cercle litt. Afr. du Nord avril 08 - Réseau des Bibliothèques de Cergy

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cercle litt. Afr. du Nord avril 08 - Réseau des Bibliothèques de Cergy
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Dix-septième du Cercle de lecture
Samedi 5 avril 2008 de 15h à 17h
La littérature D’Afrique du Nord
La littérature maghrébine en langue française
par Hafsa Benmchich :
La littérature englobe souvent plusieurs cultures, en un seul style d'écriture, comme c'est le
cas de la littérature maghrébine en langue française.
Dans la littérature maghrébine, le pluriel s'impose toujours. Il existe en effet un vaste
ensemble de textes qui ont en commun de procéder du Maghreb, mais selon des principes de
filiation très divers comme le lieu de naissance des écrivains, le lieu de dissémination des
traditions orales, la participation à un imaginaire spécial de l'Afrique du Nord , l'insertion dans
une production et une circulation littéraire centrées au fond du Maghreb etc.
Cette pluralité est bien manifestée par le large espace d'études et d'anthologies parues en
français sur la littérature du Maghreb.
On remarque, certes, que cette littérature se compose de " Maghreb " et de " langue
française", deux univers culturels qui se rencontrent, se confrontent et s'enrichissent.
C'est le lieu des ouvertures, des mentalités, et des métissages culturels, le lieu des ouvertures
et accès offerts par la langue étrangère : le français.
D'un point de vue historique général, on constate qu'il existe des littératures maghrébines
depuis 1945, on voit aussi une séparation nette entre trois ensembles de textes, et en même
temps leur perméabilité aux frontières littéraires. C'est à partir des relations politiques et
diplomatiques avec la France que l'on peut distinguer ces trois types de mouvements
littéraires :
- les littératures enracinées dans les cultures nationales qui, par le choix de la langue
d'écriture (arabe classique ou dialectale, et berbère ), échappent fortement à l'influence
française.
- les textes écrits ayant le Maghreb comme sujet fondamental, s'inscrivant dans une
logique coloniale, écrits par des français, pour un public français .
- La littérature maghrébine d'expression française : produite par des écrivains se
réclamant d’une identité maghrébine. , Cette littérature a d'abord - au moment des combats
pour l'indépendance visé un public plutôt français, dont il fallait gagner la confiance, pour la
bonne cause de la libération du Maghreb. Aujourd'hui, elle est devenue classique par sa
participation aux programmes scolaires maghrébins, elle a survécue a l'arabisation des trois
principaux Etats du Maghreb : Maroc ; Algérie, Tunisie, et s'adresse maintenant vers un
public maghrébin plutôt que français, installant un nouveau dialogue intellectuel et culturel
entre les deux rives de la Méditerranée.
Quelques auteurs :
Algérie :
Assia Djebar
De son vrai nom Fatima-Zohra Imalayene, Assia Djebar baigne très tôt
dans l'univers des Lettres car son père est instituteur. Elle apprend le grec
et le latin, fait ses études en Algérie, puis effectue en 1954 sa khâgne au
prestigieux lycée Fénelon à Paris. Elève très brillante, elle est admise à
l'ENS Sèvres mais elle doit arrêter ses études en 1956 en raison de sa participation à la grève
des étudiants algériens. A Tunis, elle travaille pour le journal El Moudjahid et obtient son
D.E.S en Histoire. En 1959, elle est assistante à l'université de Rabat, puis d'Alger et au
Centre culturel algérien à Paris. Femme de lettres, elle est l'auteur de douze romans dont
La Femme sans sépulture, de pièces de théâtre, et de poésies. Réalisatrice, elle signe
plusieurs films dont La Nouba des femmes du mont Chenoua, récompensé en 1979 au
Festival de Venise. Assia Djebar est élue le 16 juin 2005 à l'Académie française et prend
ainsi la place laissée vacante par le juriste Georges Vedel.
La Femme sans sépulture
Albin Michel, 2002
A travers le portrait de Zoulikha, une héroïne algérienne de la guerre d'indépendance, portée
disparue deux ans après avoir pris le maquis en 1956, l'auteure rend hommage aux femmes
algériennes qui résistent et témoignent de leur douloureuse histoire.
Rachid Djaidani
Né en 1974, Rachid Djaïdani est d'origine algéro-soudanaise. Acteur
(La Haine, Zonzon) et boxeur, il est également l'auteur de Mon nerf, paru en
Points, et de Viscéral et de Boumkoeur où l'auteur évoque avec réalisme, la
vie des immigrés en France, dans les banlieues, en usant d'un langage parlé
qui mêle verlan, gitan, arabe, anglais et français. Premier roman.
Viscéral
Seuil 2007
Dans la banlieue parisienne, Lies, un jeune Beur vivant dans une cité à la dérive, tente de
tracer sa voie : boxeur, il enseigne les rudiments du noble art aux gosses du quartier et aux
détenus de la prison voisine. Il tient aussi un taxiphone, sorte de tour de Babel où les habitants
se retrouvent pour passer leurs appels à l'étranger. La rencontre avec Sherazade va bousculer
son destin.
Yasmina Khadra
Pendant des années, Yasmina Khadra a publié des livres qui ont connu un
succès mondial ; derrière ce pseudonyme, se cache un officier supérieur de
l'armée algérienne, Mohammed Moulessehoul, qui décide un jour de prendre
sa retraite et de se consacrer entièrement à l'écriture. Après trente-six ans de sa
vie passée dans les rangs de l'armée algérienne, il la quitte en août 2000,
s'envole vers le Mexique avec sa femme et ses trois enfants en septembre, et arrive en France
en janvier 2001. C'est à cette date qu'il publie L' Ecrivain et qu'il révèle son identité à la
presse et au public. Parmi ses ouvrages, on peut citer Morituri, L'automne des chimères, A
quoi rêvent les loups ou Cousine K, où se déploie le «style Khadra» alliant lyrisme,
métaphores inattendues, dépouillement et poésie. Style qui atteint son apogée avec
L' Attentat, retenu par les jurys du Goncourt et du Renaudot en 2005. Il fait une nouvelle fois
sensation à la rentrée littéraire de septembre 2006 en plongeant au plus près du terrorisme
dans Les Sirènes de Bagdad. Yasmina Khadra écrit la réalité, tout simplement.
Le pseudonyme de Yasmina Khadra est composé des deux prénoms de sa femme. L'auteur a
voulu témoigner à celle-ci et aux femmes algériennes toute son admiration et son amour.
Yasmina Khadra a choisi d'écrire en français et non en arabe, parce que «son professeur
d'arabe l'a bafoué, son professeur de français encouragé», dit-il en plaisantant. C'est en réalité
pour des raisons de rupture avec son passé militaire.
Boualem Sansal
Boualem Sansal, né en 1949, vit à Boumerdès près d'Alger.
Ingénieur de formation, docteur en économie, tour à tour enseignant
à l'université, chef d'entreprise, puis haut fonctionnaire, il entre en
littérature grâce à son amitié avec l'écrivain Rachid Mimouni, qui
l'incite à écrire. En 1999, Gallimard publie son premier roman,
Le Serment des barbares, salué par la critique. En 2003, il est
limogé de son poste en raison de ses prises de position critiques sur l'arabisation de
l'enseignement et l'islamisation de l'Algérie. (Lounès Ramdani, site DzLit)
Le village de l'Allemand ou Le journal des frères Schiller
Gallimard, 2008
(Blanche)
L'histoire de deux frères, Malrich et Rachel, nés de mère algérienne et d'un père allemand, et
élevés par un vieil oncle immigré dans la banlieue parisienne, relie trois épisodes à la fois
dissemblables et proches : la Shoah vue à travers le regard d'un jeune Arabe ; la sale guerre
des années 1990 en Algérie ; la situation des Algériens dans les banlieues françaises.
Kateb Yacine
Kateb Yacine est né en 1929 à Constantine, dans l'Est de l'Algérie. Son
père avait une double culture, française et musulmane. Après l'école
coranique, il entre à l'école et au lycée français. Il a participé, lorsqu'il
avait 15 ans (1945) à Sétif à la grande manifestation des musulmans qui
protestent contre la situation inégale qui leur est faite. Kateb est alors
arrêté et emprisonné quatre mois durant. Il ne peut reprendre ses études
et se rend à Annaba, puis en France. De retour en Algérie, en 1948, il
entre au quotidien Alger Républicain et y reste jusqu'en 1951. Il est alors docker, puis il
revient en France où il exerce divers métiers, publie son premier roman et part à l'étranger
(Italie, Tunisie, Belgique, Allemagne...). Ensuite, il poursuivra ses voyages avec les tournées
de ses différents spectacles. Il est mort en 1989.
Pour de nombreux lecteurs, le roman de Kateb Yacine Nedjma (1956) pose la question
fondamentale de la construction de la nation – son histoire, son identité, sa culture. Nedjma
se proclame implicitement comme un roman sur l’idée de nation. Dans l’Algérie des années
cinquante, il était important que quelqu’un se chargeât d’exprimer et de nommer la nation qui
avait commencé à se figurer indépendante, libre de la gestion coloniale. Ce qui était à
formuler, c’était l’identité nationale. Il faudrait tout à la fois la trouver, la constituer, la
promouvoir et l’institutionnaliser. Nedjma constitue l’expression du double processus de
transmission et de constitution de cette identité
Maroc :
Tahar Ben Jelloun
Ben Jelloun est l'écrivain marocain le plus célèbre aussi bien au Maghreb
qu'en Europe. Connu d'abord par son premier récit qui a la fâcheuse
réputation d'être un roman à scandale, il est paré d'une grande notoriété
depuis le prix Goncourt qui lui a été décerné en 1988.
Les débuts de carrière de Tahar Ben Jelloun (né à Fès en 1944) sont d'abord
marqués par le journalisme (1971) où il exprime ses opinions et fait valoir sa formation
philosophique avant de présenter son Doctorat de 3° cycle en psychiatrie sociale. Le contact
avec les lecteurs et les auditeurs est aussi maintenu par une chronique hebdomadaire sur les
ondes de Médi I depuis 1983.
Même si l'existence de l'écrivain est partagée entre Paris et Tanger où il a élu domicile depuis
qu'il a quitté Fès en 1955, Ben Jelloun est de plus en plus sollicité par les mass-média
occidentaux pour toutes les questions en rapport avec le monde arabe, et plus spécialement les
problèmes concernant les communautés immigrées qui retiennent son attention depuis les
débuts de sa carrière.
Ses écrits audacieux soulèvent des réticences. Il n'empêche qu'il est étudié dans les
Universités et demeure à certains égards une référence même si on lui reproche parfois
d'écrire en français.
Dans son ensemble, l’œuvre de Ben Jelloun verse dans le conte, la légende, les rites
maghrébins, les mythes ancestraux... Cependant, l'originalité de cet écrivain réside dans son
art de saisir tous les aspects de la tradition et de la culture maghrébine en une symbiose très
singulière avec le vécu quotidien et les problèmes sensibles de la société pris dans les vertiges
de la mémoire et de l'imaginaire en gestation. D'où une écriture qui dérange par ses modalités
et ses thèmes privilégiés mettant en scène des sujets tabous ou des êtres exclus de la parole.
"Enfance saccagée", prostituée, immigré, fou combien sage, homme-femme, et tant d'autres
figures livrées à l'errance peuplent l'univers romanesque de Ben Jelloun.
En effet, dès ses premiers romans, et plus particulièrement Harrouda et Moha le fou, Moha
le sage, on assiste à la mise en spectacle du corps féminin à travers toute sa violence érotique.
Si le sujet surprend et bouscule le lecteur conformiste, les processus d'une écriture complexe
redoublent les difficultés d'interprétation. Cependant, avec La Prière de l'absent et L'Enfant
de sable les romans de Ben Jelloun semblent retrouver un profil plus sécurisant en offrant un
aspect plutôt conforme au schéma du roman traditionnel, du moins en apparence. Néanmoins,
quelles que soient les formes de ces récits, les êtres marginalisés par le discours officiel et le
drame du corps exclu demeurent au cœur même des stratégies de cette écriture.
Hafsa Benmchich
Née en 1976, journaliste dans 2 sites Internet, licenciée en psychologie. Elle a écrit des
articles divers dans différents journaux et poèmes pour le plaisir des âmes.
La Malédiction
Chacun puisera à la source de son imaginaire des fragments de poésie dans ce texte très
personnel. Un langage ésotérique laisse entrevoir un désir d'échapper à la dureté de l'existence
par l'appel vers une aube bleue de l'imaginaire et du rêve. Les mots lui sont un refuge
mystérieux. Des obsessions comme la mort, la certitude, l'amour, la dualité de l'esprit humain
rythment le texte. La raison pour une vie dans le réel et l'imagination pour une fuite vers un
ailleurs se heurtent dans une respiration fébrile.
Mohammed Berrada
Mohammed Berrada (‫ )ةدارب دمحم‬est un romancier marocain arabophone et
enseignant à l’université de Rabat. Il est considéré comme le chef de file du
roman moderne marocain. Il est marié à Leïla Chahid. Il est né à Rabat en
1938. Romancier, critique littéraire, traducteur, il a été de 1976 à 1983
président de l’Union des écrivains marocains. Il enseigne la littérature arabe
à la faculté des lettres de l’université Mohammed-V à Rabat. Il est membre
du Conseil scientifique de la revue maghrébine du livre Prologue.
Mohammed Berrada a appartenu au courant littéraire qui a expérimenté de nouvelles
techniques d’écriture (attajrib (expérimentation)). Le texte néglige l’intrigue romanesque et
s’écrit par tableaux, scènes, réflexions, portraits... Dans le domaine de la langue c’est le
recours aux dialectes, notamment le fassi, aux jeux de mots et allusions ludiques.
Comme un été qui ne reviendra plus : le souvenir de l’été 1956, quand l’auteur était
étudiant au Caire.
Le théâtre au Maroc : tradition, expérimentation et perspectives.
Lumière fuyante : la relation d’un peintre avec deux femmes de génération différentes, la
mère et la fille.
Le Jeu de l’oubli : le récit d’un intellectuel sur sa vie, de l’enfance à l’âge adulte dans le
Maroc du milieu du XXe siècle.
Driss Chraibi
Driss Chraibi (15 juillet 1926 - 1er avril 2007) est un auteur marocain de
langue française. Il a également fait des émissions radiophoniques pour
France Culture. Driss Chraïbi est un écrivain qui est trop souvent réduit au
seul Passé Simple et à une seule analyse de ce livre : révolte contre le père
sur fond d'autobiographie. Or, Driss Chraïbi aborde bien d'autres thèmes au
cours d'une oeuvre qui n'a cessé de se renouveler : colonialisme, racisme,
condition de la femme, société de consommation, islam, Al Andalus, TiersMonde...
Il s'est fait connaître par ses deux premiers romans, Le Passé simple (1954) et Les Boucs
(1955) d'une violence rare, et qui engendrèrent une grande polémique au Maroc en lutte pour
son indépendance.
Le Passé Simple décrit la révolte d'un jeune homme de la grande bourgeoisie marocaine
contre toutes les formes du pouvoir incarnées par son père, « le Seigneur », stigmatisant au
passage le décalage entre l'Islam idéal révélé dans le Coran et la rigidité ainsi que l'hypocrisie
sociale de l'Islam tel que pratiqué par les musulmans.
Dans Les Boucs, Driss Chraïbi critique le rapport de la France à ses immigrés, travailleurs
exploités qu'il qualifie de « promus au sacrifice ». C'est le premier livre qui évoque dans un
langage haché, cru, poignant, le sort fait par le pays des Lumières aux « Nord-Africains ».
L'Homme du Livre, qu'il décrit comme « l'oeuvre de sa vie », le héros n'est autre que le
Prophète Mahomet pendant les trois jours qui ont précédé la Révélation. Ici le roman côtoie la
poésie, la poésie côtoie le sacré. On voit un homme seul face à lui-même, luttant pour accéder
à la Vérité. Le livre s'achève quand la Révélation commence.
C'est ensuite la série des Inspecteur Ali qui avait débuté avec Une enquête au pays.
L'Inspecteur Ali est une sorte d'alter ego de l'écrivain, qui mène des enquêtes décapantes, hors
normes, au Maroc puis à l'étranger. Ainsi, à travers ce qui semble des polars à première vue,
Driss Chraïbi dénonce les travers du Maroc et de l'Occident, mais cette fois l'attaque se fait
plus ironique.
Son dernier livre, L'Homme qui venait du Passé, est une nouvelle enquête de l'Inspecteur
Ali, mais sur la mort d'Oussama Ben Laden à Marrakech... Il y tente une dernière fois de
répondre à la question fondamentale : « Aurons-nous un jour un autre avenir que notre passé ?
». Le livre s'achève par l'assassinat de l'auteur par l'Inspecteur Ali.
Driss Chraïbi s'est éteint à 80 ans, dimanche 1er avril 2007 dans la Drôme où il résidait depuis
20 ans. Il emporte avec lui le secret du livre qu'il était en train d'écrire qui demeurera à jamais
un mystère. Il repose désormais à Casablanca, au Cimetière des Chouhada, à côté de son père
comme il le souhaitait.
Tunisie :
Albert Memmi
Né à Tunis en 1920. Famille juive arabophone. Études de Philosophie à Alger
puis Paris (agrégé après la guerre). Il est incarcéré dans un camp de travail en
1943. Il se marie avec une Française. Il dirige à Tunis le Centre de
psychologie de l'Enfant. Fixé en France après l'Indépendance (en 1956).
Professeur à l'Université de Nanterre. Prix de l'Union rationaliste pour 1994. Grand Prix
littéraire du Maghreb de la Fondation Noureddine Aba en 1995
Le Pharaon :
Julliard,
Au soir de sa vie, un archéologue reconnu et estimé de tous, de ses pairs comme de sa
famille, change brusquement de comportement, de choix et de vie, détruisant l'harmonie de sa
vie bien rangée...
A contre-courants :
Nouvel objet, 1993
Dictionnaire pour s'éviter des errements, complaisances et complicités", indique la page de
couverture. Un inventaire critique de la pensée contemporaine, sous la forme la plus propre,
par sa concision, à pousser l'exactitude aussi loin que possible
Mahmoud Messaâdi
Auteur de chefs-d' oeuvre de la littérature arabe, traduits dans plusieurs langues,
et figure emblématique du monde des lettres, Mahmoud Messaâdi fut un
homme politique engagé, notamment pour avoir introduit la généralisation de
l'enseignement moderne au lendemain de l'indépendance de la Tunisie en 1956.
Il fonda surtout la première université tunisienne en 1960. Mahmoud Messaâdi assuma divers
postes politiques et dirigea le ministère de l'Education entre 1958 et 1968, durant le règne du
président Habib Bourguiba. Diplômé de littérature arabe à la Sorbonne, l'écrivain publia un
ouvrage philosophique, Essoud (Le barrage) et Hadatha Abou Houreira kal (Ainsi parlait
Abou Houraira), traduit en français, en anglais, en allemand, en chinois et en russe. Entre
1974 et 1980, il devient membre du conseil exécutif de l'UNESCO. En 1994, lui est décerné
le prix de la culture maghrébine par le président Zine El Abidine Ben Ali qui fait publier
ses oeuvres complètes en quatre volumes. Aux yeux du ministère de la Culture et du
Patrimoine, dans un vibrant hommage à l'écrivain, 'ses créations littéraires et intellectuelles
ont contribué à l'enrichissement de la culture arabe et universelle'. Mahmoud Messaâdi
demeure l'un des plus éminents penseurs tunisiens du XXème siècle.
Amina Saïd
Amina Saïd est née à Tunis, en 1953, d'une mère dauphinoise et d'un
père tunisien. Elle vit depuis de nombreuses années à Paris, où elle a
fait des études de langues et de littérature anglophone à la Sorbonne.
Amina Saïd est membre du jury du prix Max-Pol Fouchet.
Elle est aussi traductrice et en particulier la traductrice attitrée (anglais/français) de l'écrivain
philippin F. Sionil José.
Au présent du monde : recueil de poèmes
La Différence, 2006
Abdelwahab Meddeb
Abdelwahab Meddeb né en 1946 à Tunis, est un écrivain, poète et
animateur de radio franco-tunisien. Directeur de la revue
internationale Dédale, il enseigne la littérature comparée à
l'Université Paris X. Il est aussi professeur invité dans de
nombreuses universités (dont Yale et Genève). Il anime l'émission
Cultures d'islam sur France Culture.
Dans son œuvre polymorphe et transgénérique (allant du poème à l'essai en passant par le
roman), il s'attache à honorer ce qu'il appelle sa « double généalogie », européenne et
islamique, française et arabe. Son œuvre, transfrontalière, agit sur le lecteur selon une
poétique et une esthétique de l'interstitiel, en quête de ce qui interfère entre les langues et les
cultures, entre les credos et les imaginaires.
La Gazelle et l'enfant :
Actes Sud, 1992
En accord avec l'origine littéraire du mythe de l'homme seul sur une île déserte, ce conte
théâtral va plus loin encore : vers la tragédie grecque, vers l'art du nô.
Sortir de la malédiction : l'islam entre civilisation et barbarie
Seuil, 2008
(La couleur des idées)
Le pré de malédiction désigne le lieu où agit le démon de la discorde, de la haine et du mal,
selon Empédocle d'Agrigente. A partir d'interventions issues d'une radio libre de Tanger,
l'auteur dénonce l'horreur des guerres à travers les cultures, les croyances, les langues et
notamment celles émanant de l'islam.
Egypte :
Alaa Al-Assouani
Fils d'un avocat et écrivain égyptien, Alaa El Aswany exerce le métier de
dentiste dans le centre du Caire. Parlant plusieurs langues dont le français,
l'anglais et l'espagnol, il reste cependant un authentique Egyptien, profondément
attaché à sa terre, la vallée du Nil. Ecrivain dans la veine du célèbre prix Nobel
de littérature Naguib Mahfouz, c'est après un séjour aux Etats-Unis où il est parti étudier, qu'il
publie un premier recueil de nouvelles immédiatement remarqué. Egalement journaliste,
écrivant sur la littérature, la politique et les questions sociales pour des journaux égyptiens, il
publie un second recueil en 1998. Son premier roman, L' Immeuble Yacoubian sort en 2002.
Vendu à plus de 100.000 exemplaires dans le monde arabe, il est d'abord traduit en langue
anglaise avant d'être enfin publié en français en 2006. Il sort en 2007 le roman Chicago, récit
de la vie d'émigrés égyptiens sur le territoire américain. Alaa El Aswany est sans aucun doute
un écrivain réaliste.
Mohammed El-Bisatie
Depuis 1967, l'écrivain égyptien a publié sept recueils de nouvelles et huit
romans qui font de lui l'un des auteurs arabes les plus importants de sa
génération. L'éditeur Actes Sud a publié La Clameur du lac (1996) Sur un
mode légendaire, l'évocation, en quatre récits, d'un lac auprès duquel vit un monde de
pêcheurs et de petites gens, aux environs de Port-Saïd
Derrière les arbres (2000) Moussad surprend sa femme dans les bras du fils du boucher. Il se
lance aux trousses de l'amant, décidé à le tuer pour laver son honneur. La poursuite haletante
connaîtra une issue inattendue.
D’autres nuits (2006) : Vingt-quatre heures dans la vie d'une femme cairote, dans les années
1970. Images brèves, fugitives, mais où se concentre déjà l'essentiel, où s'ébauche en quelques
traits ce que sera la vie de Yasmine : présence-absence au monde d'une femme qui s'attache à
recueillir, classer, exposer des objets témoins d'univers révolus ou en voie de l'être. Comme à
son habitude, Mohammed El-Bisatie ne livre pas les clés du mystère, pas plus qu'il ne
s'attache à la psychologie des personnages, dans ce récit épuré de tout superflu et où n'apparaît
qu'en filigrane, à travers quelques scènes brèves, la réalité sociopolitique de l'Egypte des
années 1970.
Naguib Mahfouz
Issu de la bourgeoisie modeste, Naguib Mahfouz suit des études de philosophie
et rédige dès l'âge de 17 ans des essais pour des revues littéraires dans les
années 1930. Il publie son premier roman en 1939, et tente de restituer l'histoire
de l'Egypte à l'époque pharaonique mais il échoue à cause de la Seconde Guerre
mondiale. Il traite finalement de l'histoire contemporaine du Caire dans Passage des miracles
(1947) et Vienne la nuit (1949). Sa trilogie, achevée en 1956-1957, est reconnue tardivement
en raison du contexte politique. il décide de se remettre à la fiction et son roman Les Fils de
la Médina est publié en feuilletons dans le quotidien Al-Ahram. Sa contestation politique lui
attire la censure. Cependant, il occupe de nombreux postes au sein des institutions culturelles
et entretient un rythme extrêmement productif, à raison d'un roman par an. On lui doit
Dérives sur le Nil (1966), Miramar, (1967), Le Voleur et les chiens (1961) ou encore La
Quête (1965). Ses grands romans réalistes sont adaptés au cinéma. Il reçoit le prix Nobel en
1988. Mais il demeure la cible des islamistes : il est victime d'un attentat en 1994. Le 16
juillet 2006, entre à l'hôpital de la Police du Caire pour une insuffisance rénale et une
pneumonie. Il succombe d'une hémorragie à l'âge de 94 ans. Naguib Mahfouz, figure de proue
de la littérature égyptienne, a toujours soutenu ses idées avec un courage et une sagesse
remarquables.
Des sites pour en savoir plus :
http://www.sindbadulysse.org
http://www.limag.refer.org
http://ecrits-vains.com/points_de_vue/hafs_benmchich.htm
http://fr.wikipedia.org