recherches pour échapper
aux perquisitions allemandes.
Durant toute la première guerre
mondiale, Calmette restera à l’institut Pasteur de Lille et assurera les
soins aux blessés civils et militaires.
En représailles, le 11 janvier 1918,
Emilie Calmette est déportée avec
25 autres femmes de notables de
la métropole dans un camp en
Allemagne à Holzminden. Elle est
rapatriée fin juillet.
En 1919, Albert Calmette rejoint,
comme sous-directeur, l’institut
Pasteur à Paris, tout en continuant
à assumer, avec l’aide de Louis
Marmier, qui deviendra officiellement directeur en 1926, la direction
de la fondation lilloise.
Dossier (suite)
Mais c’est à Lille, avec Camille Guérin, qu’ils parviendront à mettre au
point, en 1921, le premier et toujours seul vaccin existant contre la
tuberculose : le BCG, le bacille
Calmette Guérin. La première vaccination humaine aura lieu en juillet
à Paris. En 1928, en France, 100 000
enfants, dont les propres petits
enfants d’Albert Calmette, sont
vaccinés avec le BCG.
La vaccination se développe à
partir de 1924. Calmette distribue
alors sa souche à de très nombreux
bactériologistes, qui la repiquent
de nouveau, donnant ainsi naissance à des centaines de souches
« filles » à travers le monde, issues
des souches originales encore visibles aujourd’hui au musée de
l’institut Pasteur de Lille.
En 1930, un drame éclate à Lübeck,
en Allemagne : sur 256 enfants
vaccinés, 71 décèdent et 230 sont
atteints de tuberculose pulmonaire.
Calmette et Guérin sont profondément affectés. Albert Calmette
dit souffrir de « tortures morales
dont personne ne peut imaginer
l’atrocité ». Le procès démontrera
finalement que le BCG n’est pas en
cause mais qu’il a été accidentellement contaminé par le laboratoire
qui a préparé les doses sur place
à Lübeck. La vaccination massive
des enfants est réintroduite dans
beaucoup de pays dès 1932. Mais
Calmette, qui ne s’est jamais vraiment remis du soupçon porté
sur son vaccin, meurt à Paris le
29 octobre 1933. n
Prévention et recherche
fondamentale encore et toujours
au cœur de nos préoccupations
Interwiew de Jacques Richir,
adjoint au maire de Lille,
administrateur délégué
et vice-président de
l’Institut Pasteur de Lille.
Quel est l’intérêt pour la ville
d’avoir un Institut Pasteur sur
son territoire ?
Tout d’abord il faut rappeler que
l’Institut Pasteur de Lille a été créé à
l’initiative de la municipalité de Lille,
avec l’aide de la population, sous
12
Signes de vie
n° 30 - Mai 2013
la forme d’une souscription, et des
collectivités départementales. C’est
une situation unique en France et
dont nous sommes très fiers.
Pour une grande métropole européenne comme Lille, la présence
dans la ville d’un laboratoire de
recherche de renommée internationale c’est un atout pour ce qu’on
appelle l’économie de la connaissance. Avoir un centre de recherche
de cette qualité en plein centreville, c’est aussi un facteur d’attractivité pour recruter les meilleurs
chercheurs internationaux.
De plus, notre campus de 1000 personnes profite au développement
économique local.
Qu’est que l’esprit pasteurien ?
Pasteur, c’est un nom mais c’est
surtout un état d’esprit, une façon
d’aborder la santé au sens large.
Comme Pasteur, comme Calmette,
nos chercheurs allient recherche
fondamentale, aujourd’hui au cœur
des cellules, et prévention. Ici on
ne travaille pas vraiment sur les
maladies mais plutôt sur les agents
qui les provoquent et dans le même
temps on cherche à faire bénéficier
la population des dernières découvertes. Par exemple sur les maladies cardio-vasculaires nos équipes
travaillent sur les mécanismes fondamentaux impliqués dans le
diabète, le syndrome métabolique,
l’insuffisance cardiaque ou encore
l’athérosclérose avec pour objectif
de mettre au point des tests de
dépistage, des vaccins et ou des
traitements. Et dans le même temps
nos services de nutrition et d’éducation pour la santé aident les
professionnels et le grand public
Les principales
découvertes
scientifiques
récentes
faites à l’Institut
Pasteur de Lille
1994 Découverte d’un marqueur
génétique pour le diagnostic de la
maladie d’Alzheimer
1996 Découverte d’un biomarqueur
de tumeurs du poumon, de l’estomac,
du foie et de leucémie
1999 Premiers essais du vaccin
Bilhvax, vaccin contre la bilharziose
2005 Procédé d’identification d’une
infection tuberculeuse latente
à mieux prévenir au quotidien ces
maladies.
Pasteur, c’est aussi un réseau, le
réseau international des instituts
Pasteur (RIIP) composé de 32 instituts à travers le monde. Les statuts
sont les plus divers. Certains ont été
créés à l’initiative des gouvernements. D’autres sont, comme nous,
des fondations privées reconnues
d’utilité publique. Le RIIP a signé, en
2012, un accord de collaboration
avec l’Organisation mondiale de
la santé, dans les domaines de la
réponse aux épidémies et de la
sécurité sanitaire mondiale et a
développé de nombreux projets
collaboratifs internationaux.
Vous travaillez à un prochain
de développement de l’institut
à horizon 2020 ; de quoi s’agit-il ?
Nous avons un projet très ambitieux afin de développer cet institut
qui doit rester au cœur des grandes
questions de santé de notre temps.
Nous avons déjà des équipes de
très grande qualité, deux laboratoires d’excellence : Distalz sur la
13
Signes de vie
n° 30 - Mai 2013
maladie d’Alzheimer et ParaFrap
sur les maladies parasitaires. Nous
sommes étroitement associés au
développement de deux autres
laboratoires EGID sur le diabète
et Oncolille sur le Cancer. Nous
voulons pouvoir rassembler ici
les meilleures équipes autour des
meilleures plates-formes de haute
technologie (bio-imagerie, laboratoires de haute sécurité, chimiothèque, génomique…).
Nous n’abandonnons pas nos
recherches historiques autour de
l’infection : ParaFrap et les partenariats que nous multiplions dans
ce domaine avec l’étranger (voir
encadré) en sont la preuve. Nous
travaillons également sur les allergies, l’asthme et les maladies pulmonaires et c’est un domaine qui
devrait prendre de plus en plus
d’importance car ce sont de vrais
problèmes de santé publique.
La santé publique sera encore plus
dans les années à venir au cœur de
notre projet. Depuis longtemps avec
notre centre de vaccination, nos
bilans de santé, notre service de
nutrition, nos travaux en matière
2006 Mise au point d’un vaccin nasal
contre la coqueluche inoculable dès la
naissance
2007 Découverte de 4 gènes de
prédisposition au diabète
2009 Mise au point d’un procédé
pour rendre les traitements
antibiotiques des tuberculoses
résistantes plus efficace
2010 Découverte d’un marqueur
biologique de l’insuffisance cardiaque
2011 Découverte de nouveaux
facteurs de susceptibilité à la maladie
d’Alzheimer
2012 Découverte de la mutation
d’un récepteur qui favorise l’obésité
Identification
de nouveaux
déterminants
génétiques de
la maladie
d’Alzheimer et
du diabète
2013
Identification de
gènes impliqués
dans la persistance
de la tuberculose
Dossier (suite)
Une visibilité internationale
Les équipes de l’Institut Pasteur de Lille collaborent avec des universités, des laboratoires, des entreprises ou des associations répartis dans plus de 53 pays différents. Plus
de la moitié de ces pays sont situés hors des frontières européennes : en Afrique, en
Asie, en Amérique ou encore Australie. La fondation accueille de nombreux étrangers :
37% des directeurs de recherche du campus sont des citoyens étrangers. 19% des stagiaires postdoctoraux et 33% des doctorants travaillant à l’Institut viennent de l'étranger.
Pays dont des institutions et/ou des sociétés ont développé un partenariat actif
avec l’Institut Pasteur de Lille
d’épidémiologie, la prévention et
l’éducation à la santé sont au centre
de nos préoccupations mais nous
allons développer plus de recherche
dans ce domaine, en partenariat
avec la faculté de médecine de Lille.
Avec notre chimiothèque, la plus
grande collection de produits
chimiques destinée à la recherche
académique de médicaments en
Europe, nous voulons également
14
Signes de vie
n° 30 - Mai 2013
booster la découverte de médicaments pour les chercheurs du campus mais bien au-delà. Enfin l’Institut
Pasteur de Lille est et doit rester un
pilier en matière de neurosciences
autour des maladies dégénératives
et des maladies vasculaires cérébrales.
Aujourd’hui comme hier, prévention et recherche fondamentale
restent au cœur de nos préoccupa-
tions. Toutes les équipes sont là
mais nous avons besoin de réaménager et reconstruire en partie
notre campus pour optimiser
leur travail, multiplier les synergies
et accueillir les chercheurs de
demain. n
Le centre de recherche
du XXIe siècle
Prenez part
à ce projet,
faites un don à
l’Institut Pasteur
de Lille
www.pasteur-lille.fr
L’Institut Pasteur de Lille fait rayonner le nord sur la scène scientifique internationale. Fidèle à Calmette
et Pasteur, nous considérons qu’être en bonne santé, ce n’est pas uniquement être bien soigné. Notre
rêve, c’est que chacun d’entre nous puisse vieillir en bonne santé. En effet, à quoi cela sert-il de vivre
les dernières années de sa vie dans la souffrance ?
Pour atteindre cet objectif, nous devons nous
munir d’un outil à la hauteur de nos ambitions
et créer avec vous l’un des plus grands centres
de recherche européens, un centre qui travaille
à la fois sur l’identification des facteurs des
maladies, et également sur les facteurs permettant de repousser et d’éviter les maladies.
Telle est l’ambition de « Pasteur 2020 », un projet
régional à résonance internationale auquel
vous pouvez participer car :
4 il permettra de trouver les solutions de
demain, pour la santé de chacun,
4 il affirmera le rayonnement de la Région, et
la fierté d’entendre parler des réussites
nordistes,
4 il profitera au développement économique
local en stimulant notre campus international
de 1 000 personnes,
Futurs laboratoires du Docteur
Eric Viscogliosi et de son équipe
Sujet de recherches : les infections nosocomiales
4 il vous fait bénéficier de déductions fiscales :
66% du montant de votre don dans le cadre
de l’impôt sur le revenu, 75% dans le cadre
de l’ISF.
Votre prochain don servira aux équipes qui
travaillent sur les maladies inflammatoires chroniques, celles qui sont liées à un dysfonctionnement de notre système immunitaire. Vous
connaissez sûrement une personne touchée
parmi vos proches : Asthme, maladie de Crohn,
BPCO… Toutes ces maladies ont leurs origines
dans notre patrimoine génétique, mais quels
sont les déclencheurs ? C’est ce que la
fondation cherche à identifier pour trouver des
solutions. C’est la première étape de notre
projet Pasteur 2020.
Pour réussir, les chercheurs ont besoin de vous :
votre soutien renforce leur devoir de réussite.
Faites un don sur www.pasteur-lille.fr
Futurs laboratoires du Docteur
Mathias Chamaillard et de son équipe
Sujet de recherches :
Futurs laboratoires du Docteur
la maladie de Crohn
Lionel Poulin et de son équipe
Sujet de recherches : les cellules
dendritiques
Futurs laboratoires du Docteur
Anne Tsicopoulos et de son équipe
Sujet de recherches : l’asthme
Salle de culture cellulaire
Futurs laboratoires du Professeur
Yves Lemoine et de son équipe.
Plateforme technologique de
transcriptomique et génomique
appliquée
15
Signes de vie
n° 30 - Mai 2013
Bureaux pour les
futurs chercheurs
Futurs laboratoires du Docteur
François Trottein et de son équipe
Sujet de recherches : immunité innée
Itinéraire
d’un chercheur
Priscille Brodin,
Pour soutenir la
recherche médicale,
faites un don à
l’Institut Pasteur
de Lille
www.pasteur-lille.fr
la passion chevillée au corps
A bientôt 40 ans, elle est considérée comme une des jeunes chercheuses françaises les plus
prometteuses dans le domaine de la tuberculose. Bourreau de travail, elle a choisi de mener ses
recherches à 150 kilomètres de sa famille parce que c’est ici, à l’Institut Pasteur de Lille, berceau
du BCG que la recherche contre la tuberculose est l’une des plus avancée.
P
riscille prévient d’emblée, la
recherche ce n’est pas un
métier c’est une passion.
Une passion qui a peut-être des
origines génétiques : un grandoncle anthropologue et directeur
du musée de l’homme, une famille
où la médecine se transmet de
génération en génération. Pourtant
Priscille choisit la chimie. Sa passion
est née aux Etats-Unis, alors que la
jeune française y passait une année
scolaire à l’âge de 15 ans. Le mari
d’une de ses profs lui a ouvert son
laboratoire de recherche où elle
venait régulièrement participer à
« la cuisine » le week-end.
16
Signes de vie
n° 30 - Mai 2013
Diplôme de l’école nationale supérieure de chimie de Montpellier en
poche, Priscille ne s’oriente pas vers
l’industrie mais la santé humaine.
Elle rejoint l’Institut Gustave Roussy
à Paris où elle prépare une thèse sur
un inhibiteur de l’intégrase, une des
enzymes du VIH. La chimiste plonge
avec délice dans la pharmacologie
et ne va plus « lâcher l’affaire ».
Priscille abandonne sans transition
le VIH pour travailler sur le bacille
de la tuberculose, à travers le
prisme de la génomique comparative, à l’Institut Pasteur à Paris à
partir de 2001. « En comparant le
génome d’une bactérie virulente, à
celui d’une bactérie non virulente, on
est tombé sur un appareil de sécrétion d’antigènes qui permet de faire
sortir les protéines de la bactérie.
Cette “ bidouille génétique ” m’a fait
connaitre dans le monde scientifique
et m’a permis d’intégrer l’Institut
national de la santé et de la
recherche médicale (INSERM). Finalement on a testé si l’expression de
cet appareil chez le BCG pouvait
améliorer son efficacité vaccinale,
comme l’avaient fait Calmette et
Guérin mais avec des moyens d’investigation plus modernes. »
« En 2006, j’étais en mission à
Séoul et le directeur de l’INSERM de
l’époque, Christian Bréchot, m’a
proposé d’y créer une jeune équipe. »
Une occasion sur laquelle Priscille
a sauté sans hésiter, d’autant
qu’une proposition identique a
été faite à celui qui allait devenir
son mari. « C’était formidable, l’institut n’avait que deux ans d’existence,
il y avait encore plein de choses
à construire. Nous étions 150 personnes, au total réparties dans une
quinzaine de groupes. On m’a donné
les moyens de tout monter et de
faire fonctionner un groupe pendant
5 ans. »
Chef d’équipe
à 33 ans
Résistant au machisme solidement
ancré dans la société coréenne, « il
fallait parfois que les propositions
soient faites par mon mari pour
qu’elles aient une chance d’aboutir »,
Priscille s’est investie à 200% pour
étudier l’action du bacille de la
tuberculose à l’intérieur des cellules,
et a mis au point une méthode originale d’imagerie : un microscope
3
1/ Agrégat de bacilles tuberculeux (en vert) dans un macrophage dont le noyau est marqué en bleu. 2/ Quelques heures après infection le
macrophage se rentre en mitose et l’on voie les chromosomes en métaphase (bleu), le bacille restant quiescent dans la cellule qui exprime un
protéine de fluorescence rouge. 3/ Vingt quatre heures plus tard le bacille est toujours là vivant au sein d’une cellule géante multi-nucléée
automatisé doublé d’un logiciel
d’analyse d’image qui permet
d’étudier rapidement l’interaction
hôte-pathogène sur des milliers
d’échantillons.
Souhaitant poursuivre ses recherches en Europe, Priscille a été
séduite par l’Institut Pasteur de Lille
qui possède une des plus grosses
unités de recherche sur la tuberculose de France et la gentillesse
légendaire des gens du nord. Elle a
posé ses valises sur notre campus
en octobre 2010 pour développer à
Lille l’outil mis au point à Séoul,
le seul du genre actuellement en
France en laboratoire de haute
sécurité.
Le bacille de la tuberculose ne
circule pas dans le sang mais on le
retrouve dans les poumons, dans
les cavités, les ganglions, les cellules
qui stockent la graisse et même et
surtout dans les macrophages, ces
cellules qui sont normalement
chargées de nettoyer notre organisme des cellules lésées des
particules étrangères ou des bactéries. « Aujourd’hui on ne sait pas
quels sont les gènes du bacille qui
sont importants, ni quels sont les
gènes du macrophage qui lui
permettent de se défendre. Nous
cherchons à aider le macrophage
à se débarrasser du bacille. »
Pour mieux comprendre comment
le bacille agit sur le macrophage,
Priscille et ses collaborateurs les
observent pendant plusieurs jours
17
Signes de vie
n° 30 - Mai 2013
d’affilée. « On regarde ce qui se passe
cellule par cellule. On peut ainsi
observer quels gènes du bacille interviennent et à quel moment précis ».
Elle travaille aussi en collaboration
avec d’autres chercheurs du campus : les pharmacologues Benoit
Deprez et Nicolas Willand, sur la
recherche de nouvelles molécules
de soin, le biologiste Alain Baulard
pour rendre les antibiotiques plus
efficaces ou encore l’agronome
Philip Supply qui étudie le génome
de la tuberculose.
Son équipe, composée de jeunes
chercheurs français mais aussi
d’une Italienne, d’une Coréenne et
d’une Brésilienne, est impliquée
dans un consortium européen
MM4TB-More Medicines for Tuberculosis- regroupant 25 partenaires
qui se retrouveront à Lille cet été
pour parler de leurs avancées communes. Priscille n’a pas peur de dire
qu’elle a une politique de recrutement élitiste : « en recherche c’est
comme aux jeux olympiques, pour
réussir il fait être dans les premiers.
L’important c’est de faire de la
recherche de qualité qui puisse avoir
un intérêt pour la population car il
ne fait jamais oublier que nous avons
le privilège de pouvoir travailler grâce
à l’argent que nous donne le public.
Si d’autres équipes trouvent avant
nous les remèdes que nous cherchons
tous, je n’aurais pas d’état d’âme à
travailler sur une autre pathologie
même si je consacre à la tuberculose
toutes mes journées et beaucoup de
mes soirées depuis plus de 12 ans. » n
La tuberculose, fléau mondial
En 2011 à travers le monde, 8,7 millions de personnes ont développé la
tuberculose et 1,4 million en sont mortes.
Plus de 95% des décès par tuberculose se produisent dans les pays à
revenu faible et intermédiaire, et la maladie est l’une des trois
principales causes de décès chez les femmes âgées de 15 à 44 ans.
La tuberculose est une cause majeure de décès chez les personnes
vivant avec le VIH et est responsable d’un quart de tous les décès.
Si le taux de mortalité par tuberculose a chuté de 41% entre 1990 et
2010, l’apparition d’une tuberculose multirésistante aux antibiotiques
classiques (630 000 cas en 2011) est jugée comme très préoccupante,
elle est classée, par l’Organisation mondiale de la Santé, parmi les
maladies émergentes, au même titre que le SRAS ou la grippe H1N1.
Source : Organisation mondiale de la Santé
Kid campus
Peau et muqueuse,
première ligne de défense
de l’organisme
Notre organisme se défend
des agressions extérieures, en
surface par la peau et en
interne par les muqueuses :
les membranes qui tapissent
les cavités naturelles du corps
en contact avec le milieu extérieur, de la bouche à l'anus en
passant par l'appareil respiratoire et les zones génitales.
Des cellules en rang serré, des
substances qui piègent particules et bactéries, tout est
organisé pour empêcher les
micros organismes de passer.
Revue de détail de cette
armée de défense.
En rang serré
Les cellules épithéliales, celles qui
recouvrent la peau et les muqueuses, ont la particularité d’être
assemblées en rangs très serrés,
de façon à rendre très difficile l’intrusion des particules étrangères,
microbes, virus et bien d’autres.
Bouclier géant
La peau est le plus grand organe du
corps, elle représente 16 % de notre
poids total. Composée de plusieurs
couches de tissus, elle forme une
18
Signes de vie
n° 30 - Mai 2013
barrière de protection de l’organisme contre le milieu extérieur.
La première couche de la peau, l’épiderme est composé de trois types
de cellules :
• les kératinocytes, remplis de kératine (protéine entrant également
dans la composition des cheveux
et des ongles) et de lipides,
• les mélanocytes, qui produisent la
mélanine responsable de la pigmentation de la peau,
• les cellules de Langerhans, qui peuvent ingérer et détruire des particules étrangères et de micro-organismes ayant pénétré dans la peau.
De plus, la surface de la peau est
recouverte par une émulsion d’eau
et de graisse qui forme un film
hydrolipidique. Sa principale fonction est de former une barrière de
protection vis-à-vis des bactéries
et champignons. Il participe également à la souplesse de la peau.
Ainsi protégée, la peau est normalement imperméable à la plupart
des agents infectieux. Le risque
d'infection survient quand cette
barrière est lésée : plaie, piqûre,
morsure, brûlure…
concerné, le passage des spermatozoïdes. Pendant la période d'infécondité, la glaire cervicale obstrue
le col de l'utérus et inversement, en
période de fécondité, elle devient
perméable aux spermatozoïdes.
La muqueuse,
cible privilégiée
Sauf lésion particulière, les infections auront beaucoup de mal à
pénétrer par la peau, c’est la raison
pour laquelle elles vont privilégier
les cavités internes : les muqueuses.
Et quand on évoque l’importance
de bien se laver les mains pour
éviter la propagation des grippes et
autres gastro-entérites c’est pour
éviter aux virus de pénétrer dans
l’organisme par la bouche ou le nez
quand on rapproche nos mains de
ces orifices.
Humide et collante
La muqueuse est humide pour prévenir l’assèchement des tissus. C’est
également un lieu de passage, une
sorte de tapis roulant muni de
nombreux cils qui vont pousser les
corps étrangers vers la sortie. La
plupart des muqueuses sécrètent
une substance visqueuse, appelée
mucus aux fonctions différente
selon les cavités concernées.
A chaque tissu
son mucus
Le mucus nasal, abondant et
liquide lors des rhumes ou desséché sous forme de «crottes de nez»,
et le mucus de la bouche entraînent
avec eux poussières et microbes
soit directement vers la sortie (nez
et bouche), soit vers la gorge.
Le mucus et les détritus sont alors
19
Signes de vie
n° 30 - Mai 2013
avalés et détruits dans l'estomac.
La muqueuse nasale sécrète en
moyenne un litre de mucus nasal
par jour évacué dans l’estomac.
Le mucus produit dans les poumons contribue, lui aussi, à protéger le système respiratoire en
exportant nombre des particules
étrangères qui ont réussi à s’introduire par le nez ou la bouche à
chaque inspiration.
Dans l’œsophage le mucus facilite
le transit des aliments tandis que le
mucus gastrique protège les parois
de l’estomac de l’attaque des sucs
gastriques lors de la digestion des
aliments. D’ailleurs quand cette
dernière muqueuse est altérée on
peut ressentir des « brûlures d’estomac ».
La muqueuse du colon génère en
permanence une couche de mucus
jouant à la fois un rôle de protection et de lubrification du transit
intestinal. Les maladies inflammatoires de l’intestin sont liées à
une altération en quantité et/ou
en qualité de ce mucus
Les organes sexuels ont eux aussi
leur mucus. Chez l’homme le
sperme est composé de mucus et
de spermatozoïdes. Chez la femme,
le mucus du vagin appelé glaire
cervicale, est une sécrétion du col
de l'utérus qui subit des transformations tout au cours du cycle menstruel. Son premier rôle est de
faire barrage aux agressions bactériennes d'origine vaginale qui
pourraient contaminer l'utérus. Son
deuxième rôle est de favoriser ou
de freiner, selon la période du cycle
En deuxième ligne,
macrophages
et globules blancs
Composée de la peau et des muqueuses, la première ligne de défense n’est pas efficace à 100%,
sinon nous ne serions jamais malades. Si un agent infectieux réussit
à s’introduire, alors c’est le système
immunitaire à l’intérieur du corps
macrophages et globules blancs
(voir Signes de n° 19, mars 2011),
qui prend le relais. n
le saviez-vous ?
Le mucus produit par les muqueuses nasales est en principe un fluide clair et visqueux. s’il apparait un peu gris quand
vous vous mouchez, c’est que la muqueuse a bien joué son rôle de protection
et a piégé les poussières. quant à la couleur vert fluo caractéristique de la grippe,
elle est liée à la présence dans le mucus
de cellules immunitaires appelées neutrophiles. Ce sont les premières à agir en
cas d’infection bactérienne dans les voies
nasales. Leur travail nécessite l’assistance
d’enzymes qui contiennent du fer…
D’où cette couleur !
SORTIE
NOVEMBRE
2013
INSTITUT PASTEUR DE LILLE
90
150 ANS D’UNE GRANDE HISTOIRE AU SERVICE DES HOMMES
• photos d’épaule
• récits de
générosité
• témoignages
Bénéfices reversés
au profit de la recherche
menée à l’Institut
Pasteur de Lille
“La passion
d’épauler”
un livre événement
pour l’année Calmette
Retrouvez toute la vie d’Albert Calmette, mais aussi les
témoignages de 90 acteurs du monde sportif, culturel,
économique et scientifique régional qui ont accepté de
mettre en avant leur épaule, lieu d’injection des vaccins, sous
le regard sensible du photographe Sam Bellet.
Plus que leurs épaules, comme autant de clins d’œil à l’histoire
de la vaccination, de Calmette, du BCG et de notre fondation,
ces 70 personnalités y dévoileront ce qui les rapproche des valeurs
et de l’engagement du personnage hors du commun qu’était Albert
Calmette.
Pour participer à
cette aventure, vous
pouvez commander
le livre en
souscription
www.pasteur-lille.fr/calmette