Au bord de la vie

Transcription

Au bord de la vie
Au bord
de la vie
de Gao Xingjian (Editions Lansman)
mise en scène, scénographie
Alain Timar
avec
Evelyne Istria
la femme-actrice
Philippe Goudard
l’homme-clown
Musique
Barre Philipps
Karine Flavigny/
Edwige Ruiz
la jeune fille-danseuse
Lumière
Stanislas Pierre
Myriam Delclos
la manipulatrice-marionnettiste
Costumes, maquillages
Pascale Richy
Construction du décor
Stanislas Pierre
Valérie Foury
Montage son
Benjamin Chabas
du 2 au 19 mai 2002
du mardi au samedi 20 h
dimanche 16 h 30
Régie
Gilles David
Bastien Sage
Production : Théâtre des Halles - Compagnie Alain Timar avec l’aide de
l’Office artistique de la Région Aquitaine, de la drac et du conseil régional
de Provence-Alpes-Côte-d’Azur, du conseil général de Vaucluse, de la Ville
d’Avignon, le soutien de l’adami et de la fondation Beaumarchais.
Le Théâtre des Halles - Compagnie Alain Timar
Contact : Laurette Paume
4, rue Noël Biret 84000 Avignon - Tél. 04 90 85 52 57
Ma conception du théâtre
Très jeune, à l’université, j’ai commencé à écrire des
pièces… C’était avant la “ révolution culturelle ”. Après
un séjour forcé à la campagne pendant plus de cinq ans,
je me suis trouvé devant une alternative : faire du
théâtre selon les recommandations des instances officielles qui prônaient un retour au réalisme socialiste de
type soviétique ou m’inscrire en marge, avec tous les
risques que cela comportait. La première solution ne me
satisfaisait pas, j’ai opté sans hésiter pour la seconde.
Mes réflexions sur les diverses formes de théâtre traditionnelles et contemporaines, occidentales et orientales,
m’ont amené à approcher, en l’expérimentant, une nouvelle théâtralité... En Occident, on oppose presque toujours deux conceptions : soit l’acteur s’identifie à son
rôle, soit il l’interprète avec une certaine distance. Ma
conception, forgée par l’observation d’acteurs du théâtre
de tradition orientale, consiste à mettre en évidence
trois degrés dans le processus inhérent au jeu des
acteurs, qu’ils soient orientaux ou occidentaux.
Il y a le Moi (l’individu vivant), l’acteur (sa qualité) et le
rôle. Le Je, Tu, Il. Dans le processus qui voit le comédien
entrer dans son rôle, il existe une étape intermédiaire
que j’appelle l’acteur neutre... Pendant la représentation,
dans certains gestes et certaines attitudes, ce n’est plus
ni l’individu, ni le personnage qui se montre mais,
com m e e n s u s p e n s i on , l ’a c t e u r ne u t r e q u i d it :
“ Regardez comme se joue mon rôle ! ” A ce moment,
il adapte lui-même son jeu et trouve la grâce et la joie
nécessaire pour communier avec le public...
Le théâtre de tradition occidentale cherche souvent à
produire un sentiment d’authenticité ; il veut éveiller
l’adhésion admirative des spectateurs à cette virtuosité
de la vraisemblance. Au contaire, le théâtre de tradition
orientale, par diverses stylisations, établit un sentiment
de réalité immédiate du jeu scénique. Il recourt à la poésie de l’imaginaire en avertissant les spectateurs - et en
le leur rappelant constamment - qu’ils regardent un
spectacle et que c’est grâce au jeu des acteurs qu’ils peuvent l’apprécier. Pour moi, cette théâtralité qui s’avoue
est la pierre angulaire du théâtre vivant...
Gao Xingjian
Vie contre, vie pour…
Né en 1940, d’abord interprète et traducteur du français,
Gao Xingjian commence par écrire de nombreuses
pièces de théâtre, dont certaines ont pu être jouées au
Théâtre artistique de Pékin. C’est notamment le cas de
L’Arrêt de bus (1983), belle satire de la société pékinoise,
ou encore du Signal d’alarme (1982), qui met en scène,
de façon astucieuse et drôle, une fille et des loubards
dans un train. Mais la censure n’a pas longtemps toléré
de telles impertinences. Installé en France dès 1988,
Gao n’a pas connu la tragédie de Tiananmen, mais il en
a rendu l’esprit dans sa pièce La Fuite (1989) : un couple
se cache au lendemain du massacre.
Influencé par Beckett, Adamov, lonesco et Nathalie
Sarraute, le théâtre de Gao Xingjian - qu’on représente
un peu partout dans le monde - aurait suffi à asseoir la
notoriété de son auteur. Mais ce dernier, au cours de ses
années françaises, a cru nécessaire de faire le bilan de
son expérience. Deux romans viennent ainsi compléter
l’œuvre antérieure. Le premier, La Montagne de l’âme
(1995) est un livre admirable. Aventure intérieure, voyage initiatique, remontée vers la lumière, ce parcours à
travers les montagnes sacrées du Sichuan est composé
de courtes scènes, ponctuées par l’emploi alterné du
je/tu/il. Le second, consacré à ses amours et à la révolution culturelle, est intitulé Le Livre (ou la Bible) d’un
homme seul (2000). Largement autobiographique, il relate les “ dix années noires ”, telles que Gao les a vécues.
Naturalisé français en 1998, Gao Xingjian est aussi un
peintre réputé, dont les encres, très expressives, sont
souvent exposées. Son discours à Stockholm mérite
également d’être mentionné. En contrepoint à ses
réflexions sur la condition de l’écrivain, il y dénonce
avec une liberté rare les exactions commises par le régime communiste à l’égard de ses confrères, et constate
que la situation actuelle est pire que sous l’Empire. Les
autorités chinoises ont feint d’ignorer la récompense
suédoise. À Stockholm, l’ambassadeur de Chine populaire aurait félicité son collègue français pour l’œuvre de
ce prix Nobel, “ écrite en chinois par un Français ”.
extrait de l’Encyclopedia Universalis
un événement musical pour saluer l’été
du 7 au 15 juin 2002
7 représentations exceptionnelles
Cabaret Schœnberg
Pierrot lunaire
& Chansons de cabaret
• musique Arnold Schœnberg
• mise en scène Hans Peter Cloos
• Ensemble Erwartung
direction Bernard Desgraupes
Récitantes :
• Yumi Nara, soprano — Pierrot lunaire
• Ira Blazejewska, mezzo soprano — Chansons de cabaret
Théâtre de la Tempête
Cartoucherie
route du Champ de manœuvre
75012 Paris
Administration 01 43 74 94 07
Location 01 43 28 36 36
Fax 01 43 74 14 51
http ://www.la-tempete.fr
e-mail : [email protected]
Le Théâtre de la Tempête est
subventionné par le ministère de
la Culture, la Ville de Paris,
le Conseil Régional.
I.M.L.P. - 24, RUE M.-LE-PRINCE, PARIS 6e - 01 43 26 73 40
Hans Peter Cloos exalte le caractère théâtral de cette
partition majeure. Dans un décor de cabaret où le
public entoure musiciens et chanteuses, les strophes
du Pierrot lunaire - 1912, interprétées par la soprano
japonaise Yumi Nara, alternent avec les Chansons de
cabaret composées par Schœnberg vers 1900 pour une
troupe de café-concert, et chantées par la Munichoise
Ira Blazejewska.