La pharmacopée de la nature en danger

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La pharmacopée de la nature en danger
N
U
M
É
R
O
254
2 février 2005
A N A LY S E
ACTUALITÉS
La pharmacopée
de la nature en danger
Sortie industrielle pour UroGene
Les 350000 espèces de plantes
constituent un immense réservoir
de molécules. Mais il semblerait
que cette manne se rétrécisse.
L
a conférence internationale « Biodiversité : science et gouvernance »,
qui s’est tenue à Paris la semaine dernière, a abordé ce thème : comment peuton lutter contre l’érosion des espèces ?
En effet, de 40 à 70 % des médicaments
proviennent encore des substances naturelles : plantes, organismes marins, microorganismes… Déjà, 80 % de la forêt primaire qui couvrait la terre il y a 8 000 ans
n’existent plus : 34 000 espèces végétales, 5 500 espèces animales sont en
danger. Pire : en cas de réchauffement de
la planète, 37 % des espèces disparaîtraient d’ici à 2050.
A l’heure où l’on parle de médicaments
très élaborés, industriels, dans les pays
développés, les médecines traditionnelles
jouent toujours un rôle important. Elles
représentent encore 40 % des prescriptions en Chine, et même 70 % en Afrique.
Chez nous, de nombreux « blockbusters »
proviennent de substances naturelles :
deux tiers des 87 anticancéreux S U I T E P A G E 2
SOMMAIRE
« J’ai voulu donner un avenir aux équipes », explique Christian
Grenier, P-DG d’UroGene (Evry), qui vient de céder à Pierre Fabre
sa division recherche sur le cancer. « La reprise par un industriel est
une autre solution que l’entrée en Bourse », continue-t-il. UroGene
avait essayé, sans succès, de lever les fonds nécessaires à son
développement, soit 25 millions d’euros. « A quoi cela nous aurait-il
servi de partir pour la traversée du Ténéré avec un réservoir
à moitié plein ? » Et trouver des « lead investors » aux Etats-Unis
s’est révélé impossible, comme en France d’ailleurs, malgré un
« road show » actif. Résultat : la pharma reprend les 25 salariés
(19 chimistes et 6 biologistes) de la plate-forme de Villeurbanne
(Rhône), avec deux des trois programmes de recherche sur
les cancers de la vessie et de la prostate. Les actifs seront dans
une nouvelle filiale, Pierre Fabre Urologie, qui pourrait s’installer
sur le cancéropôle de Toulouse. Quant à UroGene, qui employait
40 personnes en 2004, il n’en garde que 5, en se concentrant sur
le développement clinique d’une molécule destinée à l’incontinence
de la vessie, la bésipirdine, dont les droits ont été achetés à Aventis.
IntegraGen lutte contre l’obésité
IntegraGen (Genopole d’Evry) va participer à un gros programme
européen sur l’obésité, pour un montant de 14,5 millions d’euros.
La société va prendre part au projet DiOGenes (Diet, Obesity and
Genes). La biotech compte parmi les 30 structures européennes
qui recevront ce montant pour chercher les facteurs influençant
la prise de poids. La société sera responsable des aspects du projet
touchant à la génétique, en collaboration avec l’Inserm. IntegraGen
peut s’appuyer sur un travail de fond dans ce domaine et
a déjà identifié cinq gènes associés à l’obésité. Le projet européen
rassemble de nombreuses disciplines autour du phénomène. A terme,
on pourra prévoir les réactions du corps aux nutriments et leur impact
sur le poids, ce qui devrait aboutir à des régimes personnalisés.
Une banque comprenant l’ADN de 13 000 personnes sera utilisée.
SOCIÉTÉ ÉMERGENTE
Biosystems International :
biomarqueurs protéiques
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HÔPITAL
Assistance publique-Hôpitaux
de Paris : premier pôle français
de recherche clinique
PAGES 4 ET 5
TECHNOLOGIE
La leptine est impliquée
dans le remodelage osseux
PAGE 6
EN BREF
Sortie industrielle pour UroGene
Bio-entrepreneur pour les professionnels
Diagnostic précoce
de la maladie d’Alzheimer
PAGE 1
Bourse et Ils bougent
Internet, Rendez-vous,
Législation
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Nucleis lève 1,5 million d’euros
Le lyonnais, qui vient de lever 1,5 million d’euros, est spécialisé
dans la mise au point de souris transgéniques et dans les services
associés à cette activité. L’année 2004 a été conforme aux objectifs :
le chiffre d’affaires a atteint 1,5 million d’euros, avec un résultat
net à deux chiffres. Selon l’investisseur Alain Benisty, de Vizille
Capital Innovation, qui suit Nucleis depuis l’automne 2003,
ce résultat est remarquable. La performance doit beaucoup
à la technologie Speedy Mouse, développée à l’université Mac Gill
de Montréal, qui en a cédé la licence à Nucleis. Cet outil convient
bien à la validation des cibles in vivo et aux études précliniques. De
nombreux champs de recherche sont concernés, de la surexpression
de gènes aux souris humanisées et «knock-down» (ARNi).
En outre, la suite des opérations est à la hauteur, avec de nouvelles
activités de R&D qui occuperont huit scientifiques, le tout en liaison
avec des programmes Inserm-Collège de France, CNRS et Institut Curie.
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EN BREF
Un allemand qui entre
en Bourse à Francfort, ce
n’est pas si fréquent dans
le monde des biotechnologies. C’est pourtant le
cas de Paion (Aix-la-Chapelle), pour un montant
levé de 62,5 millions
d’euros. La société a un
produit en fin de phase II,
issu du vampire Desmodus
rotundus. L’italien Gentium, de son côté, est entré
en Bourse à New York
pour 27 millions de dollars.
Predix Pharmaceuticals
a trouvé 43 millions de
dollars dans un troisième
tour de table. ArQule a
levé, pour sa part, 31 millions. Amylin a réuni
176 millions. Quant
à Martek, il a rassemblé
75 millions et Ista, 49 millions. CytRx a levé, de
son côté, 21,3 millions.
Toutes les pharma n’ont
pas des problèmes en
Bourse. Johnson & Johnson a vu la valeur de ses
actions augmenter de 17%
en 2004. AstraZeneca
a aussi dépassé les prévisions, avec une action qui
a progressé de 1,27 dollar, à 37,25 dollars. Même
chose pour Bristol-MyersSquibb, qui a vu par
ailleurs ses ventes augmenter de 4%, atteignant
19,4 milliards de dollars.
Celltech (UCB Group)
et Millenium viennent
de signer un accord dans
le domaine de l’inflammation. Il s’agit de développer des anticorps
contre deux cibles de
Millenium. UCB va générer les anticorps et sera
responsable des phases II.
Millenium recevra des
« milestones » et détient
une option pour commercialiser le produit avec UCB.
Pfizer achète le californien Angiosyn pour
527 millions de dollars,
se procurant ainsi l’agent
angiostatique, en développement préclinique,
mis au point par ce dernier. Ce composé aura
des applications en
ophtalmologie et dans
une autre sphère thérapeutique non dévoilée.
ACTUALITÉS
Bio-entrepreneur pour les professionnels
Le congrès « Profession : Bio-entrepreneur » se tiendra les 15 et 16 mars 2005
à Paris, à la Porte Maillot, et sera le plus gros événement « intégrateur » au sein
du Medec, le Salon de la médecine. Manuel Gea, président de Centrale-Santé
et organisateur précise : « Ces deux jours permettent aux professionnels
de puiser des informations pratiques et d’aller plus loin vers d’autres événements
par la suite, comme BioVision, par exemple. » Les sociétés de biotechnologie
devenant plus matures, l’exergue de la manifestation s’inscrit dans l’« ouverture
et l’industrialisation du secteur ». Car il ne faut plus considérer les biotech
comme un monde à part, mais comme une industrie semblable aux autres.
De plus, il convient de ne jamais oublier que, dans les biotech de santé, le client
final, c’est le malade. Pour mieux le servir, il faudra produire. La bioproduction
sera donc abordée, avec, en ligne de mire, l’organisation d’une vraie filière
industrielle autour des entreprises de santé, pharma et biotech. Mais que vont
apprendre nos professionnels ainsi « banalisés », dans le meilleur sens du terme ?
D’abord, comme toujours, le nerf de la guerre et les difficultés à l’amorçage
seront à l’ordre du jour. Mais également des idées, comme celle de faire
intervenir les grands laboratoires plus en amont dans la chaîne qu’aujourd’hui.
Pour se développer, il faut animer des réseaux. C’est l’exemple du Club Alfa,
qui regroupe des biotech de services et de production, qui mutualisent
leurs outils. Une meilleure organisation des entreprises n’empêche
pas le développement de l’innovation, tout spécialement illustré par les
nanotechnologies, où la France a sa place. Une innovation qu’il faut protéger.
« Profession : Bio-entrepreneur » expliquera ainsi le parcours de fond de la
propriété industrielle, tout en avertissant que, parfois, il ne faut pas déposer
de brevet. Les participants pourront aussi suivre les dernières aventures
des sociétés de biotechnologie japonaises (le pays est un invité d’honneur)
et d’une autre nation d’Europe du Nord. A propos d’étranger, la France
devrait d’ici peu assister au retour de nombreux scientifiques qui l’avaient
quittée, souvent pour des raisons de famille. Un mouvement qui
interpelle sur les vrais métiers nécessaires à l’industrie des biotechnologies.
L’aspect emploi s’invitera donc au congrès. Du pratique, encore du pratique !
A N A LY S E S U I T E
(SUITE DE LA PAGE 1)
La pharmacopée de la nature en danger
mis sur le marché entre 1985
et 1995 sont issus des substances
naturelles ou construits en s’inspirant
de leur structure. Le fameux taxotère, produit contre le cancer du sein,
ne vient-il pas des aiguilles d’une
espèce d’if du Pacifique Sud ? Et la
pervenche de Madagascar a donné
lieu à la novelbine, mise au point par
Pierre Fabre. Alors oui, si la biodiversité est en danger, toute la pharmacopée peut en souffrir.
Pourtant, dans les années 1980, avec
la montée en puissance des biotechnologies, les pays du Nord se
sont intéressés aux produits du Sud.
La mode était d’aller recueillir plantes
et recettes locales pour développer
des médicaments, d’interroger les
personnes âgées… Puis une cinquantaine de pays se sont finalement rebellés contre le pillage de
leurs plantes et de leur savoir-faire
en se dotant de lois sur leurs ressources génétiques. Des procès et
des polémiques ont eu lieu, notamment pour le hoodia d’Afrique du
Sud, qui pourrait servir contre l’obésité (voir « Biotech Info-L’Usine Nouvelle »). Malgré tout, la Convention sur
la biodiversité est un concept de plus
en plus admis, et la plupart des
accords scientifiques incluent un
partage des brevets. Reste que la
méfiance subsiste contre les « pirates »
des ressources biologiques. Du coup,
l’industrie s’inquiète des mesures de
plus en plus contraignantes prises par
les pays émergents. Mais ces derniers
sont parfois déçus de leurs efforts, car
les mannes biotechnologiques se
font attendre, d’autant plus que les
développements sont longs. Il faut
donc globalement relancer la Convention, persuader les pays pauvres de
protéger leur biodiversité et les rémunérer. Quant à la France, elle est
plutôt gâtée avec ses pays d’outremer, où les écosystèmes sont encore
très variés. ■
HÉLÈNE GUYOT
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SOCIÉTÉ ÉMERGENTE
BiosystemsInternational:
biomarqueurs protéiques
A la suite de la fermeture de Pfizer, à Fresnes, des chercheurs
se sont lancés dans le développement de biomarqueurs,
avec une équipe multinationale.
C
e ne sont pas toujours les chercheurs académiques qui se lancent dans la création d’une biotech. Chez Biosystems International,
des chercheurs issus du privé se sont
associés pour créer une jeune entreprise innovante (JEI). Suite à la fermeture de la structure R&D de Pfizer
à Fresnes, en février 2003, le directeur du groupe de génomique et de
bio-informatique, le Dr Laszlo Takacs,
s’est associé avec les Drs Andras
Guttman (université d’Innsbrück),
Barry Karger et William Hancock
(Northeastern University, Boston) pour
élaborer un projet scientifique innovant et donner naissance, le 17 mai
2004, à Biosystems International.
Ils ont été rejoints par le Dr Liebaert,
médecin et manager ayant plus de
quinze ans d’expérience en marketing et en « business development »
dans l’industrie pharmaceutique.
Tout pour le diagnostic
La société, présidée par Laszlo Takacs,
s’est implantée sur le Genopole d’Evry.
Sept personnes de plusieurs nationalités (Français, Américains, Hongrois,
Bulgares), issues pour la plupart du
groupe Pfizer de Fresnes, ont allié
leurs compétences. Biosystems a
démarré grâce à 37 kiloeuros de fonds
des créateurs et du matériel informatique et scientifique offert par Pfizer (d’une valeur de 650 kiloeuros).
L’entreprise a bouclé un premier tour
de financement de 3 millions d’euros, apportés par les fonds communs
de placement dans l'innovation (FCPI)
Gen-I et Soge Innovation 7 de Société
Générale Asset Management (JeanYves Nothias et Midori Yokoyama).
Fort d’une collaboration avec l’université hongroise de Debrecen, Biosystems a aussi développé une filiale
en Hongrie, qui emploie deux personnes en R&D et vient d’obtenir une
subvention de 0,5 million d’euros du
ministère hongrois de la Recherche.
L’expertise de la société s’articule
autour de multiples savoir-faire
concourant à la découverte de pro-
téines pathologiques : des biomarqueurs. Sa technologie consiste
à mettre en évidence des marqueurs
pathologiques spécifiques de cancers ou de maladies chroniques
à partir de liquides physiologiques
(plasma, urines…) et/ou de tissus de
patients. L’enjeu technique est d’éliminer les protéines normales, généralement très abondantes, ainsi que
d’enrichir et purifier les protéines
malades, les biomarqueurs. Des anticorps monoclonaux spécifiques de
ces biomarqueurs sont ensuite élaborés, produits, puis criblés pour être
in fine utilisés pour développer et
commercialiser des kits de diagnostic.
Dans un premier temps, Biosystems
a aménagé une plate-forme technologique pour évaluer, grâce aux biomarqueurs identifiés, l’efficacité de
candidats médicaments en phase clinique précoce. Plusieurs contrats sont
en phase avancée de négociation
avec de grands groupes pharmaceutiques. L’objectif de la société reste
toutefois d’utiliser les revenus de ses
premiers contrats pour identifier en
interne de nouveaux biomarqueurs
permettant, à terme, de proposer des
outils de diagnostic pour des pathologies complexes. Encore faut-il que
les marqueurs soient reproductibles
et qu’on puisse les industrialiser.
En parallèle, Biosystems mène une
stratégie active de développement
de son portefeuille de propriété intellectuelle. ■
CÉLINE HÉCHARD-LAFLEURIEL
LIEU : Genopole d’Evry
SPÉCIALITÉ : caractérisation de biomarqueurs humains et développement
de kits de diagnostic
CRÉATION : 17 mai 2004
FINANCEMENT : capitaux propres,
aide de Pfizer, de l’Anvar, de SGAM
EFFECTIF : 7 personnes + 2 en Hongrie
CONTACT : François Liebaert, P-DG
Tél : + 33 (0)1 60 87 89 32
+ 33 (0)1 60 87 89 00
E-mail : [email protected]
Site internet : www.biosys-intl.com
EN BREF
Une division d’opposition
de l’Office européen
des brevets a décidé
de maintenir sous une
forme modifiée le brevet
EP 705902 relatif au gène
de susceptibilité au cancer du sein et des
ovaires. C’est une nouvelle victoire de l’éthique
et d’une certaine conception de la santé publique
contre le monopole
de Myriad Genetics.
Schering-Plough va
acquérir NeoGenesis
(Massachusetts) pour
une somme dont le montant n’a pas été dévoilé.
Depuis 1999, la pharma
utilise le système d’identification automatique de
ligand (Alis) de la biotech
ainsi que sa bibliothèque
NeoMorph pour la
découverte de « leads ».
La transaction devrait
se faire d’ici fin mars.
Mat Biotech (Monoclonal
Antibodies Therapeutics),
biotech implantée à Evry,
et Servier vont collaborer sur un programme de
couplage de l’anticorps
monoclonal antiferritine
AMB8LK, mis au point
par Mat, à une molécule
cytotoxique de type alcaloïde de Vinca issue de
la recherche de la pharma.
Le danois Danisco, producteur d’ingrédients
alimentaires, va acquérir
le reste des parts de
Genencor pour pas moins
de 600 millions de dollars
en espèces. Un montant
de 419 millions va servir
à acheter la participation
d’Eastman Chemicals,
et le reste – 181 millions
de dollars –, celle des
actionnaires minoritaires.
Inamed (Californie)
va distribuer la toxine
botulique de type A
d’Ipsen (Paris). Des essais
cliniques de phase III
destinés à tester la tolérance et l’efficacité du
produit, dont le nom
de marque est Reloxin,
sont en cours aux EtatsUnis. Ce produit a des
applications en dermocosmétique, notamment
comme antirides.
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H Ô P I TA L
Assistance publique-Hôpitau
premier pôle français de rech
Promoteur d’une centaine d’essais cliniques par an, l’AP-HP souhaite renforcer
sa position de leader en augmentant son propre budget de recherche.
Il faudra également négocier un changement substantiel de la réglementation
et développer une plus forte politique de partenariats.
L
e 19 novembre dernier,
L’AP-HP ET LES MALADIES RARES
l’Assistance publique-Hôpitaux
de Paris (AP-HP) a organisé
e répertoire officiel
souligner l’importance
du déficit immunitaire
la 2e Journée de la recherche clide l’Agence française
de l’AP-HP dans
combiné sévère lié à l’X ;
de sécurité sanitaire
la recherche destinée
ou encore l’autogreffe
nique hospitalière à l’hôpital eurodes produits de santé
à combattre et à vaincre
de myoblastes
péen Georges-Pompidou (HEGP).
(Afssaps) recense
ces maladies ». Parmi
squelettiques pour traiter
Cette manifestation, placée sous la
343 essais cliniques
les essais les plus
l’insuffisance cardiaque
« médicaments » dans
prometteurs : l’autogreffe ischémique. Ces études,
direction de la division recherche
le domaine des maladies
de myoblastes dans le
où la part belle est
clinique et développement (DRCD)
rares. Avec 24 essais
traitement des dysphagies faite aux thérapies
de l’AP-HP, a réuni 450 personnes
cliniques ouverts, l’AP-HP
des dystrophies
cellulaires, sont
(praticiens et chercheurs, repréest incontestablement
musculaires (brevet
principalement financées
le leader français
Inserm–AP-HP) ; la greffe
par le Programme
sentants des pouvoirs publics, indusde la recherche clinique
de neurones fœtaux
hospitalier de la recherche
triels). L’objet de cette journée fut
sur ces maladies. Selon
dans le traitement de
clinique (PHRC) mis en
de faire le point sur les problémal’institution francilienne,
la maladie de Huntington ; œuvre par le ministère de
tiques actuelles de la recherche
« la récente annonce du
la thérapie génique
la Santé et organisé sous
Plan maladies rares vient
comme traitement
la forme d’appels d’offres.
hospitalière, dans un contexte juridique et économique en pleine
évolution. Ce fut aussi l’occasion de
présenter les différents outils mis à la disposition des fonds propres, pour atteindre 5 millions d’euros en 2007
praticiens pour réaliser leurs projets. En commençant et 10 millions en 2010. Rose-Marie Van Lerberghe
cette réunion, Rose-Marie Van Lerberghe, directrice compte bien s’appuyer sur l’existence d’instituts spégénérale de l’AP-HP, a insisté sur l’attractivité que repré- cialisés – notamment, Institut de myologie et Institut
sente la recherche clinique pour l’AP-HP, tant vis-à- du cerveau et de la moelle (à la Pitié-Salpêtrière),
vis des praticiens que des malades. Les patients sont Institut de cardiologie (à l’HEGP) – pour fédérer des
alors en mesure de bénéficier des traitements les plus masses critiques de chercheurs. Elle conclut : « Nous
récents, et les médecins ont tout l’arsenal des nou- devons éviter le saupoudrage des crédits afin que
veaux produits à leur disposition.
la recherche soit un véritable moteur pour l’AP-HP. »
Pourquoi mener sa propre politique de recherche clinique ? « Parce que c’est une des missions officielles
S’appuyer sur des instituts spécialisés
des CHU, a rappelé Didier Houssin, directeur de la
Dès lors, « il est important que l’AP-HP mène sa propre politique médicale de l’AP-HP. La synergie entre les
politique de recherche, sans pour autant faire concur- soins et la recherche, nous la devons à nos malades
rence aux établissements publics à caractère scienti- d’aujourd’hui et de demain. Nous avons la possibilité
fique et technologique (EPST). Nous devons tenir notre et la légitimité de cette autonomie. » Là encore, rester
position, au sein de la compétition nationale et inter- dans la course du progrès thérapeutique a un prix, et
nationale, et exploiter du mieux possible notre poten- l’AP-HP doit analyser sa structure et son potentiel en
tiel », a-t-elle insisté. Le plan stratégique de l’AP-HP la matière. Pour cela, selon Didier Houssin, plusieurs
prévoit ainsi deux augmentations des financements en points devront être améliorés : il importe que l’AP-HP
mène un véritable inventaire de ses forces et de ses
faiblesses, en matière de recherche, dans un contexte
d’internationalisation des essais cliniques ;
le plan stratégique doit définir des thématiques prioritaires et, notamment, s’investir dans des domaines
délaissés, comme la gériatrie ; enfin, le développement
des partenariats avec les universités d’Ile-de-France
doit être poursuivi, surtout dans la valorisation des projets patrimoniaux (bâtiments de recherche, collections
biologiques). Mais l’AP-HP, c’est aussi de nombreuses
L
Les patients peuvent
bénéficier des traitements
les plus récents, et les
médecins ont tout l’arsenal
des nouveaux produits.
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BOURSE
ux de Paris:
herche clinique
collaborations, tant avec les EPST qu’avec des promoteurs
industriels. En effet, l’AP-HP héberge près de la moitié des unités de recherche de l’Inserm ! L’AP-HP a
d’abord créé les centres d’investigation clinique (CIC)
avec l’Inserm, puis les unités de recherche clinique (URC)
et les centres de ressources biologiques (CRB), qui
constituent des bases de données tissulaires, génétiques, tumorales, etc. de grande valeur. Une puissance
de connaissance et de savoir-faire parfois méconnue.
PROTEIN DESIGN
L’américain Protein Design Laboratories (PDL), spécialiste du développement d’anticorps monoclonaux
humanisés, acquiert ESP Pharma
(Edison, New Jersey) pour 475 millions de dollars. L’opération se fera
par un versement en espèces
de 300 millions de dollars et par
un échange d’actions à hauteur
de 175 millions de dollars. Fondé
en avril 2002, ESP Pharma dispose
d’un portefeuille de produits
déjà commercialisés (ex-produits
Wyeth), dont le Cardene IV.
La société a réalisé un chiffre d’affaires de 90 millions de dollars
en 2004. Son activité commerciale,
essentiellement orientée vers le
domaine hospitalier, devrait ouvrir
des portes aux futurs produits de
PDL : le Zenapax (transplantation
rénale) et le Nuvion (colites
sévères). Deux médicaments qui
devraient atteindre le marché en
2007… L’action PDL a progressé de
5,4 % mercredi, clôturant la journée
à 20,26 dollars sur le Nasdaq.
VIACELL
Un effort d’anticipation est nécessaire
« Pour assurer une bonne visibilité vis-à-vis de nos partenaires, nous devons faire un effort d’homogénéisation des processus d’évaluation de ces structures. Mais
il importe aussi que nous fassions appel à ces partenaires pour nous aider à anticiper les grands tournants
de la recherche clinique. Ainsi, qui aurait pu soupçonner,
il y a quelques années, que la thérapie cellulaire
dépasserait la thérapie génique ? » a souligné Pierre
Corvol, président du conseil scientifique de l’AP-HP.
Cet effort d’anticipation doit aussi permettre de réfléchir à ce qui motive les personnels médicaux et non
médicaux à participer aux essais cliniques, afin de
leur apporter la formation nécessaire et de mieux
valoriser leurs carrières. En cela, l’AP-HP devra très
vite aider ses praticiens à respecter la nouvelle réglementation française en matière d’essais cliniques, instaurée en même temps que la transposition de la
directive européenne relative aux essais des médicaments (voir « Biotech Info » n° 209). Sans cela, l’AP-HP
risque de prendre du retard dans ses dépôts de dossiers et donc dans les autorisations d’initier de nouveaux essais. En outre, la concurrence européenne
et mondiale dans le domaine des essais n’attendra pas.
Pour se nourrir des retombées de sa politique en
matière de recherche clinique, l’AP-HP compte sur
sa mission de valorisation, créée en 1992. Celle-ci
a accompagné une bonne dizaine de start-up qui
se sont montées sur des projets ou des brevets développés par l’AP-HP. Mais trop peu de chercheurs
hospitaliers sont sensibilisés à ce domaine de la
recherche clinique, et le patrimoine considérable de
l’institution francilienne risque d’en pâtir à l’avenir.
Voilà un chantier que le futur plan stratégique de
l’AP-HP ne devra pas négliger. Car sans essais possibles, les Hôpitaux de Paris perdraient de leur
efficacité et de leur aura. ■
ÉMILIE GILLET
Bonne nouvelle sur le front des
IPO ! La société ViaCell, implantée
à Boston et spécialisée dans
la thérapie cellulaire, a réussi avec
brio son introduction sur le Nasdaq.
ViaCell, qui avait choisi un prix
d’introduction dans « le bas de la
fourchette », a vu ses cours exploser
dès le premier jour de cotation.
L’action est passée de 7 à 8,75 dollars en fin de journée (+ 25 %),
atteignant même 11,75 dollars en
séance ! La société génère un chiffre
d’affaires de 28,6 millions de dollars, avec des pertes de 15,9 millions, et l’américain Amgen détient
une participation significative dans
le capital de cette entreprise…
ILS BOUGENT
■
NANOBIO
Cette biopharma américaine installée
dans le Michigan s’offre les services
de MICHAEL NESTOR comme nouveau
directeur général. Il était auparavant
président d’Alpharma, société
spécialisée dans les génériques.
■
LABORATOIRES PIERRE FABRE
FRÉDÉRIC MAYRAND, ingénieur chimiste,
directeur de l’usine de Gaillac (Tarn)
depuis 2001, prendra la direction de la
nouvelle usine de Toulouse (ex-site AZF)
pour y développer une nouvelle génération de médicaments contre le cancer.
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EN BREF
D’après une étude parue
dans « Nature Medicine »
(février), toutes les lignées
de cellules souches
embryonnaires humaines
sont contaminées par
une molécule non humaine,
l’acide sialique Neu5Gc.
Celle-ci provient du milieu
de culture standard qui
contient des produits
animaux. Transplantées
chez l’homme, ces cellules provoqueraient
sans aucun doute une
réponse immunitaire.
Onze sociétés japonaises
vont participer au projet
de Centre médical du
XXIIe siècle, qui vise à rapprocher le monde académique des entreprises.
Chugai Pharmaceutical,
notamment, va établir
une base de données sur
les pathologies articulaires (facteurs génétiques,
environnementaux, etc.),
en tirer des statistiques
sur les facteurs de risque
et étudier l’efficacité
pharmacologique d’une
molécule candidate.
MAGIC est une méthode
développée par des
chercheurs de l’Ecole
de médecine de Harvard
pour construire rapidement et sans effort des
molécules d’ADN recombinant sans besoin d’enzymes de restriction,
de DNA ligase et autres
manipulations habituellement utilisées. Cette
technique ne fait intervenir que deux souches
bactériennes et une étape
de recombinaison homologue. («Nature Genetics»
on line, 30 janvier)
Des souris « knock-out »,
dépourvues de la protéine kinase ERK1, présentent une adiposité
réduite et moins d’adipocytes matures par rapport
à des souris normales.
Ces animaux sont, de
plus, résistants au développement de l’obésité
et protégés de l’insulinorésistance. Ces découvertes, réalisées par une
unité Inserm, ouvrent
des perspectives pour le
traitement de l’obésité.
(« Diabetes », février)
TECHNOLOGIE
La leptine est impliquée
dans le remodelage osseux
Des taux de leptine trop faibles entraînent des perturbations
dans la régulation de la masse osseuse, avec des conséquences
bien connues, notamment sur les femmes ménopausées.
Le décryptage du mécanisme d’action de la molécule pourrait
conduire à de nouveaux traitements, comme les bêtabloquants.
M
algré leur apparence peutêtre un peu inerte, les os de
notre corps sont le siège
d’une activité intense et permanente :
le remodelage osseux. Détruire les
os pour mieux les reconstruire, tel
est le rôle de deux types cellulaires
bien caractéristiques : les ostéoclastes
(pour la destruction) et les ostéoblastes (pour la reconstruction). Grâce
à leur travail, tous les dix ans, notre
squelette est intégralement renouvelé.
Bien sûr, un équilibre parfait entre ces
deux activités cellulaires est indispensable, sinon, des pathologies
comme l’ostéoporose (plus de résorption que de formation) ou, à l’inverse,
l’ostéopétrose (absence de résorption) menacent, conduisant à une
fragilisation osseuse et à un risque
élevé de fractures.
L’obésité protège
Justement, il a été constaté que l’ostéoporose, en l’absence de traitements hormonaux substitutifs, apparaît systématiquement après la
ménopause. Les obèses, pour leur
part, semblent protégés de cette
pathologie. Quel rapport existe entre
prise de poids et reproduction ? Aucun,
si ce n’est que l’une et l’autre sont
régulées par une molécule commune
bien connue : la leptine. Serait-elle
donc aussi impliquée dans la régulation de la masse osseuse ? C’est ce
qu’ont démontré des chercheurs américains à partir de souris souffrant
d’une déficience du gène de la leptine : elles sont obèses, stériles et
présentent une croissance de 40 % de
leur masse osseuse, suite à l’augmentation d’activité de leur ostéoblastes ! Des observations semblables
ont été faites sur des enfants lipodystrophiques, c’est-à-dire présentant
des taux de leptine anormalement
faibles. Si la leptine joue bien un
rôle dans la formation osseuse, comment agit-elle ? Sachant que, dans le
cadre de l’obésité et de la reproduc-
tion, cette molécule agit via un relais
hypothalamique, des expériences de
perfusion de la molécule dans cette
petite région du cerveau ont été réalisées sur des souris. La baisse de la
masse osseuse alors constatée et
l’annulation de cet effet après la destruction des récepteurs spécifiques
indiquent que l’hypothalamus est
bien un relais indispensable dans le
mode d’action de la leptine sur l’os.
La transmission du message se fait,
au moins en partie, via le système nerveux sympathique, de l’hypothalamus
jusqu’au microenvironnement osseux,
où les ostéoblastes récupèrent l’information nerveuse grâce à des récepteurs adrénergiques présents à leur
surface. Ces derniers peuvent être
neutralisés par des bêtabloquants,
induisant alors une augmentation de
la formation osseuse. Ceci pourrait
avoir des applications thérapeutiques,
comme l’utilisation de bêtabloquants
en cas d’ostéoporose chez la femme
ménopausée afin de compenser ses
pertes d’os. Déjà, deux études menées
sur des femmes traitées par bêtabloquants ont montré une diminution
du risque de fracture. Même si ces
résultats nécessitent de nouvelles
études prospectives, ils démontrent,
pour la première fois, que l’homéostasie osseuse est régulée par l’hypothalamus et le système nerveux
sympathique : de nouveaux traitements contre l’ostéoporose pourraient
résulter de ces travaux. ■
MURIELLE VIGNEAU-HERMELLIN
POUR EN SAVOIR PLUS
Takeda S., Elefteriou F., Levasseur R…,
«Leptin regulates bone formation
via the sympathetic nervous system»,
«Cell» 2002 Nov. 1, 111(3):305-17
Pasco J.A., Henry M.J., Sanders K.M., Kotowicz M.A., Seeman E., Nicholson G.C., Geelong Osteoporosis Study, «Jama» 2004,
Sep. 15, 292(11):1326-32, «Use of beta-blockers and risk of fractures», SchliengerR.G.,
Kraenzlin M.E., Jick S.S., Meier C.R.
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TECHNOLOGIE
Diagnostic précoce de la maladie d’Alzheimer
Après avoir montré, en septembre dernier, dans « Science » (voir « Biotech Info »
n° 195), que sa technologie était capable de détecter l’antigène spécifique de la
prostate, PSA, à des taux infinitésimaux, l’équipe de Jwa-Min Nam, de l’université
Northwestern (Illinois), transfère son invention à la maladie d’Alzheimer.
« Bio-barcode » repose sur la capture des antigènes par deux nanoparticules
différentes : l’une magnétique et l’autre recouverte de fragments d’ADN.
Après séparation sous un champ magnétique, le taux d’antigène est mesuré
en évaluant la quantité d’ADN par PCR. Dans cette nouvelle application,
les scientifiques ont recherché les ligands amyloïdes bêta (ADDL) capables de
diffuser dans le fluide cérébrospinal. Les taux d’ADDL mesurés chez les individus
atteints de la maladie d’Alzheimer étaient significativement plus élevés. Cette
technique s’est avérée 100 000 fois plus sensible que les méthodes de détection
classique. Selon les chercheurs, « Bio-barcode » pourrait être utilisé pour un
diagnostic précoce de la maladie. (« PNAS » on line, du 31 janvier au 4 février)
Conception de composés par co-cristallographie
Aussi vastes qu’elles puissent paraître, les chimiothèques ne représentent qu’une
fraction infime du répertoire chimique potentiel. C’est du moins ce que pensent
les chercheurs de la société californienne Plexxikon (Berkeley). Pour découvrir
les structures chimiques inutilisées dans les approches traditionnelles, ces derniers
ont mis au point une procédure exploitant des composés de très faible poids
moléculaire… présentant une faible affinité pour le ligand étudié ! Ces structures
sont combinées et étudiées par co-cristallographie avec la protéine cible.
Cette approche permet de comprendre les bases moléculaires qui sous-tendent
l’activité de ces molécules chimiques. Via cette procédure, les chercheurs ont
identifié, en étudiant la structure de l’enzyme PDE4D associée à des molécules
chimiques, trois sites de substitution chimique. Ils ont alors conçu des dérivées
présentant des modifications ponctuelles. Après deux cycles de synthèse
chimique, des inhibiteurs de PDE4D 4 000 fois plus efficaces que les produits
du départ ont été identifiés. (« Nature Biotechnology » on line, 30 janvier)
Nanosphere pour la détection des SNPs
La technologie de l’américain Nanosphere (Illinois) vient de faire ses preuves
pour la détection de SNPs (polymorphisme de nucléotides simples) dans la revue
« Nucleic Acids Research » (février). Cette technique, qui ne nécessite pas
d’amplification d’ADN, s’appuie sur deux étapes d’hybridation. Sur une plateforme sont alignés de courts fragments d’ADN représentant tous les allèles
possibles des SNPs étudiés. L’ADN génomique est ensuite déposé et s’hybridera
ou non avec les oligonucléotides fixés. Si l’hybridation a lieu, un troisième oligonucléotide – relié à une particule d’or – viendra à son tour s’hybrider à l’extrémité
libre de l’ADN génomique. L’ajout d’une solution d’argent va alors amplifier le
signal. Nanosphere montre que sa technologie a permis d’analyser les génotypes
de trois gènes impliqués dans des désordres thrombotiques. La société met
maintenant au point des équipements pour appliquer sa technologie en routine.
Une biopuce pour la maladie de Crohn
Après la puce Lipochip, lancée en mars dernier pour diagnostiquer
l’hypercholestérolémie familiale, l’espagnol Progenica Biopharma (Derio),
anciennement Medplant Genetics, vient de sortir un support adapté aux
maladies inflammatoires de l’intestin, telles que la maladie de Crohn et la colite
ulcéreuse. Cette biopuce, développée avec l’hôpital clinique de Barcelone et
UCB Pharma, réunit toutes les variations de polymorphisme, à savoir
46 mutations, associées à ces maladies. IBDChip devrait permettre à la fois
le diagnostic et la sélection du traitement le plus adapté à chaque patient.
Des essais cliniques débuteront prochainement. Dans le domaine du génotypage,
la société a développé, en plus de Lipochip – certifiée par la Commission
européenne pour le diagnostic –, une puce pour analyser les cellules sanguines
de donneurs. Bloodchip est en essai clinique dans plusieurs pays d’Europe.
EN BREF
La mélanopsine est
capable de «transformer»
des cellules neuronales
de mammifères en photorécepteurs fonctionnels. Cette découverte
pourrait avoir des implications cliniques importantes, notamment pour
stimuler de façon sélective certaines cellules du
cerveau et restaurer la
vue dans des cas de dégénérescence de la rétine.
(«Nature» on line, 26 janvier)
La structure 3D de l’hormone FSH (follicle-stimulating hormone), liée à
son récepteur, ainsi que
les spécificités de cette
interaction viennent d’être
élucidées. Il s’agit d’une
étape cruciale du développement des gamètes.
Ces informations pourraient donc conduire au
développement d’antagonistes non stéroïdiens
de la FSH, bloquant la
production de spermatozoïdes dans le cadre
d’une contraception.
(« Nature », 20 janvier)
A l’occasion du programme BioChancePLUS,
le ministère de l’Education et de la Recherche
allemand (BMBF) accorde
30 millions d’euros pour
60 projets de recherche
de jeunes entreprises en
biotechnologie. Les projets sélectionnés portent
sur la pharmacologie,
le diagnostic médical et
les procédés biotechnologiques pour l’industrie.
Le centre d'innovation
Génome Québec fait
appel à 50 000 dons
d'ADN et de sang. Ils
viendront alimenter une
base de données reliée
au projet canadien Cartagene. Les données
recueillies permettront
la mise en place d'études
cliniques, pharmacogénétiques ou de santé
publique à grande
échelle et de recherches
pouvant mener à la
découverte de nouveaux
gènes de susceptibilité
à certaines maladies.
Chaque dossier lié à un
échantillon d'ADN restera strictement secret.
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LES LIENS DE LA SEMAINE
www.yourgenome.org
Conçu par l’Institut Sanger (EtatsUnis), spécialisé dans la recherche
génomique, le site yourgenome
cherche à vulgariser la recherche
génétique. Il propose trois
niveaux de pédagogie : débutant,
intermédiaire et avancé. Mais
il faudra patienter un peu pour ce
troisième niveau. Des explications
sont fournies sur l’ADN, l’ARN,
les gènes et le génome, le projet
de génome humain, les méthodes
de séquençage et les implications
éthiques. A voir : un index
sur les termes employés et une
chronologie des découvertes
depuis les années 1950.
Aujourd’hui, le site pose aux
internautes cette curieuse
question : « Devriez-vous imposer
des droits de propriété sur
la copie ou le clonage de votre
propre code génétique ? »
www.igr.fr
L’Institut Gustave-Roussy (IGR)
se définit comme le premier
centre européen de lutte contre
le cancer. Avec un effectif de
2500 chercheurs, médecins
et équipes soignantes, il combine
recherche et soins avec un institut
et une école de cancérologie.
En pharmacologie clinique, trois
unités travaillent sur les nouvelles
approches en pharmacogénomi-
que et pharmacogénétique.
L’institut est aussi mobilisé sur
cinq programmes de recherche :
relations hôte-tumeur, oncogenèse,
imagerie, épidémiologie, innovations
thérapeutiques et du diagnostic.
Douze unités de recherche
complètent le dispositif. Le site
met à disposition la liste des essais
institutionnels en cours et propose
un magazine d’information
trimestriel sur ses activités.
RENDEZ-VOUS
L É G I S L AT I O N
• L’Association américaine
pour l’avancement de la science
(AAAS) organisera son meeting
annuel à Washington
(Columbia), du 17 au 21 février
2005. Des présentations
d’auditeurs auront lieu
au cours d’ateliers, notamment
sur les nanotechnologies.
Site internet :
www.aaasmeeting.org
Loi sur les OGM en Italie
• A Paris, le 13e Séminaire
international de biologie
moléculaire se tiendra,
les 24 et 25 février prochains,
au centre de congrès Cap 15.
Il y sera question des « Outils
moléculaires pour l’analyse des
semences et de l’alimentation
animale et humaine ».
Site internet : www
.formation-conseil.com
• La neuvième édition
d’« InFoTech Pharma 2005 » se
déroulera à Londres, les 15 et
16 mars. Cette manifestation
rassemble les « big pharma »
autour des toutes dernières
technologies (informatique,
imagerie, électronique, etc.).
Contact : Marylin Canale
Tél. : 00 44 20 7017 5656
Site internet : www
.infotechpharma.com
• Nice héberge le 3e Congrès
international de nanobiotechnologie, du 30 mars au 1er avril
2005. Au programme :
développements sur les puces
et les composants intégrés.
Contact : Julia Grolere,
Société de chimie industrielle
E-mail : [email protected]
Site internet :
www.adebiotech.org.
• Le prochain Congrès
international de myologie
aura lieu à Nantes, à la Cité
des congrès, du 9 au 13 mai.
Seront évoquées les dernières
avancées en génomique
fonctionnelle, en biologie
et en physiologie du système
musculaire ainsi que dans
le développement des thérapies
pour les maladies neuromusculaires.
Site internet :
http://www.myology2005.org/
Le Parlement italien approuve la loi du gouvernement visant à
faciliter la culture de plantes transgéniques sur le territoire. Les
tenants des biotech insistent pour dire qu’il s’agit de mettre fin
à un «moratoire moyenâgeux fondé sur des idées réactionnaires
sur les OGM». La loi de «coexistence» autorise la culture d’OGM,
à condition que les plantes traditionnelles ne soient pas contaminées. Mais chaque région italienne pourra choisir si elle veut une
agriculture sans OGM. De toute façon, toute initiative pour
interdire les OGM aurait encouru des poursuites de la Commission
européenne. En Italie, de nombreux consommateurs sont hostiles
à ces cultures. Mais aux Etats-Unis, on mange des OGM depuis
des années sans les séparer des cultures classiques. Sans accident…
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