LE FOOTBALL, UNE PASSION, UN REVE, UNE ECOLE DE LA VIE

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LE FOOTBALL, UNE PASSION, UN REVE, UNE ECOLE DE LA VIE
LE FOOTBALL,
UNE PASSION,
UN REVE,
UNE ECOLE DE LA VIE
Joey COULON
« Il n'y a pas que le football dans la vie, mais il y a de la vie dans le football... »
Je dédie ce livre à ma famille qui a toujours été
là pour moi, ainsi qu'à mes coéquipiers qui sont
devenus mes amis.
J'ai voulu écrire ce témoignage pour tous les
petits footballeurs qui rêvent de devenir
professionnels pour leur dire :
« Allez jusqu'au bout de vos rêves mais ne
laissez pas les études de côté, battez-vous, ne
lâchez rien mais surtout, gardez les pieds sur
terre ».
Le football et ses paillettes, ses sommes
astronomiques, ses scandales, ses rêves et …
ses licenciés. Le haut niveau, beaucoup veulent
y jouer, mais peu y joueront.
Quel petit garçon où même petite fille qui s’est
lancé un jour dans le football n’a jamais eu à
l’esprit de devenir le meilleur joueur du monde
comme les Pelé, Maradonna ou encore Zidane.
Pas beaucoup.
Comme moi je l’ai rêvé, c’est à travers mon
parcours footballistique, avec mes ressentis,
mes hauts et mes bas, mes réussites et mes
coups de blues, mes émotions et mes
impressions, en tout et pour tout à travers ma
vie que je veux vous montrer les coulisses du
football, telles que je les ai ressenties, subies...
acceptées en silence.
Je suis actuellement dans un centre de
formation à Tours, j'ai 17ans. Comme tous
joueurs, j'ai du gagner ma place, batailler pour
en arriver là, mais une fois à ce stade, je me
rends compte que ce n'est que le début d'une
aventure même si elle a commencé il y a déjà
des années... Flash-back...
I
LE DEBUT
Je n'étais même pas encore né que j'étais
déjà sur les terrains. Mon père est un amoureux
du football, mon oncle l'était aussi, mon grandpère de même. Toutes les générations se sont
retrouvées un jour sur un terrain de football.
Mon père était entraineur et l'est toujours
d'ailleurs. Il a commencé très jeune. Ma mère
« qui a aussi tapé dans le ballon à
l'adolescence » le suivait à chaque match, du
jour ou ils se sont rencontrés jusqu'au jour ou
ils se sont séparés. Puis entre temps ma sœur est
née et elle aussi fit quelques années de foot
mais le fait de jouer avec des garçons l’a vite
découragée. Elle préféra la danse et le dessin ou
je dois l'avouer elle est très douée.
Mes parents nous disaient souvent quand on
était plus jeunes que ma sœur avait de l'or dans
les doigts et moi de l'or dans les pieds.
C'est donc 4 ans après la naissance de ma sœur,
le 28 mars 1994, le jour de l'anniversaire de
mon père à minuit et demi exactement que
j'arrivais au monde et c'est tout naturellement
que dès ma naissance, dans le berceau ou dans
les bras de ma mère, j'assistais aux matchs de
mon père.
Mais je débutais mal dans la vie, j'ai eu des
problèmes de santé à partir de l'âge de trois
mois jusqu'à 9 mois.
J'étais un enfant triste qui passait son temps à
pleurer et je ne m'alimentais plus.
Après des dizaines de rendez vous chez le
médecin j'ai fini par être envoyé aux urgences
de l'hôpital pour enfants de Tours car mon état
se détériorait. Mes parents étaient très angoissés
car j'ai été hospitalisé un vendredi et les
médecins laissaient entendre que je pouvais être
atteint de la mucoviscidose. Ils ont du attendre
le lundi pour avoir les résultats et enfin savoir
quelle maladie me rongeait.
J'avais la maladie cœliaque. D'où ma perte de
poids, ma mélancolie, mes insomnies, mes
douleurs et mon retard de croissance, tout ça
déjà si jeune.
Le seul traitement était un régime alimentaire :
manger sans gluten. Mes parents n'avaient
jamais entendu parler de cette maladie.
Mais après les explications du médecin et de la
diététicienne j'ai pu rentrer chez moi au bout de
quinze jours.
Et mes parents m'ont expliqué par la suite que
j'étais devenu un autre petit garçon. J'avais
retrouvé le sourire, je me promenais à quatre
pattes, j'étais joyeux j'avais envie de jouer, je
me nourrissais de nouveau et je passais
d'agréables nuits.
Grâce à cette découverte, ma mère, qui elle
aussi avait les mêmes symptômes que moi, a su
qu'elle avait la maladie cœliaque.
Après cet épisode douloureux de ma vie, mon
père me glissa au niveau des pieds une chose
ronde qui, doucement, roulait vers moi. Comme
tous bébés, je saisis cette "ba-balle" comme je la
surnommais, à la main. Mauvais réflexe ! Mon
père voulant que je joue avec les pieds. Je
commence alors, petit à petit à laisser le ballon
par terre et à taper dedans de toutes mes forces
sans trop savoir ou il allait se diriger.
II
MES PREMIERS PAS AVEC UN BALLON
Tout commença à l'âge de quatre ans,
ne pouvant être inscrit en club parce que j'étais
trop jeune, j'allais quand même m'entrainer avec
l'équipe de mon père le mercredi après midi au
club de Montlouis sur Loire, il était responsable
de l'école de foot et entrainait les débutants.
J’avais eu mon tout premier équipement de
footballeur, un ensemble du Bayern de Munich,
équipe allemande réputée. Bien-sûr comme
j’avais un retard de croissance comme je l’ai dit
juste avant, j’étais très petit et mon maillot
devait être une très petite taille aussi. Mais
j’étais heureux, il me semble que je le mettais
de nombreuses fois dans la semaine tellement
c’était un plaisir de ressembler à un
footballeur !
Je n'ai plus beaucoup de souvenirs de cette
année là. Quand je regarde les photos je vois
que mon short m'arrivait quasiment aux
chevilles et que j'étais haut comme trois
pommes. En revanche je me rappelle d'une
chose qui m'a marqué : Je ne pouvais pas jouer
le week-end à cause de mon âge et cela
m'attristait car jouer, ce n'était que du bonheur
et là on me l'interdisait. Mais étant petit, je ne
pouvais qu'acquiescer à ce que l'on me disait.
Malgré tout durant cette première année,
j'apprends les règles du jeu bien-entendu, les
bases comme les passes, la conduite de balle,
les jonglages et encore bien d'autres choses
utiles à la formation du footballeur.
Cette année la fut marquée par un évènement
familial terrible... Un décès... Celui de mon
oncle avec lequel j'étais déjà complice malgré
mon jeune âge. Cela à été un vrai coup de
massue pour toute la famille et ce fut difficile à
digérer, même si moi je n'ai compris que plus
tard que je ne le reverrais plus. Mes grands
parents, et mes parents, ainsi que ma sœur ont
du vivre avec, et laisser le temps apaiser la
douleur ce qui n'était vraiment pas facile.
Mais la vie continuait, cette année la c'était
aussi l'année de la coupe du monde, quelques
semaines après le décès, la magie des bleus fit
penser à autre chose. La mairie de Montlouis,
ville où je vis et le club de football avaient
organisé la diffusion des derniers matchs sur
écran géant dans la salle des fêtes comme
beaucoup de villes. Un vrai bonheur, que
d'émotions, de rire et de larmes pour tous les
spectateurs qui voulaient y croire, les bleus nous
ont fait vivre des moments magiques,
inoubliables, grâce à des hommes comme Aimé
Jacquet, (que j'ai eu la chance de rencontrer
quelques années plus tard, mais j'y reviendrai
plus loin dans mon récit), ou comme Zizou,
Thuram, Lizarazu et les autres.
J'étais encore bien plus décidé à jouer au
football, et je n'étais pas le seul, à la rentrée
juste après la coupe du monde, ce fut l'affluence
dans les clubs de foot.
J'ai eu la chance pendant les grandes vacances,
d'aller voir l'équipe de Marseille qui était en
stage au Pays Basque. J'ai pu approcher des
joueurs comme Fabrizio Ravanelli, Poratto et
même Pires qui lui joue toujours contrairement
aux précédents. C'est sûrement sa dernière
année d'ailleurs.
Il a fallu que j'attende d'avoir six ans pour que
mes parents m'inscrivent officiellement au club
de Montlouis afin d'avoir une licence.
Je vais donc à l'entrainement tous les mercredis
après-midi avec comme entraineur mon père.
Je débute ce qu'on appelle alors les "plateaux".
Qu'est-ce que les plateaux ?
Ce sont des regroupements de trois ou quatre
équipes du département et tout l'après-midi elles
se confrontent à des exercices ou des petits
matchs assez courts dans des espaces réduits.
Le club nous fournit alors un short et une paire
de chaussettes pour le week-end. Mais il y avait
un petit soucis... Le short me descendait aux
tibias et mes chaussettes montaient jusqu'aux
cuisses. Mais ce n'était rien, le plus important
c'était que je pouvais jouer. Enfin !
Je me souviens que le club organisait un plateau
de Noël tous les ans avant les vacances et cette
année là, pour mon premier plateau, nous
avions gagné le relais.
On s'entrainait sur un stabilisé, un terrain de
terre battue rouge, donc c'est sûr, les conditions
n'étaient pas les meilleures mais cela n'a jamais
gêné personne.
On apprend à se placer, à lever la tête, ce qui
n'est pas évident, car à cet âge là on a tendance
à tous se jeter sur le ballon, comme une abeille
sur un pot de miel. Mais c'est en faisant qu'on
apprend et avec mon père je ne pouvais pas
faire autrement qu'apprendre.
En regardant les photos je me souviens que
j'étais a l'aise pour dribbler mes adversaires. Je
commençais à avoir un style de jeu basé vers
l'avant. Cependant mon père aimait me faire
jouer défenseur pour que j'apprenne à récupérer
les ballons.
Ma sixième année et ma septième année se
ressemblent
beaucoup,
petits
jeux,
apprentissage du jonglage, pied droit, pied
gauche et tête, rencontre avec les clubs
alentours, plateau de noël, petits tournois etc...
Mais il y aura une différence durant la seconde.
En effet je fus surclassé en poussins avec trois
de mes coéquipiers. Et la tout allait changer, il
n'y avait plus de plateaux mais des matchs avec
un championnat, il y avait des tournois, un
entrainement de plus dans la semaine.
Nous avons eu la chance de recevoir un joueur
de foot connu, Wilfried DALMAT au sein de
notre club, et j'ai pu discuter en privé avec lui
car c'était un ami de Raouti A. dont je vous
parlerai plus tard.
Mais avant ça pendant les vacances de juillet,
mes parents me firent la surprise d'aller visiter
le stade mythique de Barcelone, « le Camp
Nou » pratiquement le jour ou Figo a signé avec
le Réal de Madrid. Figo qui auparavant était
joueur à Barcelone, le rival des madrilènes.
Nous avons visité la salle des trophées ainsi que
la boutique sur deux étages.
C'était grandiose, un stade à vous donner la
chair de poule tellement il est immense.
On s'imagine ce que cela fait d'évoluer sur un
terrain comme celui là avec autant de
supporters. Quelle ambiance magique et
électrique à vous en donner des frissons. Nous
avons aussi visité le stade Olympique ou
évoluait l'Espagnol de Barcelone... que de
souvenirs.
Les vacances terminées je repris le chemin de
l'école. Le soir on devait aller au lit à 21 h, ma
mère était intransigeante la dessus, quand il y
avait cours, pas de télévision le soir, mais il
pouvait y avoir des exceptions.
Vous vous rappelez du 11 septembre 2001 ? Les
attentats, tout le monde s'en souvient ! Ce soir
la, exceptionnellement mes parents voulaient
me laisser regarder un match de mon équipe
favorite de l'époque, le FC Nantes, du moins la
première mi-temps ! Oui mais seulement, ce
triste événement qui à bouleversé le monde
entier occupait toute les chaînes de télévision.
Le match de foot était donc reporté où annulé,
je ne me souviens plus trop. J'étais triste, à sept
ans regarder un match à la télé, c'était super !
Mes parents m'ont expliqué ce qui se passait
aux États-Unis et là j'ai su que mon chagrin était
minime par rapport aux personnes qui avaient
perdu quelqu'un dans ce tragique attentat.