Compte rendu de la réunion du 9 octobre 2014

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Compte rendu de la réunion du 9 octobre 2014
 Institut Français de la Mer -­‐ Comité Languedoc Roussillon Compte rendu de la réunion du 9 octobre 2014 Cette réunion s’est tenue dans le terminal croisières gare maritime du Maroc à Sète sous la présidence de Marc Chevallier. Etaient présents : Béatrice Jourde, Christiane Rech, Géraldine Lamy, Valérie Moens, Alain grill, jean marie Vidal, Didier Bobrie, Bernard Suzzarini, Jacques Dietrich, Pierre Jean Le Tallec, Manuel Guichard, Jean Michel Germa, Romain Vidal, Jean Christophe Causse, Michel Tudesq ,Jean Loup Bertret, Gabriel Charpentier, Olivier Laporte, Patrick Michel, Sylvain Pioch, Laurent Ricard, Fabien Luais, Erwan Follezou. Assistent à cette réunion : André Lubrano conseiller régional délégué aux ports, Maxime Garbay ( Soper), Sophie Boyer ( voiles de Neptune) , Paul Kozman ( Jifmar) , pour l’EPR port sud de France : Olivier Carmès, Marc Antoine, Benoit Canal, Gwenaelle Lemarec. Le président souhaite la bienvenue aux nouveaux membres Valérie Moens, Géraldine Lamy et Bertrand Cazalet (excusé) qui se présenteront lors de la prochaine réunion au mois de
décembre. -Il rappelle ensuite que notre ami Michel Tudesq va recevoir le 14 octobre à Paris lors de la
rentrée solennelle de l’Académie de Marine le prix Henri Kummerman . Cette distinction de
l’académie lui est décernée pour son parcours exceptionnel notamment en ce qui concerne la
formation des marins dans le domaine de la sécurité.
Le lycée de la mer Paul Bousquet que dirige Michel est devenu fin novembre 2013 le premier
et seul centre de formation maritime de Méditerranée agréé pour les formations au certificat
d’exploitation des embarcations et radeaux de survie selon la norme STCW 2010.
-Par ailleurs il informe que Sylvain Pioch seul français invité au 33 ° congrès mondial de
l’AICPN à San Francisco a obtenu le 3° prix de la meilleure communication (sur 278
produites lors du congrès) des jeunes professionnels en traitant l’éco-conception des ouvrages
d’arts maritimes . Le directeur général des grands travaux maritimes de l’US Corps of
Engineer qui décernait les prix, a retenu notamment :
-la vision innovante de modernisation des approches d’ingénierie dans la conception des
ouvrages.
-l’aspect très opérationnel et pragmatique car lié aux phases initiales de conception d’un
grand projet de construction.
-la ’’french touch’’ c’est à dire le sérieux et en même temps l’originalité créative pour
repenser la démarche classique de la maitrise d’œuvre d’un projet d’infrastructure maritime .
Michel et Sylvain sont très chaleureusement félicités par notre assemblée.
- La parole est ensuite donnée à Jean Michel Germa et Maxime Garbay , société SOPER, qui
nous présentent une étude sur la propulsion électrique des bateaux pilotes. Ces bateaux ayant
un faible rayon d’action cela en fait des candidats idéaux pour une propulsion électrique.
Les données d’exploitation transmises par la station de pilotage du port de Sète ont permis un
dimensionnement sommaire de la chaine de propulsion électrique nécessaires au bon
fonctionnement des bateaux sans pour autant modifier le comportement des pilotes.
Les résultats de cette étude montrent que d’un point de vue technique, il est possible
d’embarquer des moteurs électriques et des batteries d’une autonomie suffisante au bon
fonctionnement des bateaux pilotes tout au long de l’année, tout en conservant un poids et un
encombrement acceptables. Cependant, sur le plan économique il faudra attendre 5 à 10 ans et
la diminution du prix des batteries pour que la propulsion électrique soit économiquement
viable. Nous estimons que la technologie électrique sera réellement viable économiquement
quand les batteries auront atteint un prix de 400 €/kWh pour une durée de vie de 2000 cycles.
-A son tour Sylvain Pioch présente une étude sur l’Eco-conception des infrastructures
maritimes :
La communication présente une réflexion récente liée à la possibilité d'associer la conception
technique et socio-économique des projets avec des données de conception écologiques. La
finalité est de proposer des ouvrages d'art intégrés au milieu marin, mais également positifs en
terme de biodiversité.
Dans le détail, L’intégration d'un ouvrage dans le milieu naturel prend actuellement de
nombreuses formes de réalisation sur terre : bâtiment HQE, bétons fixant le CO2, murs
végétalisés, ouvrages transparents hydrauliquement... L'un des buts affiché, au-delà de l'effet
de mode et de l'aubaine pour les communicants sur cette tendance pour les "green
technologies", est de diminuer l'empreinte écologique des ouvrages voire d'occasionner des
effets positifs pour la biodiversité.
Nous assistons à une révolution dans la conception des ouvrages avec l'avènement
"d'infrastructures à biodiversité positive", en clin d'œil à la dynamique lancée par un grand
groupe de BTP français au sujet de l'énergie et des bâtiments. Ce simple bon sens dans la
conception, à savoir intégrer des paramètres tant économiques, sociaux et techniques
qu'écologiques semble pourtant être en butte à des pratiques encore trop timides dans le
monde de l'ingénierie.
Pourtant cette modernisation dans la conception des ouvrages, sans remettre en cause les
modèles de calculs utilisés, commence à se développer dans des projets maritimes et côtiers
dans le monde, notamment dans la conception, ou plutôt l’éco-conception, dits de deuxième
génération : ports de plaisance / de commerce, de pipe-line, d'émissaires, d'éoliennes offshore, de récifs artificiels ou des brises lames.
Dans la présentation, après les concepts théoriques sous-jacents à cette approche, puis la
désignation des points convergents avec les méthodes utilisées dans ce but dans le monde,
quelques réalisations concrètes de projets développés dans le monde dans ce but (3 ports, 3
pipe-line marins et un ouvrage de mouillage de grande plaisance) ainsi que des projets en
étude (iles artificielles, éolien off-shore, éco-matériaux).
-Ensuite, Romain et Jean Marie Vidal présentent leur participation à la course croisière " la
Transquadra"
Jean Marie nous expose l'historique de la course qui, créée en 99, en est à sa 6eme édition.
D'abord uniquement disputée sur un parcours en deux étapes Nantes-Madères, MadèresMartinique, et réservée à des concurrents âgés de plus de quarante ans elle comprend
maintenant un deuxième parcours au départ de la Méditerranée de Barcelone à Madère.
Les voiliers, regroupés sous une jauge IRC (longueur, largeur, poids, tirant d'eau, surface de
voilure......) dans une fourchette relativement serrée, font tous entre 8,5m et 12m.
Ils sont armés par des solitaires ou des équipages de deux.
Le niveau de compétition s'est au fil des éditions durci et l'on voit maintenant des bateaux
spécialement dessinés pour ce trajet, majoritairement du portant (alizé portugais et alizés Nord
Est entre Madère et Martinique). De la même manière les coques sont optimisées,
parfaitement travaillées pour une glisse optimum, et les voilures sont toutes High Tech
(carbone, kevlar, membrane....).
Idem pour les coureurs, de plus en plus entraînés et le couteau entre les dents.
Jean Marie et Romain pour leur participation ont choisi un bateau relativement ancien, un
Sprint 108 de 94, ("Jason" est son nom) mais avec un rating intéressant ( coefficient
transformant le temps réel de la course en un temps compensé permettant le classement de
bateaux différents).
Ils nous ont ensuite un peu plus détaillé ce qu'avait été pour eux cette première étape
Barcelone- Madère. Caractérisée par les alternances de " pétole" et de grains propres à la
Méditerranée, le passage de Gibraltar a ensuite été pour eux un vrai juge de paix. Une option
malheureuse, le choix de passer côté Maroc et non Espagne, les a contraint, comme 5 autres
bateaux, à un arrêt au stand ( en l'occurrence à Marina Smir) de 24h.
En effet, la force du courant, un vent d'ouest contraire de plus de quarante nœuds, une mer
casse-bateaux, ne permettaient pas de forcer le passage.
La fin du parcours, Gibraltar-Madère, sur un seul bord tribord amures, a été une longue course
poursuite qui, même si elle a permis de se refaire sur quelques uns des bateaux passés au nord
à Gibraltar, n'a pas permis de finir mieux que cinquième, alors qu'il eut certainement été
possible de viser une place sur le podium. Le bateau est maintenant au sec, sous la piste de
l'aéroport de Funchal, et attend le retour de l'équipage fin janvier pour un nouveau départ qui
sera donné le 24 pour environ 3000 milles nautiques et 16/17 jours de course.
Pendant que Jean Marie nous donnait ces détails, Romain projetait sur écran le détail du
parcours de la 1ère étape avec le suivi régulier des positions du bateau relevées par balise
Satellite.
Le site sur internet "Transquadra" existe et propose une cartographie avec position et
classement des voiliers.
Vous pourrez suivre le trajet de "Jason" à partir du 24 janvier, au milieu de cette armada de
plus de quatre vingt dix (90) concurrents.
Le bateau s'est bien comporté, l'équipage s'est bien entendu.
Souhaitons leur " bon vent, belle mer " ........et de se régaler ensemble.
Avant de conclure le président rappelle que les 10 èmes Assises de l’économie de la mer se
tiendront les 2 et 3 décembre à Nantes, et espère une forte participation de notre comité.
La prochaine réunion est prévue dans le courant du mois de décembre.