Dossier pédagogique Logos

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Dossier pédagogique Logos
Laurent Kraif
Œuvre pour Soliste, Chœur et Orchestre
Dossier Pédagogique
Commande de l’Office Départemental d’Action Culturelle – ODAC 74
2007 - 2008
SOMMAIRE
Laurent Kraif : Réflexion sur Logos
A propos de Logos, la Parole qui crée
Cosmologie scientifique, Big Bang
Structure de Logos
Matières Littéraires et Poétiques dans Logos
Le Compositeur, les Interprètes
Le Projet Pédagogique
Les Objectifs, le Cadre
Le matériel pédagogique
Proposition de calendrier
Logos les créations du monde
Fasciné par notre univers et l’incroyable phénomène de la vie qui nous entoure et
nous habite, il y a longtemps que je voulais composer une œuvre musicale sur le
thème de la création du monde.
Dans l’écriture de Logos, je me suis inspiré à la fois des récits cosmogoniques
traditionnels, des légendes, des grands mythes de la création du monde, et des
théories cosmologiques scientifiques les plus récentes.
La structure musicale et l’enchaînement des pièces ou tableaux de Logos
s’appuient sur la grande marche de la vie. De la naissance de l’univers à
l’apparition du premier langage humain, du rythme premier aux harmonies
contemporaines, Logos explore et accompagne l’évolution de l’homme dans son
rapport avec le monde. Entre terre et ciel.
Les textes poétiques que j’ai choisis pour le chant se rapportent à des époques et
des lieux qui ouvrent l’espace et le temps. De -1440 AJC (texte provenant de la
18ème dynastie de l’Egypte antique) à la poésie française du 19è siècle. Par-delà
des frontières, la pensée taoïste côtoie celle des Dogons du Mali, la poésie de
Théodore de Banville côtoie celle de la langue Arabe.
La naissance et l’évolution du langage humain rythme et colorent l’évolution
musicale de l’œuvre. La partition met en musique et explore une voix dans tous ses
états : Parlée, chantée, chuchotée, bruitée. Voix lyrique et voix brute se mêlent et
s’articulent. Français, Dogon, Latin, Arabe, chantent leurs musiques propres.
Logos est une création musicale qui relie les temps, les mondes et les hommes
autour de cette fabuleuse aventure qu’est la vie.
Laurent Kraif
A Propos de Logos – La Parole qui crée
Logos vient du Grec et signifie « propos, parole » mais également « récit, compte,
explication, considération, raisonnement, raison »
Si l’on tient compte des récits émanant des Livres des religions dites monothéistes
(Judaïsme, Christianisme, Islam), on constate que c’est par la Parole que Dieu a
crée l’univers et tout ce qui vit. Cette Création par le Verbe, implique que le
nom de chaque être a été prononcé par Dieu, selon une intonation précise (rythme)
au cours de son désir de faire naître le monde. Cette Parole Créatrice implique
que le monde n’est que le résultat d’une énumération verbale d’essence divine. La
Parole et uniquement la Parole a suffit pour donner la vie et engendrer le monde.
Selon les prêtres Dogons, la Parole est à l’origine créatrice de toutes les formes de
vie. "Du Verbe de Dieu est issu l’atome de l’univers d’où sont sortis tous les
êtres".G. Calame Griaule et B. Calame, résument ainsi la philosophie des Dogons.
Ils sont à l’initiative d’une vaste étude menée à partir des résultats des recherches
faites sur le terrain par M. Griaule et G. Dieterlen (1950)."La première de toutes les
paroles prononcée par Nommo (la Divinité) exprimait l’idée même de "parole".
Cette première parole, disent les Dogons, "se manifesta sous la forme d’un
battement régulier qui fut le premier rythme, les Dogons l’appellent "la Mère des
Paroles". Selon les prêtres Dogons, la Parole est à l’origine créatrice de toutes les
formes de vie. "Du Verbe de Dieu est issu l’atome de l’univers d’où sont sortis
tous les êtres".
G. Calame Griaule et B. Calame, résument ainsi la philosophie des Dogons. Ils
sont à l’initiative d’une vaste étude menée à partir des résultats des recherches
faites sur le terrain par M. Griaule et G. Dieterlen (1950)."La première de toutes les
paroles prononcée par Nommo (la Divinité) exprimait l’idée même de "parole".
Cette première parole, disent les Dogons, "se manifesta sous la forme d’un
battement régulier qui fut le premier rythme, les Dogons l’appellent "la Mère des
Paroles". Cette "Mère des Paroles" d’essence divine est aussi l’origine de la
parole humaine et des rythmes musicaux "qui allèrent en se compliquant mais
toujours en correspondance avec les paroles", ajoutent-ils.
Chez les Dogons, "tout rythme musical produit par un tambour ou tout autre
instrument peut être traduit en formules types qui représentent la parole de cet
instrument, elle-même interprète de la voix du moniteur ou des ancêtres réglant la
marche du monde", nous disent nos chercheurs. Ainsi jouer d’un instrument pour le
kamite, c’est en fait le faire "parler". Musique et Parole sont un tout car les
instruments ne sont que les porte-parole du divin (Nommo) ou des ancêtres
lumineux séjournant près du divin, qui "continuent à assurer le maintien en équilibre
de l’univers et de la société des hommes".
La musique comporte encore la vertu prodigieuse de féconder et de vivifier "car elle
est de la même essence que l’eau, source de vie". Les Dogons affirment que cette
substance subtile est logée à l’état latent dans le corps de l’homme "en compagnie
des huit graines qui constituent les principes vitaux de la personnalité".
L’art du poète ou du chanteur consiste à rendre la parole fécondante et vivifiante. A
ce titre, la musique est aussi utilisée en Afrique dans le cadre de la médecine pour
guérir (ou plutôt vivifier) les malades. Le couple parole/musique est ainsi à la
base de toutes les conceptions musicales et cosmologiques négro-africaines.
L’émetteur naturel de la parole, selon les Dogons, nous disent encore G. Calame
Griaule et B. Calame, est "constitué comme une forge symbolique, dont le foyer est
le cœur, rouge et palpitant comme le feu. Le foie, au niveau duquel se passent
d’importants échanges biochimiques, est semblable à un récipient dans lequel
l’eau, chauffée par le cœur, entre en ébullition et se transforme en vapeur, légère
en cas de bonnes paroles, brûlantes dans le cas de mauvaises. Projetée à
l’extérieur par les poumons qui jouent le rôle de soufflets, la vapeur se dirige en
suivant une ligne hélicoïdale qui est celle de la vibration créatrice et pénètre par
l’oreille de la personne de l’auditeur. Suivant en sens inverse son chemin initial, elle
condense et redevient liquide. Elle est alors acheminée par les différentes parties
du corps".
Chez les Égyptiens, la parole créatrice s’enracine dans un monde où tout est
encore possible. Le Nouou, oscillant entre les ténèbres et l’Océan primordial, est le
père ou la mère de tous les dieux. Il n’existe pas vraiment et pourtant il n’est pas
rien. Il est indétermination, indifférenciation et pure puissance, en attente d’un
surgissement de vie. Comme la nuit, le Nouou est le lieu primordial de toute
gestation. Dans le creux des ténèbres, la lumière, principe de toute création, se
prépare en se condensant, jusqu’à ce qu’un astre majestueux, fait de lumière
étincelante et débordant d’énergie, s’élance dans les cieux sous les yeux médusés
des dieux qui accèdent à l’existence, dans le sillage de l’astre qui embrase l’univers
tout entier. Mais la lumière continue à faire sa place au Nouou et donc à l’espace
du possible, à l’intérieur d’elle-même. Car la création ne se fait pas une fois pour
toutes ; elle se poursuit au fil du temps. Elle doit donc continuer à s’appuyer sur
l’espace infini du possible pour se déployer dans la durée. C’est pourquoi le signe
du déclic de la parole créatrice est le lien qu’elle établit dès de départ avec ce qui
n’existe pas encore, pour rendre possible le changement et susciter l’espérance.
Cosmologie scientifique
Big Bang
Le Plus Grand de Tous Les Boums
Fort de ces hypothèses, observations, et lois, les cosmologues essayent de
construire une théorie du développement ou de l'évolution de l'univers. Comment
est-il né? Que va-t-il devenir? La science peut-elle même espérer répondre un jour
à ces questions? La plupart des cosmologues pensent que oui. Au cours des 70
dernières années ils ont bâti et mis à l'épreuve une théorie qui semble expliquer les
principales propriétés de l'univers : la théorie du Big Bang. Cette théorie est basée
sur la théorie de la relativité générale d'Albert Einstein, qui fût l'un des progrès les
plus importants en physique au début du siècle, et qui a établi les fondations
intellectuelles de la cosmologie moderne. La théorie d'Einstein contient des
équations que les chercheurs peuvent résoudre pour décrire l'évolution de l’univers.
Une des solutions possibles indique que quand l'univers est né tout était concentré
en un point minuscule--vraiment tout: toute la matière, tout le rayonnement, toute
l'énergie qu'on observe aujourd'hui. Comme on pourrait s'y attendre, la température
en ce point était extrêmement élevée. Rapidement, l'univers s'est mis à gonfler,
éparpillant son contenu uniformément dans toutes les directions sur des distances
de plus en plus grandes. Comme cela ressemble beaucoup à une explosion, on l'a
appelé le Big Bang ("Grand Boum").
La théorie de Big Bang comprend deux idées essentielles: l'univers est né
infiniment petit et chaud il y a quelques milliards d'années, et il est en expansion
continue et n'arrête pas de se refroidir depuis. Mais la théorie ne précise pas ce qui
a créé cette expansion. Elle n'indique pas comment les galaxies et les étoiles se
sont formées. Et elle ne dit pas quelle quantité de matière l'univers contient ou sous
quelle forme elle est. C'est là un détail important: la théorie du Big Bang autorise
beaucoup de scénarii différents pour les détails de l'évolution et de la composition
de l'univers. Ce n'est que les fondations sur lesquelles les modèles cosmologiques
sont construits. On pourrait le comparer à une soupe de légumes. La recette de
base est simple: faire cuire les légumes, les passer à la moulinette, ajouter de l'eau,
et réchauffer le tout. Mais on peut utiliser des légumes différents, mettre plus ou
moins d'eau, ou faire cuire selon des durées variables. On a alors des soupes qui
n'ont pas le même goût, mais qui ressemblent plus ou moins à la photo du livre de
cuisine.
De même, les cosmologues utilisent des recettes différentes basées sur la formule
du Big Bang. Ils ajustent les constantes de leurs équations afin de créer des
modèles d'univers qu'ils comparent ensuite à leur livre de référence: le ciel. Si la
comparaison n'est pas bonne cela ne veut pas dire que le modèle du Big Bang est
faux--mais simplement qu'ils n'ont pas utilisé la bonne recette, auquel cas ils
doivent changer de recette et voir si la nouvelle a meilleur goût. Les cosmologues
peuvent ne pas être d'accord sur la valeur de certaines constantes particulières,
mais peu d'entre eux remettent en cause le Big Bang.
Pour prouver que le Big Bang est complètement faux, il faudrait que les
astronomes observent un phénomène qui contredirait une de ses idées
fondamentales. Ce serait par exemple le cas si la distribution des galaxies s'avérait
ne pas être homogène, ou si on confirmait qu'il existe une étoile plus vieille que
l'univers. De tels problèmes ont été soulevés, mais jamais confirmés. Au fil des
ans, les trois preuves essentielles du Big Bang n'ont fait que devenir plus
incontestables. L'une explique comment les éléments chimiques ont été créés; une
autre explique à quelle vitesse l'univers grandit; et la dernière nous permet de voir
le Big Bang lui-même.
Comment Fabriquer Un Elément
On dit parfois que nous sommes les enfants des étoiles. La plupart des éléments
chimiques de notre corps, tels le carbone et l'oxygène, n'existaient pas dans la
jeunesse de l'univers. Ils furent créés bien plus tard par les étoiles. Comment le
savons-nous? Grâce à une théorie appelée la nucléosynthèse. La nucléosynthèse
décrit comment le coeur des atomes (noyaux) sont formés (synthétisés) dans
l'univers. Il en existe deux types. L'un a eu lieu très tôt dans l'histoire de l'univers
(pendant les trois premières minutes) et s'appelle par conséquent nucléosynthèse
primordiale. L'autre type, la nucléosynthèse stellaire, est un processus qui a lieu en
continu dans les étoiles comme notre soleil. C'est la théorie de la nucléosynthèse
qui a donné pour la première fois une assise solide au Big Bang. La
nucléosynthèse primordiale est un mélange de la théorie du Big Bang et de la
physique des particules aux hautes énergies. La théorie du Big Bang nous dit
quelles conditions régnaient dans l'univers primordial et de quelle façon elles ont
évolué au cours du temps. Les accélérateurs de particules reproduisent ces
conditions, ou du moins s'en rapprochent. Il s'avère que certaines réactions
nucléaires ont eu lieu à différents stades de l'évolution de l'univers. Au départ
l'univers était une soupe dense des particules subatomiques les plus élémentaires,
connues sous le nom de quarks. Il n'existait pas encore de noyaux atomiques,
même pas leurs briques élémentaires, les protons et les neutrons. L'univers se
refroidissant, les quarks se sont regroupés pour former protons et neutrons. Le
proton étant le seul composant du noyau de l'atome d'hydrogène, l'hydrogène fut le
premier élément créé dans l'univers.
Plus tard, des réactions nucléaires ont combiné protons et neutrons, formant de
l'hélium et des traces de lithium. Ce furent les trois éléments primordiaux, et ce sont
les plus légers dans la table périodique. En buvant un verre d'eau, vous avalez des
noyaux d'hydrogène aussi vieux que l'univers. De plus, la nucléosynthèse
primordiale a produit un quatrième noyau atomique: le deutérium, une version de
l'hydrogène qui possède aussi un neutron.
Tous les autres éléments--du béryllium à l'uranium--n'existaient pas jusqu'à
quelques milliards d'années plus tard, quand les étoiles sont elles-mêmes passées
à la nucléosynthèse. Les étoiles ne produisent pas de deutérium, mais elles créent
un peu d'hélium en brûlant l'hydrogène. Ainsi, tout le deutérium et la plupart de
l'hélium qu'on observe aujourd'hui datent de la naissance de l'univers.
La théorie prédit précisément les quantités d'éléments qu'on s'attend à voir dans
l'univers. De plus, la théorie prédit ces quantités pour tous les éléments en même
temps, alors que les observations sont indépendantes pour chaque élément. Si
toutes les quantités observées étaient en accord avec la théorie sauf une, la théorie
serait complètement rejetée. Pourtant, toutes ces mesures indépendantes
concordent--un argument très persuasif en faveur de la théorie. Vous pouvez voir
cela comme un puzzle miniature. Si vous faites la moindre erreur en le
construisant, vous vous retrouverez avec une pièce qui ne colle pas, et il vous
faudra tout recommencer. D'un autre côté, si toutes les pièces s'emboîtent bien,
vous pouvez être assez sûr que vous avez réussi. Ici, les pièces sont les mesures
des quantités des éléments. Elles concordent.
Qu'est-ce que les cosmologues entendent par "l'univers"? Manifestement, l'univers
est composé de tout ce qui existe. Mais tout étudier serait bien trop compliqué,
aussi les cosmologues étudient l'univers comme une entité--tout comme un docteur
étudie votre corps tout entier sans songer à tous les atomes qu'il contient. En
regardant du haut d'une colline, on peut voir des objets à des distances différentes:
herbe, arbres, bâtiments, planètes, étoiles, galaxies. En se concentrant sur une
distance donnée, one peut regrouper les choses et traiter chaque groupe comme
une entité: pelouse, forêt, système solaire, galaxie, amas de galaxies. Les amas de
galaxies sont les éléments de base de la plus grande des entités: l'univers. Les
amas les plus éloignés sont si distants qu'il a fallu pratiquement tout l'âge de
l'univers pour que leur lumière nous arrive. Schéma de Kathleen L. Blakeslee pour
la SAP.
L'Univers Grandit
La seconde preuve du Big Bang vient de l'observation de l'expansion de l'univers.
L'astronome américain Edwin Hubble devint célèbre dans le monde entier pour
l'avoir mesurée dans les années 1920. Il remarqua que quasiment toutes les
galaxies s'éloignent de nous--se déplaçant d'autant plus vite qu'elles sont
éloignées. Il a établi que la vitesse (v) d'une galaxie est proportionnelle à sa
distance (d) de nous: v = H × d, où H est un nombre connu aujourd'hui sous le nom
de constante de Hubble. Cette équation s'appelle de nos jours la loi de Hubble et la
soi-disant constante de Hubble n'est en fait constante que dans l'espace; elle varie
dans le temps. Pour avoir une image de ce que signifie la loi de Hubble, prenez un
ballon et dessinez des points dessus. Quand vous le gonflez, vous voyez que la
distance entre chaque paire de points augmente. Laissez sortir l'air, reprenez votre
souffle, et recommencez l'expérience. Imaginez que vous êtes l'un des points
regardant les autres points. De ce point de vue-là, tous les autres points semblent
s'éloigner, comme des bateaux quittant un port dans des directions différentes. Peu
importe quel point vous avez pris; tous les points voient la même chose .A partir de
cette analogie, les chercheurs ont déduit que la loi de Hubble est exactement ce à
quoi on s'attend si l'univers est en expansion. Les galaxies d'un univers en
expansion sont semblables aux points sur un ballon qu'on gonfle, ou à des bateaux
dans un océan immense qui s'agrandit avec le temps.
Bien sûr les choses sont un peu différentes dans l'univers réel car nous ne somme
pas sur la surface (bi-dimensionelle) d'un ballon. C'est notre univers tri-dimensionel
qui est en expansion. Nous ne pouvons pas le voir de l'extérieur, comme c'était le
cas pour le ballon. C'est une illustration parfaite du fait que notre vision est limitée
parce que nous ne pouvons pas sortir de l'univers. Il nous est parfois impossible de
visualiser ce qui se passe, et les chercheurs en sont réduits à parler en termes
purement mathématiques. La constante de Hubble est un des nombres les plus
importants en cosmologie. En revenant à la loi de Hubble, vous constatez que la
constante est une vitesse divisée par une distance. Comme la vitesse est ellemême une distance divisée par un temps, l'inverse de la constante de Hubble est
simplement un temps. Il s'avère que ce temps est l'âge approximatif de l'univers.
Pour comprendre cela, imaginez que vous et votre frère alliez rendre visite à de la
famille. Vous partez de la maison à la même heure, mais il va chez votre grandmère à 120 kilomètres au nord, alors que vous allez chez votre oncle à 120
kilomètres au sud. Vous conduisez tous deux à une vitesse moyenne de 60 km/h.
Quand vous arrivez, votre oncle vous demande combien de temps vous avez roulé,
mais supposons que vous ne savez plus à quelle heure vous êtes parti(e).
Connaissant la distance et la vitesse, vous calculez que vous avez conduit 120
kilomètres divisés par 60 km/h, soit 2 heures. Votre frère fait le même calcul. L'un
par rapport à l'autre, vous avez fait 240 kilomètres à 120 km/h, ce qui correspond
également à un voyage de 2 heures.
Cette situation est analogue à la loi de Hubble. Les astronomes peuvent estimer à
quelle vitesse la Voie Lactée et la galaxie M100 s'éloignent l'une de l'autre, ainsi
que la distance de l'une à l'autre. En divisant la distance par la vitesse, ils
déduisent quand les deux ont dû partir du même point. On peut faire de même pour
n'importe quelle paire de galaxies, et la loi de Hubble impliquera que toutes sont
parties du même point au même moment--l'essence même de ce qu'on appelle le
Big Bang. Jusqu'à il y a deux ou trois ans, la constante de Hubble n'était connue
qu'à un facteur 2 près, et sa valeur exacte donnait lieu à des débats houleux. Mais
grâce essentiellement aux observations du Télescope Spatial Hubble, on pense
maintenant qu'elle est comprise entre 60 et 70 kilomètres par seconde et par
mégaparsec, ce qui implique que l'univers a environ 15 milliards d'années. C'est
une valeur encourageante, car proche mais pas inférieure, à l'âge des plus vieilles
étoiles connues, soit environ 14 milliards d'années.
D'autres mesures de la constante de Hubble correspondaient à un âge d'environ 10
milliards d'années, ce qui remettrait en question toute la théorie du Big Bang. Ces
mesures ont fait beaucoup de bruit dans la presse au cours de ces dernières
années. En fait, des estimations plus anciennes donnaient un âge encore inférieur!
Mais la conversion exacte de la constante de Hubble à l'âge de l'univers n'est pas
aussi simple que la division d'une distance par une vitesse. D'autres effets
pourraient rendre l'univers plus vieux que ne le laisse croire la constante, tout
comme, dans l'exemple précédent, le trajet aurait pris plus de deux heures si vous
vous aviez fait une pause café. Quoi qu'il en soit, les observations semblent
maintenant converger vers une valeur qui est tout à fait cohérente avec le Big
Bang.
Masquez Vos Yeux
Bien sûr, la façon la plus simple de prouver le Big Bang serait de vérifier ce qu'on
trouve quand on regarde dans le passé jusqu'à l'origine des temps. Comme la
lumière voyage à une vitesse finie, un objet vu aujourd'hui est en fait tel qu'il était
quand il a émis sa lumière. Donc, plus on regarde loin, plus on remonte dans le
passé. On voit la Lune telle qu'elle était il y a une seconde, le soleil tel qu'il était il y
a 8 minutes, la galaxie d'Andromède telle qu'elle était il y a deux millions d'années.
Pourquoi ne pas regarder jusqu'au bout?
Malheureusement, cela n'est pas possible. Dans sa jeunesse, l'univers était trop
chaud et dense pour que la lumière puisse se propager. Il était rempli de lumière,
mais aussi d'électrons, qui bousculaient les particules de lumière et les
maintenaient confinées. L'espace était opaque. Du moins jusqu'à environ 300,000
ans après le début du Big Bang.
C'est alors que les noyaux atomiques ont attrapé les électrons et mis fin à leur
agitation. Tous ces photons étaient enfin libre de s'échapper. Ils s'en allèrent dans
toutes les directions, comme le flash de lumière d'une bombe. La théorie du Big
Bang prédit qu'on devrait voir une trace de cette lumière sous la forme d'une
lumière qui semble venir de tout autour de nous. On ne peut pas voir le Big Bang
se produire de plus près que cela. C'est l'horizon de l'univers observable.
L'illumination primordiale. Une explosion produit un flash brillant, n'est-ce pas? Et
bien le Big Bang a produit son propre flash, dit "rayonnement cosmique de fond."
Tout comme nous sommes à l'intérieur de l'univers, nous sommes à l'intérieur du
Big Bang, et donc le flash est tout autour de nous. On ne peut pas le voir avec nos
yeux parce que le Big Bang a eu lieu il y a tellement longtemps que le flash s'est
atténué. Mais il peut encore être observé par les télescopes radio, et en fait il crée
des interférences avec les satellites de communications. Le flash a eu lieu au
moment où l'univers est devenu transparent, 300,000 ans après le début du Big
Bang. En première approche, le flash est assez uniforme. Mais quand on l'amplifie
100,000 fois, on voit des zones claires et sombres. Ces zones représentent des
concentrations de matière qui sont ensuite devenues des amas de galaxies. Image
fournie par Charles L. Bennett, Centre des Vols Spatiaux Goddard.
Heureusement, cette lumière n'est pas aussi intense qu'elle l'était il y a des
milliards d'années. L'expansion de l'univers a tellement allongé sa longueur d'onde
que la lumière est devenue du rayonnement micro-ondes.La découverte de ce
rayonnement en 1965 fût le triomphe ultime de la théorie du Big Bang. Aucune
autre théorie ne pouvait l'expliquer. Depuis 1989, le satellite COsmic Background
Explorer mesure ce rayonnement et a trouvé qu'il est presque identique dans
toutes les directions: il est isotrope, comme le prédit la théorie.
Le satellite a bien trouvé que le rayonnement varie de quelques millionièmes sur
l'ensemble du ciel, ce qui signifie que l'univers avait perdu un peu de son uniformité
au moment où il a libéré cette lumière. Loin de réfuter le Big Bang, ce manque
d'uniformité fut une victoire pour les modèles de formation des galaxies basés sur
cette théorie. Après tout, à petite échelle, l'univers n'est pas homogène. On trouve
des galaxies, des planètes, des champignons. Il fallait bien qu'il arrive un moment
où l'univers parfaitement uniforme se mette à former des grumeaux. Les théoriciens
pensent maintenant que l'imperfection de l'uniformité du rayonnement représente
les germes des structures qu'on observe aujourd'hui. Certains vont même jusqu'à
dire que cela pourrait refléter les processus physiques qui ont donné lieu au Big
Bang à l'origine. Un cosmologue s'exclama qu'on voyait le visage de Dieu, un
fossile de la création.
A ce stade, la limite entre science et religion se fond. Ce n'est pas très surprenant,
car la cosmologie tente de répondre à des questions qui sont parmi les plus
fondamentales que nous puissions avoir. On peut se servir de la science pour
découvrir quand le temps a démarré, d'où nous venons, et ce que notre destin peut
être. Mais nous ne pouvons cependant pas dire ce qu'il y avait avant le début des
temps, où ce qu'il y a au-delà de l'univers. L'univers dans lequel nous vivons est le
seul que nous puissions atteindre par l'observation, et les lois de la physique que
nous connaissons ne peuvent pas être extrapolées à une date hypothétique
antérieure au Big Bang. Ce sont-là des sujets philosophiques et théologiques que
la science ne peut pas et n'essaye pas d'aborder. La théorie du Big Bang dit bien
que l'univers a eu un début et qu'il aura peut-être une fin. D'autres théories, comme
celle de l'univers immuable, prétendaient que l'univers est éternel. Mais cela s'est
avéré être en contradiction avec les observations. Il se peut qu'un jour la théorie du
Big Bang soit aussi remplacée par une théorie meilleure et plus complète. Peut-être
que cette théorie répondra aux questions à propos d'"au-delà" et d'"avant." Mais
même si la théorie du Big Bang n'est pas la réponse définitive, c'est la seule théorie
scientifique qui puisse expliquer tout ce que l'on sait sur l'univers à l'heure actuelle.
Le Destin de l'Univers
Les cosmologues ne s'intéressent pas qu'au passé de l'univers. Ils peuvent aussi
faire des prédictions savantes sur son avenir. Le devenir l'univers dépend de la
quantité de matière qu'il contient. C'est parce que la gravité est la force qui domine
l'univers, et plus il y a de matière, plus cette force est importante. La gravité (qui
attire les objets) est donc en concurrence avec l'expansion (qui les sépare).Si la
masse totale de l'univers est plus grande qu'une certaine masse, dite mass critique,
la gravité l'emportera.
L'expansion finira par ralentir, s'arrêtera, et fera demi-tour. L'univers se contractera
jusqu'à ce qu'il atteigne un état infiniment petit et dense semblable à celui où le Big
Bang a eu lieu. Ce point est appelé le Big Crunch. En théorie, le cycle d'expansion
et de contraction se poursuit ainsi. Les cosmologues appellent ce destin un univers
fermé.
D'un autre coté, si la masse de l'univers est inférieure ou égale à la masse critique,
l'expansion aura le dessus. L'univers n'arrêtera pas de grandir. Après bien des
milliards d'années, toutes les étoiles se seront éteintes, aucune nouvelle étoile ne
pourra se former, et la vie telle que nous la connaissons ne sera plus en mesure de
se maintenir. Les cosmologues appellent ce destin un univers ouvert, ou, si sa
masse est exactement égale à la masse critique, un univers plat.
En gros, le destin de l'univers diffère peu du lancer d'une balle en l'air. Dans ce
cas-là aussi, la gravité fait concurrence à une force initiale: celle du bras qui lance
la balle. En général le balle monte, s'arrête, puis retombe. Cela correspond à un
univers fermé: la gravité l'emporte. Mais avec suffisamment de force on pourrait
envoyer la balle dans l'espace et elle ne reviendrait jamais sur Terre. Cela
correspond à un univers ouvert: la force initiale a le dessus.
Quel destin est-ce que ce sera? Comme vous pouvez vous en douter, mesurer la
quantité totale de matière dans l'univers n'est pas une mince affaire. Non
seulement cela demande d'additionner toutes les étoiles et galaxies qu'on peut voir,
mais il faut aussi y ajouter toute la matière qu'on ne peut pas voir: la matière
sombre dont la présence n'est révélée que par les forces qu'elle exerce sur la
matière visible. Pour l'instant les observations semblent indiquer que l'univers est
ouvert, alors que la théorie préfère un univers plat. Ceux qui pensent que l'univers
se contractera vers un Big Crunch ne sont pas nombreux.
Structure de « Logos, les créations du monde »
Logos 0
Chaos sensible et Matière sombre
…ce premier monde était une forme sans forme…
Logos 1
Souffle
…j’ai vu l’ordre émerger du chaos…
Logos 2
Protologus
…Af fa, Ag ga, Hel la, Amma, Anna, Arra…
Logos 3
Eléments
...Amma, Salut! Terre, Salut! Pierre, Salut !...
Logos 4
Constellation
…Ariès, Sheratan, Hamal, Dabih, Pollux…
Logos 5
Lacrima
…Dies irae, Dies illa…
Logos 6
Solares
…Akhenaton, Vivant Aton, Principe de la Vie…
Matières Littéraires
Littéraires et Poétiques dans Logos
Logos 0
Chaos sensible et Matière sombre
St Grégoire de Nysse Christianisme 331- 335 (4ème siècle après J-C)
« Le commencement de la cosmogonie nous donne donc à penser que Dieu a
placé globalement, en un instant, les principes, les causes et les puissances de
toutes choses, et que dans la première impulsion de sa volonté, la substance de
chacun des êtres s'est constituée : ciel, éther, astres, feu, air, terre, êtres vivants,
plantes. Tous ces êtres, le regard divin les contemplait, révélés par une parole de
puissance, de par (ainsi que le dit la prophétie) la connaissance qu'il avait de tous
avant leur création et, de l'utilisation conjointe de sa puissance et de sa sagesse
s'est ensuivi un enchaînement nécessaire, suivant un certain ordre, dans
l'achèvement de chacune des parties du monde : c'est ainsi que tel être s'est
présenté et révélé avant les autres êtres observables dans le tout, et après lui, de
la même façon, celui qui suivait nécessairement le premier, puis un troisième,
suivant ce qu'a ordonné la nature industrieuse, puis un quatrième, puis un
cinquième, et ainsi de suite, suivant un enchaînement successif, non qu'ils se
manifestent ainsi par quelque rencontre automatique, selon quelque impulsion sans
ordre et liée au hasard, mais parce que l'ordre nécessaire de la nature recherche
un enchaînement dans les faits… »
Guillaume Salluste Du Bartas, (1544-1590)
Premier Jour de La Semaine
Ce premier monde était une forme sans forme,
Une pile confuse, un mélange difforme,
D'abîmes un abîme, un corps mal compassé,
Un Chaos de Chaos, un tas mal entassé ;
Où tous les éléments se logeaient pêle-mêle ;
Où le liquide avait avec le sec querelle,
Le rond avec l'aigu, le froid avec le chaud,
Le dur avec le mol, le bas avec le haut,
L'amer avec le doux: bref durant cette guerre
La terre était au ciel et le ciel en la terre.
La terre, l'air, le feu se tenaient dans la mer ;
L'air, la mer, et le feu dans la terre : et la terre
Chez l'air, le feu, la mer. Car l'Archer du tonnerre
Grand Maréchal de camp, n'avait encor donné
Quartier à chacun d'eux. Le ciel n'était orné
De grandes touffes de feu : les plaines émaillées
N'épandaient leurs odeurs : les bandes écaillées
N'entrefendaient les flots : des oiseaux les soupirs
N'étaient encore portés sur l'aile des Zéphyrs.
Tout était sans beauté, sans règlement, sans flamme.
Tout était sans façon, sans mouvement, sans âme ;
Le feu n'était point feu, la mer n'était point mer,
La terre n'était terre, et l'air n'était point air ;
Où si jà se pouvait trouver en un tel monde,
Le corps de l'air, du feu, de la terre, et de l'onde ;
L'air était sans clarté, la flamme sans ardeur,
La mer, le feu, la terre étaient logés dans l'air,
Sans fermeté la terre, et l'onde sans froideur.
Bref, forge en ton esprit une terre, qui, vaine,
Soit sans herbe, sans bois, sans mont, sans val, sans plaine ;
Un Ciel non azuré, non clair, non transparent,
Non marqueté de feu, non voûté, non errant ;
Et lors tu concevras quelle était cette terre,
Et quel ce ciel encor où régnait tant de guerre.
Terre, et ciel, que je puis chanter d'un style bas,
Non point tels qu'ils étaient, mais tels qu'ils n'étaient pas.
Laozi, (v. VIe s. av. J.-C.), fondateur présumé du Taoïsme, Taoisme
Le Dao engendre l'Un
Un engendre Deux
Deux engendre Trois
Trois les dix mille êtres
Les dix mille êtres portent le Yin sur le dos et le Yang dans les bras
Mêlant leurs souffles (« chongqi ») ils réalisent l'harmonie.
Huainanzi, Taoisme
Comme le Ciel et la Terre n'étaient pas encore formés, que tout était vaste,
immense, obscur et sans aspect, cela fut appelé le Grand Commencement. Le
« Dao » commença dans les immensités vides. Celles-ci engendrèrent l'univers
duquel naquit le « qi ». Celui-ci prit alors des contours. Ce qui était pur et léger
s'éleva et s'épandit pour donner le Ciel. Ce qui était lourd et grossier s'aggloméra et
se coagula pour donner la Terre. La concentration aérée du pur et du subtil fut
aisée; mais la coagulation compacte du lourd et du grossier fut difficile. Aussi le
Ciel fut-il achevé en premier, et la Terre formée seulement après.
Les essences assemblées du Ciel et de la Terre donnèrent le « Yin et le Yang ».
Les essences concentrées du « Yin et du Yang » donnèrent les quatre saisons. Les
essences dispersées des quatre saisons donnèrent les dix mille êtres. Le souffle
chaud du Yang en accumulation engendra le feu, et l'essence du souffle du feu
donna le soleil. Le souffle froid du Yin en accumulation donna l'eau, et l'essence du
souffle de l'eau donna la lune (1).
Des souffles rejetés par le Ciel, ceux qui sont déchaînés donnent le vent, des
souffles contenus par la Terre, ceux qui sont harmonieux donnent la pluie. Les
bêtes à poil et à plume sont les espèces qui marchent et qui volent: aussi relèventelles du Yang. Les bêtes à carapace et écailles sont les espèces qui se tapissent et
se cachent : aussi relèvent-elles du Yin. Les êtres d'une même espèce s'ébranlent
mutuellement, la racine et les branches se répondent ".
(1) Les " essences " (jing) constituent la forme la plus subtile de l'énergie primordiale, du qi. (Note
du traducteur)
Logos 1
Souffle
Hermès Trismégiste - Tables d'Emeraude, Tablette X « La clef du Temps »
Sache, Ô Thoth, qu'au commencement il y avait le VIDE et le NÉANT. Un néant
sans espace-temps. C'est alors qu'une PENSÉE SURGIT DE CE NÉANT, une
pensée décisive et envahissante qui remplit ce VIDE.
Il n'y avait alors aucune matière; seulement une force, un mouvement, un vortex,
une vibration provenant de cette pensée décisive qui remplissait le VIDE.
« J'ai vu l'Ordre émerger du chaos.
La lumière émerger de l'Ordre.
La vie émerger de la lumière. »
Yunji Qiqian, Taoisme
Jadis, alors que les deux principes n’étaient pas encore scindés, c’était la source
immense (chaos). « Nulle lumière, nulle image, nul son, nul écho, Ténèbres
obscurité. Calme, profond et vide, dans l’origine obscure naquit alors le souffle. »
Henri Bergson, (Paris, 1859 — id., 1941)., Philosophe français, Philosophie
La vie apparaît comme un courant qui va d'un germe à un germe par l'intermédiaire
d'un organisme développé. Tout se passe comme si l'organisme lui-même n'était
qu'une excroissance, un bourgeon que fait saillir le germe ancien travaillant à se
continuer en un germe nouveau. L'essentiel est la continuité de progrès qui se
poursuit indéfiniment, progrès invisible sur lequel chaque organisme visible
chevauche pendant le court intervalle de temps qu'il lui est donné de vivre.
Wang Fuzh, (1619-1692), philosophe chinois, Confucianisme, Néo confucianisme
Lorsque le « qi » se disperse, il retourne au Vide suprême, retrouvant sa
constitution originelle de fusion, sans qu'il y ait disparition ni destruction.
Lorsqu'il se condense, il donne vie à toutes sortes d'êtres, procédant de sa nature
constante de fusion, sans qu'il s'agisse d'une création illusoire.
Zhang Zai, (1020-1078), philosophe chinois, Confucianisme, Néo confucianisme
Le « qi », à son origine dans le Vide, est pur, un et sans formes ; sous l'effet de la
stimulation, il donne naissance au « Yin / Yang », et ce faisant se condense en
figures visibles.
Le « qi » fluctuant s'agite et se déplace en tous sens, en se concentrant, il se
constitue en matière et engendre ainsi la multiplicité différenciée des hommes et
des choses. Dans leur cycle sans fin, les deux fondements du « Yin et du
Yang Ȏtablissent la grande norme du Ciel-Terre.
Logos 2
Protologus
Dans cette pièce, le chant est basé sur les phonèmes archétypaux et le protolangage, les langages tambourinés-les onomatopées associées aux percussions
de l’Inde, du Japon, du Maghreb et d’Afrique noire
Paramhansa Yogananda, philosophe et mystique indien, Hindouisme, Kriya Yoga
La vibration de « l'Aum », qui résonne dans tout l'univers (" la parole " ou " bruit
des grandes eaux " de la bible), comporte trois manifestations : création,
conservation et destruction (Taittiriya Upanishad, I, 8).
Pour Patanjali, Dieu est la vibration cosmique de « l'Aum » qu'on entend dans la
méditation (Upanisads, I, 27). « L'Aum », c'est le verbe créateur, le bruit du moteur
cosmique, le témoin de la présence divine.
Ceci doit être rapproché avec Saint Jean :
" Au commencement était le Verbe et le Verbe était avec Dieu. Tout s'est fait par lui
et sans lui rien ne se fait de ce qui est fait ". (Saint Jean I, 1-3)
« L'Aum (OM) » des Védas est devenu le mot sacré « Amin » des Musulmans,
« l'Hums » des Tibétains, et « l'Amen » des Chrétiens (en hébreu il signifie être
sûr, fidèle).
" Voici ce que dit « l'Amen », le témoin fidèle et véridique, le principe de la création
de Dieu " (Apocalypse de Saint-Jean. III.14)
Umar Ibn Al Farid, (Le Caire, 1182 — id., 1235), poète mystique égyptien, Islam,
Soufisme
Son « Verbe » a préexisté éternellement à toutes choses existantes,
Mais elles le voilent avec sagesse à qui ne comprend pas.
En lui, mon esprit s'est éperdu de sorte qu'ils se sont mêlés tous deux intimement,
mais ce n'est pas un corps qui est entré dans un corps…
Sur le langage
Deux périodes essentielles sont repérables dans l’évolution du langage oral: la
période pré linguistique et la période linguistique proprement dite. Leur succession
est d’une remarquable régularité; toutefois, les limites intermédiaires de ces
périodes sont relativement arbitraires
La période pré linguistique (protologus)
Cette capacité à distinguer les contrastes phonétiques de toutes les langues du
monde régresse au cours de la première année de vie.
A partir de l’âge de six mois environ, les nourrissons vont progressivement perdre
cette capacité à distinguer les contrastes non pertinents pour leur langue
maternelle au contact de cette dernière. Une conséquence logique de cette
évolution est par exemple que l’adulte de langue japonaise est insensible au
contraste phonétique /r/ - /l/ utilisé en français mais non en japonais (l’adulte
japonais ne fait pas de différence «à l’oreille» entre les mots «roue» et «loup»,
alors que le nourrisson japonais dispose au cours de ses quatre à six premiers
mois de vie de cette capacité).
A partir de l’âge de six mois environ, les nourrissons vont progressivement perdre
cette capacité à distinguer les contrastes non pertinents pour leur langue
maternelle au contact de cette dernière. Une conséquence logique de cette
évolution est par exemple que l’adulte de langue japonaise est insensible au
contraste phonétique /r/ - /l/ utilisé en français mais non en japonais (l’adulte
japonais ne fait pas de différence «à l’oreille» entre les mots «roue» et «loup»,
alors que le nourrisson japonais dispose au cours de ses quatre à six premiers
mois de vie de cette capacité).
La progression dans la production des sons est principalement déterminée par des
contraintes physiologiques.
Aux vocalisations réflexes (soupirs, gémissements, bâillements, cris...) se mêlent
rapidement, selon certains auteurs dès le deuxième mois, des séquences de sons
constituées de syllabes «primitives».
Le bébé joue avec sa voix et étend sa «gamme».
On voit ainsi apparaître progressivement des sons très graves et, à l’inverse, des
sons très aigus dans des effets de contraste qui touchent également les niveaux
d’intensité : des hurlements succèdent à des murmures.
En s’exerçant aux mouvements de la glotte, des lèvres et de la langue, le bébé
prend ainsi progressivement le contrôle de son appareil phonatoire.
Logos 3
Eléments
Texte initiatique dogon sur la création du monde
Texte initiatique dogon (M.Griaule, Masques dogons)
Les textes qui suivent sont énoncés chez les Dogon en "langue du Sigui ", sigi
sa, qui diffère considérablement des dialectes courants de cette population. Le
Sigui est une cérémonie complexe, qui dure vingt jours, exécutée tous les soixante
ans par les Dogon. Un certain nombre d'agglomérations célèbrent ensemble le
Sigui; puis il « passe » à un autre groupe de villages. Cette cérémonie entraîne des
dépenses considérables, car elle nécessite, la confection de parures et de
costumes coûteux, et pour chaque famille la préparation d'une très grande quantité
de nourriture et de bière de mil. Un certain nombre de dignitaires, choisis parmi
les « hommes impurs », subissent une retraite et sont chargés de la garde du
Grand Masque taillé à cette occasion. Ce masque représente (sous forme de
serpent) Dyongou Sérou, le quatrième ancêtre des hommes descendus sur l'arche
avec le Nomma ressuscité. A la suite d'événements complexes, cet ancêtre mourut
et son décès entraîna celui auquel seront voués tous les êtres vivants sur la terre.
Le Sigui actuel commémore, à la fois, deux événements mythiques d'importance
considérable : la révélation de la «parole» confiée par Amma au Nomma
ressuscité pour être transmise aux hommes, ses descendants, et le premier Sigui
consécutif à cette transmission; les funérailles et les cérémonies de "lever de
deuil" (dama) de Dyongou Sérou, qui eurent pour effet de regrouper ses principes
spirituels dispersés par la mort , et de le promouvoir au rang d'ancêtre, actif et
bénéfique pour l'humanité. Ces cérémonies seront répétées pour tous les défunts
des deux sexes au cours des âges. Après une série de sacrifices offerts aux divers
autels familiaux, une déambulation des hommes parés et vêtus de riches costumes
autour de ces autels, tous s'asseyent sur leur «crosse-siège» rituelle pour boire en
commun la «bière du Sigui». Cet acte constitue une promotion pour tous les
membres du corps social et la célébration du Sigui - qui clôt un cycle de vie et en
ouvre un autre - vaut même pour l'enfant au stade fœtal, car une dignitaire, qui
seconde et accompagne les hommes, représente toutes les femmes des
agglomérations intéressées. Avant les cérémonies et pendant leur retraite, les
dignitaires du Sigui, gardiens du Grand Masque - qui est l'autel consacré au
quatrième ancêtre -, subissent une initiation. Ils apprennent par coeur, notamment,
les longs textes en langue" secrète» dont nous donnons ici certains extraits et qu'ils
déclament du haut des terrasses lors des cérémonies des funérailles et du dama.
Ces textes relatent, d'une façon voilée et considérablement résumée, la création du
monde par dieu, Amma, les événements mythiques qui précédèrent la descente de
L'arche du Nommo et des hommes sur la terre, puis ceux qui intéressent la vie des
premiers hommes, enfin l'apparition de la mort et l'instauration des cérémonies
funéraires.
Texte en langue secrète
CRÉATION DU MONDE
Amma, salut!
Après Amma, Terre, salut!
Après la Terre, Pierre, salut!
Après la Pierre, Pierres (des grands Totems), salut!
Après les Pierres (des grands Totems), Pierres (des Totems seconds), salut!
Après les Pierres (des Totems seconds), Yéban, salut!
Après les Yéban, Andoumboulou, salut!
Après les Andoumboulou, Omosanou, salut!
Après Omosanou, Omodivenou, salut!
Après Omodivenou, Diveyonnougou, salut!
Amma a enfermé les paroles de Diveyonnougou dans un trou.
Après Diveyonnougou, Donikéré, salut !
Toutes les paroles sont les paroles des Gyinou. Mouno! Salut!
Après Mouno, Mounokanna, salut!
Après Mounokanna, Kannamanga, salut!
Après Kannamanga, Onowagna, salut!
Après Onowagna, Dyonséo, salut!
Après Dyonséo, Manouminé, salut!
Après Manouminé, Sadyimmé, salut!
Toutes les choses sont les choses d'Amma.
Amma (a créé) la terre, il a fait bien.
Amma (a créé) le ciel, il a fait bien.
Amma (a créé) l'eau, il a fait bien.
Amma (a créé) le lamantin, il a fait bien.
L'eau du ciel est tombée sur la terre, Est entrée dans les trous. Amma (a créé) les Yéban, il
a fait bien.
Il a placé les y éban sur les rochers, Amma (a créé) les Andoumboulou, il a fait bien.
Il les a placés sur les rochers.
Il (a créé) les arbres, il a fait bien, Amma (a créé) le caméléon, il a fait bien.
Amma (a créé) la tortue, il a faire bien.
Amma (a créé) les Gyinou, il a fait bien, il les a posés sur les grands arbres
Amma (a créé) les espèces des rapaces de brousse, il a fait bien. Amma (a créé) la
tourterelle, il a fait bien.
Amma (a créé) le lion puissant de brousse, il a fait bien.
(Il a créé) l'hyène de brousse, il a fait bien.
Amma (a créé) le guépard de brousse, il a fait bien.
Amma (a créé) toutes choses, il a fait bien.
Amma (a créé) tous les hommes, toutes les femmes, tous les enfants, il a fait bien.
Amma (a fait que) les vieillards (se transforment en) serpents; il a fait bien; ils sont entrés
dans les trous.
Logos 4
Constellation
Structures mélodiques et rythmiques inspirées par la géométrie des
constellations
La Voie lactée
Extraits des Rondels 1874
Théodore de Banville- Moulins sur Allier- Janvier 1823- Paris- Mars 1891
Chef de file de l’Ecole Parnassienne
Déesse, dans les cieux éblouissants, la Voie
Lactée est un chemin de triomphe et de joie,
Et ce flot de clarté qui dans le firmament
Jette parmi l’azur son blanc embrasement
Semble, dans sa splendeur en feu qui s’irradie,
Produit par un foyer unique d’incendie,
Mais quand notre regard dans l’éther empli d’yeux
Monte vers l’océan céleste que les Dieux
Font rouler des Gémeaux de flamme au Sagittaire,
Il y voit flamboyer des astres dont la terre
Admire en palissant la sereine splendeur,
Et dont le vaste flot sacré dont la candeur
Eclate et de la nuit blanchit les sombres voiles,
Il voit s’épanouir des millions d’étoiles.
Chuchotement d’étoiles et de constellations
Aries-Hamal-Sheratan-Mesarthim-Taurus-Alnath-Ain-Aldebaran-Gemini-CastorPollux
Wasat Mekbuda-Mebsuta-Tejat-Alhena-Assellus Borealis-Assellus Australis-Altarf
Acubens-Dénébola-Zosma-Chertan-Algieba-Regulus-Rasalas-Adhafera-VirgoSyrma-Spica-Vindemiatrix-Zania-Porrina-Libra-Zubenelshemali-ZubenelkrabZubenelgenubi-Scorpius-Shaula-Lesath-Antares-Grafias-Sagittarius-Nunki-AscelleKaus Australis-Kaus Borealis-Kaus Media-Analsi-Capricornus-Deneb-Algebi
Nashira-Algedi-Dabih-Aquarius-Skat-Sadachbia-Sadalmelik-Sadalsuud-AnchaAlbadi-Pisces-Alrisha
Logos 5
Lacrima
Extrait de "L'épopée de Gilgamesh"
" L'épopée de Gilgamesh, vieille de cinq mille ans avant Jésus-Christ est le plus
ancien texte littéraire écrit par les hommes et connu à ce jour.
"L'épopée de Gilgamesh" dont les premières traces remontent à 4000 ans peut être
considérée comme le plus ancien (et peut- être le plus beau) texte écrit relatant le
Déluge.
Utnapishtim dit à Gilgamesh – « Je vais te révéler un mystère, je vais te dire un
secret des dieux. Tu connais Shurrupak, la cité qui se trouve sur les bords de
l'Euphrate? Cette ville était ancienne et les dieux qui l'habitaient étaient vieux. Il y
avait là Anu, maître du firmament, leur père, et le guerrier Enlil, leur conseiller,
Ninurta le secourable, et Ennugi qui surveille les canaux; et avec eux aussi était
Ea. »
En ce temps-là le monde regorgeait de tout; les gens se multipliaient, le monde
mugissait comme un taureau sauvage et le grand dieu fut réveillé par la clameur.
Enlil entendit la clameur et il dit aux dieux assemblés : « Le vacarme de l'humanité
est intolérable, et la confusion est telle qu'on ne peut plus dormir ». Ainsi les dieux
furent-ils d'accord pour exterminer l'humanité.
Enlil le fit, mais Ea, en raison de son serment, m'avertit en songe. Il murmura leurs
mots à ma maison de roseaux: « Maison de roseaux, maison de roseaux ! Mur, O
mur, prête l'oreille, maison de roseaux, mur, réfléchis; O homme de Shurrupak, fils
d'Ubara-Tutu, détruis ta maison et construis un bateau, abandonne tes biens et
cherche la vie, méprise les biens du monde et sauve la vie de ton âme. Détruis ta
maison, te dis-je, et construis un bateau. Voici les mesures du navire que tu dois
construire : que son bau soit égal à sa longueur, que son pont ait un toit comme la
voûte qui couvre l'abîme; alors rassemble à l'intérieur du bateau la semence de
tous les êtres vivants ».
Le temps était écoulé, le soir venait, le cavalier de l'orage lançait la pluie. Je regardai
au-dehors le temps qu'il faisait; c'était effrayant, alors moi aussi j'embarquai et voligeai
le bateau. Tout était maintenant terminé, le voligeage et le calfatage; aussi donnai-je la
barre du gouvernail à Puzur-Amurri, le timonier, responsable de la navigation et de tout
le bateau. A la première lueur de l'aube, un nuage noir vint de l'horizon; il tonna là où
Adad, le maître de l'orage, chevauchait. En face, au-dessus de la colline et de la
plaine, Shullat et Hanish, hérauts de l'orage avançaient toujours.
Alors les dieux de l'abîme surgirent; Nergal retira les digues des eaux inférieures,
Ninurta, le seigneur de la guerre, jeta à bas les barrages, et les sept juges de l'enfer,
les Annunaki, élevèrent leurs torches, éclairant la terre de leur flamme livide. Un cri de
désespoir monta au ciel quand le dieu de l'orage changea la lumière du jour en
obscurité, quand il mit la terre en miettes comme une simple coupe. Tout un jour la
tempête fit rage, augmentant encore en furie; elle fondait sur le peuple, comme les
marées de la bataille; un homme ne pouvait pas voir son frère, et du ciel on ne voyait
pas les hommes.
Même les dieux étaient terrifiés par l'inondation; ils fuirent jusqu'au plus haut du ciel, le
firmament d'Anu; ils rampaient le long des murs, courbés comme des chiens. Alors,
Ishtar, la Reine du Ciel à la voix douce, hurla comme une femme dans les douleurs : «
Hélas, les anciens jours sont changés en poussière parce que j'ai ordonné le mal;
pourquoi ai-je ordonné ce mal dans le conseil de tous les dieux? J'ai ordonné des
guerres pour détruire le peuple, mais les hommes ne sont-ils pas mon peuple puisque
je les ai mis au monde? Maintenant, comme le frai du poisson, ils flottent sur l'océan ».
Les grands dieux du ciel et de l'enfer pleuraient. Ils se couvrirent la bouche. Pendant
six jours et six nuits les vents soufflèrent, le torrent, la tempête et l'inondation
accablèrent le monde, la tempête et l'inondation firent rage ensemble comme des
armées en bataille. Quand l'aube du septième jour se leva, l'orage qui venait du sud
s'apaisa, la mer devint calme, l'inondation était apaisée; je regardai la face du monde,
et c'était le silence, toute l'humanité était changée en argile. La surface de la mer
s'étendait aussi plate que le sommet d'un toit; j'ouvris une écoutille et la lumière tomba
sur mon visage.
Alors, je m'inclinai profondément, je m'assis et pleurai; les larmes ruisselaient sur mon
visage car de tous les côtés c'était le désert de l'eau. Je cherchai des yeux la terre en
vain, mais à quatorze lieues apparut une montagne où le bateau s'échoua. Sur la
montagne de Nisir, le bateau tint bon, il tint bon et ne remua pas. Un jour, il tint et un
second jour sur la montagne de Nisir, il tint bon et ne bougea pas. Un troisième jour et
un quatrième jour, il tint bon sur la montagne et ne bougea pas; un cinquième jour et
un sixième jour, il tint bon sur la montagne. Quand l'aube du septième jour se leva, je
lâchai une colombe et la laissai partir. Elle s'envola, mais ne trouvant pas d'endroit où
se poser, revint. Puis je lâchai une hirondelle. Elle s'envola, mais ne trouvant pas
d'endroit où se poser, revint : je lâchai un corbeau, il vit que les eaux s'étaient retirées,
il mangea, il vola alentour, il croassa et ne revint pas. Alors, j'ouvris tout aux quatre
vents, j'offris un sacrifice et versai une libation au sommet de la montagne.
Alfred de VIGNY (1797-1863)
(Recueil : Poèmes antiques et modernes)
Les destinées
Le déluge (extrait)
« Quand du mont orageux ils touchèrent la cime,
La campagne à leurs pieds s'ouvrit comme un abîme.
C'était l'heure ou la nuit laisse le Ciel au jour :
Les constellations palissaient tour à tour ;
Et, jetant à la Terre un regard triste encore,
Couraient vers I'orient se perdre dans l'aurore,
Comme si pour toujours elles quittaient les yeux
Qui lisaient leur destin sur elles dans les Cieux.
Le Soleil dévoilant sa figure agrandie,
S’éleva sur les bois comme un vaste incendie,
Et la Terre aussitôt, s'agitant longuement,
Salua son retour par un gémissement.
Réunis sur les monts, d’immobiles nuages
Semblaient y préparer l'arsenal des orages;
Et sur leurs fronts noircis qui, partageaient les Cieux
Luisait incessamment l’éclair silencieux.
Tous les oiseaux, pousses par quelque instinct funeste,
S'unissaient dans leur vol en un cercle céleste;
Comme des exilés qui se plaignent entre eux,
Ils poussaient dans les airs de longs cris douloureux. »
Rien ne se voyait plus, pas même des débris;
L’univers écrasé ne jetait plus ses cris.
Quand la mer eut des mont chassé tous les nuages,
On vit se disperser l’épaisseur des orages;
Et les rayons du jour, dévoilant leur trésor,
Lançaient jusqu’à la mer des jets d'opale et d'or;
La vague était paisible, et molle et cadencée,
En berceaux de cristal mollement balancé ;
Les vents, sans résistance, étaient silencieux
La foudre, sans échos, expirait dans les cieux;
Les cieux devenaient purs, et, réfléchis dans l'onde,
Teignaient d'un azur clair l'immensité profonde.
Dies irae, dies illa
Solvet saeclum in favilla
Teste David cum Sibylla
Quantus tremor est futurus
Quando Judex est venturus
Cuncta stricte discussurus
Jour de colère, ce jour là
Qui réduira le monde en cendres
Comme l’annoncent David et la Sibylle
Combien grand sera l’effroi
Quand le juge sera sur le point d’apparaître
Qui tranchera avec rigueur !
Logos 6
Solares
AKHENATON
HYMNE AU SOLEIL
(Extrait)
Comme tu apparais superbe à l'horizon
Principe de la vie Ô toi vivant Aton!
Quand sur l'orient du ciel ton ascension commence
Chaque pays est ébloui de ta magnificence,
Tu es toute beauté, grandeur de la gravitation.
Tu enveloppes ton pays dans les rayons du jour
Car tu es Râ, tu as tout pris sous ta domination
Et captivé de ton amour,
Tu sembles loin mais tes bienfaits sont ici-bas,
Céleste résident, nos journées sont tes pas.
Tu accomplis ton oeuvre en réglant les saisons,
Tu fournis à l'hiver le frais qui lui est bon
Et la chaleur nécessaire à l'été,
Tu as fait l'étendue des cieux pour y monter
Et contempler ta création.
Lorsque tu régnais sans aucun témoin,
T'élevant en ta forme vivante d'Aton,
Apparaissant à l'aube épanoui puis repartant au loin,
Tu tiras la beauté de ton propre fond,
Villes, cités, maisons,
Sur les eaux et sur les chemins,
Tous les yeux te voient, devant et alentour,
Tu es sur terre le Seigneur de chaque jour.
Afrique noire
L’hymne au soleil des Fân (ethnie que l'on trouve au Congo et au Cameroun) :
« Soleil, toi qui vois toutes choses,
Toi dont la radieuse splendeur
Transperce les nuages obscurs,
Soleil, à toi cet hommage!
Devant ton regard étincelant,
Et les traits rapides de ton carquois de feu,
Dans les sombres profondeurs,
La nuit craintive s'enfonce éperdue,
Sous tes coups étincelants de lumière.
Tu déchires son manteau,
Manteau noir vêtu de feu,
Parsemé d'étoiles brillantes.
Tu déchires son noir manteau. »
Chez les Ashanti, la cérémonie « Adae » du mercredi est une cérémonie officielle
et fastueuse célébrée à la mémoire des âmes des chefs défunts :
« Le ciel est vaste, vaste, vaste, La terre est vaste, vaste, vaste,
On a mis l'un en haut,
On a mis l'un en bas,
Aux temps anciens, il y a longtemps, longtemps.
Dieu suprême du ciel, sur qui les hommes s'appuient pour ne pas tomber,
Nous vous servons. »
Le Compositeur
Les Interprètes
Laurent KRAIF
Théâtre musical - Mise en scène - Composition - Formation
Né le 29 mai 1966 à Paris
20 route de Cotfa 74960 Meythet
tel: 04 50 22 58 59 - email :[email protected]
FORMATION
MUSIQUE
•
Médaille d'or de percussion à l'unanimité avec les félicitations du jury Conservatoire National de Région de Rueil-Malmaison, classe de Gaston
Sylvestre (1989)
• Batterie jazz avec Thomas Patrice Paris 1980/82 - ENM Annecy – Centre Léo
Lagrange Chambéry
• Piano, harmonie, improvisation - Conservatoire Populaire de Genève, classe de
Giovanni Badia (1984/92)
• Cursus d'études en composition contemporaine : musiques électroacoustiques,
musique concrète et informatique musicale - Collectif et Cie, Annecy (1984/87)
• Prix de la SACEM au Concours de composition des "Journées Internationales
de la Harpe Celtique" de Dinan, 1998
• Formation vocale avec Akhmatova Samuels du Roy Hart Théâtre de Lyon,
Pratique du chant choral
• Formation aux musiques du monde:
Afrique centrale et de l'Ouest, percussions, bolon et flûte - Stages et concerts
avec le Griot Adama Dramé, Paco Yé (Farafina) et le danseur-musicien Jean
Loulendo (1984/94) Spécialisation dans le jeu du jembé et du balafon.
Afrique du Nord, percussions et modes traditionnels - Stages et concerts avec
Ahmadi Ahmar-Ras, Maroc (depuis 1984)
Amérique du Sud avec l'ensemble Kenti del Peru (1987), enregistrement d'un
CD
Inde, tabla avec Chantalin (1996) et Paul Grant (2000-2002) stage avec Nayan
Gosch
Chine, Zheng (harpe chinoise) et flûte bambou - Stage à l'Institut des Musiques
Traditionnelles de Kuching, Malaisie (1998)
Bornéo, Musique traditionnelle - Rencontre avec les tribus du Sarawak,
Malaisie (1998)
Bali, Gamelan et musique du théâtre d'ombres - Stage à Ubud, Bali (1998)
Japon, stage de tambour taiko à Nagoya, Japon (2001)
PÉDAGOGIE
Formation à l’Institut Musical des Méthodes Actives de Lyon, classe de Laurence
Renault-Lescure (1988)
Centre International de Musicothérapie de Paris (1990/91)
FORMATION AU MOUVEMENT ET A LA SCÈNE
Théâtre avec Jacqueline Devers, Chambéry (1984/1987) - Mime avec Claire
Valanzasca, Annecy (1988/90) - Danse africaine avec Jean Loulendo, Paris
(1989/90) - Danse contemporaine avec Mara Vinadia, Annecy (1992/96) - Martine
Roux (2002) - Tai Chi Chuan avec Tan Kwong Hin Malaisie (stages depuis 1993)
ACTIVITÉ PROFESSIONNELLE
ACTIONS PÉDAGOGIQUES
Professeur en école de musique
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Enseigne les percussions classiques/contemporaines et la batterie Jazz depuis
1984
(MJC des Romains – Maison de l’enfance – CPMA - de 1984 à 1995)
Enseigne le Jembé et le Balafon ( Percussionniste des Ballets Kodia)
Professeur de solfège Martenot (MJC des Romains – 1984 à 1992)
Eveil musical (MJC des Romains – Maison de l’enfance – CPMA - de 1984 à
1995)
Création d'une approche originale « Les cahiers du rythme » sur l’enseignement
du rythme et de l’improvisation pour les musiciens, les danseurs et les
comédiens
Formation de professionnels
•
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•
•
Formateur ressource de l’Académie de Grenoble, dans le cadre de la formation
continue des enseignants et professeurs de musique au collège (Formations
spécifiques en percussions corporelles - Rythme et musique du monde)
Formateur auprès des professeurs des écoles (IUFM de Haute –Savoie)
Formateur en rythme au CFMI - université de Tours depuis 1998
Formateur pour l’ODAC auprès des DUMISTES de Haute-Savoie
Interventions en milieu scolaire
•
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Intervenant agréé par l'Education nationale et la DRAC en musique et théâtre
Partenaire des Associations Départementales de Développement Musical
(A.D.M.S Savoie - O.D.A.C Hte Savoie) pour la diffusion de spectacles et
concerts éducatifs
Nombreuses créations de spectacles (théâtre et musique) en milieu scolaire
dans le cadre de classes culturelles et ateliers de pratiques artistiques (projets
Education nationale et DRAC), depuis 1988 Ecoles de Savoie – Haute-Savoie
et région parisienne.
Collaboration avec la FNACEM Paris
Petite enfance
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•
Atelier d’éveil musical - Crèches et haltes-garderies 1985/2005
Formation pour les professionnels de la petite enfance – Rhône-Alpes et Paris
Musicothérapie
•
•
Ateliers musicaux auprès d'enfants et d'adultes handicapés (1984 à 1994 ) CAT d’Annecy et IEM de Cran-Gevrier) – Crée le groupe « Sonaurore »,
concerts au Festival Européen de Figeac des artistes handicapés mentaux en
1990 et 1992
Formateur en musicothérapie au centre Clair-Bois Pinchat de Genève (2001 et
2002)
COMPOSITION MUSICALE
Commandes de musique de scène, film documentaire, théâtre et danse
1988: « Appel » chorégraphie de Martine Forot - Scène Nationale Bonlieu à
Annecy
1994: « Le Guerrier de l'Ombre » chorégraphie de Zoé Cie, musique pour harpe,
hautbois, basson, violoncelle et percussions - C.Culturels à Annecy,
Grenoble, Orange
1995: « Allegro ma non troupeau » Zoé Cie, pour deux clarinettes et percussions
1997: « Jeanne ou la mémoire du monde » solo de la chorégraphe Mara Vinadia
1998: « la Voix de la Malle », théâtre musical pour harpe et chant difusion ADDIM
1999: « Parole-Paroles », oeuvre pour choeur d'enfants et d'adultes (75 choristes),
harpe, cor, violoncelle, piano et percussions - Création au printemps 1999
dirigée par Farid Daoud (73)
2000 : « Le Chant de la Matière », composition pour clarinette, voix lyrique et
percussions Créé au Rabelais Meythet.
Commandes pour films (court-métrages et documentaires), spots
publicitaires et CD ROM multimedia
1992:
1995:
1993/95:
1994/06:
2000 :
1999/03 :
"le Vautour", film d'animation de Dominique Sénon
"Dastakert", film sur l'Arménie de Gilles Reboux.
Films-rétrospectives du Comité International de la Croix Rouge
commandes de l'O.N.U., diffusion télévisée internationale :
"Retour en dignité"
"Esquisse de liberté"
"Volontaires des N.U. au Cambodge"
"V.N.U. au Guatemala"
"V.N.U. au Rwanda "
"Women in distress"
Film sur la sécurité des V.N.U.
Rétrospective pour les 25 ans des V.N.U.
CD ROM pour la Conférence Internationale des Femmes à Pékin
Spots publicitaires de l'O.N.U. (diffusion sur C.N.N.)
CD ROM pour l’Organisation Internationale des Migrations
Compositeur
de la production
multimédia de Génération 5
(Chambéry)
et pour la production des jeux sonores multimédia du groupe Berchet
(Paris)
Musique de concert
1995:
1997:
1996:
1998:
1998:
1999 :
2001 :
"la Voix du Bois" pour marimba solo
Mélodies pour voix de soprano et piano (Concert en Malaisie avec Virginie
Touboul)
"Liberté" pour chœur
"Elixir", pour harpe celtique (prix SACEM Dinan 1998)
"Elfes", pour deux harpes (création par le Duo Cantalia au Symposium
International de la Harpe de Pérouse, Italie, 1998)
« Songe des quatre Vents », œuvre pour deux grandes harpes et
percussions contemporaines – Création pour l’ouverture du Festival
International des Jeunes Solistes d’Antibes.
« Sol y sombra » pour marimba solo
2002 /2003 : «Peer Gynt » partition pour chœur et orchestre, d’après Ibsen - Création à
BSN Annecy en mai 2003 - Soutenu par la Ville D’Annecy et de Seynod, la
DRAC Rhône-Alpes et le Conseil général
DISCOGRAPHIE
CD "Ame d'enfant", musiques pour harpe, hautbois, basson, percussions et violoncelle
CRÉATION DE SPECTACLES ET CONCERTS
Mise en scène et composition
Fonde en 1994 la Compagnie Laurent Kraif, « le Théâtre d'une Autre Musique"
dont il est directeur artistique: 11 créations, 600 représentations depuis 1994 –
spectacle jeune et tout public.
1988:
1988:
1990/91:
1990/94:
1994:
1994/95:
"Kiproko" duo de mime, magie et musique - 10 représentations en Hte-Savoie
Concerts avec l'ensemble Cristal Silence (musique contemporaine), trio piano,
percussions, contrebasse - Tournée Savoie et Hte-Savoie
Création contemporaine "une Table pour Trois" de J. Demière et "Dressur" de
M. Kagel avec le Théâtre Sonore - 30 représentations - Tournée en France
(Festival Musique en Scène de Lyon et Scènes Nationales), Italie et Suisse
"Timbad et Myrtha" solo pour jeune public - 150 représentations - Tournée
Rhône-Alpes, Suisse, Festival de Civray
"Le Marronnier" théâtre musical avec l'ensemble Salamandre (chant lyrique,
harpe, percussions) - 10 représentations en Hte-Savoie et Allemagne
"La Chanson de Roland" avec le comédien Alain Carré et l'ensemble Ethnic
Archipel (quartet de percussions du monde) avec J Détraz – F. Longuemare et
K Chémirani
Tournée France (Nuits Médiévales de Saint Antoine l'Abbaye) et Belgique
1994/2000: "la Cuisine" théâtre musical jeune public, duo avec Pascale Guy (harpe et
percussions) - 150 représentations - Tournée Rhône-Alpes
Festival International de spectacle jeune public du Grand Bornand 1998
1996:
"la Pêche de Vigne" théâtre et musique, commande de la bibliothèque
d'Annecy
1996:
Improvisation sur les sculptures sonores de Raymond Jacquier
Ouverture du Festival de Jazz de Grenoble
1996/2000: "la Caverne d'Ali Bim Bam" conte musical en solo sur les percussions du
monde - 150 représentations - Tournée Rhône-Alpes
1997:
Pièce concertante pour sculptures sonores et clarinette (Michel Mandel)
Festival « 38èmes Rugissants » de musique contemporaine de Grenoble
1998:
Création pour l'exposition des œuvres du sculpteur Brice Viberti - Casino d'Aixles-Bains
1997/2000: "Accords Pastels", théâtre, peinture et musique (percussions et chant lyrique),
duo avec Virginie Touboul - 80 représentations - Tournée Rhône-Alpes
1998:
"la Voix de la Malle", théâtre musical pour harpe et chant lyrique avec Pascale
Guy et Sandrine Le Brun
1999 :
« Le Marché », pièce originale pour huit musiciens, danseurs, comédiens,
créée pour le Festival International du Grand Bornand 1999
« Plume », solo de Pascale Guy, pour le très jeune public
2000 :
2000 :
2001 :
2002 :
2004 :
« Divas et Tam Tam », théâtre musical pour quatre musiciens-comédiens,
Création au Festival International du Grand Bornand 2000
« Le Chant de la Matière », conte musical fantastique pour sculptures sonores,
voix lyrique et clarinette, création au Rabelais à Meythet (Hte Savoie) Festival
Régions en scène 2001
« Gong » solo de percussion-théâtre. résidence et création salle du Rabelais
(Meythet 74) - Avec le soutien de la ville de Meythet et du Conseil général
« Chaussette » théâtre musical pour objet du quotidien, spectacle pour les tout
petits.
« AZAR l’électron libre » théâtre musical et percussions contemporaines, créé au
festival international du Grand Bornand avec le soutien du Conseil Général de
la Haute Savoie et de la Communauté d’Agglomération d’Annecy.
2006 :
« Etrange Tempo » Concert récital ethno contemporain de musique et danse,
commande du Festival Etrange Etranger en mars 2006 à Meythet
2007 :
« Logos » les créations du monde, commande de l’ODAC 74 pour le chœur
de Haute-Savoie, création pour chœur, solistes et orchestre.
Bernard Spizzi
Il commence ses études musicales dans une maîtrise
d'enfants, le piano et
le chant dans les Ecoles Nationales de Musique de Moulins et Vichy.
Diplômé en direction de choeur au Conservatoire National de Région de
Clermont Ferrand, il entre ensuite dans la classe de Bernard TETU au
Conservatoire National Supérieur de Musique de Lyon, où il obtient en
1989 son prix de direction de choeur et le Diplôme National d'Etudes
Supérieures de Musique.
De 1989 à 1996, il fût chef des Choeurs des Universités de Grenoble
qui, sous son impulsion obtinrent en 1993, le label du Pôle Européen
Universitaire et Scientifique.
Il fût également Maître de Conférence associé à l'Université Pierre
Mendes France de Grenoble.
Depuis 1991, Bernard SPIZZI est chef de choeur départemental de la
Haute-Savoie, poste qui conjugue des responsabilités artistiques et
pédagogiques au sein de l’Office Départemental d’Animation Culturelle
(ODAC 74).
Il a réalisé son expérience de chanteur au sein du choeur d’oratorio et
du choeur de chambre de l’Orchestre National de Lyon, sous les
directions de Bernard Tetu, Emmanuel Krivine, Théodore Guschelbauer,
Serge Baudo, et également au « Nouvel Ensemble Vocal » de Henri
Farge, dans des œuvres allant de Gastoldi à Schoenberg, Berio...
Depuis près de 10 ans, lors de collaborations avec ses différents
chœurs, il a dirigé des formations telles que l’Orchestre de chambre de
Genève, l’Orchestre des Pays de Savoie, la Camerata de France,
l’Orchestre Telemann de Miskolc (Hongrie), de Varsovie (Pologne) et
des ensembles baroques comme le « Swiss Consort » (Suisse) et
« l’Orchestre Alamire » (Florence). Il a restitué en premières françaises
le magnifique « Stabat Mater » de Bononcini (1983-1984-1991) et la
« Missa Sancti Hieronymi » dite « Messe aux Hautbois » de Michaël
Haydn (1994). Avec le Chœur de la Haute-Savoie, il a enregistré des
Musiques Sacrées à la Cour de Savoie au 18e siècle.
Il avoue une prédilection pour la musique française des 19e et 20e
siècles, dont Francis Poulenc, mais il dirige aussi les grandes œuvres
baroques, classiques et romantiques.Il souhaite défendre la musique
polyphonique contemporaine.Il a notamment recréé la Messe pour la
paix de Michèle Reverdy et a créé en première mondiale une autre
œuvre a capella de cette compositrice « En la Noche Dichosa ».
Chœur et Solistes de la Haute-Savoie
L’ensemble « Chœur et Solistes de la Haute-Savoie » s’inscrit dans le pôle d’Art
Vocal de l’ODAC dans le cadre de la politique culturelle du Département.
Il comprend 35 chanteurs amateurs sélectionnés et 12 solistes professionnels. La
direction musicale est assurée par Bernard Spizzi, chef de chœur départemental,
conseiller pédagogique pour le chant choral et la voix. Le Chœur a pour mission de
faire connaître des œuvres polyphoniques du passé et d’aujourd’hui, en particulier
la musique française.
Une grande partie de son travail a été consacré à Poulenc, Rameau, Duruflé… et
prochainement Reynaldo Hahn, Mel Bonis…Parmi les œuvres qui ont jalonné son
parcours figurent des grandes pages de Bach, Campra, Monteverdi, Mozart,
Haydn, mais aussi Brahms, Mendelssohn…
Un disque sur les Musiques Sacrées à la Cour de Savoie à Turin, enregistré par
Calliope et distribué par Harmonia Mundi, a été récompensé par quatre Diapasons
(Diapason de février 2000).
En musique contemporaine, le Chœur a créé en première française avec
l’Orchestre des Pays de Savoie, une œuvre du compositeur Ecossais, James Mac
Millan, « The last seven words of the Christ from the cross », la « Messe pour la
Paix » de Michèle Reverdy et en 2007, « Logos, les Créations du Monde » de
Laurent Kraif, commande de l’ODAC au jeune compositeur Haut-Savoyard.
Les Solistes se produisent avec le chœur ou dans leurs programmations propres,
En 2003, ils créent « En la Noche dichosa », commande de l’ODAC à Michèle
Reverdy, enchaînent sur un programme entièrement consacré à Francis Poulenc,
« Entre Ciel et Terre », alternance de très belles et significatives mélodies du
compositeur avec deux œuvres clés « Sécheresses » et « Sept Répons des
Ténèbres ».Depuis 2006, ils présentent dans sa version originale à 12 chanteurs, la
« Petite Messe Solennelle » de Rossini.
Ils seront présents aux côtés du Chœur dans « Logos, les Créations du Monde ». A
partir de l’automne 2007, ils se produiront avec le grand pianiste François René
Duchâble dans les « Visages de Brahms », hommage vocal et pianistique à ce
compositeur.
L’Orchestre de « Logos, les Créations du Monde »
L’orchestre de Logos est coloré.
C’est un ensemble instrumental traditionnel et occidental ;
Un ensemble à cordes réunissant violons, altos, violoncelle et contrebasse.
Les instruments à cordes assurent généralement le « liant », la « pâte », mais
dans Logos les techniques de jeu leurs donnent un rôle souvent rythmique et
inhabituel : les cordes sont parfois frappées avec le bois de l’archet (con legno), et
différentes harmoniques se révèlent, selon l’endroit tapé. S’ils jouent « Arco sul
Ponte » le son devient plus nasillard : autant de sonorités qui viennent enrichir le
propos littéraire de l’œuvre.
A cet ensemble, et toujours pour des raisons de couleurs, viennent s’ajouter la
Clarinette et la Clarinette basse. Comme pour les cordes, ces instruments sont
joués académiquement, mais le compositeur a cherché à faire entendre leur âme et
entrer un peu dans leur intimité, avec des bruits de souffle, la crépitation des clés.
Sculpter et faire vibrer le son initial, primordial, c’est se souvenir du souffle
créateur.
Le hautbois et le cor anglais apportent la note « pastorale », à l’édifice, mais
aussi la stridence dans l’affolement du déluge universel, comme les cris d’oiseaux
pris dans une tempête de sons.
Deux gros instruments polyphoniques complètent ce dispositif orchestral : le piano
et le clavecin. Ce dernier, plus habitué aux couleurs du baroque, est l’élément
rythmique incontournable de part le son pincé de ses attaques et la précision sèche
de ses accords. Le piano, ce romantique de salon, nous livre le secret de son
ventre tendu de cordes qui vont résonner sous l’effet de petites baguettes, de
feuilles de papier, déployant ainsi une fontaine d’harmoniques. Ces harmoniques,
très présentent dans l’œuvre, avec les voix également, créent un monde fin et
magique.
Nomenclature de l’Ensemble Instrumental Contemporain
2 Violons 1
2 Violons 2
2 Altos
1 Violoncelle
1 Contrebasse
1 Hautbois
1 Cor Anglais
1 Clarinette
1 Clarinette Basse
1 Piano
1 Clavecin
Percussions (toutes les percussions dans les pages suivantes).
Le Projet
Dynamique artistique et autonomie de l’élève
Notre approche pédagogique invite les collégiens à prendre une place créative et
valorisante tout au long du projet. Le « parrainage » de chaque enfant avec les
solistes et chanteurs du chœur de la Haute-Savoie soutient l’engagement
individuel indispensable à l’interprétation artistique. Des ateliers collectifs et des
recherches personnelles (sur les thèmes de l’œuvre) favoriseront l’autonomie de
l’élève. Lors de la présentation détaillée de l’œuvre, le compositeur et le chef de
chœur aborderont les différentes matières musicales et poétiques de Logos dans
une approche interactive avec les enfants. Une attention particulière sera portée
sur la qualité de disponibilité, de présence et d’écoute. Dans ce sens, l’accent sera
mis sur la préparation corporelle et sensorielle dans la pratique vocale et
rythmique.
Mettre les enfants en positions de chercheurs
Recherche sur les vocalités : quelles sont les différentes façons d’utiliser la voix
humaine – trouver différentes façons de placer la voix chantée, trouver des
exemples dans les répertoires – écoute de la voix dans différents styles de
musiques.
Recherche sur la création : que veut dire créer (au sens large du thème) –
comment l’univers est-il né – comment en parlent les mythologies – qu’est ce que
la cosmologie, la cosmogonie.
Recherche sur les sonorités : chercher le plus de façon possible de faire sonner
les bambous et les pierres – aller vers une notation contemporaine des sons -
Le matériel pédagogique (préparé par le compositeur) pour les différentes
recherches à mener sera fourni aux professeurs en début de projet.
Les Objectifs
Vocalités :
Explorer la voix dans tous ses états.
Voix parlée et rythmée, langage des bruits, onomatopées, percussions
vocales, voix-pierres et bambous, évolution du langage parlé.
Voix chantée, travail vocal traditionnel mais dans les différents genres
musicaux présents dans « Logos » (contemporain, lyrique, mélodique.)
Travail sur les différentes langues utilisées dans »Logos » (Français, Latin, Dogon,
Arabe), Prononciation, articulation, déclamation.
Ecoute, Présence et Sensorialité
Faire acquérir une oreille mélodique, harmonique (chants à 2 voix dans un contexte
à 4 ou 8 voix). Harmonies simples, harmonies complexes (tensions, dissonances).
Ecoute des voix adultes (voix « en devenir » de l’enfant). Parrainage vocal des
enfants par les choristes et les solistes.
Ce travail vocal et d’écoute sera placé dans la sensorialité corporelle : mise en
disponibilité du corps, travail sur les postures, afin d’optimiser, de libérer la voix et
d’autonomiser et responsabiliser le chanteur.
Musicalité
Travail sur l’expression, le phrasé, l’interprétation au plus prés des textes.
Geste et Percussion
Exploration du jeu percussif sur les bambous, avec les pierres. Maîtrise de la
gestique, élégance et efficacité du geste.
La Partition
Etude des procédés d’écriture musicale présents dans l’œuvre. Graphisme de la
partition « Logos », lien entre l’écriture (geste du compositeur) et le geste vocal.
Culture
Aborder cette œuvre musicale en jetant des passerelles entre elle et l’histoire, la
géographie, les sciences, les littératures…
Le Cadre
Chorales de collège.
Dans le cadre du dispositif pédagogique initié par le Conseil Général de la HauteSavoie, et mis en œuvre par l’ODAC « Les Chemins de la Culture ».
En plus des professeurs d’éducation musicale, des enseignants d’autres disciplines
peuvent aborder des thèmes présents dans l’œuvre musicale. (Passerelles).
Le Matériel Pédagogique
Pour les professeurs :
- Partition générale de l’œuvre
- Partition Chœur d’enfants
- Enregistrement audio des concerts de l’été 2007
- Accompagnement piano de l’oeuvre
- DVD de l’interview de Laurent Kraif par « Future Création »
- Dossier pédagogique
Pour les enfants :
- Partition simplifiée, spécialement conçue pour les chœurs d’enfants
- Bambous et pierres
Tous les supports sont gratuits.
L’école du spectateur
« La baignoire, berceau de l’humanité »
Le nouveau spectacle de la Compagnie Laurent Kraif
Un conte fantastique et poétique qui met en scène, ou plutôt «en baignoire », deux
personnages, un homme, une femme en quête des origines de la vie, de leurs
propres origines. Spectacle musical, vocal, chorégraphique avec notamment
Sandrine Senon, soprano, et Laurent Kraif.
Spectacle proposé dans le cadre de « la semaine de la voix » organisée par le
Rabelais à Meythet.
Inscrire les groupes pour le Vendredi 11 Avril 2008 au Rabelais (séance scolaire).
Proposition de calendrier
Séances de travail avec les professeurs d’éducation musicale
Intervenants :
Laurent Kraif, compositeur
Bernard Spizzi, chef de Chœur
Caroline Goulard, pianiste accompagnatrice
1 ou 2 solistes du chœur (soprano, alto).
Lieu :
Salle de Musique, Conservatoire d’Art et d’Histoire,
18 avenue de Tresum 74000 Annecy.
Dates proposées: Mercredi 12 Septembre 2007
Mercredi 3 Octobre 2007
Horaires :
9H00 / 12H00 et 14H00 / 17H00
Séances de travail dans les chorales de collèges
Intervenants :
Calendrier :
Laurent Kraif, Bernard Spizzi, 1 pianiste accompagnateur
1 ou 2 solistes du chœur (soprano, alto).
à définir avec les professeurs de collège
(octobre, décembre, février, avril).
4 séances de 2 heures envisagées par collège. (Détail page suivante).
Les grandes répétitions
Dimanche 11 Mai 2008, Salle de Musique, Conservatoire Art et Histoire :
10H00 / 13H00 et 15H00 / 18H00 : Chœur seul / Piano
Samedi 17 Mai 2008, Salle de Musique, Conservatoire Art et Histoire :
14H00 / 17H00 : Solistes uniquement / Piano
18H00 / 21H00 : Chœur et Solistes / Piano
Dimanche 18 Mai 2008, Salle de Musique, Conservatoire Art et Histoire :
10H00 / 13H00 : Chœur, Solistes, Enfants, Orchestre
15H00 / 18H00 : Chœur, Solistes, Enfants, Orchestre
Vendredi 23 Mai 2008, lieu à définir (Bonlieu ou Salle de Musique)
18H00 / 21H00 / Répétition Générale Tutti
Samedi 24 Mai 2008, Bonlieu Scène Nationale Annecy :
17H00 : Raccord
20H30 : Concert
Proposition de contenu des séances avec les chœurs de collège
Intervenants :
Laurent Kraif
Bernard Spizzi
Sandrine Senon
Pianiste
Séance 1
Autour de Protologus (Logos 2)
- Présentation de l’œuvre : les thématiques musicales et littéraires
Exemples interprétés par les intervenants
- Travail corporel : jeux de percussions corporelles associés aux vocalités
- Atelier : Exploration des sonorités pierres et bambous, et onomatopées
associées. Placement de la voix, dynamique vocale.
Séance 2
Langage et Polyphonies – autour de Souffle, Eléments et Constellation
(Logos 1, 3, 4)
-Evolution du langage parlé : du souffle à la parole, de la parole au chant
-Phonèmes archétypaux
-Prononciation, articulation et dynamique du langage parlé autour des langues
présentes dans la pièce (Dogon, Latin, Arabe, Français).
-Travail sur la polyphonie de « Constellation » et la vocalité lyrique
Séance 3 et 4
Interprétation et mise en espace
- Travail vocal et corporel
- Interprétation des pièces
ESTIMATION BUDGETAIRE
Interventions en classe
(3 intervenants x 8h) x 50€ TTC = 1200€ / classe
Un minimum de trois classes devrait être impliqué impliquant un coût total d’intervention de 3600€.
Formation enseignant
(3 intervenants x 12h) x 50€ TTC = 1800€
TOTAL estimé : 5400€ soit 1800€ par classe

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