Articles pour aller plus loin
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La Pré-Ménopause L’arrivée de la ménopause Docteur Michèle GUY (Grenoble) Octobre 2009 Le but de cet exposé est d’aider les femmes et les couples au moment de la période de pré-ménopause et d’arrivée de la ménopause, en leur proposant certains éléments utiles à connaître. Ces éléments sont d’ordre physiologique et psychologique. La première partie de ce texte concerne les éléments physiologiques et cliniques de la préménopause, mais aussi les problèmes pratiques et psychologiques en lien avec le choix des MAO. La seconde partie parlera de la ménopause confirmée I) LA PRÉMÉNOPAUSE, ÉLÉMENTS D’ORDRE PHYSIOLOGIQUE ET CLINIQUE A) Physiologie La période de pré-ménopause s’étend de l’âge de 35 ans environ à 50 ou 55 ans soit l’âge de la cessation des règles ou ménopause. Elle est caractérisée par deux phénomènes complémentaires : la raréfaction du nombre des follicules dans les ovaires, et l’augmentation de la production des gonadostimulines hypophysaires FSH et LH. La raréfaction progressive dans les ovaires du nombre des follicules a comme conséquence première une diminution globale de la “résistance” des ovaires aux gonadostimulines FSH et LH venant de l’hypophyse. La baisse dans le sang du taux de l’hormone inhibine ovarienne est la traduction biologique de cette diminution de résistance. Les stimulines hypophysaires en conséquence de cette moindre résistance s’élèvent progressivement à partir de 35 ans pour atteindre à la ménopause à un taux sanguin de 10 à 40 fois supérieur au taux initial. On comprend que l’un des moyens à la pré-ménopause d’apprécier la réserve ovarienne en follicules et par conséquent d’une certaine manière les chances de fertilité d’une femme donnée qui souhaite un enfant , consiste à doser une fraction de l’inhibine, et la FSH dans le sang de cette femme, au début d’un cycle. La baisse de la première hormone et l’élévation concomitante de la seconde ne sont pas de bon pronostic. L’une des conséquences de cette augmentation préménopausique des gonadostimulines hypophysaires est l’augmentation de la fréquence des ovulations (cycles plus rapprochés) et aussi la plus grande fréquence de la possibilité de deux ovulations simultanées , à l’origine de grossesses gémellaires de faux jumeaux. N.B. La conception spontanée de faux jumeaux est en effet plus fréquente à partir de 35 ans. L’élévation actuelle de l’âge de la femme à la conception de son premier enfant, et par conséquent des suivants, est l’une des explications de l’augmentation des grossesses gémellaires, dans la société actuelle, indépendamment de celles induites par l’augmentation du recours à la Fécondation In Vitro (FIV) souvent seule accusée ces dernières années. Plusieurs articles récents ( mai 2009) de la presse médicale font cette constatation. B) Au niveau clinique, Grâce à l’observation des utilisatrices des méthodes d’auto-observation du cycle ovarien , on sait que cette hyperstimulation hypophysaire va rester un certain temps latente, avec le maintien de cycles réguliers, puis un certain déséquilibre entre la demande et la réponse va se manifester , d’abord, ce qui est logique, vu l’hyperstimulation, dans le sens d’un rapprochement des ovulations, donc dans celui du raccourcissement des cycles, puis, dans le sens de la raréfaction progressive des ovulations, et de l’allongement des cycles, à mesure que l’on se rapproche de la ménopause. Il faut savoir cependant, qu’une alternance irrégulière entre cycles courts et longs reste possible tout au long de la préménopause. a) LONGUEUR DES CYCLES ET DATE DE L’OVULATION 1) Un peu avant 40 ans, à partir de 35 ans, on observe un raccourcissement des cycles , par avance de l’ovulation, qui peut alors survenir dès le 8ème, 9ème, 10ème jour du cycle, ou exceptionnellement plus tôt. C’est l’époque de la vie où une femme qui avait utilisé jusque-là avec succès la méthode OGINO, car elle avait des cycles réguliers, se trouve confrontée à ’une grossesse inattendue fruit d’un rapport au lendemain des règles , ou à la fin des règles. L’observation de la glaire cervicale, fidèle annonciatrice de l’ovulation aurait permis à la femme de constater la disparition des jours secs qu’elle observait après la fin des règles , et l’apparition immédiate de la glaire . Les règles elles-mêmes sont à partir de 35 ans à considérer comme une période possiblement fertile, puisque la sécrétion de glaire cervicale peut commencer pendant les règles ellesmêmes. Avant 35 ans en effet, les 4 premiers jours des règles peuvent être considérés comme inféconds, si ce sont bien des règles précédées d’ovulation et non des saignements. 2) Aux environs de 45 ans, mais cette date peut aussi dépendre de facteurs personnels, la réponse ovarienne à la stimulation hypophysaire se ralentit, entraînant cette fois-ci le rallongement des cycles, avec le recul de l’ovulation, qui pourra survenir au 20ème, 30ème, 40ème jour du cycle, voire plus tard. Cette ovulation est quelquefois précédée , semble-t-il, d’essais d’ovulation infructueux, soulignés par l’apparition de quelques jours de glaire, suivie d’une nouvelle période sèche, mais ceci sans décalage thermique. Le dernier épisode de glaire suivi de décalage thermique permet d’affirmer qu’il y a eu ovulation, et que le saignement qui s’en suivra représente bien des règles . Quelquefois, en effet, dans cette période hormonale troublée il peut se faire qu’un saignement survienne sans décalage thermique préalable, c’est-à-dire sans ovulation : nous savons alors qu’il ne s’agit pas de règles, c’est précisément en effet ce que nous appelons un “saignement”. b) DIMINUTION DE LA DURÉE DU CORPS JAUNE ET BAISSE DE LA PROGESTÉRONE 1) Dans les deux cas (avancement ou recul de l’ovulation) un corps jaune de durée normale reste possible pendant longtemps, mais il peut être souvent plus court, ne dépassant guère 7 à 8 jours et quelquefois moins. C’est ce qu’on appelle l’insuffisance lutéale (de “luteum” : jaune). En clair cela signifie la diminution de sécrétion de l’hormone progestérone, qui représente donc le premier trouble physiologique de la ménopause 2) Le corollaire normal de cette diminution est ce que l’on appelle une hyperestrogénie relative , c’est-à-dire une compensation insuffisante de l’activité estrogénique normale par la progestérone. Les conséquences peuvent en être pour la femme : des règles hémorragiques (ménorragies) , quelquefois des saignements pendant la durée même du corps jaune, par insuffisance de son niveau global de sécrétion (métrorragies), et aussi des douleurs mammaires (mastodynies), car les seins supportent mal cette disproportion estrogènes-progestérone en faveur des estrogènes. REMARQUE : ces troubles fonctionnels sont à différencier de troubles d’origine organique (cancer, fibrome, polype), qui peuvent eux aussi se traduire par des ménorragies ou métrorragies : ou mastodynies : la femme doit consulter son gynécologue à cette période de sa vie. c) DISPARITION DES ESTROGÈNES ET MÉNOPAUSE Enfin, après ces perturbations de cycle (ovulation avancée, ou retardée, insuffisance lutéale), surviendra un jour la ménopause définitive : c’est-à-dire l’arrêt définitif des ovulations et des règles , ce qui survient entre 45 et 55 ans, suivant les femmes. Cet arrêt est accompagné et suivi à plus ou moins brève échéance de l’apparition des fameuses bouffées de chaleur, (et de quelques autres symptômes) qui signent la disparition progressive de la première hormone du cycle ( apparue dès l’âge de 9 ans environ), celle des estrogènes. Les estrogènes sont de fait la première hormone sexuelle à apparaître chez la femme, et la dernière à disparaître. ÉLÉMENTS LIÉS À L’UTILISATION DES MAO À LA PRÉMÉNOPAUSE 1. Utilité évidente de l’observation des signes du cycle par la femme. Contrairement à une opinion erronée, c’est le moment ou jamais pour une femme d’utiliser les signes d’auto-observation qui lui permettront de suivre son cycle, quelle que soit sa longueur et la date de l’ovulation . Cette auto-observation la mettra à l’abri des anxiétés de tant de femmes à cette époque : certaines vont consulter leur médecin, lorsqu’elles ont eu (sans le savoir), une ovulation précoce, disant qu’elles ont eu leurs règles “deux fois dans le mois”, ou à cause d’un “retard de règles” qui est en fait un retard d’ovulation. D’autre part, la tenue des graphiques de glaire et de température aidera le médecin (compétent en MAO ! ) à comprendre et à traiter les troubles fonctionnels, ou éventuellement organiques de la femme en préménopause. 2. Ses difficultés. Les difficultés pratiques : En préménopause, la sécrétion de glaire peut devenir plus pauvre, et la température présenter un plus faible décalage, ce qui peut rendre le diagnostic des jours fertiles et infertiles plus difficile. L’observation de l’ouverture, de la hauteur et de la consistance du col, si la femme ne la pratiquait pas encore, peut lui être alors très utile, et l’aider à garder confiance dans les méthodes naturelles. Les difficultés pour la vie du couple.. Les avancées ou les retards d’ovulation sont certes repérables grâce à la pratique des MAO, et ne devraient pas en théorie être un obstacle. Ils peuvent néanmoins représenter une réelle difficulté pour la vie du couple, surtout en préménopause : Pourquoi? Nous savons, quel que soit l’âge où nous prenons la décision d’espacer ou de limiter les naissances, que cette décision est vécue avec une certaine ambivalence, maintenant bien connue, entre le désir conscient, rationnel, responsable, de ne pas avoir d’enfant en ce moment, et un autre désir , souvent inconscient, celui “vital” de donner la vie, quelles que soient les raisons objectives du moment, car ce désir ignore le temps. Et cette difficulté va devenir plus grande au voisinage de la ménopause. A cette époque, en effet, où l’échéance de l’infertilité définitive approche, et où l’âge a augmenté, les deux termes de l’ambivalence se sont durcis : le désir conscient de ne plus avoir d’enfant grandit : l’âge, la fatigue, les risques augmentés de la grossesse à cet âge en sont la cause, il faut vraiment que la “méthode “ soit sûre, et la nécessaire efficacité des méthodes naturelles s’impose quelquefois avec angoisse, mais dans le même temps, l’échéance de l’infertilité renforce inconsciemment (ou consciemment !) le désir d’enfant, qui serait comme le chant du cygne ( chant du cygne: “dernier ouvrage d’un beau génie près de s’éteindre” dit le Larousse!). S’il y a un moment où la planification naturelle peut devenir plus difficile à vivre, c’est bien celui-là, et pas seulement pour des raisons techniques. La PFN laisse en effet intacte notre liberté quotidienne de procréer : et se révèle pour cette raison plus sensible que d’autres méthodes à cette ambivalence. Le couple risque alors plus qu’avant de se départir inconsciemment de l’utilisation correcte des règles de la méthode de PFN qu’il utilise, pour “vérifier”en fait que leur fertilité à tous deux est toujours là. II) L’INSTALLATION DE LA MENOPAUSE A) L'année difficile pour les MAO Concrètement, Tant que la femme ovule et a ses règles, le couple a le moyen de connaître les moments sûrement infertiles, grâce à la température, quitte à n’avoir de relations que dans la deuxième partie du cycle, si les signes et la variabilité de la première ne donnent pas la certitude d’efficacité que le couple souhaite alors. Mais arrive cette fameuse première année de la ménopause. Quand la femme a ses dernières règles, elle ne peut savoir que ce sont les dernières, et qu’elle n’aura plus d’ovulation, plus de décalage thermique. On considère (à l’âge de la ménopause), qu’il faut une année sans ovulation et sans règles ni saignements pour que la femme puisse se considérer comme ménopausée. C’est une année difficile pour les utilisateurs des méthodes naturelles. Si ce couple avait précisément décidé d’attendre la deuxième partie du cycle pour reprendre les relations sexuelles, cette deuxième partie ne viendra pas… La reconnaissance des jours de glaire et surtout des jours secs, reprend alors toute sa valeur, les pratiquants de la méthode Billings ont beaucoup à nous apporter. La ménopause se signale aussi par d’autres signes que la disparition des ovulations et de la sécrétion de glaire, car la chute des estrogènes est aussi à l’origine des bouffées de chaleur, dont Lyn Billings invite les femmes à remarquer la coïncidence avec les jours secs, une même cause étant en jeu. Elle enseigne que les bouffées de chaleur confirment l’infertilité des jours secs dans cette première année de ménopause. B) Les difficultés conjugales à partir de la ménopause confirmée a) LA PRIVATION HORMONALE Les couples heureux d’utiliser les méthodes naturelles depuis des années, s’étaient néanmoins dit quelquefois que la ménopause aurait du bon, qui les libèrerait des contraintes représentées par leur choix de vie, même si cette ascèse les avait aidés à mieux communiquer sur un autre plan et s’ils en avaient compris toute la valeur. Mais ils n’avaient pas imaginé que la privation hormonale qui accompagne la perte de fertilité de la ménopause pouvait retentir négativement sur le désir sexuel féminin et même quelquefois sur ses possibilités de plaisir. ”O combien marâtre nature” avait dit Ronsard en parlant de la rose : nous pourrions le dire quelquefois pour la femme! Chez l’homme, plaisir, désir et fertilité vont de pair. Le don de sa semence est même la source directe de son plaisir sexuel. Un tel lien est moins évident, pour la femme même si certaines d’entre elles se reconnaissent plus attirées par leur mari, ou plus disponibles à ses requêtes dans la période fertile de leur cycle. Mais il le devient, quand la femme découvre que la privation hormonale de la ménopause peut affecter sa libido, ce que son mari découvre lui aussi avec étonnement, et même déplaisir, car lui garde encore sa fertilité et ses hormones masculines. Le coup peut-être rude et déstabilisant dans certains cas. Pour la femme , c’est une perte, presque un deuil que la nature lui demande de faire, qu’il est parfois difficile à son mari de comprendre : c’est en fait un problème conjugal complexe, dont nous allons voir les composantes. Elles sont de deux ordres : celles qui ont trait aux rapport sexuels, et celles qui concernent ce décalage nouveau pour le couple, où l’un garde sa fertilité quand l’autre en est soudainement privée. b) LES DIFFICULTÉS SEXUELLES Une nécessaire information des deux conjoints Même s’il est clair, dans l’espèce humaine, que les possibilités de désir et de plaisir sexuel ne sont pas uniquement tributaires des hormones on ne peut nier leur importance. Il est utile de savoir par exemple, que si les ovaires après la ménopause ne font plus d’estrogènes, ils sécrètent néanmoins des androgènes utiles pour la libido: d’où la grande importance en cas d’hystérectomie au moment de la ménopause, de demander au chirurgien , si la raison médicale de l’intervention ne concerne pas les ovaires, de ne pas enlever ces derniers même devenus inutiles au regard de la fécondité. D’autres textes que celui-ci abordent l’éventualité des traitements hormonaux de substitution, mais sachons que la nature elle-même met progressivement en place dans le corps de la femme d’autres sources d’estrogènes, dont le panicule adipeux sous-cutané. Certaines femmes prennent un peu de poids à la ménopause et cela les contrarie, qu’elles se rassurent au contraire, cela pourra contribuer à diminuer au bout , d’une année ou deux, leurs bouffées de chaleur, la sécheresse vaginale qui accompagne la privation hormonale, et avoir une influence positive sur leur libido. Il faut nous souvenir aussi de l’importance des facteurs personnels en jeu dans l’entente sexuelle. Rien n’est vrai de toutes les femmes ni de tous les couples dans ce domaine. c) LE DÉCALAGE DES FERTILITÉS Il est vrai qu’on n’est jamais fertile qu’à deux, et le désir d’enfant , le désir de rester valable et fertile n’est pas que le désir de la femme, c’est le désir des deux. Mais quand l’un des deux, l’homme en l’occurrence est lâché par la fertilité de sa femme, son image fertile personnelle est également touchée. Certains peuvent continuer à s’imaginer fertiles, mais avec quelqu’un d’autre… Quand on sait que le désir d’enfant est une composante fondamentale , même si pas toujours consciente du désir amoureux, les tentations amoureuses entre un homme marié d’âge mûr, et une femme plus jeune peuvent trouver là une explication : et d’en savoir la cause possible pourrait peut-être aider à ne pas y succomber. Ce qui hélas arrive (note 1) d) L’ÉCOUTE DES CONJOINTS, L’IMPORTANCE DE LA PAROLE C’est en effet à deux que le couple dont la femme est ménopausée, ou stérile pour une autre raison, doit pouvoir renoncer à la fertilité : et ce renoncement sera aidé si le couple a la possibilité d’en parler. C’est la même chose pour les problèmes sexuels nés de la ménopause. Et ce que nous venons de dire pour la femme peut concerner l’homme aussi bien,(note 2). Il peut avoir ses problèmes sexuels personnels, dont il aurait grand intérêt à parler, à son médecin, mais au moins autant en couple à un conseiller conjugal. L’écoute bienveillante de ce dernier est d’abord en soi un réconfort pour les conjoints, celui d’être crus au moment où certains médias parlent d’abondance de la sexualité du troisième âge,(note 3) mais aussi une aide pour trouver ensemble les conditions les meilleures pour un épanouissement sexuel différent dans son rythme, et son expression. L’un et l’autre doivent savoir ne pas interpréter la baisse du désir comme une baisse d’amour, alors que ce sont deux choses différentes. On peut aimer beaucoup et ne pas désirer, on peut désirer et ne pas aimer. Or souvent si l’on dit à son conjoint que l’on n’a pas envie, l’autre peut entendre “je n’ai pas envie de toi “. De cette confusion-là viennent bien des difficultés. On sait que la PFN éduque l’homme et la femme en couple à se respecter l’un l’autre. Dans sa conception même la PFN qui apprend à l’homme à respecter sa femme comme différente de lui dans son rythme de fertilité, le prépare aussi à l’accepter différente à la ménopause, et à retrouver avec elle une autre forme de fécondité. La femme, de son côté doit comprendre l’importance de ce qui est demandé à l’homme, et qui ne va pas de soi. La compétence technique et la qualité de l’écoute sont les deux axes de formation de tous les moniteurs en méthodes naturelles : ceci est encore plus nécessaire pour aider les couples à cette période de leur vie. UN COMPLÉMENT Nous n’avons abordé dans l’exposé qui précède que les problèmes conjugaux liés à la survenue de la ménopause, pour un couple pratiquant les méthodes naturelles, et nous avons parlé à ce sujet de l’importance du dialogue en couple ou de l’écoute d’un conseiller conjugal, mais nous n’avons pas développé la considération d’autres aspects capables d’aider le couple ou la femme dans cette période. A cinquante ans, la femme n’a pas que des ennuis à attendre de son âge. Habituellement elle est moins prise par ses enfants, même s’ils n’ont pas encore tous quitté la maison, et si elle a une profession qui l’intéresse, elle peut s’y intéresser plus encore. Elle a gagné en maturité, en compétence, en aisance, en efficacité, et beaucoup de femmes trouvent dans leur activité professionnelle ou bénévole un réel épanouissement qui peut les aider grandement à mieux accepter les ennuis éventuels de leur ménopause, laquelle n’est ni une maladie, ni une tare, juste une étape obligatoire et nécessaire. NOTES 1. Sylvie BRUNEL, interviewée (Le Monde du 14 novembre 2009), à propos de son livre au titre éloquent “Manuel de le guérilla à l’usage des femmes” mène une réflexion sur la situation des femmes à mi-vie dans les sociétés occidentales. Elle aborde de front le problème de la femme de cinquante ans qui devient grand-mère, quand son mari la quitte pour devenir nouveau père! “Ces hommes grisonnants qui s’affichent avec des bébés concurrençant des enfants nés de leur premier mariage ont quelque chose de pathétique” 2. Depuis quelques années l’idée que l’homme âgé, à l’instar de la femme puisse être sujet à des fluctuations d’hormones sexuelles avec ses conséquences sur la libido a été difficile à accepter. L’on s’est mis à parler d’andropause. Ce terme est d’ailleurs critiqué, car les hommes n’ont pas comme la femme, de jalon comme la cessation de leurs règles, pour marquer leur propre déficit en testostérone. Les spécialistes parlent plus volontiers d’hypogonadisme. A la différence de ce qui se passe pour la femme avec ses estrogènes, la testostérone diminue très progressivement avec l’âge, mais ne cesse pas. Cette baisse peut débuter à partir de 30 ans et s’étale jusqu’à la fin de la vie. Elle n’est d’ailleurs pas toujours symptomatique. Un homme peut vivre de manière optimale au tiers ou à la moitié du taux de sanguin de testostérone d’un autre. Il doit savoir d’autre part que les troubles éventuels de l’érection peuvent avoir bien d’autres causes que des causes hormonales. 3. Ce qui ne les aide certes pas, ce sont les médias. Un article récent paru dans Le Monde s’attaque à ce problème : Pascale SENK, journaliste ( Le Monde du 1er novembre 2009), intitulé “Mesdames , vous vieillirez aussi ! La presse féminine entretient le jeunisme”, stigmatise cette presse dont “la mission unique” semble être de “faire consommer des femmes savamment maintenues dans le déni de la vieillesse”. Cette journaliste, elle-même n’est pas parvenue à faire paraître dans cette presse ( trois hebdomadaires féminins bien connus) un article sur une expérience pionnière en France à laquelle elle avait eu la chance de participer : des groupes de cinq jours sur “L’art de vieillir”, animés par la psychologue Marie de Hennezel. Ne comprenant pas ce refus elle demande à l’une des rédactrices : “Mais vos lectrices approchent de la cinquantaine, non?” “Oui, nous sommes désolées, mais notre lectorat n’est pas encore prêt”. Même son de cloche du deuxième hebdomadaire, non-réponse du troisième. Alors, dans Le Monde, elle fulmine : “Mesdames les rédactrices en chef , ne vous leurrez pas trop longtemps, vos lectrices vieillissent un peu plus chaque jour, vous aussi ! Ne vous prenez pas pour des “leveuses de tabous” et des pionnières parce que vous parlez d’orgasmes dans chaque numéro : Ça c’était le combat d’il y a quarante ans.”