greolieres les neiges

Transcription

greolieres les neiges
DIMANCHE 20 SEPTEMBRE 2015
LES CRÊTES DE GREOLIERES-LES NEIGES
Participants : Anne, Nadine, Claude, Odile, François, Brigitte, Christian, Christian. T, Jean-Claude,
Henri, Ernest.
Nous avons souvent parcouru ces crêtes, été comme hiver en raquettes, et, fidèles à la tradition de
notre club, c’est par un itinéraire inédit que nous les gravissons aujourd’hui.
Il est 9h15, lorsque nous prenons le départ du vaste parking de la station, au pied des remontepentes inertes en cette belle matinée dominicale. Ils s’animeront bientôt pour le plaisir des amateurs
de glisse, conquérants éphémères de « l’or blanc », venus s’enivrer d’air pur et tutoyer les cimes.
Pour l’heure, point « d’or blanc », mais des cimes et de l’air pur à gogo ! C’est une belle journée, et
que nenni nous « n’irons pas nous coucher » comme nous le suggère Mylène Farmer ! Il fait un
temps idéal pour randonner, ni trop chaud, ni trop frais, et le ciel est d’une pureté virginale ! Pas un
nuage à l’horizon.
Notre piste s’élève modérément au Sud-est, et quasiment dès le départ, nous délivre déjà un
panorama sublime sur toute la chaine du Mercantour. Les montagnes au relief sculpté par la
limpidité de l’air, nous apparaissent sur écran panoramique : des confins du lac d’Allos et de ses tours
caractéristiques surmontées par le Mont Pelat, à la Cime du Diable, la plus orientale du massif, en
passant par le majestueux Mounier, et l’impérial Gélas, maitre incontesté des lieux , le seul
présentant quelques névés tardifs, ou précoces, accrochés à ses parois vertigineuses.
Nous progressons ainsi au Sud-est avec ce panorama prestigieux pour nous tenir compagnie, jusqu’à
la côte 1540. Nous nous trouvons quasiment à l’aplomb de la cime de Jérusalem, il nous suffirait de
gravir les 200 mètres verticaux s’élançant plein sud, pour l’atteindre. Il nous suffirait… Mais bon,
nous sommes venus pour l’atteindre par les crêtes, ce qui est certes beaucoup plus long mais
beaucoup plus intéressant, et nous poursuivons donc notre « bonhomme » de chemin. Notre cap
s’infléchit doucement mais surement au Nord-est et revient au Sud-est à la Combe d’Henry et à sa
bergerie. Lors de la reconnaissance effectuée un mois plus tôt nous avions été accueillis par des
« patous », aussi nous avançons avec circonspection, à qui nous avons prudemment demandé de se
joindre à nous. Mais point de Bergers des Pyrénées, point de berger tout court et encore moins de
bergère ! Nous passons donc notre chemin et poursuivons à présent par un petit sentier aérien nous
livrant de beaux points de vue sur la vallée de l’Estéron s’ouvrant au nord, et les sommets la
dominant : Cime de la Cacia, Mont Long, Mont Brune, etc. Des aboiements surgissent dans le
lointain. Nous sommes repérés. Les chiens de troupeaux veillent et nous somment de battre en
retraite. Enfin, du moins c’est ce que nous comprenons, car nous ne maitrisons pas encore tout à fait
la langue de ces impétueux canidés. Que faire ? Nous les voyons dévaler le sentier et venir à notre
rencontre. Il ne nous reste plus qu’une chose à faire. Nous « tombons » nos pantalons et nous nous
mettons en short. Nous faisons ainsi d’une pierre, deux coups : nous protégeons les bas de nos
pantalons, et nous facilitons le travail de ces braves toutous qui n’auront pas besoin de nous
déshabiller ! Mais non, mais non, ne leur prêtons pas de mauvaises intentions, ils sont là uniquement
pour protéger leurs brebis ! D’ailleurs, ils s’avancent vers nous, aboyant certes, oui mais en agitant la
queue… Ce qui n’est pas donné à tout le monde ! De plus, une jeune et charmante bergère nous
accueille, et nous rassure par son charmant sourire. « Vous ne craignez rien, nous dit-elle, et si vous
en rencontrez plus haut, vous n’aurez qu’à leur parler gentiment. » Nous repartons donc confiants,
certes un peu dépités, de ne pas avoir le temps de nous rouler avec elle dans la rosée, mais tellement
contents, d’aller en toute sérénité siffler là-haut sur la colline.
Nous arrivons au Col de Coursegoules à 11h20. La baie de Cannes déroule ses fastes à nos pieds, et la
mer étale, s’étale à l’infini, en miroitant au soleil. Mais le temps n’est plus à la poésie, mais à la
« cruelle » réalité qui nous attend. C’est maintenant que les choses sérieuses commencent, il fallait
bien que ça arrive. Je parle de la grimpette de 2 heures qui nous attend, devant nous conduire à la
Cime de Jérusalem. Mais la vue extraordinaire qui nous est offerte tout au long de notre montée,
nous fait oublier nos efforts. Nous évoluons les pieds sur terre, sous un ciel d’azur, entre mer et
montagnes. What else ? Je ne décrirai pas tous les sommets environnants, il me faudrait des plombes
pour le faire…
Nous atteignons, ouf, la cime de Jérusalem à 13h15 et nous nous y installons pour le pique-nique
bien mérité. Nous sommes perchés sur une véritable terrasse panoramique, avec d’un côté la Riviera
italienne, la Corse se devinant drapée dans la brume, jusqu’aux monts Toulonnais, et de l’autre le
Mercantour omniprésent en passant par tous les proches sommets gravis maintes fois, du Lâchens,
au Chamatte, du Robion au Teillon, etc. etc.
Nous levons le camp à 14h10, poursuivant en crêtes jusqu’à la Cime du Cheiron (1780), point
culminant de notre rando, où nous arrivons à 14h50. Après en avoir une fois de plus pris plein la vue,
nous redescendons sur la station « tout shuss », par une piste de ski, seulement bleue, mais
bienvenue après tous nos efforts.
Nous arrivons à 16h00 après 5h30 de marche effective, et 800M+. Pour nous remettre nous nous
installons confortablement au bistrot du coin pour trinquer autour du pot de l’amitié.