Scola Metensis L`Enfant Roi

Transcription

Scola Metensis L`Enfant Roi
lundi 27 décembre 2010
Scola Metensis
L’Enfant Roi
!
20h00 — Saint-Pierre-aux-Nonnains
Durée : 1h15
2!
!
L’Enfant Roi
—
La Scola Metensis est composée de
DIANE DEMOLLIÈRE, MARIE-REINE DEMOLLIÈRE,
ANNICK HOERNER, NATHALIE KLAINE,
SONIA SOBCZAK-BASTIAN, CLÉMENT BASTIAN,
ALEXANDRE BOUADROUNE, GAUTIER DEMOLLIÈRE,
HENRI DÉTÉ, BRUNO HOERNER, RAPHAËL SAUR
MARIE-REINE DEMOLLIÈRE Conception, direction musicale et transcriptions
Le chœur d’enfants de la Dominante chant choral
du Conservatoire à Rayonnement Régional
de Metz-Métropole est composé de
MAËLLE ALIX, LUCILE ANTOINE, MARIE DELOISON,
AGATHE FABER, GWELLAOUEN GURY, HUGO HUBER,
MARION JULIA, COLINE MASSING,
MARIUS SAUR, CHLOÉ SAUREL, GABRIÈLE STITOU
ANNICK HOERNER Direction
—
La Scola Metensis bénéficie du soutien financier
de la Région Lorraine, du Conseil Général de la Moselle
et de la Ville de Metz.
3!
L’Enfant Roi
Que chantait-on à Noël dans les églises de Metz médiévale ? Sans
doute les mêmes chants que partout ailleurs mais avec quelques variantes
régionales. La réponse plus précise était dans les manuscrits musicaux de la
Bibliothèque-Médiathèque, disparus dans un incendie en 1945. Par chance,
certains avaient été photographiés quelques décennies plus tôt pour les
chercheurs de l’Atelier paléographique de Solesmes. On peut donc retrouver
sur les anciennes photos noir et blanc le répertoire en usage autrefois à la
cathédrale Saint-Étienne, à l’abbaye Saint-Arnoul, voire à Saint-Pierre-auxNonnains.
Le choix des pièces de « L’Enfant-Roi » a été guidé par la beauté et
l’intérêt musical des mélodies mais aussi par le sens des textes. L’ensemble
est fort, sans mièvrerie : tels sont les récits bibliques. La dimension collective
de Noël y est frappante : « Voici que vient celui que désirent tous les
peuples... Un enfant nous est né… Réjouissons-nous tous… » (Ecce veniet
desideratus, Puer natus est nobis, Gaudeamus omnes). Autour de la crèche vont
et viennent pauvres et riches, ceux de la même ethnie et les étrangers, les
bergers qui sont là (antienne Quem vidistis pastores) et les rois qui arrivent
de loin (cantique Personent hodie). Les chants médiévaux du temps de Noël
saluent en l’Enfant le Rex regum, Roi des rois, ou le Rex gloriæ (versus Noster
cetus et conduit Vetus abit littera). Dans la statuaire romane, la Vierge présente
au monde un enfant assis sur ses genoux, le plus souvent couronné : Ex Maria
virgine est natus Rex (cantique Resonet in laudibus).
La joie de Noël est traditionnellement signifiée par les anges qui
chantent dans les hauteurs (hymne Gloria in excelsis, antienne Angelus ad
pastores). Au Moyen Âge, les anges étaient représentés par les enfants,
symbole d’innocence, chantant avec leurs voix claires et pures depuis les
tribunes ou les chapelles hautes. Rappelons que tous les chantres étaient
formés dès l’enfance dans le cloître qui les accueillait. Ce fut le cas, exemple
célèbre, de Hildegard von Bingen (1098-1079) qui entra au monastère à
huit ans.
Amalaire de Metz, liturgiste et chantre au IXe siècle, atteste la présence
des pueri cantantes dans les célébrations solennelles. L’ancien Cérémonial
de la cathédrale (manuscrit 82 de la Médiathèque), témoin des usages
liturgiques dans notre Grand Moûtier du IXe au XIIIe siècle, nous apprend
4!
qu’il y avait à Metz des canonicelli, petits chanoines qui étaient intégrés à la
communauté adulte et des alii pueri, d’autres enfants qu’on pourrait appeler
des externes. Tous avaient un rôle bien défini durant les célébrations : un puer
entonne tel répons et en chante le verset, deux pueri chantent solempniter le
Benedicamus Domino ou le graduel et l’alleluia en se plaçant super tercium gradum
de l’escalier qui monte au chœur... Ils sont évidemment très présents pour
la fête de Noël. Ainsi l’antienne Pastores dicite, qui met en scène les anges et
les bergers, était dialoguée entre les enfants et les chanoines au moment où
leurs deux processions se rencontraient. La Scola Metensis a déjà chanté avec
un chœur d’enfants pour son tout premier concert de Noël en... 1986, en
l’église Saint-Martin, avant l’ouverture au public de Saint-Pierre-aux-Nonnains.
Signalons aussi dans ce programme 2010 une rareté typiquement
messine : la très longue vocalise sur fabrice mundi qui clôt le répons Descendit
de celis, troisième répons des matines de Noël, chanté d’après le bréviaire de
la cathédrale (manuscrit 461 de la Médiathèque). Le texte de ce répons,
attribué à Amalaire, a été vivement critiqué par Agobard († 850), évêque de
Lyon, pour ses métaphores trop audacieuses ! Amalaire nous dit, dans le
prologue de son De ordine antiphonarii, que seul le neuma – vocalise sans paroles
– pouvait rendre compte de l’ineffable : lux et decus universe fabrice mundi,
« la lumière et la beauté de l’universelle construction du monde. » Les répons
étaient très appréciés au Moyen Âge. Ces méditations chantées, situées après
les lectures à l’office, servaient aussi pour les stations et les processions.
Ces pièces requièrent un très grand entraînement des chanteurs. La vocalise
sur fabrice mundi balaie un large ambitus avec de grands sauts d’intervalles.
Vite mêlée au chant grégorien né à Metz, arriva la poésie inventive des
tropes, des versus et des conduits. La Scola présente un Kyrie tropé, ou
« farci », en vieux français, chanté dans les églises du pays jusqu’au
XVIIIe siècle. Le trope-conduit Viderunt omnes est une des rares pièces à quatre
voix de Pérotin (1160-1230), maître de l’École Notre-Dame de Paris. Les pièces
avec refrain conviennent bien pour une exécution avec des enfants (Sol sub
nube, Magnum nomen Domini, Personent hodie). D’autres chants ont traversé les
siècles et se retrouvent chez Britten dans A Ceremony of Carols (Hodie Christus
natus est), chez Brahms dans son opus 91 pour mezzo-soprano, alto et piano
(Resonet in laudibus) voire chez le groupe folk-rock Steeleye Span, célèbre dans
les années 1970 (Gaudete).
— MARIE-REINE DEMOLLIÈRE
5!
Agnoscat omne seculum
hymne du manuscrit Metz 461
Ecce veniet desideratus
Ecce iam venit
Ecce completa sunt
antiennes du manuscrit Metz 83
Dominus dixit ad me
introït grégorien de la messe de minuit
Kyrie et trope Le jour de Noël
anonyme du XVe s.
Angelus ad pastores
Quem vidistis pastores
Pastores dicite
antiennes du manuscrit Metz 461
Gaudeamus omnes fideles
Hodie Christus natus est
antiennes grégoriennes
Descendit de celis
répons du manuscrit Metz 461
Puer natus est
introït grégorien de la messe du jour
Gloria in excelsis et trope Spiritus et alme orphanorum
du manuscrit de Las Huelgas (XIIIe s.)
6!
Noster cetus
versus de l’École Saint-Martial de Limoges (XIIe s.)
Vetus abit littera
conduit de l’École Notre-Dame de Paris (XIIIe s.)
Viderunt omnes
graduel grégorien de la messe du jour
Vide prophetie
trope-conduit sur Viderunt de Pérotin (1165-1225)
Viderunt omnes
communion grégorienne de la messe du jour
Gaudens in Domino
trope-conduit d’un manuscrit de Graz (XIIIe s.)
Corde natus ex parentis
hymne du manuscrit Metz 461
Sol sub nube
conduit de l’École Notre-Dame de Paris
Magnum nomen Domini / Resonet in laudibus
antienne et trope des Piæ Cantiones (XIVe s.)
Personent hodie
Gaudete, gaudete, Christus est natus
cantiques des Piæ Cantiones
7!
Agnoscat omne seculum
Venisse vite premium ;
Post hostis asperi iugum
Apparuit redemptio.
Isaias que cecinit
Completa sunt in Virgine ;
Annuntiavit Angelus,
Sanctus replevit Spiritus.
Maria ventre concepit
Verbo fideli semine ;
Quem totus orbis non baiulat,
Portant puelle viscera.
Adam vetus quod polluit,
Adam novus hoc abluit ;
Tumens quod ille deiecit,
Humilimus hic erigit.
Iam nata est lux et salus,
Fugata nox et victa mors,
Venite gentes, credite,
Deum Maria protulit.
Que tout le monde reconnaisse
Qu’est venue la récompense de la vie ;
Après le joug du cruel ennemi,
La rédemption est apparue.
Ce qu’Isaïe avait chanté
S’est accompli dans la Vierge :
L’Ange l’a annoncé,
Le Souffle saint l’a rempli.
Marie a conçu en son sein,
De la semence d’une parole de foi ;
Celui que l’univers entier ne peut contenir,
Les entrailles d’une jeune fille le portent.
8!
Ce que souilla le vieil Adam,
L’Adam nouveau l’a purifié ;
Ce que le premier renversa par son orgueil,
L’autre le relève par son abaissement.
Voici que sont nés la lumière et le salut,
La nuit a fui et la mort est vaincue.
Venez, peuples, croyez-le :
À Dieu Marie donne naissance.
Ecce veniet desideratus cunctis gentibus
et replebitur gloria domus Domini, alleluia !
Voici que viendra celui que désirent tous les peuples
et sera remplie de gloire la maison du Seigneur, alléluia !
Ecce iam venit plenitudo temporis in quo misit Deus filium suum in terris.
Natum de virgine factum sub lege, ut eos qui sub lege erant redimeret.
Voici que vient la plénitude des temps quand Dieu a envoyé son Fils sur terre.
Né de la vierge, il s’est placé sous la loi, pour racheter ceux qui étaient sous la loi.
Ecce completa sunt omnia que dicta sunt per angelum de virgine Maria.
Voici que s’est accompli tout ce qui a été dit par l’ange à la vierge Marie.
Dominus dixit ad me : Filius meus es tu, ego hodie genui te.
Quare fremuerunt gentes et populi meditati sunt inania ?
Le Seigneur m’a dit : Mon fils, c’est toi, moi aujourd’hui je t’ai engendré.
Pourquoi ces nations qui frémissent, ces peuples qui méditent en vain ?
Kyrie, le jour de Noël naquit Emmanuel, Jésus le Fils de Dieu éternel, eleison.
Kyrie, dedans Bethlehem avec peu de moyens, sans couches ni drapelets, eleison.
Kyrie, ce fut à minuit dans une froide nuit, dedans une étable à l’ouvert, eleison.
Christe, étant né sur un peu de foin fané, le bruit fut semé jusqu’aux pasteurs
qui gardoient leurs troupeaux, près Bethlehem en grans travaux, eleison.
9!
Christe, mesmement et partis d’Orient, trois très puissants roys l’ont sçus,
qui avec très nobles arrois sont venus en Jérusalem, eleison.
Christe, arrivez, du lieu se sont informez où Christ étoit né
et sçachant que c’étoit en Bethlehem, sont partis bien diligemment, eleison.
Kyrie, l’étoile ont suivi qui les a conduits jour et nuit
depuis leur partement jusqu’à l’étable en Bethlehem, eleison.
Kyrie, ayant vu l’enfant, l’adorent et offrent leurs présents
d’or, de myrrhe et d’encens, le tenant pour Dieu tout-puissant, eleison.
Kyrie, ayant cela fait et craignant ce traître parfait,
Hérode le tyran, sont retournez en leur pays, eleison.
Amen. Noël.
Angelus ad pastores ait : Annuntio vobis gaudium magnum,
quia natus est nobis hodie salvator mundi, alleluia !
L’ange dit aux pâtres : Je vous annonce une grande joie,
car nous est né aujourd’hui le sauveur du monde, alléluia !
Quem vidistis ? Pastores, dicite ! Annuntiate nobis in terris quis apparuit ?
– Natum vidimus in choro angelorum, salvatorem Dominum, alleluia !
Qui avez-vous vu ? Pâtres, dites-le ! Annoncez-nous qui sur terre vient d’apparaître ?
– Nous avons vu le nouveau-né dans le chœur des anges, le Seigneur sauveur, alléluia !
Pastores, dicite quidnam vidistis et annuntiate Christi nativitatem !
Infantem vidimus, pannis involutum, et choros angelorum laudantes Salvatorem.
Pâtres, dites qui vous avez vu et annoncez la naissance du Christ !
– Nous avons vu un enfant, enveloppé de langes, et le chœur des anges louant le Sauveur.
Gaudeamus, omnes fideles ! Salvator noster natus est in mundum.
Hodie processit proles magnifici germinis, et perseverat pudor virginitatis.
Réjouissons-nous, tous les fidèles ! Notre Sauveur est né dans le monde.
Aujourd’hui s’avance un rejeton de magnifique semence, et perdure la pudeur de la virginité.
10!
Hodie Christus natus est, hodie Salvator apparuit.
Hodie in terra canunt Angeli, lætantur Archangeli.
Hodie exsultant justi, dicentes : Gloria in excelsis Deo, alleluia !
Aujourd’hui le Christ est né, aujourd’hui le Sauveur est apparu.
Aujourd’hui sur terre chantent les Anges, se réjouissent les Archanges.
Aujourd’hui exultent les justes, disant : Gloire au plus haut à Dieu, alléluia !
Descendit de celis missus ab arca Patris,
introivit per aurem virginis in regionem nostram, indutus stolam purpuream.
Et exivit per auream portam lux et decus universe fabrice mundi.
Tanquam sponsus Dominus procedens de thalamo suo.
Il descendit du ciel envoyé depuis la cité du Père,
il entra par l’oreille de la Vierge dans notre contrée, revêtu de la robe de pourpre.
Et il sortit par la porte dorée, lumière et beauté de l’universelle construction du monde.
Comme un époux, le Seigneur, sortant de sa tente nuptiale.
Puer natus est nobis et filius datus est nobis, cuius imperium super humerum eius.
Et vocabitur nomen eius : Magni consilii Angelus.
Cantate Domino canticum novum, quia mirabilia fecit !
Un enfant nous est né, un fils nous est donné, avec le pouvoir sur son épaule.
Et on l’appelle par ce nom : Envoyé du grand conseil.
Chantez au Seigneur un chant nouveau, car il a fait des merveilles !
Gloria in excelsis Deo. Et in terra pax hominibus bone voluntatis.
Laudamus te. Benedicimus te. Adoramus te. Glorificamus te.
Gratias agimus tibi propter magnam gloriam tuam.
Domine Deus, rex celestis, Deus pater omnipotens. Domine fili unigenite, Jesu Christe.
Spiritus et alme orphanorum paraclite.
Domine Deus, agnus Dei, filius patris, primo genitus Marie virginis matris,
qui tollis peccata mundi, miserere nobis.
Qui tollis peccata mundi, suscipe deprecationem nostram, ad Marie gloriam.
Qui sedes ad dexteram patris, miserere nobis.
Quoniam tu solus sanctus, Mariam sanctificans.
Tu solus Dominus, Mariam gubernans.
Tu solus altissimus, Mariam coronans,
Jesu Christe, cum Sancto Spiritu in gloria Dei patris.
11!
Gloire à Dieu dans le ciel, et paix sur la terre aux hommes de bonne volonté.
Nous te louons, te bénissons, t’adorons, te glorifions.
Nous te rendons grâces pour ta grande gloire.
Seigneur Dieu, roi du ciel, Dieu le Père tout puissant. Seigneur, Fils unique Jésus Christ.
Souffle et doux consolateur des orphelins.
Seigneur Dieu, agneau de Dieu, Fils du Père, premier né de Marie, la vierge mère,
qui enlèves les péchés du monde, aie pitié de nous.
Toi qui enlèves les péchés du monde, reçois notre prière, pour la gloire de Marie.
Toi qui es assis à la droite de Dieu le Père, aie pitié de nous.
Car toi seul es saint, sanctifiant Marie.
Toi seul es Seigneur, dirigeant Marie.
Toi seul es très haut, couronnant Marie,
Jésus Christ, avec le Souffle saint, dans la gloire de Dieu le Père.
Noster cetus psallat letus, voce simul consona,
Jesu Christe gloriosa recolens natalia,
Qui de celis condescendens in virginis uterum,
In eadem carne sumpta visitavit seculum.
Felix puer cuius mater incorrupta parere,
Et post partum virgo manens meruit existere.
Hic est enim germen Ade, qui venit redimere
Et ad celi sedem unde corruit reducere.
Ad ipsius ergo laudem omnis nostra concio
Exultando regi regum benedicat Domino.
Que notre troupe chante joyeuse, d’une même voix harmonieuse,
De Jésus-Christ redisant la glorieuse naissance,
Qui, descendant du ciel dans le ventre d’une vierge,
Et revêtant la chair en elle, visita ce siècle.
Heureux enfant que sa mère enfanta intacte,
Et qui après l’accouchement mérita de rester vierge.
Car il est celui qui vint racheter la semence d’Adam
Et la reconduire au trône céleste d’où elle était tombée.
Aussi, pour sa louange, que toute notre assemblée,
Exultant pour le Roi des rois, bénisse le Seigneur.
12!
Vetus abit littera,
Ritus abit veterum,
Dat virgo puerpera
Novum nobis puerum,
Munus salutiferum,
Regem et presbiterum,
Qui, complanans aspera,
Firmat pacis federa,
Purgator et scelerum.
Felicis puerpere,
Felix puerperium !
Babilonis misere
Revocat exilium.
Iam plebs ceca gentium,
Videns lucis radium,
Fracto mortis carcere,
Non adheret littere
Propter evangelium.
Funis pene rumpitur
Nato rege glorie,
Mortis torrens bibitur
Data lege gratie.
Dies est leticie,
Et iugis psallentie !
Munus festi solvitur,
Gaudeamus igitur !
Culpa data venia.
La vieille Lettre n’est plus,
Le vieux rituel n’est plus.
La vierge accouchée nous donne
Un enfant nouveau,
Don porteur de salut,
Roi et prêtre,
Qui, aplanissant ce qui est rugueux,
Affermit les alliances de paix
Et purifie les crimes.
13!
De l’heureuse accouchée
L’heureux accouchement,
De la misérable Babylone
Rappelle l’exil.
Désormais, le peuple aveugle
Voyant le rayon de la lumière,
La prison de la mort brisée,
N’est plus attaché à la Lettre
À cause de l’évangile.
Le lien du châtiment est rompu
Quand naît le roi de gloire,
Le torrent de la mort est asséché,
Quand la Loi de la Grâce est donnée,
C’est jour d’allégresse
Et de chant sans fin !
L’obligation de la fête est dissoute,
Réjouissons-nous donc !
La faute est pardonnée.
Viderunt omnes fines terræ salutare Dei nostri : iubilate Deo omnis terra.
Notum fecit Dominus salutare suum : ante conspectum gentium revelavit iustitiam suam.
Tous les confins de la terre ont vu le salut de notre Dieu : acclamez Dieu, toute la terre !
Le Seigneur a fait connaître son salut, aux yeux des nations il a révélé sa justice.
Vide prophetie finem adimplete, fugit umbra die,
Quia lux prophete progenies est Marie.
Ad exitum huius mete tendunt omnes vie.
Prodit silice fons, mel cortice, mistice
Vellus madet rore.
Signum est insigne : rubus rubet igne virens in rubore.
Virga vernat flore, virgo novo more parit cum pudore.
Solem sydere procedere, fulgere vide.
Sydus singulare, tuum salutare.
Stelle signo fulgide, quod radiat hoc mare,
Arride, confide, stella preside viam previde,
Quam provide Magi providerunt.
14!
Ante puerum, sydus syderum, trinum unicum,
Trium misticum, munerum numerum obtulerunt.
Vide mundi figulum brevi claudi vasculo,
Stabulo parvulo Deum iuxta brutum,
Angulo sacculo regem involutum.
Restitutum Pater parvulum
Ceso gaudet vitulo, cum osculo dat anulum.
Luto sputum, sputo lutum et unitum
Et linitum, ceci sanat oculum,
Statum datum post grabatum,
Post triduum vivere mortuum viderunt.
Vois la prophétie accomplie, l’ombre fuit en ce jour,
Car la lumière du Prophète est le fils de Marie.
Vers ce qu’indique cette borne vont toutes les voies.
La source sort de la roche, le miel de l’écorce, mystiquement,
La toison s’imprègne de rosée !
Signe insigne : le buisson rougit de feu, vigoureux dans ce rougeoiement.
La tige printanière fleurit, la vierge, chose incroyable, enfante, restant chaste.
Le soleil vient de l’étoile, il brillle : vois !
Cet astre unique est ton salut.
Au signe d’une étoile resplendissante, qui rayonne sur la mer,
Souris, fais confiance, sous la conduite de l’étoile prévois la voie
Que dans leur prévoyance les Mages prévirent.
Devant l’enfant, astre des astres, trine et unique,
Ils ont déposé trois présents, chiffre mystique.
Vois le potier du monde enfermé dans un vase tout petit,
Une humble étable, Dieu, près des bêtes,
Dans l’angle, roi langé d’un haillon.
Le Père se réjouit que son enfant lui soit rendu
Une fois le petit veau sacrifié, il l’embrasse et lui donne l’anneau.
Il mêle le crachat et la boue, la boue et le crachat,
En fait un onguent dont il soigne l’œil de l’aveugle.
Ils virent le mort se dresser de son grabat, revivre après trois jours.
15!
Viderunt omnes fines terræ salutare Dei nostri.
Cantate Domino canticum novum, quia mirabilia fecit.
Tous les confins de la terre ont vu le salut de notre Dieu.
Chantez au Seigneur un chant nouveau, car il a fait des merveilles.
Gaudens in Domino
In hoc solempnio
Letetur omnium
Turba fidelium.
Ymnis et organis
Ad laudem presulis
Cuius miracula
Colit ecclesia,
Qui ab infancia
Divina gracia
Servivit Domino
Devoto animo.
Et tu, progredere,
O lector, incipe,
In primo carmine
Dic : Iube Domine.
En joie dans le Seigneur
En ce jour solennel,
Que se réjouisse
La foule de tous les fidèles !
Par des hymnes et des organums,
La louange de celui qui protège
Par ses miracles,
L’Église l’entretient.
Lui qui dès l’enfance
Par la divine grâce
Servit le Seigneur
De tout son cœur.
16!
Et toi, avance-toi,
Ô lecteur, entonne,
Pour ton premier chant,
Dis : Veuille, Seigneur...
Corde natus ex parentis ante mundi exordium,
Alpha et O cognominatus, ipse fons et clausula
Omnium que sunt, fuerunt queque post futura sunt seculorum seculis.
O beatus partus ille, virgo cum puerpera
Edidit nostram salutem, feta sancto Spiritu,
Et puer redemptor orbis os sacratum protulit seculorum seculis.
Ecce quem vates vetustis concinebat seculis,
Quem prophetarum fideles pagine spoponderant,
Emicat promissus olim : cuncta collaudant Deum seculorum seculis.
Te senes et te iuventus, parvulorumque te chorus,
Turba matrum, virginumque, simplices puellule,
Voce concordes pudicis perstrepent concentibus seculorum seculis.
Tibi, Christe, sit cum Patre agyoque spiritu,
Ymnus, melos, laus perhennis, gratiarum actio,
Honor, virtus, victoria, regnum eternaliter seculorum seculis.
Du cœur du Père né avant le début du monde,
Surnommé Alpha et Oméga, il est source et fin
De tout ce qui est, fut et qui après sera dans les siècles des siècles.
Ô bienheureuse, cette naissance, quand une vierge qui enfante,
Mit au monde notre salut, fécondée par le Souffle saint,
Et l’enfant, rédempteur du monde, montra son visage sacré pour les siècles des siècles.
Voici celui que les poètes chantaient dans les siècles anciens,
Qu’annonçaient dans leurs écrits les prophètes remplis de foi.
Promis jadis, il apparaît : que tous le louent en chœur dans les siècles des siècles.
Que les vieillards et les jeunes hommes, que les chœurs d’enfants,
La foule des mères, des vierges et des humbles jeunes filles,
Te louent d’une même voix par de chastes chants dans les siècles des siècles.
17!
À toi, Christ, avec le Père et le Souffle saint,
L’hymne, le chant, la louange perpétuelle, l’action de grâce,
L’honneur, la puissance, la victoire, le règne éternel dans les siècles des siècles.
Sol sub nube latuit
Sed eclipsis nescius,
Cum se carni miscuit
Summi patris filius.
Maritari voluit
Verbum patris altius ;
Nubere non potuit
Caro gloriosius.
Gaude nova nupta !
Fides est et veritas
Quod a carne deitas
Non fuit corrupta.
Qui solus eternus est
Et qui regit omnia,
Quod non erat factus est,
Nec tamen res alia ;
Illum qui solutus est,
Stricta ligat fascia,
Iacet, qui immensus est,
Inter animalia.
Gaude nova nupta !
Fides est et veritas
Quod a carne deitas
Non fuit corrupta.
Le soleil caché dans la nuée
N’a pas connu d’éclipse
Quand s’est mêlé à la chair
Le Fils du Père très-haut.
Le Verbe du Père céleste
A voulu s’unir à la chair :
Elle n’aurait pu trouver
Époux plus glorieux !
18!
Réjouis-toi, nouvelle épousée !
Il est Foi et Vérité,
Car la divinité n’a point subi
La corruption d la chair.
Lui seul éternel,
Maître de toutes choses,
S’est fait ce qu’il n’était pas
Sans devenir autre que lui-même.
Celui qui s’était détaché,
Il se l’attache par un lien serré.
Lui, immense, s’abaisse
Parmi les êtres terrestres.
Réjouis-toi, nouvelle épousée !
Il est Foi et Vérité,
Car la divinité n’a point subi
La corruption d la chair.
Magnum nomen Domini Emmanuel
Quod annunciatum est per Gabriel,
Hodie apparuit in Israël.
Ex Maria virgine est natus Rex.
Eya, eya, virgo Deum genuit,
Quem divina voluit clementia.
Le grand nom du Seigneur Emmanuel
Qui fut annoncé par Gabriel
Aujourd’hui est apparu en Israël.
De Marie la vierge est né un Roi.
Eya, eya, la vierge a enfanté Dieu,
Celui que voulut la divine clémence.
Resonet in laudibus
Cum iucundis plausibus
Sion cum fidelibus :
Apparuit, quem genuit Maria.
19!
Christus natus hodie
Ex Maria virgine
Sine viri semine :
Apparuit, quem genuit Maria.
Sunt impleta, quæ prædixit Gabriel.
Eya, Eya, virgo Deum genuit
Quem divina voluit clementia.
Hodie apparuit, apparuit in Israel,
Ex Maria virgine est natus Rex.
Pueri concinite,
Nato regi psallite,
Voce pia dicite :
Apparuit quem genuit Maria.
Sion lauda Dominum
Salvatorem hominum,
Purgatorem criminum :
Apparuit quem genuit Maria.
Sunt impleta, quæ prædixit Gabriel.
Eya, Eya, virgo Deum genuit
Quem divina voluit clementia.
Hodie apparuit, apparuit in Israel,
Ex Maria virgine est natus Rex.
Que résonnent de chants de louange,
Avec de joyeux applaudissements,
Sion et ses fidèles :
Il est apparu, celui qu’a enfanté Marie.
Christ est né aujourd’hui
De Marie la vierge,
Sans la semence de l’homme :
Il est apparu, celui qu’a enfanté Marie.
Est accompli ce qu’a prédit Gabriel.
Eya, eya, la vierge a enfanté Dieu,
Celui que voulut la divine clémence.
Aujourd’hui il est apparu, il est apparu en Israël,
De Marie la vierge est né un Roi.
20!
Enfants, chantez ensemble,
Pour le roi nouveau-né, jouez,
D’une voix pieuse, dites :
Il est apparu celui qu’a enfanté Marie.
Sion, loue le Seigneur,
Le sauveur des hommes,
Qui purge les crimes,
Il est apparu celui qu’a enfanté Marie.
Est accompli ce qu’a prédit Gabriel.
Eya, eya, la vierge a enfanté Dieu,
Celui que voulut la divine clémence.
Aujourd’hui il est apparu, il est apparu en Israël,
De Marie la vierge est né un Roi.
Personent hodie voces puerulæ
Laudantes iocunde,
Qui nobis est natus,
Summo Deo datus,
Et de vir, vir, vir et de vir, vir, vir,
Et de virgineo ventre procreatus.
In mundo nascitur,
Pannis involvitur,
Præsepi ponitur
Stabulo brutorum
Rector supernorum.
Perdidit, dit, dit, perdidit, dit, dit,
Perdidit spolia princeps infernorum.
Magi tres venerunt,
Munera offerunt,
Parvulum inquirunt,
Stellulam sequendo
Ipsum adorando,
Aurum thus, thus, thus, aurum thus, thus, thus,
Aurum thus et myrrham ei offerendo.
21!
Omnes clericuli,
Pariter pueri
Cantent ut angeli
Advenisti mundo,
Laudes tibi fundo.
Ideo, o, o, ideo, o, o,
Ideo gloria in excelsis Deo.
Que résonnent aujourd’hui
Les voix des enfants
Qui louent joyeusement
Celui qui est né pour nous,
Donné par le Dieu suprême,
Et procréé dans le ventre d’une vierge.
Il naît dans le monde,
Est enveloppé de langes,
Il est posé dans la mangeoire,
Dans l’étable du bétail,
Celui qui régit les cieux.
Il a perdu ses dépouilles, le prince des enfers.
Trois mages sont venus,
Ont offert des présents,
Se sont enquis de l’enfant,
Suivant son étoile
Et l’adorant,
L’or, l’encens et la myrrhe lui offrant.
Tous les petits clercs,
De même que les enfants,
Chantent comme les anges.
Tu es venu au monde,
Louange à toi du tréfonds.
C’est pourquoi gloire soit au plus haut des cieux.
Gaudete, gaudete, Christus est natus
Ex Maria virgine, gaudete.
22!
Tempus adest gratiæ,
Hoc quod optabamus,
Carmina lætitiæ
Devote reddamus.
Deus homo factus est,
Natura mirante,
Mundus renovatus est
A Christo regnante.
Ezechielis porta,
Clausa pertransitur,
Unde lux est orta,
Salus invenitur.
Ergo nostra concio
Psallat iam in lustro,
Benedicat Domino,
Salus Regi nostro.
Réjouissez-vous, réjouissez-vous, Christ est né
De la vierge Marie, réjouissez-vous.
Il vient le temps de la grâce,
Celui que nous souhaitions,
Des chants de joie
Dévotement chantons.
Dieu s’est fait homme,
Étonnement pour la nature,
Le monde est renouvelé
Par le Christ qui règne.
Il traverse la porte
Close d’Ezéchiel,
Par laquelle sort la lumière,
Le salut est trouvé.
Donc, que notre assemblée
Chante en guise de sacrifice,
Qu’elle bénisse le Seigneur,
Salut à notre Roi !
23!
Bientôt
à l’Arsenal
dim. 16 janvier 2011 — 16h00
Symphonique
NDR Radiophilharmonie
Eivind Gullberg Jensen Direction
Henri Demarquette Violoncelle
Saint-Saëns, Sibelius
sam. 8 janvier 2011 — 20h00
Jazz
!Michel Portal Sextet
!Baïlador
du lun. 17 au vend. 21 janvier 2011
Jeune Public
Spectacles en recommandé
!
ven. 14 janvier 2011 — 20h00
Baroque
Concert des Nations
Jordi Savall Direction
Rameau et l’Orchestre de Louis XV !Suites d’orchestre
—
Prochain concert
Arsenal Musique Ancienne
Scola Metensis
!
!
dim. 3 avril 2011 — 16h00
Marie-Reine Demollière Direction
!
Amalaire
& le chant de Metz
Concert expliqué par
Christian-Jacques Demollière
!
sam. 15 janvier 2011 — 16h00
Spectacle en famille à partir de 6 ans
!Dùnya, La route des tsiganes
!!
—
TOUTE LA SAISON SUR
www.arsenal-metz.fr
—
METZ EN SCÈNES – ARSENAL
Direction Générale JEAN-FRANÇOIS RAMON
Déléguée Artistique MICHÈLE PARADON
!
24!
3 avenue Ney, F-57000 Metz
t. +33 (0)3 87 39 92 00
t. réservations +33 (0)3 87 74 16 16

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