126. DE BACH A PIAZZOLA 2
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126. DE BACH A PIAZZOLA 2
CHATEAUVALLON MUSIQUE RICHARD GALLIANO SEXTET BACH TO PIAZZOLLA Richard Galliano : accordéon er Jean-Marc Phillips Varjabedian : 1 violon Sébastien Surel : 2ème violon Jean-Marc Apap : alto Éric Levionnois : violoncelle Stéphane Logerot : contrebasse Vendredi 13 juillet à 22h00 Amphithéâtre www.chateauvallon.com BIOGRAPHIE Alors que l'accordéon semblait n'avoir jamais vraiment connu de soliste majeur et qu’il paraissait irrémédiablement éloigné du swing, Richard Galliano est parvenu à imposer l'idée que son instrument était digne de figurer aux côtés des saxophones et trompettes de la musique de jazz. Inspiré par son admiration pour son ami Astor Piazzolla, l'accordéoniste a réussi, en outre, avec son « new musette », à revitaliser une tradition bien française qui semblait ne jamais devoir connaître de renouveau. Fils de Lucien Galliano, professeur d'accordéon, Richard a débuté l'instrument à quatre ans. Parallèlement, il suit une formation au conservatoire de Nice, étudiant l'harmonie, le contrepoint et le trombone. A 14 ans, il découvre le jazz avec Clifford Brown dont il relève les chorus et s'étonne que l'accordéon soit si peu présent dans cette musique. Il s'intéresse alors aux accordéonistes brésiliens (Sivuca, Dominguinhos), découvre les spécialistes américains qui se sont frottés au jazz (Tommy Gumina, Ernie Felice, Art Van Damme) et les maîtres italiens (Felice Fugazza, Volpi, Fancelli), rejetant en bloc le jeu traditionnel qui domine dans l'Hexagone. En 1973, Galliano « monte » à Paris où il séduit Claude Nougaro. Pendant trois ans, il assure la fonction d'arrangeur, de chef d'orchestre et même de compositeur dans un groupe où il côtoie d'authentiques jazzmen. Il participe, en outre, à de nombreuses séances d'enregistrement de variété (Barbara, Serge Reggiani, Charles Aznavour, Juliette Gréco, etc...) et à des musiques de film. Dès le début des années 1980, il multiplie les occasions de fréquenter des jazzmen de toutes obédiences et de pratiquer l'improvisation à leurs côtés : Chet Baker (sur un répertoire brésilien), Toots Thielemans, le violoncelliste Jean-Charles Capon, Ron Carter, etc. En 1991, sur les conseils d'Astor Piazzolla qu'il a rencontré en 1983 à la faveur, Richard Galliano fait retour sur ses racines, revenant au répertoire traditionnel de valses musettes, de java, de complaintes et de tangos. Renouant avec l'esprit de Gus Viseur et Tony Murena, il permet à l'accordéon de se défaire de son image vieillotte par un travail sur le trois temps, une autre conception rythmique, un changement des harmonies, qui l'acclimate au jazz. Réalisé avec Aldo Romano, Pierre Michelot et Philip Catherine, son disque-manifeste « New Musette » (Label bleu) lui vaut de recevoir le prix Django-Reinhardt de l'Académie du Jazz en 1993, récompense qui salue le « musicien français de l'année ». S'ensuit une série d'albums dans lesquels Richard Galliano révèle, une aisance à adapter l'accordéon aux libertés du jazz, virtuose dans le phrasé, d'une grande richesse dans la sonorité, habile à décloisonner les musiques à l'aide de son instrument. En 1996, il enregistre en Amérique son « New York Tango », avec George Mraz, Al Foster et Biréli Lagrène, disque pour lequel il obtient une Victoire de la musique. La réputation de Richard Galliano prend alors une envergure internationale et les collaborations se multiplient. Il s'engage dans des duos avec Enrico Rava, Charlie Haden, Michel Portal (« Blow Up », en 1997, est un vrai succès commercial avec plus de 100 000 exemplaires vendus), son confrère Antonello Salis (en Italie) ou encore l'organiste Eddy Louiss (2001). Il est fidèle pendant des années au trio qu'il forme avec Daniel Humair et Jean-François Jenny-Clarke (de 1993 jusqu'à la disparition du contrebassiste en 1998), puis renoue avec ce format en 2004 avec une rythmique « newyorkaise » composée de Clarence Penn et Larry Grenadier. Des rencontres plus ponctuelles ont également lieu avec Jan Garbarek, Martial Solal, Hermeto Pascoal, Anouar Brahem, Paolo Fresu et Jan Lundgren, Gary Burton... En 1999, avec un orchestre de chambre, il fait entendre ses propres compositions aux côtés d'œuvres écrites par Astor Piazzolla. Ce travail trouve un prolongement en 2003 dans Piazzolla Forever, hommage dans lequel Galliano rejoue les pièces de son mentor. D'une rare polyvalence, Richard Galliano possède ainsi les moyens de s'exprimer avec musicalité dans n'importe quel contexte, du solo jusqu'au big band (avec le Brussels Jazz Orchestra en 2008). Désormais reconnu comme un soliste exceptionnel, il continue d'explorer un large éventail de musiques, sans se défaire de ce lyrisme qui irrigue son jeu lorsqu'il enregistre les ballades de Love Day avec Gonzalo Rubalcaba, Charlie Haden et Mino Cinelu, ni se départir de cette « French Touch » qui lui permet d'établir avec le trompettiste Wynton Marsalis le trait d'union qui relie Billie Holiday et Edith Piaf. RICHARD GALLIANO, JEAN-SEBASTIEN BACH ET ASTOR PIAZZOLLA On a beaucoup arrangé Jean-Sébastien Bach. On l’a adapté, on l’a transcrit. Mais pas ici. Richard Galliano joue Bach, seulement Bach. « La musique de Bach est universelle. Lorsque je la joue, je ne change pas une note, pas une respiration, pas un silence… je joue le texte intégral sans aucune adaptation ». Et pour son premier album chez Deutsche Grammophon, Richard Galliano se consacre à un compositeur qu’il a toujours fréquenté : « J’ai débuté et poursuivi mes études musicales avec Bach. J’ai joué une grande partie des préludes et fugues du Clavier bien tempéré », le Concerto italien et bien d’autres œuvres… Mais d’un point de vue discographique, je n’ai pas commencé par Bach, c’est vrai. Pour moi ce disque Bach est l’aboutissement de quarante-cinq ans d’expérience musicale ‘tout terrains’ ». Et même s’il est apparu plus d’un siècle après sa mort, l’accordéon aurait sans doute passionné JeanSébastien Bach. Comme l’orgue, il dispose d’une stéréo naturelle, de la polyphonie, de la registration. Si l’accordéon est une sorte d’orgue portatif, il est surtout plus expressif : « l’accordéon, comme le bandonéon, sont des instruments qui peuvent très facilement se substituer à d’autres instruments à corde, à vent ou encore à clavier. » C’est pour cette raison que Richard Galliano a décidé de ne pas se cantonner aux pièces pour orgue, bien au contraire. Il a choisi pour cet album des partitions pour violoncelle, pour hautbois, pour violon, pour clavier, pour flûte. « Mais, avant tout, j’oublie que je joue de l’accordéon ; je pense ‘musique pure’ », répète-t-il. Il s’est aussi souvenu des choix de l’ami Astor Piazzolla qui, dans ses œuvres symphoniques, libérait le bandonéon de ses basses et de ses accords d’accompagnement, qui auraient brouillé le son de l’instrument dans la masse de l’orchestre. « Dans le prélude de la Suite pour violoncelle, je prends seulement le clavier de la main gauche pour jouer la partie de violoncelle. Au début, j’avais essayé de l’harmoniser, de le jouer à la manière d’un orgue avec la main droite à l’octave… finalement, chaque fois que j’essayais de toucher quelque chose dans la musique de Bach, je m’apercevais que ce qu’il a écrit est parfait. » Pour l’accompagner dans cette aventure, Richard Galliano avait pensé à plusieurs solutions orchestrales. Mais, après un album et trois cents concerts en compagnie des musiciens classiques rencontrés pour le projet Piazzolla For Ever, le choix était naturel : « le sextet est une formule très dynamique, très originale, bien équilibrée avec l’accordéon dans la perspective d’un enregistrement acoustique ». Alors Richard Galliano a retrouvé ses complices, les violonistes Jean-Marc Phillips et Sébastien Surel, l’altiste Jean-Marc Apap, le violoncelliste Raphaël Pidoux et le contrebassiste Stéphane Logerot. Tout s’est fait très facilement, à l’église Notre-Dame du Liban à Paris : « Une acoustique de rêve qui nous a permis d’enregistrer d’une manière live en deux jours sans aucun montage. » Avec de tels musiciens, Richard Galliano n’a pas reculé devant le plaisir d’interpréter certaines des plus immenses mélodies de la culture occidentale, parfois avec un petit clin d’œil dans le choix de l’instrument, comme la version à l’accordina de la célébrissime Badinerie qui ouvre l’album ou la lecture du bandonéon de l’aria de la Suite pour orchestre en ré Majeur. Et, in fine, il s’est laissé convaincre de placer à la fin de son disque une incursion du compositeur Richard Galliano dans l’univers sensible et mélodique de la musique baroque, avec son Aria inspiré de manière lointaine de la Messe en si mineur de Jean-Sébastien Bach. « Tout est affaire d’émotion. Je ne veux pas montrer de quoi est capable l’accordéon. Je veux faire partager l’émotion que Jean-Sébastien Bach a écrite. » Richard Galliano illustre, à travers cette formation originale, l’universalité de la musique de cet immense compositeur et ne manque pas de rendre hommage à son ami Astor Piazzolla. « La musique de Bach est universelle. Lorsque je la joue, je ne change pas une note, pas une respiration, pas un silence… je joue le texte intégral sans aucune adaptation. » Improbable mais réjouissant voyage. EXTRAITS DE PRESSE Bach à l’accordéon ! A ceux qui crient au sacrilège, qu’ils écoutent d’abord le CD et découvrent le jazzman en concert. Richard Galliano convainc par son intégrité, sa musicalité et le bonheur de jouer une musique qui l’accompagne depuis son adolescence. Respectueux de la lettre comme de l’esprit, l’ancien accompagnateur de Barbara n’a ni arrangé ni transcrit la moindre note. Son instrument italien Victoria se coule avec un naturel confondant dans chaque partition, en irradie le sens et le rythme au point de se faire oublier. Tantôt voix ou orgue, confidence ou danse, Galliano déringardise l’accordéon et touche à l’essentiel ; un pur plaisir musical. LE FIGARO – mai 2010 Sous les doigts de Richard Galliano, la rencontre fonctionne à merveille entre l’Art de la fugue et le piano à bretelles. D’abord, la musique de Bach, par sa perfection abstraite, s’accommode de toutes les transpositions instrumentales : de l’orgue au synthétiseur en passant par le clavecin d’époque ou le piano Steinway, une fugue de Bach reste toujours une fugue de Bach. La virtuosité de Galliano et son sens du style font le reste. Ensuite parce que le plus inventif des accordéonistes français s’est entouré d’un quintette à cordes qui épouse les couleurs de son instrument (et aussi du bandonéon) dans uns fête musicale vraiment baroque. Mariant le très haut et le très populaire, il redonne tout leur sens aux concertos et badineries de l’illustre compositeur. MARIANNE – mai 2010 Richard Galliano a joué avec les plus grands (…) Il s’attaque pour son dernier album à Jean-Sébastien Bach : son disque est superbe, incroyable. Bach a souvent été arrangé, ré-arrangé, rejoué, mais aussi massacré, élargi, rapetissé voire concassé… Richard Galliano s’est lancé un défi : jouer, tout simplement Bach. C’est une émotion grandeur nature. Les Suites de Bach au violoncelle jouées à l’accordéon vous transporteront, comme d’ailleurs tous les autres morceaux. C’est un disque exceptionnel. Clavier bien tempéré, concerto italien, il est accompagné par d’autres instruments… Laissez-vous porter… LA DEPECHE DU MIDI – mai 2010