Dossier de presse (Documentaire) 1

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Dossier de presse (Documentaire) 1
Réalisé par Léa
PRODUIT PAR L’OFFICE NATIONAL DU FILM DU CANADA
PRODUCED BY THE NATIONAL FILM BOARD OF CANADA
Pool
1
L’INDUSTRIE DU RUBAN ROSE
© Office national du film du Canada. Tous droits réservés.
« Autrefois, les gens marchaient dans les rues. Aujourd’hui, il faut courir pour trouver un remède. »
- Barbara Ehrenreich, auteure de Welcome to Cancerland
Le cancer du sein est devenu l’enfant chéri des campagnes de marketing associées à une cause. Des centaines de
milliers de femmes et d’hommes marchent, pédalent, grimpent et achètent toutes sortes de produits pour financer
la recherche d’un remède. Chaque année, des millions de dollars sont amassés au nom du cancer du sein, mais
où va tout cet argent et à quoi sert-il au juste? L’industrie du ruban rose est un long métrage documentaire qui
illustre comment la réalité dévastatrice du cancer du sein, que les experts en marketing considèrent comme une
« cause de rêve », est occultée par la brillante histoire à succès du petit ruban rose. L’industrie du ruban rose a été réalisé par la cinéaste acclamée Léa Pool en collaboration avec la productrice
exécutive Ravida Din pour l’Office national du film du Canada.
UN MYTHE ROSE?
Un mythe rose, symbolisé par l’omniprésent ruban rose du
marketing social et de la philanthropie engagée, est ancré dans
notre culture, nous donnant l’assurance que nous livrons une
lutte hautement efficace contre le cancer du sein et que nous
sommes à un doigt de trouver un remède.
Mais ces messages nient la dure réalité et les faits alarmants
du cancer du sein, auxquels aucune entreprise ne voudrait
être associée. Aux États-Unis, une femme sur huit risque de
développer un cancer du sein. Les taux de mortalité sont
demeurés pratiquement les mêmes depuis 60 ans. Aujourd’hui,
les femmes qui ont reçu un diagnostic de cancer du sein ont les
mêmes options en matière de traitement qu’il y a 40 ans, lorsque
la « guerre contre le cancer » a été déclarée : la chirurgie, la
radiation et la chimiothérapie. Pour la Dre Susan Love, cela
équivaut pour les femmes à se faire « charcuter, brûler et
empoisonner ».
Les femmes sont le groupe de consommateurs le plus influent,
puisqu’elles achètent 80 pour cent des biens de consommation
et qu’elles prennent la plupart des décisions importantes
relatives aux achats du ménage. Tandis qu’elles marchent,
achètent, courent et sautent au profit de la recherche d’un
traitement, les entreprises continuent de faire grimper leur
bénéfice net. Pourtant, l’argent amassé par ces collectes de
fonds est réparti de façon inégale : on privilégie le traitement et
le remède au détriment de la prévention primaire, quand celleci n’est pas carrément écartée.
Mais qui profite réellement des campagnes du ruban rose : la
cause ou l’entreprise? Et si les produits qu’on nous vend avec
la promesse de trouver un remède contribuaient en fait au
problème?
LONG SYNOPSIS
« Autrefois, les gens manifestaient dans les rues. Aujourd’hui,
il faut courir, marcher, grimper, ou que sais-je encore au profit
de la recherche d’un remède. Quoi qu’il en soit, cette culture
du ruban rose a eu pour effet de drainer et de détourner le
militantisme des femmes qui sont consternées d’apprendre
qu’elles ont une maladie épidémique dont nous ne connaissons
même pas la cause. » - Barbara Ehrenreich
Lorsque l’auteure et critique sociale Barbara Ehrenreich a
appris qu’elle avait le cancer du sein, elle est devenue fascinée
par la « culture du cancer du sein » et a voulu comprendre le
phénomène du ruban rose.
En Amérique du Nord, 59 000 femmes meurent du cancer
du sein chaque année. Et chaque année, des centaines de
milliers de femmes et d’hommes participent à des collectes
de fonds et à des campagnes de financement commanditées
par des entreprises, ce qui permet d’amasser des millions de
dollars pour la cause, tout en faisant la promotion des marques
qui organisent ces événements. En fait, le cancer du sein est
devenu l’ enfant chéri du marketing social qui, comme l’explique
Carole Cone, sommité en matière de marketing, peut faire ce
« qu’aucune campagne de promotion ou de publicité ne pourra
jamais accomplir, faute de moyens ».
en vie. Nous sommes des êtres humains. Nous ne sommes pas
qu’un petit ruban rose », d’affirmer Maricela Ochoa, membre de
la IV League, un groupe de femmes aux prises avec un cancer
du sein métastatique. Le discours de ces femmes s’élève contre
celui des participantes aux événements enveloppés d’un ruban
rose, qui se déroulent souvent dans une atmosphère joyeuse et
festive.
Selon Samantha King, auteure de Pink Ribbons, Inc. – Breast
Cancer and the Politics of Philanthropy, nombreuses sont les
femmes qui ne se reconnaissent pas dans cette approche, car
« pour être une survivante, il faut garder un bel optimisme et
participer à... la tyrannie de la bonne humeur ».
Avec les médicaments, la chimiothérapie, la radiothérapie et les
mammographies, le cancer du sein est une industrie de plusieurs
milliards de dollars en Amérique du Nord. Mais qu’arrive-t-il
lorsqu’une entreprise fait du « pinkwashing », c’est-à-dire qu’elle
s’associe à la lutte contre le cancer du sein alors qu’elle fabrique
des produits qui ont un lien avec l’apparition de la maladie?
L’industrie du ruban rose invite les spectateurs à suivre ce simple
conseil de l’organisme Breast Cancer Action, «think before you
pink,» c’est-à-dire de réfléchir deux fois avant d’acheter rose.
SYNOPSIS – VERSION ABRÉGÉE
L’industrie du ruban rose, un long métrage documentaire de
la réalisatrice Léa Pool et de la productrice exécutive Ravida
Din, retrace l’évolution du mouvement de la lutte contre le
cancer du sein, qui est passée d’une forme de militantisme à
une incitation à la consommation. Le film invite les spectateurs à
remettre en question leurs notions sur la signification du cancer
du sein dans notre société. En plus de présenter des entretiens
approfondis avec de nombreuses expertes, auteures, militantes
et professionnelles de la santé, L’industrie du ruban rose
donne la parole à des joueurs importants dans le domaine des
collectes de fonds et du marketing au profit de la lutte contre
le cancer du sein.
Le cancer du sein est devenu l’enfant chéri des campagnes de
marketing social. Des centaines de milliers de gens marchent,
courent et consomment pour appuyer la cause. Chaque année,
on amasse des millions de dollars au profit de la lutte contre le
cancer du sein. Mais où va réellement tout cet argent et à quoi
sert-il exactement?
Le film se penche sur les plus grands événements de
sensibilisation et les plus importantes collectes de fonds au
profit de la cause, dont la Revlon Run/Walk for Women à New
York, la Susan G. Komen Race for the Cure à Washington, D. C.,
l’Avon Walk for Breast Cancer de deux jours à San Francisco et
le Week-end pour vaincre les cancers féminins de Pharmaprix à
Montréal. Mais ces célébrations des « survivantes » font-elles une
place aux femmes qui meurent de la maladie? « Nous sommes
SYNOPSIS EN LIGNE
Réalisé par Léa Pool et produit par Ravida Din, L’industrie du
ruban rose est un long métrage documentaire de l’Office
national du film du Canada, qui explique comment la réalité
dévastatrice du cancer du sein, que les experts en marketing
considèrent comme une « cause de rêve », est occultée par la
brillante histoire à succès du petit ruban rose. L’industrie du ruban rose est un long métrage documentaire qui
illustre comment la réalité dévastatrice du cancer du sein, que
les experts en marketing considèrent comme une « cause de
rêve », est occultée par la brillante histoire à succès du petit
ruban rose.
L’INDUSTRIE DU RUBAN ROSE
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L’INDUSTRIE DU RUBAN ROSE
AU SUJET DE LA PRODUCTION
La cinéaste primée de renommée internationale Léa Pool
apporte sa signature unique à L’industrie du ruban rose, un
long métrage documentaire qui se penche sur les rouages des
œuvres de bienfaisance au profit de la lutte contre le cancer du
sein. Tandis que des campagnes de marketing « roses » à grand
déploiement permettent d’amasser des millions de dollars
au nom du cancer du sein, ce n’est pas la prévention qui est
mise au premier plan, mais bien « le remède ». Le mouvement
de la lutte contre le cancer du sein est passé d’une forme de
militantisme à une incitation à la consommation.
S’il y a quelques années, Ravida Din et Nancy Guerin (productrice
déléguée, scénariste et recherchiste) avaient déjà parlé de
faire un documentaire sur les enjeux entourant le cancer, c’est
uniquement lorsque la sœur de Ravida Din lui a suggéré de
lire l’article de la féministe Barbara Ehrenreich, Welcome to
Cancerland, que Din a eu ce qu’elle appelle sa « révélation ».
Elle a commencé à réfléchir aux ramifications politiques des
différents points de vue sur le cancer, et plus particulièrement
sur le cancer du sein dans notre société. Peu de temps après,
elle est tombée sur une critique du livre de Samantha King, Pink
Ribbons, Inc. – Breast Cancer and the Politics of Philanthropy, et
après avoir lu le livre, elle s’est dit qu’il pourrait fournir la trame
d’un film.
politique associé à quelque chose d’aussi simple qu’un ruban
rose, ce qui en disait long sur notre société, notre système de
valeurs et notre santé. »
Lorsque Pool s’est jointe au projet en octobre 2009, un
important travail de documentation avait déjà été effectué par
Nancy Guerin et la scénariste Patricia Kearns, qui faisaient de la
recherche pour le film depuis 18 mois. Pool a pris connaissance
du matériel, fait de la recherche supplémentaire pendant huit
mois (avec Guerin) et rédigé le scénario définitif avant le début
du tournage en mai 2010.
Pendant la production, Pool a tourné des scènes à certains des
plus grands événements de collecte de fonds pour le cancer
du sein en Amérique du Nord : la Revlon Run/Walk for Women
à New York, la Susan G. Komen Race for the Cure à Washington,
D. C. l’Avon Walk for Breast Cancer de deux jours à San Francisco
et le Week-end pour vaincre les cancers féminins de Pharmaprix
à Montréal. L’équipe de production s’est également rendue à
Ottawa pour assister à l’illumination des édifices du Parlement:
à Windsor pour des entrevues avec des personnes de la
compagnie Ford et du Plastic Focus Group; à Austin, au Texas,
pour rencontrer des femmes de la IV League; à Los Angeles pour
interviewer la Dre Susan Love et Judy Brady; et enfin, à West Palm
Beach, en Floride, où Nancy Brinker a été interviewée dans sa
résidence.
Ravida Din était particulièrement fascinée par l’analyse du
mécénat d’entreprise présentée par King. « On y souligne
l’importance d’examiner un problème comme le cancer du sein,
explique Din, qui est devenu quelque chose dont on ne parle
que dans un contexte particulier : il faut toujours faire preuve
d’optimisme, de confiance et garder espoir, et surtout, ne
jamais dire à quel point la maladie est horrible et douloureuse.
Mais voilà que des femmes parlaient d’une expérience tout à
fait différente de ce que rapportent les médias populaires. »
Ravida Din a communiqué avec Samantha King pour explorer
la possibilité d’utiliser Pink Ribbons, Inc. comme fil conducteur
d’un documentaire, et l’Office national du film du Canada (ONF)
a par la suite pris une option sur le livre.
LéA POOL À LA RÉALISATION
Seul un cinéaste visionnaire pouvait être à la barre d’un projet
aussi percutant que L’industrie du ruban rose, et la productrice
exécutive de l’ONF Ravida Din avait dans sa mire une réalisatrice
renommée pour ses films maintes fois primés : Léa Pool.
« Je savais que la force de Léa résidait dans sa signature
cinématographique et qu’elle saurait rendre accessible à un
vaste public ce qui aurait pu être un film didactique. Il fallait qu’il
soit à la fois sensible et intellectuel. Léa serait capable d’y arriver,
non seulement en termes de langage cinématographique, mais
aussi en termes de cœur. »
La productrice et la réalisatrice se sont rencontrées pour
discuter du projet, et après avoir lu l’article d’Ehrenreich et le
livre de King, Pool s’est montrée très intéressée. « Au départ, ditelle, je ne savais pas vraiment à quoi servaient les rubans roses,
à part amasser de l’argent et sensibiliser les gens. Mais après
avoir lu la documentation, j’ai constaté l’aspect profondément
© Office national du film du Canada. Tous droits réservés.
Pool a ensuite passé sept mois dans la salle de montage. « Nous
avons travaillé de manière à garder les passages essentiels
des entrevues et à les assembler d’une façon logique. Il était
très important pour moi que le film conserve un ton intimiste
et sensible. C’est pour cette raison que les sujets regardent
directement la caméra, que les entrevues sont présentées sans
plan étudié ni bande B, et qu’il n’y a pas de narration. »
MARCHER, COURIR ET SAUTER POUR
TROUVER « LE REMÈDE »
Pool et Din ont assisté à différentes activités de financement
en Amérique du Nord. La façon dont les femmes participant
à ces événements allaient être représentées a fait l’objet de
nombreuses discussions avant le début du tournage. « L’un des
plus grands défis du film, et ce qui me tenait le plus à cœur, c’est
que je ne voulais absolument pas donner l’impression de leur
manquer de respect », d’expliquer Pool. « Je voulais m’assurer
que nous allions montrer la distinction entre les participantes,
leur courage et leur volonté de faire quelque chose de positif,
et les entreprises qui se servent de ces événements pour
promouvoir leurs produits et faire de l’argent. »
« Il était vraiment important de montrer qu’au fond, chaque
femme voulait sincèrement faire quelque chose », d’ajouter
Pool. « Les femmes veulent avoir l’impression d’avoir un certain
pouvoir sur leur propre vie et sur la vie de celles qui leur
sont chères, et nous ne voulions pas nous attaquer à cela. Je
cherchais davantage à critiquer ceux qui profitent du cancer
du sein. » Pool a dit des participantes à ces événements qu’elles
étaient formidables et qu’elle a été émue « par le pouvoir de
toutes ces femmes, au nombre de 40 000 à Washington ».
Voici ce qu’elle a déclaré lorsqu’elle était à New York pour filmer
la marche Revlon : « Une chose qui m’a frappée, c’est que je n’ai
jamais vu le mot “cancer”. Ils ne veulent même pas montrer que
c’est du cancer dont il s’agit. Tout est effacé pour contribuer à
donner un sentiment d’espoir. C’est une image falsifiée. »
L’ANGE DE LA MORT : le sujet tabou
« Tu es l’ange de la mort, tu sais, un sujet tabou. Elles apprennent
à vivre, tu apprends à mourir. » – Jeanne Collins, IV League
Pour Léa Pool, il était important de montrer des femmes qui vivent
avec la réalité du cancer du sein. Le film fait souvent alterner
des scènes où l’on voit de jeunes participantes tapageuses et
costumées, criant devant la caméra, avec des scènes montrant
des femmes de la IV League parlant de la mort. « J’ai toujours
voulu garder cette image, explique Pool, parce qu’il y a un
énorme contraste entre le genre de pouvoir et d’invincibilité
que ressentent les femmes lorsqu’elles marchent ensemble
dans ces événements, et les femmes de la IV League. Celles-ci ne
véhiculent pas un message positif au sujet de la maladie. Elles
vivent seules avec le fait qu’elles sont en train de mourir. »
Pendant le développement du film, il y a eu de nombreuses
discussions sur l’importance de trouver un juste équilibre entre
une approche faisant appel aux émotions des spectateurs,
et un format de type essai où l’on présenterait les points de
vue de différents experts. L’une des premières idées de Pool
était d’accompagner un groupe de femmes en train de suivre
un traitement afin de montrer la réalité brutale de la maladie.
Tandis qu’on explorait cette possibilité, Barbara Ehrenreich a
suggéré de communiquer avec Sandy Kugelman, une femme
faisant partie du groupe de la IV League à Austin, au Texas.
« Ces femmes avaient une approche très critique, mais en même
temps, il y avait beaucoup d’humour, beaucoup d’empathie »,
de souligner Pool Elles faisaient face à cette maladie dans sa
phase la plus terrible.
Lorsqu’elle est arrivée à Austin pour interviewer le groupe,
Pool a été heureuse de constater qu’un lien s’était créé entre
les femmes et Nancy Guerin, qui avait déjà eu de nombreuses
conversations téléphoniques avec elles. « Il y avait déjà
une bonne chimie, et j’ai compris que si je les laissais parler,
j’obtiendrais probablement des témoignages très émouvants.
C’était totalement le contraire de ce que nous avions fait lors
des autres entrevues, plus structurées. Je lançais plutôt des
sujets en respectant le silence du groupe, jusqu’à ce que les
femmes se décident à parler. Nous n’avions pas peur d’attendre
que quelque chose se passe, et je crois que ce fut la meilleure
approche à adopter parce que ces femmes ont fini par partager
avec nous des histoires très émouvantes et personnelles. C’était
incroyable. »
LES VOIX DE L’INDUSTRIE
DU RUBAN ROSE
Le film présente des entrevues avec de nombreuses militantes,
auteures et médecins, dont plusieurs sont féministes, ainsi
qu’avec les grands joueurs des collectes de fonds pour la lutte
contre le cancer du sein et de la culture du marketing social.
Ont été interviewées Dre Susan Love, défenseur de la recherche
sur la prévention et auteure de Dr. Susan Love’s Breast Book; Dre
Olufunmilayo Olopade, chef de file en génétique oncologique
clinique qui dirige un programme de recherche au Medical
Center de l’Université de Chicago; Barbara Ehrenreich, auteure
de Nickel and Dimed: On (Not) Getting By in America, un
succès de librairie sur la liste du New York Times, et du récent
Bright-sided: How Positive Thinking Is Undermining America; la
militante Barbara Brenner, auparavant directrice générale de
Breast Cancer Action; Samantha King, auteure de Pink Ribbons,
Inc. – Breast Cancer and the Politics of Philanthropy; Ellen
Leopold, dont les deux livres, A Darker Ribbon: Breast Cancer,
Women and Their Doctors in the Twentieth Century et Under
the Radar: Cancer and the Cold War, ont été d’une importance
capitale dans la recherche effectuée pour le film; Nancy Brinker,
fondatrice et chef de la direction de la Susan G. Komen for the
Cure, qui a amassé plus d’un milliard de dollars; Marc Hurlbert,
directeur général de l’Avon Breast Cancer Crusade; Evelyn
Lauder d’Estée Lauder, la première entreprise de cosmétiques
à utiliser le ruban rose comme symbole de la sensibilisation au
cancer du sein; Kim McInerney, directrice du marketing chez
Ford, qui supervise la campagne Warriors in Pink de la société;
et la sommité en matière de marketing Carol Cone, dont les
programmes distinctifs de philanthropie engagée ont permis
d’amasser plus de 500 millions de dollars pour différentes
causes sociales.
« Les femmes qui prennent la parole dans le film sont
vraiment intéressantes et mènent de brillantes carrières. Il
était important pour moi de présenter ces femmes à l’écran
dans un documentaire en vue, car il faut s’assurer de refléter
nos histoires et nos vies, de poursuivre Din. Les femmes ont
beaucoup d’histoires importantes à raconter et nous voulions
que cette histoire soit racontée par ces femmes-là. »
Si l’article de Barbara Ehrenreich, Welcome to Cancerland, a été
l’élément déclencheur du projet de film devenue L’industrie du
ruban rose, la participation de l’auteure à la production n’était
pas un fait accompli. Comme l’explique Din : « Parce que tout
a commencé avec elle, je pensais qu’il était capital qu’elle soit
dans le film. S’il n’a jamais été important ni un préalable que
les sujets des entrevues aient subi des traitements contre le
cancer du sein, lorsqu’on a vécu une telle expérience, il va de
soi que cela apporte une autre dimension à l’enjeu et à votre
travail. » Mais lorsque Din a communiqué avec Ehrenreich, celleci, somme toute, a répondu « non merci ». De poursuivre Din :
« Elle s’inclinait devant les femmes qui font du militantisme sur le
terrain. » Ehrenreich a suggéré de parler à Barbara Brenner de
Breast Cancer Action, qui est devenue l’une des principales voix
dans le film. Mais Din est revenue à la charge et a téléphoné une
fois de plus, et Ehrenreich a finalement accepté. « Ce qui était
merveilleux, d’ajouter Din, parce qu’elle a donné le ton au film
qui commence avec elle. »
L’INDUSTRIE DU RUBAN ROSE
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L’INDUSTRIE DU RUBAN ROSE
Din parle de certains des grands joueurs de ce qu’elle appelle
la « culture du cancer du sein ». « J’hésite à appeler cela un
mouvement, bien qu’ils se qualifient eux-mêmes de mouvement.
Je ne pense pas que ce soit le cas. C’est une entreprise
commerciale, une industrie. Il y a beaucoup de sociétés en
cause. »
S’il existe quatre grands organismes de collecte de fonds contre
le cancer du sein en Amérique du Nord, la Susan G. Komen for
the Cure est le plus important sur le plan financier, ayant amassé
plus d’un milliard de dollars. Il était clair pour les membres de
l’équipe de production que, si elles allaient parler des grands
joueurs de l’industrie, Nancy Brinker de Komen allait être un
élément clé. L’équipe désirait également obtenir le point de
vue d’Evelyn Lauder et d’un représentant d’Avon. « Nous
voulions savoir pourquoi ils avaient décidé de s’engager dans
le marketing social, et plus spécialement dans la lutte contre le
cancer du sein », mentionne Din.
Pool souligne qu’en raison du nombre de plus en plus grand
de documentaires qui dénoncent ou attaquent les entreprises,
l’équipe s’est inquiétée, au début, d’avoir de la difficulté à
obtenir des entrevues avec les sujets les plus controversés. « Nous
savions que nous devions faire preuve de prudence parce que
sans ces personnes, il n’y aurait pas de film. Nous ne pouvions
faire un film uniquement avec des militantes, et c’est pourquoi
il était important d’obtenir la participation de personnes qui
jouent un rôle de premier plan dans le mouvement “rose”. » Ce
fut là un facteur qui a été déterminant dans sa décision de ne
pas avoir recours à la narration. « Je ne voulais pas que mon
point de vue détermine l’orientation du film. C’est le cas, bien
sûr, parce que j’ai fait le montage, mais je voulais que tout le
monde puisse avoir la chance de s’exprimer. »
AUTRES ENJEUX
Même après quatre ans de recherche et de développement, et
une année d’entrevues et de tournage, Din affirme qu’elle est
surprise de constater qu’il reste encore autant de questions
sans réponse. « Je croyais qu’avec toute la recherche que
nous avions effectuée, il serait beaucoup plus facile d’obtenir
des réponses claires à savoir pourquoi si peu de progrès a
été réalisé alors qu’autant d’argent a été investi pendant si
longtemps. J’attendais toujours une révélation, où je me dirais :
Ah! Je comprends maintenant pourquoi ils font cela.” Pourquoi
n’y aurait-il pas quelque chose qui changerait profondément la
vie des femmes? Nous l’avons cherché et n’avons rien trouvé.
C’est un enjeu et une maladie tellement complexes, et avec la
façon dont ils ont décidé de mener la recherche, cela prendra
des années et des années. J’ai été étonnée de constater que
rien ne laissait présager que quelque chose de vraiment positif
allait arriver avec tout le travail accompli. De plus en plus de
questions faisaient surface à mesure que progressait notre
recherche. »
Pool a été affligée de découvrir ce qu’elle appelle « le cynisme
de certaines entreprises, celles qui fabriquent à la fois des
médicaments et des substances cancérogènes”. Elle ajoute :
“Pour moi, cela représente la quintessence du cynisme : que
vous profitiez de quelque chose qui rend les gens malades,
pour ensuite profiter de quelque chose qui traite la maladie. »
Elle a aussi été étonnée de ce qu’elle a appris au sujet des
campagnes de marketing: « Je n’avais pas réalisé à quel point
on profitait des femmes. Il m’est arrivé de me demander si on
donnait l’impression que les choses étaient pires qu’en réalité,
parce qu’il s’agit après tout d’un film et qu’il faut montrer ce
dont on parle, mais je répondais toujours non. C’est vraiment
comme cela que ça se passe. C’est juste que nous ne voulons pas
vraiment croire que ce soit la réalité – que ce soit si diabolique. »
« THINK BEFORE YOU PINK »
La réalisatrice Léa Pool espère que L’industrie du ruban rose
encouragera les gens à remettre leurs actes en question.
« Elle croit que les femmes doivent utiliser leur pouvoir pour se
mobiliser et se rassembler, mais elles doivent l’utiliser de façon
plus réfléchie en faisant preuve d’un plus grand militantisme.
Il nous faut être plus critiques et conscientes politiquement
de nos actes, et cesser de croire qu’en achetant du papier
hygiénique rose, nous faisons ce qu’il y a à faire. »
« L’industrie du ruban rose soulève d’importantes questions,
mentionne Ravida Din. Lorsque je pense à l’importance du
cinéma documentaire, et plus précisément au fait que ce soit
un film de l’ONF, je pense aux possibilités de dialogue, de
réflexion, et surtout aux outils permettant un changement social
et une action sociale. Si nous continuons à associer ce que nous
croyons être un mouvement en faveur du changement à des
campagnes de financement, ce qui implique la participation
d’entreprises commerciales, je ne suis pas certaine que nous
assisterons vraiment à un virage dans le domaine de la santé. Ce
film fait ressortir l’importance de changer réellement la façon
dont les femmes vivent un cancer du sein, et demande si nous
prenons le bon chemin pour y arriver.
« Le film appelle à notre sens de la responsabilité, poursuit-elle.
Il nous donne une vision globale de la situation. Il nous montre
comment nous sommes passés du militantisme politique à une
culture de la consommation. »
Pool ajoute qu’en tant que cinéaste, elle ne suggère pas de
jeter le bébé avec l’eau du bain: « Je ne veux pas dire qu’il
ne faut absolument pas recueillir de l’argent. Nous voulons
simplement véhiculer l’excellent message de Breast Cancer
Action : “Réfléchissez avant d’acheter rose”. Autrement dit,
réfléchissons un peu plus aux actes que nous posons et sur le fait
qu’en agissant avec une conscience politique, nous réussirons
davantage à faire changer les choses. »
À PROPOS DE L’ÉQUIPE DE CRÉATION
LÉA POOL
(réalisatrice et scénariste) est une
cinéaste réputée dont le travail a été
récompensé par de nombreux prix
internationaux. Née en Suisse, Léa Pool
émigre au Québec en 1975 et amorce sa
carrière cinématographique quelques
années plus tard.
de France lui décerne le titre de chevalier de l’ordre des
Arts et des Lettres de France. En 2006, elle reçoit trois prix
pour l’ensemble de son œuvre : le Prix Reconnaissance de
l’université du Québec à Montréal, le Prix des Femmes de
mérite de la Fondation Y des femmes et, enfin, le prix AlbertTessier, soit la plus haute distinction décernée chaque année
par le gouvernement du Québec en reconnaissance du talent
exceptionnel et de l’apport remarquable d’une personne dans
le domaine du cinéma.
RAVIDA DIN
(productrice) Farouchement attachée
au principe de justice sociale et à
la cause des femmes, la productrice
et productrice exécutive Ravida Din
transpose son engagement dans les
productions qu’elle signe et contribue
au documentaire social par l’analyse
pénétrante et pertinente qu’elle fait des
sujets traités.
En 1978, elle coréalise et monte le
court métrage Laurent Lamerre, portier.
Léa Pool
L’année suivante, elle scénarise, réalise
et produit Strass Café, un court métrage primé. Elle réalise
ensuite pour Radio-Québec une série sur les minorités culturelles
et Eva en transit, émission sur la chanteuse française Éva, avant
de se tourner vers le long métrage.
En 1984, elle réalise son premier long métrage, La femme de
l’hôtel, lequel reçoit un accueil enthousiaste. Le film remporte
plusieurs prix internationaux et vaut à Louise Marleau le Génie
de la meilleure actrice dans un rôle principal. En 1986, Léa
Pool scénarise et réalise Anne Trister, qui est invité au Festival
international de Berlin en compétition officielle et honoré
des prix les plus prestigieux d’autres grands festivals. À corps
perdu est sélectionné en compétition officielle au Festival
de Venise, au Festival des Films du Monde de Montréal et au
Festival international du film de Chicago et reçoit les premiers
prix à Namur et à Halifax. La demoiselle sauvage est présenté
en compétition officielle au Festival des Films du Monde
de Montréal, où il remporte le Prix Super Écran du meilleur
long métrage canadien et le Prix de la meilleure contribution
artistique (photographie), en 1991.
En tant que productrice exécutive des centres du Québec et de
l’Atlantique de l’ONF, elle a pour mandat de rechercher et de
gérer des projets divers qui vont des documentaires destinés aux
salles et à la télévision aux médias communautaires, en passant
par la fiction alternative et les projets numériques interactifs.
Parmi ses récentes productions, mentionnons Socalled, le film,
réalisé par Garry Beitel et projeté au Hot Docs et au Festival
international du film documentaire d’Amsterdam; Jelena’s
Song, de Pablo Alvarez-Mesa, gagnant du prix Pierre-et-YolandePerreault aux Rendez-vous du cinéma québécois; Family Motel,
de la réalisatrice Helene Klodawsky, primé aux Rendez-vous du
cinéma québécois en 2008.
L’année suivante, Léa Pool signe Rispondetemi, un segment
du film Montréal vu par..., réalisé par un collectif regroupant
plusieurs cinéastes. Mouvements du désir, son cinquième long
métrage de fiction, est présenté au Festival du film Sundance en
1994 et est en nomination aux prix Génie dans huit catégories,
dont Meilleure réalisation et Meilleure scénario. En 1999,
Emporte-moi remporte le prix spécial du Jury œcuménique au
Festival international de Berlin. Ses plus récents longs métrages
de fiction sont Lost and Delirious, mettant en vedette Piper
Perabo, Jessica Paré et Mischa Barton; Le papillon bleu, mettant
en vedette William Hurt et Pascale Bussières; Maman est chez le
coiffeur; et La dernière fugue.
AUTRES CONTRIBUTEURS
En 1990, Léa Pool tourne son premier long métrage
documentaire, Hotel Chronicles, lequel remporte la Plaque d’or
au Festival international du film de Chicago. Parmi les autres
documentaires qu’elle réalise, mentionnons deux épisodes de
la série télévisuelle bilingue intitulée «Femmes : Une histoire
inédite», d’après des scénarios écrits en collaboration avec Rina
Fraticelli et commentés par Susan Sarandon, ainsi que «Mile
End» pour la série Hidden Lives de CBC.
En 1998, son documentaire Gabrielle Roy remporte le prix
Rockie de la meilleure émission historique et biographique
au Festival de la télévision de Banff ainsi que le Gémeaux du
meilleur documentaire. En octobre 1994, le Festival de Blois présente une rétrospective
de son œuvre cinématographique et le ministère de la Culture
Ravida Din
Les documentaires actuellement en cours de production que
signe Ravida Din sont notamment : Payback: Debt and the
Shadow Side of Wealth, inspiré du livre de Margaret Atwood
et réalisé par Jennifer Baichwal; et The Feminist Project, une
chronique à la fois exaltante et touchante du mouvement
féministe canadien, que réalise Karen Cho.
NANCY GUERIN (recherchiste, scénariste, productrice adjointe)
est une scénariste, productrice, recherchiste et journaliste
ayant participé à la réalisation de nombreuses productions
documentaires.
Outre L’industrie du ruban rose, un projet auquel elle participe
depuis 2006, Guerin a également travaillé comme productrice
déléguée pour Partly Private, un long métrage documentaire sur
la circoncision, qui a remporté le prix du Meilleur documentaire
de New York au Festival du film de Tribeca en 2009.
Guerin a collaboré à plusieurs séries télévisées pour les enfants,
travaillant comme recherchiste pour In Real Life, Mystery
Hunters, en nomination pour un Gemini, et Active-toi. Elle a
également travaillé comme recherchiste d’archives pour La
Quête et Short & Male, un long métrage documentaire qui se
penche avec humour sur les obstacles que doivent franchir les
hommes de petite taille.
Native de New York, Nancy Guerin a obtenu une maîtrise en
communications et journalisme de l’Université SUNY Albany.
Elle a ensuite travaillé comme reportrice et rédactrice aux
L’INDUSTRIE DU RUBAN ROSE
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L’INDUSTRIE DU RUBAN ROSE
actualités pour l’hebdo d’information Metroland à Albany, un
travail qui lui a valu de nombreux prix. Elle a également enseigné
le journalisme comme professeure auxiliaire à SUNY avant de
s’établir à Montréal en 2003.
PATRICIA KEARNS (scénariste, recherchiste) est une cinéaste
indépendante de Montréal dont le travail se caractérise par
un très fort sens de la communauté et des sujets extrêmement
diversifiés.
Par l’entremise de sa société, Pack Productions, elle a produit
et réalisé des documentaires expérimentaux acclamés comme
If the Family Fits, une déconstruction réfléchie des valeurs
familiales, et Choir Girls, un portrait jubilatoire d’une chorale
féminine. XS STRESS: Teens Take Control, un film pour les
jeunes sur l’a b c de la survie à l’adolescence, est le deuxième
documentaire qu’elle a écrit et réalisé pour l’Office national du
film du Canada, après Democracy à la Maude, un portrait de la
militante sociale sociale canadienne Maude Barlow.
Kearns est une des membres fondatrices du festival de films
image + nation de Montréal et du Studio XX, un centre qui a
pour mission d’encourager la participation des femmes dans les
nouveaux médias. À l’ONF, elle a été chef de projet par intérim
et productrice de CitizenShift, un site Web dédié aux médias et
au changement social.
LES SUJETS INTERVIEWÉS
JUDY BRADY est une militante et auteure de San Francisco qui
a reçu un diagnostic de cancer du sein il y a près de 30 ans.
Depuis 25 ans, Brady travaille à la création d’un mouvement qui
aborde les enjeux politiques du cancer du sein. Convaincue
que des facteurs environnementaux se cachent derrière
l’épidémie de cancer, elle se concentre maintenant davantage
sur des préoccupations environnementales et est membre du
conseil d’administration de Greenaction,
un organisme qui prône la justice
environnementale.
BARBARA A. BRENNER s’est jointe au
conseil d’administration de l’organisme
Breast Cancer Action (BCA) en septembre
1994, un an après avoir appris qu’elle avait
le cancer du sein. Un an plus tard, elle est
devenue la première directrice générale
à temps plein de BCA, un poste qu’elle a
BARBARA A. BRENNER
conservé jusqu’en 2010. Peu de temps
après sa nomination, elle a dû subir une mastectomie en raison
d’une récurrence locale du cancer. Sa passion est contagieuse,
et son efficacité comme leader du mouvement contre le cancer
du sein se reflète dans la croissance et les accomplissements de
BCA durant son mandat. Le Barbara Brenner Rapid Response
Fund a récemment été créé en l’honneur du type de militantisme
déployé par BCA sous sa direction. Depuis sa participation
à L’industrie du ruban rose, Brenner a appris qu’elle avait
la sclérose latérale amyotrophique (SLA), une maladie
neurodégénérative, et elle utilise maintenant les médias sociaux
pour susciter des discussions sur la façon dont les questions sur
la santé sont présentées dans les médias grand public. Elle se
sert aussi d’un synthétiseur texte-parole pour communiquer de
façon audible.
Nancy G. Brinker est considérée comme un leader du
mouvement mondial contre le cancer du sein. Elle est la chef
de la direction et fondatrice de la Susan G. Komen for the
Cure, actuellement le plus important organisme de collecte
de fonds contre le cancer du sein dans le monde entier. En
2008, Brinker figurait sur la liste des « 100 personnes les plus
influentes au monde » du magazine TIME. De 2001 à 2003, elle
a occupé la fonction d’ambassadrice des États-Unis en Hongrie.
Plus récemment, à titre de chef du protocole des États-Unis, un
poste qu’elle a occupé de 2007 à 2009, elle avait pour mandat
de superviser toutes les questions de protocole entourant la
visite des chefs d’État et les voyages à l’étranger du président.
Le président Barack Obama lui a décerné la Presidential Medal
of Freedom, la plus haute distinction de la nation pour un civil.
Elle a récemment publié le livre Promise Me: How a Sister’s Love
Launched the Global Movement to End Breast Cancer.
James Brophy (Ph. D.) est un chercheur de Windsor spécialisé
dans le lien entre le cancer et les agents cancérogènes
occupationnels. Il a été au cœur de la difficile bataille visant
à forcer l’industrie et le gouvernement à reconnaître que les
« risques professionnels » sont une réalité mortelle pour un trop
grand nombre de personnes travaillant en industrie. Le travail
de Brophy porte principalement sur les cancers professionnels
et les cancers liés à l’environnement, sur l’éducation, la
sensibilisation et la prévention. Il est le chercheur principal de
la « Lifetime Histories Research Study », une étude cas-témoins
explorant les associations entre l’exposition professionnelle
et le cancer du sein chez la femme. Dans les études qu’ils ont
terminées, lui et ses collègues chercheurs ont trouvé une preuve
du lien entre le développement du cancer du sein et le travail
dans les domaines de l’agriculture, des soins de santé et de la
fabrication de véhicules automobiles.
Janet Collins est une visionnaire qui a participé activement
à l’organisation de la première Conférence mondiale sur le
cancer du sein (World Conference on Breast Cancer - WCBC), qui
a eu lieu à Kingston, en Ontario, en juillet 1997 et qui a attiré
650 représentants de 50 pays. Le comité de la WCBC a travaillé
avec Bella Abzug, auparavant membre du Congrès et chef de la
Women’s Environment and Development Organization, afin de
créer un plan d’action mondial et de mettre le cancer du sein à
l’avant-scène.
CAROL CONE, vice-présidente d’Edelman Purpose, est réputée
pour son travail dans les domaines du marketing social et de
la philanthropie stratégique. Appelée la « mère du marketing
social », elle s’est fermement engagée à établir des partenariats
solides et durables entre des entreprises et des causes sociales,
ce qu’elle fait depuis plus de 25 ans. Cone a créé de nouvelles
alliances pour des partenariats publics-privés afin de mettre
sur pied des programmes distinctifs pour une multitude
d’entreprises Fortune 500, incluant l’Avon Breast Cancer
Crusade, l’initiative Go Red for Women de l’American Heart
Association, les Human Rights Awards de Reebok, le Fitness
Walking Program de Rockport, la Gillette Women’s Cancer
Connection, et bien d’autres. Dans l’ensemble, les programmes
de Cone ont permis d’amasser plus de 500 millions de dollars au
profit de différentes causes sociales.
DrE Charlene Elliott est professeure agrégée en
communications à l’Université de Calgary. Ses travaux de
recherche portent principalement sur les implications
communicatives et politiques de la codification de la couleur,
de la forme et de l’odeur. Elle est l’auteure de Pink!: Community,
Contestation and the Colour of Breast Cancer, un article dans
lequel elle explique comment la couleur rose est utilisée de
manière stratégique dans les campagnes contre le cancer du
sein afin d’adoucir la dure réalité de la maladie. Elliott s’est
récemment vu attribuer une nouvelle chaire de recherche par
les Instituts de recherche en santé du Canada afin d’étudier les
liens entre la commercialisation des produits alimentaires et
l’obésité infantile.
Barbara Ehrenreich
Barbara Ehrenreich est critique sociale
et auteure. Chroniqueuse et essayiste, elle
rejoint un vaste lectorat et est l’auteure
d’une vingtaine de livres, incluant Nickel
and Dimed: On (Not) Getting By in
America, un succès de librairie ayant paru
sur la liste du New York Times. Elle écrit
fréquemment des articles pour le New
York Times, Harper’s, The Progressive,
en plus d’être une collaboratrice du
magazine TIME.
Charlotte Haley fut l’une des premières personnes à remettre
un ruban pour sensibiliser les gens à la cause du cancer du
sein. Sa fille, sa sœur et sa grand-mère ont toutes eu un cancer
du sein. Dans les années 1990, elle a commencé à distribuer
«dans des épiceries locales» des rubans de couleur saumon sur
lesquels on pouvait lire : « Le budget annuel du National Cancer
Institute est de 1,8 milliard de dollars; seulement 5 % de cet
argent va à la prévention du cancer. Aidez-nous à réveiller nos
législateurs et la population américaine en portant ce ruban. »
Peu après, le magazine Self et Estée Lauder ont voulu utiliser
le ruban de Haley, mais celle-ci refusa, jugeant ces entreprises
trop commerciales. Le magazine est allé de l’avant en utilisant
la couleur rose à la place du saumon, et le ruban rose est
rapidement devenu le symbole mondial de la lutte au cancer
du sein.
JANE HOULIHAN est première vice-présidente de la Recherche
à l’Environmental Working Group et directrice de Skin Deep, une
base de données sur la nocivité des cosmétiques. Cette base de
données indique la cote de risque de plus de 62 000 produits
vendus sur le marché et reçoit près d’un million d’appels de
fichier par mois. Houlihan est spécialisée dans la recherche sur
la toxicité et la santé. Porte-parole des questions sur l’hygiène
de l’environnement auprès des médias nationaux, elle participe
également à des conférences partout dans le monde.
MARC HURLBERT (Ph. D.) est directeur général des initiatives
mondiales contre le cancer du sein de l’Avon Foundation for
Women et de l’Avon Breast Cancer Crusade, qui offrent des
programmes dans plus de 55 pays et qui amassent chaque
année plus de 50 millions de dollars pour la cause du cancer
du sein. Hurlbert a pour responsabilité d’élaborer la stratégie
générale de l’Avon Crusade, d’établir les lignes directrices du
financement, de mettre en œuvre les programmes et de suivre
les progrès des détenteurs des subventions. Il préside également
le conseil d’administration de la Health Research Alliance et du
Cancer Committee de l’Université Columbia, de même que le
conseil consultatif du New York Presbyterian Hospital.
Dre Marion Kavanaugh-Lynch est directrice du California
Breast Cancer Research Program à l’Université de Californie.
Son travail porte notamment sur l’établissement des priorités
et l’élaboration des stratégies en matière de recherche de l’État
de la Californie, dans le but de coordonner la recherche et de
mettre fin au cancer du sein. Elle dirige actuellement un panel
national qui établit des stratégies de recherche afin d’explorer
le rôle des polluants provenant de l’environnement dans le
cancer du sein.
Margaret Keith (Ph. D.) est membre auxiliaire du corps
professoral à l’Université de Windsor et à l’Université de Stirling
au Royaume-Uni. Ses travaux ont permis de faire progresser
l’utilisation des techniques de cartographie dans la recherche
participative sur la santé, et elle a collaboré à la rédaction
d’articles de journaux décrivant leurs applications. À titre de
co-chercheuse principale, elle a également pris part à plusieurs
études de recherche épidémiologiques et qualitatives explorant
les facteurs de risque professionnels et environnementaux
associés au cancer du sein. Elle participe actuellement à un
projet commandité par le National Network on Environments
and Women’s Health à l’Université York, qui explore les risques
possibles de cancer du sein chez les femmes travaillant dans
l’industrie du plastique.
Samantha King est l’auteure de Pink
Ribbons, Inc.: Breast Cancer and the Politics
of Philanthropy. Elle est professeure
agrégée à l’école de kinésiologie et au
département des études sur la santé
de l’Université Queen’s de Kingston,
en Ontario. Ses intérêts en matière de
recherche et d’enseignement portent sur
la culture politique de la santé, du sport
et du corps. Elle siège aux comités de
rédaction du Journal of Sport and Social
Samantha King
Issues et de Qualitative Research in Sport,
Exercise and Health et est membre du conseil d’administration
de la North American Society for the Sociology of Sport.
Evelyn H. Lauder est première vice-présidente de groupe
des Compagnies Estée Lauder, et la fondatrice et présidente
de la Breast Cancer Research Foundation. Estée Lauder fut la
première entreprise de cosmétiques à utiliser le ruban rose
comme symbole de la sensibilisation au cancer du sein. On
attribue d’ailleurs la popularité du ruban rose à cette entreprise.
En 2000, la société a créé la Global Illumination Campaign pour
sensibiliser les gens à la cause du cancer du sein en projetant
une lumière rose sur des édifices, des monuments et des points
d’intérêt situés partout dans le monde. Au cours de la dernière
année, 38 points d’intérêt historiques du monde entier ont été
illuminés, ce qui a permis à la campagne d’établir un nouveau
record Guinness, soit « Le plus grand nombre de points d’intérêt
illuminés pour une cause en 24 heures ».
ELLEN LEOPOLD est l’auteure de A Darker Ribbon: Breast
Cancer, Women, and Their Doctors in the Twentieth Century,
la première histoire culturelle de la maladie. Elle a également
écrit Under the Radar: Cancer and the Cold War, qui démontre
que pratiquement chaque aspect de notre réponse actuelle
à la maladie porte l’empreinte de ses liens complexes avec la
guerre froide. Elle a travaillé comme conseillère en politiques
économiques aux États-Unis et au Royaume-Uni, où elle a été
au service du Greater London Council jusqu’à son abolition par
Margaret Thatcher.
Dre Susan Love est l’une des « mères fondatrices » du
mouvement de la lutte contre le cancer du sein, un travail qu’elle
poursuit en tant que membre des conseils d’administration de
L’INDUSTRIE DU RUBAN ROSE
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L’INDUSTRIE DU RUBAN ROSE
la National Breast Cancer Coalition et de la Y-ME National Breast
Cancer Organization. Depuis sa publication en 1990, son livre
intitulé Dr. Susan Love’s Breast Book est considéré comme la
bible du cancer du sein. Selon elle, le cancer du sein pourrait
être un virus. En 2008, en partenariat avec l’Avon Foundation,
Love a procédé au lancement de l’initiative Army of Women,
qui recrute un million de femmes de tous les âges et de toutes
les origines ethniques, qui ont ou non le cancer du sein, afin
de participer à des études de recherche sur le cancer du sein.
Love est actuellement présidente et directrice médicale de la
Dr. Susan Love Research Foundation, et elle est membre du
conseil de Windy Hill Medical, une société de prévention du
cancer du sein qu’elle a fondée.
Kim McInerney travaillait à la Ford Motor Company comme
directrice des commandites de marques populaires et du
marketing expérientiel au moment du tournage de L’industrie
du ruban rose. Elle y supervisait le programme Warriors in Pink,
une campagne de marketing social visant à amasser des fonds
pour la lutte contre le cancer du sein par la vente d’un éventail
de produits roses, comme une Ford Mustang. Pendant 17 ans,
le programme Warriors in Pink a été un commanditaire national
de la Susan G. Komen Race for the Cure, versant un million de
dollars par année à la fondation.
DRE OLUFUNMILAYO I. OLOPADE est titulaire du Walter L. Palmer
Distinguished Service Professorship et doyenne associée de
l’initiative Global Health du Medical Center de l’Université de
Chicago. Formée en oncologie clinique et en génétique du
cancer à l’Université de Chicago, Dre Olopade a mené des travaux
de recherche sur la compréhension des formes familiales du
cancer. Ses observations fondamentales sur la base génétique
du cancer du sein chez les jeunes femmes d’origine africaine
vivant aux États-Unis et en Afrique de l’Ouest ont élargi notre
compréhension des interactions complexes entre les gènes, le
mode de vie et l’environnement dans l’apparition du cancer du
sein. En tant que médecin et scientifique, Dre Olopade travaille
sans relâche afin de traduire les découvertes scientifiques
touchant l’individu et la population en interventions optimales
pour les femmes présentant un risque de développer un cancer
du sein. Dre Olopade diffuse efficacement les résultats positifs
de son travail, inspire les étudiants et ses collègues, et est un
modèle pour les femmes scientifiques du monde entier. Chef
de file internationale en médecine universitaire, elle a reçu de
nombreux prix et récompenses. Elle est membre de l’Institute
of Medicine of the National Academies, du National Cancer
Advisory Board, de l’American Philosophical Society et de
l’American Academy of Arts and Sciences.
IV LEAGUE est un groupe de soutien pour les femmes atteintes
d’un cancer du sein métastatique, situé à Austin, au Texas. Les
membres se réunissent régulièrement et s’aident mutuellement
à composer avec les difficultés de la maladie et la réalité de la
mort. Le groupe considère la commercialisation du cancer du
sein comme un acte insensible et insultant, et ne croit pas qu’une
volonté de fer puisse expliquer pourquoi certaines personnes
survivent au cancer. Elles connaissent le nombre de personnes
mortes du cancer du sein – elles ont perdu 10 membres l’an
dernier seulement – et elles croient que c’est la maladie qui tue
les gens et non le manque d’espoir ou de pensée positive.
The Plastics Focus group est constitué d’une poignée de
femmes qui ont travaillé dans l’industrie du plastique fabriquant
des pièces pour les trois grands constructeurs automobiles
américains. Étant toutes très inquiètes des effets des produits
chimiques auxquels elles ont été exposées dans leur milieu
de travail, elles ont accepté de participer à un projet de
recherche étudiant les liens entre les risques professionnels et
le cancer du sein. L’étude employait des techniques de collecte
de données visuelles pour aider les femmes à parler de leur
travail et de leur histoire médicale. Elles ont dit avoir souffert
de vertiges, de maux de tête, de maux de gorge, de difficultés
à respirer et de saignements de nez causés par les odeurs
chimiques, la fumée et les vapeurs omniprésentes dans leur
environnement de travail. Elles ont parlé de collègues de travail
qui ont développé un cancer ou qui ont fait une fausse couche.
Plusieurs ont dit craindre d’avoir elles aussi des problèmes de
santé occasionnés par leur exposition professionnelle à des
substances cancérogènes et des perturbateurs endocriniens.
•
© 2011 – 97 min 43 s
L’Office national du film du Canada présente L’industrie du ruban rose Réalisation Léa Pool
Produit par Ravida Din Scénario Patricia Kearns, Nancy Guerin et Léa Pool
Direction de la photographie Daniel Jobin Sylvaine Dufaux, Nathalie Moliavko-Visotzky
Montage Oana Suteu Khintirian Animation Francis Gélinas Productrice déléguée Nancy Guerin Productrice exécutive Ravida Din
D’après le livre Pink Ribbons, Inc.: Breast Cancer and the Politics of Philanthropy de Samantha King
www.onf.ca/rose
RENSEIGNEMENTS
Canada
1-800-267-7710
États-Unis
1-800-542-2164
International
+1-514-283-9000
Internet www.onf.ca • [email protected]

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