La pharmacopée de la nature en danger
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La pharmacopée de la nature en danger
N U M É R O 254 2 février 2005 A N A LY S E ACTUALITÉS La pharmacopée de la nature en danger Sortie industrielle pour UroGene Les 350000 espèces de plantes constituent un immense réservoir de molécules. Mais il semblerait que cette manne se rétrécisse. L a conférence internationale « Biodiversité : science et gouvernance », qui s’est tenue à Paris la semaine dernière, a abordé ce thème : comment peuton lutter contre l’érosion des espèces ? En effet, de 40 à 70 % des médicaments proviennent encore des substances naturelles : plantes, organismes marins, microorganismes… Déjà, 80 % de la forêt primaire qui couvrait la terre il y a 8 000 ans n’existent plus : 34 000 espèces végétales, 5 500 espèces animales sont en danger. Pire : en cas de réchauffement de la planète, 37 % des espèces disparaîtraient d’ici à 2050. A l’heure où l’on parle de médicaments très élaborés, industriels, dans les pays développés, les médecines traditionnelles jouent toujours un rôle important. Elles représentent encore 40 % des prescriptions en Chine, et même 70 % en Afrique. Chez nous, de nombreux « blockbusters » proviennent de substances naturelles : deux tiers des 87 anticancéreux S U I T E P A G E 2 SOMMAIRE « J’ai voulu donner un avenir aux équipes », explique Christian Grenier, P-DG d’UroGene (Evry), qui vient de céder à Pierre Fabre sa division recherche sur le cancer. « La reprise par un industriel est une autre solution que l’entrée en Bourse », continue-t-il. UroGene avait essayé, sans succès, de lever les fonds nécessaires à son développement, soit 25 millions d’euros. « A quoi cela nous aurait-il servi de partir pour la traversée du Ténéré avec un réservoir à moitié plein ? » Et trouver des « lead investors » aux Etats-Unis s’est révélé impossible, comme en France d’ailleurs, malgré un « road show » actif. Résultat : la pharma reprend les 25 salariés (19 chimistes et 6 biologistes) de la plate-forme de Villeurbanne (Rhône), avec deux des trois programmes de recherche sur les cancers de la vessie et de la prostate. Les actifs seront dans une nouvelle filiale, Pierre Fabre Urologie, qui pourrait s’installer sur le cancéropôle de Toulouse. Quant à UroGene, qui employait 40 personnes en 2004, il n’en garde que 5, en se concentrant sur le développement clinique d’une molécule destinée à l’incontinence de la vessie, la bésipirdine, dont les droits ont été achetés à Aventis. IntegraGen lutte contre l’obésité IntegraGen (Genopole d’Evry) va participer à un gros programme européen sur l’obésité, pour un montant de 14,5 millions d’euros. La société va prendre part au projet DiOGenes (Diet, Obesity and Genes). La biotech compte parmi les 30 structures européennes qui recevront ce montant pour chercher les facteurs influençant la prise de poids. La société sera responsable des aspects du projet touchant à la génétique, en collaboration avec l’Inserm. IntegraGen peut s’appuyer sur un travail de fond dans ce domaine et a déjà identifié cinq gènes associés à l’obésité. Le projet européen rassemble de nombreuses disciplines autour du phénomène. A terme, on pourra prévoir les réactions du corps aux nutriments et leur impact sur le poids, ce qui devrait aboutir à des régimes personnalisés. Une banque comprenant l’ADN de 13 000 personnes sera utilisée. SOCIÉTÉ ÉMERGENTE Biosystems International : biomarqueurs protéiques PAGE 3 HÔPITAL Assistance publique-Hôpitaux de Paris : premier pôle français de recherche clinique PAGES 4 ET 5 TECHNOLOGIE La leptine est impliquée dans le remodelage osseux PAGE 6 EN BREF Sortie industrielle pour UroGene Bio-entrepreneur pour les professionnels Diagnostic précoce de la maladie d’Alzheimer PAGE 1 Bourse et Ils bougent Internet, Rendez-vous, Législation PAGE 5 PAGE 2 PAGE 7 PAGE 8 Nucleis lève 1,5 million d’euros Le lyonnais, qui vient de lever 1,5 million d’euros, est spécialisé dans la mise au point de souris transgéniques et dans les services associés à cette activité. L’année 2004 a été conforme aux objectifs : le chiffre d’affaires a atteint 1,5 million d’euros, avec un résultat net à deux chiffres. Selon l’investisseur Alain Benisty, de Vizille Capital Innovation, qui suit Nucleis depuis l’automne 2003, ce résultat est remarquable. La performance doit beaucoup à la technologie Speedy Mouse, développée à l’université Mac Gill de Montréal, qui en a cédé la licence à Nucleis. Cet outil convient bien à la validation des cibles in vivo et aux études précliniques. De nombreux champs de recherche sont concernés, de la surexpression de gènes aux souris humanisées et «knock-down» (ARNi). En outre, la suite des opérations est à la hauteur, avec de nouvelles activités de R&D qui occuperont huit scientifiques, le tout en liaison avec des programmes Inserm-Collège de France, CNRS et Institut Curie. NUMÉRO 254 — 02/02/05 — PAGE 1 EN BREF Un allemand qui entre en Bourse à Francfort, ce n’est pas si fréquent dans le monde des biotechnologies. C’est pourtant le cas de Paion (Aix-la-Chapelle), pour un montant levé de 62,5 millions d’euros. La société a un produit en fin de phase II, issu du vampire Desmodus rotundus. L’italien Gentium, de son côté, est entré en Bourse à New York pour 27 millions de dollars. Predix Pharmaceuticals a trouvé 43 millions de dollars dans un troisième tour de table. ArQule a levé, pour sa part, 31 millions. Amylin a réuni 176 millions. Quant à Martek, il a rassemblé 75 millions et Ista, 49 millions. CytRx a levé, de son côté, 21,3 millions. Toutes les pharma n’ont pas des problèmes en Bourse. Johnson & Johnson a vu la valeur de ses actions augmenter de 17% en 2004. AstraZeneca a aussi dépassé les prévisions, avec une action qui a progressé de 1,27 dollar, à 37,25 dollars. Même chose pour Bristol-MyersSquibb, qui a vu par ailleurs ses ventes augmenter de 4%, atteignant 19,4 milliards de dollars. Celltech (UCB Group) et Millenium viennent de signer un accord dans le domaine de l’inflammation. Il s’agit de développer des anticorps contre deux cibles de Millenium. UCB va générer les anticorps et sera responsable des phases II. Millenium recevra des « milestones » et détient une option pour commercialiser le produit avec UCB. Pfizer achète le californien Angiosyn pour 527 millions de dollars, se procurant ainsi l’agent angiostatique, en développement préclinique, mis au point par ce dernier. Ce composé aura des applications en ophtalmologie et dans une autre sphère thérapeutique non dévoilée. ACTUALITÉS Bio-entrepreneur pour les professionnels Le congrès « Profession : Bio-entrepreneur » se tiendra les 15 et 16 mars 2005 à Paris, à la Porte Maillot, et sera le plus gros événement « intégrateur » au sein du Medec, le Salon de la médecine. Manuel Gea, président de Centrale-Santé et organisateur précise : « Ces deux jours permettent aux professionnels de puiser des informations pratiques et d’aller plus loin vers d’autres événements par la suite, comme BioVision, par exemple. » Les sociétés de biotechnologie devenant plus matures, l’exergue de la manifestation s’inscrit dans l’« ouverture et l’industrialisation du secteur ». Car il ne faut plus considérer les biotech comme un monde à part, mais comme une industrie semblable aux autres. De plus, il convient de ne jamais oublier que, dans les biotech de santé, le client final, c’est le malade. Pour mieux le servir, il faudra produire. La bioproduction sera donc abordée, avec, en ligne de mire, l’organisation d’une vraie filière industrielle autour des entreprises de santé, pharma et biotech. Mais que vont apprendre nos professionnels ainsi « banalisés », dans le meilleur sens du terme ? D’abord, comme toujours, le nerf de la guerre et les difficultés à l’amorçage seront à l’ordre du jour. Mais également des idées, comme celle de faire intervenir les grands laboratoires plus en amont dans la chaîne qu’aujourd’hui. Pour se développer, il faut animer des réseaux. C’est l’exemple du Club Alfa, qui regroupe des biotech de services et de production, qui mutualisent leurs outils. Une meilleure organisation des entreprises n’empêche pas le développement de l’innovation, tout spécialement illustré par les nanotechnologies, où la France a sa place. Une innovation qu’il faut protéger. « Profession : Bio-entrepreneur » expliquera ainsi le parcours de fond de la propriété industrielle, tout en avertissant que, parfois, il ne faut pas déposer de brevet. Les participants pourront aussi suivre les dernières aventures des sociétés de biotechnologie japonaises (le pays est un invité d’honneur) et d’une autre nation d’Europe du Nord. A propos d’étranger, la France devrait d’ici peu assister au retour de nombreux scientifiques qui l’avaient quittée, souvent pour des raisons de famille. Un mouvement qui interpelle sur les vrais métiers nécessaires à l’industrie des biotechnologies. L’aspect emploi s’invitera donc au congrès. Du pratique, encore du pratique ! A N A LY S E S U I T E (SUITE DE LA PAGE 1) La pharmacopée de la nature en danger mis sur le marché entre 1985 et 1995 sont issus des substances naturelles ou construits en s’inspirant de leur structure. Le fameux taxotère, produit contre le cancer du sein, ne vient-il pas des aiguilles d’une espèce d’if du Pacifique Sud ? Et la pervenche de Madagascar a donné lieu à la novelbine, mise au point par Pierre Fabre. Alors oui, si la biodiversité est en danger, toute la pharmacopée peut en souffrir. Pourtant, dans les années 1980, avec la montée en puissance des biotechnologies, les pays du Nord se sont intéressés aux produits du Sud. La mode était d’aller recueillir plantes et recettes locales pour développer des médicaments, d’interroger les personnes âgées… Puis une cinquantaine de pays se sont finalement rebellés contre le pillage de leurs plantes et de leur savoir-faire en se dotant de lois sur leurs ressources génétiques. Des procès et des polémiques ont eu lieu, notamment pour le hoodia d’Afrique du Sud, qui pourrait servir contre l’obésité (voir « Biotech Info-L’Usine Nouvelle »). Malgré tout, la Convention sur la biodiversité est un concept de plus en plus admis, et la plupart des accords scientifiques incluent un partage des brevets. Reste que la méfiance subsiste contre les « pirates » des ressources biologiques. Du coup, l’industrie s’inquiète des mesures de plus en plus contraignantes prises par les pays émergents. Mais ces derniers sont parfois déçus de leurs efforts, car les mannes biotechnologiques se font attendre, d’autant plus que les développements sont longs. Il faut donc globalement relancer la Convention, persuader les pays pauvres de protéger leur biodiversité et les rémunérer. Quant à la France, elle est plutôt gâtée avec ses pays d’outremer, où les écosystèmes sont encore très variés. ■ HÉLÈNE GUYOT NUMÉRO 254 — 02/02/05 — PAGE 2 SOCIÉTÉ ÉMERGENTE BiosystemsInternational: biomarqueurs protéiques A la suite de la fermeture de Pfizer, à Fresnes, des chercheurs se sont lancés dans le développement de biomarqueurs, avec une équipe multinationale. C e ne sont pas toujours les chercheurs académiques qui se lancent dans la création d’une biotech. Chez Biosystems International, des chercheurs issus du privé se sont associés pour créer une jeune entreprise innovante (JEI). Suite à la fermeture de la structure R&D de Pfizer à Fresnes, en février 2003, le directeur du groupe de génomique et de bio-informatique, le Dr Laszlo Takacs, s’est associé avec les Drs Andras Guttman (université d’Innsbrück), Barry Karger et William Hancock (Northeastern University, Boston) pour élaborer un projet scientifique innovant et donner naissance, le 17 mai 2004, à Biosystems International. Ils ont été rejoints par le Dr Liebaert, médecin et manager ayant plus de quinze ans d’expérience en marketing et en « business development » dans l’industrie pharmaceutique. Tout pour le diagnostic La société, présidée par Laszlo Takacs, s’est implantée sur le Genopole d’Evry. Sept personnes de plusieurs nationalités (Français, Américains, Hongrois, Bulgares), issues pour la plupart du groupe Pfizer de Fresnes, ont allié leurs compétences. Biosystems a démarré grâce à 37 kiloeuros de fonds des créateurs et du matériel informatique et scientifique offert par Pfizer (d’une valeur de 650 kiloeuros). L’entreprise a bouclé un premier tour de financement de 3 millions d’euros, apportés par les fonds communs de placement dans l'innovation (FCPI) Gen-I et Soge Innovation 7 de Société Générale Asset Management (JeanYves Nothias et Midori Yokoyama). Fort d’une collaboration avec l’université hongroise de Debrecen, Biosystems a aussi développé une filiale en Hongrie, qui emploie deux personnes en R&D et vient d’obtenir une subvention de 0,5 million d’euros du ministère hongrois de la Recherche. L’expertise de la société s’articule autour de multiples savoir-faire concourant à la découverte de pro- téines pathologiques : des biomarqueurs. Sa technologie consiste à mettre en évidence des marqueurs pathologiques spécifiques de cancers ou de maladies chroniques à partir de liquides physiologiques (plasma, urines…) et/ou de tissus de patients. L’enjeu technique est d’éliminer les protéines normales, généralement très abondantes, ainsi que d’enrichir et purifier les protéines malades, les biomarqueurs. Des anticorps monoclonaux spécifiques de ces biomarqueurs sont ensuite élaborés, produits, puis criblés pour être in fine utilisés pour développer et commercialiser des kits de diagnostic. Dans un premier temps, Biosystems a aménagé une plate-forme technologique pour évaluer, grâce aux biomarqueurs identifiés, l’efficacité de candidats médicaments en phase clinique précoce. Plusieurs contrats sont en phase avancée de négociation avec de grands groupes pharmaceutiques. L’objectif de la société reste toutefois d’utiliser les revenus de ses premiers contrats pour identifier en interne de nouveaux biomarqueurs permettant, à terme, de proposer des outils de diagnostic pour des pathologies complexes. Encore faut-il que les marqueurs soient reproductibles et qu’on puisse les industrialiser. En parallèle, Biosystems mène une stratégie active de développement de son portefeuille de propriété intellectuelle. ■ CÉLINE HÉCHARD-LAFLEURIEL LIEU : Genopole d’Evry SPÉCIALITÉ : caractérisation de biomarqueurs humains et développement de kits de diagnostic CRÉATION : 17 mai 2004 FINANCEMENT : capitaux propres, aide de Pfizer, de l’Anvar, de SGAM EFFECTIF : 7 personnes + 2 en Hongrie CONTACT : François Liebaert, P-DG Tél : + 33 (0)1 60 87 89 32 + 33 (0)1 60 87 89 00 E-mail : [email protected] Site internet : www.biosys-intl.com EN BREF Une division d’opposition de l’Office européen des brevets a décidé de maintenir sous une forme modifiée le brevet EP 705902 relatif au gène de susceptibilité au cancer du sein et des ovaires. C’est une nouvelle victoire de l’éthique et d’une certaine conception de la santé publique contre le monopole de Myriad Genetics. Schering-Plough va acquérir NeoGenesis (Massachusetts) pour une somme dont le montant n’a pas été dévoilé. Depuis 1999, la pharma utilise le système d’identification automatique de ligand (Alis) de la biotech ainsi que sa bibliothèque NeoMorph pour la découverte de « leads ». La transaction devrait se faire d’ici fin mars. Mat Biotech (Monoclonal Antibodies Therapeutics), biotech implantée à Evry, et Servier vont collaborer sur un programme de couplage de l’anticorps monoclonal antiferritine AMB8LK, mis au point par Mat, à une molécule cytotoxique de type alcaloïde de Vinca issue de la recherche de la pharma. Le danois Danisco, producteur d’ingrédients alimentaires, va acquérir le reste des parts de Genencor pour pas moins de 600 millions de dollars en espèces. Un montant de 419 millions va servir à acheter la participation d’Eastman Chemicals, et le reste – 181 millions de dollars –, celle des actionnaires minoritaires. Inamed (Californie) va distribuer la toxine botulique de type A d’Ipsen (Paris). Des essais cliniques de phase III destinés à tester la tolérance et l’efficacité du produit, dont le nom de marque est Reloxin, sont en cours aux EtatsUnis. Ce produit a des applications en dermocosmétique, notamment comme antirides. NUMÉRO 254 — 02/02/05 — PAGE 3 H Ô P I TA L Assistance publique-Hôpitau premier pôle français de rech Promoteur d’une centaine d’essais cliniques par an, l’AP-HP souhaite renforcer sa position de leader en augmentant son propre budget de recherche. Il faudra également négocier un changement substantiel de la réglementation et développer une plus forte politique de partenariats. L e 19 novembre dernier, L’AP-HP ET LES MALADIES RARES l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) a organisé e répertoire officiel souligner l’importance du déficit immunitaire la 2e Journée de la recherche clide l’Agence française de l’AP-HP dans combiné sévère lié à l’X ; de sécurité sanitaire la recherche destinée ou encore l’autogreffe nique hospitalière à l’hôpital eurodes produits de santé à combattre et à vaincre de myoblastes péen Georges-Pompidou (HEGP). (Afssaps) recense ces maladies ». Parmi squelettiques pour traiter Cette manifestation, placée sous la 343 essais cliniques les essais les plus l’insuffisance cardiaque « médicaments » dans prometteurs : l’autogreffe ischémique. Ces études, direction de la division recherche le domaine des maladies de myoblastes dans le où la part belle est clinique et développement (DRCD) rares. Avec 24 essais traitement des dysphagies faite aux thérapies de l’AP-HP, a réuni 450 personnes cliniques ouverts, l’AP-HP des dystrophies cellulaires, sont (praticiens et chercheurs, repréest incontestablement musculaires (brevet principalement financées le leader français Inserm–AP-HP) ; la greffe par le Programme sentants des pouvoirs publics, indusde la recherche clinique de neurones fœtaux hospitalier de la recherche triels). L’objet de cette journée fut sur ces maladies. Selon dans le traitement de clinique (PHRC) mis en de faire le point sur les problémal’institution francilienne, la maladie de Huntington ; œuvre par le ministère de tiques actuelles de la recherche « la récente annonce du la thérapie génique la Santé et organisé sous Plan maladies rares vient comme traitement la forme d’appels d’offres. hospitalière, dans un contexte juridique et économique en pleine évolution. Ce fut aussi l’occasion de présenter les différents outils mis à la disposition des fonds propres, pour atteindre 5 millions d’euros en 2007 praticiens pour réaliser leurs projets. En commençant et 10 millions en 2010. Rose-Marie Van Lerberghe cette réunion, Rose-Marie Van Lerberghe, directrice compte bien s’appuyer sur l’existence d’instituts spégénérale de l’AP-HP, a insisté sur l’attractivité que repré- cialisés – notamment, Institut de myologie et Institut sente la recherche clinique pour l’AP-HP, tant vis-à- du cerveau et de la moelle (à la Pitié-Salpêtrière), vis des praticiens que des malades. Les patients sont Institut de cardiologie (à l’HEGP) – pour fédérer des alors en mesure de bénéficier des traitements les plus masses critiques de chercheurs. Elle conclut : « Nous récents, et les médecins ont tout l’arsenal des nou- devons éviter le saupoudrage des crédits afin que veaux produits à leur disposition. la recherche soit un véritable moteur pour l’AP-HP. » Pourquoi mener sa propre politique de recherche clinique ? « Parce que c’est une des missions officielles S’appuyer sur des instituts spécialisés des CHU, a rappelé Didier Houssin, directeur de la Dès lors, « il est important que l’AP-HP mène sa propre politique médicale de l’AP-HP. La synergie entre les politique de recherche, sans pour autant faire concur- soins et la recherche, nous la devons à nos malades rence aux établissements publics à caractère scienti- d’aujourd’hui et de demain. Nous avons la possibilité fique et technologique (EPST). Nous devons tenir notre et la légitimité de cette autonomie. » Là encore, rester position, au sein de la compétition nationale et inter- dans la course du progrès thérapeutique a un prix, et nationale, et exploiter du mieux possible notre poten- l’AP-HP doit analyser sa structure et son potentiel en tiel », a-t-elle insisté. Le plan stratégique de l’AP-HP la matière. Pour cela, selon Didier Houssin, plusieurs prévoit ainsi deux augmentations des financements en points devront être améliorés : il importe que l’AP-HP mène un véritable inventaire de ses forces et de ses faiblesses, en matière de recherche, dans un contexte d’internationalisation des essais cliniques ; le plan stratégique doit définir des thématiques prioritaires et, notamment, s’investir dans des domaines délaissés, comme la gériatrie ; enfin, le développement des partenariats avec les universités d’Ile-de-France doit être poursuivi, surtout dans la valorisation des projets patrimoniaux (bâtiments de recherche, collections biologiques). Mais l’AP-HP, c’est aussi de nombreuses L Les patients peuvent bénéficier des traitements les plus récents, et les médecins ont tout l’arsenal des nouveaux produits. NUMÉRO 254 — 02/02/05 — PAGE 4 BOURSE ux de Paris: herche clinique collaborations, tant avec les EPST qu’avec des promoteurs industriels. En effet, l’AP-HP héberge près de la moitié des unités de recherche de l’Inserm ! L’AP-HP a d’abord créé les centres d’investigation clinique (CIC) avec l’Inserm, puis les unités de recherche clinique (URC) et les centres de ressources biologiques (CRB), qui constituent des bases de données tissulaires, génétiques, tumorales, etc. de grande valeur. Une puissance de connaissance et de savoir-faire parfois méconnue. PROTEIN DESIGN L’américain Protein Design Laboratories (PDL), spécialiste du développement d’anticorps monoclonaux humanisés, acquiert ESP Pharma (Edison, New Jersey) pour 475 millions de dollars. L’opération se fera par un versement en espèces de 300 millions de dollars et par un échange d’actions à hauteur de 175 millions de dollars. Fondé en avril 2002, ESP Pharma dispose d’un portefeuille de produits déjà commercialisés (ex-produits Wyeth), dont le Cardene IV. La société a réalisé un chiffre d’affaires de 90 millions de dollars en 2004. Son activité commerciale, essentiellement orientée vers le domaine hospitalier, devrait ouvrir des portes aux futurs produits de PDL : le Zenapax (transplantation rénale) et le Nuvion (colites sévères). Deux médicaments qui devraient atteindre le marché en 2007… L’action PDL a progressé de 5,4 % mercredi, clôturant la journée à 20,26 dollars sur le Nasdaq. VIACELL Un effort d’anticipation est nécessaire « Pour assurer une bonne visibilité vis-à-vis de nos partenaires, nous devons faire un effort d’homogénéisation des processus d’évaluation de ces structures. Mais il importe aussi que nous fassions appel à ces partenaires pour nous aider à anticiper les grands tournants de la recherche clinique. Ainsi, qui aurait pu soupçonner, il y a quelques années, que la thérapie cellulaire dépasserait la thérapie génique ? » a souligné Pierre Corvol, président du conseil scientifique de l’AP-HP. Cet effort d’anticipation doit aussi permettre de réfléchir à ce qui motive les personnels médicaux et non médicaux à participer aux essais cliniques, afin de leur apporter la formation nécessaire et de mieux valoriser leurs carrières. En cela, l’AP-HP devra très vite aider ses praticiens à respecter la nouvelle réglementation française en matière d’essais cliniques, instaurée en même temps que la transposition de la directive européenne relative aux essais des médicaments (voir « Biotech Info » n° 209). Sans cela, l’AP-HP risque de prendre du retard dans ses dépôts de dossiers et donc dans les autorisations d’initier de nouveaux essais. En outre, la concurrence européenne et mondiale dans le domaine des essais n’attendra pas. Pour se nourrir des retombées de sa politique en matière de recherche clinique, l’AP-HP compte sur sa mission de valorisation, créée en 1992. Celle-ci a accompagné une bonne dizaine de start-up qui se sont montées sur des projets ou des brevets développés par l’AP-HP. Mais trop peu de chercheurs hospitaliers sont sensibilisés à ce domaine de la recherche clinique, et le patrimoine considérable de l’institution francilienne risque d’en pâtir à l’avenir. Voilà un chantier que le futur plan stratégique de l’AP-HP ne devra pas négliger. Car sans essais possibles, les Hôpitaux de Paris perdraient de leur efficacité et de leur aura. ■ ÉMILIE GILLET Bonne nouvelle sur le front des IPO ! La société ViaCell, implantée à Boston et spécialisée dans la thérapie cellulaire, a réussi avec brio son introduction sur le Nasdaq. ViaCell, qui avait choisi un prix d’introduction dans « le bas de la fourchette », a vu ses cours exploser dès le premier jour de cotation. L’action est passée de 7 à 8,75 dollars en fin de journée (+ 25 %), atteignant même 11,75 dollars en séance ! La société génère un chiffre d’affaires de 28,6 millions de dollars, avec des pertes de 15,9 millions, et l’américain Amgen détient une participation significative dans le capital de cette entreprise… ILS BOUGENT ■ NANOBIO Cette biopharma américaine installée dans le Michigan s’offre les services de MICHAEL NESTOR comme nouveau directeur général. Il était auparavant président d’Alpharma, société spécialisée dans les génériques. ■ LABORATOIRES PIERRE FABRE FRÉDÉRIC MAYRAND, ingénieur chimiste, directeur de l’usine de Gaillac (Tarn) depuis 2001, prendra la direction de la nouvelle usine de Toulouse (ex-site AZF) pour y développer une nouvelle génération de médicaments contre le cancer. NUMÉRO 254 — 02/02/05 — PAGE 5 EN BREF D’après une étude parue dans « Nature Medicine » (février), toutes les lignées de cellules souches embryonnaires humaines sont contaminées par une molécule non humaine, l’acide sialique Neu5Gc. Celle-ci provient du milieu de culture standard qui contient des produits animaux. Transplantées chez l’homme, ces cellules provoqueraient sans aucun doute une réponse immunitaire. Onze sociétés japonaises vont participer au projet de Centre médical du XXIIe siècle, qui vise à rapprocher le monde académique des entreprises. Chugai Pharmaceutical, notamment, va établir une base de données sur les pathologies articulaires (facteurs génétiques, environnementaux, etc.), en tirer des statistiques sur les facteurs de risque et étudier l’efficacité pharmacologique d’une molécule candidate. MAGIC est une méthode développée par des chercheurs de l’Ecole de médecine de Harvard pour construire rapidement et sans effort des molécules d’ADN recombinant sans besoin d’enzymes de restriction, de DNA ligase et autres manipulations habituellement utilisées. Cette technique ne fait intervenir que deux souches bactériennes et une étape de recombinaison homologue. («Nature Genetics» on line, 30 janvier) Des souris « knock-out », dépourvues de la protéine kinase ERK1, présentent une adiposité réduite et moins d’adipocytes matures par rapport à des souris normales. Ces animaux sont, de plus, résistants au développement de l’obésité et protégés de l’insulinorésistance. Ces découvertes, réalisées par une unité Inserm, ouvrent des perspectives pour le traitement de l’obésité. (« Diabetes », février) TECHNOLOGIE La leptine est impliquée dans le remodelage osseux Des taux de leptine trop faibles entraînent des perturbations dans la régulation de la masse osseuse, avec des conséquences bien connues, notamment sur les femmes ménopausées. Le décryptage du mécanisme d’action de la molécule pourrait conduire à de nouveaux traitements, comme les bêtabloquants. M algré leur apparence peutêtre un peu inerte, les os de notre corps sont le siège d’une activité intense et permanente : le remodelage osseux. Détruire les os pour mieux les reconstruire, tel est le rôle de deux types cellulaires bien caractéristiques : les ostéoclastes (pour la destruction) et les ostéoblastes (pour la reconstruction). Grâce à leur travail, tous les dix ans, notre squelette est intégralement renouvelé. Bien sûr, un équilibre parfait entre ces deux activités cellulaires est indispensable, sinon, des pathologies comme l’ostéoporose (plus de résorption que de formation) ou, à l’inverse, l’ostéopétrose (absence de résorption) menacent, conduisant à une fragilisation osseuse et à un risque élevé de fractures. L’obésité protège Justement, il a été constaté que l’ostéoporose, en l’absence de traitements hormonaux substitutifs, apparaît systématiquement après la ménopause. Les obèses, pour leur part, semblent protégés de cette pathologie. Quel rapport existe entre prise de poids et reproduction ? Aucun, si ce n’est que l’une et l’autre sont régulées par une molécule commune bien connue : la leptine. Serait-elle donc aussi impliquée dans la régulation de la masse osseuse ? C’est ce qu’ont démontré des chercheurs américains à partir de souris souffrant d’une déficience du gène de la leptine : elles sont obèses, stériles et présentent une croissance de 40 % de leur masse osseuse, suite à l’augmentation d’activité de leur ostéoblastes ! Des observations semblables ont été faites sur des enfants lipodystrophiques, c’est-à-dire présentant des taux de leptine anormalement faibles. Si la leptine joue bien un rôle dans la formation osseuse, comment agit-elle ? Sachant que, dans le cadre de l’obésité et de la reproduc- tion, cette molécule agit via un relais hypothalamique, des expériences de perfusion de la molécule dans cette petite région du cerveau ont été réalisées sur des souris. La baisse de la masse osseuse alors constatée et l’annulation de cet effet après la destruction des récepteurs spécifiques indiquent que l’hypothalamus est bien un relais indispensable dans le mode d’action de la leptine sur l’os. La transmission du message se fait, au moins en partie, via le système nerveux sympathique, de l’hypothalamus jusqu’au microenvironnement osseux, où les ostéoblastes récupèrent l’information nerveuse grâce à des récepteurs adrénergiques présents à leur surface. Ces derniers peuvent être neutralisés par des bêtabloquants, induisant alors une augmentation de la formation osseuse. Ceci pourrait avoir des applications thérapeutiques, comme l’utilisation de bêtabloquants en cas d’ostéoporose chez la femme ménopausée afin de compenser ses pertes d’os. Déjà, deux études menées sur des femmes traitées par bêtabloquants ont montré une diminution du risque de fracture. Même si ces résultats nécessitent de nouvelles études prospectives, ils démontrent, pour la première fois, que l’homéostasie osseuse est régulée par l’hypothalamus et le système nerveux sympathique : de nouveaux traitements contre l’ostéoporose pourraient résulter de ces travaux. ■ MURIELLE VIGNEAU-HERMELLIN POUR EN SAVOIR PLUS Takeda S., Elefteriou F., Levasseur R…, «Leptin regulates bone formation via the sympathetic nervous system», «Cell» 2002 Nov. 1, 111(3):305-17 Pasco J.A., Henry M.J., Sanders K.M., Kotowicz M.A., Seeman E., Nicholson G.C., Geelong Osteoporosis Study, «Jama» 2004, Sep. 15, 292(11):1326-32, «Use of beta-blockers and risk of fractures», SchliengerR.G., Kraenzlin M.E., Jick S.S., Meier C.R. NUMÉRO 254 — 02/02/05 — PAGE 6 TECHNOLOGIE Diagnostic précoce de la maladie d’Alzheimer Après avoir montré, en septembre dernier, dans « Science » (voir « Biotech Info » n° 195), que sa technologie était capable de détecter l’antigène spécifique de la prostate, PSA, à des taux infinitésimaux, l’équipe de Jwa-Min Nam, de l’université Northwestern (Illinois), transfère son invention à la maladie d’Alzheimer. « Bio-barcode » repose sur la capture des antigènes par deux nanoparticules différentes : l’une magnétique et l’autre recouverte de fragments d’ADN. Après séparation sous un champ magnétique, le taux d’antigène est mesuré en évaluant la quantité d’ADN par PCR. Dans cette nouvelle application, les scientifiques ont recherché les ligands amyloïdes bêta (ADDL) capables de diffuser dans le fluide cérébrospinal. Les taux d’ADDL mesurés chez les individus atteints de la maladie d’Alzheimer étaient significativement plus élevés. Cette technique s’est avérée 100 000 fois plus sensible que les méthodes de détection classique. Selon les chercheurs, « Bio-barcode » pourrait être utilisé pour un diagnostic précoce de la maladie. (« PNAS » on line, du 31 janvier au 4 février) Conception de composés par co-cristallographie Aussi vastes qu’elles puissent paraître, les chimiothèques ne représentent qu’une fraction infime du répertoire chimique potentiel. C’est du moins ce que pensent les chercheurs de la société californienne Plexxikon (Berkeley). Pour découvrir les structures chimiques inutilisées dans les approches traditionnelles, ces derniers ont mis au point une procédure exploitant des composés de très faible poids moléculaire… présentant une faible affinité pour le ligand étudié ! Ces structures sont combinées et étudiées par co-cristallographie avec la protéine cible. Cette approche permet de comprendre les bases moléculaires qui sous-tendent l’activité de ces molécules chimiques. Via cette procédure, les chercheurs ont identifié, en étudiant la structure de l’enzyme PDE4D associée à des molécules chimiques, trois sites de substitution chimique. Ils ont alors conçu des dérivées présentant des modifications ponctuelles. Après deux cycles de synthèse chimique, des inhibiteurs de PDE4D 4 000 fois plus efficaces que les produits du départ ont été identifiés. (« Nature Biotechnology » on line, 30 janvier) Nanosphere pour la détection des SNPs La technologie de l’américain Nanosphere (Illinois) vient de faire ses preuves pour la détection de SNPs (polymorphisme de nucléotides simples) dans la revue « Nucleic Acids Research » (février). Cette technique, qui ne nécessite pas d’amplification d’ADN, s’appuie sur deux étapes d’hybridation. Sur une plateforme sont alignés de courts fragments d’ADN représentant tous les allèles possibles des SNPs étudiés. L’ADN génomique est ensuite déposé et s’hybridera ou non avec les oligonucléotides fixés. Si l’hybridation a lieu, un troisième oligonucléotide – relié à une particule d’or – viendra à son tour s’hybrider à l’extrémité libre de l’ADN génomique. L’ajout d’une solution d’argent va alors amplifier le signal. Nanosphere montre que sa technologie a permis d’analyser les génotypes de trois gènes impliqués dans des désordres thrombotiques. La société met maintenant au point des équipements pour appliquer sa technologie en routine. Une biopuce pour la maladie de Crohn Après la puce Lipochip, lancée en mars dernier pour diagnostiquer l’hypercholestérolémie familiale, l’espagnol Progenica Biopharma (Derio), anciennement Medplant Genetics, vient de sortir un support adapté aux maladies inflammatoires de l’intestin, telles que la maladie de Crohn et la colite ulcéreuse. Cette biopuce, développée avec l’hôpital clinique de Barcelone et UCB Pharma, réunit toutes les variations de polymorphisme, à savoir 46 mutations, associées à ces maladies. IBDChip devrait permettre à la fois le diagnostic et la sélection du traitement le plus adapté à chaque patient. Des essais cliniques débuteront prochainement. Dans le domaine du génotypage, la société a développé, en plus de Lipochip – certifiée par la Commission européenne pour le diagnostic –, une puce pour analyser les cellules sanguines de donneurs. Bloodchip est en essai clinique dans plusieurs pays d’Europe. EN BREF La mélanopsine est capable de «transformer» des cellules neuronales de mammifères en photorécepteurs fonctionnels. Cette découverte pourrait avoir des implications cliniques importantes, notamment pour stimuler de façon sélective certaines cellules du cerveau et restaurer la vue dans des cas de dégénérescence de la rétine. («Nature» on line, 26 janvier) La structure 3D de l’hormone FSH (follicle-stimulating hormone), liée à son récepteur, ainsi que les spécificités de cette interaction viennent d’être élucidées. Il s’agit d’une étape cruciale du développement des gamètes. Ces informations pourraient donc conduire au développement d’antagonistes non stéroïdiens de la FSH, bloquant la production de spermatozoïdes dans le cadre d’une contraception. (« Nature », 20 janvier) A l’occasion du programme BioChancePLUS, le ministère de l’Education et de la Recherche allemand (BMBF) accorde 30 millions d’euros pour 60 projets de recherche de jeunes entreprises en biotechnologie. Les projets sélectionnés portent sur la pharmacologie, le diagnostic médical et les procédés biotechnologiques pour l’industrie. Le centre d'innovation Génome Québec fait appel à 50 000 dons d'ADN et de sang. Ils viendront alimenter une base de données reliée au projet canadien Cartagene. Les données recueillies permettront la mise en place d'études cliniques, pharmacogénétiques ou de santé publique à grande échelle et de recherches pouvant mener à la découverte de nouveaux gènes de susceptibilité à certaines maladies. Chaque dossier lié à un échantillon d'ADN restera strictement secret. NUMÉRO 254 — 02/02/05 — PAGE 7 LES LIENS DE LA SEMAINE www.yourgenome.org Conçu par l’Institut Sanger (EtatsUnis), spécialisé dans la recherche génomique, le site yourgenome cherche à vulgariser la recherche génétique. Il propose trois niveaux de pédagogie : débutant, intermédiaire et avancé. Mais il faudra patienter un peu pour ce troisième niveau. Des explications sont fournies sur l’ADN, l’ARN, les gènes et le génome, le projet de génome humain, les méthodes de séquençage et les implications éthiques. A voir : un index sur les termes employés et une chronologie des découvertes depuis les années 1950. Aujourd’hui, le site pose aux internautes cette curieuse question : « Devriez-vous imposer des droits de propriété sur la copie ou le clonage de votre propre code génétique ? » www.igr.fr L’Institut Gustave-Roussy (IGR) se définit comme le premier centre européen de lutte contre le cancer. Avec un effectif de 2500 chercheurs, médecins et équipes soignantes, il combine recherche et soins avec un institut et une école de cancérologie. En pharmacologie clinique, trois unités travaillent sur les nouvelles approches en pharmacogénomi- que et pharmacogénétique. L’institut est aussi mobilisé sur cinq programmes de recherche : relations hôte-tumeur, oncogenèse, imagerie, épidémiologie, innovations thérapeutiques et du diagnostic. Douze unités de recherche complètent le dispositif. Le site met à disposition la liste des essais institutionnels en cours et propose un magazine d’information trimestriel sur ses activités. RENDEZ-VOUS L É G I S L AT I O N • L’Association américaine pour l’avancement de la science (AAAS) organisera son meeting annuel à Washington (Columbia), du 17 au 21 février 2005. Des présentations d’auditeurs auront lieu au cours d’ateliers, notamment sur les nanotechnologies. Site internet : www.aaasmeeting.org Loi sur les OGM en Italie • A Paris, le 13e Séminaire international de biologie moléculaire se tiendra, les 24 et 25 février prochains, au centre de congrès Cap 15. Il y sera question des « Outils moléculaires pour l’analyse des semences et de l’alimentation animale et humaine ». Site internet : www .formation-conseil.com • La neuvième édition d’« InFoTech Pharma 2005 » se déroulera à Londres, les 15 et 16 mars. Cette manifestation rassemble les « big pharma » autour des toutes dernières technologies (informatique, imagerie, électronique, etc.). Contact : Marylin Canale Tél. : 00 44 20 7017 5656 Site internet : www .infotechpharma.com • Nice héberge le 3e Congrès international de nanobiotechnologie, du 30 mars au 1er avril 2005. Au programme : développements sur les puces et les composants intégrés. Contact : Julia Grolere, Société de chimie industrielle E-mail : [email protected] Site internet : www.adebiotech.org. • Le prochain Congrès international de myologie aura lieu à Nantes, à la Cité des congrès, du 9 au 13 mai. Seront évoquées les dernières avancées en génomique fonctionnelle, en biologie et en physiologie du système musculaire ainsi que dans le développement des thérapies pour les maladies neuromusculaires. Site internet : http://www.myology2005.org/ Le Parlement italien approuve la loi du gouvernement visant à faciliter la culture de plantes transgéniques sur le territoire. Les tenants des biotech insistent pour dire qu’il s’agit de mettre fin à un «moratoire moyenâgeux fondé sur des idées réactionnaires sur les OGM». La loi de «coexistence» autorise la culture d’OGM, à condition que les plantes traditionnelles ne soient pas contaminées. Mais chaque région italienne pourra choisir si elle veut une agriculture sans OGM. De toute façon, toute initiative pour interdire les OGM aurait encouru des poursuites de la Commission européenne. En Italie, de nombreux consommateurs sont hostiles à ces cultures. Mais aux Etats-Unis, on mange des OGM depuis des années sans les séparer des cultures classiques. Sans accident… Une publication de « L’Usine Nouvelle » - 12-14, rue Médéric 75815 Paris Cedex 17 Tél. : 01-56-79-41-00 – Fax : 01-56-79-45-60 Prix de l’abonnement 2004, France, 1 an (44 numéros) : 565 € TTC, 6 mois (22 numéros) : 298 € TTC (TVA 2,10 %). Étranger : nous consulter Abonnements: Marion Semblat, 4130 – Fax: 41 34 Rédaction : Hélène Guyot (rédactrice en chef) : 45 48 ; Stéphanie Cohen : 39 02 ; Olivier Ketels. Groupe Industrie Services Info : Président directeur général : Philippe Santini. Dépôt légal 1er trimestre 2005 - Éditeur : Groupe Industrie Services Info (principal actionnaire : Approvia GUN). S.A. au capital de 1 057 080 euros. 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