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LE BLOG DE L'ECO-CONCEPTION
25 octobre 2010 Compensation carbone : Entre éco-responsabilité et échappatoire
La Compensation carbone
Une entreprise, une administration ou même un individu a la possibilité de
« compenser » volontairement les émissions de gaz à effet de serre générées
par son activité par :
•
le financement de projets, dont la finalité est la réduction à la source de ses propres émissions
de CO2,
•
l’achat de « crédits carbones » de sa quantité de CO2 émise auprès d’un tiers.
C’est, dans une logique de neutralité carbone ou de « pollueur-payeur », un
moyen de lutter contre le réchauffement climatique. Et au-delà de la
dimension volontaire, la compensation carbone permet de :
•
•
quantifier l’impact d’une activité en termes d’émissions de CO2
d’identifier sur quel type d’activité les efforts de réduction d’émissions sont à déployer.
Le programme Action Carbone
Cette notion de compensation carbone a été popularisée
avec Action Carbone, un programme lancé par l’ADEME et l’association
GoodPlanet, présidée par Yann Arthus-Bertrand, qui vise à inciter les
entreprises, les collectivités, les institutions comme les particuliers à réduire
leurs émissions de gaz à effet de serre et à compenser les émissions
restantes.
Action Carbone propose de calculer les émissions de gaz à effet de serre
induites par ces activités par le biais de la méthode Bilan Carbone®
développée par l’ADEME. À partir du diagnostic formulé, les entreprises,
collectivités et institutions peuvent financer les actions qui permettront de
diminuer et de compenser leurs émissions.
Pour les particuliers, quant à eux, Action Carbone a mis en place un
calculateur en ligne pour évaluer leurs émissions. Ils peuvent ensuite
compenser leurs déplacements en avion, en voiture et les émissions de gaz à
effet de serre liées à leurs consommations d’énergie à la maison.
Pour aller plus loin, l’ADEME a aussi élaboré La Charte des opérateurs de la
compensation, dont Action Carbone est signataire, et invite également à
adhérer au club des entreprises et organismes qui compensent sur son
portail www.compensationco2.fr.
Les projets de compensation carbone dans les pays du Sud
La compensation carbone peut aussi prendre la forme d’un engagement de
« solidarité climatique » qui consiste pour les pays du Nord en achat de
crédits carbone permettant de financer dans les pays du Sud des projets de
réduction de gaz à effet de serre, ou de « séquestration de CO2 » permettant
d’absorber le CO2 atmosphérique, grâce aux forêts qui sont des puits de
carbone capturant le CO2 et le transformant en matière organique par
photosynthèse.
Au Chili, Action Carbone soutient l’Office National des Forêts pour que soient
boisés 200 hectares de pâturages appartenant à des communautés indigènes
Mapuche, ce qui devrait permettre, sur 30 ans, de capturer 60 000 tonnes de
CO2.
Au Cambodge, Action Carbone a financé la diffusion des foyers de cuisson
dits « améliorés » auprès de la population, de manière à économiser du bois
issu de forêts primaires. Ce projet permet d’éviter l’émission d’environ 100
000 tonnes de CO2 par an dans l’atmosphère.
En Indonésie, Carbon Conservation et Asian Pulp & Paper lancent la réserve
de carbone de Kampar, premier projet mondial jamais financé sur fonds
privés de conversion d’une plantation d’arbres pour pâte à papier en réserve
de carbone. Ce projet fait ainsi de Carbon Conservation le pionnier de la
commercialisation de compensation carbone par la reforestation.
Des compensations prennent aussi la forme de programmes de RSE. Puma,
par exemple Puma finance des projets en Afrique pour préserver la
biodiversité.
Les autres programmes
D’autres initiatives existent, comme dans le secteur de l’imprimerie, ou les
cosmétiques avec Yves Rocher qui a fait compenser les émissions de CO2 de
son siège social en finançant un projet de reforestation en Colombie. La
marque participe aujourd’hui à la distribution des fours solaires en Afrique et
en Amérique du Sud pour limiter la déforestation.
De même, One Tonne Life, un projet, soutenu notamment par Volvo et
Siemens en Suède, va permettre à une famille de réduire ses émissions de
dioxyde de carbone à une tonne par personne et par an, grâce une maison
climatique intelligente, un véhicule électrique (C30), un système à électricité
renouvelable, des outils de mesure de consommation d’énergie, des
appareils électroménagers très perfectionnés en termes de consommation
d’énergie et d’eau.
Compensation énergétique
Côté énergétique, BNP Paribas Assurance a choisit de compenser sa dépense
d’énergie et d’émission de CO2 par un système de compensation
énergétique consistant en une production équivalente et une mise sur le
réseau de distribution énergétique en France d’une électricité renouvelable
(hydraulique, photovoltaïque, éolienne…).
Toshiba TFIS, quant à lui, propose de compenser financièrement, pour tout
achat d’un d’un système d’impression multifonction, les émissions de gaz à
effet de serre générées par la fabrication, la distribution et la maintenance du
matériel. Les sommes récoltées financeront l’installation d’éoliennes en Inde,
l’équipement de villages Kenyans en poêles à haut rendement et faibles
émissions, la plantation et la gestion d’arbres dans la forêt de Somercombe
(au Royaume-Uni), et la construction d’une centrale hydro-électrique en
Chine.
Les risques de dérives
L’ADEME met toutefois en garde sur les risques de la compensation carbone :
•
•
•
Le projet peut ne pas générer les réductions d’émissions attendues,
La même tonne de CO2 peut être vendue à plusieurs acteurs,
Le prix auquel le crédit est vendu peut ne pas correspondre pas à un prix de marché.
Avant de penser compensation ou crédits carbone, tous les acteurs de la
compensation de carbone s’accordent sur le fait que ce moyen doit s’inscrire
dans une démarche plus vaste, le premier objectif étant la réduction des
émissions de CO2 à la source.
La compensation volontaire devrait donc toujours accompagner en aval ou
suivre des solutions énergétiques alternatives et des efforts de réduction des
émissions.
Les dérives vers un « supermarché » des crédits carbone, à prix discount
peuvent effectivement apparaître, avec d’un côté, des opérateurs de
compensation qui auraient pour seul but la rentabilité économique, et de
l’autre, des entreprises qui s’achètent une conscience verte.
C’est pourquoi, toute démarche environnementale devrait être motivée avant
tout par une conscience éco-responsable.
Quelques opérateurs de compensation carbone :
•
Gold Standard créé en 2003, à l’initiative des ONG internationales WWF, SouthSouthNorth et
Helio International
•
« VCS » créé en 2006, et adopté par la Caisse des dépôts pour la création de son registre de
crédits carbone en mars 2009.
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Climat Mundi
CO2solidaire GERES (Groupe énergies renouvelables, environnement, solidarité)
Action Carbone, qui réalise des Bilans Carbone pour les entreprises qui souhaitent aller plus
loin dans leur démarche de réduction d’émissions.
Source : Granlon.net, CompensationCO2, Cdurable
http://ecoconception.wordpress.com/2010/10/25/compensation‐carbone‐entre‐eco‐responsabilite‐et‐
echappatoire/ 

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