chroniques lycennes #14 - Les chroniques lycéennes
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CHRONIQUES LYCENNES #14 Féloche - Silbo Il existe un endroit où les hommes parlent comme les oiseaux. Sur l'île de La Gomera, on entend "el silbo" en écho. Entre deux montagnes amarées aux nuages, Un "guache" siffle pour s'inviter à dîner. Au menu ? Un "mojo" piquant qui monte aux yeux. Et, à nouveau, un sifflement pour se dire adieu. A le voir crapahuter, le pied agile, les jambes arquées, On ne le distingue dans l'argile que par le son de son sifflet. La "lucha canaria" pour protéger son île, "El silbo" pour braver la "Guardia civil". C'est une île au paradis où les humains sifflent aussi. Le plus beau chant du plus bel oiseau, c'est le silbo gomero. C'est le silbo gomero. La "guagua" escalade les jardins en escalier. Sous le volcan d'la ballade, "el silbo" perce la fumée. Et me voilà, petit géant, prêt à siffler dans le vent, Les deux-trois mots que j'ai gardés s'envolent vers toi. Gomero ! Bonifacio ! C'est une île au paradis où les humains sifflent aussi. Le plus beau chant du plus bel oiseau, c'est le silbo gomero. C'est le silbo gomero. Mokaiesh - Change Je marche dans la ville de mes promesses d'enfance Je la prends plus de vitesse, L'existence Le bolide qui traçait ma route A présent flâne au stand des doutes On verra ce que ça me coûte Je marche sur le fil De mon premier amour Nos deux corps dans l'argile Des beaux jours Les ouragans, les embellis Nous enivraient- ils à l'infini ? Je crains que oui Mais change La direction des voiles La dentelle des étoiles La chevelure des anges Oui change Quelque chose quelque part Change ou plutôt s’égare Mais change Je marche dans la ville De mes fièvres alanguies Je la voyais plus tigresse « Lady la vie » Moi la tendresse à marée basse Ça me rend comme les algues en surface Triste que rien ne se passe Oh… Sans terre ni place Mais change La direction des voiles La carrure des étoiles La digne posture des anges Oui change L'aquarelle d'un regard Change ou plutôt s'égare Mais change L'irréel a perdu sa route L'irréel c'est le réel qui doute Trop pour que l'on ne l'écoute Oh… On verra ce que ça me coûte Chroniques Lycéennes 2014/2015 Au change L'ampleur max des voiles Le thorax des étoiles La voltige pure des anges Mais change Pour un non pour un oui Change et bientôt s'oublie L'adresse du paradis Ces folles plages oranges… Change… Oui change… Christine and the Queens – Saint-Claude Souffle saccadé Voilà qui laisse deviner que tout se décide Maquillé comme à la craie Tout détonne et tout me plaît, les mains sont livides Un seul de tes poignets est tatoué Défiguré par ta manche Le lion ne sourit qu'à moitié A mes solitudes immenses Ton visage ne sera jamais entier Comme tu regardes au-dehors J'emporte un portrait dévoré Douleur destin bord à bord Here's my station But if you say just one word i'll stay with you La belle attitude Que l'impatience comme certitude, collier à trois fils Tu seras j'espère Fidèle aux violences qui opèrent dès que tu respires D'ordinaire cette ville n'offre rien Qu'une poignée d'odeurs tenaces Et cette ville est morte je sais bien Toi seul garde de l'audace Il faudrait que tu la portes loin Alors que d'autres renoncent Je descends deux enfers plus loin Pour que l'orage s'annonce Here's my station But if you say just one word i'll stay with you 1 Te méfier des braves de leur soif inopportune ! Feu! Chatterton - La Malinche Madame je jalouse Ce vent qui vous caresse Prestement la joue Des provinces andalouses Et panaméricaines Ce vent suave est si doux Madame je jalouse Madame je jalouse Ce vent qui vous caresse la joue ! En ces provinces andalouses Lui vient se poser contre votre peau d'acajou Florent Marchet - Où étais-tu ? Combien de lâches sont venus ici Courir chimères à coup de fusils ? Ivres de gloire ont-ils pensé que ton cœur Serait conquis percé de flèches et de rancœur Comme tes côtes mexicaines ! De Malinche, de Malinche Il n'y en aura qu'une Oh oui Oh oui Oh oui ! Quand je reste à Paname... Frànçois and The Atlas Mountains - La Fille aux Cheveux de Soie Oh oui Oh oui Oh oui ! A chaque missive l'avouerais-je Je crains de vous causer l'ennui Et cette attente comme un missile Endolorit ma tête grège Que deux fois passe le jour Et vienne la nuit Passe le jour Et vienne la nuit ! … Ouais, vienne la nuit Que tu me reviennes toi sur l'autre rive ! Es-tu avec un autre ? Les choses nous échappent Pourquoi les retenir Par le bout de l'écharpe ? Si vite devenir Étranges, étrangers l'un à l'autre Au cou le souvenir étrangle... Dans la foule enchevê -Trée, dans les couloirs du soir Je me change en Frànçois sans foi ni loi Je presse le pas Ce soir j’ai quelqu’un à voir Quand la fille aux cheveux de soie reçoit le soir Je me change en celui qui se laisse renversé Vouloir sentir son corps Encore Si resserré Quand la fille aux cheveux de soie Me demande ce que je veux boire, Je laisse couler J’aime voir tout se renverser Quand la fille aux cheveux de lin Me réveille au matin Je n’ sais plus au chevet de qui je me tiens Je ne regrette rien Où étais-tu Quand j'étais mal fichu Un ado chevelu En sortant du bahut Je manquais de tenue Où étais-tu Quand j'étais abattu Né de père inconnu Je cherchai des tribus Dans un monde exigu Où étais-tu Où étais-tu Quand je partais vaincu Cherchant des amours crues Dans des nuits suspendues A tes lèvres cousues Où étais-tu Je fêtais mes débuts Au coca malibu Une vie biscornue Mes samedis au samu Où étais-tu Où étais-tu Sur quelle planète, quelle galaxie Sur quelle comète, dis… Où étais-tu Où étais-tu Quand j'étais à la rue Longeant les Pmu Misant sur des dahus Des chevaux inconnus Où étais-tu Lorsque mes gardes à vue Passaient inaperçues Pour mes amis bossus J'avais juste trop bu Où étais-tu Et je reste à Paname Où étais-tu Sur quelle planète Quelle galaxie Sur quelle comète dis… Où étais-tu Où étais-tu Quand je m'aimais plus Abîmé et barbu On m’appelait Jésus Oh oui Oh oui Oh oui ! Native des contrées Où Cortés est venu Trouver haine et fortune Tu sais de mémoire ancienne Chroniques Lycéennes 2014/2015 2 M'aurais-tu reconnu Où étais-tu Lorsque sont apparus Mes paradis perdus Tu dis qu'on s'habitue Aux chemins sans issue Aux chemins sans issue Où étais-tu Où étais-tu Sur quelle planète Quelle galaxie Sur quelle comète dis… Chez quel prophète, chez quel messie Sur quelle planète, dis… Qui changent les traces fraîches Ces petites fleurs de vice En fines cicatrices C’est dans la fièvre de la vie Qu’on les murmure et qu’on les crie Les prières des nuits froides C’est une parade de pépites De larmes qui grésillent En éteignant les braises Ce sont des nuits de givre Qui nous font suffoquer Albin de la Simone - Ma crise Où étais-tu Un jour la vie est belle, une euphorie nouvelle. Pour un oui pour un non, tout va bien pour de bon. Un jour je suis croyant, végétalien pratiquant, Plus de sel ni de pain, plus de lait ni de vin. Sarah Olivier - Prières des nuits froides C’est dans la fièvre de la vie Qu’on les murmure et qu’on les crie Les prières des nuits froides C’est une parade de pépites De larmes qui grésillent En éteignant les braises Ce sont des nuits de givre Qui nous font suffoquer On attend le matin Pour relever nos têtes Et goûter sur nos bouches Un rayon de soleil Des démons qu’on empaille Des gestes frénétiques Ce sont de grands trous rouges De bave et de frou-frou Les prières des nuits froides Sont les suées d’émoi De cheveux arrachés Et de langues sucées Elles viennent sur nos corps nus Poser leurs baisers froids Elles nous prennent et nous tordent Transe qui nous emporte Un jour je m'exaspère, j'ai pas les mots je les perds, Je trépigne, je m'égare, Un jour je ressemble à mon père. C'est la crise, c'est la crise Qui m'épuise, rien à faire. C'est la crise c'est la crise Qui s'éternise, on va s'y faire. Un jour je donne, je donne, je donne, je donne. Le cœur sur la main, sur le cœur. Un jour je parle fort à raison et à tort, Je m'emballe, je digresse, Je m'affale et vous délaisse. Un jour je broie du noir miné par mes déboires de la veille et l’avant-veille, et tout à coup tout m’émerveille. Un jour je n’y crois plus, pas le coup, pas un clou, Moitié plein moitié bu, Tout est fou tout est flou et toc un coup du ciel, A nouveau la vie est belle. Pour un oui pour un non, tout va bien pour de bon. Archimède - Ça fly away Ces derniers temps, pléthore de poppies Se drapent dans l'indie Bafouillent une bouillie d’anglais C'est pas leur langue mais tant pis Tant qu'à dire des conneries Autant qu‘elles visent à l‘universel Ils argumentent export Comme si l'Angleterre Avait besoin d'eux Ils ont l'audace de croire Que face aux Britons Ils pourraient faire mieux Et ça fly away Comme un niais Et ça want to go Like a blaireau Et le pire c'est que nous ça nous plait Vu qu'on a le niveau d’anglais D'un 5ème techno Et ça want to die Dans la paille Et ça time o'clock Ça la joue folk Et le pire c’est que nous ça nous branche Vu qu'on parle outre-Manche Un peu comme des manchots Et si demain je changeais d’avis Je me mettais moi aussi A chanter « one again » Est-ce que soudain la hype et la nuit Et les Anglofolies Salueraient mes rengaines Les grenouilles anglophones Se produisent à Brighton Devant trois nez de bœuf Et de retour en Dordogne Affirment aux autochtones C‘était fabuleux Ils mentent comme ils Shakespeare Quand ils disent n'avoir grandi Qu’en écoutant Bowie Ils mentent comme ils Shakespeare Se la jouent « J’ai lu Beckett » Et désavouent Johnny Mais parlent comme des biquettes La langue de la BBC Ou se sont des tulipes Des tulipes excentriques Des coquillages qui bougent Se ferment et puis s’ouvrent Elles sont comme des onguents Chroniques Lycéennes 2014/2015 3 Et ça fly away Comme un niais Et ça want to go Like a blaireau Et le pire c'est que nous ça nous plait Vu qu‘on a le niveau d’anglais D'un 5ème techno Et ça want to die Dans la paille Et ça time o'clock Ça la joue folk Et le pire c‘est que nous ça nous botte Vu qu'0n aime bien Sherlock Mais traduit en français Nevché - Vas-tu freiner ? Jeanne Cherhal - Quand c’est non, c’est non Il était une fois, une fois ou mille Un homme comme toi, un homme tranquille Qui dans un désir violent et soudain Voulu parvenir trop vite à ses fins Avec la finesse qu'ont parfois les bêtes Face à la princesse il se dit « suis-je bête Entre haut et bas souvent femme varie Si elle se débat c'est pour mieux dire oui » Mais quand c'est non c'est non Quand c'est non dommage Range ton crayon ta plume sauvage Quand c'est non c'est non Quand c'est non mon vieux Range ton bâton et place aux adieux La maison Tellier - Sur un volcan Danser, nous dansons souvent Au bord du cratère Sur un volcan A quoi sert notre venue Oh danser, danser Tout est perdu Secouer, secouez-moi tout ça Le charme discret Le calme plat Mais quand c'est non c'est non Quand c'est non dégage Range ton crayon ta plume sauvage Quand c'est non c'est non Quand c'est non mon vieux Range ton bâton et place aux adieux Mais quand c'est non c'est non Quand c'est non mon vieux Range ton bâton et passe aux aveux As-tu pris les ampoules Ou le soleil vraiment ? As-tu brûlé tes ailes Ou le vent seulement ? Vas-tu freiner ? Galope te dis-je, galope Dans la lunette arrière Notre fuite en avant Vas-tu freiner ? Et toi ? Et moi ? Et nous ? Et nous là-dedans ? Tes rêves les plus fous C’est un fil que tu tires Ou la corde que tu pends ? Vas-tu freiner ? Galope te dis-je, galope Dans la lunette arrière Notre fuite en avant Vas-tu freiner ? Galope... Galope. te-dis-je… Dans la lunette arrière Notre fuite en avant Vas-tu freiner ? Dansez Le tigre a faim Dansez Vous n'avez plus rien Qu'as-tu fait de tes mèches ? Qu’as-tu fait de la flamme ? Est-ce l’étincelle ou la couleur vraiment ? Est-ce ce qui brille ou ce qui est vrai ? Les chevaux ? Un frisson atomique ? Vas-tu freiner ? Dansez Petits bouts de chair Dansez Au bord du cratère Galope te dis-je, galope Dans la lunette arrière Notre fuite en avant Vas-tu freiner ? En l'air Nous ne cramons pas Ni la poussière Ni le magma Chroniques Lycéennes 2014/2015 4 Fabian THARIN - Elle aime pas mes chansons Quand j‘étais gamin, dans Le réservoir des toilettes, Y'avait ce morceau de sagex Oui monte et qui descend. Gonflés de compassion: "Pauvre Tharin, mauvais choix ! Elle aime pas ses chansons." Je parlais juste de la vie, depuis qu'aboient les chiens, C'est pas plus grave que ça. On s'est peut-être mal compris. Je parlais de vous et moi. Quand il arrivait en haut, Ca stoppait l'arrivée d'eau. Je trouvais que c'était de la poésie Allez expliquer ça... Klô Pelgag - La fièvre des fleurs Elle aime pas mes chansons, Elle aime pas mes chansons. Moi j’aime pas trop le fenouil. Elle aime pas mes chansons. Y'a des endroits très jolis Où les trains s'arrêtent pas. Elle aime pas mes chansons. Y'a un soleil de printemps Qui vient me lécher la gueule. Elle aime pas mes chansons? Les mots, j‘habite pas dedans. On va pas en faire un plat Je plonge pas des phrases, comme Des kilos de thon dans du sel, Pour enfermer le goût De sa peau clans des paquets. J'écris juste quand un joli moment Vient mordiller mes godasses, Tirer sur mon pantalon Pour que je le sorte un peu. Et puis quand j'en ai sec De remplir des petits carrés, La poésie, je le sais bien. Elle a pas besoin de moi, Je vais l'attendre sur Le rebord des poubelles, Dans les chiottes, là où‘ On pense pas qu'elle sera. On se joue pas du violon Le soir, avec des mitaines. On fait du mieux qu'on peut Pour pas trop se donner de peine. On traverse la vie, Côte à côte, si proches, Chacun sa poésie Dans le fond de ses poches. Et je vous entends d'ici Je l'ai connue en fièvre vers la fin de sa vie Il lui arrivait de disparaître dans la maladie Mais elle revenait toujours dans sa vie alitée Je l'ai connue en fièvre vers la fin de sa vie Je lui ai fait une farce dans ses cheveux blancs Qui traînaient partout par terre dans toutes les pièces de la maison Elle m'a dit : « je veux m'évader Je suis tannée de manger toujours la même chose » Mais elle revenait toujours dans sa vie alitée. Elle est partie, elle est partie, elle est partie, elle est partie Elle est partie, elle est partie, elle est partie, elle est partie Elle est partie, elle est partie, elle est partie, elle est partie Tu portes un nom de fleur qu'on apprend par le cœur J'aime ton souvenir comme le chocolat Tu portes un nom de fleurs qu’on apprend par le cœur J’aime ton souvenir comme le chocolat Tu ressembles de plus en plus à quelqu'un que je connais pas Elle est partie, elle est partie, elle est partie, elle est partie Elle est partie, elle est partie, elle est partie, elle est partie Elle est partie comme l'été Avec les nuages elle est partie en voyage Désorganisée, désorganisée Elle est partie en Leucémie Elle m'a laissé tous ces livres, elle est partie vivre à Chimiothérapie, à Chimiothérapie C’est un nouveau pays... Chroniques Lycéennes 2014/2015 Veence Hanao - Faut bien qu’ils brillent J'ai vu dans l'fond d'ce dernier verre Qu'il était temps pour rentrer seul Ou que demain regretterait hier Si ces mains-là me réveillaient Si ces lèvres-là me bredouillaient Qu'il était temps de rentrer seul Les petites heures parleraient vrai J'croiserais d'autres marchands d'sueur Ébloui d'phares de caisses hurlantes, je rentre en sifflant, presque content J'ai pas c'goût âpre en bouche J'suis qu'un peu coupable, sans doute D'où vient c'sourire qui nous anime Quand d'autres yeux s'allument, tu flirtes avec la limite Elle peut rougir et ses flatteries t'excitent ou te rassurent Tu flirtes avec la limite Faut bien qu'ils brillent de quelque chose, nos yeux Non c'est pas tant la question de viser ou pas Je veux dire, tu vas dans un endroit Tu décroches un regard, un sourire ou juste un... Juste un geste quelconque C'est humain, c'est naturellement gratifiant C'est quoi la limite entre ça et une discussion aussi intéressante soit-elle, qui n'est pas spécialement basée sur un rapport de séduction, tu vois, mais dans laquelle tu sens que ça pourrait aller plus loin si tu le voulais? Au coin d'une rue, j'ai retrouvé c'pote Cette route nous saluerait D'user nos semelles mortes Aux heures si salutaires Aux heures des solitaires Mon pote est un cylindre qui m'vend des idées claires J'achète de ces éclairs qui paraissent tant « Lumière » Qu'j'ai l'impression d'y croire Je compte les réverbères... Puis repense à ces courbes, revois ma trajectoire Je repense à ces couplets, à revivre cette histoire Me demande une fois sur scène qui s'y intéressera Repense à la poupée, la pute ou la maman La mort ou la lavande, les salauds qui la chantent Je repense à ce fragile fil magique À cette danse de petite catin, à ses petites manies (Hein) Tu flirtes avec la limite... Il faudrait vibrer pour vivre 5 J'ai pas la vie de rêve, j'suis pas un type balèze Mais, le sourire aux lèvres, j'viens d'terminer mon seize Franck Monnet - La belle industrie la belle industrie nous redonne la foi en |’avenir offre au monde un tout nouveau visage écoutez le concert des machines frôlez les alliages vernis admirez ces ingénieux rouages |‘usine à mon père n'est pas a mon père maman m'a inscrit à l’école publique la belle industrie qui étire ses murs en dents de scie sous de grands chapelets de nuages voilà dans quel décor je grandis je ne veux jamais parler d'ici je m’épanouirai dans son sillage la maitresse a dit mon toto ça va pas, faut viser plus haut que diraient ton père ei ta mère les sacrifices, des mots en l'air tu vas t’appliquer, ta copie tu la refais avant midi creuse-toi le citron sinon, c'est un zéro sous le prénom j’suis pas instruit, j'ai pas les beaux habits pour les autres c'est facile, pour moi, très difficile j’ai pas les goûts, ni le tact, le sens de l'humour qui convertit les foules pendant les interviews la belle industrie, les gros catalogues des trois suisses de la redoute et de manufrance et puis grâce a 1936 on a le droit de faire du camping dans une forêt de caravanes l'usine a mon père n‘est pas à mon père maman m'a inscrit à l'école publique qui fabrique les avions, Ies jouets pour les p’tits, les tas de choses qu’on repère dans les réclames du soir l'industrie, c'est la vie, elle est comme elle, grande et fière j'espère qu‘un jour j'aurai mon casier au vestiaire elle garantit un avenir meilleur et pas seulement pour les trois meilleurs elle garantit un avenir meilleur. Bigflo & Oli - Gangsta J'ai rien d'un gangsta, j'ai pas d'shit, j'ai pas d'coc', ni d'héro' J'ai pas d'crew, j'traîne pas, faut qu'j'bosse mon interro En soirée, mes potes se la jouent bière et vodka Hé, Bigflo, sers-moi un grand verre de Coca Si tu m'files un flingue, j'saurais même pas m'en servir J'fais quoi d'une Ferrari ? J'ai toujours pas mon permis J'ai déjà pleuré devant un film, Oli mélancolie Moi, j'suis allé en prison, mais qu'au Monopoly J'avoue, je bave devant leurs clips, leurs bling-blings et leurs photos Tout est vrai chez moi, sauf ma montre et mon polo Pas l'temps pour le sport, moi, c'est le rap d'abord Et, dans mon clip, tu verras qu'un labrador Et je gratte dans l'métro, pas la taille d'un héros Couché tard, levé tôt, en freestyle sous l'préau Si j'fais dix pompes, je frôle le malaise Mais, le sourire aux lèvres, j'viens d'terminer mon seize [Bigflo & Oli] Et j'suis pas, et j'suis pas Et j'suis pas, j'suis pas, j'suis pas J'suis pas un gangsta Pas la peine de mentir, j'suis comme toi J'suis pas un gangsta J'ai pas l'fric, j'ai pas l'style, j'ai pas les bras, mais les gangstas kiffent ça J'suis pas un gangsta Pas la peine de mentir, j'suis comme toi J'suis pas un gangsta Freestyle sous le préau Freestyle sous le préau Freestyle sous le préau [Oli] Pourtant, mes classiques, j'les connais Dis-moi pourquoi t'es étonné [Bigflo] J'me réveille tranquille, normal, c'est samedi Le soleil déjà levé, normal, c'est midi J'me pose devant la télé avec un bol de Miel Pops À peine fini de boire le lait que j'allume la X-Box Des heures avec les amis, s'il vous plaît, aidez-moi Ouais, j'suis un geek, j'crois qu'j'ai raté ma vie à cause de GTA Moi, j'connais par cœur les casses de Brice de Nice Voici l'premier rappeur sponsorisé par Leader Price C'est pas marrant, j'ai souvent du mal à m'y faire C'est moi le grand mais on m'prend pour le petit frère J'suis pas un gangsta Pas de flingue, de ganja, lève ta main si t'aimes ça Toi, tu veux que je boive, que je baise, que je fume Mais ferme ta gueule et passe le Schweppess Agrum Chroniques Lycéennes 2014/2015 [Bigflo & Oli] Bienvenue dans mon quartier, attention les yeux Y'a beaucoup d'morts parce que y'a beaucoup d'vieux J'suis pas un gangsta, ouais, j'suis fou d'l'admettre Ils parlent tous de flingues mais ne tirent jamais Pourtant, j'fais bouger les têtes, tu connais mes textes Connais pas ma technique, mec, mais t'es qui Je vise le Bingo, que des faux lingots, éviter les bimbos, matte mon équipe Ça fout les boules, ouais, ça les dégoûte Car nous on déboule comme des fous dans la foule Mais mon pote ça c’est cool, toi, tu restes à l'écoute On se serre les coudes, ils nous prennent pour des fous Ahamada Smis - Guiri Hiri Aan an aan anan Aan an aan an an an an Guiri hiri nagwé naryéléwé (Mon cher têtu comprenons-nous) Guiri hiri nagwé, sana ryéléwé (Mon cher têtu essaye de comprendre) Yé ka hwéndé bwozé wuhundru aakili (Si tu vas ailleurs et que tu trouves du savoir) Ntso wurisoméssé rilawé Matsonzi, riyéléwané (Viens nous apprendre, nous éclairer, pour que l'on se comprenne) Aan an aan anan Aan an aan an an an an Guiri hiri rêve d’être empereur Un führer, facteur de tremblement de cœur Troque monarchie pour démocratie Au monde des apparences Mascarade mène la danse Citoyen brandit l’étendard Menace dictatures héréditaires Affiche complet Sur les forums La foule tourne Comme derviche tourneur Sous les rafales Gore est le film Guiri hiri auteur de tragédie Ecrit l’histoire à l’encre de sang Metteur en scène des pires comédies Rafle, le prix des satans Méprisant sur son hiri Il se sent tout puissant Guiri hiri fait son cinéma Diffuse mensonges sur écran plasma Libère les fauves dans l’arène Tue révolutionnaires plonge nos états dans le coma 6 C’est la messe des gourous Des illuminés Secret de polichinelle Au monde vaudou Guiri hiri se pare de gris-gris Contre les highlanders Se pacse au diable Oublie son retour devant l’invisible Guiri hiri est une marionnette Négationniste de la défaite Matador dans sa chute Le peuple réclame la tête des bourreaux Dans les infos Elles tombent une à une de très très haut Dimoné - Un homme libre J’espère que tu seras conne comme aujourd’hui Lorsque tu partiras, pour que je ne te regrette pas Je verrais que tout ce que je ne t’ai pas dit d’irrémédiable Ne s’avérait pas si sévère, en vérité. Je déambule en équilibre en préambule d’un homme libre je t'aime d'une main et je me fiche enfin de ce à quoi tu penses. Je sais que tu seras forte comme tu me l'as dit Lorsque tu partiras, et je ne te retiendrai pas mes rancœurs sont volatiles Des vapeurs d'éther dans le cimetière de mes répliques assassines. Je déambule en équilibre en préambule d’un homme libre je t'aime d'une main et je me fiche enfin de ce à quoi tu penses. Je t'aime d'une main et je me fiche enfin de ce à quoi tu penses. Je déambule en équilibre en préambule d’un homme libre je t'aime d'une main et je me fiche enfin de ce à quoi tu penses. Je t'aime d'une main et je me fiche enfin de ce à quoi tu penses. Des Fourmis Dans Les Mains - Ginkgo Biloba Un arbre vient d’être planté, là Il y restera pour toujours, enraciné Une vie qui ne bouge pas Et qui verra passer la vie des autres Pour des paires d’années Un arbre de dix ans qu’on plante sur un trottoir Entouré de voitures Qui se fait tailler comme un ancien rosier pour Prendre fière allure Il aura fière allure Un arbre de vingt ans qui plie sous les tempêtes Dans un parc à enfants Qui collectionne les cicatrices de mots d’amour Qu’on lui grave sur son flanc Qu’il essaie de faire disparaître sous son écorce, A force Tous ces arbres de tous âges, on les voit tous les jours Et si dans une autre vie on pouvait choisir Alors on se ferait arbre devant vos abat-jours Vos amours et vos lits grincer jusqu’à vos plaisirs On aura des oiseaux qui mangeront vos miettes On vous fera chanter le printemps par vos fenêtre On vos enverra nos pollens pour vous éviter les rides Et on fera de l’ombre pour les amants timides On aura des prénoms gravés sur nos peaux Et des feuilles en forme de cœur On dépassera vos maisons pour voir le ciel d’un peu plus haut Et on chantera les feuilles mortes Que c’est beau Que c’est beau Que c’est beau Et on nous appellera Ginkgo Biloba. Un arbre de cent ans qu’on débite en morceaux Dans le sens de son fil Pour que des luthiers lui caressent ses éclisses, Des musiciens caressent Et le public applaudit pour des bis, et des bis Un arbre de trois cent ans qui aura vu passer Des guerres Les chariots, les déportés, qui aura vu le goudron Arriver Qui n’aura que des corbeaux freux pour seuls Voisins printaniers Mais tu vois, nous ne sommes pas Ginkgo Biloba Un arbre de mille ans qui aura vu tout le paysage Changer Les lumières la nuit s’éclairer, les gens naître et Mourir Les avions passer au ciel et ses feuilles mortes Qui se ramassent à la pelle Un arbre de trois mille ans qui aura vu naître les Religions et les dieux se mettre en route Et qui ne fait qu’un peu d’ombre à ces soldats abattus Qui attendent la nuit pour un dernier soupir parce Qu’ils n’en peuvent plus. Mais toi soldat, tu n’es pas Ginkgo Biloba Chroniques Lycéennes 2014/2015 7