Plus de la moitié des élèves du secondaire ont maintenant dans leur

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Plus de la moitié des élèves du secondaire ont maintenant dans leur
ÉDUCATION
FAut-il interdire le ce
Plus de la moitié des élèves
du secondaire ont maintenant
dans leur poche ce petit
appareil qui leur permet de
communiquer, échanger de
l’information, s’amuser,
prendre des photos… et
parfois tricher ! Faut-il s’en
inquiéter ? Comment l’école
doit-elle s’adapter ?
par Catherine Dubé • photos de Mathieu Rivard
A ssis près des casiers, des élèves de l’école
secondaire Dalbé-Viau s’adonnent à une
activité qui était formellement interdite
jusqu’à l’an dernier : ils envoient des textos, leur
téléphone cellulaire calé au creux des mains. La
direction de l’établissement, situé dans l’arrondissement montréalais de Lachine, a accepté de libéraliser l’usage de cet appareil. « En classe, il
demeure interdit. Mais nous avons ciblé trois
endroits où il est permis : la cafétéria, la place
publique et l’aire de jeux », précise le directeur,
Jean-Pierre Amesse.
La plupart des enseignants sont ravis. « Les élèves
sont moins tentés de se servir de leur téléphone en
cachette pendant les cours, puisqu’ils peuvent le
faire à la pause », témoigne l’enseignant de sciences
Éric Durocher en traversant la place publique, vaste
espace aux murs bleu roi, qui grouille d’élèves se
dirigeant vers la cafétéria ou leur casier.
Dans de nombreuses écoles du Québec, la
réflexion au sujet du cellulaire est à l’ordre du jour :
doit-il être prohibé seulement en classe ou dans
toute l’école ? La voie à suivre ne s’impose pas
d’emblée : alors que certaines directions optent
pour la tolérance, d’autres durcissent les règles
par crainte des dérapages — cyberintimidation,
triche aux examens, inattention en classe.
À l’école Jeanne-Mance, un établissement de
680 élèves de Montréal, le règlement est strict :
aucun appareil n’est toléré entre les murs de la
polyvalente, sous peine d’être confisqué pendant
36 { 15 OCTObre 2012 l’actualité
au moins 10 jours, dès la première infraction. « J’en
confisque environ cinq par semaine », dit le directeur
adjoint, Gino Ciarlo. Une peine sévère si on la compare avec ce qui se fait généralement ailleurs : avertissement, puis confiscation pendant 24 à 48 heures ;
certains directeurs exigent que ce soient les parents
qui viennent récupérer l’objet à leur bureau.
Impossible, désormais, de fermer les yeux sur la
présence de ces bidules électroniques dans les
établissements scolaires. Au Québec, dès leur entrée
à l’école secondaire, le quart des jeunes possèdent
un téléphone mobile ; cette proportion passe à 80 %
parmi les élèves de 5e secondaire. Dans une école
ellulaire à L’école ?
typique, plus d’un élève sur deux en a un dans la
poche, estime Mélanie Fortin, doctorante en psychoéducation à l’Université de Montréal, dont le
travail de thèse consiste justement à documenter
le phénomène. Elle a déjà questionné près de
2 000 jeunes et poursuivra sa quête auprès de 6 000
de plus cet automne. Elle recueille également les
témoignages de leurs enseignants, bien souvent
dépassés par ce déferlement d’appareils. Les trois
quarts des élèves avouent avoir déjà discrètement
envoyé ou reçu des textos pendant un cours, même
si le règlement de leur école l’interdit. Ils risquent
évidemment de se faire confisquer leur précieux
À l’école
secondaire
Dalpé-Viau,
à Lachine, le
cellulaire est
permis dans
certaines zones
seulement. Et
les élèves en
profitent
allégrement !
cellulaire, mais ils excellent dans l’art de le manier
sans se faire remarquer.
« Je peux texter sans regarder le clavier, le téléphone caché dans mon étui à crayons », dit Yana,
15 ans. La jeune fille, qui fréquente la Cité étudiante,
à Roberval, n’a cessé ce petit jeu qu’après en avoir
constaté l’effet désastreux sur ses résultats scolaires.
« Quand on texte, on se concentre sur le message
qu’on veut envoyer, pas sur ce que le prof dit… »,
reconnaît-elle. Ses notes se sont passablement amé­
liorées depuis qu’elle a décidé de laisser son téléphone à la maison, sur le conseil d’une enseignante.
L’enseignante en question, Chantale Potvin, a
demandé en mars dernier à Line Beauchamp, alors
ministre de l’Éducation, l’adoption d’une loi inter­
di­sant les cellulaires dans toutes les écoles de la
pro­vince. « Cela réglerait bien des problèmes »,
croit-elle, consternée par la place qu’occupe cette
tech­no­logie dans la vie de ses élèves. « En classe, c’est
dif­ficile de garder les jeunes concentrés. Et pendant
l’heure du dîner, ils ne se parlent plus et ne font
plus de sport, ils textent. L’autre jour, une élève a
déboulé l’escalier parce qu’elle avait les yeux fixés
sur son téléphone au lieu de regarder devant elle ! »
Le ministère de l’Éducation n’a pas l’intention
de se mêler des affaires internes des écoles, chacune étant responsable d’édicter ses propres règles
de vie. Mais il a décidé de sévir durant les examens
de fin d’année. Les cellulaires facilitent en effet la
vie aux tricheurs, qui communiquent par textos
avec leurs camarades ou cherchent tout bonnement
les réponses sur Internet durant l’épreuve. Certains
élèves altruistes prennent des photos des questionnaires, qui circulent ensuite sur le Web. Beaucoup plus efficace qu’un petit bout de papier plié
dans l’étui…
« Pendant un examen, j’ai saisi deux cellulaires,
dont l’application bloc-notes contenait toutes les
réponses, sûrement fournies par un élève qui avait
passé l’examen plus tôt. Quinze autres élèves
avaient exactement les mêmes réponses sur leur
copie », raconte une enseignante de la commission
scolaire Marguerite-Bourgeoys, dans l’ouest de
l’île de Montréal.
En juin dernier, le Ministère a donc exigé que
les surveillants d’examen appliquent un règlement
draconien : tout élève surpris avec un appareil
électronique, qu’il s’agisse d’un cellulaire ou
l’actualité 15 OCTObre 2012 } 37
ÉDUCATION FAUT-IL INTERDIRE LE CELLULAIRE À L’ÉCOLE ?
d’un iPod Touch, serait expulsé de la salle d’examen
et se verrait attribuer la note zéro. Il n’est plus
nécessaire de prouver qu’il y a eu plagiat ; pincer
l’élève en possession d’un appareil suffit.
À la mi-juin, à l’école Dalbé-Viau, on pouvait
constater que la consigne avait été entendue : la
tête penchée sur leur copie, plusieurs élèves avaient
déposé leur appareil sur le bureau du surveillant
avant l’examen. D’autres l’avaient rangé dans leur
sac à dos, placé contre le mur à l’avant de la classe.
Sur les 920 élèves de l’école, seulement 3 ont été
pris avec un objet proscrit dans les mains.
À peu près absent des écoles il y a à peine une
décennie, le cellulaire est en train de modifier en
profondeur les rapports sociaux entre les jeunes.
« Les interactions en face à face ont diminué, rapporte Mélanie Fortin. Dans l’autobus scolaire, un
jeune préfère texter avec son ami assis deux bancs
derrière que jaser avec celui qui est à côté. » Il en
profite pour coordonner ses travaux d’équipe…
qu’il fait ensuite en réunion virtuelle, grâce à Facebook, tout en continuant de texter.
C’est en soirée que les ados se font surtout aller
les pouces, la période de pointe se situant de 18 h
à 23 h… et parfois au-delà ; plus du tiers d’entre
eux ne résistent pas à l’envie de rester en contact
avec leurs amis la nuit.
« Quand je n’ai pas mon cellulaire sur moi, je ne
me sens pas bien », lance Charles, un élève de
4e secondaire, d’un air tragique, son BlackBerry
dans la poche. « Cet objet devient une extension
de leur corps, confirme André H. Caron, directeur
du Groupe de recherche sur les jeunes et les médias,
de l’Université de Montréal. Les adolescents ont
toujours eu besoin de s’affirmer, de socialiser, de
construire leur identité. D’une certaine façon, rien
n’a changé, seuls les supports technologiques sont
différents. » Ces supports ont cependant transformé
le rapport au temps, désormais dominé par l’instantanéité. « Un jeune qui ne répond pas à son
cellulaire doit ensuite se justifier auprès de ses
amis pendant des jours », poursuit le chercheur.
Selon l’entreprise Nielsen, spécialisée dans les
mesures d’audience des médias, l’adolescent
nord-américain moyen envoie et reçoit plus de
3 300 textos chaque mois. Chez les filles de 13 à
17 ans, ce nombre atteint 4 200, soit 140 par jour.
« Pour eux, un téléphone ne sert pas à téléphoner,
ça sert à texter ! » lance Mélanie Fortin. Parmi les
jeunes qu’elle a interrogés, 89 % de ceux qui ont
un cellulaire disposent d’un forfait « textos illi­
mités »… la plupart du temps payé par leurs parents.
Et souvent moins cher qu’un forfait voix, quand il
38 { 15 OCTObre 2012 l’actualité
À New York,
des écoles
repèrent les
cellulaires des
élèves grâce à
un détecteur
de métal. Des
commerçants
futés offrent
aux élèves un
service de
gardiennage
d’appareil pour
un dollar par
jour, dans un
camion
stationné
devant
l’établissement.
n’est pas carrément inclus dans le forfait familial.
« Cela rassure les parents de penser qu’ils pourront
joindre leur adolescent en tout temps. C’est une
grande illusion. Les ados répondent à tout le monde
sauf à eux, prétextant que leur pile était à plat », a
observé André H. Caron.
Fait à noter, ces parents génèrent une partie des
problèmes vécus à l’école ! Certains envoient des
textos à leur enfant en pleine heure de cours.
D’autres enguirlandent le directeur de l’école parce
qu’il a confisqué son téléphone. Bref, les adultes
ont aussi leur examen de conscience à faire… y
compris les enseignants.
« Pour éviter que les élèves ne textent en classe,
il faut les rendre actifs dans leurs apprentissages.
Même nous, les adultes, nous consultons nos courriels sur nos téléphones quand une réunion s’étire
trop longtemps », souligne David Chartrand,
conseiller pédagogique au collège Sainte-Anne,
une école secondaire privée de Lachine.
Sylvain Bérubé, enseignant de français à l’école
secondaire de Rochebelle, à Québec, compte parmi
les rares qui abordent de front la question de l’usage
responsable des cellulaires avec ses élèves. « Il faut
éduquer les jeunes le plus rapidement possible à
Consigne du
ministère de
l’Éducation :
un élève pris
avec un
appareil
électronique
aux examens
de fin d’année
aura la note
zéro. Dans
cette classe,
les élèves
ont préféré
laisser leur
cellulaire sur
le bureau du
surveillant.
l’utilisation de ces outils, qu’ils ont déjà entre les
mains de toute façon », dit cet adepte de Twitter.
Ces nouvelles technologies façonnent l’école et
la société en général, comme l’ont fait d’autres
inventions avant elles, croit-il. « Ça ne sert à rien
de résister à un changement qui finira par s’imposer. Mieux vaut orienter la façon dont les jeunes
utilisent ces technologies, plutôt que se contenter
de réagir aux aspects négatifs. »
Dans son établissement, les appareils électroniques ne peuvent être utilisés durant les heures
de cours, sauf à des fins pédagogiques, une exception dont Sylvain Bérubé profite dès que l’occasion
s’y prête. L’an dernier, après avoir fait un remueméninges avec ses élèves, il a pris en photo les
mots qui couvraient le tableau, plutôt que de les
recopier un à un. Des jeunes lui ont demandé s’ils
pouvaient faire la même chose. « J’ai accepté et
une armée de cellulaires s’est aussitôt dressée
devant le tableau », dit-il en rigolant.
Lorsqu’il sait que le laboratoire informatique
ne sera pas libre et que ses élèves doivent faire de la
recherche sur Internet, Sylvain Bérubé leur demande
explicitement d’apporter leurs appareils. Télé­
phones intelligents et iPod Touch sont alors les
Nouveauté
2012 des
examens de
baccalauréat,
en France :
pour contrer la
triche, le
ministère de
l’Éducation a
utilisé des
détecteurs
d’ondes
cellulaires dans
certains
centres
d’examen,
choisis de
façon aléatoire.
bienvenus dans la classe. « Près de la moitié des
élèves en ont un, ils forment donc des équipes en
conséquence. » (En plus de faire de la recherche, ils
peuvent entre autres choses enregistrer les explications du prof, se servir de l’application calculatrice
de l’iPod Touch, utiliser des téléphones comme
télévoteurs avec un tableau blanc interactif.)
Une solution qui pourrait être adoptée ailleurs,
pense Benoit Petit, conseiller au RECIT, un réseau
de personnes-ressources consacré à l’intégration
pédagogique des nouvelles technologies dans les
écoles du Québec. « On entend souvent dire qu’il
n’y a pas suffisamment de technologie dans les
écoles, mais c’est faux. C’est simplement qu’elle se
trouve dans la poche des élèves et qu’ils n’ont pas le
droit de s’en servir ! Un iPod Touch est un outil plus
puissant que ne l’était un ordinateur de bureau il
y a sept ans, mais les élèves n’en ont pas conscience,
puisqu’ils l’utilisent seulement pour leurs loisirs. »
Une petite virée dans une école secondaire donne
l’occasion d’apercevoir un nombre étonnant de
téléphones intelligents, tels que des iPhone et des
BlackBerry, même en milieu modeste ; des objets
qui permettent à la fois de prendre des photos, de
filmer et de diffuser sur-le-champ ce contenu sur
les réseaux sociaux. Or, les élèves ne semblent pas
avoir conscience du tort qu’ils peuvent causer en
publiant images et commentaires.
L’enquête de Mélanie Fortin révèle en effet que
30 % des élèves filment leur professeur en classe
« de parfois à très souvent ». Ils sont encore plus
nombreux, soit 42 %, à avoir déjà filmé un autre
élève de la classe. « La plupart semblent en rire
avec les copains et les effacer ensuite », note la
chercheuse.
Un incident malheureux survenu à Gatineau,
fin 2006, rappelle cependant les dérapages possibles. Des élèves ont fait sortir de ses gonds leur
enseignant, tout en le filmant à son insu. Les
extraits ont ensuite été diffusés sur YouTube ;
bouleversé, l’enseignant a été en arrêt de travail
pendant des mois.
Les choses prennent rarement une tournure
aussi dramatique, comme le démontre un sondage
CROP réalisé auprès d’enseignants membres de
la Centrale des syndicats du Québec en février
2011. Aucun des 55 enseignants victimes d’intimidation n’a déclaré d’incident de ce genre. En revanche, 27 % d’entre eux ont vu leur réputation salie
sur Facebook, un phénomène en forte hausse, et
60 % par courriel.
La médisance sur les professeurs et l’intimidation dans la cour d’école ne datent pas d’hier.
l’actualité 15 OCTObre 2012 } 39
ÉDUCATION FAUT-IL INTERDIRE LE CELLULAIRE À L’ÉCOLE ?
« Mais une cyberagression laisse plus de traces.
Un nombre illimité de personnes en sont témoins,
et même si l’auteur efface les photos ou les commentaires, des copies subsistent. Une seule photo
compromettante ou dénaturée peut causer des
dommages graves », dit Claire Beaumont, directrice
de la Chaire de recherche sur la sécurité et la
violence en milieu éducatif, de l’Université Laval,
à Québec.
Les filles de
13 à 17 ans
envoient et
reçoivent en
moyenne
140 textos
par jour.
Pour contrer ce genre de situation, le dialogue semble plus
efficace que la répression. « Si on
impose une règle aux élèves, ils
ne chercheront qu’à la contourner, affirme le conseiller pédago­
gique Benoit Petit. Alors que s’ils
ont participé à son élaboration,
ils auront envie de la respecter. »
Il suggère aux enseignants de
discuter des enjeux avec leurs
élèves, de façon que chacun d’eux
se demande : en quoi ces appareils peuvent-ils nuire aux autres
élèves de la classe, à l’enseignant,
à moi-même ? En quoi peuventils être bénéfiques ? Le groupe
peut ensuite convenir de règles
de vie pour profiter des avantages
de cette technologie tout en
réduisant ses effets négatifs.
C’est ce qu’a fait la direction de l’école DalbéViau. Les règles d’utilisation du cellulaire dans
l’école ont été établies par un comité formé d’ensei­
gnants, d’élèves et de la direction. Et qui a fait le
tour des classes pour un rappel à l’ordre quand des
jeunes se sont mis à se servir de leur téléphone
n’importe où ? Pas le directeur, mais les représentants des élèves !
Les textos ? « C pa grav »
Le langage codé qu’utilisent les ados pour texter nuit-il à leur
apprentissage de la langue ? Mélanie Fortin en était convaincue, comme la plupart de ses collègues de l’école Kénogami,
au Saguenay. Après avoir enseigné le français en 1re secondaire
pendant 10 ans, la jeune femme de 33 ans a entrepris un
doctorat pour en avoir le cœur net. À son grand étonnement,
les entrevues qu’elle a réalisées jusqu’à maintenant avec les
jeunes scripteurs l’ont rassurée.
Pour texter efficacement, les jeunes suivent deux règles :
utiliser le moins de lettres possible et truffer leurs messages
de binettes, ces petits symboles qui expriment une émotion.
« J’ai » peut s’écrire « Jé » ou « G », « c’était » devient « stè »,
« great » s’écrit « gr8 », « arriver » est tronqué et donne
« ariV »…
« Ils emploient ce langage codé entre amis, mais ne s’en
servent pas dans leurs productions écrites à l’école. Ce sont
deux mondes, deux langages, deux façons d’écrire », explique
Mélanie Fortin. Ce que les linguistes appellent un sociolecte,
un langage propre à un groupe social. Ces jeunes écrivent
d’ailleurs les mots au long quand ils textent avec leurs parents
et ils leur demandent de faire la même chose !
40 { 15 OCTObre 2012 l’actualité
« En classe, leurs productions écrites contiennent le même
type de fautes qu’avant : des “s” oubliés, des participes passés
malmenés, des mots mal orthographiés », souligne la chercheuse. Déjà en 1987, le ministère de l’Éducation concluait,
dans le rapport de la Consultation sur la qualité du français
écrit et parlé, que les élèves de 5e secondaire écrivaient « comme
s’ils n’avaient jamais étudié la grammaire et la syntaxe ». C’était
bien avant l’avènement des textos…
Des études menées auprès d’élèves anglophones démontrent
au contraire que l’usage des messages textes peut avoir un
effet positif sur les compétences en lecture et en écriture,
notamment sur l’aptitude à lire et à épeler de nouveaux mots
de vocabulaire. Il faudra soumettre les élèves francophones à
la même démarche pour vérifier la validité de ce constat. Des
jeunes dont le téléphone est pourvu d’un correcteur automatique ou de la saisie prédictive de texte affirment en tout cas
s’en servir.
« Il faut plutôt s’inquiéter du fait que les jeunes lisent de
moins en moins de livres et de revues. S’ils ne lisent que des
textos, comment pourront-ils améliorer leur vocabulaire et
intégrer l’orthographe ? » s’interroge Mélanie Fortin.