Ministère d`Etat, Ministère de l`Emploi, des Affaires Sociales et de la

Transcription

Ministère d`Etat, Ministère de l`Emploi, des Affaires Sociales et de la
Ministère d’Etat, Ministère de l’Emploi, des
Affaires Sociales et de la Solidarité
-----------------------------
REPUBLIQUE DE COTE D’IVOIRE
-------------------------Union-Discipline-travail
gepe
Agence d’Études et de
Promotion de l’Emploi
Promotion de l’Emploi
Observatoire de l’Emploi, des Métiers
et de la Formation
--------------------------------
RAPPORTS SUR L’EMPLOI ET LA FORMATION EN 2011
DOCUMENT DE SYNTHESE
août 2012
Introduction
L’Agence d’Etudes et de Promotion de l’Emploi (AGEPE) assure les missions d’observatoire et de
promotion de l’emploi à travers ses deux directions centrales.
La Direction de l’Observatoire de l’emploi, des métiers et de la formation a pour mission de fournir des
informations statistiques sur l’emploi, les métiers et la formation afin d’aider les acteurs du marché du
travail, notamment les pouvoirs publics, à la prise de décision. Pour ce faire, l’Observatoire doit mettre
en place un dispositif permanent de collecte d’informations sur la situation et l’évolution du marché du
travail.
Ainsi, au cours de l’année 2011, une collecte importante de données a été réalisée auprès des sources
de données sur l’emploi, les métiers et la formation. Cette collecte a été fructueuse grâce au
renforcement des relations entre l’AGEPE et les partenaires du système d’information sur le marché du
travail en Côte d’Ivoire. Ce renforcement s’est opéré notamment lors du séminaire de renforcement des
capacités des personnels des structures membres du système d’information sur le marché du travail en
Côte d’Ivoire tenu du 26 au 30 septembre 2011.
Sur la base des données issues de cette collecte, l’AGEPE a décidé de produire un rapport sur l’emploi
et la formation qui constitue une présentation des données disponibles sur ces questions avec quelques
analyses à l’appui.
Ce rapport est composé de trois parties indépendantes. La première analyse l’emploi dans le secteur
moderne à partir des données de la Direction de l’informatique du Ministère de la Fonction Publique et
de la Réforme Administrative et celles de la Caisse Nationale de Prévoyance Sociale (CNPS). La
deuxième porte sur les mouvements du marché du travail. Il s’agit plus précisément des recrutements et
des licenciements. Les données pour réaliser cette partie proviennent de la Direction de la Promotion
de l’Emploi de l’AGEPE, de la Direction de la Formation et des Concours du Ministère de la Fonction
Publique et de la Réforme Administrative et de la Direction Générale du Travail du Ministère d’Etat,
Ministère de l’Emploi, des Affaires Sociales et de la Solidarité. La troisième partie porte sur le système
éducation-formation. Les données pour la réaliser sont issues des directions statistiques des différents
ministères en charge de l’éducation-formation.
I- L’emploi dans le secteur moderne
L’objectif de cette étude est de présenter l’effectif du secteur moderne et sa structure selon les
caractéristiques sociodémographiques en fonction des données disponibles.
L’on peut en retenir succinctement les points suivants :
Le nombre total d’emplois dans l’Administration publique est de 125 935 en octobre 2011 ;
L’effectif total des travailleurs enregistrés à la CNPS est de 530 826 en janvier 2012 ;
Les femmes occupent d’une part, la part la plus faible des emplois (29,2%) et d’autre part, les emplois
les moins qualifiés de l’administration (grades B1, B2 et D2) ;
L’on observe une part plus importante de fonctionnaires de catégorie B3 dans l’effectif global,
davantage dans l’effectif féminin;
Une part importante des fonctionnaires sont encore célibataires et cela s’observe beaucoup plus chez
les hommes ;
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Une part plus importante des emplois de l’éducation et de la formation dans l’administration aussi bien
chez les hommes que chez les femmes. Toutefois, l’ordre d’importance des groupes d’emplois varie
selon le sexe ;
L’on note une part plus importante d’enseignants parmi les fonctionnaires, en particulier
d’instituteur/institutrice, aussi bien chez les hommes que chez les femmes. Toutefois, l’ordre
d’importance des emplois varie selon le sexe ;
La répartition de l’effectif selon l’emploi est différenciée selon le sexe et montre une part plus
importante d’enseignants parmi les fonctionnaires ;
Une part plus importante de fonctionnaires ont un âge compris entre 36 et 50 ans, aussi bien chez les
hommes que chez les femmes ;
Une part importante (38,5%) des fonctionnaires âgés de plus de 50 ans est de la catégorie B3 (38,5%)
et la majorité d’entre eux (70,9%) sera à la retraite dans environ 7 ans, ce qui augure de bonnes
perspectives d’emploi pour les jeunes ;
Une part plus importante des fonctionnaires travaille au ministère de l’éducation nationale (53,6%) ;
Malgré la crise, l’Etat a continué de recruter et l’effectif a connu une évolution fluctuante avec un pic en
2007 et un creux en 2011, différenciée selon le grade et selon l’emploi ;
Le Ministère de l’éducation nationale est la première structure d’accueil sur la période, suivi du
Ministère de la santé ;
De 458 718 salariés déclarés en janvier 2006, l’effectif des travailleurs du privé est passé à 530 826 en
janvier 2012 soit un taux d’accroissement de 16% en six (6) ans ; ce qui veut dire qu’en moyenne, 12
018 emplois ont été créés dans ce secteur chaque année.
Au terme de cette analyse succincte des emplois du secteur moderne en Côte d’Ivoire, il ressort qu’il y
a 125 935 emplois dans l’Administration publique. Ces emplois sont dominés par le grade B3, aussi
bien chez les hommes que chez les femmes. Cette situation s’explique par la prédominance des
emplois de l’éducation et de la formation, plus précisément par l’emploi « d’instituteurs/institutrices ».
Par conséquent, le Ministère de l’éducation nationale est la structure dominante d’accueil des
fonctionnaires. Le ministère de la santé et de la lutte contre la santé ainsi que le ministère de l’économie
et des finances sont, dans cet ordre, les deux structures qui viennent après le Ministère de l’éducation
nationale.
Cependant, les affectations ne sont pas toujours faites pour répondre efficacement ou véritablement
aux besoins de l’économie. En effet, l’on retrouve beaucoup d’enseignants qui ne sont plus au Ministère
de l’éducation nationale, ou bien des fonctionnaires qui font tout pour se retrouver dans des structures
du Ministère de l’économie à l’effet de bénéficier des primes qui y existent, etc.. Cette situation, à
l’avenir, pourrait entraîner une saturation prématurée de certaines structures sans qu’elles soient pour
autant compétitives.
Nous remarquons également que malgré la crise, l’Etat a continué de recruter des fonctionnaires,
surtout pour le ministère de l’éducation nationale.
Toutefois, le nombre d’emplois créés par l’administration publique (125 935) est faible vu l’importance
du nombre de personnes diplômées, sorties des universités, des grandes écoles, des écoles de
formation technique et professionnel, sans oublier les abandons.
Cependant, demander à l’Etat de recruter encore plus de personnes pose le problème de
l’augmentation du volume de la masse salariale.
Le secteur des entreprises qui devrait permettre d’absorber toute cette main-d’œuvre qui ne peut
intégrer l’Administration publique a lui aussi une très faible capacité d’absorption.
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Dès lors, l’auto-emploi se positionne comme une alternative à l’insertion des demandeurs d’emploi. Il
faut donc encourager toutes les initiatives de ce type, y compris celles qui consistent à œuvrer en sorte
que les activités informelles soient beaucoup plus rentables pour permettre à leurs chefs d’unité de faire
des recrutements.
II- Les mouvements du marché du travail
Les demandes d’emploi, les offres d’emploi, les embauches, les licenciements, les promotions, et
même les retraites constituent des indicateurs de l’évolution du marché du travail. La connaissance de
ces mouvements permet d’apprécier les tendances du marché du travail et d’éclairer les décisions de
tous les intervenants sur ce marché : autorités politiques, chômeurs, employeurs etc. Il existe diverses
sources disponibles permettant de saisir ces mouvements sur le marché travail.
Il existe premièrement les sources administratives ou déclaratives qui permettent de capter certains de
ces mouvements. Il y a également les différents rapports d’activité des services publics d’emploi, tel que
l’AGEPE dans le cas de la Côte d’Ivoire, et également des cabinets privés de recrutement.
Les rapports d’activité des services publics d’emploi et autres cabinets privés de recrutement
permettent de saisir pour une période donnée, le nombre de demandeurs d’emploi enregistrés avec
leurs différentes caractéristiques, le nombre d’offres d’emploi enregistrées et leurs caractéristiques et
les placements effectués.
Il existe également différents services de l’administration chargés, dans le cadre de leurs activités de
faire le point des licenciements effectués au cours d’une période donnée. D’autres encore, notamment
ceux qui sont impliqués dans l’organisation des concours de la fonction publique, détiennent des
données sur les candidats, le nombre de postes et les admis à ces différents concours.
A partir des données obtenues de ces diverses sources en 2011, une analyse de ces mouvements est
proposée selon trois parties. La première présente la structure des données de l’AGEPE en 2011, à
partir des données de l’AGEPE. La seconde présente les licenciements des entreprises privées de
l’année 2002 à l’année 2010, à partir des données de la Direction Générale du Travail. La troisième,
quant à elle, analyse les différents concours de la fonction publique de 2004 à 2009, à partir des
données obtenues de la Direction de la Formation et des Concours du Ministère de la Fonction
Publique et de la Réforme Administrative.
Cette analyse a permis de faire le point des offres enregistrées à l’AGEPE en 2011, d’analyser les
données sur les licenciements obtenues auprès de la Direction Générale du Travail sur la période de
2002 à 2010, et d’étudier les candidatures, les postes offerts et les admissions aux différents concours
organisés par la fonction publique entre 2004 et 2009.
En ce qui concerne les offres d’emplois enregistrées à l’AGEPE en 2011, leur structure nous dévoile
que de façon générale, les employeurs ont été indifférents au sexe des demandeurs d’emploi avec
toutefois, une légère préférence pour les hommes.
Ces offres ont concerné en général les personnes ayant un âge compris entre 22 et 35 ans et de niveau
d’éducation supérieur. Ainsi une grande partie de ces offres ont exigé des diplômes de l’enseignement
technique et professionnel tels que le BTS, le DUT et la LICENCE dans la spécialité du commerce.
Le type de contrat a été majoritairement non déclaré et parmi celles dont le type a été déclaré, le contrat
à durée déterminée a été dominant.
De façon générale, les employeurs ont proposé une rémunération mensuelle au-dessus du SMIG et
n’ont pas été exigeants en ce qui concerne l’expérience professionnelle.
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Aussi, faut-il noter que les emplois proposés ont été pour la plupart de faible qualité et le nombre
d’offres (437) bien que s’expliquant par la crise socio politique est très dérisoire et ne peut satisfaire le
nombre important de demandeurs d’emploi inscrits à l’AGEPE.
C’est pour cette raison que l’AGEPE s’est engagée dans une véritable politique de redynamisation qui
porte entre autres sur :
permet aux sortants des systèmes de
formation de faire un stage en entreprise et d’acquérir par conséquent une expérience professionnelle
qui peut faciliter leur insertion dans les entreprises ;
l’insertion de plus de 2000 jeunes
diplômés ;
de donner une nouvelle dynamique à l’insertion par l’auto emploi ;
r porter le nombre d’offre annuel à un minimum de 1000 postes
pour l’année 2012 qui a déjà donné des premiers résultats assez encourageants ;
Le renforcement en matériels (voitures, carburant, etc..) des services chargés de la recherche des
offres ;
La médiatisation des activités de l’AGEPE à l’effet de mieux la faire connaître.
Pour ce qui est de l’analyse des licenciements, elle a permis de constater en général que leur évolution
en Côte d’Ivoire s’est faite en fonction de la situation politique. En effet, quand survient une crise
politique, le nombre d’entreprises qui licencient et le nombre de personnes licenciées sont plus
importants. Ainsi, en 2003 et 2010, le nombre d’entreprises ayant licencié et le nombre de personnes
licenciées ont été plus importants. Par contre, l’évolution du nombre de personnes licenciées par
entreprise révèle qu’il est plus important au cours des années 2002 et 2009.
Les données sur les licenciements obtenus à la DGT sont très importantes à suivre car elles rendent
compte presque pour toutes les années de la situation du pays.
Cependant, nous nous interrogeons sur la qualité et l’exhaustivité de ces données. Ainsi, en vue d’une
amélioration de ces données, des investigations seront faites auprès des services compétents en vue
de disposer de la totalité de ces données.
L’analyse des concours de la fonction publique permet de noter que malgré la crise, l’Etat ivoirien a
continué de recruter aussi bien par concours directs qu’à travers les concours de recrutement. Les
promotions se sont également poursuivies le long de la période de crise dans l’administration publique.
Cependant, le nombre de postes de recrutement offerts reste en deçà des demandes exprimées. Ainsi,
l’on note que les postes offerts représentent moins de 7% des candidatures exprimées pour les
concours directs et moins de 40% pour les concours de recrutement. C’est une preuve supplémentaire
que le problème de l’emploi se pose avec acuité.
III- Le système éducation/formation
L’objectif général de cette étude était de produire les informations significatives à partir des données
recueillies auprès des acteurs du système éducation/formation pour une meilleure lisibilité de celui-ci.
De façon spécifique, l’étude devrait permettre (i) de répertorier l’offre de formation de l’ensemble du
système d’éducation-formation (enseignement général, enseignement technique et professionnel) aussi
bien dans les domaines public que privé ; (ii) de répertorier l’offre de formation selon différentes
variables (répartition territoriale, niveaux de formation, spécialités ou filières de formation) et (iii) de
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connaître les effectifs en formation selon différentes variables (niveaux et domaines de formation,
spécialités, genre et répartition territoriale).
A son terme, l’amélioration de la tenue des statistiques peut être relevée ; cependant, les données
disponibles couvrent des périodes distinctes allant de 2007-2008 pour l’enseignement supérieur, à
2009-2010 pour l’enseignement technique et professionnel en passant par 2008-2009 pour l’éducation
nationale.
Les informations suivantes peuvent en être retenues :
En ce qui concerne l’offre de formation :
Au niveau de l’enseignement général allant du préscolaire au secondaire, l’on dénombre 11 656
établissements dont 1 069 au préscolaire, 9 758 au primaire et 829 collèges qui sont à 84,1% publics.
Au niveau du supérieur, on dénombre 189 universités et grandes écoles.
Les établissements préscolaires sont implantés en majorité en zone urbaine (871 soit 81%) et près des
deux tiers d’entre eux sont publics (689 soit 64%).
Le milieu rural détient la part la plus importante des écoles primaires (5 959 sur les 9 758 soit 61%) qui
sont pour la plupart publiques (5 840 soit 90,7%). Les écoles primaires publiques se retrouvent en
majorité en milieu rural (66%) tandis que la quasi-totalité des écoles primaires privées est située en
milieu urbain (779 sur les 867 soit 90%).
La répartition des collèges par DREN montre une prédominance des DREN d’Abidjan 1 et 2 qui
renferment 30% de ces établissements (soit 247 collèges). Par ailleurs, l’on y dénombre plus
d’établissements privés (69%) que d’établissements publics (31%).
Au niveau de l’effectif enseignant du secondaire (28 581 enseignants), les femmes occupent seulement
une part de 1,2% (soit 329 enseignantes).
Ces enseignants se répartissent pratiquement à part égale dans les enseignements public et privé.
Une part de 36% d’entre eux se retrouvent dans les DREN d’Abidjan 1 et 2 et qui sont à 58,3% dans le
privé.
Les établissements d’enseignement du supérieur sont au nombre de 189 dont 21 universités et 168
grandes écoles. La majorité de ces grandes écoles sont de statut privé (77,4%). La ville d’Abidjan
regroupe à elle seule les trois quarts des établissements d’enseignement supérieur (76,2%).
En ce qui concerne la formation technique et professionnelle, elle est dispensée à travers 277
structures de formation dont 264 établissements de formation, 10 unités mobiles et 3 ateliers
d’application et de production. Le privé détient la part la plus importante des établissements de
formation (95,3%) tandis que les unités mobiles de formation et les ateliers d’application pratique sont
exclusivement publics.
Pour ce qui est des effectifs en formation :
Toutes choses égales par ailleurs, l’on observe que l’enseignement technique et la formation
professionnelle représente la part la plus faible du système éducation/formation en Côte d’Ivoire.
On dénombre 3 3 77 101 élèves dont 64 136 au préscolaire (1,9%), 2 383 359 au primaire (70,6%) au
929 606 au secondaire (27,5%).
L’enseignement supérieur a un effectif de 149 511 étudiants et l’enseignement technique et
professionnel qui forme pour le marché de l’emploi dispose de seulement 66 226 élèves et étudiants en
formation.
L’on note par ailleurs que les filles sont faiblement scolarisées et accèdent relativement moins aux
études supérieures.
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Au niveau du préscolaire, les parts de filles et de garçons sont sensiblement égales (respectivement
49,2% contre 50,8%). Dans cet ordre d’enseignement, les normes d’âge sont partiellement respectées.
En effet, alors que l’âge officiel est de 3 ans pour la petite section, de 4 ans pour la moyenne section et
de 5 ans pour la grande section, dans la réalité, il varie en général entre 3 ans et 6 ans. En termes de
statut de l’école, environ deux tiers des élèves sont inscrits dans des écoles publiques (64%) et l’on
note de fortes disparités régionales dans la répartition des effectifs.
Au primaire, une part légèrement plus faible des filles est observée dans l’effectif (45%). Les enfants
rentrent au primaire en général entre 6 et 7 ans (70,3%) et en sortent entre 11 et 13 ans (68,4%).
Autant les écoles publiques occupent la part la plus importante des écoles primaires, autant elles
reçoivent la part la plus importante des élèves (89%) et la répartition des effectifs est différenciée selon
la DREN.
Dans l’enseignement secondaire, la proportion de filles est plus faible qu’à celui de l’enseignement
primaire (38,1% contre 45%). Dans cet ordre d’enseignement, le premier cycle concentre la part la plus
importante de l’effectif des élèves du secondaire (70,1%) et les classes charnières occupent des parts
plus élevées de l’effectif (troisième et terminale). Elles sont suivies de celles qui commencent chacun
des cycles (sixième et seconde). Plus d’élèves sont inscrits dans l’enseignement public (65,2%) et à
l’instar du dispositif de la formation dans cet ordre d’enseignement, la ville d’Abidjan concentre une part
relativement plus importante de l’effectif (30%).
Au niveau de l’enseignement supérieur, environ 54% d’étudiants sont inscrits dans les universités et
46% dans les grandes écoles. On observe plus d’étudiants que d’étudiantes aussi bien dans les
universités que dans les grandes écoles (respectivement 69,9% contre 30,1% et 61,3% contre 38,7%).
Dans les universités publiques, la plupart des étudiants sont inscrits aux diplômes de DEUG/DUEL
(49,8%), Licence (18,1%) et de Maîtrise (11,4%). En ce qui concerne les universités privées, la majorité
des étudiants sont inscrits en DEUG/DUEL (54,4%). Les parts d’inscrits dans les grandes écoles
publiques sont quant à elles plus importantes pour les diplômes de BTS (13,1%), DUT (9,7%) et
Ingénieur (8,2%). Quant aux grandes écoles privées, la grande majorité de leurs inscrits prépare un
BTS (80,7%).
En termes de domaine d’étude de la CITE, l’on note plus d’inscrits dans les domaines de « commerce
et administration » (22,2%), « lettres » (14,3%) et « sciences sociales et du comportement » (12,6%) ;
mais cette répartition est différenciée selon le statut.
Au niveau de l’enseignement technique et professionnel, la prédominance du privé dans le dispositif de
formation se traduit par une part plus importante des élèves de ce statut au niveau de l’enseignement
technique et professionnel (53%). L’on y dénombre par ailleurs un nombre infime d’élèves inscrit dans
les formations agricoles (290 soit 0,4%), et plus d’élèves dans les formations tertiaires (26 287 soit
69%) dont 57,2% de filles.
La majorité des élèves inscrits dans ce type d’enseignement préparent soit un BAC (41,8%), soit un BT
(18,9%). Les garçons occupent une part plus importante au niveau des inscrits au BAC (53,6%) et au
BT (58,6%) tandis que les filles occupent une part plus importante au niveau des inscrits pour le CQP
(79,7%) et le BTS (52,3%).
Sur les 290 inscrits dans les formations agricoles, on enregistre seulement 20,3% de filles. On observe
plus d’élèves bénéficiant d’une Formation qualifiante débouchant sur une attestation (57,2%), avec
71,1% de garçons. Sur l’effectif des 19 649 inscrits dans les formations industrielles, 78,8% sont de
sexe masculin. Les élèves sont formés en majorité au BT (30,3%) et au CAP (25,9%), avec
respectivement une contribution de 85% et de 76,8% au niveau des garçons. En revanche, au niveau
des formations tertiaires, les filles sont majoritaires et représentent 57,2% des inscrits sur un effectif de
46 287. Le BAC (52,5%) et le BT (14%) sont dominants, avec 54,6% de filles.
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L’analyse des flux du système d’éducation/formation révèle qu’entre les années scolaires 2007/2008 et
2008/2009, l’on observe un taux de promotion de 71%, un taux de redoublement de 19% et un taux
d’abandon de 10% dans l’enseignement primaire. Le taux de promotion est plus faible pour les élèves
de la classe de CM2 (46%).
Près d’un élève sur cinq reprend sa classe entre les années scolaires 2007/2008 et 2008/2009 dans
l’enseignement primaire, ce qui est supérieur aux normes internationales (moins de 10%). Le taux
d’abandon est également élevé (9,8%) dans l’enseignement primaire, davantage au CM2 (20,6%).
Au secondaire, l’on note des taux de redoublement élevés dans les classes charnières (28,9% en
troisième et 51,1% en terminale). La rétention à l’intérieur des deux cycles est quant à elle satisfaisante.
Les nombreux abandons au primaire et au secondaire laissent en marge de la société outre les jeunes
non scolarisés, une population déscolarisée importante qui quitte le système scolaire conventionnel
avant la classe de 6ième, et un deuxième groupe qui abandonne l’école.
Ces chiffres ainsi présentés sur le système éducation/formation présentent un intérêt certain dans la
mesure où ils soulèvent des préoccupations majeures. L’on peut citer entre autres la répartition
régionale du dispositif de formation, la faible part des femmes parmi les enseignants, la faible part de
l’enseignement technique et professionnel, la faible proportion de filles dans les effectifs en formation et
leur faible accession aux études supérieures et le type de formations développées.
L’on note un certain déséquilibre au niveau de la répartition régionale du dispositif de formation.
Toutefois, cette répartition doit être mise en relation avec la demande de formation dans chaque région.
L’on sait en la matière qu’en Côte d’Ivoire, il existe des écarts entre régions en ce qui concerne les taux
de scolarisation. Il y a donc lieu de veiller à ce que la demande de formation soit satisfaite dans chaque
région par une offre de formation conséquente.
Mais l’enjeu est aussi de veiller à un meilleur taux de scolarisation à travers des campagnes de
sensibilisation certes mais en cherchant à lever les facteurs de blocage. Par exemple, l’on sait que
l’essentiel de la population vit des activités agricoles effectuées à forte intensité de main-d’œuvre. La
problématique est donc pour les paysans de pouvoir scolariser tous les enfants et de trouver la maind’œuvre suffisante pour les travaux champêtres qui assurent les frais de scolarité des enfants
scolarisés.
La scolarisation de la jeune fille est une autre préoccupation qui est en nette amélioration eu égards aux
chiffres observés en ce qui concerne leur part, notamment dans le préscolaire. Mais l’on peut se rendre
compte aisément qu’en milieu rural, il demeure quelques blocages qu’il convient de lever.
Le plus préoccupant à l’heure actuelle en ce qui concerne la scolarisation des filles est sans conteste
leur taux d’abandon élevé. A ce niveau également, il convient d’identifier clairement les facteurs de
risque et d’y faire face.
D’une manière ou d’une autre, cela a une influence sur l’accès des femmes au marché du travail et la
supposée discrimination dont elles seraient l’objet sur ce marché. Des questions méritent d’être traitées
en amont avant l’accès au marché du travail.
Pour les emplois qualifiés par exemple, il ne faudrait pas rechercher systématiquement une parité entre
hommes et femmes alors qu’il existe manifestement une différence en termes de qualifications. Pour
tout dire, une bonne part des questions liées à l’emploi des femmes devrait se traiter premièrement en
termes de formation.
La question de la part congrue de l’enseignement technique et la formation technique est de la plus
haute importance. En effet, la question de l’employabilité est de plus en plus posée en termes de
formation. Or, ce type de formation qui est le plus pratique et débouche directement sur l’emploi. Dès
lors, dans une économie dont la formation est tournée vers l’emploi, l’enseignement technique et la
formation professionnelle devrait être davantage développé.
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Cependant, l’interprétation des chiffres présentés devrait être nuancée par un certain nombre de faits.
Premièrement, la formation de base ne débouchant pas directement sur l’emploi, l’on devrait ne
considérer la part de l’enseignement technique et professionnel que par rapport à l’ensemble que
constitue ce type d’enseignement et l’enseignement supérieur. Par ailleurs, à ce jour, nombre
d’établissements relevant de l’enseignement supérieur réalisent des enseignements de type technique
et professionnel donc opérationnels.
Cependant, si l’on se réfère au besoin de formation professionnel, au regard des taux d’abandons
importants relevés au niveau du secondaire, la capacité d’accueil de ce type d’enseignement apparaît
effectivement faible. Par ailleurs, cela constitue un problème de fond que ce type d’enseignement ne
soit proposé qu’aux rejets du système de formation général. Ceci explique au demeurant son faible
développement. En effet, derrière cette vision, il y a l’idée que la réussite scolaire est celle obtenue
dans l’enseignement général. L’on ne saurait donc développer davantage ce qui apparaît comme
secondaire.
L’on comprend aisément l’orientation de notre système éducation/formation. Il répond à toutes les
préoccupations sauf à celle de proposer de la main-d’œuvre qualifiée au secteur le plus productif de
l’économie : celui des entreprises privées. Il est certainement orienté vers la formation de cadres pour
l’administration publique. Cela était certainement au goût du jour quelques décennies plus tôt mais
dépassé aujourd’hui.
Les types de formations proposés illustrent éloquemment que le système éducatif n’est pas tourné vers
les besoins de l’économie ivoirienne. En effet, il développe plus de formations de type tertiaire, ce qui
est en complet déphasage avec l’économie ivoirienne. La réalité de l’économie ivoirienne, c’est encore
une agriculture traditionnelle avec des méthodes culturales primitives. C’est ensuite un tissu industriel
très peu développé.
Il y a donc beaucoup de ressources inemployées dans les secteurs agricole et industriel. L’on devrait
peut-être former plus pour ces deux secteurs. Or, il semble que la formation soit tournée vers un
secteur tertiaire qui est très peu développé.
L’on peut donc se demander si un tel système est à même de permettre un réel développement.
Au-delà du système de formation, c’est la façon dont le développement économique de la Côte d’Ivoire
est pensé qui est en cause. Il est temps que les meilleures initiatives au regard des potentialités et des
besoins internes soient prises. Il s’agit précisément d’identifier les secteurs d’activités à développer en
relation avec les potentialités de notre économie et des besoins de la population. En relation avec les
compétences nécessaires pour la réalisation de ces activités, les formations à développer seront
identifiées et mise en œuvre.
L’amélioration des statistiques sectorielles permettra certainement de disposer de chiffres plus actuels
et plus complets sur la question. Mais pour l’heure, ceux exposés dans le présent document permettent
de combler le déficit d’information sur la question.
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