parabol / flora Watzal

Transcription

parabol / flora Watzal
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flux-matic 36 FluxFilms sur scopitone
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zen for film d’aprÈs nam june paik
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LAN GJÖ KULL , SNÆ FELLSJ ÖKULL ,
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SOLHEIMAJÖKULL / Katie Paterson
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Instrumental ‘ ‘ ‘ ‘ / Yann Leguay
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Laps [silent] / Art of Failure
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One 11 and 103 / John Cage
Pa ra bo l / Fl or a W at za l
YOU’VE GOT A LIGHT?
* munissez-vous d’une lampe de poche !
Pour cet événement proposé dans le cadre de l'exposition DEAD AIR, l'espace
du Frac est plongé à partir de 20H précises dans l'obscurit é complète,
hormis la lumière émanant des sources de projection et la réverbération
des films projetés. Les visiteurs sont donc invités à se prémunir d'une
lampe de poche ou autre source de lumière électrique (téléphone portable,
lanterne, frontale...) afin d'explorer l'exposition à leur guise et la
découvrir "sous un nouvel éclairage".
project ions samedi 21 mars 2009 - de 14H à 18H
variation s VII de John Cage (1966) sound?? de Dick Fontaine (1967)
YOU’VE GOT A LIGHT ? samedi 21 mars 2009 - de 20H00 à 21H57
Frac aquitaine
Hangar G2 Bassin à flot n°1 - Quai A. Lalande - Bx
tr am B > cl ave au : arret ba ssins à flot
tél. 05 56 24 71 36 - w w w.fr ac-aquita ine.net
entrée libre
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«Le zen nous dit que si une chose est ennuyeuse au
bout de deux minutes, essayez encore pendant quatre.
Si c’est toujours ennuyeux, essayez pendant huit,
seize, trente-deux et ainsi de suite. Eventuellement,
on découvrira que ça n’est pas ennuyeux du tout
mais très intéressant.» [John Cage, in Silence,
Denoël, coll. Lettres Nouvelles, 1970 et 2004]
1 ZEN FOR FILM réalisé par le compositeur et pionnier de l’art vidéo Nam June Paik, porte le numéro 1
au sein de l’anthologie des FluxFilms réunis par George
Maciunas, consultables par ailleurs sur l’écran du FluxMatic. Conçu en 1962, d’une durée initiale variant entre
8 et 30 minutes, le film de l’artiste coréen est constitué
d’une simple pellicule 16mm transparente qui se
raye et accumule les poussières au cours de chaque
nouvelle séance. Il se rattache ainsi au principe d’œuvre
indéterminée qui a recourt au hasard, dans la continuité
des pièces de John Cage, telles «Imaginar y Landscape
n°4» (1951), «Concerto pour piano et orchestre»
(1957-1958), ou encore «4’ 33"» (1952). Le film en soi
se soustrait à toute tentative de représentation, à une
quelconque volonté de spectacle, et participe à une
«expérience concrète», où tous les éléments d’une
ontologie cinématographique - pellicule, faisceau,
projecteur - sont réunis dans un processus visible
de production. Ici, l’amorce transparente forme une
boucle dans l’espace, captant la poussière ambiante.
La piste magnétique - vierge - associée au support
filmique, est amplifiée afin de donner à entendre
sa détérioration progressive liée aux passages
répétés durant la soirée. Dans cet hommage que
nous rendons au FluxFilm n°1, le projecteur 16mm
Bolex, modèle S-321 de 1968, noble spécimen de
technologie Suisse, dévoile sa mécanique d’horlogerie et ronronne doucement entre les imperturbables Furniture Sculptures du Genevois Armleder.
2 FLUX-MATIC 36 Fluxfilms sur Scopitone, en libre
consultation. Le scopitone, invention française du début
des années 60, est à l’origine un juke-box sophistiqué,
rétro-projetant des films musicaux à l’aide d’un
clavier de sélection, alliant ainsi l’image au son. Cette
imposante machine aux antipodes de l’ipod, objet de
divertissement révolutionnaire et très populaire en
son temps, a néanmoins fini par tomber en désuétude
avant de disparaî tre totalement des bars, cafés et
boî tes de nuit, victime du succés de la télévision dans
les foyers. Le scopitone, autrefois largement répandu,
est aujourd’hui devenu pièce de musée et ne subsiste
que grâce à l’intérêt que lui portent les collectionneurs.
Vidé de ses entrailles pelliculaires et remis au goût
du jour numérique par le Monoquini Laboratory,
le Scopitone, rebaptisé Flux-Matic pour l’occasion,
offre aux visiteurs les 36 touches de son clavier à
l’anthologie complète des Films Fluxus, le temps
de retrouver une place éphémère dans un FluxBar
fantôme. [FluxFilms courtesy Editions Re:Voir]
John Cage | ONE 11 WITH 103 | (USA / 1992)
Dernier grand projet de John Cage, ce film «sans
sujet» est une «composition solo pour opérateurcaméra 35mm» qui repose sur la programmation de
projections lumineuses. Il renoue ainsi, sur le mode de
l’épure, avec les expérimentations mixed-media des
années 60 (Variations, HPSCHD). L’espace du plateau
de télévision où le tournage a lieu est l’objet d’une
série de dix-sept variations en reflet à la composition
musicale 103. Chaque séquence se compose de plus
d’un millier d’opérations du hasard dans lesquelles le
plateau ne se manifeste pas, mais où le spectateur est
invité à trouver sa propre place. La première de cette
pièce fut donnée par l’Orchestre Symphonique de la
WDR de Cologne. [Courtesy Mode Records, New York]
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4 Flora Watzal | PARABOL | (Autriche / 1999)
Une «parabole» sur l’expérience de vision (l’attache
de l’oeil et du nerf optique est paradoxalement un
«point aveugle» : ce point qui nous offre la vue ne
peut voir lui-même). Le centre de l’image est occupé
par la coupelle blanche d’antennes paraboliques,
présence muette d’objets urbains familiers que notre
regard évacue au quotidien, et qui cependant sont
censées faire pénétrer les images du monde entier
dans la sphère privée. Nous regardons le miroir
parabolique, structurant l’image et l’environnement
en une série de lentes surimpressions, et qui nous
regarde en retour. [Courtesy Sixpackfilm, Vienne]
5 Katie Paterson | LANGJÖKULL, SNÆFELL SJÖKULL, SOLHEIMA JÖKULL (GB /2007) Durant une
résidence de six mois en Islande, la jeune artiste
britannique Katie Paterson a effectué des prises de
son de trois glaciers subissant les effets du réchauffement climatique, dont les noms donnent son titre
à la pièce présentée ce soir. Prélevant de la glace
sur chacun des lieux, elle en a fait presser trois disques, dont la gravure restitue ces enregistrements.
Elle a ainsi donné un concert unique pour trois platines, les têtes de lecture jouant l’enregistrement des
glaciers, puis au fur et à mesure, le son du support
même fondant inexorablement. Ce qui découle de cet
événement est une captation vidéo pour trois écrans.
Le triptyque de Katie Paterson est le cœur de la soi-
rée. C’est une clepsydre de glace polaire qui en détermine la durée. Il faut une heure cinquante-sept
minutes aux disques pour fondre intégralement. Avec
eux, s’éteindront les autres dispositifs. [Courtesy
l’artiste & Albion, Londres | www.katiepaterson.org]
6 Yann Leguay | INSTRUMENTAL ‘ ‘ ‘ ‘ (CUTTING
DISC) (Belgique / 2009) Version installation du projet
live «Cutter_Off». Un disque vinyle vierge est placé
sur une platine. La tête de lecture est remplacée par
une lame de cutter, branchée sur micro-contact, qui
va user progressivement la surface et créer le son. Il
s’agit dans cette installation d’approcher les limites du
support, afin de considérer son usure non plus comme
une perte d’information mais au contraire comme
fabrication de matière sonore. [www.phonotopy.org]
7 Art of Failure | LAPS | (France / 2008) LAPS
est une installation sonore et visuelle qui utilise Internet comme un espace résonant. Un son est envoyé sur
internet, puis revient dans l’installation, pour être renvoyé a nouveau. Ce cycle est reproduit à l’infini. Nourri
par les erreurs de transmission, le matériau sonore est
remodelé par son trajet dans le réseau. Ce flux sonore
diffusé au sein de l’installation se complexifie progressivement et cristallise à chaque instant l’activité d’une
partie du web. Cette «vie» du réseau est parallèlement
transcrite dans l’installation sous la forme d’un paysage lumineux imaginaire. [http://artoffailure.free.fr]
8 Katie Paterson | Earth-Moon-Earth (4’33")
Quatre minutes et trente-trois secondes de silence ont
été envoyées par signal radio de la Terre à la Lune, depuis
Nagano au Japon. Ayant parcouru plus d’un million
trois-cent mille kilomètres, le signal a été réfléchi
par la Lune et est retourné sur Terre deux secondes
et demie plus tard. Une correspondance par email et
la copie d’un reçu de transmission, en un haïku crypté,
témoignent de ce clin-d’œil nocturne à John Cage.
Une soirée allumée par Monoquini
[association pour la promotion des arts visuels et sonores]
programmat ion : bertrand grimault et nicolas maigret .
[www.monoquini.over-blog.com]
YOU’VE GOT A LIGHT? n’aurait pu avoir lieu sans l’intérêt
et l ’ implication des artistes et de l ’ équipe du frac aquitaine .
merci : dominique labeyrie , franck bourdères et toutes les
personnes qui nous soutiennent et qui se reconnaîtro nt .
soirée réalisée avec le concours technique du capc , musée
d ' art contempora in de bordeaux .