14 SPORTS Quand les sportifs américains retrouvent leur

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14 SPORTS Quand les sportifs américains retrouvent leur
“®“VENDREDI 28 OCTOBRE 2016
14 SPORTS
Hockey sur glace
TENNIS
ans: A Berne depuis 2014, Thomas Rüfenacht
a choisi de prolonger son expérience dans
la capitale pour trois saisons supplémentaires.
Cela signifie que le joueur de 31 ans, américanosuisse, sera lié aux Ours jusqu’en 2020. } ATS
Cibulkova encore en course
3
La Slovaque Dominika Cibulkova, 8e mondiale, s’est
maintenue dans la course aux 1/2 du Masters féminin
en remportant sa première victoire aux dépens de
la Roumaine Simona Halep (4e), 6-3 7-6 (7/5). } ATS
« La prochaine fois,
●
faites-moi savoir si vous avez
envie de venir dans mon lit.»
LARA GUT
CONTRÔLÉE POUR L’ANTIDOPAGE DEUX FOIS EN DIX HEURES
HOCKEY SUR GLACE
Pas de choc entre Romands
Les quarts de finale de la Coupe de Suisse de hockey
sur glace verront Lausanne se rendre à Langnau,
Fribourg accueillir Zoug et Genève recevoir Davos.
Equipe de LNB, Langenthal recevra Kloten. } ATS
«Nous avons su calmer le jeu»
BASKETBALL Vainqueur de
Meyrin (63-73), mercredi, le
BBC Nyon se hisse en 8e de
la Coupe de Suisse. Avant
cela, place à Pully, samedi
au Rocher (17h30).
FLORIAN SÄGESSER
[email protected]
«On a joué la première mi-temps?
Ah bon, j’ai cru que c’était l’équipe
de pétanque sous-marine du district!» Fabrice Rey, ses tenues colorées et son sens de la formule
flashy. Le coach du BBC Nyon a
décidément toujours le bon mot
pour rire, même quand la performance ne le fait pas sauter au
plafond. Et pour cause: à Meyrin, comme en championnat, les
Vaudois ont piétiné durant deux
quarts – 44-36 pour les Genevois
à la pause –, avant de passer la vitesse supérieure.
«Nous sommes tombés dans nos
vieux démons en début de match
mais nous n’étions pas venus pour
faire pâle figure et malgré nos erreurs, nous sommes restés dans la
partie», commente, de son côté,
Valentin Zaninetti. Il aura suffi
d’un troisième quart de feu, où le
BBC Nyon a enfin resserré le jeu
et sa défense (8-26) pour se remettre dans le droit chemin et
sécuriser sa qualification pour
les 8es de finale de la Coupe de
Suisse.
«Nous sommes
montés en intensité»
«Ce fut un match intéressant, commente, pour sa part, Jules Stalder, au moment de déguster ce
succès (63-73). Après une première
période au ralenti, nous sommes
montés en intensité dès le début du
FOOTBALL
Zubizarreta à l’OM
L’ancien gardien international
espagnol Andoni Zubizarreta,
55 ans, a été nommé directeur
sportif de Marseille, fonction
qu’il occupait au FC Barcelone,
a annoncé le président du
club français Jacques-Henri
Eyraud devant la presse.
«Zubi» fut notamment
à l’origine de la venue au
Barça de mégastars comme
Luis Suarez et Neymar.
Sa nomination complète
l’édification du nouvel OM du
propriétaire américain Frank
McCourt, qui avait nommé la
semaine dernière un nouvel
entraîneur, Rudi Garcia. «Sa
venue est l’acte II du projet,
depuis dix jours que nous
sommes à la tête du club.
Il a le profil idéal pour ce
poste, c’est un dirigeant
brillant, performant», a exposé
M. Eyraud. L’ancien portier
basque présente des
références plus que solides.
Directeur sportif de l’Athletic
Bilbao entre 2001 et 2004, il
est resté plus de quatre ans
directeur sportif de Barcelone,
sous la présidence de Sandro
Rosell puis de Josep Maria
Bartomeu, du 2 juillet 2010
au 5 janvier 2015. } ATS
Jules Stalder et les Nyonnais poursuivent leur aventure en Coupe de Suisse. Samedi ils reçoivent Pully pour le championnat. ARCHIVES CÉLINE REUILLE
DOPAGE
troisième quart, élevant notre niveau physique.» Le Nyonnais et
ses coéquipiers ont trouvé les solutions pour ne pas trébucher à
Champs-Fréchets dans une partie piège par excellence. «Nous
avons su calmer le jeu et réfléchir
au bon moment, c’est positif», souligne encore Jules Stalder.
Cinq rencontres, cinq victoires,
trois en championnat, et désormais deux en Coupe de Suisse,
dont deux succès contre Meyrin: le BBC Nyon réalise un départ, d’un point de vue strictement comptable, parfait. Samedi,
pour conclure une semaine chargée, les protégés de Fabrice Rey
n’auront pas la tâche facile pour
préserver leur invincibilité. «Nous
connaissons Pully par cœur, nous
savons que nous devrons être très
durs sur certains joueurs», expose
Valentin Zaninetti.
«Nous n’aurons
aucune excuse»
«Le match contre Pully ne va pas
être facile, je pense. Le but sera dorénavant de reproduire une performance physique et intelligente»,
ajoute Jules Stalder. «Nous ne de-
vrons leur laisser aucune chance à
l’intérieur, stopper les drives sur les
ailes et éviter de leur offrir des shoots
faciles», poursuit Valentin Zaninetti.
Comme souvent, les Nyonnais
ont les clés du match. Il en sera
de même samedi dans leur salle.
«Nous devrons utiliser notre rapidité sur nos contre-attaques et nos
qualités physiques sur le jeu posé;
nous les avons affrontés en match
amical, nous n’aurons aucune excuse», complète Valentin Zaninetti, avant la confrontation de
ce week-end. }
MEYRIN - NYON 63-73
(26-19, 18-17, 8-26, 11-11)
COUPE DE SUISSE, 16E DE FINALE
Meyrin: Lefranc (21 pts), Ben Hamidane (2),
Brown (18), Burkhardt (10), Bonga (2), Guscetti (2), Joao Guicha (-), Damachi (6), Schneider
(2), Fakane-Zoua (-), Maissen.
Entraîneur: Alain Maissen.
Nyon: Stalder (14 pts), Dufour (-), Rahier (6),
McGregor (15), Wolfisberg (6), Ivanovic (-), Van
Rooij (11), Lanisse (4), Barapila (6), Zaninetti (-),
Sylla (11), Owens.
Entraîneur: Fabrice Rey.
Notes: Champs-Fréchets. Nyon sans Paredes
(blessé). Owens de retour sur la feuille de
match mais n’a pas joué.
Rapport McLaren
publié en décembre
La version finale du rapport
McLaren, dont la première partie
avait conduit à l’exclusion des
Russes des Jeux olympiques
de Rio, sera publiée début
décembre, a annoncé l’Agence
mondiale antidopage (AMA).
«Richard H. McLaren annonce
qu’il prévoit de publier la
deuxième partie du rapport
d’enquête McLaren début
décembre 2016», a indiqué l’AMA
dans un communiqué. } ATS
Quand les sportifs américains retrouvent leur conscience politique
ÉTATS-UNIS Le paradigme
du sportif engagé revient
sur le devant de la scène, de
l’autre côté de l’Atlantique.
Poussé, notamment, par
la présidentielle.
Colin Kaepernick qui boycotte
l’hymne américain, LeBron James qui soutient Hillary Clinton
dans la course à la Maison Blanche. Plusieurs sportifs américains
de renom font entendre leur voix
dans le débat politique, à rebours
de décennies de silence incarnées par la megastar du sportbusiness, Michael Jordan.
Avec San Francisco, Kaepernick
a disputé en février 2013 le Super Bowl mais jamais jusqu’à fin
septembre il n’avait fait la Une
de «Time», le prestigieux hebdomadaire américain. Pour décrocher cet honneur, rare pour
un sportif, Kaepernick, un métis
de 28 ans coiffé d’une imposante
coupe afro, a fait un geste sacrilège aux Etats-Unis: depuis le coup
d’envoi de la saison, lorsque ré-
LeBron James a affiché son soutien pour Hillary Clinton. KEYSTONE
sonne, avant chaque match de
son équipe, l’hymne, le «StarSpangled Banner», le quarterback pose un genou à terre, en
signe de défiance à un pays qui,
selon lui, opprime la communauté noire.
«Encore des batailles...»
S’il est désormais conspué par
une partie des stades où il joue et
a reçu des menaces de mort,
Kaepernick n’est pas isolé: il a
notamment reçu le soutien de
Tommie Smith, qui, lors des JO
1968 de Mexico, avait brandi un
poing ganté de noir au côté de
John Carlos sur le podium du
200 m pour protester contre la
ségrégation raciale. «Il est vilipendé, car il dit la vérité, il faut agir et
ne pas rester assis sans rien faire
(...), il y a encore beaucoup de batailles à mener, la guerre sera longue», regrettait récemment Smith
dans le journal «USA Today».
Le boycott de Kaepernick a fait
tache d’huile chez d’autres équipes de la NFL, dans d’autres
sports aussi comme le basket et le
football féminins. «Nous assistons à une sorte de renaissance de
l’idée du sportif-engagé, ce nouvel
activisme marque un changement
radical par rapport à ce qui se faisait lors des vingt dernières années», constate Orin Starn, professeur d’anthropologie culturelle
à l’université Duke.
«Alors que dans les années 1960
et 1970, des sportifs très connus
comme Mohamed Ali, Billie Jean
King et John Carlos s’engageaient
sur des questions sociales et politiques, comme les injustices sociales
et les droits civiques, à partir des
années 1980, on a vu l’émergence
du sportif-businessman qui s’intéressait plus à ses sponsors, à devenir le meilleur possible, faisant
parfois des dons à des causes ne
suscitant pas la controverse», analyse l’universitaire. Michael Jordan qui, dans les années 1990, a
remporté six titres de champion
NBA avec les Chicago Bulls et
fait exploser la popularité du basket à travers le monde, est l’archétype du «sportif-businessman»
à qui l’on a attribué la phrase «Les
Républicains aussi achètent des baskets» pour justifier son absence
des débats politiques.
«Jordan était concentré sur son
ambition de devenir le meilleur
joueur de l’histoire et sur ses contrats avec Nike. Il a défini un cadre
pour toute une génération de sportifs. Le golfeur Tiger Woods a suivi
l’exemple de Jordan en évitant
d’aborder tout sujet délicat», rappelle Orin Starn.
Au-delà du racisme?
Quelques semaines avant Kaepernick, LeBron James, pendant
de Michael Jordan par son palmarès et sa popularité pour les années 2000, et trois autres stars de
la NBA avaient dénoncé les violences policières qui ont conduit
aux morts brutales de Noirs non
armés, dénoncées dans des manifestations à travers tous les EtatsUnis du mouvement «Black Lives
Matter» (littéralement, les vies
noires comptent). «Le système est
cassé (...) il faut que cela cesse»,
avait-il lancé lors d’une prestigieuse cérémonie. «King James»
s’est aussi engagé dans la campagne présidentielle en soutien de
la candidate démocrate Hillary
Clinton,
opposée
à
Donald Trump. «LeBron a toujours été un citoyen engagé, mais il
ne sera jamais l’animal politique
qu’était Mohamed Ali», estime Orin
Starn, en notant que «les sportifs
engagés restaient une minorité».
«La question est de savoir si ce
nouvel engagement des sportifs ira
au-delà du problème des jeunes
Noirs tués par la police: est-ce que
Kaepernick va inciter des sportifs à
s’engager sur des dossiers comme
la Syrie, la pauvreté aux EtatsUnis, les dangers d’une victoire de
Trump?», s’interroge l’universitaire. Un élément de réponse a
été donné début octobre après le
deuxième débat présidentiel où
Trump a justifié ses propos dégradants sur les femmes, en les
qualifiant de «discussions de vestiaires». Des sportifs ont réagi pour
assurer qu’ils n’avaient jamais
entendu de tels propos dans leurs
vestiaires, mais aucun n’a appelé
à faire barrage à Trump. } ATS

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