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MUSÉE MENDJISKY
ÉCOLES DE PARIS
5 juin - 15 octobre 2015
MANESSIER
(1911 - 1993)
Du crépuscule au matin clair
DOSSIER DE PRESSE
15 Square de Vergennes - Paris XV
Accès à hauteur du 279 rue de Vaugirard
M
BUS
VAUGIRARD
Vinci Park
Place de la Mairie
143, rue Lecourbe
Ouvert de 11h à 18h sauf le jeudi et les jours fériés
1
+33(0)1 45 32 37 70 www.fmep.fr
Sommaire
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Avant-Propos
4
u
Communiqué de presse
5-6
u
Philippe Le Burgue, commissaire de l’exposition, parle de Manessier
7
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Le parcours de l'exposition
8-9
u
Biographie d’Alfred Manessier
10
u
Expositions particulières (sélection)
11 - 12
u
Bibliographie sélective
13
u
Principaux catalogues d’exposition
14
u
Le Musée Mendjisky-Écoles de Paris
15 - 16
u
Le lieu
17
u
Informations pratiques
Alfred Manessier - Arbre nocturne - 1970 - Tapisserie, 214 x 304 cm
Première de couverture : Flottille au matin clair - 1990-1991 - Huile sur toile, 200 x 100 cm, détail
2
Avant-propos
À quelques jours près, il y a 60 ans, je pénétrai dans l’atelier d’Alfred Manessier ; c’était en avril 1955.
Je collectais des œuvres des grands artistes pour la Fédération des Déportés, afin de pouvoir offrir un
mois de vacances aux enfants de déportés.
Braque m’avait dit :
- « Connais-tu Manessier ?... »
- « Non… »
- « Alors raison de plus, va le voir de ma part. C’est un très grand peintre et dis-lui mon admiration… »
C’est Manessier lui-même qui m’ouvrit la porte et je lui fis part de l’admiration de Braque. Il eut un sourire
bizarre, énigmatique, et me dit simplement :
- « Merci de ce message, la provenance m’honore et me touche infiniment.»
Nous marchâmes une heure, sans presque parler.
J’ai eu droit à un sourire.
Il s’arrêta, en regardant en l’air. Il était à cent lieux. Il se retourna vers moi, me prit le bras, et me dit :
- « Venez, parlez-moi de vous… »
Et il me regardait avec son sourire silencieux interrogateur.
En remontant la rue d’Assas, il me dit :
- « Vous côtoyez Braque, Picasso, c’est enrichissant n’est-ce pas ? Ils ne mentent pas, eux.»
Je ne disais rien, je ne savais que dire. Je répondis :
- « Oui, bien sûr »
Mais c’était terriblement plat, alors je me tus.
- « S’enrichir l’esprit, le modeler, le façonner, comme c’est bien », dit-il.
Je lui racontais mes démarches pour rassembler quelques œuvres, mes difficultés, ma gêne pour ces
intrusions intéressées.
- « Taisez-vous » me dit-il. « Cette quête est une forme d’apostolat. »
- « Bonne chance, mon ami et revenez dans trois jours, je pense que j’aurai réalisé quelque chose. »
Voilà un souvenir que je conserve de ma première visite chez Alfred Manessier. Il offrit une très grande
gouache extraordinairement belle gorgée de mystères et d’interrogations passionnées.
Serge Mendjisky, mars 2015
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Communiqué de presse
Du 5 juin au 15 octobre 2015, le Musée Mendjisky-Écoles de
Paris rend hommage à un peintre majeur de la Seconde École de
Paris, Alfred Manessier (1911-1993).
Première grande exposition de l’artiste à Paris depuis la
rétrospective que lui a consacrée le Grand Palais en 1992 hormis la présentation des dations au Centre Georges Pompidou
en 2006 et sa participation à la FIAC 2012 - cet événement réunit
des œuvres provenant de collections privées, de musées nationaux
A. Manessier - Pêche au petit matin - 1955 - Huile sur toile, 50 x 73 cm
et de centres d’art.
Artiste ayant fortement contribué au renouvellement de l’École de
Paris et de l’abstraction dans la période de l’après-guerre, le peintre Alfred Manessier est particulièrement sensible
à la nature, aux éléments, au cycle des saisons, à l’alternance du jour et de la nuit, aux variations de la lumière.
L’exposition Du crépuscule au matin clair, présentée au Musée Mendjisky-Écoles de Paris réunit des œuvres
depuis ses premières études sur le motif, peintes en vacances au Crotoy (où sa vocation s’est révélée dès l’âge de
douze ans), jusqu’à l’une des ses dernières œuvres datée de 1992 : Petit port au matin clair.
Les variations du jour et de la lumière ont toujours fasciné Manessier, c’est un thème qu’il abordera tout au long de
sa vie.
La cinquantaine d’œuvres exposées inclut tableaux, dessins, tapisseries et vitraux et présente un parcours inédit
du travail de Manessier de 1927 à 1992.
Ce thème vecteur croisera d’autres thèmes de prédilection de Manessier : eau, hiver, ports… sur fond de paysages
naturels ou urbains.
L’exposition sera également documentaire et biographique. Elle évoquera la mémoire du peintre dans le quinzième
arrondissement parisien, où il a vécu et peint pendant trente-cinq ans, et plus particulièrement dans la MaisonAtelier Barillet, siège actuel du Musée Mendjisky où il a travaillé à la réalisation de vitraux et de mosaïques entre
1956 et 1969.
Serge Mendjisky, fondateur du Musée Mendjisky-Écoles de Paris, a côtoyé Alfred Manessier dans les années
cinquante. Il souhaite ainsi rendre hommage, un an après la rétrospective consacrée à son père, Maurice Mendjizky
(1890-1951), à l’une des figures majeures de la Seconde École de Paris, dans le cadre des missions muséales de
valorisation d’artistes de la Première et de la Seconde École de Paris (1945-1960/62).
Le Musée Mendjisky-Écoles de Paris, maison-atelier construite par Mallet-Stevens en 1932, est un lieu lumineux
tout à fait adapté à la présentation de l’exposition Manessier « Du crépuscule au matin clair » et aux thèmes de
prédilection de l’artiste : nuit, couchant, levant.
Musée la Piscine, Roubaix
Le catalogue de l’exposition sera édité par le FMEP
Visite de presse le 2 juin 2015 de 11h à 17h
Vernissage officiel le 4 juin 2015 de 18h à 21h
Commissariat de l’exposition
Philippe Le Burgue, spécialiste de la Deuxième École de Paris, assisté de Martine Jeannet
En étroite collaboration avec Christine Manessier et Jean-Baptiste Manessier
Sur une proposition thématique de Christine Manessier
Provenance des œuvres
Collections privées et publiques en France et à l’Étranger
4
Philippe Le Burgue,
commissaire de l’exposition, parle de Manessier.
Depuis 1992, date de son exposition-rétrospective au Grand Palais, très peu d’expositions Manessier ont
eu lieu à Paris. Sa fille Christine a choisi un thème porteur d’espoir Du Crépuscule au matin clair, que son
père traita toute sa vie voulant que l’homme, quels que soient les drames rencontrés, aille toujours vers
la lumière.
Dans cette exposition, les amis seront présents comme ils l’étaient lorsque l’un d’entre eux exposait :
Singier, Le Moal et Juana Muller, Eudaldo, Elvire Jan, Walch, Bertholle, Bazaine, Étienne-Martin, Charlotte
Henschel, Adam.
Aujourd’hui comme hier, l’École de l’amitié ainsi intitulée par Jean-Jacques Lévêque, se retrouve par
œuvres interposées pour célébrer, chacun selon son tempérament, les scintillements de la lumière,
les incandescences du feu, la transparence de l’eau, la chaleur de l’air, comme une main tendue aux
spectateurs (…)
Dans son processus de réalisation picturale, Manessier est à la fois le témoin et le créateur d’une nouvelle
vision du monde. Grâce à lui, l’Art Non-Figuratif est devenu le véhicule le plus pur, parce que dégagé de
tout élément matérialiste de la représentation, pour affirmer la prédominance du sentiment sur l’imagerie.
La peinture est une nécessité. Ce qui intéresse Alfred Manessier, c’est l’épaisseur de la pâte, le grain de la
toile, c’est la force d’une ligne, la solidité d’un ton, la qualité d’un gris à coté d’un blanc. C’est aussi le besoin
de transmettre, dans une forme déterminée, l’essentiel des mouvements intérieurs qui l’animent. C’est
la nécessité de transformer toute impression reçue en espace pictural. Rien n’est jamais formellement,
préalablement inscrit. Nous savons qu’une œuvre d’art a sa vie et que le peintre, humblement doit s’y
soumettre.
Pour bien saisir l’œuvre d’Alfred Manessier, il faut avoir à l’esprit sa parfaite indépendance à l’égard des
écoles, à l’égard du passé aussi dont il dégage avec clairvoyance les grandes avenues, afin que le présent
soit digne du passé. Pour cela, il lui a fallu digérer le Cubisme, le Surréalisme, créer son propre chemin,
imposer son esthétisme, travailler sur une peinture de méditation où la couleur seule a la parole.
Édifiée loin des modes, des polémiques et de l’agitation parisienne, l’œuvre d’Alfred Manessier le place
parmi les créateurs majeurs de notre siècle ; elle est à l’image de sa personnalité et de sa vie : sûre d’ellemême, généreuse et d’une parfaite probité (…)
A. Manessier - Formes à l’aube - 1951 - Huile sur toile, 81 x 100 cm
5
Si Alfred Manessier fut le premier peintre à réaliser des vitraux non-figuratifs dans l’église des Bréseux
(Doubs) dès 1948, c’est à l’Abbé Morel que revient le mérite d’avoir conseillé au Chanoine Lucien Ledeur
de faire pénétrer l’art non figuratif dans l’église. Réalisation qui déclencha chez les traditionalistes un
scandale. Il est vrai que c’était la première fois que l’art non-figuratif entrait dans l’église et l’esthétique
Saint-Sulpicienne manquait à certains.
On ne peut apprécier la peinture d’Alfred Manessier si l’on n’a pas à l’esprit son goût pour la couleur,
pour la lumière, pour les atmosphères éphémères que son œil capte émerveillé et où s’installe un bref
instant l’échange entre la substance et l’accident, la matière et la forme, le passage entre l’arbitraire et le
nécessaire. Peinture qui se nourrit de la franchise du regard posé sur les choses de la vie. On est loin très
loin de ‘l’artiste peintre’.
Chez Alfred Manessier la peinture, qu’elle soit jubilatoire ou dramatique est un acte d’amour qui éclaire de
l’intérieur ses nuits à la fois secrètes, rassurantes et sereines. Elles offrent leur silence pictural, comme
dans cette « Nuit au Mas » du Musée d’Art Moderne de la ville de Paris où les bleus profonds sont soyeux,
tantôt sombre et velouté, où le pinceau chemine sans hâte mais résolument (…)
L’œuvre de Manessier, par delà les exigences du son, du ton, du rythme, parle avec des siècles d’écart
la même langue que Poussin, Delacroix, Monet, Cézanne. La langue est la même, mais la peinture ne
l’est plus, ni la syntaxe picturale, ni sa grammaire. L’art de Manessier conscient de sa contemporanéité ne
renie rien, ne copie rien, ne s’appuie que sur lui-même. (…)
En 1962 il reçoit le Grand Prix International de Peinture à la XXXIe Biennale de Venise, conjointement à
son ami Alberto Giacometti pour la Sculpture.
Manessier avait peint un grand triptyque « l’Empreinte » aujourd’hui au Centre Pompidou que ses
dimensions 2,30 m sur 4m l’empêchaient d’exposer tant à la Galerie de France que dans son atelier.(…)
Cette récompense ne plut pas outre mesure à ceux qui souhaitaient la victoire d’un peintre américain. Le
repas d’après biennale fut tout juste chaleureux. Le lendemain la presse rendait compte de l’attribution
du Grand Prix au peintre français Alfred Manessier mais la photographie illustrant les articles n’était pas
celle de Manessier !! On aimerait croire au hasard et à un hasard malheureux. Cette ‘erreur’ sonnait le
début du rejet de la peinture française. Manessier fut le dernier peintre français à obtenir cette distinction
majeure dans la lignée de grands aînés tels Braque, Matisse, Jacques Villon. L’hégémonie culturelle qui
avait fait de la France le centre du monde se fissurait et allait être remplacée par une autre hégémonie,
l’américaine.
En rien déstabilisé, Alfred Manessier continua son travail, luttant avec une peinture qui parfois cherchait à
se rebeller, cherchant à l’élever toujours plus haut, à la faire chanter le mieux possible, lui insufflant avec
discrétion ses enthousiasmes comme ses inquiétudes. Sa peinture regorge de vie. Elle en est l’image.
« La vie, dit un jour Jean Anouilh, c’est bien, mais ça n’a pas de forme ».
Manessier lui en donna une.
PHILIPPE LE BURGUE
Commissaire de l’exposition,
Avril 2015
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Le parcours de l’exposition
Le visiteur sera invité à découvrir l’exposition suivant un accrochage chronologique organisé par séquences
stylistiques ou par techniques. Des huiles sur toile, des œuvres originales sur papier, des tapisseries, des
vitraux, des maquettes, des œuvres imprimées permettront d’apprécier l’œuvre d’Alfred Manessier.
L’exposition Du crépuscule au matin clair réunit des œuvres provenant de collections privées, de musées
nationaux et de centres d’art (Musée National d’Art Moderne-Centre Pompidou, Musée d’Art Moderne de la
ville de Paris, Musée des Beaux-Arts de Lyon, Musée des Beaux-Arts de Rouen, Musée d’Art et d’Industrie
André Diligent - La Piscine de Roubaix, Musée des Beaux-Arts de Chartres, Centre International du Vitrail,
Lieu d’Art et d’Action Contemporaine - Dunkerque, Musée Boucher-de-Perthes d’Abbeville).
L’exposition se composera de trois parties :
1 - Un parcours pictural d’œuvres originales répondant au thème Du Crépuscule au matin clair, ou la nuit
jusqu’au petit matin ou petit jour, des années 1940 aux années 1990.
2 - Un parcours d’œuvres appliquées répondant plus particulièrement au thème de la nuit permettant ainsi
de rendre hommage aux collaborateurs d’exception choisis par Manessier pour la réalisation de la plupart de ses
créations de tapisseries (Jacques et Bilou Plasse Le Caisne), de vitrail (Lorin-Hermet-Juteau ; Jean Barillet), de
lithographie, gravure et livres illustrés (Pons ; Mourlot ; Lacourière et Frélaut).
3 - Des espaces commémoratifs distincts évoqueront par différents documents la mémoire d’Alfred Manessier
se rattachant intimement à l’histoire du XVe arrondissement parisien de 1938 à 1973 - rue Franquet et rue de
Vaugirard.
Au travers de différentes œuvres exposées, une salle sera spécialement dédiée à ses amis fidèles ayant eux
aussi séjourné dans le XVe ou dans des arrondissements limitrophes notamment le XIVe: le peintre Gustave Singier,
son voisin mitoyen au 203 rue de Vaugirard, le peintre Jean Le Moal et Juana Muller sculpteur, (la réception
amicale le jour de leur mariage eut lieu dans l’atelier de Manessier en mai 1944), les peintres : Elvire Jan, Charles
Walch, Jean Bertholle, Jean Bazaine, Zao Wou-ki, Eudaldo et Charlotte Henschel ; les sculpteurs : Constantin
Brancusi, Étienne-Martin, Henri-Georges Adam ……
Un espace spécifique dans le parcours de l’exposition sera réservé à la mémoire de Manessier travaillant dans
l’atelier de Jean Barillet (1912-1997), maître verrier avec lequel il a collaboré. En effet, la Maison- Atelier Barillet,
construite par Mallet-Stevens et abritant aujourd’hui le Musée Mendjisky-Écoles de Paris, a été le cadre de trois
de ses chantiers de vitraux : celui de la Chapelle Sainte-Thérèse de l’Enfant-Jésus et de la sainte Face à Hem (Nord)
entre 1954 et 1958, celui de Chapelle Notre-Dame de la Paix au Pouldu dans le sud du Finistère en 1958, et celui de
l’Église Notre-Dame de la Prévôté à Moutier (canton de Berne) en Suisse entre 1965 et 1969.
Les maquettes de ce dernier ensemble, restées dans la famille, seront présentées ainsi qu’un reportage de François
Walch qui a photographié Manessier dans l’atelier de Jean Barillet lors de la fabrication des vitraux destinés à Moutier.
De nombreux documents (films, livres, catalogues) compléteront le propos de l’exposition, afin de faciliter l’accès à
l’œuvre et à l’homme : en particulier les films de Jérôme Bony Manessier 83, celui de Gérard Raynal Les Offrandes
d’Alfred Manessier, ainsi que deux autres films : Alfred Manessier, les Entretiens de Michel Pfulg, faisant partie
d’un coffret de six DVD présentant Jean Bazaine, Jean Bertholle, Elvire Jan et Jean Le Moal et Les Maîtres de l’art
sacré non-figuratif.
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Biographie d’Alfred MANESSIER ( 1911-1993)
Mieux que d’autres, Alfred Manessier réussit une heureuse synthèse entre nos multiples sensorialités,
il révèle une harmonie qui fait résonner notre sensibilité d’être humain et nous rassemble.
Jean-Pierre CHANGEUX : Préface. Manessier dans les Musées de France, Ed. M.Hayot, 2006
Reconnu dès 1945 comme l’une des figures éminentes de sa
génération, Alfred Manessier est né le 5 décembre 1911 en
Picardie, à Saint-Ouen dans la Somme. Il passe son enfance et
sa jeunesse entre Abbeville et Amiens. La contrainte paternelle
de suivre une formation en architecture à l’École nationale des
Beaux-Arts à Paris, entre 1931 et 1935, n’a fait que renforcer sa vocation de peintre révélée, dès l’âge de douze ans,
en Baie de Somme. Ce lieu de prédilection viendra cycliquement ressourcer son œuvre depuis ses balbutiements
Port du Crotoy à l’aube ; Soleil couchant sur le port vide…jusqu’à son accomplissement Nuit en Baie de Somme II,
1984 ; Derniers rayons sur la Baie de Somme, 1984-89).
Habité par la passion de peindre, l’étudiant-architecte est parallèlement un assidu copiste au Musée du Louvre
(Rembrandt, Tintoret, Rubens, Renoir…). Le soir, avec son ami Jean Le Moal, il fréquente certaines Académies
libres de Montparnasse ; puis fin 1934, s’initie au Cubisme et à la fresque lors d’un bref passage dans l’atelier
Bissière à l’Académie Ranson, avant son départ en avril 1935 à Metz, où il effectue un service militaire prolongé en
raison de l’occupation de la Rhénanie. Le décès subit de son père en 1936, oblige Manessier à devenir négociant en
vins à Amiens pendant deux ans, activité qu’il suspend en mai 1937 pour rejoindre l’équipe de Félix Aublet, chargée
de la réalisation des décorations monumentales de Sonia et Robert Delaunay au Palais des Chemins de fer dans le
cadre de l’Exposition Internationale des Arts et Techniques.
Quittant définitivement Amiens en janvier 1938, il s’installe à Paris dans le XVe arrondissement, d’abord au 4 rue
Franquet, où il peint, entre autres, Les Lunatiques, 1938, dans la mouvance surréaliste puis, en juillet 1939, il
déménage au 203 rue de Vaugirard juste avant d’être mobilisé.
Alfred Manessier prendra finalement le risque d’une vie pleinement dédiée à la peinture que son mariage, le 15
octobre 1938, avec Thérèse Simonnet, est venu durablement conforter. De leur union naissent Jean-Baptiste en
1940 à Cahors dans le Lot (où les Manessier sont réfugiés) et Christine en 1945 à Paris.
En 1941, il participe à l’exposition Jeunes Peintres de Tradition française, aux côtés de Bazaine, Bertholle, Lapicque,
Le Moal, Pignon, Singier et les artistes qui déclenchèrent courageusement pendant l’Occupation nazie, un mouvement
de peinture d’avant-garde porteuse d’espoir.
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À la Libération, il participe au premier Salon de Mai dont il est un des membres fondateurs. Son tableau Salve Regina
(1945), vivement remarqué, lui ouvre “sa voie” sur la scène artistique. Plusieurs galeries s’intéressent à lui : Galerie
René Drouin, Galerie Jeanne Bucher et surtout la Galerie de France qui le représentera jusqu’en1993. Sa renommée
devient vite internationale : il obtient le 1er Prix de peinture à la Biennale de São Paulo en 1952 ; le Grand Prix de
peinture de l’Institut Carnegie de Pittsburgh en 1955 ; Grand Prix de peinture de la XXXIe Biennale de Venise en
1962, en même temps que le sculpteur Alberto Giacometti.
En 1973, victime des promoteurs par la démolition de son atelier de Vaugirard, Manessier se replie dans sa maison
d’Émancé dans les Yvelines, achetée en 1956, où il n’aura de cesse de peindre dans le silence de la grange
transformée en un vaste atelier.
Particulièrement sensible à la nature, aux éléments, au cycle des saisons, à l’alternance du jour et de la nuit, aux
variations de la lumière, ses transpositions picturales des paysages sont autant d’odes à la nature, offertes à notre
propre émotion.
Par ailleurs, Manessier n’a jamais eu peur d’exprimer dans sa peinture, sa foi et sa révolte face à la souffrance, à
l’injustice, aux droits de l’homme bafoués, fidèle en cela jusqu’à la fin de sa vie, aux aspirations humanistes de sa
jeunesse. Témoin de nombreux drames de son temps, il a peint : Requiem pour Novembre 1956 - Hommage à
Martin Luther King, 1968 - Le Procès de Burgos, 1970-1971 - Vietnam-Vietnam, 1972 - Le Onze septembre 1973
(Hommage à Allende) - la série des Favellas, 1983 - L’Otage, 1987...
Premier artiste à avoir créé, dès 1948, des vitraux non figuratifs destinés à un édifice cultuel ancien (Les Bréseux,
Doubs), Manessier a incontestablement posé les fondements d’un renouveau esthétique de l’Art sacré d’aprèsguerre.
D’innombrables travaux complètent abondamment son œuvre peint et dessiné : vitraux en collaboration avec les
ateliers Lorin-Juteau-Hermet à Chartres et Barillet à Paris ; tapisseries et vêtements liturgiques tissés par les Plasse
Le Caisne ; en 1963, costumes de théâtre par exemple pour La Vie de Galilée de Brecht au T.N.P. à la demande
de Georges Wilson ; mosaïques, émaux de Ligugé, estampes, lithographies, livres illustrés, dont Les Cantiques
spirituels de saint Jean de la Croix, Cymbalum de Guillevic, L’Enfant dans la cité des ombres de Camille Bourniquel...
Six mois après sa Rétrospective au Grand Palais à Paris fin 1992, deux mois après l’inauguration de l’ensemble des
vitraux de l’église du Saint-Sépulcre d’Abbeville (Crépuscule, Nuit du Samedi Saint…), Alfred Manessier meurt le
1er août 1993 à l’hôpital d’Orléans-La Source, à la suite d’un accident de voiture survenu à son retour de vacances.
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Expositions particulières (sélection)
Depuis 1949, Manessier a fait l’objet de très nombreuses expositions particulières en France et à l’étranger. Il était
représenté par la Galerie de France.
1953
Alfred Manessier, dipinti e litografie, Torino, Galleria Lattès.
Manessier, New York, Pierre Matisse Gallery.
1955
Manessier (avec Jean Le Moal), Galerie Blanche, Stockholm ; Institut français, Copenhague
Manessier, Bruxelles, Palais des Beaux-Arts
Alfred Manessier, Eindhoven, Stedelijk van Abbemuseum, [cat. Préface Camille Bourniquel].
1964
Paintings by Alfred Manessier, Washington, The Phillips Collection, [cat.] ; Art Gallery, University of Notre-Dame.
1969
Alfred Manessier, Zürich, Kunsthaus.
Alfred Manessier, œuvres de 1935 à 1968, Metz, Musée ; Luxembourg, Musée de l’État ; Trèves, Städtisches
Museum
1971
Alfred Manessier, Paintings, Tapestries, Stained-glassed designs, Drawings and Prints,
Chicago, The Arts Club ; University of Notre-Dame, Art Gallery.
Manessier. Suite de douze tapisseries sur le thème des Cantiques spirituels de saint Jean de la Croix tissées
par l’Atelier Plasse Le Caisne,
Paris, Musée d’art moderne de la Ville de Paris
1973
Manessier, peintures et tapisseries,
Lisbonne, Fondation Gulbenkian ; Porto, Musée Soares dos Reis.
1988
Manessier, La Passion 1948-1988,
Lyon, ELAC ; Besançon, Musée des Beaux-Arts et d’Archéologie ; Château de Vianden (Luxembourg), Festival
d’Echternach ; Halmstad, Mjällby Konstgård ; Dublin, Royal Hospital Kilmainham.
1992-1993
Rétrospective Alfred Manessier, Paris, Galeries nationales du Grand Palais ; Rome, Villa Médicis ; Budapest,
Musée des Beaux-arts.
2004-2005
Alfred Manessier. Paysages de la baie de Somme et de Picardie, Amiens, Musée de Picardie.
2006
Alfred Manessier. Dations et dons aux collections nationales, Paris, Centre Georges Pompidou, Galerie du
Musée national d’art moderne.
2008
Manessier en Provence, Marseille, Musée Cantini.
2012
Manessier - Le Tragique et la Lumière, Abbaye de Saint-Riquier - Baie de Somme, Centre Culturel de Rencontre
(dans le cadre des “Années Manessier en Picardie - 2011-2013”)
Tours, Favellas et autres œuvres monumentales. Manessier représenté par la Galerie Applicat-Prazan, Paris,
Grand Palais, Fiac.
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Bibliographie sélective
Livres, monographies, études
CAYROL (Jean). – Manessier. – Paris : Éd. Georges Fall, 1955. – (Collection Le Musée de Poche). – [rééd. augmentée
avec de nouvelles reprod. : mai 1966.]
HODIN (Josef-Paul). – Manessier. – Neuchâtel : Éd. Ides et Calendes, 1972. [Bath : Adams & Dart, 1972], [New-York
/ Washington : Éd. Praeger Publishers] [rééd. revue et corrigée par Christine Manessier. – Neuchâtel : Éd. Ides et
Calendes, 1996. – (Collection Polychrome)].
BOURNIQUEL (Camille). – Le Bignon / 21 dessins de Manessier 1942-1946. – Bussy-le-Repos : Éd. Porte du Sud,
1987.
Manessier / Textes de François Barré, Claire Stoullig, Ole Henrick Moe, Louis Marin, Pierre Encrevé, Daniel Abadie.
– Paris : Centre national des arts plastiques; Genève : Éditions d’Art Albert Skira, 1992.
Alfred Manessier, les vitraux (die Glasmalereien) / conversation entre Pierre Encrevé et Alfred Manessier ; textes de
Gérard Pfulg, Gottfried Sprondel, Armelle Langlois. – Romont : Musée suisse du vitrail; Chartres : Centre international
du vitrail; Bern : Benteli Verlag, 1993.
Manessier – Œuvre tissé / préface de Jean Leymarie ; textes de Martine Mathias et Sylvie Ollivier ; propos de
Manessier recueillis par Gilles Plazy ; biographie par Christine Manessier. – Paris : Comité d’organisation pour
l’exposition itinérante «Manessier - ¦uvre tissé», 1993.
Manessier - Lumières du Nord / textes de Bernard Ceysson, Jean-Marie Lhôte ; chronologie par Christine Manessier.
– Tournai : Éditions La Renaissance du Livre, 2000.
Manessier en Algérie. Dialogue avec Djilali Kadid. Postface de Christine Manessier. – Alger/Paris : Éditions Marsa,
2001. – [2ème édition : Association Alfred Manessier, 2006]
LAVERGNE (Sabine de). – Alfred Manessier, une aventure avec Dieu : essai sur les messages spirituels du peintre.
– Laval : Éditions Siloë, 2003.
BOURDAIS (Jean-Pierre). – Alfred Manessier, mon ami. – Laval : Éditions Siloë, 2004.
CLAVEYROLAS (Hélène). – Les Vitraux d’Alfred Manessier dans les édifices historiques. – Paris : Éditions
Complicités, 2006. (Collection “ô paradis ! ” dir. par Christine Blanchet-Vaque).
BRIEND (Christian). – Manessier dans les Musées de France / Préface du Professeur Jean-Pierre Changeux ; texte
du Docteur Georges Rodesch ; repères biographiques par Christine Manessier. – Saint-Rémy-en-l’Eau : Éditions
Monelle Hayot, 2006.
Manessier en Provence / Préface de Marie-Paule Vial ; textes de Christine Blanchet-Vaque, Olivier Cousinou, Gilbert
Lascault, Christine Manessier. – Marseille : Musée Cantini, 27 juin – 28 septembre 2008. – Gand : Snoeck Publishers,
2008.
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DHAINAUT (Pierre). Manessier. Blés après l’averse. – Tourcoing : Éditions Invenit, 2010. (Collection Ekphraris).
BIARD (Bernard). – Manessier, une peinture proche de la musique. – Genève : éditions Georges Naef, 2012.
Alfred Manessier. Le tragique et la lumière (1937-1989) / collectif sous la direction de Marie-Domitille Porcheron.
- Abbaye de Saint-Riquier-Baie de Somme, Centre Culturel de Rencontre, 24 juin - 24 septembre 2012. – Trouvillesur-Mer : Librairie des Musées ; Amiens : Université de Picardie Jules Verne, 2012.
Licht das singt. Das Bremer Fensterwerk von Alfred Manessier in der Kirche Unser Lieben Frauen / Collectif sous la
direction d’Ottmar HInz. – Brême : Carl Schünemann Verlag, 2012.
CAZENAVE (Sabine). – Manessier. Le Crotoy et la Baie de Somme. Œuvres de jeunesse / Préface de Jacques
Darras ; chroniques biographiques par Christine Manessier. – Douai : Éditions Engelaere, 2013.
ENCREVÉ (Pierre). – Manessier. Textes et entretiens. – Paris : Somogy ; Abbeville : Musée Boucher-de-Perthes,
2013.
CORMIER (Philippe). – Manessier. Ténèbres et lumières de Pâques. – Chasselay : Éditions Scriptoria, 2015.
Livres illustrés par Manessier
Saint Jean De La Croix. Cantiques spirituels. Préface de l’Abbé Maurice Morel; traduit en vers français par le Père
Cyprien. - Paris : Édition des Sept (Madame de Harting), 1958
72 pages en 18ff. dble sous couv. repliée
12 lithographies originales en couleur d’Alfred Manessier, presses de Mourlot frères, Paris; texte imprimé par FequetBaudier, Paris ; 52 X 40 cm. Emboîtage toilé brun.
Présentation de la Beauce à Notre- Dame de Chartres. Charles PEGUY - Paris, Edition. Société des Bibliophiles
de France (ou Bibliophiles de France : Mme Léal), 1962. - Ill. dans le texte et texte entièrement manuscrit par
Manessier, et tirés en lithographie en couleur, presses de Mourlot Frères, Paris ; 56 X 76. Avec deux lithographies
sur l’emboîtage et la couverture.
GUILLEVIC (Eugène). - Cymbalum : poème dédicacé à Marie-Eugénie. - Paris : Ed. Le Vent d’Arles (36, rue de
la Glacière, 75013 Paris), 1973. - Ill. en coul, 4 gravures originales d’Alfred Manessier, presses Ateliers Lacourière,
Paris ; typographie et texte imprimé par Fequet & Baudier, Paris ; emboîtage : Jean Duval, Paris; 32 x 27 cm.
BOURNIQUEL (Camille). - L’Enfant dans la cité des ombres. - Paris : Ed. Le Livre Contemporain & les Bibliophiles
Franco-Suisse, 1978. - Ill. en coul. par 7 lithographies originales d’Alfred Manessier, presses Mourlot, Paris ; texte
imprimé chez Fequet & Baudier, Paris ; 39 x 29 cm.
Les Élégies majeures. Léopold-Sedar SENGHOR - Paris : Éditions Regard, 1978.
Poèmes illustrés par Hajdu, Hartung, Manessier (Élégie pour Martin Luther King), Soulages, Vieira da Silva, Zao
Wouki ; lithographies tirées chez Mourlot, Paris ; 45 X 35 X 15.
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Principaux catalogues d’exposition
Jean Le Moal, Manessier, G. Singier
Paris, Galerie Drouin 1946 / préface de Camille Bourniquel : Trois peintres
37 p. : ill. en noir et en coul.
Alfred Manessier, oeuvres de 1935 à 1968
Metz, Musée 1969 / texte de Bernard Dorival.
31 p. : 5 ill. en noir, 3 ill. en coul.
Alfred Manessier, Paintings, Tapestries, Stained-glassed designs, Drawings and Prints
États-Unis, Washington, The Arts Club of Chicago; University of Notre-Dame, 1971-1972
20 p. : couv. en coul., 18 ill. en noir.
Manessier : suite de douze tapisseries sur le thème des Cantiques spirituels de saint Jean de la Croix tissées
par l’Atelier Plasse Le Caisne
Paris, Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris décembre 1971- janvier 1972 / préface de Jacques Lassaigne. Paris
1971. - Dépl. : 12 ill. en noir.
Manessier, peintures et tapisseries
Lisbonne, Fundaçao Calouste Gulbenkian; Porto, Museo Soares dos Reis 1973
Préface de Gaston Diehl. - Lisboa - 74 p. : couv. en coul., 32 ill. en noir et 2 ill. en coul.
Manessier, peintures de 1943 à 1973. Tapisseries sur le thème des Cantiques spirituels de saint Jean de la
Croix tissées par l’Atelier Plasse Le Caisne
Montpellier, Musée Fabre 1974
Préface de Georges Desmouliez 1974. – 32 p. : 12 ill. en noir.
Manessier
Paris, Musée de la Poste 1982 / préface de Maurice Bruzeau ; poème de Guillevic ; texte de Jacques Lassaigne ;
(extraits des) entretiens avec Gilles Plazy : les réponses de Manessier ; texte de Camille Bourniquel : «L’Atelier du
peintre». Paris : Musée de la Poste, 1981. – 42 p. : couv. en coul., 2 ill. en noir et 20 ill. en coul.
Alfred Manessier : œuvres 1927-1989
Abbeville, Musée Boucher de Perthes 1990 / préfaces de Jacques Becq et Jean-François Cocquet ; textes de
Camille Bourniquel, François Énaud ; extraits du discours d’Alfred Manessier à l’occasion de l’inauguration des
premiers vitraux de l’Église du Saint-Sépulcre ; biographie. – 96 p. : couv. en coul., 18 ill. en noir, 38 ill. en coul.
Alfred Manessier - 1911-1993. Peintures, aquarelles, vitraux, lithographies
Angers, Musée des beaux-arts 1994] / textes de Jean Monnier, Patrick Le Nouëne, Claire Stoullig, Christine Besson,
Christine Manessier. Angers : Musée des beaux-arts, 1994. 120 p. : couv. ill. en coul., 100 ill. en coul., 2 ill. en noir.
Les Cantiques spirituels de saint Jean de la Croix – Autour de douze tapisseries de Jacques et Bilou Plasse
Le Caisne d’après les lithographies d’Alfred Manessier
Chartres, Musée des beaux-arts 1999 / préface de Jean-Louis Guillain ; textes de Camille Bourniquel, Hervé
Joubeaux, Bilou et Jacques Plasse Le Caisne. Chartres : Musée des beaux-arts, 1999. 76 p. : couv. ill. en coul., 36
ill. en coul., 2 ill. en noir.
Alfred Manessier. Paysages de la baie de Somme et de Picardie
Amiens, Musée de Picardie 2005 / textes de Mathieu Pinette, Sylvie Couderc, Paul Oudart, Christine Manessier.
Contient des extraits de notes d’Alfred Manessier, 1961-1992.
Amiens : Musée de Picardie, 2004. 128 p. : couv. ill. en coul., 64 ill. en noir, 130 ill. en coul.
Alfred Manessier. Les Tours et autres peintures
Soissons, Arsenal-Musée, Abbaye Saint Jean-des-Vignes 2005 / textes de Dominique Roussel et Christine Manessier.
Contient des extraits de notes d’Alfred Manessier, 1985-1990. Photographies inédites de l’atelier par Jean-Marie
Chevallier. Soissons : Musée, 2005. 64 p. : couv. ill. en coul., 7 ill. en noir, 27 ill. en coul.
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Le Musée Mendjisky-Écoles de Paris
Premier musée consacré aux Deux Écoles de Paris, le Musée
Mendjizky - Écoles de Paris a ouvert ses portes le 11 avril 2014 dans
un ancien atelier d’artiste construit par Mallet-Stevens en 1932 situé
15 Square de Vergennes dans le XVe arrondissement de Paris (accès
par le 279 rue de Vaugirard).
Patricia et Serge Mendjisky
La Colombe d’Or à Saint-Paul de Vence en 2012
© R.Sahel
Le Musée Mendjisky - Écoles de Paris est une nouvelle institution
culturelle créée par deux personnes privées, Serge et Patricia
Mendjisky. Il est soutenu par le Fonds de dotation éponyme créé en
2012.
Les fondateurs ont souhaité consacrer ce musée aux deux Écoles de
Paris afin de promouvoir les œuvres des artistes qui ont contribué au
rayonnement de la capitale entre 1912-1939 et 1945-1960.
Il est le seul lieu culturel français dédié à ces deux périodes, alors
même qu’il reste un important travail de recherche et de valorisation à entreprendre.
Pour son inauguration, le musée a présenté la première rétrospective de l’œuvre de Maurice MENDJIZKY (18901951), peintre de la première École de Paris.
Une collection inédite constituée d’œuvres issues du fonds dotation Mendjisky, de collections privées françaises et
étrangères.
L’œuvre de Maurice MENDJIZKY, reconnue par ses pairs et recherchée par les collectionneurs méritait cette mise en
lumière, puisque plus de 4000 visiteurs sont venus découvrir le travail de ce peintre de la Première École de Paris,
proche de Picasso et Renoir et amant de la célèbre Kiki de Montparnasse.
Le Musée Mendjisky-Écoles de Paris ambitionne de devenir au cœur du XVe arrondissement, un lieu de rencontres,
de vie, et d’échanges autour de la création artistique. Il souhaite contribuer à son rayonnement et à son dynamisme
afin de perpétuer l’histoire de ce quartier parisien et raviver la flamme de Montparnasse.
Les deux Écoles de Paris
Le terme « Première École de Paris » désigne l’ensemble des artistes souvent étrangers, notamment d’Europe de
l’Est ou d’Italie, arrivés au début du XXe siècle dans la capitale, à la recherche de débouchés artistiques. Ils se fixent
dans le quartier de Montparnasse qui a remplacé Montmartre dans le cœur des artistes.
À Paris, dès 1906, Maurice Mendjizky est donc aux avant-postes de cette marche vers la capitale. Parmi les artistes
qui habitent ou fréquentent le quartier, il y a notamment Georges Braque, le douanier Rousseau, Antoine Bourdelle,
Ossip Zadkine, Moïse Kisling, Marc Chagall, Fernand Léger, Jacques Lipchitz, Max Jacob, Blaise Cendrars, Chaïm
Soutine, Modigliani…
Le terme « Seconde École de Paris » regroupe les artistes qui ont contribué après la guerre de 1945 à 1960 à faire
de Paris la plaque tournante de l’art. Ce terme rassemble aussi bien des peintres figuratifs ou abstraits et qui sont
souvent soutenus par des galeries et des critiques d’art. Il s’agit davantage d’un regroupement géographique que
stylistique. En font partie des artistes aussi différents que Jean Bazaine, Jean Bertholle, Camille Bryen, Bernard
Buffet, Nicolas de Staël, Simon Hantaï, Hans Hartung, Alfred Manessier, Jean Fautrier, Elvire Jan, Charles Lapicque,
Jean Le Moal, Serge Poliakoff, Gustave Singier, Geer Van Velde, Maria Helena Vieira da Silva, Zao Wou-ki pour
les plus connus et aussi des sculpteurs comme Henri-Georges Adam, Simone Boisecq, Karl-Jean Longuet, Juana
Muller, François Stahly ...
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Le lieu
Le Musée Mendjisky prend place dans un lieu
d’exception, l’ancien atelier du maître verrier
Louis BARILLET, construit par Robert MALLETSTEVENS. Il offre à ses visiteurs quatre niveaux
d’exposition. La pièce la plus impressionnante
est située est au quatrième niveau, inondée de
lumière par une grande verrière, et dotée d’une
mezzanine.
Ce lieu est historiquement attaché à la naissance
des avant-gardes et au renouveau des arts
dans la première moitié du XXe siècle. Louis
BARILLET et MALLET-STEVENS ont tous deux
participé à la naissance de l’Union des Artistes
Modernes en 1929 aux côtés de grands noms
comme Le Corbusier, Prouvé, Chareau, ou
Charlotte Perriand.
Les deux artistes ont collaboré étroitement dès la
genèse du mouvement. BARILLET a notamment
participé au premier projet construit de MALLETSTEVENS, la Villa Noailles à Hyères (19241933). Pour ces artistes, la transformation de la
société ne peut passer que par un ART TOTAL,
par une action qui implique l’ensemble des
activités créatrices. (Vitrail, peinture, meuble,
tissu, laque, étalage, gravure, architecture,
jardin, mosaïque).
L’architecture accueillait les trois ateliers de
travail du maître verrier et de son équipe formée
par Jacques Le Chevallier et Théodore-Gérard
Hanssen. Comme dans d’autres projets dirigés
par MALLET-STEVENS, Louis BARILLET
réalise le décor ornemental: un vitrail vertical
monochrome marquant l’escalier en façade
décrivant les activités de son atelier et un autre
rehaussé de couleur, qui représente l’histoire de
Psyché.
Enfin, il a conçu des mosaïques pour décorer le
sol des paliers à chaque étage, sur le thème de la
chasse ou de la nature.
Cette maison est donc le fruit d’un programme
ornemental unifié, en conformité avec la
philosophie d’un ART TOTAL.
Le Musée Mendjisky-Écoles de Paris s’inscrit
donc dans la lignée de la vocation de ce lieu tant
par son histoire que par sa localisation, le XVe
arrondissement de Paris.
1933 - L’Histoire de Psyché - Atelier Louis Barillet, Vitrail verre blanc, opale, noir et miroir (H 147 x L 300 cm) © 15 Square de Vergennes
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Mezzanine
2ème étage
Sous-sol et rez-de-chaussée
Les photos HD du musée sont à disposition sur www.fmep.fr
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Informations pratiques
MUSÉE
MENDJISKY
15 Square de Vergennes
Paris XV
Tel. +33 (0) 1 45 32 37 70
www.fmep.fr
Accès par le n° 279 rue de Vaugirard,
au niveau du porche.
Dans une architecture MALLET-STEVENS
© Lawrence Perquis
ÉCOLES DE PARIS
Contact presse :
Isabelle Baragan
Babel Communication
[email protected]
Tel. +33 (0) 6 71 65 32 36
M
© Droits de reproduction réservés, ADAGP, Paris, 2015
BUS
VAUGIRARD
Vinci Park
Place de la Mairie
143, rue Lecourbe
Tarifs
Plein tarif : 8 euros
Tarif réduit : 5 euros
Ouvert tous les jours de 11 h à 18 h
Sauf le jeudi et les jours fériés.
Aube sur la garrigue - 1958 - Huile sur toile, 130 x 97 cm. Musée des Beaux-Arts de Lyon
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