Quand la Nasa s`intéresse au savoir- faire basque
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Quand la Nasa s`intéresse au savoir- faire basque
Quand la Nasa s’intéresse au savoirfaire basque Publié le 03/06/2016 . Mis à jour le par Sudouest.fr S'ABONNER À PARTIR DE 1€ 0 COMMENTAIRE Olivier Chéret (au centre à gauche), directeur général de Price Induction, présente le DGEN 380 au docteur Daniel Sutliff, spécialiste en aéro-acoustique à la Nasa. © PHOTO JEAN-DANIEL CHOPIN/«SUD OUEST »[] L’entreprise Price Induction, spécialisée dans la conception et la réalisation de turbomachines compactes pour l’aéronautique, a attiré l’œil de l’agence américaine. FABIEN JANS [email protected] Price Induction vit son rêve américain. La petite entreprise, dont le siège est installé à Anglet dans un bâtiment discret aux abords du port de Plaisance, a éveillé l'intérêt de la puissante National aeronautics and space administration : la Nasa. Hier matin, le docteur Daniel Sutliff a visité ses installations, dont ses infrastructures d'essai à Tarnos. Spécialisé dans l'aéro-acoustique, l'homme est une sommité au sein du Glenn Research Center (centre de recherche de la Nasa) de Cleveland. « À la Nasa, nous ne travaillons pas seulement sur les projets en relation avec l'espace, mais également sur l'aéronautique, rappelle l'ingénieur. Notamment sur la réduction de l'impact des avions en termes écologiques et environnementaux. Le bruit en fait partie. » Tout se résume en un slogan : « Quieting the sky » (1). Daniel Sutliff et ses équipes imaginent un monde où un avion décollant de l'aéroport de Biarritz passerait audessus de la Côte des Basques sans que l'on s'en aperçoive. Fièrement, et il y a de quoi, Price Induction va apporter sa pierre à l'édifice. La petite entreprise d'environ 70 salariés a attiré l'attention du mastodonte américain grâce à son moteur DGEN 380 : le plus petit turbofan du monde. Un pari fou « Ce prototype fait partie de la même famille que les turboréacteurs qui équipent les A320 ou A380, explique Olivier Chéret, directeur général de Price Induction. Mais celui-ci fait seulement 50 cm de diamètre. Ce qui rend les différents tests, essais et modifications plus faciles à réaliser, avec des résultats transposables. » Les qualités acoustiques du moteur n'ont fait que renforcer la curiosité de l'agence gouvernementale américaine pour l'entreprise angloye. Les premières relations ont été nouées en 2012 avec la livraison et l'installation d'un banc d'essai moteur virtuel dès 2013 : « Mais nous voulions aller plus loin et leur montrer notre turbofan, reprend Olivier Chéret. En 2014, nous avons donc tenté un pari un peu fou. Nous avons monté notre moteur et le banc d'essai sur un camion, et nous sommes partis pour un road show (2) aux États-Unis lors duquel nous sommes notamment passés sur divers campus universitaires. La Nasa en a entendu parler et nous a invités à venir le tester dans ses installations. » Un coup de maître pour Price Induction qui accède à des moyens d'essais impensables en France. Surtout, le DGEN bluffe les Américains qui décident de faire l'acquisition d'un prototype : « Pour eux, cela ne représente pas grand-chose, mais pour nous, c'est un pas de géant », poursuit le directeur général qui se souvient des débuts de son entreprise sous la forme d'une modeste start-up. Quinze ans plus tard, elle peut faire valoir des qualités qui font pencher la balance : « Nous sommes particulièrement impressionnés par la réactivité de cette équipe face aux défis techniques que nous pouvons lui proposer, complimente Daniel Sutliff. Elle fait preuve d'une grande expertise dans son domaine, ce qui est appréciable pour notre collaboration. » Celle-ci devrait se poursuivre pour plusieurs années, cinq salariés de Price Induction étant exclusivement attachés au projet. Ils ont pour objectif premier l'élaboration d'une plateforme se composant du moteur instrumenté ainsi que des éléments standards associés à une salle de contrôle et d'essais, le tout en s'adaptant aux normes de sécurité édictées par la Nasa. Le succès du DGEN ouvre également des perspectives sur le sol européen, avec le développement de projets tournant autour de l'hybridation des moteurs dans l'aéronautique, le passage au tout électrique, les biofiouls ou l'utilisation de matières légères dans la fabrication. Sans oublier le volet formation, Price Induction étant particulièrement impliquée auprès d'écoles comme l'Estia ou SupAéro. (1) Rendre le ciel silencieux. (2) Une tournée promotionnelle.