Anthony BROWNE Référence du livre : Anthony BROWNE

Transcription

Anthony BROWNE Référence du livre : Anthony BROWNE
Anthony BROWNE
Référence du livre : Anthony BROWNE , Christian Bruel, Editions Etre
Des pistes pour travailler sur des albums.
I-
QUI EST-IL ?
Auteur illustrateur anglais
Anthony Edward Tudor BROWNE est né en Angleterre le 11 septembre 1946 à
Sheffield. Il a un frère Mickaël, son aîné de 2 ans. Son père a été boxeur
professionnel, professeur de dessin ; batteur dans un orchestre de jazz. Militaire,
Jack BROWNE a été marqué par la 2 ième guerre mondiale.
Jack et Doris tiendront un pub appartenant aux grand- parents. Tout petit Anthony
invente un héros nommé Big Dump Tackle, sorte de superman. Il lui arrive de
grimper sur une table pour raconter les aventures de son héros aux habitués du
pub, son premier public.
Son père et Mickaêl ont des talents de dessinateur. Lui-même s’essaie au dessin. Il
aime dessiner et écrire des poèmes. Il pratique aussi le rugby, le football, la boxe, la
lutte encouragé par son père. La pratique des sports collectifs a occupé une place
importante dans sa vie. Les performances de son frère qui dessine mieux et le bat en
sport ne seront pas pour rien dans la naissance du personnage Marcel.
Il fait des études dans une école d’art. Pendant ses études son père meurt d’une
crise cardiaque. Il a17 ans et cette épreuve le marquera durablement car les rapports
avec celui-ci étaient riches et il se sentait proche de lui. Diplômé, il quitte Leeds pour
Londres. Il devient illustrateur médical pour un temps. Puis, travaillera dans une
agence de pub.
En 1971, il crée des cartes de vœux et d’anniversaire. Il crée ainsi des gorilles, des
ours, des chats. Nombre de personnages qui peupleront ses livres, comme Petit
Ours et le gorille qui sont nés sur ces greeting cards.
1976-1ier album : through the magic mirror
1980- il épouse Jane, violoncelliste, enseignant le violon et le piano. Elle est l’auteur
de 3 albums publiés en France. De cette union deux enfants naissent :Joseph en
1982 et Ellen en 1984.
Les Browne vivent dans le Kent, sud est de l’Angleterre.
II-
SON ŒUVRE
« Quand je repense à ma carrière d’auteur illustrateur, je me rends compte que la
grande majorité de mes livres ne traitent pas, comme certains semblent le croire, de
gorilles ou de chimpanzés : ils parlent d’émotions et d’enfants solitaires. »
Il écrit des séries et des œuvres autonomes ce qui n’interdit pas de leur trouver des
airs de familles thématiques et formels.
1-MARCEL
6 albums dont Marcel est le héros.
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Marcel la mauviette, Marcel le champion, Marcel et Hugo, Marcel le magicien, Marcel
le rêveur, les tableaux de Marcel.
Le mauviette et le magicien sont des albums complexes et ambigus qui suscitent des
lectures interprétatives.
2-Petit Ours
4 albums : un conte de Petit Ours
le livre de Petit Ours
Oursons et les chasseurs
Bear goes to town
C’est un ourson blanc qui possède un crayon magique.
3-Le chimpanzé
J’aime les livres et Ce que j’aime lire
4- Des albums variés
5-Une promenade au parc et une Histoire à quatre voix.
2 albums dont la continuité est manifeste et revendiqué par l’auteur.
En 1998 paraît : Une histoire à quatre voix
Il reprend le thème de la promenade au parc publiée 20 ans plus tôt. Les
personnages sont transformés en gorilles. On observe les mêmes personnages, les
mêmes bancs dont les pieds s’achèvent en chaussures.
6-Des adaptations
Hansel et Gretel
King Kong
III- SES THEMES
1- La planète des mâles
La question des rapports de force entre dominés et dominants sont des
préoccupations anciennes de l’auteur. Marcel est contraint d’affronter les gorilles
dans la rue. Marcel est un chimpanzé au milieu des gorilles. C’est la porte ouverte à
toutes les interprétations.
2- Les chimpanzés
Ils sont plus des signes que des singes dans l’esprit de Browne. Ils représentent
l’enfance. Ils sont dépendants. Il sont confrontés à l’oppression des gorilles.
3- Marcel le vulnérable
« Il m’a longtemps semblé que je vivais dans l’ombre de mon frère, Michael, qui a
presque deux ans de plus que moi. Il était plus grand, plus rapide, plus fort, et je
trouvais, à l’époque de notre enfance, qu’il dessinait mieux que moi. J’avais
l’impression que je ne serais jamais aussi doué que lui. Jamais. Je lui dois très
certainement la naissance de mon personnage le plus célèbre, Marcel, un
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personnage qui vit dans un monde de gorilles, tous plus grands et plus puissants que
lui. »
a) Son aspect
En 1984 paraît : Willy the wimp traduit par Marcel la mauviette.
Il a une grosse tête de chimpanzé ingénu , un regard inquiet, uns morphologie
enfantine et un dos voûté.
b) Sa tenue vestimentaire
Une tenue vestimentaire de premier de classe genre années 50 : cravate bleue à
pois blancs, gilet jacquard, pantalon à rayures trop court, chaussettes multicolores
assorties, souliers cirés, lacets parfaitement noués. Il n’est pas à la mode. Son gilet a
des rayures horizontales et son pantalon des rayures verticales.
Or, la rayure est un signe de marginalité. Etoffe du diable au Moyen Age ; marque
des esclaves, des juifs, des hérétiques, des bouffons, jongleurs, félons . Le tissu rayé
distingue les domestiques, les matelots, la paysannerie ; les bagnards, les déportés,
enfin les enfants. Mais aussi la révolution, la plage, certains sports plus récemment.
En conclusion, sa tenue n’est pas associé à la neutralité et à la discrétion.
c) Son caractère
Le tendre Marcel est un souffre douleur. Mais il résiste à sa façon. Il est solitaire ; il a
l’âge de chaque lecteur. En anglais Willy peut également signifier zizi. « Zizi la
mauviette » aurait pu être le titre. Marcel choisi pour l’édition française n’a pas le
sens latent de Willy. Mais en argot, Marcel est « l’ami de cœur » tendant à remplacer
Jules en ce sens. Il désigne aussi un maillot de corps associé au monde du travail,
puis un refus des conformismes. Le prénom de Marcel ; porté le plus souvent par des
personnes d’un certain âge, souligne le côté légèrement décalé du personnage. Il a
un prénom de vieux et s’habille comme un vieux. On peut facilement imaginer une
mère très normative, peu sensible aux modes, qui veille. Vulnérable, il combat
diverses formes d’oppressions. Anthony Browne raconte son identification immédiate
à Willy/Marcel. Il affirme avoir rencontré, depuis, d’innombrables Marcel de part le
monde.
« La vulnérabilité, notre condition essentielle, notre trésor majeur, bien que nous
fassions tout pour tenter de ne pas l’accepter. »
Situation difficile cependant, Mimi, s’écarte ostensiblement de Marcel au cinéma,
quand il pleure comme elle, au milieu d’un par terre de gorilles hilares.
4- Les gorilles
Il existe un écart important entre les gorilles vivants défendus par Anthony Browne et
ceux qu’il anime dans ses livres. Les gorilles sont associés aux deux seuls
franchissements de murs que l’on a repéré dans son œuvre.
Anna et le gorille, escalade du mur d’enceinte du zoo.
Dans « tout change » Joseph se hisse sur le mur du jardin.
On imagine toute la symbolique autour du franchissement du mur.
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Les gorilles browniens sont généralement des mâles, des adultes, des grands. Ils
sont bourrus, antipathiques et parfois menaçants.
5- Solitude et délaissement affectif
Les personnages de Browne sont des solitaires. Ourson l’est fondamentalement et
ne semble pas en souffrir. « Marcel et Hugo » commence par ces mots : « Marcel se
sentait bien seul. »
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