Psaume 1 : deux chemins de vie

Psaume 1 : deux chemins de vie
Introduction
Les Psaumes
Le livre des records :
Le plus gros livre de la Bible — 150 chapitres
Il contient le plus long chapitre de la Bible — Ps 119, avec 176 versets
Il contient le plus court chapitre de la Bible — Ps 117, avec 2 versets seulement
Il contient le chapitre central des 1189 chapitres de la Bible — c’est le Ps 117.
Il contient le verset central des 31173 versets de la Bible — Ps 118.8
Il a été écrit par le plus grand nombre d’auteurs — au moins 5, presque une bibliothèque
Il a été écrit sur la plus longue période de temps — 900 à 1000 ans entre David et Asaph…
Il est le plus cité par le NT — un tiers des citations, près de 126.
Il contient le plus de prophéties, notamment concernant Jésus Christ, le fils de David.
Le livre des Psaumes est divisé en cinq parties qui se terminent chaque fois en hymne de bénédiction
envers Dieu. On a souvent rapproché cette division en 5 parties avec le Pentateuque qui rassemble les
5 premiers livres de la bible. Dieu donne la Loi, le peuple répond par des chants…
Livre I :
Psaumes 1-41
Livre II :
Psaumes 42-72
Livre III : Psaumes 73-89
Livre IV : Psaumes 90-106
Livre V : Psaumes 107-150
C’est un livre populaire car il évoque toutes les situations de vie : la joie, le regret, l’indignation, la
solitude, la maladie, le doute, l’exubérance, l’espérance etc. Jésus a chanté les Psaumes (Mc
14.26), s’en est approprié les paroles (15.34), les a médités (Luc 24.44).
Il existe plusieurs manières de classer les Psaumes.
La NBS (Nouvelle Bible Second) utilise le marquage hébreu pour définir 7 catégories et classer 127
psaumes.
D’autres ont regardé le contenu pour faire des divisions plus ou moins savantes…
J’ai, quant à moi, repris le classement du commentaire de Lawson.
On ne verra pas tous les psaumes, mais une vingtaine, pris dans chacun des registres…
Psaume 1
1 Heureux l’homme qui ne marche pas selon le conseil des méchants, Qui ne s’arrête pas sur le chemin
des pécheurs, Et qui ne s’assied pas sur le banc des moqueurs,
2 Mais qui trouve son plaisir dans la loi de l’Éternel, Et qui médite sa loi jour et nuit !
3 Il est comme un arbre planté près d’un cours d’eau, Qui donne son fruit en son temps, Et dont le
feuillage ne se flétrit pas : Tout ce qu’il fait réussit.
4 Il n’en est pas ainsi des méchants : Ils sont comme la paille que le vent dissipe.
5 C’est pourquoi les méchants ne résistent pas au (jour du) jugement, Ni les pécheurs dans la
communauté des justes ;
6 Car l’Éternel connaît la voie des justes, Et la voie des pécheurs mène à la perdition.
Ce Psaume :
Les Psaumes
Psaume 1
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Probablement le plus connu des Psaumes (avec le Psaume 23)
La vie dans tous ses aspects est ici résumée ou plutôt simplifiée, singularisée:
Deux chemins : la bénédiction associée aux justes et la malédiction associée aux
méchants.
Pour le chemin du juste :
La Bible doit être centrale, pleinement centrale
Le caractère intérieur doit être transformé
Un fruit se cueille alors, un fruit de prospérité, d’aisance et de plénitude.
Une communion avec Dieu
Pour le chemin du méchant :
Une grande instabilité intérieure
Une grande instabilité sociale
Un rejet de Dieu, comme ultime réalité pour la personne qui s’endurcit contre Dieu.
Ce Psaume est plus qu’une introduction au livre des Psaumes. C’est un programme pour tout adorateur,
de toute personne qui veut vivre proche de Dieu. Et ce choix est le nôtre.
Au centre de cette poésie se trouve une image très vive, un contraste entre deux types de plantes:
L’arbre, rempli de fruits, au feuillage bien vert, qui boit librement, tout son soûl…
La paille, étiolée, sèche, sans racine, qui s’envole au loin.
Une description, et aussi une invitation. Que choisirons-nous ? La vie sèche, sans fruit ou la vie
débordante, saine, et productive ?
Lecture…
Le chemin du bonheur (1.1-3)
Le bonheur est une conséquence (1.1a)
« Heureux… »
Belle entrée en matière ! La Bible est pleine de commencement heureux :
C’est normal, parce que Dieu se présente comme un Dieu heureux (1 Tim 1.11)
Dieu exprime son bonheur dans la création (Gen 1.31 : et voici, c’était très bon )
Et lorsque le Christ en personne donne son discours inaugural, son premier mot, est
«heureux. » D’ailleurs, le sermon sur la montagne se termine par le thème des deux
chemins. Comme si tout son discours était une extension, une application du Psaume 1.
25 béatitudes dans les Psaumes (1:1; 2:12; 32:1, 2; 33:12; 34:8; 40:4; 41:1; 65:4; 84:4, 5, 12; 89:15;
94:12; 106:3; 112:1; 119:1, 2; 127:5; 128:1; 137:8, 9; 144:15 (2x); 146:5). Cette longue liste souligne
que c’est une préoccupation fréquente des Psaumes, de leurs auteurs, et donc de Dieu.
Dieu souhaite le bonheur. Psaumes 84:11 : « Car l’Éternel Dieu est un soleil et un bouclier, L’Éternel
donne la grâce et la gloire, Il ne refuse pas le bonheur A ceux qui marchent dans l’intégrité.»
C’est aussi avec cette promesse que se termine la Bible. Apocalypse 22:14 «heureux ceux qui lavent
leurs robes, afin d’avoir droit à l’arbre de vie, et d’entrer par les portes dans la ville! »
Quel est ce bonheur ?
Il existe en hébreux deux termes assez proches. L’un relève de la bénédiction, de la charge et de
l’honneur confié, l’autre décrit plus un état intérieur, une exubérance personnelle. C’est ce terme qui est
utilisé.
Un pluriel : l’hébreu utilise un mot pluriel invariable. Comme une sorte de paroxysme: « oh bonheur des
bonheurs ! » C’est intensif, multiple, comme les facettes multiples d’un diamant. Ce n’est pas une forme
de bonheur, mais celui qui porte un B majuscule.
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Psaume 1
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On pourrait dire : « il est super et méga cool celui qui … »
Quand on regarde comment ce mot est utilisé dans l’AT, je vois 12 origines à ce bonheur:
1. Marcher loin du péché (Ps. 1:1, 106:3, Pr 20:7; Es 56:2)
2. Prendre refuge en Dieu (Ps 2:12, 34:9 40:5 84:13)
3. Etre pardonné de ses fautes (Ps32:1f)
4. Etre bons envers les faibles et les pauvres (Ps 41:2)
5. Se rapprocher de Dieu grâce à son élection (Ps 65:5, 84:5)
6. Etre corrigé par Dieu ( )(Ps 94:12)
7. Obéir (Ps 119)
8. Avoir de nombreux enfants (Ps 127:5)
9. Développer la crainte du Seigneur (128:1)
10. Ecraser les ennemis de Dieu — NB : dans le contexte de l’alliance nationale, et non dans notre
contexte de la nouvelle alliance. (Ps 137:8-9)
11. Acquérir la sagesse divine (Pr 3:13, 8:34)
12. Désirer, languir après Dieu (Es 30:18)
J’espère que vous avez mémorisé cette liste… Mais en tout cas, il y une chose fondamentale dont il faut
se souvenir : le bonheur est un résultat. Une conséquence, un fruit, un dividende, un retour
d’investissement. Le bonheur n’est jamais un objectif. Si le bonheur est un but, il sera à jamais le savon
de Marseille humide qu’on tente de rattraper dans la baignoire — il glisse entre les doigts.
Laissez-moi faire une dernière remarque. Le mot «heureux » vient d’un verbe qui veut dire ‘avancer,
marcher droit, redresser’ (Pr 9.6b ; 4.14 ; Es 1.17). L’idée que l’on a alors, c’est que le bonheur est le
fruit d’une promenade, une progression alors que l’on suit Dieu, et que lorsque l'on s’arrête, on
s’ankylose. On en perd un peu, et c’est dur de repartir. C’est aussi comme une promenade où l’arrivée
récompense tellement l’effort. On a le plaisir des paysages et des souvenirs.
Bien aimés, le plus grand obstacle au bonheur en Christ, c’est de s’arrêter de marcher. C’est de s’arrêter
de grandir, c’est de s’arrêter de servir. Le nombrilisme, la paresse, le refus d’apprendre ont tué plus
d’une passion pour Jésus.
Le bonheur selon Dieu n’est pas un but, mais un résultat que le Psalmiste évoque maintenant
Le bonheur a des ennemis (1.1b)
« … L’homme qui ne marche pas selon le conseil des méchants, Qui ne s’arrête pas sur le chemin des
pécheurs, Et qui ne s’assied pas sur le banc des moqueurs »
Le bonheur est un résultat, qui peut être nettement diminué. La suite du verset et le suivant établissent
un contraste de fréquentation. Les fréquentations des méchants, la fréquentation de la Bible.
On remarque plusieurs degrés d’association ;
Méchants, pécheurs, moqueurs.
Marcher, s’arrêter, s’asseoir.
Conseil, Chemin, Banc
Le «méchant » c’est celui qui est l’oppose du «bon. » Il s’agit de personnes qui commettent des actes
injustes, qui s’opposent à Dieu et aux hommes. Souvent utilisé dans un contexte légal et criminel. Le
mot indique la culpabilité intérieure, la disposition personnelle au mal.
Le «pécheur » c’est celui qui a raté la cible morale de Dieu. Juges 20.16 nous donne une image du sens
de ce mot : des hommes d’élite capables de «viser un cheveu sans le manquer.» Le pécheur, est donc
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Psaume 1
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celui manque d’accomplir la voie de Dieu ou qui la rejette à son profit. Que ce soit volontaire ou
involontaire (Lév. 4.2).
Le «moqueur » c’est celui qui rit du péché (Prov. 14.9), qui rit du jugement (19.28). C’est celui qui est fier
et hautain (21.24), résistant à toute exhortation (9.8, 15.12) et qui hait la correction. Proverbes 24:9 «le
moqueur est en abomination parmi les hommes. »
C’est curieux que le crescendo aille du méchant au moqueur ! La pensée immédiate serait d’intervertir
l’ordre : du moqueur au méchant. Mais en fait :
On a là le parcours naturel de l’homme. La méchanceté est naturellement attachée au cœur humain.
Regardez les adorables bambins qui sont rentrés en classe ; leur comportement est instinctivement
centré sur eux-mêmes. Ils se querellent et prennent ce que les autres ont.
Cet instinct se solidifie : l’homme ne fera pas ce que Dieu veut. L’homme naturel ne pensera pas ce que
Dieu pense.
Et l’autre étape de cet endurcissement, c’est la raillerie, l’ironie. Une position résolument moqueuse à
l’égard de ce que le Seigneur dit.
La progression dans le vocabulaire utilisé s’accompagne de la progression de l’association:
Le premier verbe, marcher. On pourrait aussi traduire par suivre. Marcher selon le conseil des
méchants, c’est faire plusieurs pas en leur compagnie, la fréquentation reste occasionnelle, on fait un
bout de chemin.
Le second verbe, s’arrêter, trahit une intention plus nette. On se tient résolument en leur compagnie. On
considère cette fois qu’ils méritent d’être écoutés plus longtemps.
Le troisième verbe, s’assoire, possède l’idée de demeurer. De camper. S’installer. On prend racine dans
cette compagnie qui est amusante : les moqueurs ou les insolents font beaucoup rire, et on leur donne
facilement le crédit de savoir bien vivre.
Toute cette progression est finalement assez bien imagée : un conseil qui devient chemin, un chemin
qui devient un banc.
Nous avons habité près d’Hollywood pendant un an. Des amis nous ont fait visiter la ville. Les salles de
cinéma, les trottoirs avec l’empreinte de centaines de stars. Les lumières, l’ambiance — c’était amusant
d’être sur le lieu symbolique de l’institution culturelle la plus influente de la planète. Puis nous avons
déposé nos enfants chez nos amis, et lui nous a fait faire un tour de Hollywood «by night.» Toute autre
image. Des dizaines et des dizaines de Limousines, des gens en vêtements de sortie… Et puis des
dizaines et des dizaines de prostituées, hommes, femmes, des travestis…. Je me demande ce qui se
passe dans la tête, quand un homme se met de la couleur sur les ongles, met des talons à aiguilles, une
robe serrée, du maquillage, se met des bigoudis dans les cheveux, puis se regarde dans le miroir et dit:
« Là, ça y est, je suis prêt à sortir. » Ca commence par un conseil que l’on suit et qui grandit ; et on
s’assoit dans le rôle que l’on a tenté un jour, et on cela devient alors notre identité.
Le péché engendre le péché. C’est l’une des terribles réalités du mal. L’aspiration au mal est insatiable,
si elle n’est pas bridée. Dans ce processus, nos fréquentations jouent un rôle essentiel. A un homme de
Dieu qui avait pourtant fait ses preuves, Paul écrit : « Fuis les passions de la jeunesse, et recherche la
justice, la foi, l'amour, la paix, avec ceux qui invoquent le Seigneur d 'un coeur pur » 2 Tim. 2:22
Ceux que vous fréquentez le plus, mouleront le plus votre personnalité.
Le bonheur se mémorise (1.2)
« 2 Mais qui trouve son plaisir dans la loi de l’Éternel, Et qui médite sa loi jour et nuit! »
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Devant les ‘terroristes-de-la-piété’, Dieu évoque un remède : aimer la Parole de Dieu. « Mais qui trouve
son plaisir dans la Parole de Dieu, et qui médite sa loi jour et nuit…»
Littéralement, «mais plutôt dans la Parole de l’Eternel est sa joie ».
Le contraste est marqué dans l’original. D’un côté le dilettante qui écoute ses potes, de l’autre celui dont
l’affection est nourrie de Bible.
Mise en avant dans la phrase : la Parole de Dieu. C’est elle qui est au centre de la joie proposée. La
Parole de Dieu est le roc joyeux qui associe l’homme au bonheur.
La «joie » dont il est question dans le texte originel, c’est aussi une expérience émotionnelle forte.
Elle touche parfois les sentiments amoureux (Gen 34.19 la joie du jeune homme pour la fille de Jacob)
Elle peut correspondre à l’affection profonde d’un ami (comme Saul et David au début, 1 Sam 18.22)
Elle provient aussi de satisfaction terrestre, tels que les honneurs ou certaines activités…
Elle peut être celle de Dieu pour certaines personnes (la reine de Sabbat observe combien Dieu s’est
réjoui de Salomon, 1 Rois 10.9)
Mais c’est surtout un constat de valeur, qui s’accompagne d’une appréciation profonde. Je sais que la
Bible a de la valeur, donc je me réjouis de l’avoir près de moi. Non seulement je vais la garder près de
moi, mais je vais aussi l’ingérer !
Méditer, c’est avant tout redire, répéter, susurrer, réciter. Ca implique la mémorisation de cette Parole.
Jour et nuit, c’est une expression qui illustre la constance. Jour est nuit, c’est dans toutes les situations
de vie. Les préceptes de Dieu sont devant moi, et c’est la joie de mon âme, affirme le psalmiste…
Comment ça marche ? Lisons ensemble 2 Cor 10.4-5:
Notre chair, le monde, parfois Satan, enseignent une manière vie égocentrique, dépravée, colérique,
loin de Jésus Christ.
La Parole de Dieu nous permet de saisir chaque pensée pour l’amener à l’obéissance.
Comme des enfants qui apprennent l’équilibre sur une bicyclette et qu’il faut accompagner
constamment…
Laissez-moi vous donner un exemple. Je relisais la semaine dernière 2 Corinthiens, et puis 2
Corinthiens 12:10 m’a un peu sauté au visage «c’est pourquoi je me plais dans les faiblesses, dans les
outrages, dans les calamités, dans les persécutions, dans les détresses, pour Christ ; car, quand je suis
faible, c'est alors que je suis fort. »
Tout en moi s’oppose aux faiblesses, aux outrages, aux calamités, aux persécutions, aux détresses…
Dans ma chair, je m’insurge
Mais en regardant à la manière dont Paul évoque ces choses, je réalise que ces aspects douloureux de
la vie, qui nous font constater notre faiblesse, deviennent des sources de forces, si on s’appuie sur
Christ.
La parole de Dieu devient une arme, une munition de vie.
Octavio est arrivé d’Amérique du Sud comme émigré clandestin, comme beaucoup de ceux qui peuplent
la Californie. Un style de vie bohème, un peu de drogue et d’amusement. Et voilà qu’avec sa femme,ils
deviennent chrétiens. Quelque 15 ans plus tard, ils sont tous deux passionnés pour Christ. Il fait alors
partie d’un groupe de chrétiens de son église visant à atteindre les hispaniques. Nous avons mangé
ensemble juste avant que l’on ne quitte la Californie. Au cours de la discussion, il m’a dit que son seul
but était d’aimer Jésus davantage. Il avait mémorisé plusieurs livres du N.T., et il faisait ses trajets
professionnels — charpentier industriel — avec la photocopie d’une page de la Bible. Chaque jour, il
apprenait 5 versets… Voilà ce qui faisait de lui, un homme de Dieu. Il y avait sur son visage la joie de la
fréquentation de la Parole de Dieu.
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Le bonheur est productif (1.3)
« 3 Il est comme un arbre planté près d’un cours d’eau, Qui donne son fruit en son temps, Et dont le
feuillage ne se flétrit pas : Tout ce qu’il fait réussit. »
Ce chemin du bonheur est productif. Dieu compare l’homme qui médite la Bible à un arbre. Une image
qui contraste avec la paille dont nous parlerons dans un instant :
Racine. La stabilité est souvent associée à l’arbre.
Croissance dans le temps. A l’inverse de la mauvaise herbe, un arbre prend du temps pour grandir.
Fruit. Un arbre contribue au bienfait de tous. Il porte du fruit, c’est-à-dire que l’on peut se servir de ce
fruit.
Le verbe «planté » pourrait être mieux traduit par «transplanté. »
Planter, c’est installer pour qu’une plante prenne racine. Transplanter par contre, c’est changer
d’environnement, avant de prendre racine.
Une belle image de la régénération qui a lieu lorsque quelqu’un se convertit. Le chrétien est arraché au
monde des ténèbres pour être transplanté dans le monde du Fils de Dieu (Eph 2.1-3; Col 1.12-13) Il est
alors abreuvé d’un Esprit qui est comme une source de vie qui coule jusque dans la vie éternelle.
Il porte du fruit en son temps. Le fruit :
Le Saint Esprit qui le remplit (Jean 15.1-7 ; Gal 5.22-23)
La maturité (1 Jean 2.12, 13 ; Hébr 6.11-13)
Les dons spirituels (Rom 12.9ss ; 1 Pie 4.10-12)
La manière de vivre et d’offrir à Dieu une vie qui l’honore.
Dans le jardin de mes parents il y a plusieurs arbres fruitiers. On a découvert — au grand regret de l’une
de nos filles — que les fruits peuvent être habités, avec des vers dansants ; qu’ils peuvent être mûrs audelà de qui est agréable . En tout cas, un fruit, c’est pour les autres. Ce qui immédiatement appelle
cette question : quand votre conjoint, vos enfants, vos collègues, vos voisins, quand vos frères et sœurs
cueillent quelque chose chez vous, est-ce que c’est un bon fruit ? Un fruit plaisant, tel qu’il est défini
dans l’Ecriture ?
Certes, c’est en «son temps » qu’il sort. Mais Pierre joue sur le même thème: « Désirez comme des
enfants nouveau-nés le lait non frelaté de la parole, afin que par lui vous croissiez pour le salut» (1
Pierre 2:2).
Le prophète Jérémie s’inspire aussi du même thème : Jér 17.5-8 :
5 Ainsi parle l’Eternel : Maudit soit l’homme qui se confie dans l’homme, Qui prend la chair pour appui, Et qui détourne
son coeur de l’Eternel !
6 Il est comme un misérable dans le désert, Et il ne voit point arriver le bonheur ; Il habite les lieux brûlés du désert, Une
terre salée et sans habitants.
7 Béni soit l’homme qui se confie dans l’Eternel, Et dont l’Eternel est l’espérance !
8 Il est comme un arbre planté près des eaux, Et qui étend ses racines vers le courant ; Il n’aperçoit point la chaleur
quand elle vient, Et son feuillage reste vert ; Dans l’année de la sécheresse, il n’a point de crainte, Et il ne cesse de
porter du fruit.
Il y a une vitalité caractéristique en celui qui s’accroche concrètement quotidiennement à la Parole de
Dieu. Il est verdoyant. Il vit. Non seulement il vit, mais il prospère. Dans le sens de ce qu’il entreprend
s’accomplit de façon satisfaisante. Pourquoi ?
Ni par un processus magique ou automatique ! D’ailleurs un autre psaume exprime la surprise de
l’auteur devant la prospérité des méchants…
Vivre selon l’intention du Créateur révélée dans l’Ecriture, c’est maximiser ses chances d’utiliser les lois
naturelles que Dieu a mises en place. Un employé qui se moque de respecter son employeur doit
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s’attendre à avoir des problèmes. Un employeur qui exploite ses employés doit s’attendre à avoir
également des problèmes. Une femme ou un homme qui est sélectif dans son obéissance à Christ, ne
verra pas la prospérité de son couple ou de sa famille.
L’image la plus touchante de cette prospérité est celle de Joseph.
« [Dieu] fera paraître ta justice comme la lumière, Et ton droit comme le soleil à son midi. Garde le
silence devant l'Éternel, et espère en lui; Ne t'irrite pas contre celui qui réussit dans ses voies, Contre
l'homme qui vient à bout de ses mauvais desseins. » (Ps 36.6-7).
Le bonheur se cueille sur l’homme heureux rempli de la Parole!
C’est beau, le chemin du bonheur !
Le chemin de la honte (1.4-5)
Le contraste est vif : « pas ainsi des méchants ! » Il existe deux négations en Hébreu, celle qui est
utilisée est la plus absolue. On ne pourrait dresser de murs plus épais ni plus hauts entre les deux
groupes d’individus.
Ici, il s’agit des méchants, un titre utilisé à quatre reprises dans ce psaume (1, 4, 5, 6). Les gens qui sont
détachés de Dieu et dont la vie est donc sans retenue.
La honte d’être ballotté (1.4)
« Ils sont comme la paille que le vent dissipe. »
En terme de paille, c’est plutôt la balle. En Palestine, on extrayait la graine de blé en battant la moisson,
puis en jetant en l’air une pelletée de cette moisson. Comme la Palestine est très ventée, l’enveloppe de
la graine était emportée au loin — de toute façon elle était inutile — et il ne restait que la graine de blé
qui elle, retombait au sol.
Ceux qui ne prennent pas racines dans la Parole n’ont aucune stabilité. Ils vont d’une décision à l’autre,
d’une influence à l’autre, et ils sont déstabilisés très rapidement et emportés.
Et avant de croire que cela n’applique qu’au monde, je vous lis Eph 4.11ss :
11 C’est lui qui a donné les uns comme apôtres, les autres comme prophètes, les autres comme évangélistes, les
autres comme pasteurs et docteurs,
12 pour le perfectionnement des saints. Cela en vue de l’oeuvre du service et de l’édification du corps du Christ,
13 jusqu’à ce que nous soyons tous parvenus à l’unité de la foi et de la connaissance du Fils de Dieu, à l’état d’homme
fait, à la mesure de la stature parfaite du Christ.
14 Ainsi nous ne serons plus des enfants, flottants et entraînés à tout vent de doctrine, joués par les hommes avec leur
fourberie et leurs manoeuvres séductrices,
15 mais en disant la vérité avec amour, nous croîtrons à tous égards en celui qui est le chef, Christ.
Le prophète Esaïe utilise une expression similaire : Esaïe 57.20-21 : « Mais les méchants sont comme la
mer agitée, Qui ne peut se calmer, Et dont les eaux soulèvent la vase et le limon. Il n’y a point de paix
pour les méchants, dit mon Dieu. »
La honte d’être accusé (1.5a)
« 5 C’est pourquoi les méchants ne résistent pas au (jour du) jugement»
On pourrait mieux traduire par «se lever. » Les méchants ne se lèveront pas lors du jugement. Il vous
est peut-être arrivé d’être devant une autorité judiciaire ou policière. Peut-être après une infraction à la
circulation, ou quelque chose de ce genre. Si vous aviez tort, et si vous avez un minimum d’humilité,
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vous avez dû adopter un profil bas. Si par contre vous n’aviez pas tort, alors vous êtes présenté ou levé
avec assurance.
Aucun des méchants ne saura tenir debout devant Dieu. On a demandé à Rousseau ce qu’il dirait à
Dieu après sa mort. Celui-ci a rétorqué du haut de son cynisme: je me justifierai. Mais personne ne se
justifie devant un Dieu saint !
Il existe 5 jugements annoncés par la Bible. Et pour ceux qui concernent les non chrétiens, personne
parmi les moqueurs, ne tiendra debout.
La voie de l’indépendance de Dieu conduit à la honte d’être accusé, puis condamné.
La honte d’être isolé (1.5b)
« Ni les pécheurs dans la communauté des justes»
Une troisième conséquence que l’on trouve ici, c’est la honte d’être isolé de la communauté des justes.
Le pécheur ne subsiste pas, il ne tient pas debout dans la communauté des justes, dans l’église.
C’est là peut-être l’ultime conséquence terrestre du péché, c’est l’isolement. Le fait de ne pas être à
l’aise avec ceux qui aiment le Seigneur. Il n’est pas rare, quand ça ne va pas avec Christ, qu’on cherche
à s’éloigner de l’Eglise. On trouve alors plusieurs excuses, on essaie de rationaliser pourquoi on
abandonne l’église. Parfois, c’est la conscience coupable qui refuse l’exemple ou l’éclairage ou
l’exhortation de la communauté des justes.
Cf . La personne disciplinée de Corinthe, ou l’abandon de Démas?
L’arrivée des chemins (1.6)
« 6 Car l’Éternel connaît la voie des justes, Et la voie des pécheurs mène à la perdition.»
L’approbation (1.6a)
« 6 Car l’Éternel connaît la voie des justes»
« Connaître » dans la Bible a souvent le sens de relation proche. Dieu donne une promesse
encourageante qui est à comprendre dans le contexte du jugement des pécheurs. Dieu connaît les
secrets du cœur (Psaumes 44:22). Paul nous rappelle : « Pourtant la solide base posée par Dieu
subsiste, scellée par ces paroles : Le Seigneur connaît ceux qui lui appartiennent ; et : Quiconque
prononce le nom du Seigneur, qu’il se détourne de l’injustice. » (2 Timothée 2:19)
Le jour vient où la réalité du juste et de l’injuste sera clarifiée. On entendra du Père: « Bien, bon et
fidèle serviteur, tu as été fidèle en peu de choses, je t’établirai sur beaucoup; entre dans la joie de ton
maître » (Matthieu 25:23).
La dévastation (1.6b)
« Et la voie des pécheurs mène à la perdition. »
A la fin de la tribulation, chapitre final de l’histoire humaine, Christ reviendra en gloire et séparera les
hommes. « Toutes les nations seront assemblées devant lui. Il séparera les uns d’avec les autres,
comme le berger sépare les brebis d’avec les boucs» Matthieu 25:32.
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Mille années plus tard, il y aura une dernière moisson, un dernier rassemblement; devant le grand trône
blanc. Les pécheurs seront alors plongés dans un enfer éternel. Une perdition, une destruction ultime et
constante.
Conclusion
a. Êtes vous sous l’influence de personnes qui ne s’intéressent pas à Dieu?
b. Vous sentez vous emprisonnés par le péché?
c. Êtes-vous heureux ?
d. Avez vous de la joie à suivre la Loi du Seigneur?
e. La situation est-elle difficile? Vos forces s’amenuisent-elles?
f. Prospérez-vous, vous sentez-vous progresser ?
Quelques pistes d’application
1. Il faut être exigeant sur ses fréquentations. C’est aux enfants de lumière d’éclairer les enfants de ce
siècle. Et non l’inverse.
2. Il faut parfois redonner un coup de pouce à notre marche. Il faut parfois se repentir, et admettre que
l’on s’est laissé prendre au piège. Proverbes 14:12 : «Telle voie paraît droite devant un homme,
Mais à la fin, c’est la voie de la mort. »
3. Les échecs passés ne sont pas des ornières. On peut rebondir. Proverbes 24:16: « Car à sept
reprises le juste peut tomber et il se relève, Mais les méchants sont précipités dans le malheur.»
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