m UN ÉTRANGE GIBIER X
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m UN ÉTRANGE GIBIER X
SIXIÈME ANNEE. — K" 280. Georges OFFEHSTADT, Directeur, Jeudi 2S Septembre iSi m X 3, rue de Rocroy, 3 sa PffRIS (X.) = UN ÉTRANGE GIBIER ^ "Po *To rO C La frayeur de ce brave chasseur est excusable car se faire auDader par un chevreuil à tête humaine est réellement aventure peu banale, {yai*page a.) L'EPATANT L'EPATANT Ufi ETRANGE GIBIER te I M. Sigismond îliflard ne se connaissait qu'une passion ; c'était celle de la chasse. Afin de pouvoir raisux samettre a l'affût sans avoir à redouter Jes fraîcheurs nocturnes, si pernicieuses aux rhumatisants, il se fit construire une petite cabane 'démontable en châssis et toib qu'il installa sur ses terres. Un peintre, auquel il faisait admirer sa baraque quand elle fut montée, lui fit justement observer qu'elle était trop voyante et lui conseilla delà faire peindre de façon à la dissimuler davantage pour ne pas effaroucher le gibier, « Laissez-moi faire, » ajoutait cetartiste qui était son voisin... Ltrsque l'artiste eut terminé son travail, Riflard vint jeter un coup d'œil sur le ohpf-d'œuvre de son voisin afin de juger de l'effet, et s'extasia sur le décor qu'il qualifiait de merveilleux. « L'idée du chevreuil est épatante, » ajoutait T'heureux chasseur. «...je Tai3 vous arranger ça somme il faut. » Séance tenante et à grands coups de pinceau, J représenta sur les parois entoilés de la cabane des arbres et des buissons qui permettaient de la confondre avec le paysage. Afin d'enjoliver le décor, il y campa même un beau chevreuil. I « Il en attirera d'autres et je pour- ri les tuer tout à mon aise. » Lo len- demain, Sigismond Riflard invita un de 863 bons amis, Théodore Flingot, à venir faire une partie de chasse sur ses Propriétés et, en l'attendant, il s'introduisit dans la cabane où il lui avait donné... ... de la baraque et brisa le verre que Sigismond portait à ses lèvres. Ce pauvre Riflard, absolument interdit, se demanda quel était le braconnier qui le prenait ainsi pour cible. Il n'était pas encore revenu de la forte émotion qu'il venait d'éprouver que son ami Flingot se reprochant d'avoir tiré trop haut... VIENT ... rendez-vous.A l'heure convenue l'ami Flingot arriva. Il était très myope et, ignorant la transformation artistique que Riflard avait fait subir à sa cabane, il n'arrivait pas à la trouver. « Sapristi ' le beau chevreuil, fitil en apercevant celui qui était peint sur la toile. ... rechargeait fébrilement son arme, visait plus bas et, pan ! pan! envoyait deux nouveaux coups de feu au chevreuil qui s'obstinait à ne pas bouger. Sigismond Riflard effrayé par cette fusillade, se demanda quel était le mauvais plaisant qui prenait plaisir à tirer sur sa cabane. ... qui venait de charger son fusil derrière l'arbre en évitant de faire 'o moindre bruit, épaula lentement, visa avec soin le chevreuil qu'il venait d'apercevoir et d'un doigt sûr pressa la détente. Pan ! une détonation retentit et la chevrotine dontson arme était chargée traversa la mince cloison... « Il est à bonne portée, je m'en vais le tuer. » Ce disant, il se cacha derrière un arbre afin de charger son fusil. Au même moment Riflard, qui attendait toujours son invité dans la baraque, s'était versé un verre de porto et se disposait à le déguster lorsque Théodore Flingot... Il passa sa tête au travers de la toile passablement endommagée et aperçut Flingot qui, voulant descendre son chevreuil à tout prix, rechargeait son arme, et lui cria : « Idiot ! Abrnti 1 Crétin 1 Vous ne pouvez donc pas regarder où vous tirez ! » Du coup Flingot resta médusé. Son chevreuil avait une tête humaine et parlait. «Je ne rêve point et je ne suis pas le jouet d'une illusion, pourtant, » se disait-il. Pris d'une folle panique, il lâcha son fusil et se sauva à travers bois. Depuis cette aventure, Flingot affirme et soutient à tout le monde qu'il a vu de ses propres yeux un chevreuil à tête d'homme et que ce gibier phénomène lui a parlé. SOMMAIRE DE En vente partout: ofonouiacR " • £ notant Les 12 Mois, par HARRY GONEL. Un Drame en ballon, histoire on Images. Le Mineur, poésie, par AUGUSTE ECK. Pauvre Vert-Vert, nouvelle comique, par ECK. BOUILLIE» Les Bûches, chanson, par ZEP. Vengeance d'Indien, nouvelle, par OCTAVE MALAT. Btrennes, chanson, par ZEP. Tragique partie d'échecs, histoire en Images. Hymne au Soleil, poésie, par AUGUSTE ECK. L'Homme aux imitations,, nouvelle comique, par ALPHONSE CROZIÈRE. Pourquoi Henrick est devenu fou, nouvelle dramatique, par RENÉ MIGUEL. Dans les Glaces, histoire dramatique en Images, par ALEXANDRE GRODINSKY. 100 P/IGKS # NOMBREUX DESSUS TOUT INÉDIT Envoi franco contre 0 fr. 60 adressés en mandat ou timbres à L'ÉPATANT, 3, rue de Rocrc -, Paris. Puraillon mène une existence do; ée, histoire en Images, par L. FORTON. L'Aurore, poésie, par AUGUSTE ECK. La Main noire, nouvelle dramatique, par ECK. BOUILLIER. Le Feu follet, poésie, par AUGUSTE ECK. Le Facétieux fraudeur, nouvelle comique par JOVALLE. Le Réveil de l'Aigle, par MARGUERITE MARCEY. L'Epreuve comique, comédie en un acte, par RENÉ GRIGNON. Les Ravageurs du Rhône, histoire dramatique en Images. Une Histoire de voleur, par RENÉ MIGUEL. Au jour du Quaresme prenant, histoire comique, par ECK BOUILLIER. Le Trafiquant, nouvelle, par ROY NORTON. Le Fou Gonello, nouvelle comique, par RÉCRÉATOR. Je suis bon à marier, histoire comique par J. D.E NAUSEROY. Histoire de Chasse, poésie, par Jo VALLE. Nombreuses anecdotes et bons mots, etc., etc. Dès sa plus tendre enfance, Gennaro Botlaglia, fils d'un fermier assez aisé des environs du bourg de Pizzo, à l'extrémité de la Calabre, avait manifesté un goût étrange pour les serpents. Fuyant ses petits camarades, qui essayaient en vain de l'intéresser à leurs jeux, il s'en allait seul par la montagne, où il errait de longues heures. Au début, on avait cru à un simple désir dé solitude à la vérité assez étonnant chez un gamin de cet âge ; puis, un jour, un paysan l'avait découvert jouant avec des serpents dans un endroit écarté, en lesquels il avait avec épouvante reconnu des vipères rouges de la plus dangereuse espèce. — Santa Maria ! s'était-il écrié en frissonnant, le petit est perdu ! Mais sa stupeur n'av;fit pas été mince de constater que son pronostic ne se réalisait nullement. Les reptiles venaient avec docilité, à la voix de l'enfant, se jouer autour de ses petits bras nus, ils s'enroulaient autour de son cou, et se balançaient béatement sur sa poitrine ; il les prenait dans ses mains, les regardait, les palpait, leur adressant d'un ton caressant des discours qui semblaient les ravir, car ils lui répondaient par de jolis sifflements très doux... Le villageois, superstitieux comme tous ses compatriotes, ,crut voir en Gennaro une espèce, rie démon, de possédé, et il s'enfuit. Son récit fut accueilli avec scepticisme, surtout par les parents de l'enfant. Mais on épia celui-ci et on ne tarda pas à acquérir la certitude qu'il était doué du singulier pouvoir, effrayant et inexplicable, de charmer les redoutables animaux dont la morsure tue en deux minutes. Il évoluait parmi eux avec autant de sécurité que le plus intrépide dompteur dans la cage des fauves les plus débonnaires et il faisait d'eux sa compagnie habituelle. De ce moment, Gennaro fut considéré comme un pestiféré, un être anormal, une manière de diable ; les enfants du village reçurent défens'e de s'amuser avec lui, on l'évitait et les femmes se signaient ou se sauvaient à son aspect. Ses parents, un instant impressionnés, eux aussi, s'étaient ressaisis et ef'Çrcés de le guérir de sa dangereuse manie : nen n'y avait réussi, ni la violence ni la persuasion. On l'avait en vain enfermé des semaines entières dans la chaumière ; dès qu'il Parvenait à s'échapper, c'était pour filer à nouveau vers ses terribles amis, et d'habi'Me, il ne rentrait que tenaillé par la faim. De guerre lasse, les Bottaglia s'étaient résignés, seulement Gennaro n'était plus pour eux un jj!s ; ils le laissaient vivre à sa guise, lui fournissant le vivre et le couvert, ïnais ils ne lui «M'essaient la parole que lorsqu'ils ne pouvaient s'en dispenser, et il était visible qu'il 'es effrayait. Da 'a.vér'té, le gamin n'était pas rassurant. Ms la société des reptiles et à cause de f universelle antipathie qu'il sentait autour e lui, il avait acquis une allure sournoise et oblique, un air faux et méchant, qui ne prévenaient pas en sa faveur. Il s'isolait de plus en plus, rendant à ses concitoyens mépris pour mépris. Cependant, nul ne se hasardait à l'insulter, parce que tous en avaient peur. Un jour, comme il venait d'atteindre ses quinze ans, il se produisit.au village un événement sensationnel. M. del Monte, un richissime propriétaire a qui appartenait la moitié des terres d'alentour, vint avec sa famille s'installer pour quelques semaines dans sa belle maison de campagne sur le bord de la mer. Il amenait avec lui, outre un nombreux personnel domestique une douzaine de personnes amies. Dès lors, le pays retentit du tumulte des fêtes ; sans cesse, les visiteurs partaient en excursions ou à la chasse dans do grandes voitures à six chevaux, dépensant sans compter, et s'appliquant du reste à secourir les infortunes qui leur étaient signalées dans le bourg : c'est pourquoi les habitants professaient pour eux une grande affection et un profond respect. M. del Monte avait un fils du même âge que Gennaro, qui s'appelait Paolo. C'était un charmant garçonnet, vif et rieur, « pas fier, » comme on dit chez nous, et qui ne pensait pas déchoir en partageant de temps à autre les plaisirs des garçons du village. Une partie s'était organisée une fois dans une vaste prairie, et les enfants, divisés en deux camps, jouaient à la « lizza, » quelque chose d'analogue à ce qu'est en France le jeu de barres. Quelqu'un surgit soudain des ajoncs qui bordaient le champ : c'était Gennaro qui revenait de la montagne. Il s'arrêta une seconde les mains dans ses poches à regarder les ébats de ceux qui auraient dû être ses camarades. Et telle était son attitude que Paolo del Monte le remarqua ;. il s'enquit auprès des autres du nom de cet enfant qu'il n'avait jamais vu encore. On le mit au courant de manière succincte, et, primesautier comme le sont d'ordinaire les jeunes gens de cet âge, il n'essaya pas de dissimuler la répulsion que lui inspirait le charmeur de serpents. — Va-t-en, lui cria-t-il, va-t-en ! Nous no voulons pas de loi à côté de nous ; nous ne voulons pas d'un maudit qui préfère la compagnie de hideuses bêtes à celle des hommes comme lui ! Et ramassant une. pierre, il la jeta au réprouvé. Celui-ci ne répliqua rien, mais ses yeux sombres et méchants flamboyèrent, et ils se fixèrent sur Paolo avec une expression si haineuse que celui-ci eût dû être troublé. Il ne fit que rire, et lorsque Gennaro fut parti, les jeux continuèrent de plus belle. Il s'écoula quelques jours durant lesquels ce menu incident s'effaça de la mémoire de ceux qui en avaient été témoins. Un soir, comme Paolo venait d'entrer pour se coucher ■ dans la chambre qui lui était affectée, des cris terribles où l'on reconnaissait sa voix, 5 jetèrent l'émoi dans toute la maison. On se précipita. La porte étant intérieurement fermée au verrou, il fallut l'enfoncer. Quand celte opération fut achevée, le silence rognait dans la pièce depuis peu d'instants et tous les assistanls eux-mêmes se taisaient, pressentant un drame sans que personne en soupçonnât la nature. La porte jetée bas, M. del Monte et. sa femme s'élancèrent les premiers. Mais tout aussitôt, ils reculèrent avec une exclamation d'horreur : leur fils élait gisant sur le lapis, inanimé, la figure violette. Sur son corps, une demi-douzaine de vipères se jouaient; d'autres rampaient vers les intrus avec des sifflements de colère, d'autres encore grimpaient sur le lit, la table, la cheminée : il y en avait partout. Ce fut une panique. Seuls le père et la mère de Paolo demeurèrent, et s'armant de ce qui leur tombait sous la main, tentèrent de chasser les dangereuses bêles : moins d'une minute plus tard, ils étaient mordus tous deux à plusieurs reprises. Affolés, sentant la lutte inutile, ils voulurent s'enfuir ; mais avant qu'ils fussent au bas de l'escalier, la paralysie les avait envahis, et ils s'affaissèrent, expirants. Les clameurs dés invités et des domestiques avaient bouleversé tout le village ; les paysans s'empressèrent, mais dès qu'ils surent de quoi il s'agissait, ils s'éparpillèrent comme s'ils avaient eu le diable à leurs trousses, et se claquemurèrent chez. eux. Heureusement, les carabiniers (gendarmes) arrivaient, eux aussi, et leur lieutenant no perdit pas la lète. Il réquisitionna de grandes jarres de lait, lesquelles judicieusement placées, attirèrent les reptiles, que les soldats massacrèrent à coups de sabre et de revolver. Deux heures après, on pouvait considérer la maison comme nettoyée ; mais il y avait longtemps que Paolo, son père et sa mère n'étaient plus de ce monde. Dans le pays, il n'y avait eu qu'une voix pour dénoncer le coupable. Le lieutenant des carabiniers, qui naturellement connaissait Gennaro de réputation, avait tout de suite envoyé trois de ses hommes à Ja recherche du jeune criminel ; ses parents, désespérés, déclarèrent que, depuis trois jours, il avait disparu : cette fugue étant bien loin d'être la première, ils ne s'en "étaient pas inquiétés. Des constatations faites durant la nuit révélèrent dans le jardin, sous la fenêtre de la chambre de l'infortuné Paolo, des traces de pas et sur le mur des indices d'escalade. Et ces traces et ces indices étaient ceux d'un tout jeune homme, dès lors, aucun doute n'était plus permis. Un mandat d'àrrôt fut décerné et les carabiniers s'employèrent à la recherche du coupable dès le lendemain, à l'aube. Or, vers quatre heures du soir, un funèbre cortège se présenta au portail de leur caserne. Il se composait d'une dizaine de paysans armés de leurs fusils de chasse ; quatre d'entre eux, sur une civière improvisée avec des branchages, portaient un corps humain recouvert d'un manteau. L'officier fut prévenu : alors, l'un des « conladins » arracha d'un geste le manteau et découvrit le visage blême de Gennaro Boltaglia. Du sang; qui avait coulé par trois blessures, s'était coagulé sur sa poitrine en une large tache écarlate. Ils ne firent aucune difficulté pour avouer que c'étaient eux qui avaient tué l'enfant. A la première heure de la matinée, ils avaient commencé leurs investigations, bien résolus à débarrasser la région du « diavolaccio » (mauvais démon) et, connaissant ses retraites accoutumées, l'avaient déniché bien avant les carabiniers. Alors, ils l'avaient abattu comme un chien enragé... Ils passèrent en jugement et furent Ions acquittés, à la requête même du père et de la mère Bottaglia. Et il ne s'éleva aucune voix pour prolester quand l'avocat des meurtriers proclama qu'il était des êtres humains à qui le meilleur service qu'on pût leur rendre, c'était de les supprimer. Théorie révoltante, sans doute, et pourtant... A.NGELO OllSOLA. L'EPATANT LES NÉGRIERS DES RIVIÈRES DU SUD (Suite.) Le roi nègre Mon-Ka-Té se liore à la traite des esclaves dans le golfe de Guinée. De concert avec le capitaine pirate Sharp, il s'est successivement empare et a pm plusieurs navires français. Le capitaine Jacques de Brévailles, dont le père fut tué par Arturo, a résolu de le venger. Grâce à Sharp, qui, brouillé avec Arturo, s'à smmis, M. de Brë).iilles, à bord de la frégate la Sylphide, remonte le liio-Nunez et arrive devant les forts édifiés par MoiuKa-Té; Marie Le Mesniî» fiancée de M i UiévaillrS, l'anompigne. « A carguer partout ! » commanda do nouveau Sharp, cependant que la Sylphide, arrêtée par se3 ancres, virait sur elle-même sous l'influence de sa vitesse, et venait présonter son avant au large : « Vous êtes un merveilleux manœuvrier, maître Sharp ! » s'écria M. de Brévailles, sincère. — On le dit! St le pirate, indifférent. Hais ne perdei pas de temps! Ces forts, canonnez-les rudement et envoyei aussitôt votre monde à l'assaut ! Avant une heure vous pouvez en être le maître ! — dit Sharp. « Vous en avez ma parole I » H. de Brévailles saisit nn porte-voix et commanda : u Les pièc:j de tribord ! Feu à volonté sur le fort ! Amenez les embarcations 1 Les compagnies de débarquement à leur poste ' » Oent coups de tonnerre lui répondirent : les canons de la Sylphide entraient en action I Presque aussitôt, l'artillerie des forts répondit. Mais les boulets des négriers, mal dirigés, vinrent s'abîmer dans le fleuve autour de la frégate. A travers la fumée. M. de Brévailles put bientôt apercevoir les [forts à demi ruinés par ses boulets et les nègres qui les défendaient courir... ... affolés, de toutes parts. Il bondit vers M. de Cervin qui, au côté de M11" Le Mesnil, observait les'ravages de l'artillerie : « Marie I dit-il, restez à bord I vous aussi, M. de Cervin, je Tons confie ma fiancée 1 Brièvement, le capitaine de la Sylphide serra la main de son ami, et corn-ut vers le canot-major dans lequel il se laissa glisser. Les douze embarcations de la frégate, emplies de matelots en armes, attendaient le long du vaisseau : « Nage à terre I » commanda Jacques de Brévailles. Les canots filèrent vers la berge et chouèrent bientôt sur le sable. Les marin» sautèrent dans le fleuve. < En avant ! > tonitrsa M. de Brévailles en tirant soi sabre. Derrière lui les marins, au premier rang desquels venait Alain Monscot, ('élan, cèrent à Tassant dos forts, cependant que la canonnade grondait an-dessus de leurs têtes. A travers les décombres, ils gravirent d'un irrésistible élan les lianes escarpes de la falaise sur laquelle le roi d'Ebènt avait fait rebâtir ses deux forts. Us atteignirent enfin les premiers contreforts du repaire. Plus de cinq cents noirs, ivres d'alcool, y étaient réunis, armés de fusils, de haches, de lances et de zagaies. Ils se précipitèrent sur les Français en poussant des vociférations sauvages. Sur l'étroit glacis, une lutte terrible s'engagea. Sais bientôt, devant l'impétueux assaut des marins français, les noirs commencèrent à faiblir : « Encore nn effort, mes enfants ! cria M. de Brévailles, noir de poudre. En avant! La victoire est à nous! » Les marins redoublèrent d'ardeur, et, Ventât, les noirs, pris de panique, se débandèrent et s'enfuirent de tontes parts. M. de Brévailles et ses hommes s'élancèrent à leur poursuite à travers un étroit boyau percé dans la falaise. Ce corridor était long de deux cents mètres environ et débouchait dans une vaste cour entourée de hauts bâtiments. Une bataille furieuse s'y livra : les noiis, ne pouvant fuir plus loin, car toutes les portes donnant sur la cour étaient solidement barr cidéeï. comprirent qu'il leur fallait vaincre ou mourir. Et, sons le cie' bleu, ce fut une mêlée effroyable. Mais, grâce à leur vaillance, les Français pouvaient croire la victoire à eux... ... lorsque, tout à coup, des meurtrières percées un peu partout dans les bâtimmts délimitant la cour une terrible fusillade éolata. En quelques instants, une vingtaine de marins, atteints par les balles, tombèrent. M. de Brévailles tut un geste de fureur, o En retraite, mes amis! » dit-il en grinçant des dents de rage. Ma,3 Alain Monscot, qui, jusqu'alors, s'était battu comme un lion, s'approcha de l'officier i « Capitaine! dit-il... J'ai emporté avec moi un sac de poudre! Si vous voulez, je vais faire sauter une dos'portesl — Oui! Val Et vite! » Le jeune mousse, joyeux, sans se soucier des balles qui sifflaient autour de lui, bondit vers une des portes. Un noir voulut lui barrer le passage : il l'abattit d'un ;oup de baïonnette, sauta par-dessus son cadavre, et arriva devant la porte. Rapidement, de la pointe de sa baïonnette, il déplaça quelques pierres BOUS le panneau d'acajou massif, enfouit le sae de poudre dans le trou linsj creusé, et, à l'aide de U pierre de son fusil, enflamma le coin de son mouchoir préalabloment enduit de pondre. Une formidable détonation retentit. ... près de l'infortuné et demanda : «Qui estu? — Hélas, vous ne me reconnaissez pas, capitaine? Je suis Charlemagne Mangou, de Fort-Royal!... Je vous .demande pardon 1 Après votre visite, craignant pour ma sécurité à la Martinique, j'eus la funeste idée de venir me réfugier auprès dn roi Mon-Ea-Té, non... mon associé ! D'abord il me traita bien!... Mais, hélas, son fils, le féroce Arturo. est arrivé il y a une semaine avec le Vulture... Il m'a demandé mon argent ! mon pauvre argent ! Et comme je ne voulais pas le lui donner, il m'a fait couper le nez et les oreilles ! Grâce 1 Grâce ! » « C'est bien, vieux coquin! Tu n'as que ce que tu mérites! fit rudement M. de Brévailles. Où est Arturo? — Il doit s'être réfugié dans les souterrains ! Si vous voulez, je vais vous y mener ! Oh 1 Que je voudrais me venger 1 Je mourrais content ! — Eb bien, tu vas nous conduire ! Si tu nous fais retrouver cet Arturo maudit, je te ferai grâce ! Viens! » Et M. de Brévailles, de la pointe de son poignard, fit sauter le cadenas fermant la chaîne qui retenait le vieux mulâtre. Il poussa devant lui Charlemagne Mangou en disant : « Et ne cherche pas à nous tromper... sm ... D'énormes blocs de pierre, arrachés par l'explosion, s'écroulèrent aveo fracas ! Dos hurlements de rage et de douleur montèrent vers le ciel. Quand l'épaisse fumée produite par la déflagration de la poudre se fut un peu dissipée, M. de Brévailles et ses marins constatèrent avec joie que tout un pan de mur s'était éboulé ! par une brèohe, large comme une porte cochère, l'intérieur du fort s'apercevait ! Et, terrifiés par l'explosion, les guerriers noirs s'enfuyaient de tontes parts. En moins d'une minute, limmense cour ne fut plus occupée que par les marin3 français 1 <c Ça y est, capitaine I s'écria Alain Monscot, joyeux. On n'a pins qu'à entrer ! — En avant ! » clama M. de Brévailles en s'élançant dans l'ouverture béante. Alain Monscot et les marins le suivirent. Ils traversèrent plusieurs pièces désertes et arrivèrent dans une grande salle au milieu de laquelle un être humain était enchaîné. Le malheureux, un mulâtre, avait le nez et les oreille3 coupés! Une chaîne, rivée à sa ceinture, le retenait à la muraille. « Grâce ! Grâce ! » gémit-il. Jacques de Brévailles tressaillit. Il reconnaissait cette voix. Il s'arrêta,.. ... ni à te sauver, hein? car je t'ai à l'œil et te cassera tête au premier geste suspect ! — Oh ! capitaine ! Je suis trop content de me venger d'Arturo et de Mon-Ka-Té ! — En route ! » Poussant Charlemagne Mangou devant lui, M. do Brévailles, que suivirent ses hommes, s'engagea dans un labyrinthe de couloirs étroits et sombres et arriva enfin devant un escalier de pierre. « C'est là que doit être Arturo ! affirma le vieux mulâtre dont les yeux brillaient d'nn éclat féroce. Et sans hésitation, il commença de dégringoler le3 marches. M de Brévailles et ses marins le suivirent. Après avoir descendu environ deux cents marches, ils arrivèrent devant un boyan quûdevait se trouver à peu près au niveau du fleuve... ...car desmeurtrières percées à ciel ouvert l'éclairaiont de loin en loin. Derrière Charlemagne Mangou, Jacques de Brévailles et ses compagnons s'élancèrent an pas de course dans le souterrain. Soudain, le «ieux mulâtre s'arrêta : « Ecoutez ! dit-il au capitaine de la Sylphide. Ecoutez! Arturo est dans une grotte qui est à cent mètres d'ici. Il doit se préparer à fuir sur le Vulture qui est ancré dans une crique du RioNunez, où il est caché par les arbres de la rive! Ecoutez! » A l'exemple de Charlemagne Mangou, M. de Brévailles colla son oreille à la paroi rocheuse. U tressaillit en entendant la voix d'Arturo qui glapissait des imprécations en langage mandlngue. « Finissons-en I gronda l'officier de marine. «Mène noas auprès de cet Arturo de malheur! » Le mulâtre inclinala tête en signe d'assentiment. Il parcourut encore environ cinquante mètres dans le souterrain, et s'arrêta devant une énorme pierre cubique qui semblait encastrée dans la paroi. Sans effort apparent, il la fit pivoter sur elle-même et découvrit un orifice cylindrique d'un diamètre suffisant pour laisser le passage à deux hommes de front. Poussant Charlemagne Mangou devant lui, de crainte de quelque piège, M. de Brévailles s'y engagea suivi de ses marins. Il franchit quelques mètres, et, soudain, se trouva dans une vaste grotte éclairée de torches fumeuses portées par des guerriers noirs. Au milieu de cette caverne, Arturo et Mon-Ka-Té, semblables à deux démons, stimulaient l'ardeur d'une dizaine de noirs en train de creuser le sable formant le sol ! Ils étaient si occupés à cette besogne qu'ils n'aperçurent pas les nouveaux arrivants ! « Cette fois-ci, tu ne nous éohapperas pas, misérable Arturo! » gronda M. de Brévailles. Au son de cette voix, Arturo se retourna Il reconnut l'ancien capitaine de la Clorir.de et rugit : « Trahison ! » U leva sa main armée d'nn pistolet, et, à bout portant, fit feu sur M. de Brévailles, tandis que Mon-KaTé, moins courageux, s'enfuyait à tontes jambes. Texte de PIERRE AGAY, (A suivre.) RESUME DE CE QUI A PARU Après d'extraordinaires aventures aux Elals-Vnis et en Amérique Centrale, le jeune mécanicien Marcel Dunot, qui est doué d'une jorce prodigieuse, s'est rendu au Klondyke (Alaska), où il a rapidement découvert un riche gisement d'or. Ayant en poche un chèque de 60,000 dollars, il s'embarque à Dawson City sur le lerry-boat Gold-Boltom, qui descend le fleuve 1 «;,•<;.'!. ..... , * . • L'équipage de ce bateau est composé de bandits déguisés, que commande Jim Cramer. Marcel Dunot surprend leur projet, qui est d'assassiner les passagers pour s'emparer de l'argent qu'ils portent avec eux. Le jeune Français prévient ses compagnons de voyage et, en pleine nuit, décroche le canot automobile fixé aux lianes du GoldBotlom, sur lequel il s'embarque avec les onze autres passagers. Le bruit du moteur donne l'éveil à Jim Cramer. Il (ait aussitôt tirer à balles sur le canot. PREMIÈRE PARTIE XLVIII Les balles sifflèrent, plus nombreuses, au-dessus de la tête des fugitifs. Mais, par suite de la vitesse du canot, qui s'éloignait du - ferry-boat avec rapidité, aucune n'atteignit son but. • Dans l'embarcation, les femmes, apeurées, poussaient des^ gémissements de frayeur. La grosse mistress Kennedy-Purvis s'évanouit, tandis que Kate et Liïy Fanshaw faisaient retentir l'air de leurs oris perçants. — Silence, les femmes! tonna Marcel Dunot, debout au gouvernail du canot, sans souci des balles qui continuaient à pleuvoir. Couchez-vous tous au fond de l'embarcation, et plus un mot, par le lonnerre du diable, si vous voulez sauver vos peaux ! Plus effrayées par ces dures paroles que par le fracas des détonations, les femmes obéirent et s'étendirent au fond du canot. — Vous aussi, monsieur James Corfe ! continua Marcel Dunot en s'adressant au financier. C'est bien assez que- je doive rester exposé! ' James Corfe obéit et fut imité par Gérard Broomley, le baron Fanshaw et John Uope. Quant à Charles Kennedy-Purvis, il n'avait pas attendu ce conseil pour se mettre à l'abri des balles. Marcel Dunot, cependant, s'appliquait uniquement a guider le canot dans la direction de Circle-City. Il lui fallait remonter le courant ; aussi n'avançâit-il que fort lentement. Par instants, il tournait la têie afin de voir ce que devenait le Gold-Bollom. , , , . Le ferry-boat avait stoppé. Sa lourde masse, éclatante de lumières, se détachait nettement sur l'horizon noir. Soudain, tout s'éteignit à bord du Gold-Boltom. Les revolvers de Jim Cramer et de ses acolytes cessèrent de se faire entendre. ; — Que machinent-ils? se demanda le jeune Français avec inquiétude. Il fut bientôt renseigné en voyant les roues du ferry-boat se mouvoir lentement, et le Gold-Botlom tourner sur lui-même et se lancer à la poursuite du canot. — Parbleu ! Ils veulent nous rattraper ! Ils comprennent bien que, si nous leur échappons, ils sont perdus ! pensa Marcel Dunot. U se pencha sur le moteur et mit to.ute l'avance a 1 allumage. Ainsi le canot donna-l-il sa plus grande vitesse. „ . , -, Malheureusement, la petitesse même de 1 embarcation 1 empêchait de lutter avec succès contre les vagues courtes et dures produites par le violent courant, tandis que l'énorme masse du ferry-boat les franchissait sans un ressaut. Six cents mètres séparaient le canot du ferry-boat. Avec un désespoir indicible, Marcel Dunot vit celte distance diminuer lentement et progressivement. — Il n'y a pas à dire ! Avant un quart d heure, ils vont nous avoir ! murmura le jeune Français. lït; sans cesser de surveiller la marche du canot, il s'appliqua à trouver quelque expédient pour échapper à Jim Cramer et à ses acolytes. Il eut bien, un moment, l'idée de se rapprocher de la berge où le ferry-hoat, par suite de son plus fort tirant d'eau, n'eût pu suivre le canot. Malheureusement, les deux rives du Yukon, on se le, rappelle, étaient déjà prises par les glaces. Il fallait trouver autre chose. Marcel Dunot réfléchit en vain. Aucun expédient ne se présenta à son esprit fertile. Et le Gold-Bollom se rapprochait toujours. Il n'était plus qu'à cinq cents mètres à peine. Du canot, les fugitifs pouvaient entendre le murmure des voix de Jim Cramer et de ses hommes qui se réjouissaient à l'avance du joyeux massacre qu'ils avaient en perspective. Marcel Dunot jugea qu'il était de son devoir de prévenir ses compagnons du danger qui les menaçait. ■ — Ladies and gentlemen ! dit-il d'une voix calme, le GoldBottom nous poursuit et gagne sur nous ! Il n'est plus qu'à cinq, cents yards derrière nous, et la glace- nous empêche d'approcher de la rive ! Il va falloir combattre ! Le baron Edmond Fanshaw, James Corfe et Gérard Broomley se levèrent, tandis que les femmes poussaient des exclamations de terreur. Les trois hommes, d'un regard, virent que le jeune Français disait vrai. — Nous combattrons donc ! fit le baron Fanshaw d'une voix ferme. — Oui ! Et, par le diable, je veux en tuer quelques-uns avant de mourir ! affirma James Corfe. — Nous ferons notre devoir! dit simplement Gérard Broomley. ; Les cris de terreur des femmes couvrirent sa voix. — Silence ! gronda de nouveau Marcel Dunot, nous allons combattre ! Que les hommes se lèvent!... Vous entendez, vous?... et vous ? Ces paroles s'adressaient à John Hope, le mineur, et au petit Charles Kennedy-Purvis, qui claquait des dents. Malgré son épuisement, John Hope, bravement, se dressa. Quant à Kennedy-Purvis, la peur le faisait tellement trembler qu'il trébucha contre une des touques d'essence, et s'étala de tout son long. — Les femmes, disait à ce moment Marcel Dunot, rechargeront les revolvers au fur et à mesure ! Courage ! Nous pouvons vaincre ! Je... Le jeune Français s'interrompit en entendant le bruit de la chute de Kennedy-Purvis sur les bidons d'essence. — Parlez, gentleman! firent à la fois James Corfe et le'baron Fanshaw qui, ainsi que tous leurs compagnons, subissaient l'ascendant du vaillant jeune homme. — Chut ! ordonna Marcel Dunot. Nous sommes sauvés, si vous m'écoutez ! Il s'agit d'aller vite et de ne pas faire de bruit! Vous allez, de suite, détoucher toutes les touques d'essence qui sont là, sous vos pieds, et, à mon signal, en verser le contenu dans le fleuve ! « On va rire ! Allez-y, et je réponds de tout ! Sans un mot, hommes, femmes et jeunes filles, subjugués par l'autorité avec laquelle Marcel Dunot avait parlé, se mirent aussitôt à l'ouvrage. Ouvrir les bidons était facile : il n'y avait qu'à briser un plomb et tourner un robinet. — Attention ! commanda Marcel Dunot. Placez-vous cinq de chaque côté, et un à l'arrière, une touque ouverte, appuyée au bordage, et les autres près de vous, prêtes à être vidées ! Vous y êtes ? ' — Oui ! répondirent les voix des onze fugitifs. — Bon ! Attendez mon ordre ! D'un geste de la main, Marcel Dunot ralentit la course du moteur. . . , La distance entre le canot et le ferry-boat, qui n étaïf plus que de trois cents mètres, diminua encore. — Hurrah ! hurlèrent Jim Cramer et ses hommes, postés sur la passerelle du Gold-Bollom. Hurrah ! Rendez-vous, chiens, porcs ! Sinon, nous vous ferons rôtir dans les chaudières de notre bateau ! Marcel Dunot eut un rire muet. — Ils nous rattrapent ! gémit la grosse mistress KennedyPurvis. — La paix, la grosse mère, ou je vous , envoie vous calmer dans le fleuve ! s'écria Marcel. Attention à mon commandement, tous ! Le canot se trouvait à cet instant dans une sorte de défilé basaltique, large à peine de cinquante mètres, et entre les rives duquel le Yukon, encaissé, coulait avec un bruissement sourd. Marcel Dunot tira son briquet de sa poche et commanda : — Videz les touques ! Il y eut une bousculade dans le canot, un bruit de ferraille, des grognements. Mais le jeune Français, souriant d'aise, constata que tout s'accomplissait suivant ses prévisions. En moins de deux minutes, les trente bidons d'essence furent vidés dans le fleuve. Alors, Marcel Dunot, d'un geste, rapide, remit le moteur du canot à toute puissance. Le canot tondit en avant. Le jeune Français, très calme, fit jaillir une étincelle de son briquet, enflamma sa mèche d'amadou et, se redressant, la jeta dans le fleuve. Une épouvantable détonalion. répercutée cent fois par les échos environnants, ébranla l'air. Une lueur aveuglante, rouge d'abord, puis bleue, illumina le ciel : la nappe d'essence recouvrant le Yukon venait de prendre feu ! — Regardez ! s'écria Marcel Dunot à ses compagnons. Par suite de la direction du courant, que le canot remontait, L'EPATANT L'EPATANT l'embarcation des fugitifs, restait indemne. Il n'em était pas de1 môme du ferry-boat, placé à trois cents mètres derrière lui. ' viEn une seconde, le Gold-Bollom fut entouré de hautes flammes qui atteignaient la cime de son unique mât. Baigné par l'essence en feu, le ferry-boat, qui, comme tous les navires du Yukon, était . construit en bois de sapin, prit feu immédiatement. Un spectacle atroce s'offrit aux yeux de Marcel Dunot et do ses compagnons. Ils virent le Gold-Boltom, submergé par les vagues de feu, ralentir sa vitesse. Sur son pont, Jim Cramer et ses pommes, que la lueur de l'incendie éclairait tragiquement, couraient de tous côtés, fous d'horreur ! Le feu les cernait. Leurs hurlements de terreur et de souffrance se mêlaient aux craquements des boiseries du ferry-boat éclatant sous la violence des flammes, et au grondement de l'incendie. Certains tombaient et ne se relevaient plus. D'autres, complètement fous, se jetaient dans le fleuve en feu, où leurs tètes surnageaient, un instant comme des morceaux de sucre sur un bol de punch. Une détonation retentit : la chaudière du Gold-Boltom venait d'exploser. Le ferry-boat, dévoré par les flammes, s'ouvrit en deux d'un seul coup. Quelques flammèches rouges, emportées par le vent, Un spectacle atroce s'offrit aux yeux de Marcel Dunot... , eievèrênt vers le ciel, tandis que le malheureux bâtiment, réduit â quelques planches fumantes, s'en allait lentement à la dérive. Pendant quelques instants encore, les fugitifs purent voir de petites flammes blèues voleter à la surface du Yukon, puis tout s'éteignit. • De nouveau, ce fut la nuit. Les fugitifs s'étaient tus, béants d'horreur, Lisbeth Broomley et Euçy et Kàte Fanshaw gisaient évanouies au fond du canot. — Je crois que, cette fois-ci, nous voilà vraiment débarrassés de Jim Cramer et de ses bandits ! s'écria Marcel Dunot en ralentissant le moteur, car il voulait ménager le peu d'essence qui lui restait. James Corfe, se levant, retrouva la parole : — Ladies and gentlemen, dit-il de sa voix rauque et brève, ce gentleman vient de nous sauver la vie à tous ! Je propose qu'il nous dise son nom afin que nous poussions trois hurrahs en son honneur ! — Oui ! oui ! répondirent Gérard Broomley, le baron Fanshaw, John Hope et Charles Kennedy-Purvis. Quant aux femmes, elles n'étaient pas encore remises de leur frayeur. • — Votre nom, gentleman ! reprit James Corfe. — Marcel Dunot ! — Ce n'est pas un nom américain, cela ! — Non ! Je suis Français ! — Ah ! Eh bien, vous êtes digne d'être Américain, gentleman ! Hurrah, [or Marcel Dunot l — Hurray [or Marcel Dunot! répétèrent les assistants; et certes, l'on eût bien étonné l'aristocratique et froid baron Edmond Fanshaw, si on lui avait prédit qu'un jour il pousserait ainsi un hurrah, tel qu'un vulgaire cockney de la Cité. — Je vous remercie, gentlemen ! prononça Marcel Dunot, ému. Ce que j'ai fait ne vaut vraiment pas la peine d'en parler ! Nous allons, maintenant, tenter d'atteindre Circle-City, s'rP"ïeste assez d'essence dans le réservoir du moteur ! Laissez-moi faire et occupez-vous de vos dames et demoiselles qui ont, je crois, besoin de vos soins ! Et, comme si de .rien n'était, Marcel Dunot s'absorba entièrement dans la surveillance de la marche du canot. Il se rapprocha le plus qu'il put de ia herge afin d'éviter le violent courant régnant au milieu du fleuve. Le jour venait. Marcel Dunot commençait à se sentir fatigué. Mais lui seul était capable de conduire le canot. Il resta donc au gouvernail, cependant que dames et jeunes filles, rassurées, recommençaient à jacasser et se plaignaient du peu de confortable du canot. Mistress Kennedy-Purvis déclarait qu'elle avait faim. Malheureusement, il n'y avait pas la moindre nourriture à bord de l'embarcation. Force tut à cette femme acariâtre de rengainer ses récriminations. Vers midi, l'oreille exercée de Marcel Dunot perçut que le moteur faiblissait. Le jeune Français se baissa, dévissa le bouchon du réservoir d'essence et constata, sans aucune surprise, qu'il était vide : avant cinq minutes le moteur allait caler ! Marcel Dunot jeta un coup d'œil dans le fond du canot. Plus un seul bidon. Après avoir été vidés, ils avaient tous été jetés dans . le fleuve. Le vaillant garçon hocha la tête ; il dirigea le canot vers la berge. Le moteur s'arrêta juste au moment où l'embarcation accostait une large plaque de glace collée à la rive. — Que faites-vous ? — Que se passe-t-il? demandèrent à la fois James Corfe^et le baron Fanshaw. Marcel Dunot, sans répondre, empoigna la gaffe accrochée le long du bordage du canot et la piqua dans la place. — Ce que je fais?^ dit-il. J'accoste afin d'éviter d'être entraîné par le courant, car le moteur vient de s'arrêter faute d'essence ! — Malédiction ! jura James Corfe ; nous sommes à plus de cinquante„mille de Circle-City ! Nous allons périr ici de froid et de faim ! — Quoi? Que dites-vous? Le moteur? L'essence? Oh! mon Dieu ! Nous sommes perdues ! gémirent à la fois les six femmes. Marcel Dunot haussa les épaules à voir ces belles dames, la veille si arrogantes et dédaigneuses, et qui, maintenant, gémissaient comme des enfants. — Rassurez-vous, mesdames ! dit-il d'un ton légèrement gouailleur, nous ne mourrons pas ! Tout au plus si nous maigrirons un .peu, ce qui n'est fait pour déplaire à aucune femme ! « II y a une hache dans le fond du canot : MM. James Corfe, Kennedy-Purvis et Fanshaw vont m'accompagner à terre et m'aider à abattre quelques sapins avec lesquels nous confectionnerons des rames et un mât. La tâche qui recouvrait le canot, et que nous avons heureusement emportée, nous servira de voile ! « Monsieur John Corfe ! Prenez la hache ! et en route.!... Quant à vous, mesdames, rassurez-vous et prenez patience ! Tel était l'empire pris par Marcel Dunot sur ses compagnons que le jeune Français fut aussitôt obéi. Il empoigna la corde fixée à l'avant du canot et sauta sur la glace. En quelques pas, il atteignit la "berge et attacha la corde à un sapin qui croissait non loin de là. Puis, suivi de James Corfe, Kennedy-Purvis et du baron Fanshaw, le jeune Français se dirigea vers un bouquet de jeunes sapins situé à une dizaine de mètres plus loin. Il prit la hache des mains de James Corfe, et, tapant comme un sourd, il eut bientôt fait d'abattre cinq de ces arbres. Rapidement, il les ébrancha, les dépouilla de leur écorce, et en confectionna quatre! rudimentaires avirons et un mât, pas très rond, mais fort suffisant pour soutenir une voile. Ses compagnons l'aidèrent à transporter le fout dans le canot. Comme nul vent ne soufflait, le mât fut déposé dans le fond de l'embarcation et les rames mises en place. Marcel Dunot, Gérard Broomley, Charles Kennedy-Purvis et le baron Fanshaw se placèrent chacun à un aviron ; et, la corde retenant le canot ayant été détachée, l'embarcation, tirée par les quatre hommes, se mit en marche vers l'est. , Au bout d'une heure, James Corfe remplaça Charles KenneûyPurvis, qui, l'heure suivante, prit la place du baron Fanshaw, lequel, à'son tour, releva Gérard Broomley, une heure après. Gérard Broomley, enfin, remplaça Marcel Dunot après sein, reposé une heure et ainsi de suite. . Ainsi, les cinq hommes ramaient tour à tour trois heures et reposaient la quatrième. . Seul, John Hope, en raison de son état de faiblesse, fut dispense de tout travail. Marcel Dunot lui confia le gouvernail. . . Malgré la faiblesse des naufragés et le courant contraire; ^i» 0 rnee canot parcourut une vingtaihoi de milles dans sa .i " ',n,]Ci coucher du soleil, Marcel Dunot ordonna l'arrêt. Aussi bien, w étaient rendus. ., . ]a L'embarcation fut amarrée le long d'un bloc de glace colle a berge. Et, pêle-mêle, les survivants du Gold-Bollom se couchèrent au fond, abrités par une simple bâche. Malgré leur extrême fatigue, ils ne purent dormir, tant le froid était fit A l'aube, — vers six heures du malin, Marcel Dunot se leva le premier. Hors de la bâche, il frissonna : un vent violent faisait tourbillonner d'épaisses rafales de neige. Aulour du canot, l'eau était glacée. Mais, circonstance heureuse, le vent venait de l'Ouest. — Debout, tous ! cria Marcel Dunot d'une voix éclatante. Les jambes molles, les yeux creux et la bouche pâteuse, le baron Fanshaw, J-amcs Corfe et Gérard Broomley sortirent de dessous la bâche. Us frissonnèrent sous le vent et la neige et regardèrent le jeune Français d'un air piteux. — Aidez-moi ! fit celui-ci, brièvement. Le vent est bon ! Nous allons mettre le mât en place et fixer la bâche après ! Si nous ne chavirons pas, je veux qu'avant midi nous soyons à Circle-City 1 — Nous risquons donc de chavirer? hasarda Gérard Broomley, qui était un homme prudent. — Eh ! on risque toujours quelque chose dans cette sacrée vie ! s'écria James Corfe. Il n'y a que les imbéciles qui ne risquent rien ! M. Marcel Dunot a raison ! A l'ouvrage, by God ! Pour moi, j'en ai assez de ramer comme un galérien ! — Allons-y ! fit mélancoliquement le baron Fanshaw qui, une fois de plus, maudissait la funeste idée qu'il avait eue de s'embarquer avec sa femme et ses trois filles dans une pareille expédition. , Grâce aux efforts combinés des quatre hommes, le tronc de sapin l'ut dressé au centre de l'embarcation, où six solides cordes le maintinrent rigide. Marcel Dunot, à l'aide de lorons de chanvre provenant, d'une corde qu'il effilocha, attacha un des côtés de la bâche le long du mât improvisé. La toile, aussitôt claqueta au vent. Marcel Dunot alla se placer au gouvernail. — Attention, dit-il aux trois hommes qui, sous la neige, attendaient ses ordres le dos baissé. « Vous, monsieur Fanshaw, vous allez détacher la corde qui retient le canot. Vous, monsieur Broomley, vous allez, avec la hache, casser la glace qui nous retient prisonniers. LE En sortant sa bécane du garage de l'aubergiste, Clodomir Jantenbois, vice-président du club des « Bûches, » constata avec ennni que son pneu était totalement dégonflé. « Maintenant que j'ai bien déjeuné, se dit-il, te n'est pas le moment de se montrer égoïste... Donnons à cette enveloppe qui boit... ... à prouver qu'il était un peu là, mais jamais «a... Ce record de pompe, si j'ose m'exprimer ainsi, fut cause de sa perte. Cependant qu'il suivait la jeune femme des yeux sans plus penser à sa bécane qu'à sa première pelle, son oneval d'acier, qui avait une indigestion de vent, le lui ^bruyamment comprendre. 7 « Vous, enfin, monsieur Corfe, vous tirerez à vous le coin de la bâche, alin que le vent la gonfle bien, et l'attacherez aussitôt à ce taquet au moyen de cette, corde ! « Mais n'agissez pas avant que je vous le dise, surtout! « Et vous, monsieur Broomley, ne laissez pas tomber la hache à l'eau, nous pouvons en avoir besoin! C'est compris? Vous y êtes tous? — Oui ! firent les trois hommes, dociles. . — Bon! Attention!... Détachez ia corde!... Ça y est?... Cassez la glace ! Vile, bon Dieu !... Bien !... A vous, monsieur Corfe ! Tendez la voile ! là ! Et portez-vous tous sur la gauche ! Sur la gauche, que je dis ! Libéré de sa ceinture de glace et pris par une rafale, le canot venait brusquement de s'incliner sur la droite, prêt à chavirer. Sous la bâche, les femmes poussèrent une clameur d'épouvante qui domina le grondement du vent. Mais James Corfe, Broomley et le baron Fanshaw, obéissant à Marcel Dunot, s'étant assis' sur le bordage de gauche du canot, l'embarcation se redressa. Elle fendit la mince croûte de glace recouvrant le fleuve, el, habilement guidée par le jeune Français, gagna le milieu du Yukon et fila à toute vitesse en faisant rejaillir le long de sa proue deux volutes d'écume. — Hurrah ! hurla James Corfe. Hurrah ! Hurrah ! Poussé par la bourrasque furieuse, le canot fila sans ralentir toute la matinée. . Les survivants du Gold-Bollom, rassurés, s'étendirent de nouveau sous une bâche, sauf Marcel Dunot, qui. restait au gouvernail, et James Corfe. Le financier, bravant la neige et le vent glacial, s'était arc-bouté sur ses jambes écartées et, aidé d'une jumelle qu'il avait eu la précaulion d'emporter avec lui, fixait l'horizon gris et plombé dans l'espérance de découvrir le fort qui domine Circle-City. A onze heures, rien n'était encore en vue. Et, à chaque instant, le vent et la neige redoublaient de violence, menaçant de faire chavirer le frêle esquif. Les femmes, blotties pêle-mêle sous la bâche, recommençaient à se désespérer. [A suivre./ E¥ LA CHAMBRE A AIR « .... si vaillamment l'obstacle la nourriture qui lui convient. » Gomme s'il avait pu deviner ce dont il avait besoin, l'aubergiste, devançant son désir, lui apportait la pompe à pied ; Jantenbois jeta nn regard d'envie sur les pneus costauds de l'auto voisine et se mit en devoir de dévisser son clapet.. An bruit de l'explosion Jantenbois se retourna et pâlit d'angoisse en voyant la catastrophe dont sa distraction était l'auteur. C'était bien fait pour lui, car s'il n'avait pas voulu rivaliser de dureté aveo les pneus de l'auto, et, s'il avait fait attention à sa machine an lien de vouloir épater la petite dame... ... puis maniant le piston avec fermeté, il nt prendre à l'ai émie de son pneu une cure d air bien sentie... Ah ! le bougre... 11 ne faisait pas semblant d'en mettre .. Une jeune et élégante dame semblait s'intéresser prodigieusement à sa besogne et le cycliste se sachant observé tenait, o vanité !... ... qui maintenant s'offrait sa tirelire, il n'aurait pas été obligé de rentrer pedibns chez lui et de s'offrir 15 kilomètres de balade, plus un louis de réparation. Je laisse au lecteur le soin de tirer la moralité de cotte histoire dont l'auteur en l'écrivant n'a pas risqué de mèningito 1 — Monsieur a sonrô ? — Oui, c'est peur vous dire que je n'ai pss besoin de vous en ce momtnt ! NECESSITE OELïGE — Comment ! vous demandez la charitb !" grand et fort comme vous êtes, vous pouvez travailler ! — Justement, les gens sont si durs à la détente aujourd'hui, qu'on a besoin d'être grand et fort pour obtenir quelque chose t CLAUDIUS E¥ ¥Ê¥ONBEC CAPITAINES Sli/IUDIUS E¥ ¥Ê¥ONBEC CAPWINES (Suite.) En apprenant qu'il est à Marseille alors qu'il se croyait à Alger, Claudius est salement vexé et Têtonbec se paye la tete dr son ami dans les grands prix. Qnani a van Kelkuitt, il veut avoir des explications et l'interpelle en disant : « Capitaine, pourquoi m'avoir monté le job en me faisant croire que nous abordions à Alger ? » Têtonbec, voyant que son copain est pris de court pour répondre, le tire d'embarras en tournant les choses à la blagne et déclare : « Glaudins a voulu faire une galéjade comme on dii dans le Midi, Tons pensez bien que tout le monde connaît Marseille, à plus forte raison nn marin, et qu'il est_impossible de confondre ce port avec celui d'Alger 1 « « Je ne vous tiens pas rancune de cette plaisanterie, répondit van Kelkuitt, mais à la condition que vous ne la renouvellera point, « Claudius cracha par terre poui donner plu? do poids à son serment de ne pas recommencer, puis, l'incident vidé, h trio s'instilla à le terrasse d'un c;fé pour prendre l'apéro. A peine se trouvaient-ils assb... ...qu'un moricaud du plus beau noir, qui passait sur le trottoir en offrant aux consommateurs du simili-nougat de Montélimar s'arrêta stupéfié à leur vue. Après les avoir examinés attentivement, il se mit àpousseï un gloussement de satisfaction. Prenant ensuite son élan.., ... qu'il avait réalisées, il était Tenu s'établir à Marseille marchand de nougat à son compte. Pour manifester sa joie de retrouver les deux amis, il esquissa au milieu du trottoir une bamboula échevelée à la grande joie des badauds qui s'arrêtaient pour le contempler. Mais un agent survint qui l'interpella ; ... saisissant en même temps le bras de Nib-Nib qu'il emprisonne dans sa poigne vigoureuse, il le menace de le coffrer illico. Mais il met tant d'énergie à secouer le bras dn nègre, que la boîte contenant le nougat, bourlinguée par ce roulis intempestif, bascule et toute la camelote dégringole par terre E « Parbleu I s'empresse d'ajouter Claudius qui a retrouvé sa langue et son aplomb, ce serait malheureux que je ne reconnaisse pas ma ville natale. J'ai même voulu que notre première escale soit pour cette ville unique an monde dans laquelle vous pourrez, vous procurer tous les objets qui vous manquent de par la faute à notre départ précipité. » ....il se précipita sur les deux capitaines en hnrlant : a Missié Claudius missié Têtonbec, ti voilà ! o'est moi, ton z ami Nib-Nib l... » Les deux copains venaient de reconnaître, en ce brave nègre, le guide quo leur avait donné le roi Bou-li-mi, lors de leur mariago avec les princesses Zaza et Bubu. Nib-Nib, resté en France, avait débuté comme chasseur dans un restaurant parisien, et avec les économies... « Eh ! le mal blanchi ! de quel droit vous permettezvous de provoquer des attroupements qui gênent la circulation ? Avez-vous l'autorisation de danser sur la voie publique ? Non, n'est-ce pas ? Eh bien, dépêchezvous de déguorpir et plus vite que ça!.. «» Sans s'épater, le moricaud répliqua : « Moi danse parce que moi content... « Moi retrouve missié Clandius et missié Têtonbec, moi danser encore... » Et, ce disant, Nib-Nib qui est d'une gaîté folle se remet à sautei et cabrioler de plus belle « Ah çà ! s'écrie l'agent furieux, subséquemment qu'il me semble que vous voulez faire de la rouspétance et vous offrir la tête d'un représentant de l'autorité... » Nib-Nib pousse des hurlements de marcassin qu'on égorge et se débat en désespéré. L'agent veut l'entraîner au poste, mais soudain il se sent saisi par les pans de sa tunique. C'est Têtonbec qui vient prêter main-forte au nègre. « Allons, lâche-le, fait-il, sans ça il va y avoir du grabuge, w Claudius, suivant l'exemple de son .copain, s'est levé à son tour et Van Kelkuitt en personne, dans le but d'éviter le conflit dont il redoute les suites, en fait autant. Malheureusement sa bonne intention arrive trop tard parce que Clandius et son camarade sont des gaillards qui ont la tête près du bonnet. Ils n'ont pas l'habitude do s'attarder en longs discours et chez eux l'exécution suit de près la (4 suivre.) menace. Gomme l'agent se refusait obstinément à lâcher Nib-Nib, Têtonbec se décide à employer les arguments frappants. En l'espace de quelques secondes le représentant de l'autorité a le bonheur très relatif d'apprécier les beautés do chausson e* de la savate. Nib-Nib qui a sur le cœur la chute de son nougat se met de la partie et Claudius maintient à distance un deuxième agent, qui arrivait au secours de son collègue, en lui disant : « Reste donc tranquille! Ce que j'en fais o'est pour ton bien, car si tu veux te mêler de la dispute tu vas récolter un boisseau de marrons. » Le premier agent BO trouvait dans une situation critique et se disposait à prendre la fuite pour aller chercher... Claudius, furieux, exprimait son avis en termes qui n'auraient pas été acceptés à l'Académie. Nib-Nib se contentait de pousser de sourds grognements. Têtonbec, serrant les poings, se retenait, se faisait violence pour ne pas boxer le pandore qui le tenait par le bras. Quant à Van Kelkuitt, qui fermait la marche de ce singulier cortège, il ne se gênait point pour déclarer : « Je porterai plainte contre l'agent car, s'il ne s'était pas montré si brutal envers ce nègre, dont le seul tort était de danser pour manifester se joie, l'altercation S'aurait point dégénéré en rixe. »■ « Soupé de vos boniments ! répliqua le second agent ; vous irez raconter tout ça au coaimissaire. Moi j'm'en f... » ... chez le commissaire qui fit décliner à chacun ses nom, prénoms et qualité « Je porte plainte contre les agents, vociférait Kelkuitt. — Avant de portar plainte, répliqua le commissaire, montrez-mo. donc vos papiers ! — N03 papiers! mais ils sont à bord du yacht l'Epatant. — Duis ce cas, reprit le magistrat, nous allons nous rendre à bord de votre navire pour vérifier votre identité. Ensuite j'aviserai sur les suites qu'il convient de donner à cette affaire: » le matelot et le novice qui n'attendaient «as le patron et IOB capitaines de sitôt furent prodigieusement épatés de les voir revenir avec leur escorte. « Ûué qu'o'est qu'ça? s'ébouriffait la matelot, Vlà qu'Us rades * brass'earré » et un nègre à ette heure. mènent , .) (Su fe ... du renfort quand le secours qu'il allait chercher se présenta sous la forme de deux gendarmes. Ceux-ci ayant vu de loin le combat accouraient au pas gymnastique. Dès qu'ils furent sur le champ des hostilités, leur premier soin fut de séparer les combattants. Ensuite ils emmenèrent tous les belligérants au poste afin de s'expliquer, En arrivant au poste, les inculpés furent fourrés... au Tiiolon en attendant le moment de comparaître devant le cmmÎEsaire. « Si les murs n'étaient pas si solides, insinuait Têtonbeo, on aurait pu combiner un plan d'évasion, mais va te faire fiche... Il n'y a pas moyen ! — Patientez ! lui conseilla Van Kelkuitt, an ooromissariat, tout va s'arranger. » Au bout d'un moment, toute la bande se trouvait conduite... Ayant fait cette déclaration, le commissaire so coiffa de son chapeau, prit sa canne, puis, suivi des quatre inculpés et des deux gendarmes qui fermaient la marche, le cortège se dirigea versle port à l'endroit où se tenait la chaloupe qui devait ramener les navigateurs à leur bord. Leui passage souleva dans la ville un vif mouvement de curiosité et les badauds se demandaient quels étaient ces individus qui nécessitaient un tel déploiement de forces. Ou c'étaient de « grosse» légumes » on bien des malfaiteurs de marque. « J'ai comme une vague idée qu'il s'est passé quéqu'chose de pas ordinaire... » Ce disant il s'élança dans la chaloupe et la fit accoster Claudius, Nib-Nib et Van Kelkuitt embarquèrent aussitôt. Le commissaire se disposait à en faire autant lersque Têtonbec lui fit observer qu'il n'y avait pas assez de places pour tout le monde et qu'il ne répondait de rien si le canot chavirait. Le commissaire approuvant cette mesure de prudence invitale plus léger des deux gendarmes à embarquer à sa place pour lui rapporter les papiers qu'il examinerait tout à son aise sur le qnai. « Allez, gendarme» disait-il. Je signalerai votre brillante conduite et vous attends ici avec le brigadier qui, lui, est trop gros et risquerait de faire sombrer l'embarcation. » (A suivre.) L'EPATANT Pan ! ça y est... Ce que je crai- mariage et encouru la malédiction gnais est arrivé... Mon concierge de ma marraine... mais n'anticivient de me monter un papier sous pons pas... enveloppe... Rien qu'à voir la En quittant le ministère avec les mine grave de mon digne portier trois copains susnommés, on est et le regard lourd de reproches allô boire des bocks à la brassequ'il laissait tomber sur moi, j'ai rie Gambrinus et, faire quelques deviné illico de quoi il retournait. parties de manille. J'étais en C'est un congé par huissier que veine ; je gagnais tout le temps et ire signifie le propriétaire... j'ai payé l'apéro. A dire vrai, je ne l'ai pas volé... Ah ! mes amis, quelle bombe ! J'en aurai au moins pour huit jours â me remettre;.. Ma pauvre tête ! on dirait un ballon gonflé avec du brouillard... J'ai la langue râpeuse, la bouche pavée en palissandre. Quant à mes cheveux, il n'y a pas plan pour y toucher maintenant, tellement leur sensibilité est exaspérée... ■ Non mais, qù'esl-c'qiio j'ai bien pu faire pour être dans un état pareil? Zut ! j'ai trop soif... Je vais , encore me rincer le cornet avec le . Château-Lapompe de mon pot à l'ead. A présenl, mon vieil Adhémar, toi, mon meilleur ami, lâche de malaxer les méninges cotonneuses pour faire Ion examen de conscience, ({entre en toi-même sans te croire obligé d'imiter I dépliant Pouf, Cloche et Durillon ont quand il prend sa trompe comme voulu offrir chacun leur tournée. cure-dents el récapitule l'emploi Le patron y est allé de la sienne ; de celte mémorable soirée... Ça ne total cinq apôros chacun... Ça sera pas facile, mais en y mettant commençait déjà à bien faire... de la bonne volonté... En quittant la brasserie, nous C'est hier soir que, sur les con- sommes allés dans un restaurant seils de Polit, Cloche et Durillon, à que m'avait indiqué Cloche. J'ai commandé un menu de circonstance. On n'enterre pas tous les jours sa vie de garçon, que diable ! et je tenais, à faire bien les choses. On a bien boulotte et bu encore mieux./.. Je me .souviens qu'au Champagne, Suif avait déjà son compte... Au fait, non, ce n'était pas Suif puisqu'il n'élait pas avec nous, c'était Pouf... Ça n'a d'ailleurs aucune importance... Qu'avons-nous fait ensuite?... Ah ! voilà que ça me revient... Durillon, qui était le moins blindé de nous quatre, — ce qu'il boit sec, l'animal, — est allô chercher un taxi-auto et nous sommes partis à la fête de Neuilly. En arrivant là-ba.s nous étions un peu dégrisés, mais on s'esl remis à lichailler, on a grimpé sur des tas de manèges si bien qu'on a ramassé la fine cuite. qui j'avais annoncé mon prochain Je me rappelle encore qu'à un mariage, j'ai eu la stupide idée moment donné j'avais un cochon d'enterrer ma vie de garçon... Ce de lait. Qu'cst-il devenu, mon coqu'il y a de plus vexant dans chon de lait? M'en souviens l'aventure, c'est que j'ai brisé mon plus... A partir de ce moment ma mémoire est tellement bitumeuse que je ne me rappelle plus de rien... C'est malheureux, tout de même, de se salir le blair de la sorte. Comme dans un rêve il me semble voir un vieux cocher qui nous accepte dans sa bagnole, une dame que je veux embrasser et un type qui m'envoie rouler à terre avec une gifle et un coup de pied dans le bas du dos... Je m'explique maintenant pourquoi mon pantalon est déchiré aux deux genoux... Après cet incident, je reperds le lil des événements. Probable que j'ai piqué un roupillon sérieux dans le sapin... Ah ! encore un éclair de mémoire.. Nous sommes dans les escaliers de ma maison. Un de nous a dû ramasser une pelle... Ça s'serait moi que ça PC m'élonnerait point... Le cochon de lait est toujours avec nous... 11 fait un boucan à tout casser. Je crois voir aussi un tas de types à chaque étage... Ensuite, nouvelle éclipse ; ma mémoire sombre jusqu'au moment où je suis réveillé par le carillon de la sonnette cl des coups de pied frappés dans la porte... Je veux me lever et je constate que je barbote dans l'eau... Zut ! c'est l'inondation ! Je nage comme une enclume. Je vais me noyer... J'appelle au secours. Une porte s'ouvre et je constate que j'ai passé la nuit dans ma baignoire remplie d'eau aux deux tiers... On carillonne toujours... Je vais ouvrir et que vois-je?... Mon futur beau-père, M. Grcluchon, accompagné de ma marraine. — Monsieur, fulmine-l-il, votre conduite est indigne... M™ Greluchon, ma fille et moi avons été témoins du scandale que vous avez causé hier à la fête de Neuilly... Vous m'avez forcé à vous corriger comme vous le» méritiez pour avoir manqué de respect à M"' Grcluchon. Je ne veux pas que ma fille épouse un individu affligé LES MEMOIRES D'UN. RIFL-ARD, .Apres leur départ, je découvre Durillon sur mon lit avec Cloche ■et Pouf étendus sous la table de la salle à manger... 11 y avait encore deux types inconnus qui se trouvaient chez moi, je ne sais Iron comment, et qui se sont défilés trie qui iamanls ■ Jo. éo v/uikE. — de deViei)? sorbeille à bapar,e?. A U vovage fut long et la caravane mit un peu plus de tiots mois pour atteindre le Cap. Bécut et ses compagnons M «'ennuyaient point, moi non plus, d'ailleurs. La repréMitant en maroquinerie avait raconte a ses nouveaux amis SusQuelles circonstances particulièrement dramatiques il mit perdu son pied. Il expliquait également qu'il avait quitté la cour de Butiu. quand Grcluchon est entré. Ce sont eux, je le parierais, qui onl emporté le cochon ! En attendant me voilà congédié par huissier ; mon mariage est rompu, l'héritage de ma marraine compromis el cette petite fêle m'aura coûté dans les cinq cents balles... Ah ! les cochons ! ils onl aussi emporté ma montre... C'e:l la guigne jusqu'au bout... Ava:,l de faire le bilan de cet enterrement de vie de garçon, je vais voir s'il reste encore du liquide dans mon pot-à-eau pour arroser le bois de ma bouche ! par . u,™ mnie </>! aventure* au chiffonnier endormi gui l'a trouvé. Actuellement il est entre les mains de Bécut, représentant de v.aroqiaté?é K^H^toW*^ fleZeafrica^TruneTavaZ 7e Hollandais se dirigeant vers la colonie du Cap pour travailler dam les mmes de , l1l ... et dit on me désignant : « Prête-le-moi, j'en prendrai bien soin. Avec plaisir», répondit le représentant en ouïr qui n'avait rien à refuser à ses nonveaux amis. Apres m'avoir attaché une ficelle afin de pouvoir me porter en bandoulière, le Hollandais entoura le bananier avec la corde dont il tenait un bout dans chaque main — ... souverain de Matoto, pour conserver son antre pied qui tapait dans l'œil des cannibales. Un jour que l'on traversait une forêt vierge, les gens de la caravane aperçurent de gigantesques bananiers. Ils éprouvèrent aussitôt le besoin do suivre un régime et de renouveler leur provision de comestibles. Puis piquant alternativement la molette de ses éperons dans l'écorce de l'arbre il atteignit rapidement les premières branches. Il se mit alors à califourchon sur l'une d'elles, m'eevrit et m'accrocha à ladite branche par la poignée dont il m'avait préalablement agrémenté. Les régimes de bananes étaient suspendus à une grande hauteur, an moins quarante pieds du sol ! C'est le cas de dire qu'il» n'étaient pas précisément à portée de la main. Le néerlandais qui avait adressé en anglais la parole a Becut était réputé pour son agilité à grimpor aux arbres. S étant muni d'une forte corde, il fixa deux éperons au bout do ses gros souliers ferrés... Prenant ensuite un Bolide coutelas passé à sa ceinture, il coupa les plus beaux régimes et me les confia. Dans la combinaison, je jouais le rôle de corbeille e* m'en acquittais fort bien. Ce n'est pas pour me vanter, mais tu as dû remarquer que depuis le jour où j'avais été acheté par le riche Portugais on m'avait déjà utilisé pour de nombreux nsages. VAIXE. C'est dans le prochain numéro | que paraîtra : \ Lorsque je fus lesté d'une demi-dousaine do régimes, Petrus, ainsi se prénommait le grimpeur d'arbres, me descendit aveo mille précautions jusqu'au sol au moyen d'une longue corde qu'il portait enroulée autour de sa taille, finaud on m'eut débarrassé de mes provisions, Pétrns me remonta pour me remplir à nouveau. Ce petit manège, qui le renouvela plusieurs fois. ... prouvait en faveur de mon alpaga de qualité extra et affirmait aussi la solidité de mon armature. Lorsque le chef de la caravane jugea la provision suffisante, il fit signe a Pétrus de descendre. Dans le fond je n'en étais pas fâche, car j'avais beau être robuste, je craignais à la fin de céder sous le poids dont on m'accablait. Aussi est-ce avec le plus grand plaisir qnojeme retrouvai entre les mains de M. Béent. Mon propriétaire actuel était très adroit de ses mains. Afin d'occuper ses nouveaux loisirs, il se saulpta un pied en bois dans un bloc de ji jub.er. Ce pied dont les dimensions étaient à sa pointure, cela va sans dire, accusait une ressemblance parfaite avec l'original dont Bubu... DE d'un tel vice d'intempérance... Tout est fini entre nous et je vous rends votre parole. Là-d'ssus voilà ma marraine, elle, l'insljgatrice de ce mariage, qui se met à m'en raconter de toutes les couleurs et part avec Greluchon en me maudissant parce que je la suppliais d'aller chez le bistro du coin me chercher un vin blanc gommé et un siphon ! 111 Rouge S Grande histoire f d'aventures inédite, f ... et Pyjama s'étaient si bien régalés. Il l'avait pourvu de montants avec charnières afin de l'adapter au moignon de son mollet et, muni de ce ripaton artificiel, il pouvait presque se figurer qu'il possédait un pied nature. La fille du chef de la caravane, la gentille Wilhelmine, lui avait trioota une belle chaussette rouge et on lui avait fabriqué un coquet escarpin..» pour y emprisonner sa ohaussette. Anatole Bécut était ravi'de toutes les attentions que ces braves gens_ avaient pour lui et ne savait comment les en remercier. Grâce a moi U lut à même do leur rendre un signalé service. Depuis deux jours la caravane n'avait pas rencontré un seul cours d'eau La provision allait s'épuiser et chacun se privait pour garder... ... la part des chevaux qui étaient leur unique planche de •alnt. Un Boir, avant de se coucher, Bécut leva le nei au firmament. Il vit le ciel pommelé, se frotta les mains de iubilation et, me piquant tout ouvert dans le sol, il s'endormit en rêvant qu'il était en train de savourer un demiblonde bien tassé à la terrasse d'une brasserie des boulevards. (A suivre.) L'EPATANT Conseils pratiques KOUVEIILES 13 INVENTIONS ET DÉCOOVE^ES T>U DOCTEUR kII^6ÊNIKUX COMPENSATION ANECDOTES ANECDOTES BOISSONS RAFRAICHISSANTES Rêve révélateur. II s'y attendait bien. Le docteur Lingénieux est un type extraordinaire. C'est à lui que l'on doit les décou^ les plus extraordinaires des temps modernes. Par malheur c'est un de ces modestes qui ne cherchent pas à faire parler d'eux. Parlons-en doncunpeu. Une de ses dernières trouvailles est son appareil congélatoire. verte3 Ainsi que son nom l'indique, cet appareil fait baisser, la température dans tout endroit où il se trouve de 20 ou 30 degrés, davantage si on le désire. Inutile d'insister sur les services qu'on appareil semblable peut rendre à l'industrie et même dans la vie privée. Ainsi, le docteur... ... Lingénieux, qui, comme beaucoup de savants, ne roule pas sur l'or, est su. vent harcelé par des créanciers. Sou pispriétaire étant venu lui réclamer quel, ques termes arriérés, notre docteur plongé dans des problèmes ardus et désirant avoir sa tranquilliti met tu marche son • congélatoire ».. Si incroyable que paraisse cette historiette, elle est rigousement exacte: Une Polonaise, devenue veuve, se fiança une seconde fois et, la veille de ses noces, rêva qu'une sorcière de Bohême lui prédisait qu'elle serait heureuse tant qu'elle porterait le deuil, mais que le malheur s'abattrait sur elle dès qu'elle le quitterait. Ce rêve la bouleversa au point Un jour de grande pluie à Londres, un monsieur s'élance dans un cab et donne une adresse au cocher. Près d'arriver, il cherche sa bourse et s'aperçoit qu'il l'a oubliée. U descend à destination et dit au cocher : — Prêtez-moi une allumette, je — Hein? Vous avez pavé une baguo de 300 balles è votre femme ? C'est idiot ! — Mon cher, vous n'avez pas idée de ce que ça va me faire faire d'économie de gants I . ... et quelques instants après, le vautour irascible était transformé en un bloc de glace que le docteur Lingénieux confiait aux bons soins de sa concierge pour le réexpédier à domicile. Cette petite leçon suint à refroidir le cruel probloque qui jamais plus ne tenta de venir échauffer les oreilles d'un pareil locataire. Cependant, et nous tenons à en prévenir nos lecteurs, le maniement de ce petit instrument n'est point sans danger. Citons l'aventure de la bellemère du docteur qui, prenant le a congélatoire » pour un phonographe lui demanda de le lui prêter le temps de prendre son bain. Distrait comme tous les savants, notre docteur aoquis3ca à cette deman's en pensant à toute autre chose. Résultat; belle-maman s'étant mise dans sa bsi. gnoire met en marohe l'instrument qui, ea fait de musique, lui envoie un air froid qui transforme illico la baignoire eu glacier A. .. auserie '*» DOCTEUR Cette découverte américaine reprise par le docteur Lingénieux lui avait proouré des résultats surprenants... Or, un matin que beUe-maman cherchait à s'extirper un oignon douloureux au petit doigt de pied, elle se trancha net par mégarde, non pas l'oignon, mais le petit doigt luimême. Hurlements. . le docteur Lingénieux accourt... .. panse le pied, s'empare du pe'it doigt et va dare-dare le mettre à confire dans son fameux sérum reçus, titutif. Vous me croirez si vous voulez, mais nuit jours après, le petit doigt, qui n'avait pas cessé ce vivra, avait "donné naissance à un pied tout entier lequel, à son tour, s'était adjoint un embryon de jambe ! .. SOLUTIONS DES DIVERS AMUSEMENTS DU NUMÉRO — — 283 ENIGME. Age. CHARADE. Homard. CASSK-TÉTË. Aiigèiina, Dieudouuô LOGOGKIPHE. Duea, décès, déchet. MOTS CAEBÉS. — — — BABA AZUR BUSE AREC — Parce qu'ils se relèvent diftlcilemeut d'un coup de cent 1" CALEMBOUB. (saDg). 2« CALEMBOUR. — C'est sa marmite quand elle fuit! RÉBUS. — Néron, empereur romain, se déshonora par ses cruautés. Charade. Mon premier est une voyelle. Mou second est crié aux bons artistes. Mon tout est un oiseau sacré. vous prie, j'ai laissé tomber une livre sterling dans la voiture. Le cocher attendit à peine la fin de la phrase, enveloppa son cheval d'un sérieux coup de fouet et fila à toute vitesse. qu'elle supplia son nouveau mari de lui laisser ses habits.de veuve. Il y consentit et pendant six années le ménage ne connut que bonheur et prospérité. La jeune femme avait oublié ses craintes et se décida un jour à quitter ses vêtements noirs; le soir même on lui rapportait le corps de son mari tué par I; poignard d'un fou. Une mère Spartiate. Notre docteur tout en se gondolant dégela sa belle-mère dont l'attitude à son égard resta glaciale. Mais il n'était pas homme à se préoccuper de si peu de chose. Une étude passionnante venait de l'accaparer. Il s'agissait de la culture des tissus et organes humains qui, placés dans un sérum spécial, pouvaient vivre et croître en dehors de l'organisme. S'AMUSE Enigme. Je ne vois rien sur toi dans quoi je n'ai |passé Car mon labour est. elTroyable. Vive et rapide, infatigable, J'obéis à l'œil et au doigt... s'il n'est [pas blessé. Congestion des reins. Après avoir supporté pendant un certain temps un froid humide, on ressent tout d'un coup de violentes douleurs dans les reins. La fièvre se déclare brusquement, est persistante et augmente vers le soir. L'appétit est nul, la langue est sale, les maux de tête et les vomissements apparaissent. Les symptômes sont si graves qu'ils font redouter une typhoïde ;mais d'autre signes indiquent que les reins seuls sont attaqués. L'urine est diminuée, fortement teintée, parfois même sanguinolente, et elle renferme une assez forte quantité d'albumine. Cet état c.igu .dure environ une à deux semaines. Il faut combattre, dès le début, la congestion rénale qui caractérise la néphrite aiguë, en appliquant dans la région des reins, des ventouses scarifiées si l'état est trop aigu, ou des sangsues. Ces derniers révulsifs seront appliqués tous les deux jours; les ventouses sèches peuvent l'être tous les jours; mais seul le docteur pourra l'indiquer, Il faut prendre une excellente purgation pour débarrasser l'intestin. Celle-ci, par exemple : Eau-de-vie allemande, 20 grammes. Sirop de nerprun, 20 grammes. A' prendre en deux fois à une demi-heure d'intervalle. Boire des tisanes diurétiques de stimagates de maïs, de queues de cerises, ou d'uva ursi à, la dose de 10 grammes pour un litre d'eau, ou décoction de racines de chiendent, 20 grammes pour un litre d'eau. On peut boire aussi des tisanes de pariétaire, de racines de petits choux, d'asperges, de arrêtebœuf, d'ache et de persil. Le bi-carbonate de soude,' 6 à 8 grammes par jour; le benzoate de lithine, 1 à 2 grammes par jour, donnent aussi d'heureux résultats. Dsux grands bains chauds chaque jour, pendant une demi-heure, calment la congestion des reins. Tant qu'il y aura de l'albumine dans les urines, ne prendre aucun autre aliment que du lait; après sa disparition complète, on suivra un régime très doux : viandes blanches très cuites, purée de légumes verts, potages au lait — jamais de bouillon gras — fruits cuits, pain grillé. Comme boisson": lait, eau de Vittel (grande source) et Contrexéville. Vie calme, long sommeil, grand air sec et chaud, D! E. M, - < l'on Ire Recette. — Mettez dans une grande cruche : Eau pure 10 litres Décoction forte de thé.. 80 grammes. Sucre . 1 kilogr. 1/2 Le sucre fondu, ajoutez 20 grammes de levure de bière bien fraîche, pour amener la fermentation; placez pour cela la cruche dans un endroit tiède. Quand celle-ci a suffisamment duré, décantez le liquide, mettez-le en bouteilles; ficelez-les solidement, les bouchons sauteraient 2e Recette. — Faites dissoudre sur le feu dans 5 litres d'eau : Sucre 2 kilogr. 1/2 Acide tartrique 40 grammes. Puis laissez refroidir complètement. Ajoutez alors : Essence de citron 5 grammes. Essence de framboises.. 40 gouttes. Alcool à 90" 20 grammes. Mélangez bien le tout et mettez en bouteilles. • Deux cuillerées dans un verre d'eau gazeuse constituent une boisson excellente et rafraîchissante, au goût de tous. E. M. où. line femme de Sparte avait quatre fils à l'armée et attendait des nouvelles de la bataille. Elle en demande en tremblant à un soldat qui revient du camp. — Vcs quatre fils ont été tués, dit cet homme. — Eh bien, Julie, vous vous êtes tervie du livr de cuisine que je vous ai acheté hier? — Oui, madame, j'ai allumé le feu. avec ce matin! La coquette négresse. Le capitaine d'un croiseur anglais qui naviguait parmi les îles de SantaCruz s'aperçut un jour que le drapeau britannique arboré sur un des îlots avait été enlevé. 11 donna l'ordre à plusieurs ma- m Casse-tête. Avec ces lettres, trouvez un prénom masculin et un féminin. aôeeeeggilnorrttu Logogriphe. Mes trois premiers pieds ne changent [pas. Ajoutez-m'en un : j'expose à uue poursuite, Ajoutez-m'en deux : je suis un saint tqui fut décapité. Ajoutez-m'en trois '. je BUIS une ancienne monnaie romaine et française. Mots carrés. 1. 2. 3. 4 5. Morceau qui se délacho. Exigé du l'eu (verbe). Laguue de l;i nier Noire. Savant fran;ais 11TSG-ifi53î. Chirurgien français (t: 21-1816). Calembours. — Un garçon tombe et casse un litre de rhum, que dit le patron ? — Pourquoi doit-on se mélier d'an nègre intelligent? (Solutions dans le prochain numéro.) RÉBUS (Trouver une phrase. Le docteur Lingénieux n'en pouvait croire ses yeux— il dut cependant se rendre à l'évidence. Phénomène unique dans l'histoire de la science, un corps se créait dans ce sérum merveilleux. Au bout d'un mois le bas du corps était complètement fabriqué et les doigts de pieds commençaient à remuer. Quelques mois après, alors que notre... ... génial savant venait rendre visite à son bocal, quelle ne fut pas sa stupéfaction en voyant — ressemblance frappante ! —• une belle-maman numéro deux sortir d'un air agité de sa prison de verre. Le problème de la vie artificielle était enfin résolu ! Seulement voilà... à l'heure qu'il est le docteur . ... Lingénieux est affublé de déni belles-mères, semblables au point quil ne peut plus reconnaître l'authentique de la copie. Toutes deux sont aussi acariâtres mais fort heureusement passent sonvent leur mauvaise humeur entre elles en se flanquant des tripotées. Pauvre docteur!... le voilà bien, le martyr de la science. Pro chain em en t * NOUVELLES AVENTURES DES PIEDS-NICKELÉS — Imbécile, est-ce là ce que je demande? — Nous avons gagné la victoire, reprend le soldat. Et la mère aussitôt court au femP'ç «t remercie les dieux. — Déjà une henre et pas un invité ne se décide à partir ! Je crois, ma chère amie, que c'est le moment de leur chanter quelque chose 1 rins de débarquer et de faire une enquête. Les marins revinrent au bout de peu de temps, ramenant l'auteur du vol, une négresse que les couleurs voyantes du drapeau avaient séduite au point qu'elle s'était apl'étendard pour s'en faire |,n Q£„,.,,_. un costume. (Solutions dans le prochain numéro.) UNE RICHE DÉCCL-à-STE POUR FROT^QEK AZOR -si §}11- MACHISME A ÉCRIRE RASOIR DE SÛRETÉ A DOUBLE TRANCHANT Cette petite MACHINE A ÉCRIRE, d'une fabrication très soignée et d'un mécanisme excessivement simple etsolide, comporte des majuscules, des chiffres et des signes de ponctuation. • Un apprentissage de 5 minutes à peine suffit pour pouvoir écrire aussi bien qu'avec une grande machine. Elle est non seulement amusante et très instructive pour les enfants, mais peut rendre de réels services aux grandes personnes. Tous les formats de papier peuvent être employés du plus petit au plus grand. Chaque machine est accompagnée d'une notice très claire. Ce rasoir permet à chacun de se passer, sans danger aucun des services du barbier Il est nickelé, muni d'une très bonne lame en acier trempé à double tranchant. Il est très coquettement présenté dans un élégant écrin. Muni de sa lame et accompagné d'une lame de rechange, il est expédié franco pour le prix de —===— 3 === ^r: 75 FR. 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Notre merveilleux appareil PHOTO-CLAIR Tous les jours, par n'importe quel temps, il faisait faire une promenade à son cabot et redoutait toujours pour lui la traversée de la chaussée a cause des voitures. « Allons, viens vite, mon trésor, fit-il un jour qu'il l'attendait de l'autre côté du trottoir. Tu vas te faire écraser. » A peine avait-il prononcé ces mots que la roue d'une automobile 'écrasa la queue de son chien pi se mit à pousser des hurlements de douleur. accompagné d'un châssis métal et d'un mode d'emploi très détaillé est envoyé franco de port et d'emballage, pour le prix de 2 £±*. OS Nous avons eu également l'idée d'établir une trousse de produits et accessoires, le tout de première qualité, comprenant : la Une lanterne rouge; r jo Un châssis-presse; S° Deux cuvettes; 4° Une pochette papier sensible; 5* Une boite plaques; 6« Un flacon révélateur ; 1° Un flacon virage fixage ; 8° Un paquet hyposulflte. La trousse de produits et accessoire est expédiée franco contre S fr. 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Son maître délivré de toute inquiétude à so : sujet accueillant avec le même bienveillant ..ourirc les railleries et les Joges répondant a uux ^ui !e félicitaient aur cecte trouvaille : - U!e e?t t'uhc simplicité déconcertante comme wùti ui ^ui est sublime maiij encora ( allait Jl .-.onger. » Le meilleur des Bronzes à l'emploi et le meilleur marché, d'une durée indéfinie. Un étui contenant un flacon de laque, un paquet de dorure en ioudre, un godet proond en métal, un pinceau avec sa hampe. Le tout est expédié avec mode d'emploi franco, contre la somme de Ï 1 franc. Adresser commandes à l'EPATANT, 3, rue de Rocroy, Pari». U •w « ■o H u « Il •» ïita •• ta "H. 35 ■ Théophile Sansatout, escroc notoire, après des avatars sans nombre, se trouvait sans trop savoir comment à Bigorneau-les-Bains, un petit trou pas trè3 cher de la côte normande. Comme il se trouvait doublement à la cote, il cherchait la bonne poire susceptible de lui procurer pendant quelque temps une existence agréable et il était d'autant plus impatient de dénicher la poire en question qu'on était au lundi et qu'il lui restait tout juste Ofr.35 centimes pour finir la semaine. Lo parfait photographe. !s *• ■ »&. i, -? i t. 10 •• 3 Après von» être amusés avec les petits appareils 41/2 x 6 et 6 1/2 x 9, après aTOlr ainsi acquis de l'expérience, vous souhaitez naturellement faire de la véritable photographie. Nous vous en offrons ici le moyen pour pas cher et à des conditions abordables pour tous. 4° Un pied de campagne en mé- NOUS EXPEDIONS tal, tubes ronde rentrant, commode 1° Un appareil 9 X 12 , à soufflet, gainé, et léger ; façon chagrin avec 5* Un 8 x 12; objectif périscopique, diaphragme, iris obturateur toujours armé, faisant la pose simple, la 6» 3 pose ehâiiii-preeM cuvette» 9 américain X 12, tôle, faïence, carton bouilli; 2temp»et l'instantané, fonction- 7° Un panier laveur, 12 rainures; nant i l'aide d'une poire, 8» Un égouttolr, 12 rainuret; muni d'un verre dépoli et d'un viseur. Article extrêmement donnant soigné d'excellents 9° Une lanterne verre rouge ; et résultats, 10° Unebolte de 6 plaquée 9x12; nullement encombrant et léger ; 11° Une pochette papier sensible; 2° 6 châssis métal ; 3° Un sae rigide à demi-ronde, fermoir, 24 leuillei gainé façon chagrin avec courroie tré, dose 1/2 litre; pour 13° Un flacon virage concentré, dose I /2 litre ; contenir Mercure, dieu des filous et des thermomètres, veillait sur lui. Ce même lundi, il lui fit faire la connaissance de M. Sulpice Bouchon. C'était une âme simple et candide qui l'écouta avec une attention admirative quand Sansatout lui fit part des fabuleux bénéfices qu'il allait réaliser avec sa nouvelle découverte de la moule perlière, un mollusque qu'il était! en train d'acclimater à Bigorneau-les-BainE. A l'appui de ce qu'il avançait, il sortit de sa poche une poignée do moules truquées, prit au hasard celle qui était marquée d'une imperceptible croix et l'ouvrant avec sa lime à ongles il montra i M. Bouchon qui n'en revenait pas, la perle d'un merveilleux orient dont... l'appareil et les 6 châssis; de ^i°o o3 0" _ ■2 o, s _ cd fd 2 C c O c-c «o •v o ûl in ■SsSS'ë e 14° Un paquet hyposulflte, dose : I litre; 15° Un manuel 1 .2- 12° Un flacon révélateur concen- «e 3"t o S.~fcl photo- graphie, modo d'emploi. ... ce mollusque était le naturel écrin. «Et maintenant, ajoutait Sansatout, qui voyait que -ça mordait, s'il vous reste un doute sur la valeur de ces perles, allez vous-même les faire expertiser, vous saurez ainsi à quoi vous en tenir. » M. Bouchon ne se le ût pas dire deux fois. Il sauta sur son chapeau, pria Sansatout de l'attendre dix minutes dans son salon, courut chez son ami l'expert qui ricana : « On t'a salement monté le j ob ! Des perles comme ça, je peux t'en fournir à trots francs la livre... » Sulpice, vaguement inquiet, accéléra l'allure pour rentrer chez lui où une désagréable surprise l'attendait... Elle est envoyée dans un élégant vide-poche, Off TE 0,1 ■ franco, pour La plus importante fabrique d'accordéon» de la place. 1 a 6 o 1* 6o Cette montre.absolument parfaite, conserve pendant un temps infini l'aspect de l'or dont elle donne entièrementPillusioi) Herfeld & Cie. àNeuenrade Nr.2 ^ 10 UN AN DE CRÉDIT ET CEPENDANT PAS CHER ! savonnette double boîtier, dite boite de chasse, doublé or américain, nouveau cadran24 heures, émail fin, mouvement échappement à cylindre empierré, fabrication exclusivement française, -garantie 2 ans. If Avec un solide tuyau en fonte abandonné par des terrassiers au coin de la rue barrée, H. Tatillon fit une solide cuirasse à son basset. Ce dernier arborait ce corset droit avec une certaine coquetterie et, conscient de la protection que ce manchon métallique lui assurait, il effectuait la traversée des rues, avenues, et boulevards en ayant l'air de oraver cochers chauffeurs, cyclistes et cavaliers. REMONTOIR pour homme. O r c . (t S 3 S— "S 4 M û 3 <u 5 2 e Q. . v h §1 2. Adresser c ommande s à l'EPATANT. 3, rue de Rocroy, Paris. Le tout est envoyé franco de SGiEN CE 1 Il n'existe pas de iivrë"plus merveilleux à connaître, u fournit les moyens d'obtenir toutes les faveurs qua 1 on désire, de découvrir les secrets les plus cachés, de savoir ce qui ae passe dans le3 malsons voisines, de guérir l'ivrognerie et une foule de maladies, de donner des sorts ainsi que de s'en préserver, de connaître l'avenir, de prendre a la main les oiaeaux et les poissons, de se rendre invisible, de gagner aux jeux et aux loteries, de dominer tout le monde, de réussir dans ses entreprises, etc., etc. —■'Demander Notice gratuite. - Ecrire n'engage à rien. Ecrivez. M. CHAUVEL, Libraire, 17, rue £aferrlère; Parla. DERNIÈRE NOUVEAUTÉ Véritable JUMELLE DE THÉÂTRE se réglant à la vue comme toutes les jumelles. Très bonne qualité. Présentation extrêmement élégante Prix : I fr. ©S, franco. 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Il disait, ce billet : «Des perles comme celle que tu emportes il n'y a rien de plus commun, mais pour trouver un mollusque qui soit aussi moule que toi, sois fier, ô Sulpice Bouchon, y a pas d'erreur, c'est impossible I» . e/lRAFON, GHlEN Vers les cinq heures tiu coup de sonnette fit tres3aillii Mm° Verjus Elle alla ouvrir et SB trouva eu présence de Goulot la déménageur qui demanda en entrant: « flïédard est là? — Oui D'IVROGNE. répandit Adolphine, méfiante ; quéqu'vous lui voulez?» « C'est rapport àla bagnole pour le déménagenunt, expliquait Goulot. S'agirait d'sa\oir si c'est lui-z-ou moi qu: s'tn occupe. » Verjus survenant dit à sa femme : « J'te présente mcn v^eil aminche, Nénesse Goulot, dont j't'ai parlé si souvent. Tu parles d'un poteau ! Non seul'ment il va nous donner un coup d'main avec Bibiche peur enlever nos meubles à la cloche, mais demain il doit me présenter chez son patron et me iaire embaucher comme déménageur. » Les doux amis décidèrent d'attendre un moment avant d'aller chercher la voiture aflin de ne pas donner l'éveil à la mère Moulinet. Ils entrèrent donc chez le bistro où Bibiche 'es avait précédés et les espérait en étouffant des « perroquets ». Verjus commanda une tournés dont Carafon eut sa part, <t Va chercher la bagnole à bras >>, fit Verjus à voix basse en lui glissant quarante sous dans la main. ... puis s'était couchée. Trente minutes plus tard, une fenêtre t'ouvrait au quatrième et des paquets attachés au bout d'une corde descendaient sans bruit. La rue était déserte et jusqu'à présent aucun agent, aucun passant n'était venu troubler par sa présence la silencieuse besogne des nocturnes déménageurs. « Au secours IA moi 1 A l'assassin I » hurlait la victime. Ses cris heureusement it aient étouffés par le chapeau qui lui servait de bâillon, « Zuti c'est Rabougri... nous sommes fichus' ronchonnait Verjus qui avait reconnu la voix de ton voisin du dessus, Sonne et fais-le entrer... Sceaux. — Imprimerie Gharaire. V/HiliE. (Suite.) « Tu la remiseras dans la cour du bistro. Quelques heures plus tard, à dix heures et demie environ, une grande voiture À-hras stationnait devant l'Immeuble où perchait Verju3, M"" Moulinet à dix heures tapant avait éteint son gaz... C'était trop beau pour pouvoir durer. A onze heures dix, un individu se dirigea vers la porte de la maison où l'on déménageait et dont il était sans doute nn des locataires «... Bibiche, mais ne ferme pas la porte... Y a plus quTarmoire, une table et la suspension. On va les descendre par l'escalier et on ae défil'ra en vitesse après... » Bibiche, suivant le conseil donné, tira à deux reprises le bouton de sonnette et la porte s'étant ouverte il poussa Rabougri dans le vestibule en murmurant sur un ton menaçant... Adolphine devint aussitôt souriante et sur le contre pins ingageant l'invita à dîner. « Ça m'ra, ia plate mère, a accepta d'emblée Goulot qui descendit avec Verjus et l'inséparable Carafon pour aller chercher une voiture à bras que l'on, devait remiser dans 1 i- cour du pèro Lebroc. A l'instant même où il passait sous la fenêtre de Verjus, une des chaises de la salle à manger accrocha en passant nn pot de fleurs. Le pot do fleurs tomba sur le couvre-chef du passant qu'il enfonça jusqu'aux épaules de celui qui le portait. ' ... « J'te préviens, vieux putois, mets une sourdine a ton grelot si tu n'veux pas te faire défoncer l'accordéon à coups de ribouis !... » Rabougri, plus mort jus vif, se tenait coi 11 se demandant avec angoisse comment tout cela allait finir. « Eh bien, et votre nom ? » demandait de sa loge la concierge. {A suivre.) Le Gérant ; EMILE BEUVÉ.