Pour en savoir plus... - Grand Théâtre de Québec
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EASTMAN VZW > Babel (words) / 3 octobre 2011 BELGIQUE Babel (words) c'est l’instant précis du récit de la Tour de Babel où Dieu punit ceux qui ont élevé une tour en son nom, entraînant le chaos en les divisant selon des langues, des cultures et des pays différents. Treize danseurs et cinq musiciens venant de treize pays, parlant quinze langues et représentant sept religions ont rejoint les chorégraphes Sidi Larbi Cherkaoui et Damien Jalet, ainsi que le plasticien Antony Gormley, pour entreprendre ce périple. C’est dans ce mélange d’identités, de nationalités et de cultures qu’ils ont trouvé leur inspiration. Là où le langage est à la fois verbe et mouvement, là où il unit et divise, et où il rend la communication à la fois possible et impossible. Le voyage de Sidi Larbi Cherkaoui et de Damien Jalet a en effet été amorcé par leur profonde « conviction qu’il existe quelque chose d’important » et leur quête commune de ce que pourrait être ce quelque chose. Ainsi a émergé une ville de diversité, où les cadres en trois dimensions d’Antony Gormley sont dressés, renversés et transformés, comme s’ils n’étaient faits de rien d’autre que de nos pensées. L’espace est disséqué et on se l’approprie, créant des territoires, des axes et des frontières qui évoquent les divisions géopolitiques, souvent aléatoires mais parfois meurtrières, d’un pays, ainsi que les barrières et les limites que nous nous imposons et que nous imposons à autrui. Mais, bien sûr, tout en offrant refuge et apaisement dans un paysage où règnent le chaos et la complexité, les structures favorisent des moments tendres, secrets et intimes sans lesquels aucun de nous ne pourrait survivre. Le spectacle a révélé à ses créateurs que l’important n’était pas la multiplicité extérieure de nos différences, mais le lien sous-jacent qui nous unit, à savoir les responsabilités que nous partageons. Tout au long de la pièce, on assiste à une dilution des barrières artificielles, des structures, des définitions et des technologies que nous cherchons à imposer à nos mondes géographiques, virtuels, politiques ou spirituels, nous laissant quelque chose de plus primitif, transcendant et unifié. Babel (words) Crédits Chorégraphe Sidi Larbi Cherkaoui et Damien Jalet avec la participation des interprètes Décor Antony Gormley Assistant chorégraphe Nienke Reehorst Costumes Alexandra Gilbert Lumières Adam Carrée Textes Lou Cope Interprètes Navala Chaudhari, Francis Ducharme, Darryl E. Woods, Jon Filip Fahlstrom, Damien Fournier, Ben Fury, Paea Leach, Christine Leboutte, Ulrika Kinn Svensson, Kazutomi Kozuki, Moya Michael, James O'Hara, et Helder Seabra Interprètes (2e équipe) Sandra Delgadillo Porcel, Igal Furman, Elias Lazaridis, Sang Hun Lee, Qudus Onikeku, Valgerdur Runarsdottir, Mohamed Toukabri et Paul Zivkovich Musique Patrizia Bovi, Mahabub Khan, Sattar Khan, Gabriele Miracle et Shogo Yoshii e Musique (2 équipe) Kazunari Abe, Miriam Andersen, Leah Suttard, Enea Sorini et Fadiah Tomb El Hage Consultant en musique turque traditionnelle Fahrettin Yarkin Techniciens Sharp, Bert Van Dijck, Bart Van Hoydonck (SLP), Mathias Batsleer (SLP), Jens Drieghe (SLP) et Kim Rens (SLP) Habilleuse Elisabeth Kinn Svensson Directeur de la production Maarten Verbeuren Directrice de tournée Sofie De Schutter Assistant à la direction de production Lies Doms Directrice exécutive Karen Feys Remerciements à Asano Taiko, Marek Pomocki, seniz Karaman, raad van bestuur Eastman, De munt, lise uytterhoeven, Assaf Hochman, Casey Spooner, Alistair Wilson (Push 4) Antony Gormley studios, Juliette Van Peteghem, Milan 'Mino' Herich, Sven Bahat, Hisashi Itoh, Kodo Ensemble (Melanie Taylor), Rakesh Mps, Karthika Nair, Frederik Verrote. Producteurs Eastman vzw et le Théâtre royal de la Monnaie Coproducteurs Fondation d’entreprise Hermès, Établissement Public du Parc et de la Grande Halle de la Villette (Paris), Sadler’s Wells (Londres), Theaterfestival Boulevard (Den Bosch, Pays-Bas), Festspielhaus (St. Pölten), Grand Théâtre du Luxembourg, International Dance festival Switzerland – Migros Culture Percentage, Fondazione Musica per Roma (Rome) et le Ludwigsburger Schlossfestspiele (Allemagne). Babel (words) est coautorisé par le programme Dash Arts 2010 sur les arts Arabes. Eastman vzw est une compagnie en résidence à Toneelhuis (Antwerp), en association avec deSingel International Arts Campus (Antwerp) et soutenu par Asano Taiko (Japon). Avec le soutien de Garrick Charitable Trust avec l’aide des autorités flamandes Producteur de la tournée nord-américaine et canadienne Sunny Artist Management Ilter Ibrahimof, directeur www.sunnyartistmanagement.com Première mondiale au Cirque Royal (La Monnaie) de Bruxelles en avril 2010 « Une avalanche d’images surprenantes, pleines d’humour, d’imagination et de poésie. » Le Soir, Jean-Marie Wynants Sidi Larbi Cherkaoui Le danseur et chorégraphe Sidi Larbi Cherkaoui, né à Anvers en 1976 d’une mère flamande et d’un père marocain, fait sa première expérience comme chorégraphe en 1999, en signant Anonymous Society, une « comédie musicale contemporaine » sur la musique de Jacques Brel, dans laquelle il danse lui-même. Cette production remporte différents prix dont le Fringe First Award, le Total Theatre Award à Édimbourg et le Barclay Theatre Award à Londres. Depuis, il a signé plus d’une quinzaine de chorégraphies qui lui ont valu d’autres reconnaissances. En 2000, Cherkaoui crée Rien de rien, sa première chorégraphie au sein des Ballets C. de la B., présentée partout en Europe et qui remporte, à Belgrade, le prix spécial du Festival BITEF. Pour ce spectacle, il collabore avec Damien Jalet qui l’initie aux chants traditionnels italiens, une influence qui marquera nettement ses créations suivantes. Les six danseurs, dont l’âge varie entre seize et soixante ans, maîtrisent une grande variété de styles et de techniques de danse. Cet éclectisme correspond parfaitement aux thèmes qui lui tiennent à cœur : l’égalité entre les individus, les cultures, les langues et les moyens d’expression. En 2002, il participe à Le Vif du Sujet à Avignon et y danse It dans une mise en scène de Wim Vandekeybus. Ce solo s’inspire d’une nouvelle de Paul Bowles. À l’automne 2002, avec Damien Jalet et quelques danseurs de Sasha Waltz, il crée D’avant pour la Schaubühne am Lehniner Platz de Berlin, un spectacle qui allie le chant e médiéval du XIII siècle à la danse contemporaine. Ce spectacle très physique conjuge légèreté et relativisation à des phénomènes sociaux importants comme le fanatisme, la violence physique et l’indifférence morale. En 2003, Cherkaoui poursuit sa quête des relations croisées entre la danse et la musique (chantée) avec Foi, un spectacle sur la force de la croyance qui lui vaudra le prix Movimentos à Wolfsburg en Allemagne. En juillet 2004, Sidi Larbi Cherkaoui présente un nouveau projet avec Les Ballets C. de la B. intitulé Tempus Fugit. Quinze interprètes, issus d’un peu partout, explorent leur propre passé culturel. Chacun tente d’avoir prise sur le temps, ce qui se traduit dans la danse par une divergence de rythmes et de vitesses d’exécution. En décembre 2004, Cherkaoui présente In Memoriam aux Ballets de Monte-Carlo et en avril 2005, il chorégraphie Loin pour le Ballet du Grand Théâtre de Genève. Toujours en 2005, Cherkaoui collabore avec Akram Khan en créant et dansant Zero Degrees qui aborde l’impact du mélange de leurs passés culturels respectifs. Cette œuvre remporte deux prix Helpmann en Australie en 2007. Pour België danst, l’édition spéciale du Bal Moderne qui s’est déroulée en plein air simultanément dans douze villes européennes le 16 juillet 2005, Cherkaoui crée une nouvelle chorégraphie avec Damien Jalet, Ik hou van jou/je t’aime tu sais. En 2006, Sidi Larbi Cherkaoui et Nicolas Vladyslav explorent la force théâtrale des suites pour violoncelle de Bach avec Corpus Bach. Également, Cherkaoui monte Mea Culpa, une nouvelle chorégraphie pour les Ballets de Monte-Carlo qui se penche sur les relations entre l’Europe et l’Afrique et qui est marquée par les nombreuses questions qu’il se pose sur sa vie et son œuvre chorégraphique. En août 2006, il se rend au festival Théâtre et Danse de Göteborg pour présenter End, sa nouvelle création qui porte clairement les stigmates du conflit qui fait alors rage entre Israël et le Hezbollah. Le 12 mai 2007, le public du nouvel opéra de Copenhague se montre enthousiaste pour L’homme de bois, la nouvelle chorégraphie de Cherkaoui pour dix-huit danseurs du Royal Danish Ballet sur une musique de Stravinsky. À la demande du Musée de l’immigration à Paris, Sidi Larbi Cherkaoui conçoit, avec le photographe et cinéaste Gilles Delmas, une nouvelle installation vidéo, Zon Mai : cette construction remarquable a la forme d’une maison sur laquelle sont projetées des images de danseurs s’exprimant par leur art. En septembre 2007, a lieu la première d’Apocrifu, une rencontre musicale avec l’ensemble polyphonique corse A Filetta, commandée par le théâtre de La Monnaie à Bruxelles. Cherkaoui touche ici, de manière ludique, à une thématique plus large qui est depuis longtemps sa marque de commerce : l’équivalence intrinsèque entre les différentes cultures et visions religieuses. Cette problématique se retrouve également dans Origine, une œuvre pour quatre danseurs dont la première a eu lieu en février 2008. Une fois de plus, Cherkaoui opte pour une perspective singulière de la transmission musicale qui, par son biais, pose les bases d’une chorégraphie qui aborde de manière subtile des thèmes politiques actuels comme l’immigration, l’aliénation et la consommation à outrance, pour ensuite les abandonner et les transformer en un vocabulaire gestuel de plus en plus abstrait. Suit Sutra, créé en collaboration avec le plasticien Antony Gormley, le compositeur Szymon Broska et les moines du temple Shaolin et produit par le théâtre Sadler’s Wells de Londres. Une œuvre spectaculaire présentée à guichet fermé au Grand Théâtre de Québec en novembre 2009. Cette même année, il crée Orbo Novo pour le Cedar Lake Contemporary Ballet de New York ainsi que les duos Faun et Dunas pour le Sadler’s Wells. En 2010, Cherkaoui lance sa nouvelle compagnie Eastman vzw, en résidence au Toneelhuis. Il chorégraphiera ensuite pour Das Reingold, la première partie du cycle opératique Der Ring des Nibelungen de Richard Wagner, dans une mise en scène de Guy Cassiers à la Scala de Milan. Sidi Larbi Cherkaoui a le désir de se pencher une fois encore sur les thèmes de la constante recherche humaine d’un dieu ou du divin. Cette quête s’accomplira dans Babel (words), qui formera le troisième volet de la trilogie commencée avec Foi et Myth. Damien Jalet Après des études en théâtre à Bruxelles, le Franco-belge Damien Jalet s’oriente vers la danse contemporaine en Belgique et à New York. Sa carrière de danseur démarre en 1998 avec Wim Vandekeybus (The Day of Heaven and Hell). En 2000, il débute une intense collaboration avec Sidi Larbi Cherkaoui au sein de la compagnie Les Ballets C. de la B. Ensemble, ils créent Rien de rien (2000), Foi (2003), Tempus Fugit (2004) et Myth (2007). Deux ans plus tard, Jalet crée D’avant (avec Cherkaoui, Luc Dunberry et Juan Kruz Diaz de Garaio Esnaola), une pièce du répertoire de la compagnie Sasha Waltz & Guests. Le court métrage The Unclear Age, co-dirigé par Erna Ómarsdóttir et le réalisateur Dumspiro, voit le jour en 2005. Avec Erna Ómarsdóttir, Gabriela Fridriksdóttir et Raven, il chorégraphie Ofaett (Unborn) pour le Théâtre National de Bretagne. En 2005, il crée avec Cherkaoui la chorégraphie de la « Belgique danse », pour les festivités du 175e anniversaire de la Belgique, dansée simultanément par 35 000 personnes dans 12 villes belges. En 2006, Damien Jalet crée le duo Aleko pour le Musée d’art contemporain d’Aomori (Japon), avec Sidi Larbi Cherkaoui et Alexandra Gilbert. Avec le réalisateur Arthur Nauzyciel et l’actrice Anne Brochet, il travaille à la création de L’Image (Beckett), dont le centenaire était célébré à Dublin. La pièce est aussi présentée à New York avec l’actrice Lou Doillon. Le philosophe Giorgio Agemben le sollicite pour la chorégraphie de l’opéra contemporain de Stefano Scodanibbio, Il Cielo sulla et pour le Staatsoper de Stuttgart. En 2008, avec Nick Knight et le designer Bernhard Willhelm, il prépare la vidéo Men in tights pour la collection 2008-2009 de Willhelm. Il signe ensuite les chorégraphies Julius Caesar à Boston et Ordet à Avignon, deux œuvres de Nauzyciel. En mars 2008, il créé Three spells pour le Tokyo International Arts Festival, accompagné sur scène par le compositeur électro-acousticien Christian Fennesz. Il assiste Cherkaoui pour les créations de In Memoriam par Les Ballets de Monte-Carlo, Loin au Grand Théâtre de Genève, End par le Ballet Cullberg et Sutra au Sadler’s Wells. En 2009, il joue dans la pièce de théâtre de Marie Darrieussecq, Le Musée de la mer, dans une mise en scène de Nauzyciel pour le Théâtre national de Reykjavik. Il co-met en scène Transaquania-out of the blue avec Erna Ómarsdóttir et la plasticienne Gabriela Fridriksdóttir pour l’Icelandic Dance Company, ainsi que Black Marrow avec Ómarsdóttir pour la compagnie australienne Chunky Move. Damien Jalet a chorégraphié et dansé dans la vidéo You don’t know love des Editors, filmé par le cinéaste Christopher Doyle et réalisé par Arni et Kinski. Antony Gormley Né à Londres, le sculpteur Antony Gormley a étudié l’archéologie, l’anthropologie et l’histoire de l’art au Trinity College de Cambridge. Il voyage trois ans en Inde, puis étudie à la Central School of Arts, au Goldsmiths College et à la Slade School of Fine Art de Londres. Ces vingt-cinq dernières années, il a redynamisé l’image humaine dans la sculpture par une investigation radicale du corps en tant que lieu de mémoire et de transformation, se servant de son propre corps comme sujet, outil et matière. Depuis 1990, il a étendu son étude de la condition humaine, à l’exploration du corps collectif et à sa relation à l’autre dans de grandes installations telles que Allotment, Critical Mass, Another Place, Domain Field (aux États-Unis, en Europe et en Asie), Inside Australia. Dans ses œuvres récentes, comme Clearing, Blind Light, Firmament et Another Singularity, Antony Gormley raisonne en termes de systèmes, de champs et de vecteurs d’énergie, plutôt que de masse et de volume défini. Son travail a fait l’objet de nombreuses expositions monographiques, notamment en Angleterre, aux États-Unis et en Suède. Il a reçu de nombreux prix et titres. Une rétrospective européenne de son travail s’est tenue à la (words) Kunsthal de Rotterdam en 2008. Avec Babel , Antony Gormley signe sa troisième collaboration avec Sidi Larbi Cherkaoui, après leur travail commun sur Zero Degrees et Sutra.