Le compostage
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Le compostage
1/11 Le compostage Définition Composter, c’est mettre ensemble des matières organiques d’origine végétale* et animale afin que, par un processus de fermentation aérobie, elles se transforment en un aliment prêt à être consommé par les micro-organismes du sol : le compost. Celui-ci donnera naissance dans le sol au précieux humus. * on peut fabriquer du compost uniquement à partir de matières organiques végétales car ce sont les atomes de carbone qui vont structurer le compost. Les matières organiques d’origine animale, de par leur richesse en N (azote), favorisent le processus de compostage mais ne peuvent à elles seules donner du compost. Matières Organiques (MO) Compost Humus Transformation Intérêt de composter Gestion des déchets - La MO compostable représente jusqu’à 35% du volume de nos poubelles ! De plus, elle est composée de 70 à 80% d’eau. La gestion de cette matière en tant que « déchet », telle qu’elle est faite actuellement, nécessite donc entre la gestion, le transport et l’incinération, l’utilisation de grosses quantités d’énergie fossile. A l’inverse, cette MO devient une matière première hautement valorisée lorsqu’elle est compostée, qui au contraire va donner de « l’énergie » en étant restituée au sol. - Le compostage de la MO permet de gérer une partie de nos déchets ménagers, et de participer ainsi au cycle naturel de la matière jusque dans son recyclage et son renouvèlement. De cette manière, le cycle est bouclé. Consommation Production Recyclage ! Reproduire en accéléré un processus naturel Le compostage de la MO produite par nos activités s’inspire du processus naturel de recyclage de la matière organique dans les écosystèmes. Il permet de gérer en accéléré des quantités importantes de matière fermentescibles afin de la transformer en humus, nourriture de haute qualité pour le sol. Formation au compostage - Novembre 2010 - Sens de l’Humus 2/11 Nourrir le sol Le compostage est l’art de fabriquer de l’humus, une nourriture de haute qualité pour le sol. En agronomie, le sol n’est qu’un support sur lequel il suffit d’ajouter toute une palette de produits chimiques dans le seul but de nourrir la plante que nous voulons produire. L’utilisation de compost vise au contraire à nourrir d’abord le sol, véritable organisme vivant à part entière, afin que celui-ci nourrisse à son tour les plantes qui y poussent. Le sol n’est donc plus un substrat, mais un haut lieu de vie et de fertilité dont il faut prendre soin. Rôles de l’Humus Améliore la STRUCTURE du SOL Intensifie la VIE BIOLOGIQUE du SOL - Facilite la pénétration de l’eau dans le sol - Enrichit le sol en éléments nutritifs : N, Fe, Mg, Mn, K, P, Bo, etc. - Augmente la quantité d’eau retenue par le sol - Augmente l’aération du sol COMPOSTAGE = Art de fabriquer de l’HUMUS* = VIE - Régularise l’alimentation en eau de la plante - Améliore la résistance des plantes à la sécheresse - Evite inondation et érosion - Augmente la résistance des plantes aux maladies * il s’agit en réalité de Précurseurs d’humus - Facilite le réchauffement du sol - Structure tous les sols ; rend les sols lourds plus faciles à travailler, et donne corps aux terres légères - Améliore goût, qualité et conservation des produits - Régularise le pH du sol vers la neutralité Le compostage assainit, régule et prépare la nourriture de la vie du sol et de la plante Les règles d’or du compostage Le compostage est l’art d’assembler dans les meilleures conditions possibles différentes MO dans le but de fabriquer de l’humus. Unir les contraires : Choisir l’emplacement : - Dans un lieu plutôt ombragé - Abrité des vents dominants - Sur un sol bien drainé/meuble - Pas trop loin de la maison Aérer : Fermentation en aérobiose (en présence d’oxygène Humidifier : Entre 45 et 65 % d’eau, soit comme une éponge humide Compost Protéger : Couvrir pour ne pas qu’il soit lessivé par la pluie Brun Vert/coloré Sec Humide Grossier/épais Fin Ligneux Herbacé Dur Mou Vieux Jeune C (carbone) N (azote) Proportions : 2/3 Proportions : 1/3 Formation au compostage - Novembre 2010 - Sens de l’Humus 3/11 A mettre dans le compost « Poivre et sel » - Restes et épluchures de fruits et légumes Peuvent être ajouté au compost comme activateur ou complément : - Restes de repas - Cendre de bois - Viande (peut attirer les bestioles) - Ortie, valériane, consoude - Coques et coquilles écrasées - Terre - Marcs de café et restes de thé - Vieux compost - Huiles alimentaires (en petites quantités) - Purin d’ortie et/ou de consoude - Préparas biodynamiques - Peaux d’agrumes et de bananes non traités et en petits morceaux* - Tontes de gazon (si grosse quantité : bien mélanger avec le reste) - Fumiers de bovins, caprins, ovins, lapins, chevaux, fientes de volailles A ne pas mettre dans le compost - Plumes, poils et cheveux - Matières plastiques - Pailles et foins - Pierres et gravats - Cartons (éviter les encres colorées) - Papiers couleurs - Feuilles d’arbres et d’arbustes - Détergents - Résidus du potager (herbes, feuilles…)** - Emballages sacs aspirateurs pleins - Bois de taille (brindilles et branches broyées) - Huiles de vidange - Ecorces et sciures (non traitées) * Les peaux d’agrumes (oranges, citrons, etc.) et de bananes peuvent être mises à décomposer dans l’eau. Le purin obtenu sera répandu sur le compost. ** Les herbes vivaces (chiendent, liseron, rumex et rhizomes de plantes) seront d’abord exposées à l’air et au soleil avant d’être incorporées au compost. Les herbes montées en graine et les graines devront être brulées avant d’être incorporées à un compost de faible température. - Verres - Cendre de charbon ou de bois traité - Sciures de bois traité - Branches non broyées - Objets métalliques - Peaux d’agrumes traitées - Os non calcinés Formation au compostage - Novembre 2010 - Sens de l’Humus 4/11 Fabrication du compost Les matériaux du compost et leur rapport C/N (proportion du carbone/azote) Pailles Blé Avoine Orge Seigle Colza Féverole 80 60 100 60 40 45 Déchets Cuisine Légumes Jardin Gazon Marc de café Fumiers Poule Bovin Bovin pailleux Cheval Cheval pailleux 15 20 30 25 50 Lisiers 12 à 20 13 20 à 60 12 à 25 20 Bovin Cochon Purin Autres : Poudre de roche 8 à 13 5à7 2à3 0 Résidus bois Feuilles 30 à 60 Ecorces feuillus 90 à 130 Ecorces résineux 150 à 180 Sciures peuplier 90 Sciures sapin 230 Bois de taille 100 à 150 Divers Tourbe 50 Curage des 10 à 15 fosses Fauche des 20 à 30 marais Modes de compostage Le vermicomposteur : C’est la solution « appartement ». Le compostage se fait essentiellement grâce aux vers de compost ; Eisenia foetida (préfère la matière en décomposition), et/ou Eisenia endreï (préfère la matière fraiche). Les matériaux sont placés au fur et à mesure dans le baquet du haut. Quand celui-ci est plein, on le fait descendre d’un cran, et on le remplace par celui qui était tout en bas, qu’on aura au préalable vidé de son contenu complètement transformé. Chaque baquet est percé de trous afin que les vers puissent remonter vers la matière fraiche. C’est un compostage froid, qui se fait en 3, 4 mois. Le jus est systématiquement récupéré et peut être utilisé, dilué à 10% comme fertilisant. En silos : Dans ce cas, les matériaux sont placés au fur et à mesure de leur production dans un grand récipient à claire-voie appelé silo. L’idéal est de disposer de deux silos. Quand l’un est plein, on le laisse travailler et on remplit l’autre. Le « must » étant de récupérer le 1/3 supérieur du silo plein, encore peu décomposé par rapport au reste, et de le transvaser dans le silo vide. C’est sur cette première couche qu’on continuera à remplir celui qui était vide. Les 2/3 restants de celui qui était plein aura tout le temps de travailler. Il s’agit dans ce cas d’un compostage froid (qui ne permet pas de détruire les graines des végétaux qu’on y met). Le temps de compostage est d’environ une année. Formation au compostage - Novembre 2010 - Sens de l’Humus 5/11 Il est possible de fabriquer soi-même son silo. - choisir un endroit ombragé, bien drainé, - Ajouter les MO au fur et à mesure, les mélanger avec une couche de « brun » (matière sèche et riche en carbone), et les recouvrir à chaque fois d’une nouvelle couche de « brun », - Arroser (eau et/ou purin d’ortie dilué à 10, 20%) et mélanger si nécessaire. En tas, ou en « andin » : Ce compostage n’est possible que si nous disposons d’un volume minimum de 1 m 3 de matière disponible en même temps, matières « vertes » et « brunes » confondues, afin qu’il monte bien en température (effet de masse). C’est un compostage chaud. La forme du tas aura celle d’un cake démoulé. La largeur à la base sera entre 1,20m et 1,50m. La largeur en haut sera de plus ou moins 0,80 m, en fonction de la pluviométrie ; en saison pluvieuse, le haut du tas sera plus pointu. Longueur : environ 1,20 m, 1,50 m. Hauteur : 1 m minimum, si l’on veut qu’il y ait une bonne montée en température, car le tas se tasse avec le temps. Lieux Quel que soit le mode de compostage qu’on utilise : - Ombragé sans excès, - Protégé des vents dominants et de la pluie, - Sol nu, meuble, bien drainé, voire très légèrement en pente, - Idéalement : entouré de haies : bouleau, noisetier, sureau, charme, etc., - Ne pas changer de lieu si le compost se fait bien (ensemencement, ambiance favorable) Couverture Le tas de compost est un organisme vivant. Il est le siège d’échanges très actifs qu’il faut réguler. Une « peau » faite de terre, tourbe, feuilles, paille, fougère : - protège le compost des excès climatiques, - régularise l’évaporation et harmonise les échanges avec l’atmosphère. Dynamisation En biodynamie, avant de mettre la couverture, on injecte dans le compost des préparations. L’action de celles-ci se vérifie très fortement : - les bactéries fixatrices d’A (les azotobacters) se multiplient bien, - les vers de fumiers (Eisenia foetida) s’installent et se propagent rapidement, - la déconstruction des matières organiques cède le pas à l’élaboration des substances liées aux champignons et aux actinomycètes. C’est la construction de l’humus. - des germes pathogènes sont détruits. Toutefois, sans forcément pratiquer la biodynamie, il est possible de favoriser ces mêmes effets par un arrosage du tas au purin d’ortie et/ou de consoude dilué à 20%. Formation au compostage - Novembre 2010 - Sens de l’Humus 6/11 Emplois Compost jeune ou « demi-mûr » Dans un compost demi-mûr, les matériaux de départ sont encore reconnaissables, bien que brunis ; ils perdent leur structure quand on les écrase entre les doigts. Ce compost contient des vers de fumier. Il est riche en azote. Il sera : - Epandu en surface entre les lignes de culture au printemps (surtout pas dessus, car il « brulerait » les semis), ce qui aura par ailleurs comme effet de ralentir la germination de certaines adventices. - Epandu en surface en fin d’automne pour la préparation des planches de culture de l’année suivante. Si nécessaire, le compost sera alors légèrement incorporé au sol au printemps, juste avant les semis. Compost « mûr » - il sent le sous-bois, a une consistance plus terreuse et abrite non plus des vers de fumier, mais des lombrics. On ne reconnait plus les matières de départ. - Il peut être utilisé à tout moment de la culture, y compris en couverture de semis. Test de maturation du compost : - Semer du cresson dans du compost pur ou du compost mélangé à de la terre, - Si la levée est régulière, qu’il n’y a pas de « fonte des semis », que les racines sont bien blanches et non nécrosées, alors le compost est mûr ! Evolution du compost : points de repères Evolution de la température et des organismes vivants associés aux différents stades de maturité du compost Température (°C) Chaleur Vers Humus stable 60 Bactéries thermophiles Actinomycètes et champignons 40 Bactéries et champignons mésophiles 20 Microfaune variée Vers de fumier Bactéries nitrificatrices Temps 1ere phase Ne pas répandre en surface 2éme phase Compost jeune Ne pas enfouir 3éme phase Compost mûr : 4/6 mois à 1 an Répandre ou mêler à la couche superficielle du sol Formation au compostage - Novembre 2010 - Sens de l’Humus 7/11 Effet du brassage sur le compost Température (°C) Effet d’un brassage régulier sur la température d’un compost 60 Brassage Brassage 40 Brassage 20 Temps (semaines) 4 8 12 Variation du pH au cours des différentes phases de maturation du compost pH 2 8 Phase 1 : diminution du pH, acidose Phase 2 : augmentation du pH, alcalinisation 7 3 Phase 3 : stabilisation du pH proche de la neutralité 6 5 1 Jours 50 100 150 200 Taux d’humidité favorable au bon déroulement du compost Entre 45 et 65% d’humidité. Dans la main, effet d’une éponge humide. Couche grisâtre - Ok si odeur de sous bois (actinomycètes) - Compost à rééquilibrer si odeur type foin moisi Jus Normalement il n’y a pas d’écoulement. Si oui c’est qu’il y a minéralisation et excès d’humidité ! Odeur Un bon compost ne doit pas dégager d’odeur désagréable. Si odeur d’ammoniac, problème d’équilibre et perte d’azote sous forme d’ammoniac (NH3). Formation au compostage - Novembre 2010 - Sens de l’Humus 8/11 « Beurre noir » Il peut arriver que la matière organique riche en azote, trop humide, pas assez aérée, se transforme dans le compost en une bouillie noir appelée « beurre noir ». La présence de beurre noir indique un mauvais équilibre du compost. Champignons (coprins et champignons blancs-bleutés) Présence indispensable si la température est d’environ 30°C. Collemboles et vers de fumier Indispensables à partir de 30°C. Corrections de départ Critères Rapports C/N Problématiques C < 60% C > 70% pH du sol pH > 8 pH < 6 Excès Aération Humidité Ensemencement microbien Minéraux Manque Excès Manque Manque Corrections Apport de C (paille, écorce, feuille, sciure, carton) Apport de N (tonte, herbe, purin, fiente, bouse, déchet de cuisine) Apport de gypse (3%) ou d’argile Apport de lithotamme ou de calcaire Tassement, apport de terre, de matière compostable fine, arrosage Décompactage, apports de paille, feuilles, broyats Attendre ressuyage, brassage + végétaux secs Arrosage, apports de végétaux verts et humides Terre, compost, purin, préparas biodynamiques Carences Basalte, phosphate naturels, lithotamme, calcaire broyé Comparaison de compostage en tas (à chaud) et compostage de surface (à froid) En tas (chaud) En surface (froid) - Rendement en humus élevé de 20% environ - Stimulation de la vie (30 T de fumier donnent 15 T de compost qui donnent microbienne de surface 5 à 6 T d’humus stable) (Azotobacter) lorsqu’il est - Effet à long terme sur la structure du sol mis directement sur le sol - Utilisation rapide pour les plantes - Coût de mise en œuvre - Adaptation à toutes les rotations de culture faible - Effet assainissant vis-à-vis des germes microbiens et des graines d’adventices Inconvénients - Stimulation plus faible de la vie - Rendement en humus plus microbienne du sol avec un apport de faible compost mûr - Risque d’apport - Coût de mise en œuvre plus important d’adventices et de germes pathogènes Avantages Formation au compostage - Novembre 2010 - Sens de l’Humus 9/11 Ce qu’il faut faire et ne pas faire Ce qu’il faut faire - Considérer le tas de compost comme une entité vivante contenant des millions de microorganismes. Si nous veillons à leurs besoins, ils nous prépareront un bon compost. - Utiliser uniquement des matières organiques, exception faite de quelques additifs appropriés. - Constituer un compost en tas avec le maximum de déchets en une seule opération. - Arroser les déchets avec précaution jusqu’à ce qu’ils prennent la consistance d’une éponge humide. (Vous prenez une poignée et vous pressez. Si ça coule, c’est trop humide. Si ça suinte entre les doigts, c’est bon !). - Déchiqueter les grosses pièces et les tiges coriaces, ou les couper en petit tronçons. - Utiliser des caisses à compost pour des apports de petites quantités. - Assurer des moyens d’aération efficaces. - Couvrir le tas pour en conserver la chaleur et le protéger contre la pluie, le vent et le soleil. - Faire sécher le compost mût à l’ombre et le stocker sous un abri pour empêcher le lessivage des éléments nutritifs par la pluie. - Veiller à ce que la température monte, mais ne dépasse pas 70°C (le pic se situant à partir du quatrième jour et ce pendant 8 jours). - Retourner au moins une fois le compost en tas (souvent au bout de 3 semaines) lorsque la température a baissé. C’est alors le bon moment, si nécessaire, pour rééquilibrer notre compost. Ajouter de l’eau s’il est trop sec, de la paille s’il est trop humide. Ce qu’il est conseillé d’éviter - Creuser une fosse pour le compost, surtout si on se trouve en région humide ou en terrain argileux. - Ajouter quotidiennement de petites quantités de déchets une fois un compost mis en tas, sauf si on composte en silo ou en composteur. - Former des couches épaisses d’un même déchet (tonte, feuilles, déchets de cuisines, paille,…). Ce qui peut être à l’origine du beurre noir dans le cas de matières organiques riches en humidité. Dans le cas inverse, il y a ralentissement considérable du compostage. - Compacter le tas en le piétinant. Il faut cependant tasser un peu si les matières à composter sont très riches en paille. - Trop mouiller le tas, pour éviter des conditions de fermentation anaérobies. - Utiliser un compost non mûr pour les petits semis. Formation au compostage - Novembre 2010 - Sens de l’Humus 10/11 Les apports en compost suivant les exigences des légumes Les apports sur toute la surface (lorsque l’on a suffisamment de compost) Apports nuls Ail Arroche Chou de Bruxelles Cresson Crosne Echalote Endive Mâche Navet Oignon Pourpier Radis Plantes aromatiques Apport moyen Apport important Moins de 300Kg/100m² plus de 300Kg/100m² Asperge Betterave* Blette Carotte* Chicorée* Haricot* Laitue* Pissenlit* Pois* Panais* Salsifis* Scorsonère* Artichaut Aubergine Cardon Céleri* Chou de Chine Chou pommé* Chou-fleur* Chou-rave* Concombre Cornichon Courge Epinard Fenouil Fraisier Maïs Melon Piment Poireau Poivron Pomme de terre Potiron Tétragone Tomate * Apport impératif de compost mûr (bien décomposé), ou compost demi-mûr apporté au sol au moins un mois avant semis ou plantation. Pour les autres cas, apport de compost demi-mûr possible notamment au moment de la plantation. En sol ayant un complexe argilo-humique (bien structuré) Le compost, véritable levain de la terre, peut être incorporé en fonction de la rotation. Il sera apporté aux légumes feuilles et fruits les plus gourmands et continuera son travail dans le sol pour nourrir les cultures suivantes (racines, bulbes, puis enfin légumineuses). Ce qui revient à apporter du compost tous les deux ou trois ans. Il peut être apporté à la fin de l’automne. En sols sableux ou mal structurés Ces sols sont souvent pauvres et subissent un lessivage important de leurs éléments nutritifs. Il sera alors nécessaire d’apporter du compost chaque année à la dose et au stade de maturation qui conviennent au légume. Cet apport se fera en fin d’hiver/début de printemps, peu de temps, ou juste avant la mise en culture. Sol lourd ou qui tasse Ces sols peuvent être difficiles à travailler et à cultiver. Un apport de compost régulier permettra petit à petit d’alléger la terre et de recréer une structure plus souple du sol, notamment en recréant le CAH (Complexe Argilo Humique) du sol. En sol argileux on pourra incorporer le compost en fin d’automne pour qu’il profite du travail de l’hiver. A l’inverse, sur un sol limoneux, on favorisera un travail et un apport de compost en début de printemps. En association de cultures, on utilisera du compost mûr et à dosage moyen entre les besoins de chaque légume associé. On peut faire un apport localisé au moment de la plantation. Formation au compostage - Novembre 2010 - Sens de l’Humus 11/11 Les apports localisés (si l’on a peu de compost ou lors de plantations très espacées type asperge, artichaut, courge, arbre fruitier jeune, etc.) Ils peuvent se faire sur la ligne (asperge, artichaut) ou au trou (cardon, courge, arbre fruitier). Ils permettent de diminuer la dose à mettre, de concentrer la fumure pour une meilleure efficacité, de limiter la perte d’éléments nutritifs et la pollution des nappes. Pour la fumure d’entretien des arbres fruitiers, on épandra à la périphérie de la surface couverte par la couronne de l’arbre, car c’est là que les racines sont le plus proche de la surface et surtout qu’elles présentent le plus grand nombre de poils absorbants. Un léger griffage est possible, puis les vers de terre et les animaux du sol se chargeront de l’enfouissement. Dose pour jeunes arbres : 100 kg/are/an Dose pour arbres en production : 200kg/are/an Formation au compostage - Novembre 2010 - Sens de l’Humus