Valeur des services apportés par la forêt

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Valeur des services apportés par la forêt
Valeur des services apportés
par la forêt
La forêt apporte différents services à la société. Leur estimation est malaisée à faire, et leur
prise en compte dans les politiques concernant la forêt française. Cependant, des travaux
relativement récents pour quantifier l’ensemble de ces valeurs, le plus souvent postérieurs à
l’an 2000 sont maintenant disponibles. Ils sont liés au développement de besoins nouveaux :
stockage de carbone, biodiversité, paysages…et à la recherche d’outils permettant de mettre
en œuvre ces nouveaux outils.
Dans le cadre de la prise en compte de la biodiversité, des méthodes de calcul complexes
cherchent à en donner une valeur.
Les valeurs des services écosystémiques
Elles ont été schématisées en 2006 sous la forme de la figure suivante :
Source : Centre d’études stratégiques – 2008 - Approche économique de la biodiversité et des
services liés aux écosystèmes
Nous avons d’abord les usages, directs, ceux indirects, et les valeurs d’option
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Les valeurs d’usage direct, qui correspondent sans que les frontières soient toujours
bien définies, à trois groupes principaux :
o Les usages de consommation directe pour l’alimentation, la biomasse énergie,
les plantes médicinales ;
o Les usages productifs, comme ressources industrielles, source d’énergie,
matériaux de construction ;
o Les usages n’impliquant pas la consommation, comme les usages récréatifs ou
esthétiques, le tourisme, les sciences ou l’éducation
Les valeurs d’usage indirect qui traduisent des avantages liés au maintien
d’ecosystèmes qui fournissent des services n’impliquant pas d’interaction directe
comme :
o Les services contribuant à la productivité des agro-systèmes ;
o La régulation locale des climats ;
o L’entretien de la fertilité des sols ;
o Le contrôle du ruissellement et des flux hydriques ;
o L’épuration de l’eau ou de l’atmosphère ;
o La fixation et le stockage du carbone, etc.
Mais qui ne sont pas forcément utilisés actuellement
Les valeurs d’option sont un peu plus complexes à décrire, et ont fait l’objet de débats
en économie. Cependant, ces valeurs ne doivent pas être confondues avec des valeurs
d’usage futur incertains. On distingue aujourd’hui deux valeurs d’option, selon que
l’incertitude porte sur le comportement futur (le décideur ne sait pas au moment
présent s’il consommera le bien), ou sur l’utilité qui sera effectivement retirée de son
usage dans un contexte d’information croissante et des choix entre des options plus ou
moins réversibles. On peut, pour la biodiversité, assimiler cela à un mécanisme
d’assurance.
Les valeurs de non usage. C’était au départ la prise en compte du maintien de l’existence de
certains actifs naturels sans souci d’un usage présent, futur ou potentiel. La dimension
d’altruisme s’est ensuite imposée. Ce sont rois formes d’altruisme, ou plutôt de sujets sur
lequel il s’exerce :
- L’altruisme envers nos contemporains, qui fait que nous valorisons la préservation
d’écosystèmes au motif que d’autres en tirent un bénéfice; c’est la notion d’usage par
procuration.
- L’altruisme envers nos descendants ou, plus généralement, les générations futures à
qui nous espérons léguer des écosystèmes fonctionnels et utilisables.
- L’altruisme envers les espèces non humaines auxquelles nous pouvons reconnaître une
certaine forme de droit moral à exister.
Les tentatives de chiffrage monétaire de ces différentes valeurs montrent, pour résumer, que
les valeurs de non-usage ne fait pas l’objet d’un consensus. Ce sujet est particulièrement
complexe, et ce d’autant plus que les notions de temps d’incertitude sont importantes.
Valeurs de référence proposées pour la production forestière. Ils ont été également estimés en
2008. les tableau ci-après en fait la synthèse :
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Service
Prélèvement de bois
Autres produits forestiers hors gibier
Fixation de carbone
Valeur proposée par hectare
75 à 160 €
10 à 15 €
115 €
Stockage de carbone
207 à 414 €
Autres gaz atmosphériques
Non évaluée
Eau (quantité annuelle)
Eau (régulation des débits)
0€
Non évaluée
Eau (qualité)
90 €
Protection (érosion, crues)
Biodiversité
Non évaluée
Non évaluées directement
Autres services de régulation (santé, etc.)
Promenades (hors cueillette et chasse)
Chasse
Non évaluée
0 à 1000 €
55-69 €
Autres services culturels et spirituels
Non évaluée
Total
500 à 2000 €
Revenu monétarisé
135 à 244 (27 à 12 % maximum)
Ce tableau rassemble différentes valeurs de référence proposées pour les différents services
écosystémiques de la forêt française en euros par hectare et par an, et ce en essayant
d’éliminer les double comptes.
Les lignes notées « non évaluée » correspondent aux cas où les données sont lacunaires, avec
des méthodologies pas toujours explicitées et justifiées.
Par exemple, le coût de l’érosion comprend trois éléments :
- Le coût privé et local de la perte de terre,
- Le coût écologique de cette perte, avec le transport d’éléments vers d’autres
écosystèmes,
- Le coût socioéconomique comme les coulées de boue pour les particuliers et les
collectivités.
La très grande difficulté à approcher la valeur économique de la biodiversité, avec le constat
que la biodiversité conditionne la quasi-totalité des services des écosystèmes, amène à
proposer que sa valorisation se fasse à travers celle de ces différents services. On ne propose
donc pas de valorisation spécifique de la biodiversité. Cependant, cette question laisse entière
la question de l’estimation de la » valeur de non-usage », qui est différente de celle de la
valeur du non-usage à un instant donné.
Le total est relativement important, et est supérieur au résultats d’études réalisées entre 1995
et 2000.
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Le revenu monétarisé moyen est celui que le propriétaire peut attende de ses parcelles boisées.
Nous voyons que ce chiffre n’est qu’une très faible partie du total… C’est une source de
difficultés pour mettre en œuvre une politique de territoire. Par exemple, telle action se traduit
par une plus value sur un des compartiments décrits, mais peut avoir une moins value sur un
autre. C’est par exemple le cas pour la petite propriété, où la valeur attribuée à la promenade
chez soi est nettement supérieure à la valeur marchande du bois. Or, quand on ralise une
coupe de bois, il y a des situations où le propriétaire ne peut plus se promener chez lui : donc,
il ne coupe pas.
La valeur totale actualisée
Différentes méthodes de calcul permettent de définir la valeur totale actualisée pour un
hectare de forêt moyen, en tenant compte du stockage de carbone. Elles aboutissent à 35 000
euros en moyenne. Or le prix moyen de l’hectare de bois en France (source FNSAFER) est de
4 000 euros. Ce résultat confirme bien l’existence de services non rémunérés, et pouvant
même se traduire par des charges.
Conséquences sur la politique forestière
Ceci a des conséquences en matière de politiques forestières. Que rémunère-t-on et sur quelles
bases ?
Retour vers :
- Economie et politique forestières – généralités
Voir aussi :
- Les différentes valeurs d’une forêt
- Estimation d’une forêt
- L’évaluation économique des services fournis par la forêt pour l’eau potable
- Analyse des services rendus par la chasse en forêt
- Les marchés du carbone forestier
- Politique forestière française
- Les ressources forestières dans l’UE et la stratégie forestière de l’Union européenne
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