Jeudi, 13 Semaine du Temps ordinaire (C) Frère Antoine

Transcription

Jeudi, 13 Semaine du Temps ordinaire (C) Frère Antoine
Jeudi, 13e Semaine du Temps ordinaire (C)
Frère Antoine-Emmanuel
Am 7, 10-17 ; Ps 18 ; Mt 9, 1-8
1er juillet 2010
Montréal, Sanctuaire du Saint-Sacrement
Voyant leur foi
Ils présentaient à Jésus un paralytique gisant sur un lit.
Jésus voit leur foi et dit au paralytique :
« Confiance, enfant, tes péchés sont remis » (Mt 9,2).
Il y a deux manières de lire cette page d’Évangile
et notamment ce verset.
Si le péché est une imperfection morale « embêtante »
mais sans gravité réelle,
ce premier verset n’est qu’une introduction
qui met en valeur une guérison physique impressionnante.
Mais si le péché est le mal redoutable
qui dévaste le cœur de l’homme,
- et il l'est qui brise la relation aux autres,
et surtout qui coupe l’homme de Dieu,
alors ce verset est fondamental.
Il en porte l’essentiel de cette page évangélique
et la guérison physique est le signe de la rémission des péchés.
« Tes péchés sont remis » :
Cela signifie que tes péchés ont été éloignés de toi.
Tu es libéré de cette tumeur
qui semait la mort en toi et autour de toi.
Tes péchés sont remis
comme on remet définitivement une dette :
tu en es libéré,
définitivement libéré.
Tu t’étais coupé de Dieu, sur la pente de l’enfer,
et maintenant tu retrouves la vie de Dieu.
Tu es sur le chemin qui mène en Dieu.
Voilà ce qui est offert à cet homme porté par 4 compagnons
venus le « présenter » à Jésus.
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Mais regardons bien ce qui est advenu :
est-il question de conversion ?
Voyant comment il s’était détourné de sa conduite mauvaise,
Jésus lui dit : « Tes péchés sont remis ».
Non !
Est-il question de pénitence ?
Voyant combien il avait fait pénitence
affligeant son corps et son âme,
Jésus lui dit…« Tes péchés sont remis ».
Non !
Il est question de foi.
La rémission des péchés est offerte à la foi,
où mieux :
la foi, la foi en Jésus Seigneur et Sauveur
ouvre à l’humanité le trésor inouï de l’absolution, du pardon.
Il n’est pas question de celui qui court,
qui se débat, qui veut mériter et acheter le pardon,
il s’agit de croire.
De croire non pas dans l’imagination,
mais avec les pieds, avec la vie, avec le cœur.
« Celui qui croira et sera baptisé sera sauvé » (Mc 16,16).
*
Mais il y a dans cet évangile
quelque chose d’encore plus étonnant :
Matthieu n’écrit pas : « voyant sa foi », Jésus dit au paralytique
mais : « voyant leur foi ».
Ce qui a rendu possible cette extraordinaire rémission des péchés,
c’est la foi de ces hommes.
Ces quatre hommes nous dit Saint Marc,
qui, avec Luc, nous raconte
comment ils ont fait descendre le paralytique
par le toit de la maison pour le présenter à Jésus.
Voilà la foi, la foi avec les pieds, les mains,
de la sueur, des cordages et beaucoup d’audace...
Voyant cette foi vive et bien incarnée,
Jésus dit au paralytique : « mon enfant, tes péchés sont remis ».
*
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Frères et sœurs,
C’est là une page d’évangile bouleversante.
Nous pouvons être les instruments du plus grand miracle qui soit :
du salut des âmes.
Si tu conduis une personne à Jésus, si, avec d’autre,
tu l’as porté avec amour et délicatesse auprès de Jésus,
et si vous croyez d’une foi vivante,
cette personne entendra cette même parole :
« mon enfant, tes péchés sont remis ».
Cela, nous pouvons le vivre par la prière
mais nous sommes aussi appelés à le vivre avec nos pieds.
C’est ce qu’ont fait ceux qui, la nuit du 11 juin,
ont amenée des gens à Jésus,
en particulier en leur proposant d’aller se confesser.
C’est ce qu’ont fait nombre d’entre vous
à travers des repas de la Parole dans vos maisons
où vous avez invité des personnes qui ne savent pas encore
combien le Seigneur les aime.
Continuez !
Notre foi est appelée à être féconde, à être maternelle.
Nous pouvons être porteurs de vie éternelle.
Comme le prophète Amos, laissons-nous saisir :
J’ai fait de toi un instrument de choix
pour que tu me présentes les âmes paralysées,
privées de la joie de la communion.
J’attends que tu me les conduises avec une foi
qui me permettra de consommer leur péché
et de transformer leur vie dans l’Amour.
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