PLAN DETAILLE DU FILM ET COMMENTAIRES DES
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PLAN DETAILLE DU FILM ET COMMENTAIRES DES
HISTOIRE DES ARTS FRANCAIS Titre La vie est belle Réalisateur Roberto Benigni Genre Comédie dramatique ( domaine artistique: art du visuel) Date 1997 Contexte Seconde Guerre mondiale/ Iltalie Fasciste INTRODUCTION: La vie est belle est une comédie dramatique italienne écrite et réalisée par Roberto Benigni en 1997. Roberto Benigni définit lui-même son film comme une fable et non un film historique car il fait le choix de l'orienter vers l'espoir : Guido rencontre et séduit sa future femme, Dora. Des années plus tard, il en a un petit garçon prénommé Giosué et, en tant que Juifs, ils sont déportés vers un camp de concentration . Là, il fait croire à son fils que les occupations du camp allemand sont en réalité un jeu, dont le but serait de gagner un char d'assaut. Le titre et le contenu de ce film est un paradoxe dans la filmographie et la littérature de la Shoah tant il est drôle, burlesque et émouvant. Aussi, afin d'en examiner l'intérêt et les multiples facettes, nous partiront de la citation du début du film, prononcée par Giosué adulte. Elle fait office de présentation du film: ''Cette histoire est simple et pourtant elle est n'est pas facile à raconter. Comme un conte est elle douloureuse et comme un conte elle est pleine de merveilleux et de bonheur''. En nous appuyant sur les photos du film, nous verrons donc dans une première partie, la construction de ce conte plein de merveilleux et de bonheur. Puis nous nous concentrerons à montrer la partie douloureuse du film, en deuxième partie. PLAN DETAILLE DU FILM ET COMMENTAIRES DES PHOTOGRAMMES Citation du début du film: ''Cette histoire est simple et pourtant elle est n'est pas facile à raconter. Comme un conte est elle douloureuse et comme un conte elle est pleine de merveilleux et de bonheur''. I- PREMIERE PARTIE DU FILM: ''UN CONTE PLEIN DE MERVEILLEUX ET BONHEUR.'' a) Une parodie de conte de fée. – Des rencontres chanceuses. • Photo 1 : Sur cette photo, le film construit le conte de fée autour du couple qui se rencontre à chaque fois par hasard, lors d'une chute. Il s'agit cependant d'une chute qui permet complicité et rapprochement: les personnages s'enlacent et se regardent. De plus, on voit que le couple est protégé malgré sa chute: les personnages portent des couvre-chefs, ils ne tombent pas sur le sol mais dans la paille. Enfin, les couleurs douces et pastel de la scène renvoient à l'idée de bonheur. – Un chevalier servant • Photo 2: Sur la photo 2, Guido conduit la ''princesse''( c'est ainsi qu'il appelle Dora), qu'il vient de sauver d'une union arrangée, sur un cheval et il la mène à leur demeure, ancienne et illuminée, en arrière plan. On voit cependant déjà une ombre au tableau idylique: Le cheval a été peint en vert et couvert d'insultes raciales. Mais qu'importe, c'est l'union du couple qui l'emporte sur l'antisémitisme à ce moment là. b) Une atmosphère burlesque. – Des scènes cartoonesques et un personnage clownesque photos 3: La construction du bonheur passe indéniablement par l'atmosphère burlesque crée par le personnage clownesque de Guido qui enchaîne les quiproquos et les gags. Sur cette photo, le contraste entre le comique de la situation et le sérieux du personnage, très bien habillé, coiffé d'un chapeau assorti à son costume et portant une montre fait penser à un ''cartoon''. Guido a en effet déposé des oeufs dans le chapeau de cet employé de mairie sur lequel il vient de faire tomber un pot de fleur. La scène est d'autant plus comique que l'homme est fort antipathique et raciste. c) Un sytème tournée en dérision. • Photo 4: Sur cette photo on tourne en dérision la théorie raciste. Sur cette vue d'ensemble, on voit Guido au centre, se faisant passé pour un inspecteur académique venu démontrer les valeurs racistes et la théorie de la race supérieure dans une école. Il est déshabillé et exhibe la perfection de son nombril et de son oreille comme exemple de la théorie de la race supérieure. La scène offre un constrate avec l'aspect solennel de la situation: au premier plan, les enfants en uniforme, assis autour de tables formant le M comme Mussolini mais aussi les enseignants alignés en arrière plan, garants des valeurs du gouvernement. Seule Dora est isolée à droite. II- DEUXIEME PARTIE DU FILM: UNE HISTOIRE DOULOUREUSE. a) La montée du fascisme. – Une métamorphose des lieux. • Photo 5 et 6: Le film bascule peu à peu dans l'horreur avec tout d'abord un changement de décor. Sur la photo 5, une vue de la place de la ville montre un plan américain de Guido et son cousin bien vêtus au milieu d'une agitation joyeuse: la place est ensoleillée, en arrière plan, on aperçoit un marchand de glace, des gens attablés à une terrasse, des artistes... Nous sommes au début du film. Sur la photo 6, les personnages s'effacent dans un plan de demi ensemble: il s'agit du même lieu, au milieu du film. Le gris et vert, couleurs militaires, dominent ; le payage est nuageux, les civils et la vie quotidienne ont laissé place à des militaires , on aperçoit un camion de l'armée, des barricades... – L'omniprésence et la banalisation de l'antisémitisme. • Photo 7: La photo 7 montre une banalisation de l'antisémitisme: Le fils de Guido, Giosué regarde une affiche interdisant l'entrée aux juifs et aux chiens. Cette affiche est au centre et domine l'enfant. Dans le reflet de la vitre, on aperçoit Guido: sur cette photo, le père regarde son fils à travers la vitre mais ils ne se font pas face et leur regards ne se croisent pas. Le symbole de l'antisémitisme est déjà en train de les séparer. • Photo 8: Cette photo marque le tournant du film: c'est le début de la déportation. Les déportés, assis dans un camion, conscients de leur sort, respirent le desespoir et affichent des mines tristes: tous ont le regard tournés vers le bas et la tête penchée ou regardent vers l'arrière ou par la fenêtre, la vie qui s'efface derrière eux. Guido et Giosué sont en arrière plan, au fond du camion et, en duo indéfectible, semblent isolés et coupés des autres. Les couleurs ternes et sombres resteront les mêmes à partir de ce moment du film jusqu'aux scènes finales. b) Le quotidien au camp. – Un monde imaginaire. • Photo 9: Sur cette photo Guido et Giosué sont dans les blocks du camp. Le gris, et le blanc dominent l'image. Guido, au centre de la scène, gesticule pour expliquer les règles de son jeu imaginaire à son fils qui boit ses paroles. Tout le burlesque du personnage est ici mis au service du rêve à transmettre à Giosué que tout domine sur cette photo: la démesure du père mais aussi les autres déportés, présents en arrière plan mais endormis et éteints. Guido et son fils là encore semblent seuls au monde, se livrant à une scène comique au milieu d'un décor de desespoir. – La peur et l'horreur. • Photo 10: Sur cette photo en plan rapproché, on aperçoit Guido tenant son fils dans ses bras. Il avance dans une obscurité noyée dans un épais brouillard. Pour la première fois, le clown burlesque a le visage grave de l'effroi: il a les yeux écarquillés et la bouche entrouverte. Ce qui explique son état, et que le spectateur va découvrir en face de lui, dans le hors champ, c'est une immense fosse commune jonchée de cadavres nus. La prise de conscience est effroyable et semble lui sauter au visage. L'éternel optimiste réalise alors, impuissant, que la fin est inévitable. c) Le cadeau de Guido – La promesse du char d'assaut • Photo 11: Cette photo est extraite de la fin du film: le matin de la dernière nuit du camp avant la libération, Giosué sort de sa cachette et est receuilli par un soldat allié qui l'emmène en char d'assaut, réalisant ainsi contre toute attente la promesse que lui avait faite son père. La scène , sur fond de bande sonore joyeuse et patriotique, se déroule le jour, en plein soleil. Aux couleurs militaires s'ajoutent le bleu du ciel et le vert des arbres que l'on voit ici en arrière plan. Les personnages sont souriants et leur regard porte loin devant. Malgré le décès de Guido, la fin se veut optimiste et chargée d'espoir. - La promesse d'un avenir • Photo 12 : Il s'agit de la photo finale du film, définitivement optimiste: Dora et Giosué se retrouvent. Les deux personnages sourient et se regardent :la mère porte son fils à bout de bras comme un trophée alors que ce dernier lève les bras en signe de victoire La scène de retrouvailles rappelle la rencontre de Guido et Dora, une manière de montrer que le fils prend la place de son père et hérite d'un ''cadeau''. L'arrière plan dévoile un horizon ensoleillé, clair et dégagé , signe d'un avenir possible. CONCLUSION: Roberto Benigni fait le choix audacieux de faire un film centré sur l'espoir et l'amour des hommes et des femmes victimes de la Shoah. Auschwitz, l'idéologie fasciste et le génocide y sont évoqués mais c'est le côté humaniste qui prime. Le spectateur est certes forcément très ému mais Benigni et son personnage réussit à nous faire rire par le burlesque et la tendress de la situation. Ce chef d'oeuvre à la fois tragédie et comédie lui vaudra plusieurs récompence. Bien que ce choix soit très singulier, on peut tout de même le rapprocher de l'oeuvre d'Elie Wiesel qui raconte comment devant l'urgence et l'horreur de la situation, il a tout fait pour rester avec son père. EXEMPLES DE QUESTIONS POUVANT ÊTRE POSEES: • Pourquoi dit-on que ce film est une comédie dramatique? C'est une comédie car il s'agit d'une histoire d'amour concernant un personnage comique et burlesque : Guido. Il emploie son optimisme et sa bonne humeur afin de séduire Dora ou pour cacher à son fils la réalité des camps. Cependant c'est un film dramatique car il fait référence à la Shoah, au fascisme, à la déportation et la dure réalité dans les camps de concentration. • Pourquoi selon vous ce film a t-il pu faire scandale? Roberto Benigni fait un film sur fond de génocide juif mais en mettant l'accent sur la beauté de la vie des personnages, leur espoir, leur optimisme. Ce n'est pas un film sur la guerre ou sur les déportés mais une histoire d'amour. On rit dans la première partie, on pleure dans la seconde. * En quoi peut-on dire qu'il s'agit dune oeuvre engagée?