« Evaluation du risque de suicide au travail »

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« Evaluation du risque de suicide au travail »
Communiqué de presse
21 juin 2012
« Evaluation du risque de suicide au travail »
Etude et recherche réalisée en partenariat avec l’Université de Rennes 2
Dimension dramatique d’un mal-être, le suicide au travail qui représente près de 500 victimes
par an en France, suscite des inquiétudes légitimes. Afin de prévenir ce risque majeur, qui
représente des enjeux considérables en termes de responsabilités civile, pénale, morale de
l’entreprise, sans même évoquer les implications sur sa réputation, il faut pouvoir le
reconnaitre, l’évaluer et mettre en place des mesures pour aider le salarié en souffrance.
C’est sur cette dimension que PSYA, spécialiste de la prévention et la gestion des Risques Psychosociaux en partenariat avec
l’Université de Rennes 2 Haute Bretagne a mené une recherche sur l’évaluation du risque suicidaire au travail.
Le questionnement et la méthode
Pour mener à bien cette approche, Astrid Hirschelmann, Jean Philippe Melchior, Florence Terrade et deux Ingénieurs de
recherche Anne Winter et Aude Ventéjoux de l’Université de Rennes 2 et L'université du Maine avec Patrick Charrier de PSYA ont
travaillé sur une base terrain en ateliers soutenue par un guide d’entretien.
Des ateliers avec des professionnels du milieu de l’entreprise: DRH, médecins du travail, psychologue et membres du CHSCT, à
raison de six demi-journées d’entretiens collectifs sur une période de 6 mois, les 3 premiers avec 5 à 7 DRH, les suivants avec des
médecins du travail, des psychologues et des membres du CHSCT. Un guide d’entretien avec 4 axes principaux : la prise en
compte des RPS dans l’entreprise ; la qualité des relations sociales dans l’entreprise ; les contextes de changements au cours des
cinq dernières années ; les possibilités d’anticipation des problèmes.
Les résultats issus de la lecture clinique des ateliers font apparaitre des thèmes récurrents mais aussi par opposition aux
connaissances objectives sur le risque de suicide des participants, une prise en compte importante de leur ressenti ou de leur
intime conviction.
Les thèmes les plus souvent évoqués sont la responsabilité de l’entreprise et des cadres dirigeants, l’évaluation de la qualité de
vie au travail, l’interprétation des comportements individuels et collectifs, la formation de l’encadrement sur ces questions
d’évaluation et de prévention, la difficulté à distinguer sphère privée et professionnelle.
Considérer le suicide comme un processus et non seulement comme un acte.
Une modélisation dynamique des situations de vulnérabilité a été réalisée afin que les professionnels puissent distinguer ce qui
dans le risque de suicide, relève de l’ordre des problématiques personnelles et des problématiques professionnelles. Il s’agit de
proposer, sur le mode du diagnostic différentiel, une grille de lecture et d’analyse favorisant l’évaluation des situations
vulnérantes complexes et dynamiques. Quatre situations ont été retenues, combinant raisons privées, raisons professionnelles,
suicide (ou tentative) sur le lieu de travail, suicide (ou tentative) sur le lieu privé. Pour chaque cas ainsi identifié, la
reconnaissance du risque, la manière dont il se manifeste, les ressources mobilisables pour éviter une aggravation de la situation
et les effets sur l’entreprise et ses collaborateurs représentent un cadre référent. Selon ces quatre types de situation, les
répercussions et implications pour l'entreprise et l'environnement du salarié ne sont pas les mêmes. Dans tous les cas, l'acte est
porteur de sens et revêt une fonctionnalité propre qu'il s'agit de comprendre.
Les préconisations
Etre attentif au réel
Aussi simple et souvent aussi difficile à réaliser, le regard de chacun sur l’autre doit être encouragé. Evaluation de la qualité de
vie au travail, enquête et entretiens pour libérer la parole, formation des managers de proximité à la vigilance sont autant de
moyens à mettre en œuvre pour appréhender les situations de risques dans l’entreprise.
Gérer humainement ses ressources
Les orientations positives de la direction en matière de RPS doivent se traduire par de nouvelles pratiques sur le terrain : passer
d’un management de contrôle à un management de soutien, former l’encadrement de proximité à l’ensemble de la
problématique, se doter d’un spécialiste RH hors hiérarchie, s’adresser à chaque fois que nécessaire selon les situations de
risques à un acteur extérieur à l’entreprise (consultant, psychologue, assistant social,..)
Créer une zone de partage
Il apparait pour les DRH interviewés qu’il existe des difficultés majeures à travailler en coopération pour ne pas dire en synergie
avec la médecine du travail. Cette dernière estime quant à elle que les directions ont trop souvent tendance à ne s’intéresser
qu’aux symptômes les plus aigus des RPS, sans vouloir trop se pencher sur les divers facteurs qui en sont à l’origine.
Une zone de partage (service RH, CHSCT, médecine du travail) permettrait de sortir par le haut de nombreuses situations de
blocage où l’incompréhension rime souvent avec hostilité.
Développer un nouveau rapport aux salariés
Les maitres mots ne peuvent être que veille, communication et accompagnement. En effet la communication doit être le vecteur
d’une nette amélioration de l’ambiance de travail et favoriser le recul des sentiments d’isolement. Toute situation de mal-être
doit pouvoir s’exprimer dans l’entreprise que ce soit dans le cadre d’entretien conventionnel comme l’entretien annuel, mais
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21 juin 2012
aussi et surtout par la communication entre collègues rendue particulièrement difficile ces dernières années en raison de
l’intensification des charges de travail.
Conclusion
La sincérité. Ces préconisations sont des orientations à explorer et à enrichir dans le contexte unique de chaque entreprise. Elles
peuvent conduire à de très nettes améliorations dès lors que la volonté des dirigeants n’est pas feinte.
L’attention. Au croisement de la sphère privée et de la sphère professionnelle, des espaces de vulnérabilité se créent qu’il
convient de repérer.
L’évaluation. Situer et évaluer sont deux objectifs avant toute intervention ou régulation.
Les responsables de L’étude
 Astrid Hirschelman : Maître de Conférences en Psychologie, Université Rennes 2
 Jean-Philippe Melchior : Maître de Conférences en Sociologie, Université du Maine
 Florence Terrade: Maître de Conférences en Psychologie, Université Rennes 2
 Anne Winter: Ingénieur de Recherches pour l'Institut de Criminologie et Sciences Humaines, Université Rennes 2
 Aude Ventéjoux: Ingénieur d'Etudes pour l'Institut de Criminologie et Sciences Humaines, Université Rennes 2
Patrick Charrier, Directeur Scientifique, Psya
Docteur en psychologie et en criminologie, Patrick Charrier est en charge des orientations scientifiques de Psya. Expert des
démarches de prévention des risques psychosociaux, il rejoint Psya en 2006 et intervient spécifiquement sur des projets de
conseil et de formation sur mesure. Par ailleurs il est enseignant-chercheur à l’Université de Rennes.
A propos de Psya
Créé en 1997 par Jean-Marie Gobbi, Psya fût parmi les tous premiers cabinets français à proposer des solutions de prévention en matière de
santé psychologique.
Dans un premier temps, partenaire des assureurs, Psya conçoit un service d’aide psychologique accessible par téléphone et par internet 7 jours
sur 7 et 24 heures sur 24 pour leurs bénéficiaires de manière préventive ou suite à un sinistre. Le Centre d’Ecoute Psychologique est animé
exclusivement par des Psychologues Cliniciens.
Aujourd’hui plus de 700 000 salariés bénéficient en France d’un numéro dédié et gratuit leur permettant d’accéder, de manière anonyme et
confidentielle, au Centre d’Ecoute Psychologique Psya qui vient d’être certifié ISO 9001 version 2008.
Puis naturellement, Psya développe de manière progressive et en étroite collaboration avec les entreprises (Direction des Ressources
Humaines, CHSCT, médecine du travail), une gamme complète de prestations dans le domaine de la prévention et de la gestion des risques
psychosociaux au travail.
Aujourd’hui, 60 collaborateurs - psychologues cliniciens, victimologues, psychologues du travail, ergonomes, psychosociologues, sociologues,
consultant RH - tous conscients des enjeux liés à la santé des salariés interviennent, en collaboration avec tous les acteurs de l’entreprise, sur
les trois niveaux de prévention :

Prévention primaire (axe organisationnel) : Audit & Conseil

Prévention secondaire (axe managérial) : Sensibilisation & Formation

Prévention tertiaire (axe individuel) : Soutien & Accompagnement
Psya est habilité en qualité d’Intervenant en Prévention des Risques Professionnels «IPRP». L’ensemble de ses intervenants sont diplômés et
soumis au code de déontologie de leur profession garantissant ainsi éthique et confidentialité.
Psya, est présent à Paris, Lyon, Rennes, Bordeaux et Marseille ainsi qu’en Espagne et en Italie.
Enfin, Psya est membre de la F.I.R.P.S (Fédération des Intervenants en Risques Psychosociaux).
www.psya.fr
Contact Presse
Corinne Joiris
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Tél. : 06 09 23 23 82/ 01 82 14 40 30