Faim de loup - Théâtre de la Ville
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Faim de loup - Théâtre de la Ville
5 théâtres associés pour faire découvrir des spectacles du monde entier à de jeunes spectateurs AU GRAND PARQUET { 4 JAN. AU 3 FÉV.} Faim de loup ILKA SCHÖNBEIN I LAURIE CANNAC TOUT PUBLIC I À PARTIR DE 8 ANS SAISON 2012 I 2013 DOSSIER PÉDAGOGIQUE ILKA SCHÖNBEIN I LAURIE CANNAC Faim de loup CRÉATION Ilka Schönbein & MANIPULATION Laurie Cannac MARIONNETTES Laurie Cannac, I. Schönbein & Serge Lucas SCÉNOGRAPHIE & MUSIQUE Serge Lucas SON François Olivier, Guy Pothier & Claire Moutarde LUMIÈRES Luc Mesnier-Pierroutet, Sébastien Choriol ASSISTANTE À LA MISE EN SCÈNE Nathalie Pagnac TRAVAIL CLOWNESQUE Céline Chatelain VOIX OFF Laurie Cannac, Isabelle Guyot, Nicolas Dufour MISE EN SCÈNE CONCEPTION, INTERPRÉTATION Le Grand Parquet et la Cie Graine de vie. Theater Meschugge – Arcadi – Théâtre de l’Espace, scène nationale de Besançon AVEC LE SOUTIEN DE L’Institut International de la Marionnette de Charleville-Mézières, de la DMDTS (aide à la maquette), de la DRAC de Franche-Comté, du conseil régional de Franche-Comté, du conseil général du Doubs, de la ville de Besançon et l’aide de L’Arche de Bethoncourt, du CREAM de Dives-sur-Mer, de Scènes du Jura, de la ville de Paris, de la région Île-de-France et de la mairie du 18e. PRODUCTION COPRODUCTION → LE GRAND PARQUET I JARDINS D’EOLE I 35 RUE D’AUBERVILLIERS PARIS 18 FÉVRIER 2013 JANVIER 2013 LE GRAND PARQUET 19 H ME 16 Faim de loup 15 H MA 1 JE 17 Faim de loup 10 H & 14 H VE 1 Faim de loup ME 2 VE 18 Faim de loup SA 2 Faim de loup JE 3 SA 19 Faim de loup DI 3 Faim de loup 15 H & 19 H VE 4 Faim de loup DI 20 Faim de loup 15 H & 19 H LU 4 SA 5 Faim de loup LU 21 DI 6 Faim de loup 15 H & 19 H MA 22 LU 7 ME 23 Faim de loup 15 H MA 8 JE 24 Faim de loup 10 H & 14 H Faim de loup 15 H VE 25 Faim de loup JE 10 Faim de loup 10 H & 14 H SA 26 Faim de loup VE 11 Faim de loup DI 27 Faim de loup 15 H & 19 H SA 12 Faim de loup LU 28 DI 13 Faim de loup 15 H & 19 H MA 29 ME 9 LU 14 ME 30 Faim de loup 15 H MA 15 JE 31 Faim de loup 10 H & 14 H LE GRAND PARQUET 19 H IL ÉTAIT UNE FOIS… Une fillette, mondialement connue sous le nom de Chaperon rouge. Rêves et terreurs de l’enfance. L’histoire du Petit Chaperon Rouge, on la connaît avant même qu’on nous la raconte. C’est l’histoire de l’enfance, nourrie d’une curiosité sans limite, d’un besoin de liberté, donc de désobéissance, de magnifiques terreurs. Les frères Grimm et puis Charles Perrault l’ont inscrite noir sur blanc, et depuis elle habite régulièrement la scène. Cette fois, elle est prise en charge par une gamine d’aujourd’hui, tout aussi naïve et futée que son modèle. Portée par Laurie Cannac, Ilka Schönbein et les marionnettes, dont elles sont les fées. Colette Godard 2 SOMMAIRE Note d’intention p. 4 p. 5 Biographies p. 6 La compagnie Graine de vie p. 7 Presse p. 10 © Serge Lucas La Soif de grandir I 3 Naly Gérard NOTE D’INTENTION Au début je croyais que j’étais toute seule. Il y avait déjà autour de moi l’univers blanc, les marionnettes avec le corps, le clown au centre d’une histoire d’enfermement et de trajet initiatique… Au début… Je ne l’avais pas encore rencontrée. Je ne savais pas. Mais Ilka était déjà là. Ce chemin-ci, cette voie d’exploration de la marionnette, c’était elle qui l’avait ouvert ! Le projet s’appelait alors Papillon de nuit ! C’était un conte qui cherchait d’où il venait. Au sortir du cocon, par un évident hasard, j’ai rencontré Ilka Schönbein… Et nous avons trouvé ! Ce conte était celui du Chaperon rouge. Le récit millénaire amena alors avec lui une faim insatiable de création, de recherches, de lectures, de réécritures diverses, d’innombrables marionnettes fabriquées à l’essai. Ilka Schönbein avait l’expérience et le savoir de la grand-mère, Serge Lucas la maîtrise et l’œil acéré du chasseur, et moi l’énergie et la candeur du chaperon ! Et, avec délectation, nous nous sommes tous trois laissés avaler totalement par notre Faim de loup. Au sortir de cette aventure, nous espérons partager avec le public, la joie que nous avons eue à découvrir les images oniriques et mystérieuses surgies de cette histoire, les sens surprenants que nous en avons vu jaillir, les étranges passions intérieures qu’elle suscite, et les rires aussi, car le clown n’est jamais loin de ce chaperon-là ! Pour partager ensemble ce que le conte a toujours été : un rêve de l’inconscient collectif. © Les_Treize_Arches_Olivier Soulié Laurie Cannac, Cie Graine de Vie 4 LA SOIF DE GRANDIR Désir et part d’ombre. Dans Faim de loup, conçu avec Laurie Cannac, Ilka Schönbein extrait de l’histoire mille fois contée du Petit Chaperon rouge, une métaphore enjouée de la transformation de soi. Aux yeux d’Ilka Schönbein, les contes traditionnels sont des trésors éternels. Cette artiste unique qui allie le langage du corps et la marionnette, y puise la substance d’un théâtre qui explore le paysage tourmenté de nos mondes intérieurs. Le Roi Grenouille, l’un de ses spectacles les plus joués, revisitait un conte de Grimm pour dire les balbutiements de l’amour. Et La Vieille et la Bête, son dernier et réjouissant opus, s’inspirait d’une fable pour célébrer la pulsion de vie face à la grande Faucheuse. Même ses spectacles les plus sombres, Le Voyage d’hiver, une transposition visuelle des lieder de Schubert, et Chair de ma chair, d’après un roman autobiographique d’Aglaja Veteranyi sur l’enfance blessée, possédaient la profondeur immédiate des récits archaïques. Le premier, d’une mélancolie déchirante comme le second, cruel et onirique, sonnaient comme des chants de douleur. transgresser l’interdit : sortir dans la ville (équivalent actuel de la forêt pleine de menaces), franchir l’entrée de la fête foraine, manger tout son saoul, s’enivrer jusqu’au bout. Peu à peu, le grand lit blanc et impersonnel qui occupe la scène se teinte de rouge. Rouges, les chaussures de dame que met la fillette pour sortir ; rouges, les ballons de baudruche ; rouge, la sauce tomate d’un repas de glouton, et rouge aussi le ventre du loup… La rigueur de la mise en scène renforce l’intensité des émotions : la solitude angoissée, l’ivresse de la liberté, la jubilation du plaisir, la frayeur face au loup, l’apaisement des retrouvailles avec la grand-mère. Dans cette version non édulcorée du conte, la mort est en effet suivie d’une seconde naissance. Chacun lira selon son âge ce dénouement riche de sens : le besoin de couper le cordon ombilical pour l’enfant, et pour l’adulte, la nécessité de se confronter à l’inconnu pour devenir soi-même. Rythmé par des musiques d’Europe de l’Est, le spectacle joue avec la magie de l’artifice et les surprises de l’illusion. S’adressant au cœur de chacun, Faim de loup est une invitation gourmande à partager le plaisir sensuel du théâtre entre petites et grandes personnes. Dans Faim de loup (créé en 2009 et nominé pour le Molière Jeune Public en 2010), une petite fille d’aujourd’hui, laissée seule à la maison, s’échappe de l’emprise d’une mère hygiéniste et autoritaire dont les appels téléphoniques se font envahissants, en glissant dans l’histoire du Petit Chaperon rouge. Le spectacle est le fruit du dialogue entre Ilka Schönbein et Laurie Cannac, jeune directrice de la compagnie franc-comtoise Graine de Vie. Cette dernière porte le spectacle entièrement sur ses épaules et incarne la fillette avec la légèreté et la force comique du clown. L’actrice reprend à son compte l’expression théâtrale propre à Ilka Schönbein qui conjugue le théâtre gestuel, le masque et les marionnettes manipulées par les mains et tout le corps, des pieds à la tête. La chair et le papier mâché se confondent pour ne faire plus qu’un, et le corps se dédouble. Apparaissent alors le Chaperon de la fable, la grand-mère et, bien entendu, le loup terrible. Alors le trouble naît, la danse devient bataille et le « je » devient un autre. Naly Gérard Ilka Schönbein et Laurie Cannac en sont convaincues, les contes sont des « rêves de l’inconscient collectif ». Du Petit Chaperon rouge, elles ont préféré ne garder que la substantifique moelle : l’expérience initiatique d’un être qui se confronte à son désir et à sa part d’ombre. Faim de loup dépeint le réveil d’un formidable appétit de vie chez la petite fille sage. La tentation est grande de 5 ILKA SCHÖNBEIN MISE EN SCÈNE de la Marionnette de Charleville-Mézières, à la Manufacture de Nancy, au Nouveau Théâtre d’Angers CDN, au Théâtre de la Commune d’Aubervilliers et dans de nombreux autres théâtres. Il est inspiré de l’œuvre de Franz Schubert et de Wilhelm Müller. La mise en scène a été assurée par Ute Hallaschka et par Ilka Schönbein qui a aussi créé les masques, costumes et joue le rôle principal. Christian Hilg, interprète les lieder de Schubert, Rudi Meier a brillamment transposé l’œuvre originale pour l’accordéon, Simone Decloedt l’assiste dans le rôle d’une Harpie, et le texte français a été enregistré puis incarné successivement par les comédiennes Paule d’Héria et Marie-Laure Crochant. Malgré l’excellent accueil du spectacle, deux semaines après sa première, Ilka s’est remise à l’ouvrage, a théâtralisé l’interprétation de Christian Hilg qui assume très bien son nouveau rôle, a ajouté des intermèdes évoquant à la fois le voyage sans fin de son personnage et la fête foraine. En 2005, avec la collaboration artistique de Mary Sharp, Ilka implique dans son jeu la comédienne Nathalie Pagnac qui accompagne ce long chant lyrique en montrant comment cette douleur et le sentiment de perdition qu’ils engendrent, peuvent s’exprimer par le corps et la voix. Chair de ma chair a vu le jour en août 2006 au Théâtre du Grand Parquet à Paris 18e grâce aux Métamorphoses Singulières, l’ARCADI (Action Régionale pour la Création Artistique et la Diffusion en Île-de-France), et avec le soutien de la ville de Paris, de la DRAC de la région Île-de-France et de la mairie du 18e à Paris. Il est inspiré du roman Pourquoi l’enfant cuisait dans la polenta d’Aglaja Veteranyi, un récit mémoire désespéré et merveilleusement poétique d’une enfant de cirque, qui évoque tour à tour les rapports mère, enfant, douleur de la perte, solitude, frénésie, adversité, nomadisme, déracinement… Ilka a travaillé la dramaturgie avec Mary Sharp, et confie l’interprétation du texte français à Nathalie Pagnac. La Première a été représentée au Festival mondial de Marionnettes de Charleville-Mézières. Dans le but de renforcer l’univers forain, circassien, Ilka ajoute une troisième comédienne, Bénédicte Holvoote pour quelques interventions en italien. Le spectacle existe maintenant en quatre versions linguistiques : français, espagnol, anglais et allemand. Il a été joué dans différents pays tels l’Espagne, l’Italie, la Suisse, et sera prochainement joué en Hollande et en Allemagne. Originaire de Darmstadt, Ilka s’est formée à la danse eurythmique de Rudolph Steiner qui prône l’alliance de l’âme et du geste plutôt que l’effort et la technique. Puis elle a étudié avec le marionnettiste Albrecht Roser à Stuttgart. Ses études terminées, elle a tourné une dizaine d’années avec d’autres compagnies avant de créer la sienne : le Theater Meschugge, et de se lancer sur les routes avec ses propres spectacles. Métamorphoses a été créé pour la rue, pour toucher tous les publics. Puis, sans abandonner la rue, Ilka a accepté d’adapter son spectacle aux scènes de théâtre en y ajoutant un deuxième personnage, interprété d’abord par Thomas Berg son technicien allemand, puis Alexandre Haslé, acteur français, ensuite Mô Bunte, marionnettiste allemande. Chaque fois, Ilka a créé une nouvelle variante et avec sa dernière partenaire, elle en a même fait deux. Les masques et les costumes changent, certaines scènes et personnages disparaissent pour laisser la place à d’autres. Métamorphoses, devenu Métamorphoses des Métamorphoses, a ainsi connu cinq versions dont la totalité évoluait d’un humour acide, si typique pour l’Europe centrale, vers une vision intensément noire du monde, et l’accent passait de la marionnette au mime puis à ladanse pour aboutir à un équilibre entre tous ces moyens d’expression. Tant qu’elle joue, Ilka ne considère jamais ses spectacles comme achevés : elle les vit et ils vivent avec elle. Le Roi Grenouille lui a donné l’occasion de revenir au public d’enfants avec bonheur. Il a été créé en mai 1998 en coproduction avec le Théâtre d’Ivry Antoine-Vitez et en collaboration avec le conseil général du Val-de-Marne, le Théâtre national de Montpellier, le Festival Mimos de Périgueux et le Théâtre national des Jeunes Spectateurs de Montreuil. Le Roi Grenouille a connu deux versions, la première avec Alexandre Haslé, la seconde avec Mô Bunte. Ilka reprendra ce spectacle en 2005, sous le titre Roi Grenouille III, avec les comédiennes Simone Decloedt et Britta Arste, l’accordéoniste Rudi Meier, et le chanteur haute-contre Christian Ilg, puis avec Reiner Philipp Kais chanteur haute-contre. Le Voyage d’hiver est né en automne 2003 au Théâtre GérardPhilipe à Frouard en Lorraine, en collaboration avec l’ABC de Bar-Le-Duc, le Théâtre Romain-Rolland de Villejuif, Le Prisme de Saint-Quentin-en-Yvelines et le conseil général du Val-de-Marne. Puis il a été représenté au Festival mondial 6 LAURIE CANNAC CONCEPTION, INTERPRÉTATION & SERGE MANIPULATION LUCAS SCÉNOGRAPHIE & RÉGIE Serge Lucas, aguerri à un éventail impressionnant de matières et de techniques, exerce aujourd’hui principalement en tant que scénographe plasticien. Éclectique, il réalise des sculptures monumentales et installations plastiques, collabore avec Daniel Chotard et réalise notamment des décors pour le Fest Schpiel Haus à Bregens (Autriche). Laurie Cannac est marionnettiste. Formée à l’art du comédien notamment au Théâtre-École du Passage, sous la direction de Niels Arestrup et Alexandre Del Perugia, elle apprend la marionnette en jouant dans la rue. Elle fonde en 1997 la Compagnie Graine de Vie et monte son premier spectacle officiel: L’Homme de la Manche, une adaptation très personnelle de Don Quichote, mis en scène par Alexandre Picard, qui est rapidement repérée par le Théâtre de la Marionnette à Paris. L’histoire de Dulcinée qui voyage de ville en ville pour ressusciter la dépouille de Don Quichotte, devient alors une réalité pour Laurie jusqu’à aujourd’hui. Retravaillé en 2006 avec Romuald Collinet et Estelle Charlier, le spectacle tourne encore. Il crée des rencontres qu’elle saisit comme autant d’opportunités d’apprendre. Elle collabore ainsi en tant que marionnettiste avec des compagnies telles que Käfig, Le Pudding Théâtre, Les Chercheurs d’Air, La Pendue… De marionnettes à échelle urbaines en miniatures à fil, de direction de la manipulation pour des danseurs Hip Hop internationaux à la création d’une radio-théâtre de rue pour le festival Ideklic, de problèmes de colle par temps de mousson en Corée à la découverte des ressources du mouvement aléatoire en manipulation, sa curiosité s’amuse ! En 2004, elle crée Petits Rêves faits main pour trouver dans l’essence de la manipulation une ode au dénuement. Son petit castelet et sa valise voyageront des années, jusqu’en Perse où elle jouera en hidjab et manteau de rigueur ! C’est dans ce spectacle qu’Ilka Schönbein voit par hasard à Momix en 2007, qu’elle découvre la naissance d’une clownmarionnettiste. Et a lieu une rencontre : Faim de loup. La première fois qu’il crée un spectacle de marionnettes, avec la Compagnie Mungo, celui-ci est immédiatement primé au festival du Grand Bornand. Photographe de talent, il réalise aussi des projections vidéo et diapo fascinantes et inclassables. © Les_Treize_Arches_Olivier Soulié La Compagnie Graine de Vie, compagnie franc-comtoise, fondée autour du travail de Laurie Cannac, Graine de Vie défend depuis 1997 un théâtre de marionnettes populaire et exigeant, privilégiant l’émotion et la multiplicité des niveaux de lecture. Les réalisations de la compagnie, pour la rue et pour la salle, éclectiques dans leurs techniques, ont en commun une recherche du rapport de la marionnette au corps du comédien, l’exploration de sa puissance animiste, et un savant dosage d’humour et de poésie : Agur et Tiziri, la lune et le clair de lune (1997) ; L’Homme de la Manche (1998); Graine (2000); Ramasse tes miettes (2003); Petits rêves faits main (2004). 7 CÉLINE CHATELAIN NATHALIE PAGNAC TRAVAIL CLOWNESQUE ASSISTANAT À LA MISE EN SCÈNE Céline Chatelain, formée au DUMST (Diplome universtitaire « Métiers du spectacle-théâtre ») à Besançon, est comédienne et clown. Sous la direction de Vincent Rouche, elle crée Embarquez-les, succès international, de 1992 à 1999. Elle se frotte aussi à l’interprétation de textes contemporains, entre autres avec Jean-Louis Vuillermoz et les Spectacles de l’Atlantide. Elle développe depuis dix ans son clown à travers la transmission (formatrice en mileu scolaire, amateur et professionnel) et la création au sein de diverses compagnies, notamment en Finlande sous la direction de Dan Söderholm (Unga Theatern, Helsinki). Actuellement, elle joue ELU avec le Théâtre Group (théâtre de rue), et se consacre à ses créations au sein d’Arnika Compagnie, qui tourne Tous les mots du monde, duo clownesque autour des livres et de la littérature, mis en scène par Murielle Henry. Nathalie Pagnac a pratiqué le théâtre en amateur pendant de longues années de jeunesse. Elle passe la rampe « professionnelle » à 29 ans. Boulimique de travail comme bon nombre d’autodidactes, elle s’engage dans la troupe de Théâtre du Pavé à Toulouse, elle y passera 4 années, de 1997 à 2000, jouant dans toutes les mises en scène de Paul Berger et d’Éric Sanjou, qui abordent tous deux avec le même appétit le théâtre classique et contemporain : Matricule/ Phèdre d’après Racine, George Dandin de Molière, Quai Ouest de Koltès, La vie est un songe de Calderón, Cadmos ou les Métamorphoses d’Œdipe d’après Sophocle et Pasolini, L’Augmentation de Perec, Fool for love de Shepard. Elle quitte le Théâtre du Pavé fin 2000, pour suivre Éric Sanjou et son Arène Théâtre jusqu’en 2002 : Cabaret Minute, création collective, Les Rois de Cortazar, Soie de Barrico. En 2001, en compagnie de neuf comédiens et techniciens, elle participe à l’achat d’un chapiteau et fonde avec eux une compagnie : le Théâtre itinérant de la Cabane. Avec le T.I.C, de 2001 à 2005, elle tourne Du vent dans les branches de sassafras d’Obaldia, Les Combustibles d’Amélie Nothomb, et participe à de nombreux ateliers d’enfants, des lectures etc. En parallèle, entre 2003 et 2004, elle travaille avec d’autres metteurs en scène dans Histoires minimales de Javier Tomeo, Le Cardinal d’Eduardo Pavlovsky, Je me tiens devant toi nue de Joyce Carol Oates. En novembre 2004, elle joue à Toulouse Histoires minimales dans le cadre de Marionnettissimo. Ilka Schönbein voit le spectacle. Elle cherche une comédienne pour Voyage d’hiver, et la rencontre se fait. Commence alors une intense aventure artistique, où Nathalie Pagnac apprendra auprès d’Ilka Schönbein à travailler sans relâche chaque mot, chaque geste, devenant la voix française et le corps ange-démon de Voyage d’hiver ; commencent les tournées en caravane, la vie sur la route et l’inlassable et passionnant remaniement du spectacle… En août 2006, Ilka Schönbein lui propose de participer à la création de Chair de ma chair, qui sera créé à CharlevilleMézières, puis présenté au Grand Parquet. Sous son regard exigeant et plein d’humour, Nathalie Pagnac travaille à manipuler son corps et sa voix comme une marionnette. Depuis, le spectacle a beaucoup évolué, intégré un troisième personnage, une version espagnole a été créée, il a tourné en France, en Espagne, en Italie, en Suisse. En juin 2008, une version en langue anglaise est créée à l’occasion du festival de Dordrecht en Hollande, en Allemagne en version allemande à Bochum, Mayence, Magdebourg…. 8 LA COMPAGNIE GRAINE DE VIE HISTOIRE ET VALEURS DE LA COMPAGNIE La Compagnie Graine de Vie est née en 1997 de la volonté de la marionnettiste Laurie CANNAC d’entamer une recherche personnelle au sein des arts de la marionnette. Son activité s’est d’abord orientée vers un théâtre de marionnettes artisanal et pour la rue. Il s’agissait de créer des spectacles de qualité qui aillent à la rencontre des publics et des lieux les plus divers. La Compagnie a toujours souhaité s’inscrire dans la vocation historique de la marionnette comme théâtre populaire, porteur d’une part de sensations directes par son aspect visuel et d’autre part d’une profondeur spirituelle. D’un point de vue formel, la compagnie Graine de Vie ne s’est jamais inscrite dans une stratégie de spécialisation autour d’une technique spécifique de marionnette. Les spectacles ont toujours été conçus en utilisant les techniques les plus adaptées au propos dramaturgique. Nous avons enrichi notre vocabulaire au fil des créations, disposant ainsi d’un stock d’outils de base propice à la création de nouveaux langages scéniques. L’équipe artistique s’est enrichie en 2005 du soutien d’un bureau de bénévoles issus du milieu artistique et culturel : François Rabbe (CPFC, Opéra-Théâtre de Besançon), Anne Baroni (Les Chercheurs d’Air), Claire Moutarde (Festival Why Note, Radio France). Leur implication a permis à la compagnie de prendre un nouvel essor dans la structuration de son fonctionnement et la réalisation de ses objectifs artistiques. RÉALISATIONS PRINCIPALES → L’HOMME DE LA MANCHE (1998), Marionnette à harnais, d’après Don Quichotte de Cervantès, mise en scène Alexandre Picard, retravaillé en 2004, avec le soutien artistique de R. Colinet et E. Charlier, Festival de la Jeune Marionnette de Ljubliana en Slovénie (1998), Théâtre de la Marionnette de Paris dans le cadre de « Scènes insolites » (1999), Festival Internationnal de Marionette de Mirepoix (2000), Festival Mon Mouton est un Lion (2001), Festival Rencontres Jeune Création (2005) Festival de Marionnette de Grenoble (2006 et 2007). © Les_Treize_Arches_Olivier Soulié → GRAINE (2000), Marionnettes sur table, Spectacle Jeune Public, mise en scène Laurie Cannac, créé dans le cadre de Rencontres Jeune Création – Ville de Besançon. → RAMASSE TES MIETTES (2003), Toutes techniques, Conception et mise en scène Ghislain Montiel, Festival de la Marionnette de Charleville-Mézières 2003, Étape de recherche accueillie par le Théâtre de la Marionnette à Paris en 2000. → PETITS RÊVES FAITS MAIN (2004), Marionnettes à mains nues, Spectacle tout public et tout terrain, mise en scène Laurie Cannac, Festival de la Marionnette Mobarak en Iran (2004), Festival Rencontres Jeunes, Création, Besançon (2004), Théâtre de l’Espace, Besançon (2005), Festival de Marionnette de Grenoble (2005), Festival du Gros Bonhomme (2005 et 2006), Festival « Fameux voisins », Arche de Bethoncourt (2006), Saison culturelle du conseil général du Doubs (2006), Momix (2007). 9 PRESSE TRÈS CHAIR ILKA […] Conte cruel et naïf, histoire de sagesse et d’initiation, rêve et cauchemar, Faim de loup, inspiré du Petit Chaperon rouge, est tout cela à la fois. C’est Laurie Cannac qui interprète de façon clownesque ce conte des frères Grimm revisité pour l’occasion. Sur un grand lit qui grince terriblement, la comédienne se transforme sous la couette en Petit Chaperon rouge, en loup, en grand-mère. Sur ce fond de camaïeu, beige sale, comme celle de la chair fraîche dont bientôt le loup va se repaître, le rouge ressort dans toute sa vivacité. Celui du chapeau, bien sûr. Celui de la pomme, fruit défendu dans lequel ce Chaperon-là ne va pas croquer. Il préfère s’empiffrer de spaghettis au ketchup, se vautrer dans un grand plat (moment jubilatoire pour les enfants !). Il est sacrément dévergondé, le Petit Chaperon rouge, car il picole aussi. Rouge, le vin qui coule dans son gosier. Rouge encore le sang qui le transforme en jeune fille. Rouge, les chaussures qui vont le mener dans le grand monde, pas celui de la forêt, sombre et profonde, mais la rue de nos métropoles où résonnent les klaxons. Rouge, enfin, comme le danger, la révolte et l’amour. La petite fille, devenue une adolescente, ne demande effectivement qu’à assouvir ses désirs de transgression. C’est elle qui a une faim de loup ! Par téléphone interposé, la mère surveille sa « morveuse », mais le cordon ombilical est bel et bien coupé. À pile ou face, les sens sens dessus dessous, la marionnettiste révèle les forces contradictoires qui s’affrontent à l’aube de l’adolescence et délivre une vision de l’homme en prédateur sexuel pour le moins terrifiante. […] © Les_Treize_Arches_Olivier Soulié Léna Martinelli, Les Trois Coups, www.lestroiscoups.com 10