L`hôtel de Saulx - CAUE de Côte d`Or
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L`hôtel de Saulx - CAUE de Côte d`Or
LE BIEN PUBLIC BEAUNE Lundi 21 juillet 2014 Cahier Local 13 PATRIMOINE. Notre page spéciale estivale est dédiée à l’histoire de l’architecture locale. L’hôtel de Saulx Tout l’été, Le Bien public et le CAUE (Conseil d’archi tecture, d’urbanisme et de l’environnement de Côte d’Or) font découvrir chaque jour une partie du patrimoi ne de Beaune et de Dijon. E n complément de leurs demeures principales à Dijon, proches de la cour, les ducs appréciaient des résidences secondaires à Beaune, Volnay, Saint-Romain. Les nobles bourguignons, intensément impliqués dans la vie de cour, ne pouvaient donc se passer de pied-à-terre en province pour suivre les ducs. Cela explique la prolifération des hôtels particuliers à Beaune, comme l’hôtel de Saulx. La construction de cet hôtel remonte au XV e siècle par la famille de Saulx. Jusqu’en 1919, date à laquelle le monument est donné aux Hospices de Beaune, l’hôtel appartient successivement aux familles Lorenchet de Montjamont, Régnier et Duvergey-Taboureau. Deux grands types de matériaux constituent l’ensemble : moellon et bois. La tuile plate est aussi très usi- La construction de l’hôtel de Saulx remonte au XVe siècle. Photo Benjamin Tainturier tée dans la composition des toits. Classiquement en Bourgogne, particulièrement lorsque l’on à affaire à des édifices retouchés au fil de époques, les motifs ornementaux alternent entre des formes végétales et LEUR AVIS JEAN DOMINIQUE Médecin et résidant à l’hôtel Galeriste « Il y a eu une belle époque » « Ce bâtiment m’est familier » « J’habiteicidepuiscinquante ans. Il y a eu une belle époque, pendant laquelle tous les appartements étaient habités,lacouraccueillaitalors beaucoup de monde. Aujourd’hui, des appartementssontvidesetdesintérieurs ont été démolis. Les Hospices sont désormais propriétairesdel’hôtel. » « Ma galerie est installée dans les locaux de l’hôtel de Saulx depuis une trentaine d’années. Ce bâtiment m’est familier et je le trouve très agréable à vivre. Le fait d’être placée dans un local d’angle est un atout très favorable pour la galerie : je donne sur deux rues. » d’autres plus figuratives, comme la tête d’ours. Les poutres visibles sur le mur extérieur des maisons à pans de bois présentent une particularité absolument remarquable et rarissime : on y devine des peintures anciennes qui recouvraient le tout, des corps d’hommes, de femmes, aux silhouettes graciles et souples. L’ensemble, malheureusement terni et assombri par le temps, rappelle ces vieux palimpsestes dont on aurait mis au jour le secret. La cour, entourée de quatre corps de logis, suit un plan en forme de trapèze. Difficile de dire quel est le bâtiment le plus ancien. Peut-être les meneaux qui partagent les baies de la façade donnant sur la place Fleury nous indiquent que la partie du pavillon d’angle est la plus ancienne, du XVe siècle. À l’origine, la façade sur la place Fleury, munie de traverses en pier- re, devait être percée de seulement quelques fenêtres, surmontées d’arcs en accolade, comme on peut en voir sur la façade côté rue Louis-Very. Le corps de logis face à la place Fleury et celui côté rue Louis-Véry forment un angle agrémenté par une belle tourelle d’escalier, qui donne des indices sur les modes de vie d’époque. Cette tourelle constitue en effet un accès de premier choix tourné vers la galerie d’apparat coté rue Louis-Véry. Plus haut, la tour ménage un second accès, surmonté d’une belle accolade. Côté cour, la tourelle d’escalier porte des armoiries. L’hôtel de Saulx abrite depuis longtemps une galerie d’art qui expose p l u s d’ u n e t r e n t a i n e d e peintres. INFO CAUE, 1, rue de Soissons, 21000 Dijon. Tél. 03.80.30.02.38. wwww.caue21.fr L’opuscule Le CAUE édite deux Petite Histoire de l’architecture, de Dijon et Beaune depuis l’an 1000. Plus de soixantedix monuments sont présen tés. Des maisons à pans de bois du Moyen Âge aux bâ timents contemporains, le CAUE offre une véritable promenade à travers les siè cles. Très faciles à emporter avec soi et disponibles en li brairies ou au CAUE (5 €).