Vendre son bien immobilier en viager

Date : 27/28 NOV 15
Page de l'article : p.39
Journaliste : L. B.
Pays : France
Périodicité : Quotidien
OJD : 122744
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PATRIMOINE
Vendre son
bien immobilier
en viager
Le viager est plus qu'une
solution anecdotique pour
financer sa retraite. Mais
le marché est assez étroit.
Four ceux qui n ont gas pu anticiper
et notamment se préparer des revenus d'appoint et/ou qui disposent
d'une retraite trop juste, la vente en
viager s'avère une ultime solution
pour obtenir rapidement un capital
grâce à son patrimoine immobilier.
Cette transaction particulière permet de vendre son bien tout en restant chez soi. « Grâce au versement
par l'acheteur d'un "bouquet"
[somme versée le jour de la signature de l'acte] et d'une rente viagère,
le "crédirentier" [le vendeur] améliore ainsi son train de vie », explique
Guillaume Levêque, notaire à La
Ferté-Bernard, membre du réseau
Monassier. Cette solution financière (voir exemples ci-contre) permet aux seniors de rester à leur
domicile et de s'offrir plus de loisirs,
de réaliser des travaux dans leur
maison et si besoin de faire face à
d'éventuelles dépenses liées à
l'avancée en âge (auxiliaire de vie,
aide ménagère, garde de nuit, maison de retraite, etc.). Au départ choisie par les propriétaires sans héritiers, « cettesolution intéresse de plus
en plus de seniors voulant conserver
une autonomie financière sans avoir
besoin de solliciter leurs enfants »,
explique Benjamin Mabille, gérant
fondateur de EM Finance.
Autre atout dè cette solution : le
crédirentier s'allège d'une partie
des charges de copropriété et
notamment des dépenses liées aux
gros travaux. A noter que le mon-
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tant dè la rente est revalorisé chaque année et indexé à l'indice des
prix à la consommation (hors
tabac). Le contrat de la vente doit
toujours prévoir une clause résolutoire protectrice notamment en cas
de non-paiement de la rente. « Dès
le premier impayé du débirentier, le
crédirentier est en droit de récupérer
le bien vendu et même défaire annuler la transaction avec la possibilité
de conserver le bouquet », affirme
Guillaume Levêque.
Des acheteurs méfiants
Reste que le viager n'a pas que des
bons côtés. D'abord, ce type de
vente est limité et ne représente
qu'environ I % du marché national
des transactions immobilières. Il
existe d'ailleurs plus d'offres que de
demandes. Les acheteurs sont
méfiants quant à l'allongement de
la durée de vie, qui donne un caractère aléatoire à leur investissement
et à la date de jouissance du bien
acheté. Ensuite, le bien cédé sort
définitivement de la succession des
enfants du crédirentier. « C'est ce
qui explique que les seniors hésitent à
opter pour cette solution irréversible », reconnaît Benjamin Mabille.
« Pourtant, ces derniers peuvent
décider de procéder à une donation
du bouquet à leurs enfants et de conserver la rente pour eux », nuance ce
dernier. Enfin, tous les biens ne se
vendent pas facilement. Pas de problème pour ceux situés à Paris en
région Paca ou à Lyon, mais il n'y a
pas de marché pour des biens situés
en milieu rural. — L. B.
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