Refus d`obtempérer
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Refus d`obtempérer
avec Refus d’obtempérer : une menace souvent infondée Comme je refusais de signer le PV qu’ils me dressaient, des policiers m’ont dit qu’ils pouvaient me poursuivre pour refus d’obtempérer. Est-ce exact ? on. Il est parfaitement légal de refuser de signer un procès-verbal si on est en désaccord avec les mentions qui y figurent. Par ailleurs, le Code de la route (article L.233-1) donne une définition très précise du refus d’obtempérer : c’est “le fait pour tout conducteur d’omettre d’obtempérer à une sommation de s’arrêter émanant d’un fonctionnaire ou agent chargé de constater les infractions et muni des insignes extérieurs et apparents de sa qualité”. On ne risque pas le refus d’obtempérer lorsqu’on s’oppose à présenter les papiers nécessaires à la conduite (mais une contravention de la première classe), ou lorsqu’on refuse de se prêter aux vérifications destinées à établir la conduite sous l’empire d’un état alcoolique ou de stupéfiant (mais on commet un délit sévèrement puni). Enfin, refuser ou ne pas être en mesure de justifier de son identité ne relève pas non plus du refus d’obtempérer (mais expose à être retenu – pour une durée maximum de 4 heures – pour vérification). Tout refus opposé à un agent qui donne un ordre à un auto- mobiliste ne s’analyse donc pas comme un refus d’obtempérer. C’est l’intention qui compte Pour caractériser un refus d’obtempérer, il faut intentionnellement désobéir à une sommation de s’arrêter. Attention, le refus de s’arrêter est constitué même si le conducteur s’arrête dans un premier temps, puis repart sans laisser aux agents le temps de procéder au contrôle (Cassation, 20 février 2007). En revanche, il ne peut être retenu si l’injonction de s’arrêter n’est pas manifestée par un coup de sifflet, par des gestes réglementaires d’arrêt... ou n’émane pas d’un agent muni des insignes extérieurs et apparents de sa qualité (sans uniforme, sans casquette, n’actionnant pas le gyrophare ou la sirène deux tons de son véhicule). Car comme tout délit, le refus d’obtempérer suppose l’intention du prévenu : le conducteur ne pouvait pas ignorer que des agents lui demandaient de s’arrêter. Ainsi, ne commet pas ce délit le conducteur qui a cru en toute bonne foi que les gestes des agents lui indiquaient de se placer sur la voie de droite de l’autoroute et non de s’arrêter (Cassation, 3 mars 2004), ou qui a confondu les agents avec des ouvriers (TGI Brive, 6 février 1981). De lourdes sanctions Le refus d’obtempérer est un délit. A ce titre, il est sanctionné par de lourdes peines : trois mois d’emprisonnement et 3 750 € d’amende, un retrait de six points. Des peines complémentaires sont également encourues : suspension du permis pour une durée de trois ans, travail d’intérêt général, jours-amende. Par ailleurs, refuser de s’arrêter dans des circonstances de nature à entraîner pour les agents un risque de mort ou de blessure grave s’accompagne d’une circonstance aggravante : la mise en danger d’autrui. Dans ce cas, les sanctions sont encore plus lourdes (cinq ans d’emprisonnement, annulation du permis de conduire avec interdiction de le repasser avant cinq ans...). l Par Matthieu Lesage, avocat, membre de la commission juridique de 40 Millions d’automobilistes. Article paru dans auto moto n° 196, janvier-février 2012 e le délit de fuit Le délit de fuite, souvent confondu, est très différent : l’article L.231-1 du Code de la route le définit comme le fait, pour le conducteur d’un véhicule, sachant qu’il vient d’occasionner un accident, de ne pas s’arrêter et de tenter ainsi d’échapper à la responsabilité pénale ou civile qu’il peut avoir encourue. Le délit de fuite implique donc un accident et la volonté d’échapper à sa responsabilité.