Geluit—Luthinerie n° 55 09/2011 p. 12
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Geluit—Luthinerie n° 55 09/2011 p. 12 Jeu d’ensemble journée du luth Recercada’s Diego Ortiz Les quelques informations que l'on possède sur Ortiz nous indiquent qu'il arrive à Naples vers 1553etdevientmusicienauservice du ducd'Albe ;il est également maître de la chapelle royale de cette même vi ll e. Ildemeure àNaples jusqu' en1570. Ilest l'un des premiers auteurs de recueils d'œuvres basées sur des variations instrumentales ou differencias (voir lafolia). En 1553,paraîtàRome sonTratadode glosas sobre cláusul as yotros généros de punt os en la música de violones nuevamente puestos en luz,publiéenespagnoletenit alien. Les glosas sontdes variati ons int erprétées soi tpar des solistes soitpar deux musiciens jouant d'instruments semblables.Ce traitéprésente également des recercadas (ouricercari),pri ncipal ementdes variations musicales,pouvant être jouées par de petits groupes d'instrumentistes. LE LUTH ET L’ORNEMENTATION Dans notre jeu d’ensemble,nous vous proposons de pratiquer l’ornementation omniprésente dans la musique de la Renaissance,et ce à partir du Traitéde Diego Ortiz :Tratadode gl osas sobre cláusul as yotros généros de punt os en la música de viol ones nuevamente puestos en luz. Afin de mettre ce traitéen perspective avecd’autres auteurs,nous vous donnons ci-dessous un petit aperçu des sources de théoriciens qui se sont penchés sur le problème. L’ornementation présente deuxcatégories distinctes :les «graces »ou ornements liés à une seule note tels que les mordants et trilles,et les «diminutions »qui s’étendent sur plusieurs notes — c’est de ces dernières que nous traiterons en pratique.Ce sont aussi elles qui imprègnent de manière plus ou moins stéréotypée les tablatures de luth,surtout celles qui se basent sur la musique polyphonique vocale en yajoutant des ornementations. e. De Ganassien1535àBovi cell oen1594,les textes impriAvecune dizaine d’écrits,l’Italie domine les sources du16e siècl més couvrent la pratique de tout le siècle.Deuxthéoriciens,Girolamo Dalla Casa et Giovanni Bassano,illustrent leurs propos avecla célèbre chanson Susanne un jour de notre compatriote Lassus. Nous yajoutons deuxsources germaniques dumilieude siècle :Adrian Petit Coclico et Hermann Finck. Leur contenu La plupart des auteurs expliquent comment remplir les intervalles (par notes de passage et broderies)et orner les cadences. Certains enseignent à passer d’une voixà l’autre,comme fait Hermann Finckdès 1556,attitude plus instrumentale que vocale et qui,dans le domaine du luth,prend une place importante. Quelle(s)voixorne-t-on ? Coclico déclare fermement que la basse ne peut être ornée,étant le fondement des autres parties.Finckest moins strict et dit simplement que la basse est moins ornée que la voixsupérieure.Pour préserver la clartéde la structure musicale,Dalla Casa évite d’orner les passages contrapuntiques et conseille d’orner de préférence les syllabes longues.Pour Nicola Vincentino,dans la polyphonie à cinq voixou plus,n’importe quelle voixpeut comporter des ornements,la voixornée pouvant être soutenue par sa doublure non ornée ce qui maintient la polyphonie complète.À quatre voixpar contre,les passagi obli geantàquitter les notes de la polyphonie,celle-ci deviendrait défectueuse.Dans le même ordre d’idée,Vincentino suggère même que,si les chanteurs veulent orner leur partie,cette dernière peut être doublée auxinstruments afin que l’harmonie se distingue clairement.Ce témoignage autorise doncd’entendre une voixornée en même temps que sa doublure non ornée. Comment orner ? L’ornementation peut être plus ou moins complexe,allant de l’usage de formules stéréotypées au traitement libre,personnel, créatif.Cette diversitén’est pas linéaire.En 1552,Coclico propose une ornementation plus simple que celle de Ganassi quelque quinze années plus tôt.Il donne un exemple enseignépar Josquin,et affirme que ce style est originaire des anciens Pays-Bas.Un an plus tard,paraît le traitéd’Ortiz qui est lui aussi plus simple,plus conventionnel.Il s’attache plus auxcadences qu’auxintervalles,mais donne cette série de recercadas sur lesquels nous allons travailler.Dalla Casa et Bassano proposent une ornementation continue de la ligne contrapuntique avec,chez le premier,une prédilection pour les passages en gammes.De ce qui précède,on constate qu’il ya des styles géographiquement distincts et que les Italiens semblent plus volubiles et notre espagnol Ortiz plus simple et sobre. Revenons à Ortiz Ortiz naîtà Tolède vers 1510et meurt après 1570.Il arrive à Naples vers 1553et devient musicien au service du ducd’Albe tant dans sa vice-royautéque dans sa maison (en 1558).Il est aussi maî tre de chapelle de la ville et réside jusqu’en 1570dans cette ville.Des œuvres du compositeur paraissent en 1565à Venise et d’autres compositions sont conservées en version manuscrite (Vatican et Vienne).C’est par son traitéqu’il est surtout célèbre :en1553,paraîtà Rome son Tratadopubliéen espagnol et en italien.Le premier volume apprend à réaliser des Gl osas,soi tdes ‘variat ions’oudes ‘divi si ons’comme onditàla même époque en Angleterre (pour gamba (violone)et clavecin ou à jouer en soliste).Dans le deuxième livre se trouvent les recercadas qui sont doncessentiellement des variations musicales,pouvant être jouées par de petits groupes d'instrumentistes, et des réductions d’œuvres polyphoniques,également pour gamba et clavecin,ornées de glosas. Geluit—Luthinerie L n° 55 09/2011 p. 13 uitdag Samenspel Recercada’s Diego Ortiz Portret van Diego Ortiz op de titelpagina van zijn Trattado de Glosas (1553) Diego Ortiz (ca.1510–ca.1570) was een Spaans componistwaarschijnlijk geboren in Toledo, hij was in dienst van de vice-koning van Napels (Pedro de Urries)in 1553 en 5 jaar daarna in dienst als maestro di capella van hertog Alvarez de Toledo en later ook van Philips IIvan Spanje. Ortiz publiceerde invloedrijke tractaten zowel over vocale als over instrumentale uitvoeringspraktijk. W ij spelen variaties op recercada’s met vaste baspatronen zoals passameze antiquo en moderno en romanesca. Jeu d’ensemble, 10h, Journée du Luth du 20 novembre 2011 Nous vous proposons cette année de jouer à partir du Tratado de glossas sobre clasusulas yotros generos de puntos en la musica de violones (Roma, 1553). Pour ceux qui désirent participer au jeu d’ensemble (A=440’), vous pouvez trouver la musique dans le lute Calendar de Stefan Lundgren (tablatures et partitions en notes en clés de Sol et Fa). La ligne de basse est très simple, la deuxième voix est en diminutions, choisissez votre partie! À télécharger sur http://www.luteonline.se/lundgren-edition/calendar.htm.Vous pouvez aussi al l er sur l e site de David Van Ooijen http://www.davidvanooijen.nl/etcl iquer sur ‘ sheetmusic’ ,puis Eight recercares.La partition yest transposée pour un luth en Sol et la basse yest chiffrée. Bien sûr, nous aurons sur place des partitions pour ceux qui jouent volontiers à vue. D’autres instruments mélodiques sont bienvenus, comme flûte, gambe, théorbes etc. Wie graag meespeelt om 10u op de luitdag (A=440’) en de muziek zelf niet heeft, kan die o.a. vinden in “The Lute Calendar” uitgave van Stefan Lundgren zowel in versies met noten (sol en fa sleutel) als in tabulatuur (de baslijn voor wie het eenvoudig wil, de diminuties voor de grotere uitdaging) http://www.luteonline.se/lundgrenedition/calendar.htm Of surf naar http://www.davidvanooijen.nl/en ki j k daar bi j“SheetMusi c”: - Eight recercares byDi ego Orti z(ca 1510 - ca 1570) from his Tratado de glossas sobre clasusulas y otros generos de puntos en la musi ca de vi olones (Roma,1553),transposed and intabul ated for g’ -l ute.Trebl e parts in French tablature for g’-lute, accompaniments in figured bass. Hier zijn de variaties in tabulatuur en de ground (basso ostinato) in fa-sl eutel . Ter plaatse op de luitdag zal er ook een aantal partijen verkrijgbaar zijn voor wie op zicht wil meespelen. Bespelers van teorbes, gamba’s blokfluiten zijn natuurlijk ook van harte welkom om mee te doen.