Jean Chollet: «C`est la vocation de ce théâtre d`être grand public»

Transcription

Jean Chollet: «C`est la vocation de ce théâtre d`être grand public»
Culture
12
Vendredi 13 mai 2005
THÉATRE DU JORAT MÉZIERES (VD)
MÉTÉO DU WEEK-END
Jean Chollet: «C’est la vocation
de ce théâtre d’être grand public»
Min. 10°
Max. 19°
Vendredi
La saison 2005 du Théâtre du Jorat démarre cette semaine
par la programmation des «Bijoux de la Castafiore», d’après
Hergé. L’occasion pour Le Messager de rencontrer Jean
Chollet, directeur de cette institution et à l’origine de la professionnalisation de la Grange sublime.
Auteur et metteur
en scène, Jean
Chollet, le patron
du Théâtre du
Jorat plaide pour
un théâtre
populaire de
qualité:
«Ce sont les
émotions qui
rassemblent.»
ISM
Vous entamez votre dix-huitième saison
à la tête du Théâtre du Jorat. Celui-ci a
bien changé depuis votre venue.
Jean Chollet: Je suis arrivé à un moment
où ce théâtre ne savait plus très bien oû il
allait. Créé en 1908, et géré de manière
associative jusqu’en 1988 par des miliciens,
il accueillait des spectacles tous les deuxtrois ans. Quand je suis arrivé, j’ai tout de
suite voulu proposer la mise en place d’une
série de spectacles, d’un abonnement, l’installation d’une infrastructure permanente,
etc. Le comité était sceptique, mais ça s’est
fait, et aujourd’hui cela fonctionne: il y avait
300 abonnés au départ, 3000 aujourd’hui.
Cela ne fonctionnait-il pas avant?
J’ai toujours dit que ce théâtre est une des
plus belles utopies du XXe siècle, et une
des plus grosses sottises économiques. En
1903, pour fêter le centenaire de l’entrée
du canton de Vaud dans la Confédération,
les habitants de Mézières (VD) ne se
disent pas : «On va faire un spectacle de
majorettes», comme beaucoup de communes, mais ils commandent un spectacle à un jeune auteur dramatique, René
Morax, et au musicien Alexandre Dénéréaz. Le spectacle, La Dîme, est un succès
extraordinaire. Les gens se disent: «Le
théâtre, c’est génial!», et décident de
construire une salle de 1200 places, inaugurée en 1908 (Mézières comptait alors
600 habitants). Après différentes périodes,
où des créations extraordinaires ont été
suivies par d’autres moins ambitieuses,
puis par la reprise des premiers succès, le
comité ne savait plus quoi faire. Ils ont
alors décidé d’engager un directeur. Il se
trouve que c’était moi.
La tâche était-elle aisée?
J’ai demandé: «Un directeur? Très bien,
mais pour diriger qui?» J’ai souhaité pouvoir engager des auxiliaires, en proposant
de s’arranger pour les salaires. En 1988, la
masse salariale à se partager était de
40000 francs. Elle est en 2005 de 250000
Comment cette économie fonctionne-telle aujourd’hui?
Notre budget annuel est de 1,9 millions
de francs, dont seulement 200 000 francs
proviennent des subventions. Le reste
vient des sponsors et de la billetterie. Il faut
donc convaincre suffisamment de spectateurs et de sponsors pour équilibrer les
comptes. Par exemple, chacun des six spectacle est programmé cinq soirs, avec 1000
places en vente chaque soir. Pour tourner,
il faut absolument que 4000 des 5000 places
soient vendues. Par ailleurs, les sponsors
deviennent de plus en plus exigeants. Cela demande plus de temps pour les
convaincre. Mais je ne me plains pas. C’était
mon ambition et je l’assume.
Cette situation ne vous force-t-elle pas à
choisir des spectacles consensuels?
C’est vrai que ce sont les limites de ce
théâtre, mais aussi sa vocation. Même si
c’est toujours risqué. Les théâtres, comme les bistrots ou les églises, ça n’a de
sens que quand il y a du monde. Je veux
proposer des spectacles à la fois grand
public et très bien faits. On ne fait pas de
concession là-dessus. Mais au début,
l’entier du répertoire classique était disponible, puisqu’il n’avait jamais été
monté ici. Quelle chance, pour un directeur de théâtre! Autre exemple, quand
François Silvant vient, ce sont 1000 personnes à la fois qui rient à gorge
déployée. J’essaye en fait de suivre
l’esprit, sinon la lettre, de René Morax,
qui a tout un discours sur le théâtre
populaire: ce sont les émotions qui rassemblent.
Propos recueillis par
Frédéric Hausammann
● Les Bijoux de la Castafiore
(jusqu’au 18 mai)
Jean Chollet: «Ce spectacle est un chefd’œuvre absolu. Dominique Catton a vu
très juste dans son adaptation de la bande dessinée. Sa distribution a été faite
avec une grande intelligence. La fondation Moulinsart, qui ne voulait d’abord
rien entendre du projet, a donné son accord après avoir vu la première représentation, c’est dire si c’était risqué.
Mais le résultat est formidable.»
● Un beau Salaud (du 1er au 5 juin)
«J’ai longtemps hésité avec le théâtre de
boulevard. Et puis on avait eu une année
difficile. Et quand j’ai vu Bernard Tapie,
j’ai trouvé ce type incroyablement juste,
dans ce rôle du menteur. Par contre,
c’était difficile de trouver des sponsors
pour cette pièce… »
● L’Opéra de Quat’sous
(du 22 au 26 juin)
«C’est un texte vraiment génial de Bertolt
Brecht, de même que la musique de Kurt
Weil. Ça fait des années que je rêve de
faire ça, mais je ne trouvais que des versions beaucoup trop luxueuses, et donc
trop chères, ou des versions off du off,
dans les festivals. Jusqu’à ce que je trouve cette version avec une scénographie
géniale, qui fonctionne très bien: tout
l’opéra est dans un cirque.»
● Les cent violons tziganes
(du 29 juin au 3 juillet)
«Deux heures et demie de musique avec
tous les grands thèmes tziganes. J’ai découvert ça à Paris, dans un théâtre du
16e arrondissement, où les gens qui vont
au théâtre sont bien élevés, savent qu’il
faut s’asseoir à l’avant de son siège et
applaudir du bout des doigts. Après une
demi-heure, les spectateurs avaient oublié qu’il faut applaudir du bout des
doigts. Ils étaient dynamités!»
● La Visite de la Vieille Dame
(du 21 au 25 septembre)
«C’est le spectacle qui a fait connaître
Omar Porras à son arrivée en Suisse il y a
12 ans. C’est une manière de marquer le
coup, j’aime beaucoup son travail.
● Dimitri (du 28 septembre au 2 octobre)
«J’avais très envie de le revoir ici. C’est
le premier artiste que j’ai ai invité en arrivant. Dimitri est pour moi l’exemple d’un
artiste suisse très professionnel et rigoureux, et tourné vers le grand public. De
plus, il fête son 70e anniversaire cet automne. C’est un clin d’œil.»
● Hors abonnement (complet)
«C’est un spectacle très léger et réjouissant. Michel Frantz a joué autour
d’Offenbach et de ses principaux succès
de manière très réussie. Mais…
tout est vendu.»
Propos recueillis par FHN
EYE TOY: ANTIGRAV
PS 2
Harmonix / Sony Computer Entertainment
Dès 3 ans
SPLINTER CELL: CHAOS THEORY
PS2 / X-Box / PC
Ubisoft
Dès 16 ans
BROTHERS IN ARMS : ROAD TO HILL 30
PS2 / X-Box / PC
Ubisoft / Gearbox
Dès 16 ans
Si le plaisir d’être intégré
dans un jeu vidéo grâce à
la caméra fonctionne à
chaque fois dans les jeux
Eye Toy, il est de courte
durée pour les plus de
10 ans dans le cas de
Monkey Mania.
La cinquantaine de mini-jeux, tout
comme le jeu de l’oie version «singesque»,
s’essouffle assez vite une fois l’adolescence venue. Par contre, pour les juniors,
les héros de «Ape Escape» promettent
un joyeux défoulement, notamment
en mode multijoueurs. Les plus jeunes
s’éclateront dans les courtes
épreuves, qu’il s’agisse de musique ou de
bowlingl
Sorti dans la même période que Monkey Mania, Antigrav s’adresse à
un public nettement plus
large. En tant que pilote
d’un skateboard aérien,
doté d’un moteur, le
joueur pourra tester son
agilité dans différents tableaux évolutifs,
soit en mode «vitesse», soit dans la version «style». Une fois la caméra correctement paramétrée, la sensation de glisse
est imparable. La planche répond au doigt
et aux jambes. Ce jeu représente sans
doute une étape importante dans l’évolution de l’Eye Toy, poussant un peu plus loin
encore l’interaction entre l’homme, la caméra et la machine.
Comment ne pas s’émerveiller devant cette nouvelle mouture des aventures de Sam Fisher, véritable ninja des services
de renseignements? A
chaque fois qu’une
aventure rejoint la série,
comme pour les James Bond, les concepteurs poussent plus loin encore les possibilités du héros. Si parfois les missions
d’infiltrations s’avèrent un peu longues, la
jouabilité et la réalisation de ce «Chaos
Theory» lui permettent de devenir immédiatement une référence. A nouveau, l’intégration de scénarios géopolitiques pertinents ajoute au plaisir du jeu le suspense
du roman d’espionnage.
Tiré de la série éponyme,
dont le succès ne pouvait qu’inspirer les éditeurs, «Brothers in Arms:
Road to Hill 30» n’a qu’un
défaut majeur: il semble
beaucoup trop court. Le
joueur endosse le rôle
du sergent Matt Baker et plonge au cœur
du débarquement allié lors de la seconde
Guerre Mondiale, avec un réalisme remarquable. Bien loin d’une simple bataille rangée, cette route pour la colline 30 demande un sens stratégique aigu. C’est à ce
prix que l’objectif sera atteint. Il n’est en
effet pas si facile de coordonner une section pour partir à l’assaut des positions allemandes.
HEBDOMADAIRE DES DISTRICTS DE LA VEVEYSE, D’ORON ET DES ENVIRONS
Av. de la Gare 36, CP 112
1618 Châtel-St-Denis
IDÉES DE SORTIE
CHÂTEL-ST-DENIS
Le temps des fleurs
sur la place d’Armes
Le traditionnel Marché aux Fleurs
châtelois se tiendra le samedi 21 mai
de 8 h à 12 h sur la place d’Armes et
la place de la Laiterie. Géraniums,
verveines, surfinias ainsi que de
nombreuses autres variétés florales
seront proposées. En confectionnant
les caissettes sur place, le terreau
sera offert. Des petits jardiniers
transporteront les achats jusqu’aux
véhicules, contre quelques pièces de
monnaie. Des machines de jardin
seront également en vente. Un
orchestre champêtre animera la
manifestation et un apéritif sera offert
en fin de matinée.
ATTALENS
La der du directeur
de Croc’Notes
Le chœur d’enfants attalensois
Croc’Notes donnera son 11e concert
demain à 20 h 15 à l’Hôtel de l’Ange.
Ce sera la dernière prestation du
directeur actuel, Michael Dayer.
Catherine Poncet le remplacera pour
la suite. L’accompagnement au piano
de la production de demain soir sera
signé Léo Chevalley. Cédric Vionnet
s’occupera des éclairages et
Christian Debétaz assurera l’assistance sonore. Articulé en deux parties autour d’un entracte, le concert
proposera d’abord une production de
l’Ecole de musique d’Attalens sous la
direction de Jean-Luc Prélaz. Ensuite,
Croc’Notes chantera plusieurs pièces
du répertoire contemporain, notamment «La Java de Broadway»,
«Yesterday», «Le temps des cathédrales», «Vivo per lei», «Savoir
aimer» ou encore «Mon frère».
Pour l'éveil culturel
des 6 à 12 ans
EYE TOY: MONKEY MANIA
PS 2
Sony Computer Entertainment
Dès 3 ans
Editeur responsable
Le Messager SA
Philippe Clément
Météo: ✆ 162
Site internet: www.meteosuisse.ch
LAUSANNE
OIS DES JEUX, par Alexandre Edelmann
IMPRESSUM
Min. 9°
Max. 17°
Dimanche
Pour un vendredi 13, le temps n’a pas de chance
francs, qui sont répartis entre 8 personnes
correspondant à 3,5 équivalents plein
temps. C’est un théâtre avec une structure
professionnelle dont l’économie a totalement changé.
La saison 2005 par son programmateur
Frédéric Hausammann
Min. 12°
Max. 17°
Samedi
Abonnements-administration-rédaction Journaliste RP responsable
Tél. 021 948 20 20 Fax 021 948 20 21
Stéphane Berney (SB)
[email protected]
[email protected]
L'espace des inventions et le programme d'éveil culturel de la Vallée
de la Jeunesse, à Lausanne, présentent l'exposition "Citoyen du monde."
Création du Musée en Herbe de Paris,
cette exposition est destinée aux
enfants dès 6 ans et vise à leur faire
prendre conscience que chacun, tout
en étant unique avec sa propre identité, fait partie d'une société dans
laquelle nous sommes tous interdépendants. Les enfants suivent ainsi
un parcours ludique à travers dix
points forts tels que les droits de l'enfant, la famille, la différence ou encore la solidarité. Jeux et manipulations pédagogiques agrémentent ce
parcours ainsi qu'un atelier "généalogie, d'où je viens?". Il est possible de
s'installer à l'intérieur pour un picnic. L'exposition se tient jusqu'au 26
juin prochain. Renseignements sur
www.valleedelajeunesse.ch/ec.html
Tirage contrôlé REMP 2003: 4119 exemplaires
Fondé le 4 mars 1916
Journaliste RP
Frédéric Hausammann (FHN)
[email protected]
Publicité - Publicitas SA
Ouverture des bureaux: lu-ve 8 h - 11 h 45 Tél. 021 948 20 30
[email protected]
Fax 021 948 20 31

Documents pareils