Raymond QUENEAU

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Raymond QUENEAU
Raymond QUENEAU
Écrivain français né au Havre en 1903,
mort à Paris en 1976.
Cent mille milliards de poèmes, est une œuvre de poésie
combinatoire de Raymond Queneau, publiée en 1961.
Selon les mots mêmes Queneau dans sa préface, "Ce petit
ouvrage permet à tout un chacun de composer à volonté cent
mille milliards de sonnets, tous réguliers bien entendu. C’est
somme toute une sorte de machine à fabriquer des poèmes,
mais en nombre limité ; il est vrai que ce nombre, quoique
limité, fournit de la lecture pour près de deux cents millions
d’années ( en lisant vingt-quatre heures sur vingt-quatre)".
L'objet-livre de Queneau offre au lecteur un instrument qui lui
permet de combiner des vers de façon à composer des poèmes
répondant à la forme classique du sonnet régulier: deux quatrains suivis de deux tercets, soit
quatorze vers.
Le livre peut être vu comme composé de dix feuilles, chacune séparée en quatorze bandes
horizontales, chaque bande portant sur son recto un vers. Le lecteur peut donc, en tournant les
bandes horizontales comme des pages, choisir pour chaque vers une des dix versions
proposées par Queneau. Les dix versions de chaque vers ont la même scansion et la même
rime, ce qui assure que chaque sonnet ainsi assemblé est régulier dans sa forme.
Il y a donc 1014 soit 100 000 000 000 000 poèmes potentiels. Queneau ajoute: "En comptant
45s pour lire un sonnet et 15s pour changer les volets à 8 heures par jour, 200 jours par an,
on a pour plus d’un million de siècles de lecture, et en lisant toute la journée 365 jours par
an, pour 190 258 751 années plus quelques plombes et broquilles (sans tenir compte des
années bissextiles et autres détails)"
Un exemple
C'était à cinq o'clock que sortait la marquise
pour consommer un thé puis des petits gâteaux
la découverte alors voilà qui traumatise
qui sait si le requin boulotte les turbots?
Du voisin le Papou suçote l'apophyse
quand se carbonisait la fureur des châteaux
aller à la grande ville est bien une entreprise
lorsque vient le pompier avec ses grandes eaux
Du Gange au Malabar le lord anglais zozotte
le touriste à Florence ignoble charibotte
lorsqu'on boit du maté l'on devient argentin
On a bu du pinard à toutes les époques
grignoter des bretzels distrait bien des colloques
le métromane à force incarne le devin
Raymond Queneau
Retrouver sur Internet un générateur automatique d’un des 1014 poèmes :
http://userpage.fu-berlin.de/~cantsin/permutations/queneau/poemes/poemes.cgi

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