Fiche de formulations

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Fiche de formulations
Enduit de dressage à la chaux :
Epaisseur 1 à 4 cm
1 seau de CL
2 seaux de sable 0/5
Fiche de formulations
Enduit de finition à la chaux :
Epaisseur 5 à 7 mm
1 seau de CL
3 seaux de sable 0/3
Chanvre et Chaux :
Pour isoler et enduire à l’intérieur, épaisseur 3 et 4 cm par couche, pas plus de 2 couches
3 seaux de CL
7 seaux de chanvre
3 seaux de sable fin siliceux
Pouzzolane et Chaux :
Pour dressage des soubassements et murs humides
chargés en sels
3 seaux de CL
6 seaux de pouzzolane
3 seaux de sable 0/3
Tuileau et Chaux :
Pour dressage des soubassements
3 seaux de CL
3 seaux de tuileau (brique pilée ou Tennisol)
6 seaux de sable 0/3
Plâtre et Chaux :
Pour enduire à l’intérieur, épaisseur 2 et 3 cm par
couche
2 seaux de CL
1 seau de PGC (plâtre gros)
7 seaux de sable 0/3
Ajout éventuel d’acide citrique (100gr) pour
retarder la prise
Prompt et Chaux :
Pour enduire à l’intérieur, épaisseur 2 et 3 cm par
couche
2 seaux de CL
1/2 seau de prompt
7 à 10 seaux de sable 0/3, selon dureté recherchée
Ajout éventuel d’acide citrique (100gr) pour
retarder la prise
Chaux / Prompt :
Pour charges épaisses et scellements
1 seau de CL 2 seaux de prompt
3 seaux de sable 0/3
Plâtre / Chaux : pour charges épaisses et scellements
1 seau de CL 2 seaux de PGC (plâtre gros)
3 seaux de sable Ajout éventuel d’acide citrique
(100gr) pour retarder la prise
Enduit mince à la chaux :
Pour enduit de finition intérieur et extérieur,
épaisseur 1 à 3 mm
1 seau de CL
2 seaux de sable 0/2 ou 000 (silice fine ou quartz)
1 prédose (de 800g à1kg pour 20 litres de CL)
Eau selon humidité du sable
Enduit fin à la chaux (stuc lisse) :
Pour enduit décoratif intérieur et extérieur,
épaisseur 1 mm à la couche
2 seaux de CL
1 seau de sable 000 (silice fine ou quartz)
1 seau de farine de marbre
1 prédose (1kg pour 10 litres de CL)
1,7 seau d’eau
Stuc transparent (vénitien, marmorino) :
Pour enduit décoratif intérieur, épaisseur 0,5 à 1
mm à la couche
1 seau de CL
1/2 seau de marbre
1/2 seau de talc
1 prédose (de 1kg pour 10 litres de CL)
1 seau d’eau
Colature :
Pour peinture décorative intérieure, épaisseur 0,5 à
1 mm à la couche
1 seau de CL
1/2 seau de marbre
1/2 seau de talc
1 prédose (de 1kg pour 10 litres de CL)
1seau à 2 seaux d’eau
Fiche technique
L'huile dure
Huile dure : sur sols et murs bois – application à deux couches
1 litre d'huile de lin
1 litre d'huile de paraffine
1 litre d'essence de térébenthine ou 1/2 litres d'essence de térébenthine et 1/2
d’essence de lavandin (terpène de la lavande) ou pamplemousse (terpène
d'agrume)
Faire chauffer au réchaud électrique l'huile de lin, et incorporer 50 grammes de
cire de carnauba en paillettes, jusqu'à ce que celle-ci soit fondue et diluée dans
l'huile chaude.
Eteindre le réchaud et ajouter l'huile de paraffine, remuer et diluer l'ensemble
avec le ou les terpènes.
Quand le liquide est tiède* ou froid, appliquer à la brosse ou au spalther.
Le polissage et le lustrage au chiffon à lustrer ne peuvent être entrepris que
quand l'ensemble est polymérisé donc durci.
(*tiède permet une meilleure pénétration en première couche.)
Huiles de lin
En bidons de 30 litres non consigné
Dousselin,
2 rue Gabriel Péri
BP 23
69270 COUZON au Mont D'Or
Tél : 04 72 42 96 00
Fax : 04 72 42 96 09
Prix : autour de 65 euros HT les 30 litres
Huiles de paraffine
En bidons de 30 litres non consigné
Dousselin,
2 rue Gabriel Péri
BP 23
69270 COUZON au Mont D'Or
Tél : 04 72 42 96 00
Fax : 04 72 42 96 09
Prix : autour de 70 euros HT les 30 litres
Essence de térébenthine
En bidons de 20 litres non consigné
Dousselin,
2 rue Gabriel Péri
BP 23
69270 COUZON au Mont D'Or
Tél : 04 72 42 96 00
Fax : 04 72 42 96 09
Prix : autour de 40 euros HT les 20 litres
Cire de Carnauba
Boîte de 1kg ou bidon de 5 kg
Dousselin,
2 rue Gabriel Péri
BP 23
69270 COUZON au Mont D'Or
Tél : 04 72 42 96 00
Fax : 04 72 42 96 09
Prix : autour de 30 euros HT le kg
Vous pouvez passer commande par fax ou mail après avoir demander la
disponibilité des produits.
Demander un catalogue des produits avec les prix unitaires.
Le règlement peut se faire par CB, après présentation du devis et vaut bon de commande.
La livraison est rapide : tous les prix indiqués ne comprennent pas le port, qui est avancé dans
le montant demandé.
Encaustique : sur le bois
100 grammes de cire de carnauba en paillettes
50 grammes de cire d’abeille blanchie en pastilles
Essence de térébenthine.
Faire chauffer au réchaud électrique l’essence de térébenthine, puis incorporer les cires à
fondre.
Agiter l’émulsion pour avoir une consistance pâteuse d’encaustique.
Appliquer au tampon ou au chiffon à lustrer, et polir quand l’ensemble à polymériser et durci.
Le polissage peut être long pour avoir un brillant élevé.
Nota : pour les surfaces qui doivent être humidifiées ou au contact de l’eau, il est préférable
d’ajouter dans l’émulsion deux cuillères à soupe de savon noir.
Savonite : pour les supports minéraux type stuc, tadelakt, enduit fin
Sur un réchaud électrique, chauffer 1 litre d'eau, faire fondre 5 cuillères à soupe de savon noir
et 20 Gr de cire de carnauba.
Appliquer à la lisseuse ou au spalter.
Fiche technique
L'HUMIDITÉ
1. Ce qui nous sert pour déterminer l'origine de l'humidité.
-
Une paroi non abritée est plus exposée à la pénétration de la pluie qu'une façade abritée.
Le jointoiment ou le revêtement des pierres par un crépi ou un enduit est donc important
sur les murs exposés.
- Pour un mur couvert d'un mortier perméable, mais non fissurée, la durée de la pluie et
l'humidité ambiante ont plus d'influence que l'intensité de la pluie.
- Pour un mur couvert d'un mortier imperméable, mais fissurée, c'est au contraire l'intensité de
la pluie fouettante qui a le plus d'influence.
- Pour juger du degré d'humidité d'un mur revêtu d'un enduit on ne se fie pas au taux d'humidité de cet enduit, des investigations doivent être faites sous le revêtement.
- Exposée aux précipitations atmosphériques, une paroi d'épaisseur insuffisante pour sa capillarité risque d'être traversée par la pluie.
2. Ce qui nous sert pour remédier à l'humidité.
- On veille à ne pas empêcher par des "barrières" étanches l'évaporation d'une paroi humide.
- On favorise l'évaporation des parois humides en assurant une ventilation convenable des locaux.
- Sur une paroi susceptible d'être soumise à l'humidité on évite les enduits de ciment, on choisit un enduit de chaux naturelle.
- On se souvient que l'assèchement d'une paroi humide peut durer plusieurs mois.
L'eau de condensation
L'air contient de la vapeur d'eau, et ne peut en contenir qu'une quantité limitée : à 20°C, un
kilo d'air peut contenir 14,7g d'eau et à 0°C il ne peut plus en contenir plus de 2,8g. Le surplus
s'il existe se transforme en gouttelettes qui se dispersent dans la paroi ou le sol. Il est évident
que plus l'espace intérieur du bâtiment est ventilé, moins la limite de saturation en humidité
est atteinte. Mais du fait de l'occupation occasionnelle des chalets, l'humidité résultante du
stockage d'eau condensée dans les murs active la dégradation des enduits intérieurs et le
gonflement des bois de menuiseries.
La nécessité de disposer d'une chaleur confortable doit être assortie de l'obligation de ventiler
régulièrement les locaux d'habitation (par exemple en ouvrant les fenêtres).
Fiche technique
Les laits de chaux
1. TERMINOLOGIE, DEFINITION
Les lait de chaux désignent des mélanges de chaux et d'eau, colorés ou non, destinés à
être appliqués sur des subjectiles à base de chaux : enduits ou stucs ; ils sont appliqués à l'aide de brosse sur des parements minéraux.
Suivant l'usage de ce lait de chaux, il recouvre le vocabulaire suivant :
- le chaulage, formé d'un lait de chaux très épais généralement blanc destiné principalement
aux usages agricoles. (1à 2 vol de chaux pour 1 vol d'eau)
- le badigeon à lait de chaux plus dilué que le chaulage, généralement coloré destiné à être appliqué sur des parements enduits, parfois de pierres taillées. Il est masquant et atténue la texture du support. (1 vol de chaux pour 2 vol d'eau)
De plus grandes dilutions sont possibles :
- l'eau forte ou détrempe à la chaux est un badigeon dilué qui permet des poses de couleur
plus saturées ; son caractère dilué lui donne un aspect plus aquarellé, plus transparent, sans atténuer la texture du support. (1 vol de chaux pour 5 vol d'eau)
- la patine : la très grande dilution de ce lait de chaux lui confère une bonne transparence et un
effet aquarellé . (1 vol de chaux pour 10 à 20 vol d'eau)
2. MATERIAUX
Les matériaux des laits de chaux sont :
- La chaux aérienne : utilisation de chaux aérienne ou éteinte pour le bâtiment (chaux CL) ou
de chaux en pâte. Cette dernière permet à dosage égal des laits de chaux plus épais et une
plus faible sédimentation des pigments. L'utilisation de chaux aérienne permet le stockage
des laits de chaux.
- L'eau
- Les pigments
Il est important de vérifier la compatibilité des pigments utilisés avec la chaux (alcalinité).
- Les adjuvants :
Des adjuvants peuvent être utilisés pour faciliter la mise en oeuvre ou la durabilité des laits
de chaux sur supports secs. Dans tous les cas, il est important de vérifier leur compatibilité
avec le lait de chaux et le support.
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Qu'ils soient de caractère traditionnel (caséine, huile de lin...) ou de caractère contemporain
(résines organiques) le dosage doit être adapté. Utilisés en excès ces adjuvants peuvent dégrader des propriétés du lait de chaux autres que celles pour lesquelles ils sont utilisés (perméance et adhérence).
3. LA COLORATION
La coloration des laits de chaux se réalise à l'aide de pigments en poudre, on a :
1. Les terres naturelles, les ocres d'utilisation très ancienne qui sont en général compatibles
avec la chaux.
2. Les oxydes métalliques : choisir uniquement ceux compatibles avec la chaux, leur pouvoir
colorant est important.
4. LA MISE EN OEUVRE, TECHNIQUES
Deux techniques de mise en oeuvre sont possibles : à sec, à frais.
Dans le cas de supports d'enduits neufs, l'application du lait de chaux peut être réalisée sur
l'enduit encore frais, on préférera dans ce cas l'utilisation d'une chaux aérienne (pour le support et le lait de chaux).
Dans le cas de l'application à sec, il convient de contrôler le caractère homogène de séchage
du support, notamment dans le cas de reprise partielle.
L'application se réalise à l'aide de brosse à badigeon (brosse rectangulaire ou ronde, de grande
action, en soie naturelle) en couche croisée en terminant verticalement.
Suivant la qualité du support deux ou trois couches peuvent être nécessaires, chacune des couches sera plus diluée (entre 15 et 50 %) que la précédente.
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La façade
Chapitre 1 - Le diagnostic préalable au ravalement de façade
Chapitre 2 - La compatibilité des matériaux et des techniques
Chapitre 3 - Le nettoyage des façades
Les mortiers
Chapitre 4 - Les liants de la maçonnerie : les chaux, les ciments, le plâtre, la terre
Chapitre 5 - Les caractéristiques des différents agrégats : graves, sables, fines
Chapitre 6 - La formulation des mortiers épais : les joints, les crépis, les enduits
Chapitre 7 - Les mortiers spéciaux : plâtre et chaux, prompt et chaux, mortier pierre
Chapitre 8 - Les prescriptions de mise en œuvre des mortiers de façade
Chapitre 9 - La définition des aspects des finitions
Chapitre 10 - Les applications d'enduits minces pour l'entretien et la décoration
Les peintures
Chapitre 11 - Le diagnostic de désordres des revêtements peints
Chapitre 12 - Histoire et évolution des peintures
Chapitre 13 - La classification des peintures : organiques et minérales
Chapitre 14 - Le nettoyage des peintures et les préparations des subjectiles
Chapitre 15 - Les conditions d'applications et les formulations des peintures
Chapitre 16 - L'emploi des peintures minérales : chaux et silicate
Les façades
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La façade
Les façades
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Chapitre 1
Le diagnostic préalable au ravalement de façade
Il porte sur trois points principaux :
- L'observation visuelle, qui permet d'identifier la qualité technique des matériaux existants,
les traces de coloration et les effets d’ornements s'ils existent, la matérialisation des limites
latérales et les signes distinctifs de la composition de la façade
- L'auscultation sonore en tapotant la surface des revêtements pour étudier leur adhérence, et
déceler les parties décollées ou soufflées
- La définition des niveaux d'interventions en fonction de la qualité architecturale :
Le diagnostic des façades existantes peut permettre selon différents critères esthétiques et
techniques de définir une hiérarchie des interventions possibles :
- les actions de survie, liées à l'entretien des bâtiments et de leurs façades,
- les opérations de conservation pour protéger la qualité des matériaux et sauvegardé la typologie particulière des façades du centre ancien,
- l'obligation de restauration pour mettre en valeur l'histoire de la façade dans la formation de
la ville.
A cette évaluation qualitative des modes opératoires correspond un corps de règles précises,
validé par les usages et la tradition, et une connaissance des matériaux et des types de mises
en œuvre qui ont contribuées à créer les références historiques.
Ces trois niveaux correspondent à des prestations aux exigences qualitatives et économiques
progressives, des interventions traditionnelles d'entretien et de restauration aux techniques
spécifiques de restitution .
L'entretien
Il s'agit de conserver le bon état sanitaire de la façade. Il comprend l'ensemble des travaux de
nettoyage, les réparations effectuées régulièrement, généralement occasionnées par l'encrassement, les infiltrations d'eau pluviale, les altérations physiques et chimiques de matériaux exposés à l'humidité et aux gaz.
Ex : Remplacement des éléments de zinguerie, jointoiement d'un appareillage de pierre, remplacement d'une huisserie, nettoyage d'un enduit, enlèvement des mousses et lichens, mise en
peinture pour protéger ou décorer, réparation d'un élément en pierre de taille ...
La restauration
Il s'agit de réparer, et de remettre en état une façade dégradée par manque d'entretien, ou dénaturée par des applications de matériaux aux performances inadaptées. La désignation des
techniques de restauration, le choix des composants, leurs natures et leurs aspects font implicitement partie des clauses techniques reconnues localement comme étant traditionnelles.
L'exécution de la restauration se conforme aux prescriptions et aux normes. _La restauration
conduit parfois à l'amélioration ou à l'adaptation de la façade pour qu'elle puisse recevoir des
Les façades
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techniques traditionnelles tout en s'adaptant aux contraintes modernes (pollutions, réseaux,
isolation phonique et thermique, habitabilité, lumière).
Ex : Remplacement d'un crépis par un enduit de finition , remplacement de joints au ciment
par un mortier de chaux, remplacement d'une huisserie, ...
La restitution
Il s'agit de l'ensemble des actions visant à interrompre un processus de dégradation d'une façade existante, altérée par l'emploi de composants inadaptés, ou modifiée dans sa forme architecturale . Ce type d'intervention nécessite souvent des travaux importants de consolidation et
dans tous les cas la réfection ou la reconstruction à l'identique.
La restitution vise aussi à rétablir la façade dans son état d'origine: elle a fait l'objet d'une expertise architecturale et d'un diagnostic de l'état des matériaux et des techniques constructives.
Les façades
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Chapitre 2
La compatibilité des matériaux et des techniques
Pour la restauration et la restitution de certains bâtiments, l'emploi de matériaux non standards
peut être rendu nécessaire pour des raisons typologiques.
Ce sont donc des contraintes d'ordre historique, conformité d'aspect, compatibilité avec la
structure qui imposent l'usage de matériaux non normalisés.
Les matériaux non normalisés ne sont mis en œuvre que sur stipulations du marché
(C.C.T.P.), ces matériaux seront employés avec prudence et après échantillonnage suivi d'un
vieillissement en site pour approbation si l'on n'a pas le recul nécessaire, ils peuvent être de
toutes origines (liant, terre, végétale, animale, etc...)
En cas de doute sur la bonne tenue de ces matériaux, il appartient à l'entreprise d'expliciter ses
réserves par écrit à l'architecte.
Dans le cas d'utilisation de ce type de matériaux des essais de convenance sont systématiquement effectués, l'entreprise se devant de fournir, s'ils existent avis techniques du C.S.T.B. ou
procès-verbaux d'essais de laboratoire référencés.
Les façades
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Chapitre 3
Le nettoyage des façades
Les diverses techniques de nettoyage des façades se divisent en trois familles :
-Les procédés mécaniques
-Les procédés humides
-Les procédés chimiques
Les procédés mécaniques
- Le brossage avec des brosses métalliques ou chiendent qui attaquent la couche d'encrassement ou de peinture pulvérulente superficielle, doit souvent être accompagné d'un lavage à
l'eau.
- Le sablage à sec, est une opération qui consiste à projeter un jet de sable fin et sec sur le parement. Cette méthode est certes rapide et efficace, elle évite les inconvénients de l'eau projetée pour dégager les crasses noires et les mousses, mais elle élimine une grande partie des
couches autoprotectrices des parements en pierres calcaires : le calcin, et elle use les arêtes et
les détails des modénatures. Comme il est difficile de contrôler la régularité de la projection,
la formulation commerciale qui consiste à dire : "sablage léger, à faible pression" nécessite
d'être vigilant et de procéder aux essais préalables.
- Le gommage à sec ou micro sablage implique d'utiliser des matériels spécifiques et le bon
fonctionnement de cette méthode dépend de plusieurs facteurs : la nature de l'abrasif, la pression du compresseur à air ou à gaz, la distance entre la buse et le plan de travail .
- Le matériau de gommage le plus adapté à la pierre est la fine de verrerie (poudre de verre)
ou les poudres minérales micronisées (talc, dolomie, bicarbonate de sodium) . La nature de
ces poudres abrasives permet de les projeter à faible pression (200 à 800 grammes/cm2).
Le gommage ou micro sablage est une méthode à sec : il n'y a pas de projection d'eau dans la
pierre ou les revêtements. Cela ne produit pas d'effet secondaire de silicatation et d'efflorescences mi-né-ra-les.
- Le ponçage à la meule, le raclage au chemin de fer sont interdits sur les pierres calcaires.
Les procédés humides
- Le nettoyage à l'eau sous faible pression (inférieure à 4 bars) est surtout utilisée en né-bu-lisa-tion. Cette opération consiste à obtenir à partir de buse (gicleur) placée sur une rampe d'arrosage une division de l'eau en très fines gouttes . L'eau est projetée pendant plusieurs heures,
voir plusieurs jours. L'action purement mécanique des fines gouttes d'eau solubilise les crasses : les sels déposés sur les parements en pierres peuvent être dissous mais la nébulisation
peut raviver le développement de mousses et de bactéries. Il doit être accompagnée d'un traitement fongicide. L'inconvénient de ce procédé réside dans l'infiltration d'eau dans la structure, et implique donc de l'appliquer par cycles interrompus toute les 20 minutes, accompagné
d'un brossage manuel. On le réservera aux saisons propices au séchage : ensoleillement et
vent.
Les façades
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- Le nettoyage par projection d'eau froide sous pression 4 à 200 bars) est par définition très
souple d'emploi et non abrasif. Cette méthode est néanmoins à déconseiller, car elle désagrège
les minéraux constitutifs de la pierre calcaire et fait pénètre l'eau dans les structures du bâti . _
- Le sablage hydropneumatique conjugue l'effet d'usure par le sable, avec l'effet de détrempe
et de lavage de l'eau : il devrait être utilisé à basse pression et faire l'objet des précautions cumulées du lavage et du sablage.
Cette méthode est aussi destructive que le sablage à sec sur les arêtes et les modénatures, ainsi
que sur la couche autoprotectrice de la pierre (calcin), et ne doit donc pas être considérée
comme une méthode aux effets rassurants par rapport au sablage. Cette méthode est donc proscrite sur la pierre calcaire.
- L'hydro-gommage permet de frotter la surface avec un abrasif tendre projeté à faible pression et d'éviter la poussière et le rinçage en nébulisant un jet d'eau en très faible quantité et à
basse pression ; cette méthode est très proche du gommage à sec, mais plus adapté aux grandes surfaces : elle ne nécessite pas de moyens d'interventions très encombrants. La faible
quantité d'eau nécessaire ( 0,1 l/m2 ) pour diriger le jet de fines de projection évite les infiltrations et les désordres dus à l'eau souvent observés lors des ravalements.
Les procédés chimiques
Ces techniques facilitent l'élimination des salissures ou des peintures par une action de surface. Mais elles doivent être ciblées en fonction de l'état sanitaire de la pierre, et nécessitent une
neutralisation et un rinçage soigné.
- les tensio-actifs sont en contact avec les saletés et les dissolvent. Les tensioactifs non ioniques sont les seuls agents conseillés.
- les acides attaquent les supports calcaires et sont vivement déconseillés.
- les alcalins agissent par saponification des corps gras et n'attaquent pas les calcaires à faible
dosage ; ils peuvent être très destructifs surtout dans les fortes concentrations.
- les décapants sont souvent sous forme de gel gras, qui ne se dissolvent pas facilement à
l'eau de rinçage : il est conseillé de prévoir un nettoyage par brossage chiendent manuel, afin
de ne pas fixer les sels réactifs issus de l'application.
Les traitements chimiques ne traitent pas simultanément tous les problèmes : d'où la nécessité
de procéder par plusieurs applications. Il est vivement conseillé de procéder à des essais préalables, car il faut se méfier des produits "miracles" qui entraînent des effets secondaires dans
le temps : efflorescences, délitages, taches.
Les façades
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Les mortiers
Les façades
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Chapitre 4
Les liants de la maçonnerie : les chaux, les ciments, le plâtre, la terre
Liants : Ce sont des matières qui ont pour propriété d'assembler par "collages" des matériaux
inertes.
"CHAUX" ?
C'est le terme général qui englobe des formes physiques et chimiques de divers types de minéraux dans lesquels apparaîtront de l'oxyde de calcium, de magnésium et/ ou de l'hydroxyde
de calcium et de magnésium.
1. CHAUX DE CONSTRUCTION
Liants dont les principaux composants, analysés chimiquement, sont des oxydes et hydroxydes de calcium (CaO, Ca (OH)2), pouvant comprendre des quantités moindres de magnésium
(MgO, Mg (OH)2), de silicium (SiO 2), d'aluminium (Al 2 O3) et de fer (Fe2 O3).
2. CHAUX AERIENNES
C'est l'oxyde de calcium obtenu par la cuisson de roches calcaires pures qui libèrent le gaz
carbonique qu'elles contiennent (chaux vive), et l'hydroxyde de calcium obtenu par extinction
au contact de l'eau (chaux éteinte) ._ Elles ne durcissent pas sous l'eau, car elles n'ont pas de
propriétés hydrauliques.
3. CHAUX VIVES
Chaux aériennes constituées principalement d'oxyde de calcium et de magnésium produites
par la calcination de calcaire et/ ou de dolomie. Les chaux vives ont une réaction exothermique lorsqu'elles entrent en contact avec l'eau. Les chaux vives se présentent en différents états
granulaires, allant de la roche cuite à des matériaux finement pulvérisés.
- Chaux calciques : Chaux vives constituées principalement d'oxyde de calcium.
- Chaux dolomitiques : Chaux vives constituées principalement d'oxyde de calcium et de magnésium.
4. CHAUX ETEINTES
Chaux aériennes constituées principalement d'hydroxyde de calcium et éventuellement de magnésium, résultant d'une extinction contrôlée de chaux vives.
Elles n'ont plus de réaction exothermique lorsqu'elles entrent en contact avec l'eau de gâchage. Elles sont produites sous forme de poudre ou de pâte.
- Chaux calciques hydratées : Chaux éteintes constituées principalement d'hydroxyde de calcium.
- Chaux dolomitiques hydratées : Chaux éteintes constituées principalement d'hydroxyde de
calcium, d'hydroxyde de magnésium et d'oxyde de magnésium.
- Chaux dolomitiques semi-hydratées : Chaux dolomitiques hydratées constituées principalement d'hydroxyde de calcium et de d'oxyde de magnésium.
Les façades
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- Chaux de coquillages : Chaux éteintes fabriquées par la calcination de coquilles suivie d'extinction.
- Chaux de carbure : Produits dérivés de la fabrication d’acétylène à partir de carbure de calcium.
5. CHAUX HYDRAULIQUES ET CHAUX HYDRAULIQUES NATURELLES
Chaux constituées principalement de silicates de calcium, d'aluminates de calcium et d'hydroxyde de calcium produites par la calcination, l'extinction et le broyage de calcaires argileux
et/ou par le mélange avec de l'hydroxyde de calcium de matériaux appropriés.
Au contact de l'eau, elles ont la propriété de faire prise et de durcir. Le dioxyde de carbone
présent dans l'air contribue également au processus de durcissement. Elles contiennent au
moins 12 % en masse de chaux libre non liée.
Les chaux obtenues par la calcination de calcaire plus ou moins argileux ou siliceux, avec réduction en poudre par extinction, avec ou sans broyage, sont appelées "chaux hydrauliques
naturelles" (NHL).
Les chaux hydrauliques naturelles auxquelles on additionne de façon appropriée des matériaux pouzzolaniques ou hydrauliques jusqu'à 20 %, sont désignées par NHL-Z.
Récapitulatif par types des chaux de construction :
Les différents types de chaux de construction sont classés en fonction de leur teneur en (CaO
+ MgO) ou, dans le cas des chaux hydrauliques, de leur résistance à la compression comme
suit :
1) Chaux calcique 90
CL 90 )
ex CAEB
2) Chaux calcique 80
CL 80 )
ex CAEB
3) Chaux calcique 70
CL 70 )
ex CAEB
4) Chaux dolomitique 85
DL 85
5) Chaux dolomitique 80
DL 80
6) Chaux hydraulique 2
HL 2
7) Chaux hydraulique 3,5
HL 3,5
8) Chaux hydraulique 5
HL 5
9) Chaux hydraulique naturelle 2
NHL 2
) ex. XHN
10) Chaux hydraulique naturelle 3,5
NHL 3,5 ) ex. XHN
11) Chaux hydraulique naturelle 5
NHL 5
) ex. XHN
Exemple 1 : Chaux calcique 90 éteinte est identifiée par "CL 90. NF P 15-311" hydratée (ancienne CAEB).
Exemple 2: Chaux hydraulique 5 est identifiée par "HL 5 NF P 15-311"
Exemple 3: Chaux hydraulique naturelle pure 3,5 est identifiée par "NHL 3,5 NF P 15-3113
Les chaux de construction conformes au présent document doivent porter un marquage sur
l'emballage, ainsi que sur le bon de livraison, sur la facture, ou sur tout autre document joint
à la livraison, avec les indications suivantes :
a) le type de chaux de construction
b) l'appellation commerciale du type de chaux de construction (si différente du type)
c) le lieu de fabrication
Les façades
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d) le poids brut (si le conditionnement est en sac)
e) l'état d'hydration - vive - semi-hydratée, hydratée (éteinte).
"PLATRES" ?
Sulfate de calcium ou gypse concassé ou broyé (Ca S04+ 2H20) déshydraté par cuisson de
140° (plâtre gros) à 180° (plâtre fin surcuit) .
Récapitulatif par types des plâtres de construction :
NORMES : NFB 12.301 d'Août 1963 - Plâtre de construction
Plâtre gros de construction PGC1 NF B 12-301 ) utilisé pour enduits extérieurs
Plâtre gros de construction PGC2 NF B 12-301)utilisé pour enduits extérieurs
Plâtre fin de construction PFC1 NF B 12-301
Plâtre fin de construction PFC2 NF B 12-301
"CIMENTS" ?
Au début du 19ème siècle, les recherches ont permis d'établir que la pierre calcaire contenait
d'autres charges minérales que le calcium qui pouvaient contribuer à l'amélioration des performances de prises et de résistances mécaniques : l'hydraulicité . Celle-ci est obtenue par la
présence d'un ou plusieurs des minéraux suivants : fer, silice, alumine, sodium, manganèse,
soufre.
La cuisson vers 1400°permet à plusieurs de ces éléments de se combiner par fusion pour former des clinkers ou des ensembles agglomérés de matières (grappiers).
Selon la cuisson et leurs natures chimiques, ils donnent des liants aux propriétés hydrauliques
différentes : prise plus ou moins rapide, résistance accrue, imperméabilité, etc . On donne aux
liants ayant subi ces transformations l'appellation de liants artificiels .
Récapitulatif des types de ciments par normes :
NFP 15.308 Octobre 1964 - Ciment naturel
NFP 15.307 Octobre 1969 - Ciment à maçonner
NFP 15.315 Avril 1991 - Liants hydrauliques - Ciment alumineux fondu. Norme Française Homologuée
NFP 15.314 Février 1993 - Liants hydrauliques - Ciment prompt naturel. Norme Française Homologuée
NFP 15.301 Juin 1994 - Liants hydrauliques Ciments courants - Composition, spécifications
et critères de conformité. Norme Française Homologuée.
NFP 15.306 Octobre 1994 - Ciment laitier à la chaux
NFP 15.317 Septembre 1995 - Liants hydrauliques - Ciments pour travaux à la mer. Norme
Française Homologuée
NFP 15.318 Septembre 1995 - Liants hydrauliques - Ciments à faible chaleur d'hydratation
initiale et à teneur en sulfures limitée. Norme Française Homologuée.
Les chaux artificielles : Produits obtenus par mélange de clinkers et de matériaux appropriés, leur principe actif n'est pas fondé sur la présence de chaux libre.
Les façades
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Chapitre 5
Les caractéristiques des différents agrégats : graves, sables, fines
La composition des agrégats est caractérisée par la courbe granulométrique (Norme NFP 18
304).
Pour les mortiers de façades, les sables peuvent provenir :
-du lit des rivières, de carrières, du concassage, de mines à découvert.
Leurs appellations sont définies par leur composition granulaire :
Les fines, inférieures à 0,1 mm Ex : Recoupe de pierre, poudre d'oxyde, terre, pigments minéraux naturels, brasier de marbre ou de pierre .
Les sables de 0,1 mm à 3mm, que l'on tamise : fins : 0,1 mm à 0,4 mm - moyens : 0,5 mm à 2
mm - gros (sable à batir): 2 mm à 3 mm .
Les graviers : - grain de riz : 4 mm à 10 mm - roulés : 10 mm à 30 mm.
Les cailloux : supérieurs à 30 mm .
Le sable utilisé pour réaliser des mortiers de crépis et d'enduits doit :
- comporter une courbe granulométrique (agrégats de taille différente) répartie entre 0 et 3
mm.
Traditionnellement, on observe des sables plus grossiers, et dans ce cas, il convient de faire
des essais de convenance .
A l'inverse, un sable trop fin et un dosage important entraînent du retrait, ce sont donc des sables à utiliser avec prudence et sur de faibles épaisseurs, c'est notamment le cas des sables
dits "sable à lapin".
Il conviendra de les associer avec des chaux aériennes permettant un resserrage successif de
l'enduit. Dans tous ces cas, des essais de convenance sont à réaliser.
- être propre : les sables ne doivent pas comprendre plus de 5 % d'éléments très fins comme
les argiles, la terre végétale, les charbons...
Pour contrôler la propriété des sables on peut réaliser le test de l'équivalent de sable.
- être inerte : Il faut éviter tous sols comportant des sels résiduels et des déchets organiques...
Dans le cas de sable de mer, il sera nécessaire de réaliser des tests de convenance et éventuellement un lavage à l'eau douce.
- être homogène : pour la réalisation de chantier d'enduit et afin d'obtenir une bonne homogénéité un approvisionnement global et unique du chantier doit être recherché.
Certains agrégats sont recherchés pour leur réaction avec la chaux : c'est principalement le cas
de la réaction pouzzolanique dans laquelle les silicates et aluminates de l'agrégat réagissent
avec la chaux et l'eau de gâchage pour former un hydrate stable (hydraulicité des mortiers).
Parmi ces principaux agrégats, on peut citer : tuileaux, tuiles, pouzzolanes, cendres
carbonées, briques pilées, certaines poudres de pierre (marbre notamment) et le talc.
Certains limons ou argiles sont utilisés en complément, notamment pour la coloration, ou en
revêtement particulier sur certaines maçonneries argileuses.
Les façades
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Chapitre 6
La formulation des mortiers épais : les joints, les crépis, les enduits
Les crépis et les enduits sont inspirés par une tradition de mise en œuvre et l'emploi de matériaux régionaux qui répondent à la fois aux exigences techniques : durabilité, performance, et
aux critères esthétiques pour mettre en valeur les façades du centre ancien.
Ils ont été généralement appliqués à plusieurs passes, sur les murs de maçonneries de pierres
de blocage, ou sur les briques, et constituent la preuve que ces types de constructions recevaient un revêtement de protection ; l'usure des crépis a laissé apparaître les têtes des pierres,
et en conformité avec l'effet esthétique produit par ce vieillissement, nous retiendrons aussi
l'application de crépi à pierres vues .
Entretien
Les crépis rugueux accrochent les poussières et les graisses, et présentent des surfaces noircies . Lorsqu'ils sont suffisamment accrochés à leurs supports, les crépis peuvent être entretenus par une application d'enduit mince ou de peinture (voir chapitre 5 stucs et peintures),
après un nettoyage soigné et d'éventuelles réparations ou ragréages ponctuels . Mais la projection d'eau sous pression favorise les infiltrations ou la dissolution de sels qui auront toujours
des effets secondaires ; le sablage, ou l'hydro-sablage léger sont moins dégradants . Les fissurations doivent être étudiées, et dans le cas où elles ne sont pas structurelles, elles doivent être
rebouchées et finies en conformité d'aspect avec l'existant .
Les enduits anciens peuvent faire l'objet de recommandations identiques aux crépis : il est interdit de les enduire avec des applications de peintures épaisses, "imper" ou de les recouvrir
avec des enduits de finitions épais (+ de 3 mm) .
Crépis neufs
Ils sont appliqués sur des supports dégagés des anciens revêtements, à plusieurs passes espacées dans le temps en fonction des conditions climatiques (séchage et durcissement) et de la
nature des granulats (attendre la fin du retrait) .
Les mortiers sont composés de graves 0,1/8 mm gâchées avec un bâtard de chaux naturelle et
de ciment (75/25%) , ou de chaux hydraulique naturelle pure.
La deuxième passe peut être essuyée à l'éponge ou modelée à la brosse, pour faire apparaître
la granularité des graves, et révéler leurs teintes .
Les surfaces couvertes ne doivent pas se trouver en surépaisseur des éléments de modénatures, ou creusées autour des pierres à la façon d'un joint .
Enduits neufs
- Ils sont appliqués sur des supports à nu et dépoussiérés; il est conseillé de ne pas infiltrer
d'eau avant l'application, sauf la stricte quantité nécessaire à l'humidification du support .
Les façades
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- La mise en œuvre des enduits se fait par couches successives : pour l'accrochage du mortier
adhérent au support, la première couche, il est recommandé de projeter et de serrer un mélange homogène composé de sable 0,1/5 mm dosé en chaux naturelle et batardé avec un peu
de ciment Portland (75/25%). La deuxième couche, le dressage de l'enduit, prend l'épaisseur
nécessaire pour accompagner la forme du mur : sa mise en oeuvre est effectuée par passes
successives, pour éviter les fissures de retrait qui ne garantissent pas la bonne retenue de l'eau
pluviale . Sa formulation est similaire à la première couche, ou moins dosée quand la granulométrie du sable change : 0,1/3 mm . Comme cette surface doit recevoir l'enduit de finition,
elle doit donc être talochée et sèche pour garantir un aspect uniforme à la dernière couche .
-
Le mortier de finition doit permettre un façonnage soigné de la surface, pour révéler une
texture de matière (les grains), une teinte, et un aspect : essuyé, lavé, brossé, feutré .
Il doit donc être malaxé de façon homogène, compact et sans trop d'eau de gâchage, et appliqué en épaisseur uniforme de 5 mm maximum .
L'aspect qui consiste à vieillir la finition neuve par grattage, n'est pas conseillé parce que trop
conforme aux finitions des enduits modernes .
L'emploi de sables trop chargés en fines colorantes, doit être réservé aux applications d'enduits minces à lisser, afin d'éviter les effets d'auréoles et de nuances qui s'accentuent au séchage et au vieillissement.
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Chapitre 7
Les mortiers spéciaux : plâtre, prompt, mortier pierre
Les techniques décrites ci-dessous visent les réfections d'enduit sur des maçonneries hourdées
de plâtre, de chaux, ou de plâtre et chaux et ossature de pans de bois et lattes.
Composition du mortier de plâtre et chaux CL (DTU 26.1 chapitre 13)
Le plâtre gros de construction et la chaux CL sont compatibles quels que soient les dosages.
Les dosages les plus courants :
-pour enduire :1 volume de plâtre gros, 2 volumes de chaux CL, 3 à 5 volumes de sable très
propre,
-pour charger : 1 volume de chaux CL, 2 volumes de plâtre gros, 3 à 5 volumes de sable très
propre,
Le mélange doit être effectué à sec avec des sables très secs et hydraté au fur et à mesure des
besoins.
Composition du mortier de prompt et chaux (DTU 26.1 chapitre 13)
Le ciment prompt et la chaux CL sont compatibles dans les dosages suivants :
-pour enduire :1 volume de ciment prompt, 2 volumes de chaux CL ou NHL, 3 à 5 volumes
de sable très propre,
-pour charger : 1 volume de chaux CL ou NHL, 2 volumes de ciment prompt, 3 à 5 volumes
de sable très propre,
Le mélange doit être effectué à sec avec des sables très secs et hydraté au fur et à mesure des
besoins.
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Chapitre 8
Les prescriptions de mise en œuvre des mortiers de façade
1. REJOINTOIEMENT SUR ANCIENS MOELLONS
Les joints des anciennes maçonneries en moellons doivent être débarrassés de toutes traces
de pollution (peinture éventuelle, plâtre, salissure, végétaux, etc...) et être dégarnis sur une
profondeur de 4 cm ou indiquée au C.C.T.P. Toutes les parties scellées, fissurées et friables
doivent être éliminées.
Une fois dégarnis, les joints sont nettoyés soit à la brosse, soit à l'air comprimé dont la pression doit être adaptée à la friabilité des moellons et des mortiers, puis humidifiés.
2. CREPIS ET ENDUITS - DESCRIPTION ET PREPARATION DE L'ETAT EXISTANT
ET DU SUPPORT
2.1 PRESCRIPTIONS GENERALES
La surface des supports doit être propre, exempte de traces de suie, de poussière, de salpêtre,
etc... susceptibles de nuire à l'adhérence.
Toutes les matières sans cohésion et pulvérulentes, doivent être éliminées.
Si les surfaces à enduire présentent des inégalités de moins de 3 cm mais dont l'importance
ne permet pas l'application directe de l'enduit, les surcharges en renformis, pour redresser la
maçonnerie, sont exécutées avec une application ponctuelle de mortier de rattrapage identique au mortier d'accrochage, et qui devra avoir fait sa prise pour recevoir toute autre application (2 à 4 jours) .
Lorsque les creux et inégalités doivent être rattrapés et nécessitent une épaisseur de mortier
supérieure à 5 cm, le redressement en surcharge est remplacé par un ouvrage en maçonnerie
compatible avec celui de la paroi du support,.
Lorsque le support est constitué de matériaux différents, il doit être mis en place, au niveau
de la jonction des 2 matériaux, un treillis non corrodable, afin d'empêcher la fissuration de
l'enduit due aux mouvements thermo-hygromètriques différentiels des différents matériaux.
Selon leur cohésion et adhérence, les joints sont dégarnis sur 1 à 3 cm de profondeur.
Ensuite, avant regarnissage effectué en même temps que la 1ère couche, les joints et parements sont brossés, dépoussiérés à la brosse métallique ou à l'air comprimé dont la pression
doit être adaptée à la friabilité des mortiers.
Le support doit être humidifié dans la masse, jusqu'à 24 heures avant l'application de l'enduit,
mais l'eau ne doit plus perler ou ruisseler en surface au moment de l'application de l'enduit,
toutes précautions pour éviter d'endommager les parties existantes devant être prises au préalable.
2.2 PIOCHEMENT D'ANCIENS ENDUITS (TOTAL OU PARTIEL)
La paroi à enduire doit être débarrassée de tous les revêtements anciens tels qu'enduit de
chaux, de mortier de ciment, de plâtre, de stuc, etc... (cas d'un piochement total).
Si les supports restent apparents après l'enlèvement de l'enduit, l'entreprise doit prendre toutes dispositions pour ne pas mutiler l'épiderme ; si les supports sont enduit à neuf après l'enlèvement de l'ancien enduit, le piquage ou le martelage des surfaces peut être rendu nécessaire pour permettre l'adhérence de l'enduit.
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2.3 PREPARATION DES SUPPORTS EN BRIQUE DESTINES A RECEVOIR UN ENDUIT
Les surfaces de mur ayant reçu une application de peinture ou de vernis (quelle que soit leur
nature) doivent être enlevées mécaniquement (mises à nu, brossées et lavées). Les décapants
chimiques risquant de réagir sur l'enduit sont proscrits.
2.4 PREPARATION DES SUPPORTS EN MOELLONS DESTINES A RECEVOIR UN
ENDUIT
Si les aspérités du moellon ne sont pas jugées suffisantes pour permettre l'adhérence de l'enduit, les parements peuvent être piqués ou martelés.
Les moellons, caillasses ou parties de blocs crevassés, dégradés doivent être purgés à vif, enlevés et remplacés.
2.5 DONNEES A CONNAITRE
2.5.1 Sur l'état existant du support
Les altérations les plus courantes d'un enduit ancien sont la pulvérulence, la fissuration et le
décollement
- Diagnostic visuel sur le site : observation des morphologies des altérations (pulvérulence,
microfissuration, décollement, efflorescences, salissures, colonisations biologiques) et de leur
localisation.
- Nature et état (fissures, frange capillaire, infiltration d'eau...) du support (pierres, joints...) .
- Repérage des sels solubles.
- Mesures de l'humidité de l'enduit voire du support si infiltrations ou remontées capillaires
possibles.
2.5.2 Sur l'enduit ancien (prélèvements par carottage ou dégagement par piquage) - Epaisseur
de l'enduit, stratigraphie, description à la loupe - Colorimétrie
- Composition de l'enduit (agrégats et liant) : examen visuel sur la section d'un échantillon
prélevé.
- Eventuellement mesure de porosité à la boite (décrite dans le DTU 26/1) .
- Evaluation de la dureté superficielle ou de la résistance à l'abrasion.
2.5.3 En vue de reprises partielles :
Il s'agit de déterminer les propriétés de l'ancien enduit encore présent sur le parement.
2.5.4 Sur la nature des altérations :
- Epaisseur de l'enduit, stratigraphie, description à la loupe.
- Diagnostic visuel sur le site : observation des morphologies des altérations (pulvérulence,
microfissuration, décollement, efflorescences, salissures, colonisations biologiques...) et de
leur localisation.
- Nature et état (fissures, frange capillaire, infiltration d'eau...) du support (pierres, joints...).
2.6 DONNES A CONNAITRE POUR REFAIRE TOTALEMENT UN ENDUIT :
(l'existant est une maçonnerie sans enduit ou avec un enduit récent à piocher).
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Il s'agit de s'assurer de la compatibilité de l'enduit avec son support.
- Nature des supports (type de pierre, mortier de joint...)
- Diagnostic visuel des altérations éventuelles : observation des morphologies des altérations
existantes(pulvérulence, fissuration, décollement, efflorescences, salissures, colonisations biologiques, remontées capillaires, infiltrations d'eau...) et de leur localisation suivi de leur traitement.
- Repérage des sels solubles.
- Porosité.
- Mesures de l'humidité du support si infiltrations ou remontées capillaires possibles.
3. RESTAURATION DES CREPIS ET DES ENDUITS
LA CONSOLIDATION
Les conditions de conservation et de consolidation des crépis et enduits décorés ou non sont à
évaluer avec le maître d'ouvrage et le maître d’œuvre .
Les causes de dégradation des enduits anciens : pénétration d'eau par capillarité ou agents atmosphériques (vent, pluies et gel), provoquent un effet de pulvérulence et (ou) un décollement
de la couche support (perte de cohésion), et/ou une fissuration.
L'enduit peut se présenter de manière fragmentaire, et/ou être usé, pulvérulent, décollé.
La conservation des enduits anciens sera opérée de la manière suivante :
1 - Recherche et élimination des causes de pénétration d'eau par tous procédés adaptés.
2 - Consolidation des parties pulvérulentes à l'aide de silicate d'éthyle.
3 - Reconstitution de l'adhérence de l'enduit à la maçonnerie support après colmatage des fissures et réalisation de solins autour des surfaces conservées.
La technique spécifique
employée et l'injection d'un coulis par gravité au moyen d'évents ;
4 - Complément d'enduit dans les zones lacunaires avec un mortier de même nature pour la
sous-couche et la couche de finition (dureté, grain et couleur)
4. RENOVATION DES CREPIS ET ENDUITS ET REFECTION PARTIELLE
4.1 PRESCRIPTIONS GENERALES COMMUNES A TOUS LES ENDUITS
4.1.1 Prescriptions générales
L'examen préalable du support et des vestiges d'enduit décrit plus haut, permet de définir la
formulation et la nature des matériaux identiques ou les plus appropriés de l'enduit à réaliser._
4.1.2 Dosages en liant
Les dosages en liant du mortier de chacune des touches constituant l'enduit doivent être dégressifs ou équivalents, le plus fort étant pour le gobetis ou couche d'accrochage. Ils doivent
tenir compte de la granulométrie des agrégats.
4.1.3 Mortier rebattu
L'emploi de mortier ayant effectué un début de prise est interdit.
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4.1.4 Conditions climatiques
Les enduits ne doivent pas être entrepris :
- en période de gel, ni sauf précautions spéciales :
- sur des supports trop chauds ou desséchés
- sous vent sec.
4.1.5 Protection haute
La tranche supérieure d'un enduit doit être protégée. Si la protection n'est pas assurée par une
toiture ou une saillie (appui de baie débordant par exemple), il peut être nécessaire de rapporter un ouvrage complémentaire.
4.1.6 Mise en œuvre
L'enduit est réalisé soit au "jeté" directement sur le support, soit au jeté entre "nus et repères"
qui permet d'obtenir des enduits à tolérance plus fine.
4.1.7 Chaîne d'angle
Au voisinage des chaînes d'angles en pierre, l'enduit doit être légèrement en retrait ou au même nu que la pierre mais non en saillie.
4.1.8 Joints
Les joints de structure doivent obligatoirement traverser l'épaisseur totale de l'enduit et doivent être obturés par un calfeutrement.
4.1.9 Jonction maçonnerie de remplissage enduite, élément d'ossature
Les pièces en bois de faible largeur (20 cm) doivent être recouvertes par un papier fort, feutre,
etc... et l'enduit doit comporter une armature de renfort.
4.1.10 Protection des enduits frais et jeunes
Les enduits doivent être protégés contre les vents secs et chauds ou un fort ensoleillement par
tout dispositif. Les bâches en plastique translucides, susceptibles de provoquer une surchauffe, sont proscrites.
Pour éviter les phénomènes d'efflorescences, il est préférable de ne pas appliquer les enduits
teintés par une température inférieure à 8°C et pendant les périodes particulièrement humides.
4.1.11 Les enduits intérieurs
Lorsqu'ils ont une fonction d'imperméabilisation, ils doivent être exécutés conformément aux
prescriptions prévues pour les enduits extérieurs.
Lorsque la fonction d'imperméabilisation n'est pas requise, les enduits intérieurs peuvent être
appliqués en une ou deux couches en fonction de la nature du support et de l'aspect recherché
et conformément aux prescriptions indiquées dans les chapitres relatifs aux supports correspondants.
4.2 EXECUTION DES ENDUITS A TROIS COUCHES
Les enduits réalisés en trois couches comprennent :
- une première couche d'accrochage ou gobetis
Les façades
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- une seconde couche formant le corps d'enduit ou dégrossis
- une troisième couche appelée couche de finition
Les résistances mécaniques du mortier (et la rigidité) de chacune des couches constituant l'enduit doivent être dégressives, la plus forte résistance mécanique est donnée à la couche d'accrochage (1ère couche ou gobetis), sauf pour certaines finitions pelliculaires.
Les dosages sont fixés clairement au tableau de dosages à la fin du fascicule 2ème partie . Ils
s'entendent en poids de liant par m3 de sable sec. Dans le cas de sable humide, leur volume
est à majorer par suite du foisonnement qu'entraîne la présence d'eau .
4.2.1 Exécution de la première couche d'enduit (gobetis ou couche d'accrochage ou crépissage)
Cette première couche a pour fonction d'assurer l'adhérence de l'enduit au support. Le sable
utilisé doit être de granulométrie grossière. _Pour bien accrocher au support, elle est fortement
dosée, son épaisseur doit rester faible de façon que son retrait soit pratiquement achevé avant
l'application de la 2ème couche.
Le dosage en eau doit tenir compte de l'humidité du sable, de la capillarité et de la teneur en
eau du support et des conditions climatiques.
Le mortier est projeté vigoureusement sur le support, soit manuellement, soit à la machine. La
surface de cette première couche doit être rugueuse pour favoriser l'adhérence de la 2ème couche. Aucune opération de finition, lissage, talochage, surfaçage ne doit être effectuée sur cette
couche.
La couche d'accrochage doit couvrir sans surcharge toute la surface du support.
4.2.2 Exécution de la deuxième couche ou corps d'enduit ou dressage
La deuxième couche qui constitue le corps de l'enduit lui donne sa forme définitive. Elle assure le "planage" et la fonction d'imperméabilisation. Elle doit être homogène et compacte. Sa
compacité est obtenue par un serrage à la taloche. Son dosage en liant est plus faible que celui de la première couche pour réduire les risques de fissuration.
Cette couche est exécutée lorsque la première couche a effectué une partie de son retrait. Le
délai d'attente, jamais inférieur à 3 jours, est variable et dépend de plusieurs paramètres : les
conditions atmosphériques, la nature du support, la constitution de l'enduit 1ère couche (épaisseur, nature, composition).
Le mortier du corps d'enduit doit avoir une consistance ferme mais maniable. La couche support (gobetis) doit être humidifiée mais non ruisselante. L'application du corps d'enduit peut
être effectuée en une ou deux passes frais sur frais, suivant l'épaisseur, à la machine ou manuellement.
L'état de surface doit être rugueux (le lissage à la truelle est interdit).
Cette couche doit être réalisée en fonction des caractéristiques visuelles recherchées (planitude, rectitude des arêtes, gorges, arrondis, etc...) définies avec le maître d'ouvrage ou le maître
d’œuvre .
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La valeur moyenne de l'épaisseur des deux premières couches découle de la planimétrie du
support et de la planimétrie attendue de l'enduit fini. En tous points, il est nécessaire d'assurer
un recouvrement des maçonneries d'au moins 15 mm.
L'uniformité d'aspect ne pouvant pas être garantie avec ce type d'enduit, il peut être complété
par une couche de finition et un badigeon.
4.2.3 Finitions d'enduits
L'inventaire ci-après sans être exhaustif, présente les principales finitions d'enduits et leurs
utilisations fréquentes.
La couche de finition a avant tout un rôle de présentation de l'édifice : dans le cas de finitions
lisses, talochées, stuquées, elle assure également un rôle de protection et contribue à l'amélioration de l'imperméabilisation.
Dans le cas de finitions jetées au balai, à la truelle, recoupées ou grattées, ce rôle de protection
n'est plus nécessairement assuré et les couches précédentes doivent assurer seules l'imperméabilisation.
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Chapitre 9
La définition des aspects des enduits de finitions
JOINTOIEMENT
Définition : Action de remplir avec du mortier les joints d'une maçonnerie
Utilisation fréquente : Traitement des bâtiments modestes (usage agricole ou d'édifices particuliers, architecture militaire, remparts) et traitement des maçonneries de pierre de taille.
Mise en œuvre : La qualité du mur support ,taille et profondeur des joints, pierre de hourdage...) oriente sur le choix du mortier (chaux aérienne et/ou hydraulique naturelle).
JOINTS A PIERRES VUES
Définition : Les joints débordent largement sur la maçonnerie.
Utilisation fréquente : Traitement des bâtiments modestes (usage agricole ou parfois habitation) ou édifices particuliers (remparts...).
Mise en œuvre : La qualité du mur support (taille et profondeur des joints, pierre de hourdage...) oriente sur le choix du mortier (chaux aérienne et/ou hydraulique naturelle).
Pour la réalisation de finition de surface lissée à la truelle, l'emploi d'une chaux aérienne permet un resserrage le lendemain.
CREPIS JETES ou FOUETTES A LA TRUELLE
Définition : La couche de finition est simplement jetée à la truelle, ce qui donne un aspect de
surface grossier. Suivant la souplesse du mortier, les reliefs sont plus ou moins vifs, anguleux.
Utilisation fréquente : Traitement des bâtiments modestes ou façades secondaires (pignons) de
bâtiment d'architecture plus élaborée.
Mise en œuvre : L'aspect et le grain de l'enduit sont liés essentiellement au choix de l'agrégat
(nature roulée ou concassée et granulométrie). L'utilisation de la chaux aérienne et/ou hydraulique naturelle est possible.
CREPIS JETES AU BALAI
Définition : La couche de finition est projetée à l'aide d'un balai (genêt, cyprès, bouleau,
buis... suivant les régions) trempé dans un mortier très souple que l'on frappe sur un bâton ou
réciproquement. Comme pour l'enduit jeté à la truelle, les reliefs peuvent être plus ou moins
affirmés, jusqu'à prendre l'apparence d'une tyrolienne.
Utilisation fréquente : Traitement des bâtiments d'habitation et édifices majeurs (châteaux).
Architecture d'enduits composés (panneautage, faux appareils).
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Mise en œuvre : L'aspect et le grain de l'enduit sont liés essentiellement au choix de l'agrégat
(nature roulée ou concassée et granulométrie). L'utilisation de gravillons et de sable très fin
peut être nécessaire pour obtenir un grain important.
L'utilisation de chaux hydraulique naturelle permet de meilleurs résultats. Cette technique
oblige une bonne maîtrise des gestes.
CREPIS TYROLIENS
Définition : Utilisation d'un tyrolienne pour projeter la couche de finition (appareil à projeter
des gouttelettes).
Utilisation fréquente : Emploi indispensable de liant hydraulique dès la fin du XIXème siècle
(rocailleurs, cimentiers...)
Mise en œuvre : L'utilisation de liant très hydraulique (ciment) est nécessaire.
ENDUITS TALOCHES
Définition : La couche de finition est lissée par une taloche de bois qui va permettre l'obtention d'une surface frottée.
Utilisation fréquente : Traitement des bâtiments d'habitation et d'édifices majeurs. C'est certainement le type d'enduit le plus courant. Peut servir de support aux enduits jetés.
Mise en œuvre : Utilisation indifférente de chaux aérienne ou hydraulique naturelle. L'utilisation d'une taloche bois limite les remontées de laitance. Le choix de la granulométrie influe
sur la texture de la surface.
ENDUITS LISSES A LA TRUELLE
Définition : Comme pour l'enduit taloché, la surface est lissée, mais cette fois-ci avec le dos
de la truelle. Cette technique permet de faire sortir en surface la laitance du mortier et d'obtenir un aspect plus fermé.
Utilisation fréquente : C'est certainement le traitement le plus ancien.
Mise en œuvre : Préférer l'emploi d'une chaux aérienne. Utiliser un sable fin et propre.
ENDUITS GRESES
Définition : Lorsque le mortier a fait sa prise, la couche de finition a durci, elle est poncée à
l'aide d'une pierre abrasive.
Utilisation fréquente : Pratique fréquente au début du XXème siècle (volonté de perfectionnisme).
Mise en œuvre : Utilisation indispensable du liant très hydraulique.
ENDUITS TALOCHES REGARNIS
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Définition : Sur la couche de finition talochée, une couche de pâte de chaux et de charge
(lait de chaux coloré, très épais) est incorporée et serrée à la lisseuse sur sous-couche encore
fraîche.
Utilisation fréquente : Traitement de bâtiment d'habitation et d'édifices majeurs.
Mise en œuvre : Sur la couche de finition, l'application d'une pâte de chaux aérienne colorée
avec des pigments s'effectue à la lisseuse.
ENDUITS STUQUES
Définition : La couche de finition de cet enduit est très dosée en liant et les agrégats sont très
fins (poudre de marbre). L'effet recherché est une grande finesse de surface, proche de la
brillance d'un marbre.
Utilisation fréquente : Utilisation plus fréquente à l'intérieur, mais possible à l'extérieur uniquement sur enduit frais (marmorino). Influence italienne.
Mise en œuvre : Les applications imposent l'utilisation de chaux aérienne. La mise en oeuvre
se fait en différentes passes frais sur frais. En extérieur, possible uniquement sur enduit taloché frais.
IMITATION DE MATIERES
Définition : La nature du mortier varie suivant les ouvrages réalisés, les matériaux locaux,
l'utilisation de mortier de plâtre et chaux ou de prompt et chaux est fréquente.
Utilisation fréquente : Traitement des bâtiments d'habitation et édifices majeurs (châteaux).
Mise en œuvre : Essentiellement le savoir faire.
Certaines techniques de finition d'enduits sont parfois envisagés afin de donner à l'enduit un
vieillissement artificiel (suppression des laitances, dégagement des grains de l'agrégat...).
ENDUIT A PIERRES VUES
Il est réalisé comme un enduit, dont l'épaisseur ne suffit pas à couvrir l'ensemble des moellons
des pierres, le nu de référence étant la "tête" des moellons.
Ce type d'enduit cherche à imiter une surface usée dont les parties les plus fines, érodées, laissent apparaître la pierre.
ENDUITS ESSUYÉS, FEUTRÉS, LAVÉS
En fin de talochage, on utilise une éponge, une taloche-éponge ou un feutre imbibé d'eau, que
l'on passe sur la surface de l'enduit. L'objectif est de laver la laitance pour faire apparaître
l'agrégat en surface. C'est une technique de vieillissement qui tend à reproduire un enduit légèrement érodé et à faire ressortir la couleur des agrégats.
ENDUITS GRATTÉS
En fin de talochage, on utilise le tranchant de la truelle ou une planche à clous, pour gratter la
pellicule de mortier de surface.
Ce traitement "gratté"favorise l'encrassement du parement et une mauvaise imperméabilité.
Les façades
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Chapitre 10
Les applications d'enduits minces pour l'entretien et la décoration
1. Définition :
Les enduits fins et les stucs sont des applications à plusieurs passes, de minces couches de pâte de chaux mélangée à des charges minérales pour assurer des finitions murales décoratives
intérieures ou extérieures .
Ces techniques de parement ont été trés utilisées dans l'architecture antique, particuliérement
à l'époque romaine . L'emploi de la chaux grasse, qui fait sa prise lentement, donne une bonne
ouvrabilité au stuc servant de support à l'art de la fresque . Au 18 ème siécle, les techniques de
stucs "a scagliola" ont permis de décorer les édifices de style baroque, en imitant avec une
grande précision, des matériaux riches : marbres, granits et pierres de taille . Ce sont les stucs
-marbre et les stucs-pierre.
L'éclat des colorations vives ou la blancheur lumineuse de la chaux, l'aspect glaçé de leurs
surfaces brillantes, la transparence des matiéres superposées, rendent leurs emplois trés compatibles avec les ouvrages de rénovation et de restauration du bâti ancien, et s'adaptent aux réalisations plus contemporaines .
2. Classification :
Les enduits minces et les stucs à la chaux peuvent être classées en plusieurs catégories, qui
prennent en compte la nature des matériaux, la technique de mise en oeuvre et la qualité esthétique:
- les enduits fins, à la chaux aérienne ou en pâte,
- les stucs à la fleur de chaux ou à la chaux en pâte.
3. Description
3.1 Les enduits fins
3.1.1 Matériaux
Ils sont composés de chaux grasse et de charges fines et stables, pour pouvoir être appliqués
en faible épaisseur ; les charges les plus couramment utilisées sont :
- les sables de riviére roulés et lavés, de granulométrie 0,1/0,5 mm
- les sables de silice naturelle : fines de dune, de verrerie, d'aréne argileuse,
- les terres cuites broyées : tuileau de cours de tennis,
- les recoupes de taille de la pierre : extrait sec de sciage, tournage, grattage
- les poudres de marbre, granits, pouzzolane.
3.1.2 Domaines d'application
- toutes les surfaces extérieures non recouvertes de produits organiques : peintures, hydrofuges : mortiers de chaux ou mortiers batards chaux-ciment, plâtre non lissé, pierres,_- les surfaces intérieures identiques, et les plâtres cartonnés, carreaux de plâtre ou de béton cellulaire
3.1.3 Conditions d'applications :
- sur des supports humidifiés et dépoussiérés, par couches de 1 à 2 mm,
Les façades
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- par petits gestes réguliers, avec le revers de truelle, ou une lisseuse plâtriére,
- dans le cas d'application à deux couches, préfèrer le frais sur frais .
Il est préfèrable de prévoir deux couches, pour obtenir une meilleure planeité à la finition lissée à l'outil, ou essuyée au feutre ou à l'éponge .
3.1.4 Formulations
Le rapport charge/liant est de 1 volume pour 1 volume.
Les mélanges peuvent être constitué par exemple de chaux et silice fine, chaux silice et farine
de marbre, chaux terre fine et sable, etc…
La coloration est obtenue par la charge, qui peut être ameliorée par des ajouts de pigments minéraux, terres ou oxydes, délayés préalablement dans l'eau du gachage.
L'utilisation d'adjuvants dans les stucs permet d'améliorer la mise en œuvre et les performances. Ce sont par exemple:
Un agent mouillant qui fluidifie la pâte sans excès d'eau. Par ailleurs, il favorise la dispersion
des pigments. L'excès de cet adjuvant ne provoque pas de réactions, si ce n'est que le stuc
devient trop liquide . Le dosage conseillé va de 0,1 à 0,5 % du poids de chaux.
Les colloïdes épaississants : colle cellulosique, de peaux, de poisson, favorisent la rétention
d'eau, et homogénéisent la pâte. Lorsqu'il y en a trop, la pâte ne fait plus sa prise et forme un
retrait important : cela peut provoquer de la fissuration ou de l'écaillage . Le dosage conseillé
en cellulose (par exemple) va de 1 à 3 % du poids de chaux selon l'hygromètrie du mur, et les
conditions de température ambiante.
La caséine lactique à un effet colloïde et réagit avec la chaux comme un agent durcisseur ( caséinate de chaux). Elle améliore la souplesse et la plasticité de la pâte. La caséine doit être incorporée en milieu alcalin pour éviter la fermentation ou le moisissement : en période
chaude, il est conseillé d'ajouter de l'ammoniac pour maintenir un ph élevé. Le dosage
conseillé va de 0,5 à 1 % du poids de chaux.
Dans tous les cas, il faut longuement battre le mélange avec un agitateur mécanique : c'est le
malaxage qui donne la souplesse et la plasticité, et non l'excés d'eau de gachage ; le volume
d'eau approche le volume de chaux, selon les charges .
3.2 Les stucs à la chaux
3.2.1 Matériaux
La fleur de chaux ou la chaux grasse en pâte utilisée pour ces applications doit être tamisée .
Elle est mélangée avec des farines de pierres calcaires, des fillers industriels micronisés (carbonate, talc, mica, kaolin) .
3.2.2 Domaines d'application
Toutes les surfaces extérieures recouvertes d'un mortiers de chaux ou mortiers batards
chaux-ciment, plâtre non lissé, pierres, à l'exclusion des produits organiques : peintures, et
supports hydrofugés .
Les surfaces intérieures identiques à ci-dessus. Les plâtres cartonnés, carreaux de plâtre ou
autres surfaces de matériaux composites standards peuvent être décorées avec des stucs à
plusieurs passes, après essais de convenance.
Les façades
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3.2.3 Conditions d'applications :
- sur des supports humidifiés et dépoussiérés, par petits gestes réguliers, avec une petite lisseuse ou une truelle de stucateur . Dans le cas d'application à plusieurs couches, il faut
préférer l'application frais sur frais .
- l'application de plusieurs couches permet d' obtenir une meilleure planeité lissée à l'outil.
- le ferrage permet de fermer la surface qui devient luisante et glaçée.
3.2.4 Formulations
D'une façon générale, le rapport charge/liant est de 1 volume pour 1 volume.
Les mélanges peuvent être constitué par exemple de chaux et poudre fine de marbre, chaux
poudre de talc et farine de marbre, chaux terre fine et kaolin, etc…
La coloration est obtenue par la charge, qui peut être ameliorée par des ajouts de pigments minéraux, terres ou oxydes, délayés préalablement dans l'eau du gachage.
L'utilisation d'adjuvants dans les stucs permet d'améliorer la mise en œuvre et leurs performances, soit pour favoriser une bonne stabilité mécanique . Le principe de formulation et les
dosages en adjuvants sont semblables aux enduits fins. Pour mémoire, la pâte est améliorée
par 0,5 % de savon, 1 % de caséine lactique et 2 % de cellulose.
Les façades
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Les peintures
Les façades
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Chapitre 11
Le diagnostic de désordres des revêtements peints
Ils sont de nature différente selon qu'il s'agit de peintures minérales ou de peintures
organiques :
-
Les peintures minérales peuvent devenir poudreuses et farineuses au vieillissement, mais
en principe du fait de la nature du système d'accrochage sur le support, elles ne s'écaillent
ni ne se cloquent : leur adhérence est essentiellement mécanique par accrochage sur le
support.
-
Les peintures organiques sont filmogènes et s'accrochent par tension superficielle entre le
support et la peinture (forces de Van Der Vaals). Les défauts de vieillissement sont en
général l'écaillage et le cloquage.
-
Pour s'assurer de la nature chimique des peintures, un test simple permet d'identifier si la
peinture brûle sous l'effet d'une flamme : peinture organique,
-
ou ne brûle pas, mais noirci par le dépôt de la fumée de la flamme : peinture minérale.
Les façades
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Chapitre 12
Histoire et évolution des peintures
L'histoire des peintures est liée à l'évolution des liants.
Pendant des siècles les peintres n'ont disposé que des huiles végétales plus ou moins
siccatives (pavot-cameline) et de la caséine (lait et blanc d'œuf). Sinon la peinture consistait à
appliquer des laits de chaux ou des badigeons à la colle sur tous les supports, en renouvelant
les opérations d'entretien périodiquement.
Les couleurs étaient des minéraux (terres calcinées ou non, silicates naturels) ou des extraits
végétaux (garance). L'huile de lin, plus rapide à sécher que les autres huiles, fut le premier
liant du peintre.
Les silicates sont apparus vers 1860. Vers 1930 sont apparues les résines glycéro. Il faudra
attendre 1950 pour que les résines glycero se généralisent dans le bâtiment.
Entre 1940 et 1945, les contraintes de la guerre justifient la création de nouveaux produits :
les vinyliques, les acryliques, les époxys, les polyuréthannes, les silicones, etc…
Vers 1950, les vinyliques font leur apparition en émulsion sur le marché suivi par les
acryliques. Il ressort donc que la majorité des liants actuels a été crée depuis la fin de la
guerre. Les moyens d'applications ont suivi la même évolution : la brosse "sans fin", le
rouleau à peindre est apparu vers 1938 et n’a été adopté que vers 1950.
Les façades
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Chapitre 13
La classification des peintures : organiques et minérales
La classification des peintures est codifiée à la norme 30.003, les produits sont différenciés
par la nature des liants :
1 - Peintures à l'huile
2 - Vernis gras ou peintures vernissées
3 - Peintures alkydes
4 - Peintures nitro-cellulosiques
5 - Peintures aux résines en phase alcool
6 - Peintures synthétiques
-
formophénoliques et polyesters
-
alkides styrénées et polyuréthannes
-
époxydiques, vinyliques et acryliques
-
primaires réactifs
7 - Emulsions et diluables à l'eau
8 - Produits dits à l'eau (colles, chaux, badigeons)
9 - Peintures silicatées
Les façades
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Chapitre 14
Le nettoyage des peintures et les préparations des subjectiles
Les procédés de nettoyage peuvent reprendre ceux énoncés plus haut dans les techniques de
nettoyage de façades.
Les peintures organiques, particulièrement les peintures épaisses doivent être décapées
chimiquement avec des produits solvants difficiles à nettoyer (chlorure de méthylène en gel,
etc…)
Les travaux préparatoires pour la restauration des subjectiles sont définis selon leur
spécificité.
Ces travaux doivent être spécifiés dans les prescriptions du marché peuvent comprendre :
-
l'égrenage
-
le traitement des eaux de remontées capillaires
-
l'élimination des particules non adhérentes
-
l'élimination des efflorescences et cryptogames
-
la consolidation des fonds farineux et pulvérulents
- le traitement des fissurations par rebouchage ou par armature souple.
Les façades
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Chapitre 15
Les conditions d'applications et les formulations des peintures
Lors de l'application, on s'aperçoit que telle peinture d'aspect liquide demande des efforts pour
être étalée alors que telle autre qui paraît visqueuse s'étale aisément. Cette observation nous
amène à comprendre l'importance de la consistance d'une peinture et la nécessité de connaître
sa rhéologie et sa thixotropie.
La rhéologie d'une peinture est influencée par ses conditions d'application : plus elle est riche
en liant, plus elle est affectée par les variations de températures.
La thixotropie est cassée par l'agitation dans le bidon ou le travail de la brosse ou du rouleau.
Le diluant intervient en qualité et en quantité selon sa nature : il faut éviter de diluer au-delà
de 10 % avec un white spirit, alors que l'on obtiendra la même viscosité avec 5 % d'un solvant
Naphta et une meilleure tenue dans le temps.
Les façades
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Chapitre 16
Les peintures minérales : chaux et silicate
Les peintures à la chaux sont des enduits liquides de chaulage, formulés avec de la chaux
grasse et des charges minérales : ils sont appliqués exclusivement à la brosse, et de préférence
sur des subjectiles à la chaux ; ils sont fabriqués sur chantier ou prêt à l'emploi, et peuvent être
colorés à la demande avec des pigments minéraux ou de la terre . Ces applications sont les
plus conformes aux critères de la restauration des façades du secteur sauvegardé : cordé, modelé, mate, lumineux ...
Selon l'épaisseur de l'application, l'enduit liquide (0,5 à 1 mm) est appelé collature et
badigeon quand il encore plus liquéfié (0,2 mm).
Les lait de chaux désignent des mélanges de chaux et d'eau, colorés ou non, destinés à être
appliqués sur des subjectiles à base de chaux : enduits ou stucs ; ils sont appliqués à l'aide de
brosse sur des parements minéraux (enduits, pierre).
Suivant l'usage de ce lait de chaux, il recouvre le vocabulaire suivant :
- le chaulage, formé d'un lait de chaux très épais généralement blanc destiné principalement
aux usages agricoles.
- le badigeon à lait de chaux plus dilué que le chaulage, généralement coloré destiné à être appliqué sur des parements enduits, parfois de pierres taillées. Il est masquant et atténue la texture du support.
De plus grandes dilutions sont possibles :
- l'eau forte ou détrempe à la chaux est un badigeon dilué qui permet des poses de couleur
plus saturées ; son caractère dilué lui donne un aspect plus aquarellé, plus transparent, sans atténuer la texture du support.
- la patine : la très grande dilution de ce lait de chaux lui confère une bonne transparence et un
effet aquarellé .
Les peintures au silicate de potassium à deux composants, ou peintures silicatées mono-composant, qui sont des produits de gammes fabriquées, s'adaptent plus facilement aux subjectiles
au mortier de ciment, et aux surfaces humides ou exposées aux ruissellements pluviaux . Mais
leur filage et leur garni sont moins précis que la chaux .
Les façades
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Fiche technique
Les peintures à la chaux :
Colature et badigeon
1. Terminologie, définition
Les peintures à la chaux sont à base de chaux éteinte, d'eau, de colorants minéraux, de
charges minérales et d'ajouts pour en améliorer les per!for!mances.
Ces produits se présentent sous forme liquide, pâteuse ou pulvérulente : ils sont prêts à l'emploi ou se préparent sur chan!tier. Elles sont toujours appliquées à la brosse, par couche croisées, la dernière filée de haut en bas.
Selon l'épaisseur de l'application, l'enduit liquide (0,5 à 1 mm) est appellé colature et
badigeon quand il encore plus liquéfié.
2. Matériaux
La fleur de chaux ou la chaux grasse en pâte utilisée pour ces applications doit être ta!mi!sée.
Elle est mélangée avec des farines de pierres calcaires ou de marbres, des fillers industriels
micronisés (carbonate, talc, mica, kaolin).
3. La mise en oeuvre
Dans le cas de supports d'enduits neufs, l'application de peinture à la chaux peut permettre de
créer l'effet coloré, ou de régler des problèmes de taches ou de faïençage.
L'application se réalise à l'aide de brosse à badigeon (brosse rectangulaire ou ronde, en soie
naturelle) en couche croisée en terminant verticalement.
Suivant la qualité du support deux ou trois couches peuvent être nécessaires, chacune des couches sera plus diluée (entre 10 et 15 %) que la précédente.
3.1 Domaines d'application
Toutes les surfaces extérieures recouvertes d'un mortiers de chaux ou mortiers batards
chaux-ciment, plâtre non lissé, pierres, à l'exclusion des produits organiques : peintures, et
supports hy!dro!fu!gés.
Les surfaces intérieures identiques à ci-dessus. Les plâtres cartonnés, carreaux de plâtre ou
autres surfaces de matériaux composites standards peuvent être décorées avec des collatures
ou badigeons à plusieurs passes, après essais de convenance.
Les peintures à la chaux
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3.2 Conditions d’applications :
-
sur des supports éventuellement humidifiés et bien dépoussiérés, l'application se fait par
gestes déliés "à l'infini" ou à couche croisée finie verticalement, avec une brosse à
"badigeon" ou "à encoller". Dans le cas d'application à plusieurs couches, il faut préférer
le recouvrement après séchage.
-
Un lait de chaux peut être appliqué sur une collature pour donner des effets chromatiques
ou de patines.
4. La formulation
D'une façon générale, le rapport charge/liant est de 1 volume pour 1 volume.
Les mélanges peuvent être constitué par exemple de chaux et poudre fine de marbre, chaux
poudre de talc et farine de marbre, chaux terre fine et kaolin, etc…
La coloration est obtenue par la charge, qui peut être ameliorée par des ajouts de pigments minéraux, terres ou oxydes, délayés préalablement dans l'eau du gachage.
L'utilisation d'adjuvants dans les stucs permet d'améliorer la mise en œuvre et leurs performances, soit pour favoriser une bonne stabilité mé!ca!ni!que. Le principe de formulation et
les dosages en adjuvants sont semblables aux enduits fins. Pour mémoire, la pâte est
améliorée par 0,5 % de savon, 1 % de caséine lactique et 2 % de methylcellulose.
Il faut longuement battre le mélange avec un agitateur mécanique : c'est le malaxage qui donne la souplesse et la plasticité, et non l'excés d'eau de gachage ; le volume d'eau approche le
volume de chaux en poudre, selon la quantité de charges.
Les peintures à la chaux
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Fiche technique
LES PEINTURES À LA COLLE
La colle de peau, et la colle d'os
Elles étaient employées comme liants dans l'antiquité classique, époque à laquelle on savait
fort bien préparer les cartilages et les tendons d'animaux pour en faire des "'bouillons" servant
d'adhésifs. Vitruve assure que les meilleures colles sont faites avec les oreilles et les testicules
de taureau. Le moine Théophile parle de colle gélatinée, faite avec de la rognure de parchemin
pour coller les feuilles d'or des enluminures. Au XVIIème siècle, les badigeons à base de
gélatine deviennent à la mode. Elles sont aujourd'hui très utilisées dans l'artisanat traditionnel.
On peut acheter aujourd'hui des "blancs gélatineux" pour badigeonner les plafonds. Le blanc
est alors un mélange de colle de peau et de blanc de craie finement broyé, d'un antiseptique et
d'un peu de bleu outremer qui joue le rôle d'azurant optique.
Selon la nature des matières premières et le procédé de fabrication, on obtient de nombreuses
variétés de colles :
-
colle de peau, colle de parchemin,
-
colle d'os, colle forte.
Il n'existe pas de différence très nette de composition entre ces produits qui se distinguent les
uns des autres par leur degré de pureté et l'importance de l'hydrolyse du collagène, protéide
complexe, et principal constituant de ces matériaux. La colle de peau et la colle d'os se
trouvent en plaques carrées ou rectangulaires, d'épaisseur assez variable. Elles se présentent
aussi sous forme de poudre, de pastilles, de perles ou de cubes, qui permettent de diminuer le
temps de mise en solution à l’eau chaude.
Fiche technique
ENDUIT PLÂTRE ET CHAUX
Les techniques décrites ci-dessous visent les enduits sur des maçonneries en briques ou pierres de blocage hourdées de plâtre, de chaux, ou de plâtre et chaux . Ce type de mortier est à
rapprocher des formulations de mortiers au plâtre-chaux proposées au DTU 26.1 chapitre 13.
1. Le mortier
Le plâtre sera impérativement un PGC (Plâtre Gros de Construction) à la norme 12-301 :
Lafarge gros (Lafarge) ; Lutèce gros (BPB) ; PG 30 (DécoSystème/Vieujot)
Il sera batardé exclusivement à la CL 90 (Chaux Aérienne Eteinte pour le bâtiment)
Les sables doivent être propres et sans fines pour ne pas provoquer de fissures de retrait au
séchage.
Le mélange doit être effectué à sec avec des sables très secs et le mélange est hydraté au fur et
à mesure des besoins.
Les mortiers doivent être gachés avec le moins d'eau possible, toujours pour éviter le retrait
au séchage. Pour réduire la quantité d'eau au gachage, il est possible d'utiliser des plastifiants
pour mortier.
Lorsque des supports de nature différente sont juxtaposés, un treillis à fibres non-tissés de
maille 10X10 convient également.
L’exécution des enduits plâtre et chaux est manuelle, dans des épaisseurs moyennes de 3 à 15
cm. Pour 5 cm d'épaisseur l'enduit peut être exécuté en une passe. Pour des épaisseurs de plus
de 5 cm, il convient d'effectuer des passes successives dans un temps suffisamment rapproché
pour constituer un ensemble homogène.
Chaque passe doit être recoupée à la truelle (Berthelet ou autre) avant l'application de la suivante pour en faciliter l'accrochage.
Pour les charges importantes, laisser le mortier faire sa prise et sécher entre deux couches.
La dernière passe du mortier doit être coupée ou lissée pour donner l'aspect de finition.
2. Les formulations
Chaque exemple est donné à titre indicatf, l'objectif étant de s'adapter à chaque cas, restauration, création, exposition, etc ...
2-1 Pour les charges en épaisseur
- 1 vol. de chaux CL
- 2 vol. de PGC
HN – Le plâtre et chaux
- 3 à 5 vol. de sable
La première couche peut être appliquée avec un ajout de chènevotte longue ou de fibre de
polypropylène de 2 cm pour renforcer la cohésion du mélange et écarter les risques de retrait
et de faïençage.
2-2 Pour les enduits à appliquer manuellement :
- 1 vol. de PGC
- 2 vol. de chaux CL
- 5 à 7 vol. de sable propre
Dans ce cas, le début de prise peut être retardé avec l'acide citrique (1% du poids de plâtre).
Le temps de mise en œuvre depuis le début du gâchage du plâtre est de 15 minutes en été, 25
minutes en hiver (données indicatives).
Il est préférable de travailler avec un mortier ferme à prise retardée qu'avec un mortier trop
souple ou regaché après le début de prise.
2-3 Dans une bétonnière : par ordre de formulation
-
15 litres d’eau
100 gr d’acide citrique ou 100 gr de colle de peau
30 litres de sable roulé ou de sable siliceux (type sable à sabler ou à gommer) avec granulométrie selon l’effet souhaité
20 litres de chaux aérienne, avec apport éventuel de pigments minéraux en poudre
(apport d’eau : il faut tenir le mélange un peu liquide)
40 litres de sable
10 litres de plâtre gros ; il faut le mettre en dernier pour ne pas le malaxer trop longtemps.
Vider dans une ou deux brouettes
Remettre l’eau de la gâchée d’après, pour nettoyer la cuve
Nota : la mise en œuvre est plus speed quand il fait chaud, mais il ne faut pas dépasser les
doses de retardateur, sinon la chaleur d’hydratation du plâtre ne se fait pas, et le plâtre est
mort.
2-4 Imitation de stuc pierre
Dans un poubelle :
- Eau 15 litres
- 100gr de retardateur
- 20 litres de chaux aérienne, avec 75 g de savon de Marseille en paillettes, 200 gr de lait
en poudre, 150 gr de colle à papier peint (sans vinyle ou acryl)
- 5 litres de farine de marbre
- 15 litres de sable siliceux, ou 5 litres de sable siliceux et 10 litres de poudre de pierre
- 10 litres de plâtre gros
HN – Le plâtre et chaux
PIGMENTS et OCRES : ocres, oxydes
- Société des Ocres de France
Impasse des Ocriers, BP 18
84400 APT
- Le Moulin à couleurs
Hameau Bonne-Fontaine
08130 Ecordal
- Etablissement Chauvin
Avenue Viton
84400 Apt
- Les Houillères de Cruejouls
12340 Cruéjouls
- Etablissement Doucelin
2 rue Gabriel Péri
69270 COUZON au Mont d'Or
ADJUVANTS : caséine, methylcellulose, mouillant poudre
- Les Houillères de Cruejouls
12340 Cruéjouls
T: 05 65 44 93 82 F: 05 65 48 85 56
MATERIAUX POUR PEINTURES : marbre, talc, silice, tuileau
- Les Houillères de Cruejouls
12340 Cruéjouls
- Etablissement Chauvin
Avenue Viton
84400 Apt
- Les Trois Matons
337 route nationale 97
83130 La Garde
- Etablissement Doucelin
2 rue Gabriel Péri
69270 COUZON au Mont d'Or
Fiche technique
Tadelackt
Le tadelackt est un type d’enduit fin à la chaux utilisé par les Marocains, particulièrement
dans la région de Marrakech.
La chaux locale faiblement hydraulique, cuite au bois avec les résidus organiques, contient
après l’extinction des grappiers. Préparé avec cette chaux et des agrégats fins, l'enduit est jeté
à la truelle sur une sous-couche à base de liant hydraulique. Plusieurs passes de modelage
permettent d’unifier la surface en vue du polissage. L'ouvrier égalise très vite l'enduit puis le
laisse sécher quatre ou cinq jours. Il lave ensuite les surfaces enduites à l'eau savonneuse
(savon noir), à l'aide d'une éponge. Une équipe commence simultanément à lisser l'enduit à la
truelle, puis, dans une dernière phase, on ponce l'enduit avec des galets pour lui donner son
aspect définitif.
Chaque ouvrier ramasse ses galets sur les bords des oueds et en prépare trois différents : un
pour les grandes étendues, un pour les arrondis, un pour les angles. La seule précaution à
prendre pour ce type d’enduit est de laisser sécher suffisamment longtemps l'enduit pour qu'il
conserve ses qualités. Un travail impeccable exige cependant un nouveau ponçage au bout de
trois mois puis un troisième neuf mois plus tard ....
Ma formulation sans chaux de Marrakech
2 Volumes de CL 90
1/2 Volume de Chaux hydraulique NHL 2
1/2 Volume de Métakaolin
1 Volume de sable 00
2 Volumes de Marbre farine
1% de Savon (du poids de chaux)
1% de Caseine
1 %de Méthyl
Appliquer sur sous couche au mortier de chaux hydraulique humidifié "la veille"
Enduit passé en deux passes frais sur frais, mais d'autres couches si nécessaire pour la
planéité.
L'enduit peut se serrer rapidement et doit devenir brillant.
Quand il devient lisse, finir le polissage avec le mélange suivant :
sur un réchaud électrique, chauffer 1 litre d'eau, faire fondre 5 cuillères à soupe de savon noir
et 20 Gr de cire de Carnauba (cette cire met longtemps à fondre).
Appliquer ce mélange comme une savonite pour le stuc.

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