Rapport COLIBRI : échange franco-japonais (octobre

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Rapport COLIBRI : échange franco-japonais (octobre
Rapport
COLIBRI :
échange francojaponais
(octobrenovembre 2014)
Elise GAYET
18 octobre, à 5 h 30 du matin, débarquement à l'aéroport de Haneda, à Tôkyô. La
rencontre avec les familles s'est faite peu après l'accueil par les professeurs de français. J'ai été
accueillie par ma correspondante, Yuzuki, sa soeur et sa mère. Elles m'ont emmenée le jour
même visiter Tôkyô pour la première fois, direction le jardin Hama-Rikyû, ancienne propriété de
la famille de shôgun, Tokugawa.
Jardin Hama-Rikyû, Tôkyô
Tour de Tôkyô, vu du Zôjô-ji
Le contraste entre les buildings, qui entourent le jardin, le côté traditionnel du lieu et le
calme qui y règne m'ont beaucoup surprise. Après cette première promenade nous nous
sommes dirigées vers la tour de Tôkyô qui offre une vue surplombant toute la ville. Avant de
quitter la capitale, nous passons rapidement au temple Zôjô-ji au pied de cette tour, qui
accueille le festival de Myanmar. Celui-ci donnait au lieu une ambiance conviviale.
Environ une heure plus tard, nous sommes arrivées à Kuki, dans la préfecture de
Saitama, où se situe l'appartement de ma correspondante. La ville est dix fois plus
importante que la mienne avec plus de 150 000 habitants. Le niveau du plancher est
légèrement surélevé, dans les logements japonais, et laisse place à un petit vestibule pour
enlever ses chaussures. C'est ce qui m'a étonnée, en premier, mais aussi le fait que nous
sommes assis sur un tapis matelassé pour regarder la télévision, dans le salon. J'y ai ressenti
une atmosphère accueillante. L'appartement est situé non loin de la gare que nous avons
empruntée chaque jour pour nous rendre au lycée.
Le trajet était de quinze minutes pour relier la gare de Kuki à celle de Kazo, ville où se
situait le lycée Fudooka, auquel s'ajoutaient trente minutes de marche à pied. Le lycée
Fudooka est imposant, composé de trois étages : le premier étage est réservé aux élèves de
troisième année (terminale en France), le second aux deuxièmes années et le dernier aux
élèves de première année. A l'entrée, tous les élèves doivent changer leurs chaussures pour
de petits «chaussons», utilisés dans l'enceinte de l'établissement. De plus, le port de
l'uniforme y est obligatoire.
Bâtiment principal du lycée Fudooka
A mon arrivée, j'ai dû me présenter au proviseur et devant l'ensemble des professeurs
du lycée, ce qui était impressionnant.
Les cours auxquels j'ai assisté, avec une autre Française, étaient principalement de
l'anglais, du français et du sport. Le reste du temps, j'allais à la bibliothèque car beaucoup de
cours suivis par ma correspondante étaient trop compliqués à comprendre. Toutefois, j'ai
assisté à un cours de mathématiques de première année, d'histoire avec la classe de Yuzuki
ou encore de la calligraphie japonaise (shôdo). L'apprentissage des bases du shôdo est l'un
des cours les plus intéressants auxquels j'ai assisté à Fudooka car il m'a permis
d'appréhender un art spécifique à la culture japonaise. En sport, j'ai pu également essayer le
softball (variante du baseball), sport très peu connu et pratiqué en France.
Concernant le cours de français, je me suis étonnée de voir deux assistantes de langue
(ALT), en plus du professeur, assurer le cours, puisqu'en France, les cours de langue sont
rarement assistés par des natifs. De plus, à chaque cours, les élèves chantaient «Aux Champs
Elysées» de Joe Dassin, ce qui était amusant.
D'autre part, la gentillesse et l'attention que nous ont portés les élèves alors que nous
nous connaissions à peine, par de petits cadeaux, m'ont agréablement étonnée ; mais aussi,
le fait que les classes soient composées de 40 élèves (plus qu'en France). Les élèves ont
également le droit de dormir lors de certains cours, ce qui m'a vraiment surprise. A l'heure
du déjeuner, la plupart des élèves mangent un bentō, ou panier-repas, dans leur salle de
classe, ce qui diffère des habitudes d'un lycéen français.
En dehors des cours que j'ai suivis du lundi au vendredi (ou samedi), j'ai eu l'occasion de
visiter plusieurs sites connus de Tôkyô et de sa région : une semaine après mon arrivée je
suis partie dans la préfecture de Tochigi. Cela a sûrement été la plus belle surprise de cet
échange que de découvrir cette région car j'y ai découvert le Furumine-jinja, sanctuaire
shintō dédié au tengū (personnage du folklore japonais).
La route qui y mène est située dans la montagne peuplée de hauts arbres aux couleurs
de l'automne, kôyô en japonais (changement de couleur des arbres à l'automne), et bordée
d'une rivière transparente.
C'était ma première visite dans un sanctuaire où j'ai pu en apprendre les coutumes : à
l'entrée du sanctuaire, marquée par un torii («porte» construite pour symboliser la
séparation entre le monde physique et le monde spirituel), on se purifie à un petit bassin
d'eau en pierre (chôzuya) où l'on passe de l'eau à l'aide d'un hikashu (sorte de grande
louche) sur ses mains puis l'on porte à sa bouche de l'eau du hikashu avec sa main. La prière
au temple se déroule, ensuite, en jetant une pièce comme offrande au kami (divinité) suivie
de deux salutations, puis on tape deux fois dans ses mains avant de terminer par une
dernière salutation. Concernant l'intérieur, l'élément qui m'a le plus étonnée, ce sont les
deux masques géants du tengū et du karasu tengû posés au mur d'une des pièces du
sanctuaire.
Torii du Furumine-jinja
Masques du karasu tengû (à gauche)
et du tengû (à droite)
Ma visite dans la préfecture de Tochigi s'est achevée par une excursion aux temples et
sanctuaires de Nikkô, site touristique classé patrimoine mondial de l'UNESCO : le premier
que j'ai découvert est le Nikkô Tôshô-gû, sanctuaire principal du site qui est connu pour les
singes de la sagesse et pour accueillir le tombeau du shôgun, Ieyasu Tokugawa.
Nikkô Tôshô-gû
Les singes de la sagesse
Le fait qu'il soit complètement entouré de forêt lui donnait une atmosphère très
paisible. J'ai toutefois été déçue de voir que sa porte principale est en rénovation pour
plusieurs années. J'ai conclu ma visite à Nikkô avec le mausolée d’Iemitsu Tokugawa, le
Taiyuin.
26 octobre. Deuxième excursion à Tôkyô, pour découvrir le Meiji-jingû et le quartier de
Harajuku. Avant de partir, c'était sûrement le lieu que je voulais le plus voir et je n'ai pas été
déçue car le cadre est surprenant : on trouve un sanctuaire entouré d'une forêt en plein
milieu de la ville. C'est sans doute un des sanctuaires les plus connus de Tôkyô, prisé autant
par les touristes que par les Japonais. De plus, j'ai eu la chance d'y voir un mariage shintô,
qui a suscité mon émerveillement.
Meiji-jingû, Tôkyô
Vue de l’intérieur du Sensô-ji
Le chemin vers la sortie du Meiji-jingû nous a menées directement vers le quartier de
Harajuku, très fréquenté par les jeunes Japonais qui y viennent notamment pour acheter des
vêtements. La rue la plus empruntée de Harajuku est Takeshita-dôri, rue étroite, où une
foule incroyable s'amasse avec parfois, des looks assez excentriques !
Ma dernière visite à Tokyo s'est faite le Jour de la culture (Bunka no hi), jour férié au
Japon, où la famille de ma correspondante et moi sommes allées à Asakusa, quartier connu
pour le temple qui s'y trouve, le Sensô-ji.
Sur la route vers Tôkyô, j'ai pu apercevoir le mont Fuji au loin, ce qui a été magique
puisque c'est un emblème du Japon. Arrivés, nous avons fait le tour de boutiques vendant
des objets traditionnels japonais avant de nous diriger vers le Kaminari-mon, porte qui se
situe à l'entrée du chemin qui mène au Sensô-ji. Devant cette porte, il s'est avéré impossible
de prendre une photo sans personne autour de soi tant il y avait de monde !
Ce qui m'a marquée, c'est l'alignement de petites boutiques qui mène au Sensô-ji et le
nombre de touristes et de Japonais qui montent les marches du temple pour pouvoir y prier;
ou encore, l'omikuji tiré qui m'indiquait « malchance ». On trouve beaucoup d'omikuji, dans
les temples et sanctuaires, sorte de bonne fortune qui indique « grande chance », « petite
chance », « malchance » ou « grande malchance ».
Nous y avons acheté une spécialité locale, le melon pan, brioche ronde très appréciée par les
Japonais.
Concernant ma famille d'accueil, nous avons communiqué très largement en japonais et
peu en anglais car les parents ne le parlent pas. Ils étaient très attentionnés, soucieux de
discuter avec moi et d'en apprendre plus sur la France. Ils m'ont fait découvrir des plats
variés, à base de riz, des soupes comme les râmen, pâtes dans du bouillon accompagnées de
viande le plus souvent, ou encore les gyôza, raviolis japonais que j'ai pu faire moi-même.
C'est le plat que j'ai le plus apprécié avec les râmen.
Avant de terminer, je voudrais parler de plusieurs détails de la vie quotidienne qui m'ont
marquée : les hyaku en shop, magasins qui vendent des articles divers au prix de 100 yens,
sont un concept que j'ai apprécié, mais encore le fait qu'on puisse trouver des distributeurs
de boissons chaudes ou froides et des konbini, à chaque coin de rue (magasins de proximité
ouverts 24h/24, 7j/7). La ponctualité des trains japonais est aussi étonnante.
Cet échange m'a, ainsi, permis de pouvoir réaliser mon rêve de découvrir le Japon, dans
les meilleures conditions, et d'appréhender le style de vie, la culture, le système scolaire
japonais en me mettant à place d'un lycéen type.