Visasà l`arrivée dès cet automne
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Visasà l`arrivée dès cet automne
Destination Visas à l’arrivée dès cet automne L’Inde a décidé d’alléger la procédure d’obtention de visas touristiques. Le but est avant tout de doper le secteur du tourisme, en perte de vitesse dans un pays dont l’image s’est quelque peu détériorée au cours des dernières années. Marie-France Calle U n coup de cœur pour un voyage en Inde, et pas le temps de vous déplacer pour obtenir votre visa ? Pas de problème. Le gouvernement indien vient d’approuver le visa à l’arrivée (Visa on arrival, VoA) pour 180 pays, dont la France. Il faudra encore attendre quelques mois avant que les infrastructures nécessaires soient mises en place. Mais les premiers visas ultra-rapides devraient être délivrés en septembre/octobre, juste avant la reprise de la saison touristique. En fait de visa à l’arrivée, c’est plutôt de visa en ligne dont il faudrait parler. Afin de ne pas engorger les guichets de l’immigration aux aéroports, les autorités indiennes ont opté pour un système de demande express par Internet. L’autorisation sera accordée dans les deux à trois jours, toujours via le Net. Les touristes devront la présenter à leur arrivée en Inde, où le visa sera porté dans le passeport. Il faut donc d’abord construire le site Internet approprié… On fait volontiers remarquer à New Delhi que la mise en œuvre de cette mesure n’est possible que grâce aux progrès de l’informatique. Les nouvelles technologies permettant notamment un accès rapide aux banques de données. Une poignée de pays, jugés sensibles pour la sécurité de l’Inde, ne bénéficieront pas de cette libéralisation. Au nombre des exclus, le Pakistan et l’Afghanistan, mais aussi le Sri Lanka. Touristes pressés Il s’agit-là, bien sûr, d’une excellente nouvelle pour tous les touristes de l’Hexagone pressés, mais aussi pour tous ceux qui peuvent ainsi espérer trouver des billets à prix cassés à la dernière minute. C’est aussi une bonne nouvelle pour le secteur du tourisme en Inde : agences de voyage, hôtels, lignes aériennes etc. devraient voir leur chiffre d’affaires considérablement augmenter. L’Inde souhaite depuis longtemps renforcer ses revenus générés par le tourisme étranger. Un point sur lequel elle arrive bien après la Chine et plusieurs pays d’Asie du Sud-Est. « Nous espérons que cette nouvelle mesure va considérablement doper le tourisme en Inde », a lancé Rajiv Shukla, Secrétaire d’état indien aux Affaires parlementaires début février en annonçant la bonne nouvelle. Dès décembre 2009, Delhi avait commencé à consentir des VoA aux ressortissants de plusieurs pays. Aujourd’hui, les détenteurs d’un passeport finlandais, luxembourgeois, singapourien, japonais, néo-zélandais, vietnamien, indonésien, birman, philippin, cambodgien ou laotien font partie des « happy few » éligibles à l’obtention d’un visa d’une durée moyenne de 30 jours aux guichets d’immigration indiens. Il coûte 60 dollars. La formule s’est révélée très populaire : plus de 16 000 touristes l’avaient choisie en 2012 contre 12 761 en 2011. Il y a un an, en visite au salon international du tourisme de Berlin (ITB) le ministre indien du tourisme, K. Chiranjeevi avait déjà indiqué avoir demandé à son homologue de l’Intérieur d’examiner une proposition visant à consentir des visas à l’arrivée aux ressortissants d’une vingtaine de pays. L’Allemagne, la France, la Russie et l’Afrique du Sud étaient en pole position, avait-il ajouté lors de son discours d’inauguration du Pavillon indien. « L’Inde n’attire que 0,64% du flux mondial de touristes étrangers et les revenus en devises qu’elle en retire ne représentent que 1,61% des recettes globales liées au tourisme. Cela est préoccupant et notre objectif est de parvenir à attirer 1% des touristes étrangers d’ici à 2016 », avait dit sans fard K. Chiranjeevi. L’industrie du tourisme en Inde est certes en plein essor. Mais elle est encore plombée par des infrastructures laissant à désirer. Si les transports aériens sont devenus excellents dans le pays, ce n’est pas le cas des transports routiers et ferroviaires. Quant à l’hôtellerie, elle connaît un bel essor, du moins dans les régions les plus touristiques. Mais il est surtout lié au développement du tourisme local emmené par les classes moyennes indiennes. Enfin, les récents cas de viols collectifs – la dernière victime en date est une Danoise d’une cinquantaine d’années, violée en plein Delhi – ont porté gravement atteinte à l’image de l’Inde à l’étranger. Nombre de Chancelleries occidentales allant jusqu’à exhorter leurs ressortissants à la plus grande prudence. n INDES mars-avril 2014 49