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Thème :
Cohésion sociale et territoriale
Orientation :
Favoriser l’inclusion sociale des populations (équité et mixité sociales)
Les disparités de niveau de vie en 2010
par département
Le niveau de vie annuel médian est de 19 271 € en 2010. Le rapport entre le niveau
de vie plancher des 10 % les plus aisés et le niveau de vie plafond des 10 % les
plus modestes est de 3,5. Le niveau de vie médian comme le rapport inter décile
varient selon les départements, respectivement de 16 603 € à 24 521 € et de 2,8 à
6. L’ampleur de la dispersion tient soit à la faiblesse des revenus des plus
modestes, comme dans le Nord-Pas-de-Calais, soit au niveau élevé des plus aisés
comme dans les Hauts-de-Seine ou les Yvelines, soit aux deux comme à Paris où le
rapport inter décile est le plus élevé.
La dispersion des revenus est généralement plus forte dans les espaces urbains et
plus modérée dans le rural, mais l’écart tend à se réduire avec l’arrivée dans
l’espace rural de ménages aisés ayant quitté les grandes agglomérations.
Indicateur territorial de développement durable
Niveau de vie et rapport inter décile en 2010
Définition
Le niveau de vie médian est le revenu disponible après transferts, impôts et prestations sociales, par
unité de consommation (UC), en deçà duquel se situe la moitié de la population de France
métropolitaine. Le rapport inter décile (D9/D1) des niveaux de vie est le rapport entre le niveau de vie
plancher des 10 % les plus aisés et le niveau de vie plafond des 10 % les plus modestes.
Pertinence
Le niveau de vie détermine l’accès des individus aux biens et services. La distribution des niveaux de vie,
c’est-à-dire du revenu par unité de consommation, donne une image globale des inégalités monétaires.
Elle peut s’interpréter en termes de partage des fruits de la croissance et d’importance accordée aux
questions de solidarité et d’équité ou aux risques que comporte un défaut de cohésion sociale. Un écart
élevé de niveau de vie moyen entre premier et dernier décile ou un rapport inter décile fort marquent
ainsi une solidarité faible qui peut être potentiellement porteuse de risques sociaux.
Pour des raisons de disponibilité des données, l’échelon territorial retenu est celui du département. La
combinaison des deux indicateurs donne un premier aperçu de la géographie des disparités de revenus.
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Limites et précautions
L’indicateur ne mesure qu’un aspect des inégalités, relatif à la pauvreté monétaire. Au niveau national,
l’approche monétaire est complétée par l’analyse des conditions de vie à partir de l’enquête sur les
ressources et conditions de vie (SRCV). Mais les données d’enquête ne permettent pas cette approche à
un échelon infranational.
La source ne permet pas d’analyser la dispersion des revenus à tous les échelons géographiques. A des
niveaux plus fins, la source disponible est la source RFL (revenus fiscaux localisés), qui décrit les
revenus avant transferts, à partir des déclarations fiscales de revenus.
Analyse
Résultat au regard de l’enjeu de développement durable
En 2010, le niveau de vie annuel médian a progressé de 1,1 % en euros constants par rapport à l’année
précédente et s'établit à 19 271 euros. Au cours de la période de 1996 à 2009, les inégalités observées
au niveau national ont peu évolué.
En 2009, le niveau de vie médian était de 19 070 € en France métropolitaine selon les résultats publiés
par l’Insee en 2010. Les 10 % les plus modestes de la population avaient un niveau de vie inférieur à
10 410 euros annuels (premier décile) ; le niveau de vie annuel des 10 % des personnes les plus aisées
était supérieur à 35 839 euros (neuvième décile), soit un rapport inter décile (D9/D1) de 3,4.
Disparités territoriales
Indicateur territorial de développement durable
En 2010, le niveau de vie médian par département varie de 16 603 € en Seine-Saint-Denis à 24 521 € à
Paris. Le rapport inter décile varie de 2,8 en Vendée à 6 à Paris. La carte de cet indicateur découpe
assez nettement la France en quatre parties. La dispersion des niveaux de vie est forte dans trois d’entre
elles, le Nord-est, l’Ile-de-France et la quasi-totalité des départements en dessous d’une ligne allant de
la Charente-Maritime à la Haute-Savoie et surtout sur la côte de la Méditerranée. Dans le reste du pays,
la dispersion est plus modérée.
La distribution de l’indicateur de disparité des revenus après transferts, impôts et prestations sociales,
apparaît néanmoins relativement resserrée: Pour 80% des départements, le rapport inter décile se situe
en deçà de la moyenne nationale (3,5). La comparaison avec la dispersion des revenus fiscaux déclarés
(toujours par unité de consommation) permet d’appréhender l’effet des politiques de redistribution, en
particulier sur les bas revenus. En effet, le rapport inter décile des revenus fiscaux atteint 11,6 à Paris,
et avoisine ou dépasse 6 dans la plupart des départements méditerranéens et franciliens, ainsi que dans
le Rhône et le Nord. Parmi ces départements, ceux pour lesquels la réduction du rapport inter décile est
la plus sensible lorsque l’on passe du revenu fiscal au niveau de vie sont ceux dont le premier décile de
revenus est le plus bas : le Gard, l’Hérault, la Corse, les Pyrénées-Orientales, le Nord, les Bouches-duRhône, Paris, la Seine-Saint-Denis et l’Aude.
La géographie de la dispersion des revenus est différente de celle du niveau de vie.
L’ampleur des disparités de revenus sur un territoire dépend de deux facteurs pouvant se combiner : la
faiblesse du seuil des bas revenus ou le niveau élevé des hauts revenus. Ainsi, les régions se
caractérisant par des hauts ou des bas revenus présentent les plus fortes disparités internes, à
l’exception de l’Alsace et de Rhône-Alpes où les revenus sont élevés et relativement homogènes. Après
Paris, c’est le département des Hauts-de-Seine qui affiche les disparités les plus fortes (rapport inter
décile de 4,7), puis la Haute-Savoie (4) et le Val-de-Marne (3,9). Ces fortes valeurs s’expliquent d’abord
par les hauts revenus. A Paris, les bas revenus sont en outre plus faibles, ce qui accentue les disparités.
En Haute-Savoie et dans le Rhône, l’éventail des revenus est également ouvert vers le haut, du fait de la
part importante des ménages les plus aisés, parmi lesquels les ménages des travailleurs frontaliers. A
contrario, la forte dispersion observée dans le pourtour méditerranéen (Corse, Languedoc-Roussillon et
Provence-Alpes-Côte d’Azur) comme dans le Nord-Pas-de-Calais tient davantage à la plus forte part de
ménages à bas revenus ; l’éventail des revenus dans ces régions est ouvert vers le bas.
Les écarts de revenus
Passer du revenu fiscal au revenu disponible modifie l’ampleur des disparités. Les données sur les
revenus fiscaux déclarés ont l’avantage de permettre d’étudier l’évolution sur une période assez longue
et à des niveaux géographiques fins, supra communaux ou infra communaux. Selon un portrait social de
la France dressé par l’Insee, en 2009, le quart des personnes aux revenus salariaux les plus hauts
perçoivent dix fois plus que le quart de celles qui ont les revenus salariaux les plus faibles. Les
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différences de durée d’emploi sur l’année expliquent 84 % de ces écarts. Le reste provient des
différences de salaire horaire.
De manière générale, les revenus ont progressé le plus vite dans les régions aux revenus les plus faibles
(Corse) et le moins vite dans les régions aux revenus les plus élevés (Île-de-France).
La dispersion est généralement plus forte dans les grands pôles urbains
La dispersion des revenus varie selon la catégorie d’aires urbaines. Le rapport interdécile des niveaux de
vie est toujours plus élevé dans les grands pôles urbains que dans les autres espaces (excepté la Corse)
soit 3,9 pour la France métropolitaine. Les grands pôles regroupent en effet à la fois les plus hauts
revenus, du fait de la concentration de cadres et dirigeants et du coût élevé du logement, et les plus bas
revenus du fait de la proportion plus élevée de logements sociaux. Le cas de l’Île-de-France illustre très
bien cette disparité (4,4). De manière générale, l’espace périurbain et les autres communes
multipolarisées sont les aires où le rapport inter décile est le plus faible pour chaque région. En effet, ce
sont des zones où l’offre de logement est plus abordable que dans les pôles plus attractifs mais qui
restent cependant assez près de ces derniers pour l’emploi et les services. Quelques régions font
cependant exception. Il s’agit principalement des régions du sud. C’est dans le Languedoc-Roussillon, en
Provence-Alpes-Côte-D’azur et en Corse qu’on retrouve de grandes disparités entre les aires urbaines.
Cette différence de niveaux de vie est d’une part expliquée par la forte présence d’une population aisée
mais également la forte présence d’inactifs. Le Nord-Pas-de-Calais présente lui aussi un rapport élevé
justifié par la présence de nombreux jeunes actifs, dont le revenu est faible, et de nombreux inactifs.
Données complémentaires
Pour appréhender l’objectif de cohésion sociale, central dans le concept de développement durable, il
faut prendre en compte les inégalités de revenus mais aussi en amont, les inégalités d’accès à l’emploi
et à l’éducation, l’accès aux services.
Pour en savoir plus
Source
Indicateur territorial de développement durable
Organisme producteur de l’indicateur : Insee.
Principales sources de données mobilisées pour établir l’indicateur : Insee-DGFiP, revenus disponibles
localisés (RDL).
Date de diffusion ou mise à jour des données mobilisées : résultats 2010 disponibles sur le site de
l’Insee en avril 2013.
Echelon territorial, couverture
France métropolitaine par département.
Les indicateurs relatifs au niveau de vie ne sont pas calculés pour les DOM, mais une approche des
revenus et des inégalités est possible à travers les revenus fiscaux localisés.
Echelle temporelle
Référence temporelle : 2010
Année ou période de la série chronologique : 2007-2008
Fréquence de mise à jour : annuelle
Méthodologie de l’indicateur
Le niveau de vie de l'ensemble de la population est évalué par le revenu disponible du ménage divisé par
le nombre d'unités de consommation. Le niveau de vie est donc le même pour tous les individus d'un
même ménage.
Le revenu disponible brut des ménages comprend les revenus d'activité, les revenus du patrimoine, les
transferts en provenance d'autres ménages et les prestations sociales (y compris les pensions de retraite
et les indemnités de chômage), nets des impôts directs. Quatre impôts directs sont généralement pris en
compte : l'impôt sur le revenu, la taxe d'habitation, les contributions sociales généralisées et la
contribution à la réduction de la dette sociale.
Pour la détermination du nombre d’UC de chaque ménage, on procède ainsi :
- le premier adulte compte pour 1 ;
- les autres personnes de 14 ans et plus pour 0,5 ;
- les enfants de moins de 14 ans pour 0,3.
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Cette unité de mesure permet de relativiser le revenu du ménage suivant sa taille et sa structure par
âge. Elle est préconisée pour comparer les niveaux de revenus entre les zones géographiques observées
et pour analyser les inégalités de revenu à l'intérieur d'une même zone géographique.
Les variations annuelles sont significatives sans qu’il y ait besoin d’un recul important, mais il y a une
rupture de série en 2005. Dès lors que le nombre d’années disponibles deviendra suffisant, il sera
intéressant d’analyser les évolutions des indicateurs dérivés du niveau de vie sur des périodes de 4 ou 5
ans. L’indicateur est déclinable à l’échelon départemental par type d’espace ou pour des catégories de
communes. Des travaux sont en cours pour disposer de cet indicateur à un échelon plus fin.
Principaux objectifs nationaux
L’un des objectifs en chiffres qui figure dans la SNDD 2010-2013, pour le défi « Démographie,
immigration et inclusion sociale », est de réduire d’un tiers la pauvreté au niveau national d’ici
2012. (Cf. aussi le Plan national d’actions pour l’inclusion 2008).
Autres indicateurs liés
Autre IDD territoriaux sur le site de l’Observatoire des territoires http://www.observatoire-desterritoires.gouv.fr ou du SOeS http://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr >
Observation et statistiques de l’environnement > Accueil > Indicateurs> Indicateurs de
développement durable
•
Taux de pauvreté
Autres indicateurs sur le sur le site de l’Observatoire des territoires http://www.observatoiredes-territoires.gouv.fr :
•
Revenu fiscal de référence moyen (zone d’emploi)
•
Rapport interdécile du revenu fiscal par unité de consommation (département et zone
d’emploi)
•
Part des foyers fiscaux non imposables
Indicateurs nationaux de développement durable :
•
Distribution des revenus
http://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr > Observation et statistiques de
l’environnement > Accueil > Indicateurs> Indicateurs de développement durable
http://www.insee.fr > Accueil > Publications et services > Dossiers > Développement durable
Indicateur territorial de développement durable
Liens
Définitions :
http://www.insee.fr/fr/methodes/default.asp?page=sources/sou-adm-revenusdisponibles-localises.htm
Typologie en aires urbaines :
http://www.insee.fr/fr/methodes/default.asp?page=zonages/aires_urbaines.htm
Données complémentaires sur les revenus:
http://www.insee.fr/fr/themes/theme.asp?theme=4
http://www.statistiques-locales.insee.fr/esl/baseTelechTheme.asp
http://www.onpes.gouv.fr/
Bibliographie
- « Les niveaux de vie en 2010 », Insee première n° 1412 – septembre 2012. Carine Burricand,
Cédric Houdré, Eric Seguin.
- « Les revenus des ménages entre 2002 et 2007 : Un rééquilibrage entre territoires mais des
disparités dans les pôles urbains ». Insee première n° 1309 – Août 2010. Anne-Thérèse Aerts,
Sandra Chirazi. Insee.
- « Portrait social, Vue d’ensemble – Salaires et niveaux de vie : France », 2010. Insee. Valérie
Albouy, Michel Amar, Vincent Bonnefoy, et al.
- « Inégalités de niveau de vie et pauvreté - Les revenus et le patrimoine des ménages » Édition 2013, Insee.
Date de rédaction :
Date de mise à jour
Auteur :
Octobre 2010
Eté 2013
Marie Hélène Kérouanton, Observatoire des territoires
Mise à jour par Katell Gorvan
Cartographie :
Datar, Observatoire des territoires
www.observatoire-des-territoires.gouv.fr
www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr
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