thème 02

Transcription

thème 02
Chapitre 2
Valoriser et ménager les milieux
➤ Géographie p. 276-293
La question s’insère dans le thème Aménager et développer le territoire français. Elle invite à
s’interroger sur la gestion durable des milieux en prenant en compte les enjeux économiques,
sociaux et environnementaux. Le territoire français présente une grande variété de milieux
qui ont été intensément aménagés pour répondre aux besoins d’une population en majorité
citadine. À l’heure du développement durable, les différents acteurs qui interviennent dans
l’aménagement et la gestion des milieux, conscients des potentialités et de la fragilité de
ceux-ci, tentent de concilier valorisation et protection.
◗◗ Mettre en œuvre la question
Problématiques
Séquences
Supports
Pour aller plus loin
• Quelles sont les composantes
et les caractéristiques du territoire français ?
➝ Bien située en Europe, la
France offre une grande variété
de milieux et de paysages qui
constituent un de ses atouts.
➝ Elle inclut des territoires
dispersés, héritage de l’empire
colonial, qui lui assure une présence dans le monde entier.
1
•Cartes enjeux,
Le territoire de la France, p. 278
•Cours
1. La France, un territoire « privilégié », p. 280
•Atlas,
– Le relief de la France p. 412
– Les climats de la France et
de l’Europe, p. 413
•Vers le Bac
– Sujet 5 : aptitudes et
contraintes du territoire français, p. 290
•Cartes enjeux,
Potentialités et risques du territoire français, p. 279
•Cours
2. Un territoire fortement transformé et vulnérable, p. 282
•Photographie d’ouverture
Inondations à Saint-Palais
(Pyrénées-Atlantiques) en juillet 2014, p. 276
•Débat,
Faut-il s’adapter ou lutter
contre l’érosion littorale ?,
p. 288
• Quels sont les nuisances et les
dangers qui affectent cet environnement ?
➝ Aggravés par l’artificialisation
des milieux, les dégradations et
les risques se multiplient entraînant une vulnérabilité accrue
des populations.
➝ Ces évolutions ont provoqué
une prise de conscience de la
nécessité de « ménager » l’environnement.
• Quels sont les modalités et
les instruments d’une gestion
durable du territoire ?
➝ La protection et, plus largement, la gestion « durable » des
milieux constituent désormais
une préoccupation majeure.
➝ Concilier développement
économique et respect de l’environnement est désormais un
enjeu majeur mais très sensible.
96
Les territoires de la France et
leurs potentialités
2
Fragilité et contraintes
physiques du territoire français
3
Entre valoriser et ménager
les milieux
•Cours
•Dossier,
3. Gérer durablement le terri- La Réunion : protéger et valoritoire, p. 284
ser les paysages, p. 286
•Vers le Bac
– Sujet 6 : la gestion durable
d’un milieu : la Baie de
Somme, p. 292
– Sujet 7 : enjeux et caractéristiques de la gestion durable
des milieux, p. 293
© Magnard, 2015 – Histoire Géographie 1re S – Livre du professeur
Cartes
enjeux
Le territoire de la France
Carte 1 – La France métropolitaine et
d’outre-mer
Le planisphère (de projection Briesemeister pivotée
autour du pôle) permet de constater la diversité et l’émiettement du territoire français dans le monde. Hormis le
territoire métropolitain, la Guyane ou la Terre Adélie, il
s’agit d’îles et d’archipels très éloignés les uns des autres
et, notamment, de la métropole. Il y a donc une forte discontinuité territoriale créée par ces distances, les temps
et coûts de transport vers la métropole.
Cependant, avec ses territoires sous différents statuts,
la République bénéficie d’une présence planétaire, dans
tous les océans et sous toutes les latitudes qui constitue un atout stratégique majeur. Elle dispose également
d’une ZEE très étendue, en particulier dans le Pacifique
(49 % de la ZEE grâce à la seule Polynésie !).
On peut mettre en évidence d’un point de vue bioclimatique des terres chaudes de la zone tropicale et des
terres froides. Les premières incluent la Guyane équatoriale et les îles tropicales volcaniques du monde antillais,
de l’océan Indien (Mayotte, La Réunion), du Pacifique
sans oublier la Nouvelle-Calédonie. Les secondes correspondent dans l’hémisphère nord à Saint-Pierre-etMiquelon (47° de latitude) et dans l’hémisphère austral
aux TAAF (terres australes et antarctiques françaises),
archipels des Crozet, des Kerguelen et les îlots Saint-Paul
et Amsterdam ainsi que la Terre Adélie sur le continent
antarctique qui a un statut spécifique de protection limitant les activités selon le protocole de Madrid de 1991
(l’Antarctique est une « réserve naturelle consacrée à la
paix et à la science »).
Carte 2 – Potentialités et risques du
territoire français
La carte s’organise autour de trois rubriques qui renvoient
à l’approche actuelle des milieux naturels en termes
d’atouts, de contraintes et de risques.
➤ p. 278-279
La France a de larges potentialités liées d’abord à son ouverture : seul pays européen ouvert sur trois façades maritimes,
dont l’une est située sur un axe d’échanges maritimes d’importance mondiale ; une disposition des reliefs favorable
à la circulation vu l’importance des plaines et plateaux et
l’existence de seuils et couloirs naturels qui permettent de
s’affranchir d’éventuels obstacles montagneux comme le
Massif central. Les espaces montagneux les plus hauts sont
à la périphérie sud et est du territoire et ont nécessité des
aménagements importants (tunnels) vers l’Italie pour les
Alpes alors que les Pyrénées sont essentiellement contournées à ses deux extrémités pour passer en Espagne. Seule
réserve : la navigabilité des différents cours d’eau ne permet
pas de mettre en évidence un véritable réseau comme en
Europe du Nord avec la Meuse et le Rhin.
En qualifiant les contraintes de « maîtrisées », la seconde
rubrique indique implicitement d’autres potentialités : la
sécheresse du climat méditerranéen est attractive pour
le tourisme de la façade méditerranéenne ; de même, les
précipitations hivernales en montagne permettent d’identifier des zones à fort enneigement, limitées et propices
aux sports d’hiver. D’une manière plus diffuse, la montagne, qui implique des pentes et des dénivelés, est vue
sous l’angle des ressources du tourisme vert.
Si ses contraintes sont limitées, le pays n’est pas sans
risques : risques naturels et technologiques auxquels
le territoire métropolitain est exposé en raison d’aléas
divers : tempêtes, inondations (pluies cévenoles en
automne par exemple), séismes (tout particulièrement
dans certaines régions : Pyrénées, Sud-Est, fossé rhénan), et de dangers industriels surtout dans les grandes
agglomérations d’industrie lourde et de chimie où se
concentrent les usines Seveso comme l’étang de Berre,
la vallée de la Seine, le corridor de la chimie lyonnais...
L’outre-mer français est constitué en grande partie d’îles
qui, en raison de leur situation climatique et géologique,
sont soumises à de multiples aléas naturels : volcanisme,
séismes, cyclones, mouvements de terrain, tsunamis.
Utiliser la carte interactive
✔ Saisir l’adresse du lien indiqué sur la page pour accéder
librement à la carte
www.lienmini.fr/magnard-hg1-102
Grâce à la légende interactive, on peut sélectionner des figurés et organiser l’analyse de la carte par type ou combinaison d’informations. Lorsque la carte est très structurée et riche en informations, c’est surtout une solution pour
analyser séparément les principales entrées de la légende et constituer les cartes thématiques qui conduisent à la
carte complexe de synthèse.
• Les atouts du territoire : l’affichage seul des figurés et plages de la première partie de la légende souligne l’ouverture
du territoire et ses facilités de circulation. L’espace qui reste en blanc relativise en montrant la moindre accessibilité
du centre et de l’Est du territoire.
• Les contraintes du territoire (contraintes maîtrisées ou valorisées par le tourisme) : l’affichage seul des figurés et
plages de la seconde partie de la légende précise les contraintes (et atouts touristiques) de la France du centre,
du Sud et de l’Est, liées au relief montagneux, par opposition à la France de l’Ouest et du Nord des plaines et des
plateaux, et au climat.
• La troisième partie de la légende aborde les risques naturels et technologiques. L’affichage seul des risques naturels
montre surtout leur concentration au Sud et à l’Est ; les risques technologiques sont au contraire dispersés sur
l’ensemble du territoire.
© Magnard, 2015 – Histoire Géographie 1re S – Livre du professeur
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Dossier
La Réunion : protéger et valoriser les paysages
➤ p. 286-287
La Réunion est une île qui présente une remarquable
biodiversité, richesse qu’il convient de protéger et de
valoriser pour le développement local. En 2007 a été créé
un parc national. En 2010, il a été inscrit au Patrimoine
mondial de l’Unesco. Comment le Parc participe-t-il au
développement de l’île ? Quelles contraintes sa gestion
fait-elle peser sur les différents acteurs ?
◗◗ Corrigés
1. Située dans l’océan Indien, à 10 000 km de la métropole,
La Réunion est une île tropicale (végétation luxuriante, faune
exotique et protégée comme le tuit-tuit) et volcanique (nombreux volcans dont certains comme le Piton de la Fournaise
sont encore en activité, paysages montagneux vertigineux).
Question
en Débat
2. Le parc national a été créé pour protéger et valoriser les
nombreuses richesses naturelles de l’île. Ce parc national
a été inscrit au Patrimoine mondial de l’Unesco pour la
beauté de ses paysages et parce qu’il rassemble une biodiversité exceptionnelle (nombreuses espèces endémiques).
3. Cette nature exceptionnelle est une ressource touristique pour la pratique de la marche et de la randonnée par
exemple. Ainsi, les autorités de l’île cherchent à développer
d’autres types de tourisme que le tourisme balnéaire, en
l’occurrence un tourisme vert en valorisant son patrimoine
naturel. Grâce au développement de l’activité touristique,
de nombreux emplois sont créés. Le développement touristique est toutefois encadré par le cahier des charges de
l’Unesco appliqué aux sites classés Patrimoine mondial, et
par l’État et la Région dans le cadre du parc national.
Faut-il s’adapter ou lutter contre l’érosion littorale ?
➤ p. 288-289
◗◗ Entrer dans le débat
Située au bord de la Manche, sur la côte picarde, la station
d’Ault est menacée par le recul de la falaise et la fragilisation de ses digues. Les habitants s’opposent sur la stratégie à adopter. Comment ménager et valoriser un littoral
menacé par l’érosion ?
◗◗ Corrigés
Développer le village en retrait de la falaise
1. Ault est en surplomb de falaises de craie qui subissent
l’érosion issue de l’infiltration des eaux pluviales, des
variations thermiques et du choc des vagues. Des pans
entiers s’effondrent. Le texte rend concret le recul, avec
les mesures réalisées par un habitant retraité et l’effondrement du chemin littoral.
2. Dans les années 1980 des ouvrages de défense ont été
construits pour faire d’Ault une ville-balcon : la falaise est
consolidée à sa base, enserrée par endroits dans un rempart et coiffée d’une casquette pour installer un belvédère.
Ces ouvrages coûteux ont mal vieilli et l’érosion se poursuit. Récemment, Ault a choisi de reculer pour se protéger :
abandonner des maisons, remonter les réseaux et cesser
d’entretenir les ouvrages de défense, rendant la falaise à
son évolution naturelle. Elle conçoit parallèlement la ZAC
du Moulinet : située à 160 mètres du trait de côte, elle est
à l’abri pour plusieurs siècles et offre de beaux points de
vue. Les raisons de cette politique sont financières, avec la
volonté de réduire durablement les coûts.
3. La durabilité du projet réside dans le fait qu’il assure la
sécurité des populations et des biens sur un temps long,
il abandonne la protection pour la prévention – la protection étant illusoire à moyen terme face au recul inéluctable de la falaise.
Sauvegarder le front de mer
leur pratique plus saisonnière (résidences secondaires
qui se sont développées avec l’ouverture de l’A16 qui a
rapproché la côte picarde de Paris) ; leur vision de la commune diffère. Ils demandent la restauration des ouvrages
de défense et la conservation des villas Belle Époque, un
traitement plus efficace des eaux pluviales et une réalimentation en galets du pied de falaise.
2. Ils promeuvent la conservation d’un site spectaculaire
du fait de son attractivité touristique :
– un patrimoine et un éclat centenaires de la station
depuis la Belle Époque (villas et casinos successifs) ;
- la proximité d’espaces émetteurs importants, Paris, Lille
ou Bruxelles, dont ils sont issus ;
– les nouvelles pratiques de loisirs, fondées sur le patrimoine, la culture et les activités sportives.
3. Les acteurs s’accordent sur le fait que la commune seule
ne peut pas supporter les frais. L’érosion s’est fortement
accentuée au xxe siècle, avec un fort prélèvement de galets
et un changement d’orientation des courants d’origine
humaine sur toute la côte : ils demandent l’application d’un
principe de solidarité à une échelle plus large.
◗◗ Prolonger le débat
La gestion du trait de côte est une problématique qui
s’applique à tout ce secteur de hautes falaises du Havre
au Sud de l’estuaire de la Somme et plus largement à la
majeure partie du littoral français. On la retrouve aussi sur
d’autres côtes à falaises (pays basque) et sur des côtes
sableuses comme la côte languedocienne ou aquitaine
où les engraissements annuels des plages en sables sont
nécessaires pour maintenir l’activité touristique en certains
endroits. Le recul peut y être très spectaculaire à court
terme (Soulac-sur-Mer, Lacanau…) ce qui rend compte de
l’impossibilité de maintenir l’ensemble du trait de côte.
Seuls quelques sites privilégiés pourront éventuellement
localement faire l’objet de coûteuses protections.
1. Les « néo-Aultois » portent un projet alternatif. Leurs
revenus et leur capital culturel sont plus importants et
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© Magnard, 2015 – Histoire Géographie 1re S – Livre du professeur
Corrigé du sujet 5 p. 290-291
COMPOSITION
SUJET
Aptitudes et contraintes
du territoire français
Étape 1 ✔ Analyser le sujet et définir le fil conducteur
1. Analyser le sujet
• Les aptitudes sont les atouts naturels du territoire français : reliefs favorables (vastes plaines, couloirs
fluviaux...), climats tempérés en métropole, tropicaux dans la majorité des territoires d’outre-mer...
Les contraintes sont les obstacles à la mise en valeur des territoires : reliefs élevés, sécheresse du climat.
Au sens large, on peut ici y ajouter les risques naturels (inondations, tempêtes...).
• Le mot de liaison « et » dans le sujet invite à comparer et à mettre en relation les deux termes.
• L’espace de l’étude porte sur le « territoire français », le sujet ne se limite donc pas seulement au territoire
métropolitain : les territoires ultramarins ont des caractères naturels spécifiques. Par ailleurs, une contrainte
pour une activité (agriculture) peut devenir un atout pour une autre activité (tourisme) : ainsi pour la neige
en montagne ou la sécheresse estivale du climat méditerranéen.
2. Définir le fil conducteur
• Le sujet induit le fil conducteur suivant : les éléments naturels du territoire français ont-ils facilité l’aménagement et le développement du territoire français ? De manière identique sur tout le territoire ?
Vous pouvez utiliser la page « Questions pour comprendre » p. 274-275.
Étape 2 ✔ Élaborer le plan
3 et 4. Mobiliser et classer ses connaissances
Les connaissances peuvent être classées en 3 grands thèmes :
Le territoire français,
de multiples atouts
Le territoire français,
des contraintes, des risques
Un potentiel naturel
à valoriser et à ménager
Des atouts :
– superficie du territoire, étendue de la zone
économique exclusive (ZEE) ;
– position du pays (territoire métropolitain et
ultramarin) en Europe et dans le monde ;
– variété et caractère peu contraignant
des climats (tempérés en métropole),
des reliefs (ouverture et importance des
plaines et plateaux, des vallées...).
➝ Cartes enjeux p. 278
➝ Cours 1 p. 280
➝ Atlas
– Le relief, les climats de la France p. 412-413
– Les territoires français d’outre-mer p. 417
Des milieux contraignants :
– espaces difficiles d’accès, plus ou
moins fermés (moyenne et haute
montagne) ;
– des aléas : séisme, inondations,
avalanches, cyclones... ;
– des risques technologiques ;
– v ulnérabilité des populations
installées dans certains milieux
(bord de mer, lit majeur de cours
d’eau...).
➝ Cours 2 p. 282
➝ Débat p. 288
Des milieux et des paysages à protéger :
– un patrimoine naturel très transformé (pollution, étalement urbain,
« bétonnisation » du littoral...) ;
– un patrimoine naturel au défi du
développement durable ;
– des acteurs multiples de la gestion
de l’environnement ;
– une gestion des espaces qui doit
concilier économie et environnement : PPR, DTA…
➝ Cours 3 p. 284
➝ Dossier p. 286
Étape 3 ✔ Pistes de réponse
Introduction, 1er et 2e paragraphes
• Voir manuel page 291.
3e paragraphe
Un potentiel naturel à valoriser et à ménager
Les aménagements ont fortement transformé le potentiel naturel de la France. Les milieux français sont
très anthropisés et ont subi des dégradations, liées en particulier à l’urbanisation grandissante (étalement
des zones périurbaines) et à l’artificialisation des littoraux (Méditerranée, Bretagne du Sud...). Les estuaires
© Magnard, 2015 – Histoire Géographie 1re S – Livre du professeur
99
comme celui de la Seine ou de la Loire sont à la fois des écosystèmes très riches, des zones touristiques et
résidentielles et de grandes zones industrialo-portuaires. Face à cette situation émerge une forte demande
d’un environnement de qualité et protégé des risques. Des exigences nouvelles se sont donc développées en matière d’environnement : lois de protection, création de parcs naturels régionaux ou nationaux,
Conservatoire du littoral...
Les acteurs de la gestion de l’environnement sont multiples et se situent à différentes échelles : Union européenne (Natura 2000), État français (parc national de La Réunion...), les différentes collectivités territoriales
(cf. les Agenda 21) sans compter les entreprises, des organismes publics et… les citoyens eux-mêmes.
Un objectif majeur se dégage : concilier développement économique et gestion des espaces, valoriser les
atouts en tenant compte des contraintes et des risques. Outre les lois et les réglementations comme les
plans de prévention des risques (PPR), cela implique l’instauration de pratiques plus respectueuses de
l’environnement. Pour le tourisme, les paysages sont d’autant plus à « ménager » que leur dégradation
peut mettre en péril l’activité elle-même : la constitution d’un parc national à La Réunion veut concilier
protection et maintien d’activités en son sein. Cette difficile conciliation peut donner lieu à des conflits
entre les différents acteurs spatiaux comme dans l’estuaire de la Loire, entre industriels et défenseurs de
l’environnement.
Conclusion
• Voir manuel page 291.
Corrigé du sujet 6 p. 292
ANALYSE DE DOCUMENTS
SUJET
La gestion durable d’un milieu : la Baie de Somme
(Picardie)
Travail sur les documents
Document 1
• La Baie de Somme est un espace naturel d’une grande richesse. Située à l’ouest du département de la
Somme, la Baie de Somme est le plus grand estuaire du Nord de la France avec près de 7 200 hectares. Sa
très large ouverture vers la Manche, de plus de 5 kilomètres, du Nord au Sud, offre, suivant les marées et
les saisons, des paysages très variés où ciel, terre et mer viennent se confondre en des teintes et lumières
subtiles. Outre les paysages exceptionnels, elle bénéficie d’une grande biodiversité (faune, flore).
• Le développement de ce territoire repose sur des aménagements respectueux du milieu (pistes cyclables,
accueil de touristes...), la mise en valeur de produits du terroir (produits de la pêche, de l’aquaculture,
mouton de prés salés...) d’où l’utilisation du terme d’authenticité.
Document 2
• La gestion et l’aménagement de la Baie de Somme sont confiés au Syndicat mixte Baie de Somme. Le
Syndicat mixte a été créé en 1974 pour développer et préserver la Baie de Somme, le littoral picard et son
arrière-pays. L’aménagement de la Baie doit être compatible avec la préservation et la valorisation des
milieux naturels : le Syndicat mixte a donc la gestion des terrains acquis par le Conservatoire du littoral sur
le département de la Somme et gère plusieurs équipements touristiques de la zone.
• Plusieurs acteurs interviennent. Outre le Syndicat mixte qui est l’acteur majeur, des acteurs de différentes
échelles sont présents : collectivités territoriales (le Conseil général de la Somme, la Région) et aussi l’État
et l’Union européenne.
• La mission du Syndicat mixte ne se limite pas à la gestion des milieux naturels. Il assure les aménagements touristiques en concertation avec les habitants, le développement économique responsable (aménagements destinés à l’accueil et l’information des touristes). La Baie de Somme est donc un territoire
emblématique en matière de développement durable et de protection de la faune et de la flore.
Pistes de réponse
• Voir manuel page 292.
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© Magnard, 2015 – Histoire Géographie 1re S – Livre du professeur
Corrigé du sujet 7 p. 293
ANALYSE DE DOCUMENTS
SUJET
Enjeux et caractéristiques de la gestion durable des
milieux
Étapes 1 et 2 ✔ Analyser le sujet et les documents
• Le sujet s’inscrit dans le thème Valoriser et ménager les milieux.
• Les documents associent une photographie et un texte daté de 2014, extrait de L’Atlas de la France et des
Français, publication du journal quotidien Le Monde.
• Le document 1 montre l’aménagement de la haute montagne (station de sports d’hiver dans les Alpes
du Nord) tandis que le document 2 évoque les principales mesures prises en France, afin de protéger
l’environnement.
Les acteurs cités sont l’État (parcs nationaux, parcs naturels régionaux, action du Conservatoire du littoral)
et l’Union européenne (sites Natura 2000) ainsi que les citoyens sensibles à la défense de l’environnement.
• Le document 2 évoque les initiatives des pouvoirs publics sous l’angle de zonages de protection (délimitation de zones protégées de différente nature) mais ne fait pas référence aux mesures prises pour concilier
développement et protection des milieux naturels (plans de prévention des risques par exemple).
Étape 3 ✔ Réponse rédigée
Introduction
• Les documents présentent les principaux enjeux de la gestion de l’environnement en France.
Paragraphe
• Les différents milieux sont fortement transformés : c’est le cas en particulier du la haute montagne. Jadis
répulsif, ce milieu marqué par la contrainte des fortes pentes et d’un important enneigement hivernal est
devenu un territoire majeur du tourisme d’hiver assurant le développement économique des massifs par
la construction de stations de ski à haute altitude (en particulier Alpes du Nord et Pyrénées). Cela conduit
à une standardisation des paysages comme sur de nombreux littoraux balnéaires avec les immeubles
bien exposés au soleil et les pistes sur les principales pentes. Cependant, à Avoriaz les constructions sont
en bois (immeubles de béton dans d’autres stations de la même époque) et la circulation automobile est
interdite dans la station.
Face à cette menace, des actions pour une gestion durable des milieux se sont mises en place avec la
création de plusieurs types de périmètres protégés : parcs naturels nationaux et régionaux, zones Natura
2000… Plusieurs acteurs de la gestion de l’environnement se distinguent, d’échelles différentes : Union
européenne, État, Région… Certains sont spécifiques à un milieu comme le Conservatoire du littoral.
Conclusion
• Les enjeux de la gestion durable des milieux sont à la fois de protéger l’environnement et de limiter les
pollutions mais aussi de prendre en compte et maîtriser les risques. Certains espaces comme les littoraux,
les vallées ou les montagnes sont particulièrement vulnérables. Concilier le développement économique
et la gestion durable des milieux s’avère aussi un exercice délicat.
© Magnard, 2015 – Histoire Géographie 1re S – Livre du professeur
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Bibliographie
✔✔ Y. Colombel, D. Oster (dir.), La France, territoires et aménagement face à la mondialisation, Nathan, 2011.
➝ voir notamment le chapitre 4 « Le développement durable : territoires et aménagements face aux enjeux
environnementaux.
✔✔ M. Reghezza-Zitt, « La France, une géographie en mouvement », La Documentation photographique, n° 8096, La
Documentation française, 2013.
✔✔ M. Reghezza-Zitt, La France dans ses territoires, SEDES, 2011.
✔✔ Y. Veyret (dir.), La France : milieux et environnement, A. Colin, 2015.
✔✔ Y. Veyret, J. Jalta, Développements durables : tous les enjeux en 12 leçons. Autrement, 2010.
✔✔ Y. Veyret, R. Langanier (dir.), Atlas des risques en France, Autrement, 2013.
Sitographie
✔✔ Ministère de l’Écologie, de l’Environnement et du Développement durable
➝ « L’environnement en France, les grandes tendances », 2014, rapport complet :
www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/fileadmin/documents/Produits_editoriaux/Publications/References/2014/references-ree-2014.pdf
➝ Synthèse
www.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/L_environnement_en_France_-_Edition_2014_-_Synthese.pdf
➝ « Des indicateurs de développement durable pour les territoires », 2014
www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/publications/p/2113/1346/indicateurs-developpement-durable-territoires-1.html
➝ Rubrique Développement durable
www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/developpement-durable/1328.html
➝ Rubrique Environnement
www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/environnement/1097.html
✔✔ Géoconfluences
➝ « Le développement durable, approches géographiques »
http://geoconfluences.ens-lyon.fr/informations-scientifiques/dossiers-thematiques/developpement-durable-approches-geographiques
➝ « Risques et sociétés »
http://geoconfluences.ens-lyon.fr/informations-scientifiques/dossiers-thematiques/risques-et-societes
✔✔ CANOPE, « éducation au développement durable », académie d’Amiens
http://crdp.ac-amiens.fr/edd/
✔✔ DATAR, Observatoire des territoires, pôle d’observation des territoires de montagne
www.datar.gouv.fr/observatoire-des-territoires/fr/pole-dobservation-de-la-montagne
✔✔ Observatoire de la mer et du littoral
www.onml.fr/accueil/
✔✔ Observatoire national des risques naturels
http://www.onrn.fr/
✔✔ Georisques, mieux connaître les risques sur le territoire
www.georisques.gouv.fr/
✔✔ Bouquet prévention risques majeurs
www.prim.net
✔✔ Conservatoire du littoral
www.conservatoire-du-littoral.fr
✔✔ Les parcs nationaux de France
www.parcsnationaux.fr
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© Magnard, 2015 – Histoire Géographie 1re S – Livre du professeur
Chapitre 3
La France en villes
➤ Géographie p. 294-317
La question s’insère dans le thème Aménager et développer le territoire français. Cette question invite à s’interroger sur les dynamiques urbaines qui affectent le territoire français de
manière très différenciée et sur les politiques d’aménagement et de développement des
espaces urbains et ruraux.
La France est en effet très majoritairement urbaine désormais et, à l’heure de la mondialisation, les métropoles sont les moteurs du dynamisme économique. Cette évolution accentue
les disparités et les inégalités territoriales que ce soit à l’échelle infra-urbaine où la question
de la cohésion urbaine est un enjeu social majeur qu’aux échelles régionale et nationale où
l’hétérogénéité croissante des espaces ruraux implique des politiques spécifiques.
◗◗ Mettre en œuvre la question
Problématiques
Séquences
Supports
Pour aller plus loin
• Comment la répartition de la population
française évolue-t-elle ?
➝ Les contrastes de densité s’accentuent.
➝ La population est de plus en plus urbaine
et l’étalement des villes est de plus en plus
marqué.
➝ Les dynamiques urbaines sont cependant
inégales selon les régions.
1
•Carte enjeux,
Évolution de la population
(1999-2011), p. 298
•Cours
1. Une population de plus
en plus urbaine, p. 300
•Carte enjeux,
France du « vide », France des
« pleins », p. 297
•Vers le Bac
– Sujet 9 : répartition et dynamiques spatiales de la population, p. 314
– Sujet 10 : l’évolution de l’espace périurbain autour de
Caen, p. 316
•Carte enjeux,
Population et croissance
des agglomérations, p. 296
•Cours
2. L’inégale métropolisation du territoire, p. 302
•Vers le Bac
– Sujet 19 : Paris, ville mondiale, p. 405
•Débat,
Construire de nouvelles tours
à Paris, grand projet ou nonsens ?, p. 310
•Étude de cas, Grenoble, territoire de l’innovation, p. 328
• Comment la métropolisation se traduit-elle
dans le territoire français ?
➝ La métropolisation renforce le rôle des
grandes agglomérations, de Paris en particulier et des principaux pôles urbains régionaux.
➝ Elle accentue de ce fait les contrastes entre
les territoires, posant la question de l’avenir
des territoires éloignés des grandes villes.
Une France devenue
urbaine
2
La métropolisation,
facteur clé
de différenciation
du territoire français
• Que faire pour assurer davantage de cohé•Cours
•Dossier,
3
sion urbaine ?
3. Aménager les villes : L a politique de la ville
Gérer la fragmentation
➝ Les villes présentent un espace de plus en
réduire les fractures
pour réduire les fractures
des espaces urbains
plus fragmenté par les contrastes socio-spasociales et spatiales,
socio-spatiales : Argenteuil,
tiaux.
p. 304
p. 308
➝ Les politiques urbaines successivement
mises en œuvre sont ciblées sur les espaces
les plus en difficulté.
➝ La question de la mixité sociale reste
entière.
• Comment gérer la diversité des espaces
ruraux ?
➝ Après un long déclin symbolisé par l’exode
rural, les campagnes connaissent un renouveau sous l’influence des dynamiques urbaines.
➝ Cette évolution est cependant très inégale et
accentue les contrastes entre les espaces ruraux.
4
Mutations et diversité
des espaces ruraux
•Carte enjeux,
Trois France rurales, p. 299
•Cours
4 . Les mutations des
espaces ruraux, p. 306
© Magnard, 2015 – Histoire Géographie 1re S – Livre du professeur
103
Cartes
enjeux
Une France urbaine
Carte 1 – Population et croissance
des agglomérations
La carte croise deux informations : la taille des agglomérations, sous forme de figurés ponctuels proportionnels,
et l’évolution de leur population entre 1999 et 2011, sous
forme de plage de couleurs à l’intérieur du figuré ponctuel.
Le territoire métropolitain compte 55 unités urbaines ou
agglomérations de plus de 100 000 habitants en 2011.
L’examen de la légende montre le décalage entre le poids
de Paris et la seconde agglomération du pays (< à 1,6 million d’habitants), et donc la modestie de la taille des villes
françaises à l’échelle européenne (voir la carte des métropoles européennes, p. 361).
➤ p. 296-297
L’évolution récente valide toujours le schéma de la France
inverse avec les plus fortes croissances à l’Ouest et surtout au Sud du pays. Un nombre non négligeable d’agglomérations voient leur population stagner, voire régresser : villes des vieilles régions industrielles et minières du
Nord et de la Lorraine (Lens-Douai, Valenciennes, Nancy,
Metz), plusieurs ports (Le Havre, Brest, Dunkerque) mais
aussi plusieurs agglomérations du Bassin parisien dans
l’ombre de Paris (Caen, Reims). D’ailleurs, d’autres agglomérations n’ont une évolution positive que par l’incorporation de nouvelles communes dans le périmètre de l’agglomération alors que la densification de leur périmètre
est nulle (Rouen, Le Mans, Amiens).
Utiliser la carte interactive
✔ Saisir l’adresse du lien indiqué sur la page pour accéder
librement à la carte
www.lienmini.fr/magnard-hg1-103
Grâce à la légende interactive, on peut sélectionner des figurés et organiser l’analyse de la carte par type ou combinaison d’informations. Pour cette carte, il est possible d’étudier séparément les agglomérations selon la taille ou
selon le dynamisme démographique avant de retourner à la carte de synthèse.
•En faisant apparaître sur le fond de carte les seules agglomérations de plus de 500 000 habitants, on peut montrer
la faiblesse de l’armature urbaine, dominée par Paris et rapidement constituée de villes moyennes sur la périphérie
de territoire. Le seul affichage des agglomérations entre 100 000 et 500 000 habitants souligne un large vide pour
ce type d’agglomération dans le Sud-Ouest du territoire où Bordeaux et Toulouse écrasent la hiérarchie urbaine.
•Si on s’intéresse aux agglomérations les plus dynamiques, en ne cliquant que sur les plages orange foncé et
rouge, on fait surtout apparaître, à part Paris, les agglomérations de la périphérie ouest, sud et est du territoire.
L’affichage seul des agglomérations en déclin ou en stagnation (plages jaune et bleu) distingue des agglomérations
des anciennes régions industrielles du Nord et du Nord-Est ou des cités portuaires.
Carte 2 – France du « vide », France des
« pleins »
La carte croise deux informations : la taille des unités
urbaines (les espaces périurbains sont ajoutés aux agglomérations), sous forme de figurés ponctuels proportionnels, et la densité de population, sous forme d’un dégradé
du violet au jaune.
À l’échelle nationale, la « diagonale du vide » apparaît nettement du Luxembourg aux Pyrénées ainsi que l’opposition, de part et d’autre d’une ligne Le Havre-Marseille,
d’une France plus urbaine aux contrastes de densité plus
importants à l’Est alors qu’à l’Ouest de cette ligne, les
métropoles sont plus rares et les contrastes de densité
plus faibles. 60 % de la population occupe ainsi 8 % du
territoire.
Les principaux vides correspondent aux montagnes (même
s’il faut nuancer, voir par exemple les densités plus fortes
des Alpes du Nord que celles des Alpes du Sud), à des
espaces peu fertiles (Landes, Sologne) et à des espaces
ruraux isolés (Sud et Est du Bassin parisien). Les principaux
104
pleins prennent une forme aréolaire autour des grandes
métropoles ; ils forment des rubans le long des littoraux
et des principaux fleuves du pays, secondairement le long
d’accidents topographiques (Côte d’or, piémont pyrénéen).
Ils prennent une forme zonale lorsqu’ils correspondent
historiquement à une activité économique dominante
peuplante : bassin minier du Nord, Languedoc viticole.
La situation des DROM est très contrastée : de la Guyane
quasiment vide hors littoral (3 habitants/km2) à La Réunion
(plus de 330) et la Martinique (350). La densité moyenne
indiquée inclut les DROM ; la densité moyenne de la
France métropolitaine est de 117 habitants/km2 en 2014.
Les 30 aires urbaines de plus de 300 000 habitants sont
représentées. L’échelle des aires urbaines accentue la
hiérarchie dégagée de l’étude des agglomérations : poids
écrasant de l’aire urbaine parisienne, faiblesse des aires
urbaines des agglomérations proches du Bassin parisien,
arc périphérique des principales métropoles de Rennes à
Strasbourg en passant par Nantes, Bordeaux, Toulouse,
les villes du littoral méditerranéen, Lyon, Grenoble et le
duo lorrain. Seule Lille rayonne au-delà de la frontière.
© Magnard, 2015 – Histoire Géographie 1re S – Livre du professeur
Cartes
enjeux
Population : une France plurielle
Carte 1 – Évolution de la population (19992011)
L’évolution récente de la population sur douze ans est
représentée en plages de couleurs, du bleu (perte de
population) à un dégradé du jaune au vert foncé pour
les évolutions positives. Elle confirme le renouveau
démographique d’une grande partie de l’espace rural.
De vastes zones de croissance démographique émergent
(Ouest, Sud-Ouest), s’élargissent fortement (grand SudEst) ou se consolident (grand Bassin parisien). Comme
pour les agglomérations (carte 1 p. 296), les espaces
proches des villes portuaires, minières ou de tradition
industrielle du Nord et de l’Est demeurent en retrait tout
comme les parties Est et Sud du Bassin parisien. Les littoraux sont particulièrement attractifs sauf au Nord de la
Seine. À une échelle plus fine, des périphéries régionales
et départementales continuent d’être peu dynamiques à
l’écart de la dynamique du principal pôle urbain. La Bretagne intérieure, le bocage normand ou le Massif central
hors de la proximité de Clermont-Ferrand en sont des
exemples.
Carte 2 – Trois France rurales
La carte utilise des figurés de surface en plages colorées
pour mesurer l’évolution des espaces ruraux en proposant une typologie qui n’est pas seulement fondée sur
l’évolution démographique mais aussi sur ses dynamiques économiques.
Les « campagnes dynamiques » sont les campagnes les
plus proches des grandes villes (ou villes moyennes, voir
notamment leur forte représentation dans l’Ouest en Bretagne et en Pays de la Loire) qui ont une forte dynamique
résidentielle. La périurbanisation les a touchées avec la
multiplication de lotissements pavillonnaires et le déve-
➤ p. 298-299
loppement des migrations pendulaires domicile-travail.
Ces campagnes sont donc dynamisées (demande de
services, proximité de centres commerciaux, création de
petites activités industrielles ou tertiaires de sous-traitance…). Les littoraux et les grandes vallées sont très
présents dans cette première catégorie qui rassemble
16 millions d’habitants.
En s’éloignant des villes, les campagnes sont agricoles et
industrielles en particulier dans la moitié nord du pays.
5,5 millions d’habitants s’y rassemblent. Cet espace est
constitué d’une mosaïque de bassins de vie, animés par
des pôles d’emploi, des petites villes qui conservent la
fonction de pôle de services mais dont le dynamisme
économique n’est pas toujours suffisant pour absorber
la main-d’œuvre résidant à proximité. La dynamique agricole peut être différente : zones de grandes cultures du
Bassin parisien, exploitations plus petites et fragiles de
l’Ouest…
Les « campagnes vieillies » rassemblent 5,2 millions d’habitants sur 42 % de la superficie métropolitaine. Leurs
points communs sont le vieillissement de leur population, la faiblesse des revenus et une moindre accessibilité
de leurs territoires. Elles se distinguent par l’absence ou
la présence de dynamique résidentielle et/ou touristique :
absence dans le cas d’une grande partie de la « diagonale
du vide » des Ardennes aux pieds des Pyrénées, d’espaces
ruraux bas-normands et de la Bretagne intérieure. Une
dynamique résidentielle apparaît dans quelques secteurs
montagneux du Massif central, des Pyrénées atlantiques,
des pré-Alpes du Sud. Elle se double d’une dynamique
touristique dans les espaces montagnards présentant les
plus fortes aménités : rebord sud-est du Massif central,
Pyrénées centrales et orientales, Alpes et Corse.
Utiliser la carte interactive
✔ Saisir l’adresse du lien indiqué sur la page pour accéder
librement à la carte
www.lienmini.fr/magnard-hg1-104
Grâce à la légende interactive, on peut sélectionner des figurés et organiser l’analyse de la carte par type ou combinaison d’informations. Cette carte analyse finement, par plages colorées, les types de campagnes selon leur dynamique et leur relation avec les villes. On peut analyser la carte en mettant l’accent sur cette relation pour mettre en
évidence les deux principales catégories.
•L’affichage seul des plages rouge à rose montre bien l’influence des villes sur les campagnes, organisée en auréoles
plus ou moins larges selon l’importance de la ville, avec une dépendance qui s’affaiblit en s’éloignant de la ville.
C’est une image de la France périurbaine qui regroupe un quart de la population sur une partie limitée du territoire.
•À l’opposé, l’affichage seul des plages vertes montre des campagnes loin des dynamiques urbaines sur une grande
partie du territoire, notamment dans la « diagonale du vide » des Ardennes aux pieds des Pyrénées.
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105
Dossier
La politique de la ville pour réduire les fractures
socio-spatiales : Argenteuil
➤ p. 308-309
Argenteuil est la ville la plus peuplée du Val-d’Oise, située
au Nord-Ouest de Paris, sur la rive droite de la Seine. Les
contrastes socio-spatiaux y sont très importants. Le Vald’Argent est la plus grande zone d’habitat collectif, c’est
une zone urbaine sensible, classée zone franche urbaine
depuis 2004. Sa restructuration est un des plus importants projets de renouvellement urbain de France.
◗◗ Corrigés
1. Les quartiers aujourd’hui qualifiés de sensibles sont
des grands ensembles construits dans les années 1960
pour faire face à un grand besoin de logements dans l’agglomération parisienne. Ils constituent alors une rupture
totale avec les constructions jusque-là majoritairement
pavillonnaires. La décision a été prise dans le cadre national d’opérations « Grands ensembles » mises en œuvre
au niveau du ministère de la Reconstruction.
Question
en Débat
2. Les difficultés sociales des habitants se manifestent
par une série d’indicateurs sociaux qui sont tous défavorables en comparaison de l’ensemble de la commune
et du département : pourcentage plus élevé de non-diplômés, de chômeurs, de personnes aux faibles revenus
(non imposés). Les jeunes, les familles monoparentales,
les étrangers sont plus nombreux dans ces quartiers.
3. L’élément le plus spectaculaire de la rénovation a été
la destruction de tours et leur remplacement par des programmes immobiliers instaurant de surcroît une certaine
mixité sociale. Dans le domaine économique, une association pour le développement des parcs d’activités s’est
récemment développée ; les initiatives visant à favoriser
la création d’emplois se multiplient car l’importance du
chômage est une plaie du quartier. Il s’agit de redynamiser le parc en améliorant sa propreté, sa sécurité et les
infrastructures : depuis 6 ans, une navette le désenclave
en le reliant directement à la gare d’Argenteuil.
Construire de nouvelles tours à Paris,
grand projet ou non-sens ?
➤ p. 310-311
◗◗ Entrer dans le débat
De nouvelles tours : une aberration
De nombreuses métropoles mondiales rivalisent dans
la construction de tours, symboles de leur dynamisme.
C’est particulièrement vrai en Asie et dans la péninsule
arabique où se trouvent la grande majorité des 97 tours
de plus de 200 mètres de haut qui ont vu le jour dans le
monde en 2014. En Europe, des dizaines de gratte-ciels
sont programmés à Londres alors qu’à Paris, de 1977
à 2011, un règlement interdisait toute construction de
plus de 37 mètres de haut. Le débat se fait donc dans le
contexte de la levée de cette interdiction.
1. Yves Contassot est un homme politique appartenant au
parti écologiste « Europe Écologie Les Verts », conseiller
municipal de Paris.
2. Il réfute d’abord les deux arguments avancés par les
architectes : pour lui, les tours demeurent des gouffres
énergétiques et elles ne densifient pas la ville car on ne
construit pas dans un certain rayon au pied d’une tour.
Il ajoute l’argument du contexte architectural de Paris,
marqué par les constructions d’avenues immeubles sous
l’autorité du préfet Haussmann durant le Second Empire.
L’horizon (skyline) n’est donc pas marqué par les tours
puisque ces immeubles n’excèdent pas 30 mètres. Un
quatrième argument concerne l’utilisation de ces tours
car la ville ne manque pas de bureaux mais de logements.
3. Le coût de la construction de telles tours se traduira par
un prix élevé du mètre carré de logement. Ce n’est donc
pas une réponse à la crise du logement parisien car les
besoins de logements concernent plutôt l’habitat social.
◗◗ Corrigés
De nouvelles tours : une opportunité
1. Ce sont deux grands architectes de renommée internationale, Jean Nouvel et Roland Castro, qui se montrent favorables à la construction de nouvelles tours dans Paris. Ils sont
d’ailleurs auteurs de projets de tours pour le Grand Paris.
2. Les arguments des deux architectes sont essentiellement de deux ordres : d’abord les tours sont un moyen
de densifier la ville, de lutter contre l’étalement urbain
très coûteux en infrastructures nouvelles. Ensuite, ces
tours auraient une grande performance d’un point de
vue énergétique. Ces deux arguments les rendent donc
écologiques aux yeux des deux hommes.
3. Les tours actuelles sont vieilles (la tour Montparnasse
a été inaugurée en 1973 !). Elles présentent deux défauts
majeurs : leur esthétique est dénoncée (ce que confirme
le texte 2 en citant les exemples du 13e arrondissement
et du quartier Beaugrenelle dans le 15e arrondissement)
et leur bilan énergétique est mauvais.
106
◗◗ Prolonger le débat
Les deux points de vue expriment deux logiques différentes. D’un côté, l’accent est mis sur la compétition
mondiale entre les grandes métropoles : les tours sont
un symbole de prestige et de dynamisme. De l’autre, ces
projets ne répondent pas aux besoins des habitants qui
peinent de plus en plus à se loger dans Paris. On retrouve
cette contradiction dans d’autres villes comme Milan où de
nombreuses tours ont été construites à l’occasion de l’Exposition universelle de 2015. À Londres, les promoteurs
ont l’obligation de prévoir dans chacun de leurs projets
immobiliers des logements à loyers modérés.
© Magnard, 2015 – Histoire Géographie 1re S – Livre du professeur
Corrigé du sujet 8 p. 312-313
COMPOSITION
SUJET
Répartition et dynamiques spatiales de la population
de la France métropolitaine
Étape 1 ✔ Analyser le sujet et définir le fil conducteur
1. Analyser le sujet
• Les trois affirmations sont justifiées.
2. Définir le fil conducteur
• Le sujet invite à réfléchir à la fois à la répartition des hommes et à ses changements dus aux mouvements de population.
Étape 2 ✔ Élaborer le plan
3. Mobiliser et classer ses connaissances
Une distribution inégale de la population
Une nouvelle géographie du peuplement
• Des espaces densément peuplés :
– l’Île-de-France ;
– les vieilles régions industrielles : Nord, Lorraine ;
– les grandes vallées : Seine, Rhône, Loire, Garonne, plaine
d’Alsace ;
– une grande partie des littoraux (sauf l’Aquitaine).
• Des espaces peu peuplés :
– la « diagonale du vide » des Ardennes au pied des Pyrénées ;
– des montagnes : Alpes du Sud, Corse.
• À l’échelle nationale, des migrations intérieures :
– régions de départ qui perdent de la population : les vieilles régions
industrielles du Nord et de l’Est ;
– régions attractives : la France de l’Ouest et du Sud grâce à la proximité des littoraux recherchés, au dynamisme de leurs métropoles, aux
localisations des nouvelles activités.
• Une urbanisation qui s’amplifie :
– les villes gagnent de la population, les aires urbaines s’étalent dans l’espace ;
– les espaces ruraux qui gagnent le plus de population sont proches
des villes.
Étape 3 ✔ Pistes de réponse
• Voir manuel pages 312-313.
Corrigé du sujet 9 p. 314-315
CROQUIS
SUJET
Répartition et dynamiques spatiales de la population
de la France métropolitaine
Étape 1 ✔ Mobiliser ses connaissances
2. Faire la liste des informations à cartographier
1. Analyser le sujet
• Les mots surlignés sont les deux entrées du sujet.
• Le trait majeur de la répartition de la population française est son inégalité : on peut opposer des espaces
densément peuplés et des espaces peu peuplés, des
« pleins » et des « vides ».
Grands aéro- Densité de la popu- Grandes
ports
lation
urbaines
Tableau 1
• Le sujet s’applique au territoire métropolitain ; il ne
concerne donc pas les territoires ultramarins de la France.
aires
É t a l e m e n t Régions de mon- Littoraux attracurbain
tagnes
tifs
Trafic auto- Régions peu peuplées Régions attracroutier
tives
Lignes TGV
Régions industrielles
Grandes villes
• Les régions les plus attractives se situent à l’Ouest et
au Sud du pays. Les régions les moins peuplées sont
situées le long d’une diagonale Nord-Est/Sud-Ouest et
comprennent plusieurs montagnes.
© Magnard, 2015 – Histoire Géographie 1re S – Livre du professeur
107
Étapes 2 et 3 ✔ Organiser la légende, choisir des figurés et réaliser le croquis
Croquis 1 - Distribution et évolution spatiale de la population de la France métropolitaine
Lille
Manche
Se
ine
Paris
Strasbourg
Rennes
ire
Lo
Nantes
JURA
Lyon
Océan
Atlantique
ALPES
MASSIF
CENTRAL
Ga
ro
Rhône
Bordeaux
Grenoble
nn
e
Montpellier
PYR
ÉNÉE
0
S
Nice/
Cannes
Toulouse
Marseille
Mer Méditerranée
100 km
1. Répartition spatiale de la population
Densité de la population
Moyenne
Forte
Littoral attractif
Grande vallée,
axe de circulation
108
CORSE
2. Dynamiques spatiales
Principales agglomérations
Espace à dominante
agricole
Faible
Espace peu peuplé
(montagnes, plateaux)
+ importante –
Grande région
industrielle
et/ou urbaine
© Magnard, 2015 – Histoire Géographie 1re S – Livre du professeur
Forte croissance
démographique : solde
migratoire positif
Étalement urbain
Corrigé du sujet 10 p. 316-317
ANALYSE DE DOCUMENTS
SUJET
L’évolution de l’espace périurbain
autour de Caen
1 ✔ Analyser le sujet
• L’expression « évolution de l’espace urbain » laisse entendre qu’il s’agit d’analyser et de comparer les
cartes pour montrer quels sont les changements intervenus autour de Caen entre 1969 et 2008.
Les changements peuvent concerner :
– de l’habitat ;
– des réseaux de communication ;
– des espaces agricoles (les cartes topographiques n’indiquent pas la nature des cultures en dehors des
cultures permanentes comme la vigne ou les vergers, ce qui n’est pas le cas ici) ;
– des activités économiques repérables sur les cartes topographiques.
• Le terme « périurbain » correspond au processus d’avancée de la ville (au-delà de la banlieue) dans
laquelle ville et campagne s’interpénètrent.
Étape 2 ✔ Analyser les documents
1. Lire les titres et observer les documents
• Les deux extraits de carte représentent le même territoire situé à la périphérie Sud-Ouest de Caen. Près
de 40 ans séparent la réalisation des deux cartes (1969-2008).
2. Sélectionner les informations utiles pour répondre au sujet
Carte 1 :
– Deux villages sont visibles sur la carte qui concentrent l’habitat : Bretteville-sur-Odon et Louvigny.
– Le paysage dominant en 1969 est celui d’un vaste espace agricole de champs ouverts (les cartes topographiques indiquent, lorsqu’elles existent, les haies végétales). La toponymie permet de repérer la nature
des cultures : céréales (le Mesnil, le Moulin d’Ardennes...) et élevage (nombreux toponymes « la prairie »
dans les parties humides proches de l’Orne ou des autres rivières). Le réseau de communication est relativement peu dense.
– Au Nord-Est de la carte on identifie une zone densément urbanisée (Venoix) qui correspond à l’extrémité
de l’agglomération de Caen.
Carte 2 :
– La transformation majeure du paysage par rapport à celui de la carte 1 est la diminution de l’espace agricole suite au développement de lotissements dans les deux villages de la carte.
– La cause est à rechercher en relevant l’évolution des valeurs de la population de Louvigny et de Brettevillesur-Odon entre 1969 et 2008.
Louvigny
Bretteville-sur-Odon
1969
1 000 habitants
2 700 habitants
2008
1 800 habitants
4 000 habitants
Évolution 1969/2008
+ 80 %
+ 48 %
Recensement 2012
2 790 habitants
4 040 habitants
+ 55 %
+ 1 %
Évolution 2008/2012*
* La comparaison des chiffres de population entre 2008 et 2012 (données de l’Insee) montre que Bretteville a
fait « le plein » de population, alors qu’à Louvigny, où l’espace est disponible, l’environnement plus agréable
(pas de zone d’activité ni d’échangeur routier) connaît toujours une croissance soutenue.
© Magnard, 2015 – Histoire Géographie 1re S – Livre du professeur
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Étape 3 ✔ Réponse rédigée
Introduction
• Les cartes topographiques permettent de saisir les mutations de l’espace rural dans les alentours de Caen.
Paragraphes
• La périphérie sud-ouest de Caen est encore en 1969 un espace rural et un espace agricole avec deux villages ruraux qui regroupent la population. En 2008, le type d’habitat dominant autour des deux communes
est celui de toutes les zones périurbaines : à partir des villages ruraux, développement de lotissements, de
maisons individuelles aux noms révélateurs comme « les Jardins à Louvigny ».
De même, les transformations du réseau de communication sont importantes : densification du réseau,
apparition d’une rocade à l’Ouest de la carte avec un important échangeur vers Bretteville-sur-Odon (la
voie ferrée à l’Est de la carte en 1969 à été supprimée). De ce fait, le nouveau réseau routier a favorisé la
diffusion de l’habitat et des zones d’activité (importante zone à Bretteville). Plusieurs équipements de loisirs
sont présents sur la carte de 2008 : salle de spectacles (Zénith), tennis, centre équestre, parcours sportif...
• On peut donc se demander si le paysage est aujourd’hui rural ou urbain. En effet, les transformations de
l’habitat et des activités créent un nouveau paysage aux portes des villes. Il associe deux formes d’occupation de l’espace :
– le front d’urbanisation en forte croissance, qui juxtapose résidences, zones d’activité, réseau de communication ;
– l’espace agricole, en retrait.
Nous sommes bien en présence d’un paysage périurbain. Bretteville-sur-Odon et Louvigny sont devenues
des communes périurbaines, intégrées dans l’espace urbain de Caen.
Conclusion
• À l’exemple de Caen, aux portes des villes, les communes, hier rurales, sont devenues des communes
périurbaines.
110
© Magnard, 2015 – Histoire Géographie 1re S – Livre du professeur
Bibliographie
✔✔ N. Blanc et alii, La France en villes, Atlande, 2010.
✔✔ L. Cailly, M. Vanier (dir.), La France, une géographie urbaine, « collection U », A. Colin, 2010.
✔✔ Y. Colombel, D. Oster (dir.), La France, territoires et aménagement face à la mondialisation, Nathan, 2014.
➝ Voir en particulier les chapitres 5 à 8.
✔✔ F. Damette, J. Scheibling, Le territoire français : permanences et mutations, Hachette, 2011.
➝ Voir notamment les chapitres 5 et 6.
✔✔ A. Delpirou et alii, La France en villes, Bréal, 2010.
✔✔ R. Marconis, La France des villes. Permanences et mutations, « collection U », A. Colin, 2010.
✔✔ M. Reghezza-Zitt, La France dans ses territoires, Sedes, 2011.
➝ Consulter notamment le chapitre 4 : « des territoires urbains en transition ».
Sitographie
✔✔ DATAR
➝ S. Berroir et alii, « Les systèmes urbains français », travaux en ligne n° 10, 2012
www.datar.gouv.fr/sites/default/files/travaux_en_l_10_060520131_0.pdf
➝ P. Cicille et alii, « Quelles métropoles en Europe ? Analyse comparée », travaux en ligne n° 11, 2013
/www.datar.gouv.fr/sites/default/files/travaux_en_l_11_synthese_acme.pdf
➝ A. Barczak et alii, « Typologie des campagnes françaises et des espaces à enjeux spécifiques », travaux en ligne
n° 12, 2012
www.datar.gouv.fr/sites/default/files/TRAVAUX_en_L_12_22032012_bd.pdf
✔✔ INSEE
➝ C. Brutel, « Le nouveau zonage en aires urbaines de 2010, 95 % de la population vit sous l’influence des villes »,
Insee Première n° 1374, octobre 2011.
www.insee.fr/fr/ffc/ipweb/ip1374/ip1374.pdf
➝ F. Clanché, « Trente ans de démographie des territoires », Insee Première n° 1483, janvier 2014.
www.insee.fr/fr/themes/document.asp?reg_id=0&ref_id=ip1483
➝ F. Clanché, O. Rascol, Le découpage en unités urbaines de 2010 », Insee Première n° 1364, 2011.
www.insee.fr/fr/ffc/ipweb/ip1364/ip1364.pdf
➝ J. Creusat, H. Morel-Chevillet, « La hiérarchie des villes en France métropolitaine sur trente ans : stabilité globale
et reclassements », in La France et ses territoires, 2015.
www.insee.fr/fr/themes/document.asp?reg_id=0&ref_id=FST15_c_D2_Villes
➝ V. Darriau, M. Henry, N. Oswalt, « Politique de la ville en France métropolitaine : une nouvelle géographie recentrée
sur 1 300 quartiers prioritaires », Portrait social de la France, 2014.
www.insee.fr/fr/themes/document.asp?reg_id=0&id=4411
➝ J.-M. Floch, « Le nouveau zonage en aires urbaines de 2010, Poursuite de la périurbanisation et croissance des
grandes aires urbaines », Insee Première n° 1375, octobre 2011.
www.insee.fr/fr/ffc/ipweb/ip1375/ip1375.pdf
✔✔ Ministère de la Ville, de la Jeunesse et des Sports
➝ Atlas de la politique de géographie prioritaire de la ville
http://sig.ville.gouv.fr/
➝ Tout sur la politique de la ville
www.ville.gouv.fr/?tout-sur-la-politique-de-la-ville
© Magnard, 2015 – Histoire Géographie 1re S – Livre du professeur
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Chapitre 4
Dynamiques des espaces
productifs dans la mondialisation
➤ Géographie p. 318-351
La question s’insère dans le thème Aménager et développer le territoire français. Elle invite
à s’interroger sur les dynamiques qui affectent le territoire français à l’heure de la mondialisation économique.
L’insertion de la France dans la mondialisation constitue en effet une nouvelle donne à
laquelle le pays doit s’adapter. Les activités de production sont désormais confrontées à une
forte concurrence internationale et tous les espaces productifs connaissent de fortes transformations. Dans ce domaine, les entreprises (industrielles, agricoles, de services...), l’État, les
Régions... sont devenus des acteurs majeurs qui déploient des stratégies qui recomposent
l’espace productif français.
◗◗ Mettre en œuvre la question
Problématiques
•Quels défis pour les espaces
productifs dans le contexte de
la mondialisation ?
➝ Les espaces productifs sont
touchés par une concurrence
internationale de plus en plus
forte.
➝ 
Dans ce contexte, les
espaces productifs industriels,
agricoles... sont confrontés à
des crises qui induisent une
mutation sociale et spatiale du
territoire productif.
•L’espace industriel, de nouvelles logiques d’organisation ?
➝ L’industrie française possède
encore de nombreux atouts.
➝ Mais de nouvelles logiques
de localisation des espaces
industriels se mettent en place.
Ainsi, aujourd’hui, les vieux bassins industriels ont vécu et leur
succèdent les villes qui sont
désormais les foyers d’innovations industrielles.
•Les activités tertiaires, un
atout majeur de la France ?
➝ Les activités tertiaires sont
omniprésentes dans l’économie
et structurent l’organisation des
territoires, en particulier la hiérarchie des villes.
➝ Les espaces du tourisme sont
très nombreux même si les flux
se concentrent en quelques
lieux privilégiés.
112
Séquences
Supports
Pour aller plus loin
1
•Étude de cas, Le Bassin parisien, grenier
agricole de l’Europe et du
monde, p. 332
•Cartes enjeux,
Quel espace industriel français
dans la dynamique de la mondialisation ?, p. 320
•Cours
1. Les espaces productifs
confrontés à la mondialisation,
p. 336
•Photographie d’ouverture
Le savoir-faire français sillonne les mers du monde,
p. 318
•Vers le Bac
– Sujet 11 : l’organisation du
territoire français dans la
dynamique de la mondialisation (composition), p. 346
– Sujet 12 : l’organisation du
territoire français métropolitain dans la dynamique de la
mondialisation (croquis), p. 348
•Étude de cas, Grenoble, territoire de l’innovation, p. 328
•Cartes enjeux,
Quel espace industriel français
dans la dynamique de la mondialisation ? p. 320
•Cours
2. L’industrie entre reconversion et nouvelles dynamiques,
p. 338
•Dossiers
– La Cosmetic Valley, un pôle
de compétitivité, p. 342
– Michelin, une entreprise
française à l’assaut du monde,
p. 398
•Débat,
Peut-on parler d’une désindustrialisation de la France ?,
p. 344
•Vers le Bac
– Sujet 13 : les dynamiques
de localisation des activités
industrielles en France, p. 350
•Étude de cas, Roissy : plate-forme multimodale et hub mondial, p. 324
•Cartes enjeux,
Quels espaces des activités
tertiaires ?, p. 322
•Cours
3. Le tertiaire, moteur du dynamisme des espaces productifs,
p. 340
•Carte
Les « emplois créatifs » en
France, p. 303
•Dossier
La Réunion : protéger et valoriser les paysages, p. 286
Une nouvelle donne pour
les espaces productifs français
2
L’industrie vers
de nouvelles dynamiques
3
La France,
puissance tertiaire
© Magnard, 2015 – Histoire Géographie 1re S – Livre du professeur
Cartes
enjeux
Quel espace industriel français dans la dynamique
de la mondialisation ?
➤ p. 320-321
Carte 1 – Les activités industrielles, une
présence inégale sur le territoire national
La carte croise deux informations : les effectifs salariés
dans l’industrie (2012) sous forme de figurés proportionnels et le poids de l’industrie dans l’économie régionale
(en % du total) en figurés de surface (dégradé de plages
colorées). À noter, le découpage régional est celui qui
entrera en vigueur en 2016.
La carte montre l’inégale répartition de l’industrie sur le
territoire national. Au Nord d’une ligne qui va de la Normandie à la région Auvergne / Rhône-Alpes, le poids de
l’industrie est dominant. Ce contraste majeur du territoire
français a plusieurs causes :
- c’est un héritage du passé industriel (début du xixexxe siècle). C’est le cas des régions urbaines et industrielles traditionnelles du Nord, de l’Est... ;
- à ce facteur s’ajoute la décentralisation industrielle des
années 1970-1980 vers la périphérie de la région parisienne : Normandie, Pays de la Loire, Centre... et l’édification durant la même période de zones industrialo-portuaires telles que Dunkerque ou Le Havre.
Le poids de l’industrie dans les régions de l’Ouest et du
Sud est plus faible (les emplois du tertiaire sont en pourcentage majoritaires). On note cependant que l’effectif des
salariés de l’industrie est relativement important. Il est intéressant de la comparer avec la carte 2 (Les dynamiques
spatiales de l’activité industrielle) qui permet d’évoquer la
problématique de la France inverse : les régions de l’Ouest
et du Sud, à l’écart de la révolution industrielle, sont désormais plus dynamiques. Pour l’industrie, l’exemple de la
filière aéronautique dans le Sud-Ouest autour de Bordeaux
et Toulouse est le plus significatif.
Utiliser la carte interactive
✔ Saisir l’adresse du lien indiqué sur la page pour accéder
librement à la carte
www.lienmini.fr/magnard-hg1-105
Grâce à la légende interactive, on peut sélectionner des figurés et organiser l’analyse de la carte par type ou combinaison d’informations. Lorsque la carte associe deux séries d’informations pour étudier une organisation spatiale,
il peut être intéressant de voir quelle carte chacune suggère.
• L’affichage seul, à partir du fond de carte, des effectifs industriels dans les régions (cercles verts proportionnels)
montre une industrie présente partout (mais marginale en Corse) avec deux pôles qui se détachent en Île-de-France
et en Auvergne / Rhône-Alpes, devant le Nord-Pas-de-Calais / Picardie. Le poids de la grande région Est (un bastion
ancien de l’industrie) est équivalent à celui de la grande région Sud-Ouest.
• L’affichage seul des régions où le poids de l’industrie est relativement important (plages colorées > 17 %) suggère
plutôt une couronne industrielle organisée par les régions autour de Paris. En ajoutant les autres plages, la région
parisienne apparaît effectivement en creux. Si en valeur absolue les effectifs industriels font de la région parisienne
une région industrielle majeure, l’importance des emplois tertiaires relativise son poids dans l’économie francilienne.
• Il est donc important de combiner les deux informations (retour à la carte de synthèse). C’est surtout dans la moitié
nord-ouest, nord-est, centre-est qu’on trouve des régions combinant l’importance de l’industrie dans l’emploi en
valeur absolue et en valeur relative, avec la grande exception parisienne.
Carte 2 – Les dynamiques spatiales
de l’activité industrielle
Carte 3 – Les pôles de compétitivité,
une géographie de l’innovation
La carte représente l’évolution de l’emploi industriel
salarié entre 1990-2010 en utilisant les statistiques du
découpage régional en 22 régions métropolitaines mais
le tracé des 13 nouvelles régions métropolitaines a été
superposé. La carte est en grande partie le négatif de la
carte 1. Globalement, toutes les régions perdent de l’emploi entre 1990 et 2012, lié à l’essor de l’externalisation de
certains emplois (qui deviennent tertiaires), aux gains de
productivité et aux délocalisations. Le recul industriel est
cependant à nuancer :
- au Nord d’une ligne tracée de la Basse-Normandie à
la région Rhône-Alpes, le recul de l’emploi industriel est
élevé. Il est notamment très marqué dans les bastions
industriels de Lorraine ou de l’Île-de-France ;
- l’emploi industriel résiste mieux à la périphérie du territoire : de la Bretagne à la région Languedoc-Roussillon
en passant par Midi-Pyrénées, Poitou-Charentes, Pays de
la Loire.
La carte représente les 71 pôles de compétitivité divisés
en trois catégories : 7 pôles mondiaux, 11 pôles à vocation
mondiale et 53 pôles nationaux. Les pôles de compétitivité fédèrent des entreprises proches géographiquement,
partageant un même domaine de compétences et développant entre elles des activités complémentaires.
Dans une économie mondiale de plus en plus concurrentielle, la France a lancé en 2004 une nouvelle politique
industrielle. Les pôles de compétitivité ont été créés pour
mobiliser les facteurs clés de la compétitivité, au premier
rang desquels figure la capacité d’innovation pour développer la croissance et l’emploi sur les marchés porteurs.
Le nombre de pôles et leur dispersion, résultant d’arbitrages politiques (chaque région – sauf la Corse – a voulu
avoir ses pôles de compétitivité !) a été souligné dans un
rapport d’audit dès 2008 ce qui devrait générer des regroupements vu les faibles résultats en termes de projets de
nombreux pôles de taille trop faible.
© Magnard, 2015 – Histoire Géographie 1re S – Livre du professeur
113
Cartes
enjeux
Quels espaces des activités tertiaires ?
Carte 1 – Une forte polarisation des emplois
liés à la recherche et développement
La carte croise deux informations : le nombre d’emplois
en recherche et développement (R&D) représenté par un
figuré ponctuel proportionnel et leur part dans l’ensemble
des emplois (en % du total des emplois), représenté sous
forme d’un figuré de surface (plage colorée à l’intérieur
du figuré ponctuel).
La répartition des emplois de R&D* met en évidence leur
localisation métropolitaine (Nantes, Rennes, Bordeaux...)
et leur forte concentration dans la région Île-de-France
en premier lieu. Sortent ensuite du lot les départements
du Rhône (Lyon, secteur pharmaceutique de pointe,
entre autres), d’Isère (Grenoble, voir l’étude de cas
p. 328), de Haute-Garonne (Toulouse et l’aéronautique),
des Bouches-du-Rhône (Marseille). Les emplois liés à la
recherche et développement sont donc le fait des métropoles technopolitaines : on peut comparer la carte avec
celle des pôles de compétitivité (p. 321), notamment les
pôles mondiaux ou à vocation mondiale.
De ce fait, le pourcentage des emplois de R&D est vite
faible dans les métropoles en France en dehors de l’Îlede-France où il occupe plus de 12 % du total des emplois.
Par rapport à la hiérarchie urbaine, Grenoble et Toulouse
sont les deux métropoles qui sortent du lot.
➤ p. 322-323
Carte 2 – Les territoires du tourisme
La carte croise deux informations : le nombre d’emplois
salariés dans les secteurs d’activité du tourisme (figurés
ponctuels proportionnels) et la part des secteurs d’activité du tourisme dans l’ensemble des emplois salariés
de la région (figurés de surface sous forme de plages
colorées). Le découpage régional est celui qui entrera en
vigueur en 2016.
La grande majorité du territoire français est concernée
par les activités liées au tourisme. La carte reflète ainsi
le potentiel naturel, historique et culturel de la France et
peut être mise en perspective avec la carte 3 (Un patrimoine attractif). Néanmoins, quelques régions sont plus
attractives et créatrices d’emplois liés aux activités touristiques : l’Île-de-France (tourisme culturel), les régions du
Midi (Midi-Pyrénées / Languedoc-Roussillon, PACA, des
littoraux balnéaires), la région Auvergne / Rhône-Alpes
(des stations de sports d’hiver). Ailleurs, le tourisme vert
(alliant nature et culture) est présent mais plus diffus et
moins créateur d’emplois.
La part des emplois touristiques renvoie à la fois à la
concentration des flux touristiques à l’échelle du pays
(voir les inégalités des régions littorales) et à la force
(exemple des Pays de la Loire) ou la faiblesse (exemple
en Languedoc-Roussillon) des autres activités.
* D’après l’INSEE, les emplois de R&D regroupent la
recherche fondamentale, la recherche appliquée et le
développement expérimental.
Utiliser la carte interactive
✔ Saisir l’adresse du lien indiqué sur la page pour accéder
librement à la carte
www.lienmini.fr/magnard-hg1-106
Grâce à la légende interactive, on peut sélectionner des figurés et organiser l’analyse de la carte par type ou combinaison d’informations. La carte associe deux séries d’informations pour mesurer l’impact régional du tourisme
en termes d’emplois. Il peut être intéressant de voir l’effet du choix du critère pour la perception de ce phénomène.
• L’affichage seul, à partir du fond de carte, des emplois liés au tourisme en valeur absolue (cercles rouges proportionnels) montre la distribution de l’emploi touristique dans les régions. L’Île-de-France, Auvergne / Rhône-Alpes
et les deux grandes régions méditerranéennes apparaissent sans surprise comme les principaux pôles selon ce
critère renvoyant au poids de Paris, des Alpes du Nord et du littoral méditerranéen qui concentrent les principaux
flux touristiques du pays.
• L’affichage seul des régions où l’emploi lié au tourisme représente une part élevée de l’emploi régional (plage orange)
désigne les mêmes régions à part Auvergne / Rhône-Alpes ce qui renvoie à l’importance des autres activités dans
cette région alors que l’emploi industriel a fortement décru en Île-de-France et est faible sur le littoral méditerranéen.
Carte 3 – Un patrimoine attractif
Il s’agit de la cartographie des 30 grands sites culturels,
naturels, récréatifs en fonction du nombre de visiteurs en
2012 (source INSEE).
Le potentiel touristique de Paris est considérable. Si
Disneyland Paris (15 millions de visiteurs) arrive désormais en tête, les sites historiques et culturels trustent les
premières places : musée du Louvre (plus de 9 millions
de visiteurs), château de Versailles, tour Eiffel, centre
Pompidou, musée d’Orsay... La carte ne peut pas faire
apparaître la fréquentation des espaces naturels, lesquels
sont en accès libre. Si l’on compare à la carte 2, la région
114
PACA est totalement absente du palmarès des lieux les
plus fréquentés alors que la côte d’Azur est la plus forte
concentration touristique du pays avec Paris.
La diversité des lieux rend cependant compte de la
variété des atouts touristiques du pays : paysages naturels (Chamonix), tourisme historique mémoriel (plages
du débarquement en Basse-Normandie), patrimoine
architectural (châteaux de la Loire, Versailles) et artistique (Louvre). À noter, le poids important des lieux plus
récents de l’industrie touristique que sont les parcs d’attractions (Disneyland Paris, Futuroscope, Puy du Fou,
parc Astérix).
© Magnard, 2015 – Histoire Géographie 1re S – Livre du professeur
Étude
de cas 1
Roissy : plate-forme multimodale et hub mondial
➤ p. 324-327
◗◗ Démarche et problématiques
B – Rester dans la compétition mondiale
Avec Roissy-Charles de Gaulle, la France a aménagé en
40 ans l’une des principales plates-formes aéroportuaires
mondiales et le premier hub européen, des atouts majeurs
dans le contexte de la mondialisation des échanges.
L’étude de cas met d’abord l’accent sur la puissance du
hub et de la plate-forme multimodale avec notamment le
développement continu du terminal 2, siège de l’alliance
Air France-KLM soutenue par Aéroports de Paris. Elle
questionne ensuite les moyens de renforcer l’attractivité
internationale et les performances de la plate-forme dans
une perspective de développement durable.
(p. 326-327)
◗◗ Corrigés
A – Le premier hub aéroportuaire européen
(p. 324-325)
1. Les capacités croissantes de l’aéroport (80 millions de
passagers après l’ouverture du hall M), l’atout majeur des
possibilités de correspondances (plus de trois fois Heathrow), la combinaison des hubs Air France-KLM, FedEx
(fret) auxquels s’ajoute le hub postal de La Poste, font la
puissance du hub de Roissy, premier hub aéroportuaire
européen. L’importance de la plate-forme multimodale
contribue à alimenter les trafics de l’aéroport.
2. Les documents montrent l’interconnexion entre le
transport aérien, le transport ferroviaire (TGV, RER, fret
ferroviaire CAREX) et le transport routier avec les voies
rapides qui traversent le terminal et le raccordent à l’autoroute A1 voisine.
3. La gare ferroviaire de Roissy nourrit le trafic aérien en
assurant le transfert des voyageurs de province vers Paris
et réciproquement, mais aussi vers d’autres capitales
européennes grâce à l’interconnexion TGV. Elle assure
également les liaisons avec la capitale (RER et futur CDG
Express). La connexion au réseau autoroutier et demain
au réseau de fret grande vitesse européen favorise aussi
l’activité du fret aérien.
1. Dans le top 10 mondial, Roissy doit poursuivre son
développement pour rester dans la compétition. Il faut
faire face à la croissance prévisible du trafic (l’aéroport
serait saturé dans moins de 10 ans) d’où le projet de terminal 4, et améliorer les performances qualitatives : qualité
de l’accueil (par exemple avec le nouveau salon M classé
6e terminal mondial par un cabinet spécialisé londonien
en 2015), liaison rapide avec la capitale par exemple. Il
faut également attirer les passagers. Mais ce défi devra
prendre en compte la qualité de vie des riverains dont les
associations de défense sont très mobilisées contre toute
nouvelle extension. Les points de vue semblent difficilement conciliables.
2. L’aéroport de Roissy a un atout majeur pour son développement qui est sa réserve foncière par rapport à Heathrow par exemple, première place européenne : une
extension de grande ampleur est donc matériellement
possible dans d’excellentes conditions.
3. L’aéroport a des stratégies de modernisation et
d’agrandissement. Face aux demandes des associations
de défense des riverains, il essaie de limiter les vols nocturnes et d’ajuster les trajectoires des avions pour réduire
les nuisances. Le développement du transport ferroviaire rapide pour les voyageurs (CDG Express) et le fret
(CAREX) est aussi en faveur du développement durable.
Bilan
L’aéroport de Roissy joue incontestablement un rôle
majeur parmi les outils de connexion de la France à l’Europe et au monde. Il participe aussi aux nuisances et à
la saturation des espaces (en particulier l’Île-de-France,
principal carrefour) où les activités de transports sont
intenses. Ses stratégies de développement essaient
de prendre en compte les objectifs de développement
durable en ménageant les riverains victimes des nuisances entraînées par ses activités.
Sitographie
✔✔ Aéroports de Paris
➝ Dossier de présentation
http://asp.zone-secure.net/v2/index.jsp?id=6509/9221/47751
➝ Rapport d’activité et de développement durable 2013, « Aéroports de Paris, un leader mondial au service de ses
clients »
http://static.aeroportsdeparis.fr/RADD_2013/index.htm
✔✔ Géoportail IGN : images satellites les plus récentes.
www.geoportail.gouv.fr/accueil
✔✔ F. Gliszczynski, P. Mabille, « Roissy CDG : un nouveau terminal (colossal) est prévu dans 10 ans », interview du PDG
d’Aéroports de Paris, La Tribune, juin 2014.
www.latribune.fr/entreprises-finance/services/transport-logistique/20140606trib000833813/roissy-cdg-un-nouveau-terminal-colossal-estprevu-dans-10-ans-pdg-d-aeroports-de-paris.html
© Magnard, 2015 – Histoire Géographie 1re S – Livre du professeur
115
Étude
de cas 2
Grenoble, territoire de l’innovation
➤ p. 328-331
◗◗ Démarche et problématiques
B – Les nouveaux territoires de l’innovation
L’espace industriel français connaît de profondes transformations induites par la mondialisation. Dans ce contexte,
l’innovation, impulsée par des pôles de compétitivité,
apparaît comme un enjeu crucial pour faire face à la
concurrence internationale.
Grenoble est une des métropoles les plus innovantes de
France : son pôle de compétitivité s’est greffé sur une tradition d’innovation vieille de plus d’un siècle (hydro-électricité). Elle s’appuie sur une stratégie de décloisonnement entre l’université et l’industrie qui se traduit par le
poids important des emplois de recherche et développement et des aménagements spécifiques qui exercent une
forte emprise sur l’ensemble de son territoire.
(p. 330-331)
◗◗ Corrigés
A – Une métropole tournée vers
l’innovation (p. 328-329)
1. Les activités scientifiques de recherche et développement sont omniprésentes sur le site de la presqu’île de
Grenoble (entre l’Isère et son affluent le Drac) qui abrite
ainsi plusieurs laboratoires de recherche. Les domaines
scientifiques sont pluriels : physique avec des laboratoires adossés au Synchrotron (1994), campus Minatec,
pôle dédié aux micro-nanotechnologies, mais aussi
biologie, énergie… Ces espaces sont identifiables par
leur architecture très moderne dans un environnement
(modérément) boisé.
2. La recherche grenobloise s’est spécialisée, autour du
projet GIANT, dans trois principaux domaines : l’information (MINATEC), l’énergie (GreEn) et la santé (NanoBio).
3. Le projet GIANT peut « favoriser les synergies » car il
permet de mettre en relation étroite sur des projets associés la forte concentration de chercheurs locaux (y compris à l’université) et les entreprises innovantes grâce à
des structures communes et nombreux échanges. Ces
synergies devraient permettre de renforcer la capacité
d’innovation des entreprises de pointe grenobloises.
1. Le paysage industriel de Grenoble est celui de parcs
scientifiques : les activités innovantes ont essaimé dans
et autour de la métropole grenobloise en plusieurs lieux.
Ainsi, on identifie facilement les bâtiments des laboratoires de recherche et développement à leur architecture
moderne dans un cadre verdoyant. De plus, dans la périphérie de Grenoble, ces entreprises innovantes trouvent
leur place dans un cadre périurbain attractif du massif
alpin qui apparaît en arrière-plan.
Ces activités se répandent en grappes d’entreprises
(« cluster » en anglais) autour de Grenoble avec quelques
structures très fortes comme les technopôles de Crolles
ou Inovallée à Meylan.
2. Inovallée correspond bien à la définition d’un technopôle car ce site concentre les entreprises innovantes (c’est
le cas pour 7 entreprises sur 10 présentes sur le site) tout
en favorisant leurs relations avec « la recherche et l’université ».
3. Les emplois liés aux industries nanoélectroniques ont
quadruplé en vingt ans et l’entreprise STMicro, spécialisée dans les puces électroniques (semi-conducteurs),
a créé plus de 6 000 emplois dans la métropole grenobloise. L’innovation permet de créer des produits nouveaux (comme celui de la pile à combustible hydrogène
décrit dans les doc. 7 et 8) qui permettent à la France de
rester compétitive dans un contexte de forte concurrence
internationale.
Bilan
La métropole grenobloise a fait le choix d’orienter son
espace productif vers l’innovation afin de pouvoir
répondre au défi de la mondialisation. Les laboratoires
de recherche et des entreprises innovantes regroupés
dans des technopôles, ont permis de créer de nombreux
emplois et dynamisent l’ensemble de l’espace régional.
Bibliographie et sitographie
✔✔ C. Ambrosino, G. Novarina, « L’indépassable laboratoire grenoblois ? », Métropolitiques, mars 2015.
www.metropolitiques.eu/L-indepassable-laboratoire.html
✔✔ L. Carroué, « Aménager des territoires de l’innovation », in L’Atlas de la France et des Français, Le Monde, 2014.
✔✔ Giant innovation campus
www.giant-grenoble.org/fr/
116
© Magnard, 2015 – Histoire Géographie 1re S – Livre du professeur
Étude
de cas 3
Le Bassin parisien, grenier agricole de l’Europe
et du monde
➤
◗◗ Démarche et problématiques
La France est le 1 producteur agricole de l’Union européenne : son espace agricole s’organise de plus en plus en
grands bassins de production spécialisés. Le Bassin parisien assure une part importante de la production céréa­
lière française et européenne. L’agriculture s’y appuie sur
une puissante industrie agroalimentaire dominée par
quelques grandes firmes exportatrices qui intègrent ces
bassins agricoles aux marchés européens et mondiaux.
Le Bassin parisien est un exemple significatif du modèle
productiviste dont les conséquences environnementales
sont dénoncées. La question d’une agriculture plus respectueuse de l’environnement est donc d’actualité.
er
◗◗ Corrigés
A – Les paysages de l’agriculture intensive
(p. 332-333)
1. Les paysages du Bassin parisien sont ceux de vastes
champs ouverts, sans haies ni clôtures (openfield). Les
parcelles sont très étendues, de formes géométriques,
quelques bois subsistent. L’habitat est groupé, les silos
de stockage des céréales dominent l’horizon de la plaine.
Les exploitations sont grandes à l’échelle de la France.
2. Les parcelles visibles sur la photographie sont couvertes en majorité de céréales. Les silos à grains symbolisent bien la spécialisation. De fait, la production céréalière de la France est très importante (1er producteur de
l’UE, 6e rang mondial). Si le tiers de la surface agricole
utilisée (SAU) française est consacré aux céréales, le Bassin parisien y consacre un pourcentage plus élevé.
3. Le Bassin parisien peut être considéré comme un « grenier à céréales » à cause de sa spécialisation dans ces
cultures (voir carte 3 p. 337) et des forts rendements qui
sont les plus élevés du pays.
4. L’usage d’intrants industriels – pesticides, engrais... – a
des conséquences environnementales en particulier pour
la nappe phréatique, à la fois polluée par les nitrates et soumise à des baisses inquiétantes de son niveau dues à l’utilisation fréquente de l’irrigation améliorante qui a permis
l’extension de la culture du maïs dans le Bassin parisien.
B – Un puissant secteur agroalimentaire
(p. 334-335)
1. Axéréal est une firme du secteur agroalimentaire spécialisée dans la collecte et la transformation des céréales.
p. 332-335
Elle contrôle la filière agricole céréalière de la semence
(producteur) au consommateur comme le montre le
rapport d’activité 2014. En effet, Axéréal a des activités
de transformation en aval de la production de céréales :
farine (Banette), malt (orge germée destinée à la fabrication de la bière), aliments destinés à l’alimentation animale... Implantée dans le Bassin parisien, Axéréal commercialise 10 % de la production céréalière française.
La firme est donc un acteur majeur du secteur agricole
français.
2. Axéréal est bien intégrée au marché européen par sa
filiale négoce. Elle assure la distribution des céréales en
possédant des silos portuaires aussi bien en Manche
et Atlantique qu’en Méditerranée (Rouen, La Rochelle,
Port-la-Nouvelle, Sète..). Elle exporte ainsi vers les États
du Maghreb, de l’Europe du Sud ; ces deux horizons
constituent plus des 3/4 des débouchés. Des acquisitions
récentes de silos ont eu lieu en Europe de l’Est pour
compléter la couverture européenne (plaine céréalière
fertile du Danube). En amont, la société travaille associée
au pôle de compétitivité Céréales Vallée pour mettre de
nouvelles variétés de céréales lui permettant d’être plus
compétitive sur les marchés.
3. La production céréalière intensive est peu conciliable
avec le développement d’une agriculture durable à cause
de l’utilisation massive d’intrants industriels. Les atteintes
à l’environnement sont nombreuses et souvent irréversibles.
La surveillance des champs par satellite offre la possibilité
de mieux doser les quantités d’engrais ou de pesticides
répandus sur les terres en fonction de la croissance des
plantes et des zones malades. Cette surveillance est donc
un progrès, mais ne peut permettre de parler d’agriculture durable car les consommations d’intrants utilisés
pour assurer de forts rendements restent élevées.
Bilan
Les bassins de production spécialisés sont bien intégrés
dans la mondialisation. Adossés à de puissantes firmes
agroalimentaires, ils pratiquent une agriculture intensive
qui est soumise à une forte concurrence internationale et
est aujourd’hui remise en cause pour ses atteintes à l’environnement. Par ailleurs se pose la question de la viabilité des régions qui sont moins adaptées à cette agriculture
intensive et mécanisée : elles ne sont pas compétitives et
les exploitants n’ont pas de revenus suffisants (voir carte 3
p. 337).
Bibliographie et sitographie
✔✔ J.-P. Charvet, Des exportations de grains qui battent des records en liaison avec la mondialisation, Images Economiques du monde 2015, A. Colin, 2014
✔✔ Axéréal www.axereal.com/FR/
✔✔ Agreste Primeur, Ministère de l’Agriculture, Des grandes cultures dans deux tiers des exploitations, n°283, juin 2012
www.agreste.agriculture.gouv.fr/IMG/pdf/primeur283.pdf
✔✔ Agreste Primeur, Ministère de l’Agriculture, Les exportations, un débouché majeur pour les céréales, n°286, juillet 2012
www.agreste.agriculture.gouv.fr/IMG/pdf/primeur286.pdf
✔✔ Agreste Primeur, Ministère de l’Agriculture, Six traitements en moyenne sur le blé tendre en 2011, n°304, septembre 2013
http://www.agreste.agriculture.gouv.fr/IMG/pdf/primeur304.pdf
✔✔ Pôle de compétitivité Céréales Vallée http://cereales-vallee.org
© Magnard, 2015 – Histoire Géographie 1re S – Livre du professeur
117
Dossier
La « Cosmetic Valley », un pôle de compétitivité
en plein essor
➤ p. 342-343
◗◗ Corrigés
1. La Cosmetic Valley fédère plusieurs entreprises et
laboratoires en s’étendant sur trois régions : Centre-Val
de Loire, Île-de-France et Normandie, ce qui est très rare
pour un pôle de compétitivité. Chartres et le département
de l’Eure-et-Loir sont le cœur du pôle.
2. La Cosmetic Valley est spécialisée dans le secteur des
cosmétiques et des parfums : produits de beauté, de soins
du corps...
3. Un pôle de compétitivité regroupe sur un même territoire des entreprises, des établissements d’enseignement
supérieur et des organismes de recherche publics ou privés qui ont pour vocation d’élaborer ensemble des projets majeur d’innovation. La Cosmetic Valley est bien un
pôle de compétitivité puisqu’elle rassemble sur son territoire 7 universités, 800 entreprises, plus de 8 000 chercheurs, 200 laboratoires...
Question
en Débat
Peut-on parler d’une désindustrialisation
de la France ?
◗◗ Entrer dans le débat
La chute des emplois industriels en France est importante
et continue. La mondialisation et les délocalisations sont
souvent mises au banc des accusés pour expliquer le déclin
industriel de la France. La désindustrialisation du pays est-elle
un phénomène irréversible ou la France a-t-elle encore des
atouts pour maintenir et développer l’activité industrielle ?
◗◗ Corrigés
Une France sans usine
1. Les activités industrielles traditionnelles (métallurgie,
automobile...) comme celles qui emploient beaucoup de
main-d’œuvre (industries du cuir, du jouet...) sont les premières victimes de la disparition des usines : 2 millions
d’emplois industriels ont disparu depuis les années 1970.
La chute de l’emploi industriel a débouché sur une forte
augmentation du chômage : en effet, les disparitions
d’usines ne sont pas compensées par les créations qui
sont beaucoup plus rares que les disparitions (380 contre
900 par an).
2. Les causes de la désindustrialisation sont multiples :
délocalisation des usines vers les pays où le coût du travail
est faible mais aussi la modernisation des outils de production (robotisation) et la hausse de la productivité du travail
qui ont aussi contribué à réduire le nombre d’emplois. Une
troisième cause est l’externalisation d’activités multiples
et diverses (marketing, comptabilité, nettoyage, maintenance, restauration, services informatiques...) autrefois
assumées par des salariés de l’entreprise. Les emplois
n’ont pas été supprimés mais ils sont désormais comptabilisés dans le secteur tertiaire puisque assurés par des
sociétés de services extérieures à l’entreprise.
3. Il faut sauver l’emploi industriel car il induit de nombreux emplois dans le secteur tertiaire. La diminution de
118
4. Dans le domaine des cosmétiques la concurrence internationale est de plus en plus forte : la Chine, le Brésil sont
des concurrents sérieux. L’innovation est donc nécessaire
comme le montre l’implantation de Guerlain à Chartres.
De plus, il est indispensable aujourd’hui de proposer des
produits d’origine naturelle, que ce soit végétale, minérale, marine... dans un domaine, le luxe, où le souci du
respect des normes de qualité doit être draconien. Les
recherches « écoresponsables » s’inscrivent dans une
démarche de développement durable.
5. Le nombre d’entreprises, de chercheurs, d’universités
sur le territoire du pôle de compétitivité est très important. Par ailleurs, il favorise l’innovation dans un secteur
où la France conserve une avance certaine. Il contribue à
la création d’emplois (70 000), notamment dans tout le
tissu des petites et moyennes entreprises (PME).
➤ p. 344-345
l’emploi productif est largement compensée par la croissance des emplois des services destinés à l’industrie
(plus de 3 millions).
L’industrie n’a pas disparu
1. Il faut relativiser le déclin de l’industrie française car
l’industrie est toujours présente sur notre territoire. Des
entreprises françaises se portent bien sans être forcément des FTN géantes : Seb (électroménager avec des
innovations technologiques), Bonduelle (conserves de
légumes)... Le « made in France » existe encore !
2. La France possède des atouts certains : un secteur agro-industriel puissant ; des équipements et des
infrastructures de qualité ; un niveau de la recherche
élevé ; de nombreuses start-up.... C’est pour cela que la
France demeure attractive malgré son coût de travail et
attire chaque année des IDE d’entreprises étrangères qui
sauvent et créent des emplois.
3. On peut parler d’un possible renouveau car les pouvoirs publics ont mis en place une politique pour rendre
plus compétitive l’activité industrielle en France et donc
stopper la désindustrialisation. Cela passe par des actions
telles que la création des pôles de compétitivité.
◗◗ Prolonger le débat
La désindustrialisation s’inscrit dans la logique de l’évolution des processus productifs et de la mondialisation :
c’est un phénomène qui touche tous les pays industriels. Mais toutes les activités industrielles n’ont pas
vocation à être délocalisées et la France peut faire valoir
son savoir-faire dans de nombreux domaines tels que
l’aéronautique, l’industrie du luxe et des cosmétiques,
l’agro-alimentaire ou la pharmacie. L’innovation est une
obligation dans le contexte de concurrence internationale généralisée.
© Magnard, 2015 – Histoire Géographie 1re S – Livre du professeur
Corrigé du sujet 11 p. 346-347
COMPOSITION
SUJET
L’organisation du territoire français dans
la dynamique de la mondialisation
Étape 1 ✔ Analyser le sujet et définir le fil conducteur
1. Analyser le sujet
• Les limites géographiques du sujet sont la France.
• La partie en rose évoque l’intégration de la France dans la mondialisation ; la partie en bleu, la distribution
des hommes et des activités sur le territoire.
2. Définir le fil conducteur
• Nous assistons à une transformation des activités et du territoire français. L’organisation du territoire français est affectée par la mondialisation : comment les contrastes spatiaux du territoire français évoluent-ils ?
Quelles sont les nouvelles dynamiques spatiales, les territoires gagnants, les territoires perdants ?
Étape 2 ✔ Élaborer le plan
3 et 4. Mobiliser et classer ses connaissances
Thème 1
L’organisation du territoire français :
de forts contrastes spatiaux
G Une région centrale
B Des espaces périphériques dynamiques
F Des espaces en marge
D Des espaces en reconversion
Thème 2
Des transformations du territoire liées
à l’ouverture de la France sur le monde
E Des secteurs d’activité encore puissants face à la mondialisation
C Dans la mondialisation, un territoire attractif
A Un rôle nouveau pour les métropoles
H Des territoires de l’innovation
• Les thèmes retenus peuvent former les deux paragraphes de la composition et les idées classées dans le
tableau servir de trame à chaque partie.
Étape 3 ✔ Pistes de réponse
Introduction
• Intérêt du sujet : le sujet invite à s’interroger sur les transformations de l’organisation du territoire français
en raison de son ouverture sur le monde.
• Fil conducteur : y a-t-il des régions ou des activités qui restent en marge de la mondialisation ? Quelles
parties du territoire disposent le plus d’atouts face à la mondialisation ? Quelles activités, quels équipements, assurent à la France un poids encore important dans la mondialisation ?
• Plan de la composition :
Dans une première partie, on évoquera les traits principaux de l’organisation du territoire français, puis on
abordera les transformations du territoire liées à l’insertion de la France dans la mondialisation.
1er paragraphe
L’organisation du territoire français : de forts contrastes spatiaux
• L’organisation du territoire français s’articule à partir de quatre grands ensembles spatiaux (voir schéma 1
p. 347) :
– une région « centrale », autour de la capitale, concentre les hommes, les activités industrielles et tertiaires,
les grands réseaux de communication (hub ferroviaire et aérien..). Cette vaste région est commandée par
une ville de niveau mondial, Paris (centre de décision politique, économique, financier, pôle culturel...).
➝ Utiliser l’étude Paris, ville mondiale p. 394.
– des territoires en reconversion : anciens bastions industriels aujourd’hui entre crise et reconversion : Nord,
Est (Lorraine), industries traditionnelles (métallurgie) en difficulté ;
© Magnard, 2015 – Histoire Géographie 1re S – Livre du professeur
119
– des espaces plus en marge, une diagonale qui va du Massif central à la Champagne, peu peuplée et
essentiellement à dominante rurale, tourisme vert… ;
– un espace périphérique qui va de la Bretagne à l’Alsace en passant par de Sud-Ouest et le Sud-Est, relativement dynamique : essor démographique (flux migratoires internes) et économique (activités industrielles, tourisme...), métropoles actives...
2e paragraphe
Des transformations du territoire liées à l’ouverture de la France sur le monde
• Pour savoir quelles parties du territoire disposent le plus d’atouts face à la mondialisation, il est souhaitable de s’appuyer sur deux schémas.
– Sur le schéma 2 (p. 347) on observe que certaines parties du territoire sont bien connectées à l’espace
européen et mondial : les régions de la moitié est du territoire disposent d’un réseau terrestre dense (autoroute, LGV), grands aéroports, grands ports...). ➝ Utiliser l’Étude de cas Roissy p. 324.
– Le schéma 3 (p. 347) apporte deux informations : il cartographie les villes disposant d’un ou de plusieurs
technopôle(s). La distribution sur le territoire est relativement homogène même si Paris et sa région possèdent un parc plus important. D’autre part, la France est un pays d’accueil pour les IDE.
L’ouverture de la France à la mondialisation tend à modifier l’organisation du territoire français.
Le croisement des informations fournies par les schémas 1, 2 et 3 permet d’identifier les grandes dynamiques du territoire français : l’Est du territoire bénéficie du fait d’être bien positionné et bien relié à l’Europe, de recevoir des IDE. Les métropoles jouent un rôle majeur dans l’organisation du territoire : nœud de
communication, pôle de recherche (technopôles). ➝ Utiliser le Dossier Cosmetic Valley p. 342.
Partout les métropoles animent le territoire. ➝ Utiliser l’Étude de cas Grenoble p. 328
Conclusion
• La France dispose d’atouts dans une économie mondialisée. Dans ce contexte, le rôle des métropoles et
des réseaux de communication ouverts sur l’Europe et le monde sont les éléments majeurs de l’organisation du territoire.
• Le devenir des territoires disposant le moins d’atouts dans la mondialisation, les plus éloignés des grandes
métropoles peut donc apparaître hypothétique et pose la question de la solidarité des territoires nationaux.
Corrigé du sujet 12 p. 348-349
CROQUIS
SUJET
L’organisation du territoire français métropolitain
dans la dynamique de la mondialisation
Étape 1 ✔ Mobiliser ses connaissances
• Les expressions importantes sont « organisation du territoire » et « dynamique de la mondialisation ».
• Parler de « dynamique de la mondialisation » revient à analyser les évolutions qui sont dues au processus
de mondialisation.
Étape 2 ✔ Organiser la légende et choisir les figurés
• Plusieurs informations présentes sur le croquis n’apparaissent pas sur les schémas : ce sont celles de la
troisième rubrique concernant l’ouverture du territoire français sur le monde, à savoir les principaux axes
de communication du pays (figuré linéaire), les principales interfaces portuaires et aéroportuaires (figurés
ponctuels).
120
© Magnard, 2015 – Histoire Géographie 1re S – Livre du professeur
Étape 3 ✔ Réaliser le croquis
Titre : L’organisation du territoire métropolitain français dans la dynamique de la mondialisation
Lille
ROYAUME-UNI
Dunkerque
Manche
NORD
BRETAGNE
LUX.
Rouen
Le Havre
Rennes
ALLEMAGNE
BELGIQUE
Metz
Paris
BASSIN
Nancy
Strasbourg
PARISIEN
Nantes
SUISSE
OCÉAN
Lyon
ATLANTIQUE
MASSIF
CENTRAL
Bordeaux
Grenoble
ITALIE
ALPES
Toulouse
ESPAGNE
Aix/
Marseille
PYRÉNÉES
Contrastes et dynamiques
spatiales du territoire
Espace central,
le « cœur » du territoire
Périphérie dynamique
Région industrielle
en reconversion
Espace à dominante
rurale souvent en déprise
Nice /
Cannes
Montpellier
Les métropoles, moteur du dynamisme
Métropole
mondiale
Toulon
CORSE
Mer
Méditerranée
Un territoire ouvert
sur le monde
Axe important
+ importante –
Métropole
technopolitaine
© Magnard, 2015 – Histoire Géographie 1re S – Livre du professeur
Grand port
Aéroport international
121
Corrigé du sujet 13 p. 350-351
ANALYSE DE DOCUMENTS
SUJET
Les dynamiques de localisation des activités
industrielles en France
Étape 1 ✔ Analyser le sujet
• Parler de « dynamiques de localisation des activités industrielles » c’est analyser les évolutions dans les
choix de localisation. Quels sont aujourd’hui les critères de localisation, les espaces privilégiés ?
Étape 2 ✔ Analyser les documents
1. Lire les titres et observer les documents
• Le document 1 est un document promotionnel dont l’origine est la ville et la Communauté urbaine de
Strasbourg. Il s’adresse aux investisseurs français et étrangers.
• Le document 2 est une carte thématique par figurés ponctuels et plages colorées. Elle montre le volume
des créations d’emploi et le solde d’emploi par régions pour une période courte et très récente (entre 2012
et 2014).
2. Sélectionner les informations utiles pour répondre au sujet
Document 1
• Strasbourg est située en Alsace, à la frontière de l’Allemagne.
• « Où se réalisent les projets les plus innovants? » questionne la publicité. La forme interrogative interpelle et invite à connaître la réponse ! Celle-ci apparaît instantanément : « C’est ici » indique le document,
Strasbourg.
• Dans cette publicité, le terme « innovants » est particulièrement « accrocheur » car à l’heure de la compétition que se livre les puissances industrielles, l’innovation est une clé majeure de la réussite économique.
• L’expression « the europtimist » vise à mettre en évidence l’ancrage européen de Strasbourg (une des
capitales de l’UE que suggère le paysage urbain au bas droit de la publicité avec le profil du Parlement
européen et du Conseil de l’Europe), et son insertion dans le projet européen. Sa position presque centrale en Europe de l’Ouest lui confère beaucoup d’atouts. Le terme utilisé ressort d’une opération de marketing territorial : il s’agit d’utiliser une marque pour renforcer l’image positive de l’objet, en l’occurrence
ici la ville de Strasbourg ; d’où la création d’un mot-slogan qui prend le contrepied de l’europessimisme
ambiant.
• La publicité met donc en avant la ville comme un lieu d’innovations placé au cœur de l’Europe.
Document 2
• La carte présente deux informations : le nombre de créations d’usines pour la période récente de 2012 à
2014 (représenté par des figurés ponctuels hiérarchisés) et le solde créations/fermetures d’usines rendu
par deux couleurs de plages colorées.
• Le travail sur la carte facilite sa lecture : on a entouré les régions où le solde créations/fermetures d’usines
est positif.
• Les régions qui ont créé le plus d’entreprises sont les deux régions de la France de l’Ouest dans le sillage
du dynamisme de Rennes et de Nantes et deux régions possédant des villes industrielles dans des secteurs
de haute technologie : Midi-Pyrénées (Toulouse), Rhône-Alpes (Lyon et Grenoble).
• Les régions où le solde créations/fermetures d’usines est positif correspondent à trois types de régions :
- frontalières : Alsace, Franche-Comté ;
- de l’Ouest : Bretagne, Pays de la Loire ;
- des midis : Midi-Pyrénées, Limousin, Languedoc-Roussillon, PACA.
• Il s’agit soit de régions de la périphérie dynamique de la France inverse qui ne fut pas touchée par la révolution industrielle, soit de régions proches du cœur de l’Union européenne (voir croquis p. 349). D’autres
régions ont des créations d’emplois comparables (Centre-Val de Loire, Rhône-Alpes ou Lorraine) mais leur
passé industriel se traduit par de plus importantes suppressions d’emplois.
122
© Magnard, 2015 – Histoire Géographie 1re S – Livre du professeur
3. Dégager les apports et les limites du document 2
• La carte livre une « photographie » récente de la création d’usines. Elle ne prend pas en compte le tissu
industriel existant. Ainsi, elle ne fait pas apparaître le poids industriel des vieilles régions industrielles
comme le Nord-Pas-de-Calais / Picardie, l’Île-de-France, la Normandie…
• Elle traduit par contre les dynamiques spatiales de l’activité industrielle et doit donc être comparée avec
la Carte enjeux p. 320 : les activités industrielles, une présence inégale sur le territoire national.
Étape 3 ✔ Pistes de réponse
Introduction
• Voir manuel page 350.
Suite du 1er paragraphe
• Les espaces les plus attractifs sont de deux natures : les périphéries dynamiques de l’Ouest et du Sud
attractifs qui correspondent à la France inverse qui est longtemps restée en retard, faute de révolution
industrielle et les régions frontalières proches du cœur de l’Europe rhénane, à savoir l’Alsace et la FrancheComté. D’ailleurs, la ville de Strasbourg communique sur cette situation géographique européenne favorable et met l’accent sur l’innovation. Désormais, les créations d’emplois industriels sont métropolitaines.
À l’inverse, les vieilles régions industrielles sont en difficulté car même si des emplois s’y créent, les pertes
d’emplois industriels sont encore supérieures.
2e paragraphe
• Voir manuel page 350.
Conclusion
• Voir manuel page 350.
© Magnard, 2015 – Histoire Géographie 1re S – Livre du professeur
123
Bibliographie
✔✔ F. Bost, La France : mutations des systèmes productifs, CNED/SEDES, 2014.
✔✔ L. Carroué, La France : les mutations des systèmes productifs, « collection U », A. Colin, 2013.
✔✔ Y. Colombel, D. Oster (dir.), La France, territoires et aménagement face à la mondialisation, Nathan, 2011
➝ Consulter en particulier les chapitres 11 et 12.
✔✔ L. Davezies, M. Talandier, L’émergence de systèmes productivo-résidentiels : territoires productifs, territoires résidentiels, quelles interactions ?, La Documentation française, travaux n° 19, 2014.
✔✔ M. Reghezza-Zitt, « La France, une géographie en mouvement », La Documentation photographique n° 8096,
La Documentation française, 2013
➝ Consulter également ses cartes en ligne http://geoconfluences.ens-lyon.fr/actualites/veille/la-france-une-geographie-en-mouvement-cartes-en-ligne
✔✔ R. Woessner (dir.), « Mutations des systèmes productifs en France », Revue géographique de l’Est, n° 54, 2014.
http://rge.revues.org/5127
✔✔ R. Woessner, Mutation des systèmes de production en France, Atlande, 2013.
Sitographie
✔✔ DATAR, Observatoire des territoires
➝ Atlas en ligne et rapport annuel.
www.datar.gouv.fr/observatoire-des-territoires/fr/node
➝ P. Caillou et alii, « Typologie des pôles de compétitivité basée sur leurs caractéristiques héritées », travaux en ligne
n° 13, DATAR, 2012.
www.datar.gouv.fr/sites/default/files/travaux_en_l_13_21032012.pdf
✔✔ L. Demmou, « La désindustrialisation en France », Les cahiers de la direction générale du Trésor, document de travail,
2010.
www.tresor.economie.gouv.fr/file/326045
✔✔ INSEE
➝ J.-M. Floch, F. Lainé, « Les métiers et leurs territoires », Insee première n° 1478, décembre 2013.
www.insee.fr/fr/themes/document.asp?reg_id=0&id=4097%C2
➝ V. Hecquet, « Emploi et territoires de 1975 à 2009 : tertiarisation et rétrécissement de la sphère productive », Économie et statistique n° 462-463, janvier 2014.
www.insee.fr/fr/themes/document.asp?reg_id=0&id=4107
➝ R. Reynard et alii, « Trente ans de mutations fonctionnelles de l’emploi dans les territoires », Insee Première n° 1538,
février 2015.
www.insee.fr/fr/themes/document.asp?id=4475&reg_id=0
➝ Déclinaison de cette étude à l’échelle de douze régions : Alsace / Aquitaine / Basse-Normandie / Bourgogne / Bretagne / Centre-Val de Loire / Franche-Comté / Île-de-France / Nord-Pas-de-Calais / Picardie / Poitou-Charentes / PACA.
www.insee.fr/fr/service/default.asp?page=agendas/dossiers_actualite/mutation-emploi-2015.htm
124
© Magnard, 2015 – Histoire Géographie 1re S – Livre du professeur

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