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Amnistie internationale, section canadienne-francophone
Volume 28, no 1, mars 2007
Publication trimestrielle – 1,25 $
Mars 2007
Volume 28
Numéro 1
Le magazine
des droits humains
www.amnistie.ca
Sommaire
Éditrice déléguée
Béatrice Vaugrante
Coordination et réalisation
Anne Sainte-Marie
4
Dossier
10
Les artistes appuient Amnistie
14
Appels mondiaux
18
Fermons Guantánamo !
Collaborateurs
André Paradis
Jacques Poulin
Caroline Russel
Anne-Émilie Brisson
Jean Trudelle
Mise en page
Turcotte design
Impression :
Impart Litho
Nous reconnaissons l’aide financière du
gouvernement du Canada, par l’entremise
du Programme d’aide aux publications (PAP),
pour nos dépenses d’envoi postal.
Envoi de Poste-Publications
no 40069162
Enregistrement no 09637
La teneur des textes n’engage que les auteurs.
Les droits humains et les arts
Amnistie internationale a toujours compté sur les artistes afin
de briser l’indifférence du grand public,un obstacle majeur dans
notre lutte pour le respect des droits humains.Souvent,un film
de fiction,un documentaire ou une chanson font infiniment plus
que tous les discours,les communiqués de presse et les rapports que
nous publions pour faire comprendre l’odieux d’une situation.
Dans ce numéro :cinéma et musique sont à l’honneur.
Premier groupe québécois à embarquer dans le projet
Make some noise : Doba Caracol
Burundi et Bélarus :aidez-nous à faire libérer
deux prisonniers d’opinion !
À Montréal,tout comme dans plus d’une vingtaine de pays,
des manifestations ont demandé une nouvelle fois aux autorités
américaines de fermer ce centre de détention.
OYE ! OYEZ !
AGIR paraît 4 fois par année
et est publié par Les Éditions Agir,
filiale d’Amnistie internationale,
section canadienne francophone.
RENCONTRE ANNUELLE SUR
LES DROITS HUMAINS
Thème : Quand la planète
souffre, les droits humains
sont menacés
Samedi 28 avril 2007
ADRESSE : 6250, boul. Monk,
Montréal, Qc. H4E 3H7
Téléphone : (514) 766-9766
Sans frais : 1 800 565-9766
Télécopieur : (514) 766-2088
ASSEMBLÉE GÉNÉRALE
ANNUELLE 2007
Dimanche 29 avril 2007
École secondaire
Paul-Gérin-Lajoie-d’Outremont
475 avenue Bloomfield,
Outremont
© AI
Dépôt légal :
Bibliotèque nationale du Canada
Bibliotèque nationale du Québec
ISSN 0847-9798
EN COUVERTURE
LES DROITS HUMAINS ET LES ARTS
Le groupe de musique québécois Les Trois Accords, en se
joignant aux Black Eyed Peas, The Cure, Barenaked Ladies,
Billy Talent et autres artistes internationaux, se distingue en
étant le tout premier à proposer une chanson de Lennon en
français, en ligne sur le site Make some noise.
2 ¬ Mars 2007
Pour plus d’information, surveillez
la page d’accueil de notre site web :
www.amnistie.ca
Si vous désirez assister à l’une
ou l’autre de ces rencontres,
contactez Jacques Poulin
[email protected]
514-766-9766 # 229
1-800-565-9766 # 229
CINÉMA ET
DROITS HUMAINS
MON INTÉRÊT POUR LE CINÉMA remonte à mes années d’étude à l’Université Laval
au milieu des années 60. Comme responsable du secteur des activités théâtrales sur le
campus, j’avais le privilège d’un laissez-passer pour toutes les activités tenues au
Théâtre de la Cité universitaire. Or, il y avait à l’époque un « ciné-club » dont les
responsables étaient des mordus du cinéma, organisant non seulement des projections
hebdomadaires des meilleurs films, mais aussi des semaines portant sur des cinémas
nationaux : tchèque, hongrois, français, japonais, etc. J’y ai vraiment « découvert » le
cinéma et je suis devenu un cinéphile.
P
ar la suite, à Montréal, j’ai fréquenté avec
assiduité les cinémas alors dits « de
répertoire », l’Élysée, le Verdi, puis
l’Outremont, ainsi que les projections
organisées par le Cinéma d’information
politique (CIP), animé, entre autres, par
André Melançon, maintenant réalisateurmetteur-en-scène et comédien
connu, Robert Daudelin,
longtemps directeur de la
Cinémathèque québécoise et
Yvan Patry, cinéaste
documentariste aujourd’hui
décédé, réalisateur, avec
Danielle Lacourse de plusieurs films,
dont Chronique d’un génocide
annoncé (Rwanda).
Mon implication dans le Festival
des droits de la personne de Montréal
(FFDPM) trouve son origine première
dans la Semaine d’actions contre le
racisme (SACR). Ce rendez-vous annuel
où se mêlent, l’espace d’une dizaine de
jours, colloques, débats, tables rondes,
activités jeunesse, expositions, cinéma,
musique, événements médiatiques et
littérature, se tient maintenant depuis
8 ans.
Le FFDPM est né en 2006, dans le
prolongement de la semaine de cinéma sur
le racisme et les relations interculturelles
organisée dans le cadre de la SACR , avec
l’idée d’ élargir la perspective à tous les enjeux de droits
humains. Comme j’ai été associé à la Semaine d’action
contre le racisme depuis le début et que j’ai toujours eu
un grand intérêt pour le cinéma, les responsables
d’Images Interculturelles m’ont demandé de me joindre
à un petit noyau de personnes pour créer le festival.
Avec des échéances très courtes et des moyens très
limités, dans une grande fébrilité, nous avons réussi à
organiser la première édition du FFDPM, qui s’est tenue
sur deux jours, en mars dernier, au Cinéma Beaubien, et
qui a remporté un bon succès. J’assure, depuis, la coprésidence du conseil des gouverneurs du festival,
formé de personnalités des milieux du cinéma et des
droits humains, en plus de
participer activement à son
comité d’organisation.
Déjà, en 1998, à l’occasion
du 50ième anniversaire de la
Déclaration universelle des
droits de l’Homme, alors
que j’assurai la direction
générale de la Ligue des
droits et libertés, j’avais
développé un projet de
Semaine du cinéma sur
les droits qui devait se
tenir à la Cinémathèque
québécoise.
Finalement, ce projet
s’était fondu dans la
première Rencontre
internationale du
documentaire de
Montréal et j’avais
participé très
activement à son
comité de
programmation. J’avais
beaucoup apprécié cette expérience, surtout
les échanges avec les cinéastes documentaristes.
Participer activement à l’organisation du Festival des
films des droits de la personne, c’est pour moi faire se
rejoindre deux passions qui m’habitent depuis l’âge
adulte. Je vous invite à venir partager mes passions.
ANDRÉ PARADIS
Directeur général par intérim
AI Canada francophone
3 ¬ Mars 2007
DOSSIER
CINÉMA ET
MUSIQUE
DES ARTISTES
DÉFENDENT LES
DROITS HUMAINS
Jennifer Lopez a été honorée par
Amnistie internationale le 14
février à l’occasion du festival du
film de Berlin pour son travail de
productrice et d’actrice du film
Bordertown.
Ce film traite des meurtres de
plusieurs centaines de femmes
mexicaines à Juarez, une ville
située à la frontière avec les
États-Unis. Antonio Banderas et
Martin Sheen figurent également
au générique du film, réalisé par
Gregory Nava.
L’actrice a reçu le prix «Artistes
pour Amnistie» des mains du prix
Nobel de la paix Jose RamosHorta. Elle sera également
décorée par Norma Andrade, cofondatrice de l’association
«Nuestras Hijas de Regreso a
Casa» (Ramenez nos filles à la
maison), qui rassemble les mères
et proches des victimes.
4 ¬ Mars 2007
War lord,Road to Guantanamo,Hotel Rwanda…
A-t-on jamais vu un déferlement aussi soutenu de films
– en particulier de films de grands Majors américains –
dénonçant des scandales des droits humains? De Leonardo di
Caprio (Diamants de sang) à Jennifer Lopez ( Bordertown),
en passant par Nicolas Cage (War Lord), les stars de cinéma
emboîtent le pas aux vedettes rock et aux écrivains célèbres
pour permettre au message d’Amnistie de rejoindre une
audience beaucoup plus vaste.
P
lus près de nous, Michel Brault, avec
Les Ordres, ou Denis Chouinard, avec
L’ange de goudron et Clandestins,
nous ont rappelés que cela nous concerne aussi parce que cela peut se
passer ici.
Depuis quelques années, des partenariats
se tissent entre des réalisateurs de films et AI.
Les premiers portent à l’écran des films
grands publics qui illustrent des situation de
violation des droits humains. Pour sa part,
Amnistie anime des débats, propose des com-
VOX-POP
Sur
le
Web
Visitez la nouvelle section
Les artistes qui nous appuient, sous l’onglet
Miltitez avec Amnistie
pléments d’information et surtout des
actions pour mettre fin à ces violations, combattre l’impunité ou faire
adopter traités et convention. De
plus, depuis deux ans, la section
canadienne francophone, à l’instar d’autres sections à travers le
monde, au Pays-Bas ou à Vancouver, est impliquée dans le
Festival des films sur les droits de la
personne de Montréal. Nous vous
invitons au Festival, en vous présentant une courte entrevue avec son
porte-parole, Hugo Latulippe, et en
présentant le palmarès des films en
lien avec les droits humains établi par
nos membres.
Par ailleurs, parce que leur popularité et leur sensibilité à la liberté
d’expression en font souvent des victimes des régimes répressifs, poètes,
musiciens et chanteurs sont depuis
toujours des alliés d’Amnistie internationale. Le projet Make some noise
rassemble une cinquantaine d’entre
eux (pour le moment !) et associe
musiques, festivités et actions pour
défendre les personnes partout où la
justice, la liberté et l’égalité sont
bafouées. Grâce aux reprises exclusives de chansons de John Lennon,
aux vidéos d’artistes internationaux
Nous avons demandé à nos membres quels étaient selon
eux les films les plus marquants pour des défenseurs des
droits humains. Nous avons reçu plusieurs réponses
enthousiastes et nous remercions tous ceux qui ont pris la
peine de partager leurs coups de cœur. Certains nous ont
suggéré un seul titre, d’autres nous ont rappelé trois fois
pour compléter leur liste et pour exposer les raisons de
leurs choix. Plus de 45 titres ont été soumis, signe que les
droits humains inspirent les cinéastes.
Si certaines suggestions ont plus de 50 ans,
la plupart des films mentionnés ont été
projetés récemment.
VOICI LE PALMARÈS DES FILMS LES
PLUS CITÉS.
Z de Costa-Gavras
LA LISTE DE SCHINDLER de Steven
Spielberg
MISSING (Porté disparu), de Costa-Gavras
LES ORDRES de Michel Brault
L’AGRONOME de Jonathan Demme (sur
la vie et la mort de Jean Dominique, de
Radio-Haïti)
DOUZE HOMMES EN COLÈRE
de Sidney Lumet
HURRICANE de Norman Jewison,
avec Denzel Washington
LA CONSTANCE DU JARDINIER
de Fernando Meirelles, d’après le roman
de John LeCarré
MIDNIGHT EXPRESS réalisé par Alan
Parker, d’après un scénario d’Oliver
Stone et de William Hoffer.
MISSISSIPI BURNING d’Alan Parker
Suivent ensuite une série de films qui
ont tous été mentionnés à plus d’une
reprise : Ghandi, Good night and
good luck, Amistad, Les diamants
du sang, Hotel Rwanda,
Dead Man walking.
Enfin, parmi les autres
films qui n’ont été cités
que par une seule
personne, mentionnons :
CONSTANTIN COSTA-GAVRAS
Le silence des fusils
d’Arthur Lamothe, les films d’Andrej Varda,
et aux possibilités d’agir, Make Some Noise veut inciter
L’homme de marbre et L’homme de fer,
une nouvelle génération branchée sur le cyberespace à se
La vita è bella, de Roberto Benigni,
mobiliser pour les droits humains. Outre les Trois Accords,
The promises de Justine Shapiro et BZ
qui font notre couverture, et Doba Caracol qui nous
Goldberg, Sacco et Venzetti, de Giuliano
accorde une entrevue en pages 10 et 11, la chanteuse
Montaldo, avec Gian Maria Volonte, Le
Audrey de Montigny a accepté de participer au projet et
dernier roi d’écosse, de Kevin Macdonald, Au
d’appuyer notre organisation. Sa version de « Love »
revoir les enfants de Louis Malle, L’argent de poche de
devrait être disponible au moment où vous lirez ces lignes.
François Truffaut, In the heat of the night avec Sidney Poitier et
Et que deviendraient nos manifestations si elles
Rod Steiger, American History X, de Tony Kaye, Une journée
étaient désertées par des artistes qui contribuent à attirer
particulière d’Ettore Scola, Le dictateur, de Charlie Chaplin, et
l’attention des médias ? Nous vous présentons trois courJohnny got his gun, de Dalton Trumbo.
tes entrevues de complices qui depuis des années répon> Suite à la page 6
dent toujours « présent » !
«Vous ne pouvez changer la vision politique des
gens avec un film,mais vous pouvez au moins
engendrer une discussion politique ».
5 ¬ Mars 2007
DOSSIER
CINÉMA ET
MUSIQUE
> Suite de la page 5
Pour équilibrer ce palmarès très occidental, la
journaliste Aline Gobeil (nouvelles radio de RadioCanada) nous suggère : Water, tourné par la cinéaste
canadienne Deepa Mehta, sur l’Inde et les veuves
privées de tous les droits (« magnifique ! »), les films du
Syrien Mohamed Mallas, sur les crimes d’honneur, le
film controversé, mais excellent La route 181, de Eyal
Sivan, cinéaste israélien, et de son homologue
palestinien Michel Khleïfi, qui nous amènent sur la
ligne verte de démarcation entre Israel et les
Territoires occupés (« long, mais fascinant »).
« Mais mon premier choix c’est Lumumba, film
magnifique sur l’indépendance du Congo, l’assassinat
du leader Lumumba, le racisme exubérant des
coloniaux, les débuts de Mobutu comme allié servile
des États-Unis. C’est un film puissant. Rien que pour les
discours de Lumumba, il faut voir ça. »
Daniel Turcotte, du Groupe 45, haute ville de
Québec, nous suggère entre autres : Nuit et brouillard
d’Alain Resnais, tourné en 1955, « Film aux images
parfois à la limite du supportable, mais nécessaires en
tant que devoir de mémoire. Je pense l’avoir vu pour la
première fois lors de mon secondaire; et l’ai revu dans
le cadre d’un de mes cours en science politique à
l’université. Je crois qu’il s’agit là du premier film à
traiter de l’univers concentrationnaire nazi de la
Seconde Guerre mondiale en France, et ce à peine dix
ans après la fin de cette période traumatisante.
Pour Richard Guay, membre du groupe 45
(Haute-Ville de Québec) et animateur du groupe
scolaire de l’École secondaire de la Courvilloise, à
Beauport : « Sur le thème de la justice, rien n’a encore
égalé dans mon esprit le film Douze hommes en colère,
de l’américain Sidney Lumet (1957), où le héros,
défenseur de l’accusé qu’il croit innocent, parvient à
convaincre tous les autres membres du jury. ».
Il suggère aussi « le classique des classiques
Le Cuirassé Potemkine, un film muet soviétique réalisé
par Sergueï Eisenstein en 1925. Un condensé
dénonçant les inégalités. »
RÉALISÉ PAR ANNE SAINTE-MARIE
6 ¬ Mars 2007
Dans le cadre de ce numéro sur
l’art et les droits humains, Agir
a demandé à certaines
personnalités du monde
artistique de répondre à quelques
questions sur les liens qui
unissent les deux thèmes, sur
des œuvres qu’ils ont jugés
marquantes à ce chapitre, sur
des projets qu’ils ont ou qu’ils
voudraient réaliser en ce sens.
ARMAND
VAILLANCOURT
Est-il nécessaire de dire que le parcours d’Armand
Vaillancourt, sculpteur et artiste visuel est
impressionnant? Né seizième enfant d’une famille de
dix-sept, élevé par des parents qu’il qualifie lui-même
de peu fortunés, mais de travaillant et surtout de
sensibles au bonheur des autres. C’est d’eux qu’il tient
sa grande générosité. Non pas seulement au sens
matériel du terme, mais aussi celle du cœur, celle qui l’a
fait se mêler aux noirs dans le Texas des années 1950,
qui le fait s’enhardir au sujet de la guerre en Irak, des
nombreuses injustices commises chaque jour dans de
lointains pays et aussi juste sous son nez, dans sa
propre ville.
Pour Armand Vaillancourt, l’art et les droits
humains sont indissociables. À ce sujet, il affirme que
l’artiste est « une entité et [qu’il] est responsable de
[son travail] », du message qu’il porte. Il explique qu’il
ne pourrait lui-même faire une statue de Pinochet, de
Staline ou d’un grand leader maoïste, même si ces gens
ont occasionné de grandes libérations, ils ont aussi
ordonné des purges épouvantables.
Lorsqu’il parle de ses travaux, il avance qu’ils ont
tous une connotation politique, comme cette fontaine,
à San Francisco sur laquelle il avait écrit « Vive le
Québec » lors du dévoilement en 1971. Il évoque le
souvenir de projections de films tels que Les raisins de
la colère, de Steinbeck ou encore les films de Charlie
Chaplin, projections organisées par le parti
communiste en 1953. Il parle aussi de la musique de la
Bolduc qu’il qualifie de révolutionnaire parce qu’elle
chantait le « petit monde », expression qu’aussitôt il
confie détester. Pour lui, le monde ordinaire est plutôt
extraordinaire à force de passer au travers des
épreuves que peut leur infliger le quotidien.
Tout le discours de cet artiste tourne autour de la
générosité, du don – de soi, de temps, d’œuvres.
6Il travaille auprès de jeunes dans les écoles depuis
une cinquantaine d’années, il évoque même le projet
de faire une sorte de musée en évolution avec les
œuvres de ces jeunes qu’il collectionne au fil de ses
rencontres. Il collabore aussi beaucoup avec divers
organismes, donnant des œuvres, prenant la parole.
En riant, il confie « avoir fait le tour du corps humain, de
toutes les maladies » avec toutes les fondations avec
lesquelles il a collaboré. Il dit de lui qu’il est incapable
Garnotte et
Stéphane Poulin,
au coude à coude,
lors d’une activité
de sensibilisation
à l’UQAM, en mars
2006, dans le cadre
de la campagne
Contrôlez les
armes.
Ce qui le rend particulièrement sensible aux droits
humains, c’est que plusieurs de ses confrères dans le
monde sont empêchés de pratiquer leur métier
librement et ce de façon parfois brutale. Il cite en
exemple un caricaturiste iranien qui avait été mis en
« La liberté, c’est presque plus important que la vie ».
ARMAND VAILLANCOURT
de dire non, mais ne le perçoit pas comme un défaut.
Pour lui, la vie est un système de vase communicants.
« Les autres, c’est moi. Je suis un nous », dit-il.
Peut-être est-ce pour cette raison que l’inertie des
gens le fait profondément réagir. « Ce n’est pas vrai
qu’on a tous la même chance » affirme-t-il pour ensuite
enchaîner sur les thèmes de la justice et de la
tolérance, des valeurs qu’il a transmises à son fils de
quinze ans qui a écrit « Lettre d’outremer pour en finir
avec la guerre ». Comme ses parents l’ont fait avec lui,
il lègue à son tour des valeurs solides et droites. Son
franc-parler et son goût de la provocation ne lui ont pas
toujours valu que des applaudissements, il a bien eu
quelques démêlés avec les autorités, mais s’en est
toujours sorti la tête haute et les principes intacts.
Pour Armand Vaillancourt, « la liberté, c’est presque
plus important que la vie ».
Selon lui, il a encore beaucoup de choses à faire. Il
suffit de garder le cap et de rester connecté sur son
époque. Son truc? Ne jamais vieillir aussi longtemps
qu’on est en vie.
GARNOTTE
De son point de vue de caricaturiste (au quotidien Le
Devoir), Garnotte considère qu’il ne peut se prononcer
sur le sujet de l’art. Par contre, il peut aisément parler de
son métier. Dans un quotidien, les droits humains ne
font la manchette que lorsqu’ils sont bafoués. C’est
alors que le dessin peut devenir un outil de
dénonciation et que la caricature prend un autre aspect,
plus social. Le dessin satirique amène une certaine
sensibilité, selon lui, que tous les dessinateurs n’ont pas.
prison pour certains de ses dessins. Dans d’autres
États, c’est la police qui vient chercher le journaliste,
la répression va jusqu’à la violence; lire ici, la possibilité
de se faire casser les doigts.
Après le 11/09/01, il serait presque facile de basculer
dans un État où la libre expression serait bafouée et où
les caricaturistes seraient parmi les premiers à en
payer le prix. À l’évocation du scandale des caricatures
du prophète, il affirme que cela peut aussi se passer en
Occident, qu’on a vu, à cette même époque, de grands
groupe de presse empêcher toutes caricatures de
Mahomet et de ce qui touchait le sujet. Les situations
peuvent facilement déraper. Cela crée une forme de
censure.
Depuis les évènements de septembre 2001, la
société semble très fragile. Par exemple, le Canada
sous l’influence des États-Unis a commis des erreurs
aux conséquences importantes. Dans l’affaire Maher
Arar, les autorités ont posé des gestes au mépris des
droits fondamentaux. C’est justement ce deux poids
deux mesure qui fait réagir Garnotte, que, selon « la
gueule du client » on puisse poser des actions
irréparables et ce, souvent au mépris de la vie des
gens, de la vie d’un peuple.
Il se souvient aussi de la projection du film Road to
Guantanamo organisée par Amnistie Internationale
comme d’un beau moment où l’art rencontrait les
droits humains. À ce sujet, il évoque aussi Z de Costa
Gavras. « Les films qui ont été vus par beaucoup de
gens, qui ont touché l’imaginaire collectif restent dans
l’esprit. Ce sont eux qui peuvent amener des références dans la caricature. »
> Suite à la page 9
7 ¬ Mars 2007
DOSSIER
CINÉMA ET
MUSIQUE
Kalsang Dolma,
protagoniste du film
« Ce qu’il reste de
nous » a donné
plusieurs ateliers
lors du congrès ou
de la formation des
jeunes d’AI.
HUGO
LATULIPPE
PORTE PAROLE
DU FFDPM
Hugo Latulippe
8 ¬ Mars 2007
FESTIVAL DE FILMS SUR LES DROITS DE LA
PERSONNE DE MONTRÉAL FFDPM
e
LE 7 ART AU
SERVICE DES
DROITS HUMAINS
P
LAURE WARIDEL
« J’ai été très honoré qu’on m’offre d’être le porteparole du Festival, assure Hugo Latulippe. Ce que je
dégage rejoint donc ce que je pense : avec les films
inscrits au FFDPM, on va voir ce qui se passe
réellement sur la terre et nous allons tous pouvoir
approfondir notre réflexion sur ce qui est au cœur
des grands conflits. »
« Le défi, pour le festival, pour des organisations
de droits humains et pour moi, » poursuit Hugo
Latulippe, « reste toujours de rejoindre la majorité,
de cesser de prêcher à des convertis. Je suis
profondément convaincu que le succès commercial
est possible pour un film avec des préoccupations de
droits humains et ce, sans compromis. »
L’aventure de Ce qu’il reste de nous, un film sur
le Tibet qui a été stoppé dans son élan vers une
distribution internationale par des considérations
politiques et de sécurité, a été marquante pour
Hugo Latulippe. « Le film est toujours d’actualité
et la tenue des Jeux Olympiques en Chine est une
nouvelle occasion à mes yeux de renouveler
l’« empowerment » de ceux
qui ont vu le film. »
Avec ce désir, très
amnistien, de favoriser
l’action chez le spectateur,
Hugo Latulippe tient à être
très présent dans les salles,
lui que tout indigne. Il n’y a
qu’à jeter un œil sur ses
projets avec sa boîte de
production Esperamos : une
série documentaire sur les
manifestes au Québec, une
adaptation d’un
documentaire sur l’Uruguay,
un documentaire sur le
conflit au Proche-Orient, une
fiction sur l’Afrique subsaharienne et la route du
sida...
our Images Interculturelles, organisateur
du Festival de films sur les droits de la
personne de Montréal (FFDPM), le 7e art
possède une capacité particulière pour
impliquer le spectateur et stimuler son
émotion. La fiction met en scène des exils,
des conflits, des violences, des douleurs,
des absurdités… Elle invente les
retrouvailles et l’acceptation, elle invente la vie, la paix
et l’espoir. Le documentaire montre la permanence des
situations d’intolérance, géographiquement et
historiquement. Il présente les crises actuelles, remet
en mémoire les violations des droits et met à jour les
fanatismes passés sous silence… Le 7e art offre le rappel
et l’avertissement suivant : hier comme aujourd’hui, ce
qui s’inscrit sur l’écran peut se dérouler à l’autre bout du
monde comme sur le pas de notre porte. Le FFDPM veut
ainsi confirmer la puissance et la force du cinéma
comme outil d’information et d’éducation du public sur
les grands enjeux sociaux. Tel un leitmotiv, il veut
rappeler à tous l’importance des droits de la personne
et du respect des libertés fondamentales.
> Suite de la page 7
STÉPHANE
POULIN
Stéphane Poulin lors du dernier
Marathon d’écriture, le 9 fécembre
dernier. Il en est au moins à son
troisième Marathon, sans compter
les vigiles (peine de mort,
Israël-Liban, Contrôlez les
armes...)
Le FFDPM est supporté par un Conseil des
Gouverneurs composé de personnalités influentes des
milieux cinématographiques, culturels et des droits de
la personne. Ainsi, depuis l’an dernier, André Paradis
y représente Amnistie internationale.
La deuxième édition du FFDPM a pour porte-parole
le cinéaste engagé, Hugo Latulippe (Bacon, le film,
Ce qu’il reste de nous) que le magazine L’Actualité cite
parmi les personnalités qui dessinent le Québec de
demain.
Le festival s’ouvrira avec la projection en première
québécoise du film de fiction Bamako du réalisateur
Mauritanien, Abderrahmane Sissako. Bamako relate un
procès du village malien fait à la Banque Mondiale et au
Fonds Monétaire International, que les citoyens
estiment
responsables du
drame qui secoue
l’Afrique. Le film
s’est mérité le Prix
du jury au Festival du film de Carthage 2006, le Coup
de Cœur du public au Festival Lumières d’Afrique de
Besançon 2006, le Grand prix du public au Festival
Paris Cinéma 2006 et a été présenté en Sélection
Officielle hors compétition au Festival de Cannes en
2006.
DU 23 AU 29 MARS
Courts et longs-métrages de
AU CINÉMA DU PARC
fictions et documentaires, en
WWW.FFDPM.COM
provenance de plusieurs pays,
prendront l’affiche de cette
édition. Divers thèmes seront abordés tels que la
situation des Roms en Europe, les réfugiés
écologiques, les guerres, l’homophobie, les génocides,
la prostitution, l’exploitation, etc.
Le FFDPM est membre du Human Rights Film
Network.
Pour Stéphane Poulin, les arts et les
droits humains vont de pair. Les
premiers étant les témoins de notre
temps, ils peuvent donc servir à
exprimer des préoccupations
sociales. Étant illustrateur jeunesse,
Stéphane n’a pas encore eu
l’occasion de réaliser un projet en
lien avec les droits humains. Et il
affirme du même souffle que ça lui a toujours manqué.
Il travaille présentement sur l’illustration d’un livre sur
les murs et l’intolérance. S’inspirant du mur qui sépare
Israël de la bande de Gaza, il cite en exemple l’ancien
mur de Berlin et celui qui empêche les immigrants
clandestins mexicains de passer aux États-Unis.
S’agissant là d’un projet de livre pour adulte,
Stéphane explique que cela aurait pu se faire en
littérature jeunesse, mais qu’il était plus intéressant de
le faire dans sa forme actuelle. Le message porté peut
être plus complexe, plus étoffé et sera peut-être aussi
(malheureusement et à tort) pris plus au sérieux que si
ç’avait été un livre pour enfants.
Pour ajouter à son propos, il mentionne les peintres
de genre du 16e siècle, plus précisément Bruegel
l’ancien, qui n’hésitaient pas à mettre en scène le
peuple et sa petite misère, au contraire des artistes de
la bourgeoisie qui peignaient les portraits des nobles.
Stéphane Poulin croit que l’art devrait avoir une
fonction sociale en plus d’esthétique.
Il parle aussi du film Jonas qui aura 25 ans en l’an
2000, d’Alain Tanner. Il évoque son souvenir de ces
personnages qui luttent se trouver une place, pour
pouvoir vivre, pour pouvoir s’exprimer pleinement.
Selon lui, tout ce film est porté par le sentiment
d’amour. Pour lui, ce qui parle d’amour traite, en
quelque sorte, des droits humains. Quand les gens sont
portés par un réel sentiment amoureux, les droits
humains ne sont pas bien loin. Ainsi, l’amour devient
une forme de moteur à l’expression des droits humains.
C’est justement pour cette raison que la violence
faite aux femmes et aux enfants le révolte. Il étaie sa
pensée ici en expliquant que ce n’est pas parce que ces
groupes sont plus fragiles, mais plutôt parce que les
femmes sont moins belliqueuses de nature. Même si les
hommes ne choisissent pas toujours d’aller à la guerre.
Ce sont les femmes qui portent et enfantent les
enfants. Du même souffle, il affirme que le jour où les
femmes accèderont à leur pleine émancipation, la face
du monde changera.
ENTREVUES RÉALISÉES
PAR ANNE-ÉMILIE BRISSON
9 ¬ Mars 2007
DOBACARACOL
UNE CHANSON DÉDIÉE
AU PEUPLE DU DARFOUR
DobaCaracol, c’est d’abord le duo Doriane Fabreg (Doba)
et Carole Facal (Caracol), une magie qui se produit lorsque
leurs voix s’harmonisent avec force et justesse et que le
rythme de leurs djembés vous transporte dans sa danse.
Depuis la sortie de leur album Soley, le groupe a donné plus
de 300 concerts entre le Québec, la France, le Mexique,
le Japon et l’Australie, incarnation du caractère universel
de la musique. Soley, certifié Disque d’or au Canada,
a également remporté le prix Félix pour le meilleur album
de l’année 2006 dans la catégorie Musique du monde.
10 ¬ Mars 2007
L
e rythme « complètement fou » adopté par le
groupe ne l’a pas empêché d’accepter d’emblée
de participer au projet Make Some Noise d’Amnistie
internationale, en lançant une nouvelle version
de la chanson Hold On de John Lennon.
« Quel immense honneur pour nous de reprendre
cette chanson », précisent-elles. « Nous étions en
tournée en France l’automne dernier, alors nous avions
peu de temps pour nous l’approprier », explique Carole.
« Nous avons donc concentré nos efforts avec les
musiciens qui nous accompagnent et nous avons eu
beaucoup de plaisir à lui donner une nouvelle couleur »,
ajoutent-elles, souriantes et le regard complice.
« Lors de l’enregistrement en studio, nos pensées étaient
dirigées vers l’œuvre de John et vers son merveilleux
message de paix ».
Le groupe a également souligné le lancement de la
chanson en direct à l’émission Belle et Bum sur les
ondes de Télé-Québec. « Nous tenions à interpréter
cette chanson en particulier », ce qu’elles firent le 9
décembre dernier, la veille de la Journée internationale
des droits de l’homme. Depuis, les membres de
DobaCaracol incluent la chanson Hold On dans tous
leurs concerts et le groupe ne manque pas de souligner
son engagement avec Amnistie internationale et
l’importance de faire valoir le respect des droits
humains dans le monde.
«On pense qu’on peut faire passer des messages par
la musique. Ça fait l’unanimité dans le groupe. C’est
peut-être même plus efficace parce que ça s’adresse
aux émotions », expliquent Carole et Doriane. Elles
insistent sur le fait que les artistes ont le pouvoir de
David Buissière, Mohammed Coulibaly, Maxime Lepage)
et le groupe apparaît sous le nom DobaCaracol.
En 2002, les FrancoFolies de Montréal et de La
Rochelle en France s’arrachent le groupe qui reçoit des
critiques très élogieuses. En 2004, DobaCaracol
s’associe avec les disques Indica avec qui ils produisent
l’album Soley.
« Dans notre musique, nous célébrons la beauté et
c’est notre féminité qui ressort », dit Doriane. Leur
militantisme ne s’exprime pas tant dans les textes de
leurs chansons que dans le choix des projets qu’elles
décident d’appuyer. Make Some Noise est leur 2e projet
pour Amnistie internationale. En 2004, Carole et Doriane
ont participé aux célébrations du 35e anniversaire du
Bed In pour la paix à Montréal, aussi organisé avec l’appui
de Yoko Ono et on retrouve leur nom sur le disque de Give
Peace a chance produit à cette occasion. Elles sont porteparole de la coalition Eau Secours, ont participé à
l’événement Live 8 en Ontario en 2005, à celui de
Solidarythmé (dans le cadre de la Semaine d’actions
contre le racisme en 2006) et se sont ralliées sans
hésitation lorsqu’on a fait appel à elles pour un spectacle
bénéfice pour les victimes du Tsunami. « À cet
Pourquoi le Darfour?
« Parce que c’est un conflit mal et sous-médiatisé ».
susciter l’attention du public et c’est pour cette raison
qu’elles ont le désir de s’impliquer. « Rassembler les
gens pour les causes qui nous tiennent à coeur, c’est
notre cheval de bataille », confirment-elles.
LES ÉVÉNEMENTS S’ENCHAÎNENT
Leur rencontre en 1998 marque le début d’une
révélatrice et très enrichissante amitié. Doriane,
française d’origine dont les influences musicales sont
issues du R&B et du reggae est passionnée du voyage et
explore les chants et rythmes d’autres cultures. Carole,
québécoise, est influencée par le violon et la musique
classique avant de chavirer plus tard dans l’univers
punk, tout en développant un goût pour la création
musicale. Fusion cosmique éclatante: l’une trouve dans
l’autre le son et le sens du rythme qu’elle recherchait.
Elles explorent leurs talents en chantant et en jouant
des djembés au Carré Saint-Louis. Un ami les invites à
performer au bar Les Conneries, sur Saint-Denis et bien
vite, elles y jouent tous les mardis soirs. Elles se joignent
quelque temps comme choristes au groupe de reggae
Kaliroots avant de développer leur propre répertoire.
Depuis, les événements s’enchaînent rapidement :
participation aux Francouvertes en 2001, sortie la même
année d’un premier disque Le calme son, produit et
distribué de façon indépendante, participation à divers
festivals d’envergure internationale où la couleur unique
des harmonies vocales du duo leur permet d’être
recrutées pour assurer la première partie de groupes tels
Alpha Blondie, Tryo et la Rue Kétanou. Parallèlement,
elles sont choisies comme choristes par plusieurs artistes
internationaux de grande renommée. Dès 2002, de
talentueux musicien se greffent-à elles (Martin Lizotte,
événement seul, nous avons pu, avec les autres artistes
impliqués, récolter plus d’argent que le montant versé par
le gouvernement Charest », rigolent-elles.
DobaCaracol tient à dédier sa version de la chanson
Hold On de John Lennon à tous les gens qui vivent dans la
souffrance actuellement au Darfour, « pour que la
musique puisse leur donner un peu de force pour tenir et
pour construire un pays sans violence», précisent-elles.
Pourquoi le Darfour? « Parce que c’est un conflit mal et
sous-médiatisé », répond Doriane. Carole, récemment
marquée par la lecture de Un dimanche à Kigali de Gilles
Courtemanche, insiste sur l’urgence pour la communauté
internationale d’intervenir avant qu’un génocide comme
celui du Rwanda se répète. « On a de la difficulté à
accepter la souffrance dans le monde », s’entendent-elles
pour dire. « On ne comprend pas comment l’humain peut
avoir un tel non-respect de la vie et peut être destructif
pour des questions d’argent ». Ces mères de famille et
citoyennes du monde vivent un sentiment d’insécurité
devant l’état de notre planète, mais font de leur mieux
pour inculquer de saines habitudes de vie et des valeurs
basées sur le respect d’autrui et de l’environnement à
leurs enfants.
Au moment de l’entrevue, Carole et Doriane
travaillaient avec Luck Mervil à l’événement « Les WeekEnds pop de l’OSM » du 7 février, sous le thème du
métissage des musiques du monde. Elles continuent leur
tournée au Canada, aux États-Unis (New-York,
Philadelphie) et en Europe ( France, Suisse, Belgique,
Allemagne) tout en concoctant un nouvel album qui,
elles l’espèrent, verra le jour d’ici la fin 2007.
CAROLINE RUSSELL
[email protected]
11 ¬ Mars 2007
BONNES NOUVELLES
LE DARFOURCOÛTE
LA PRÉSIDENCE DE L’UA
AU SOUDAN
Le Ghana a été choisi pour prendre la
présidence annuelle tournante de
l’Union africaine (UA) à la place du
Soudan, auquel le poste avait été
promis l’an dernier.
L’ancien président malien qui préside la commission de l’UA, ALPHA
OUMAR KONARÉ. a précisé que le
président ghanéen John Kufuor avait
été choisi « par consensus » après les réserves exprimées par bon nombre
des dirigeants présents au sujet du président soudanais Omar Hassan al
Bachir.
La perspective d’une présidence soudanaise, promise à Khartoum lors
du précédent sommet de l’UA, était décriée par des ONG et les gouvernements occidentaux qui voyaient mal comment le Soudan, en plein conflit
au Darfour, pouvait prétendre diriger l’Union africaine.
Amnistie internationale avait estimé pour sa part que la crédibilité de
l’Union africaine serait entamée si elle choisissait comme pays président
le Soudan « alors même qu’il défie les décisions de l’UA et de l’Onu sur le
déploiement de forces de maintien de la paix au Darfour ».
SYRIE
UN ANCIEN PRISONNIER D’OPINION REMERCIE
LE RÉSEAU DES ACTIONS URGENTES
ABDEL RAHMAN AL SHAGHOURI (« Abud » pour
ses amis), considéré comme un prisonnier d’opinion, a
été libéré en août 2005, après avoir purgé l’intégralité
de sa peine d’emprisonnement. Il avait été condamné
au terme d’un procès inique, pour avoir formulé des
critiques à l’égard du gouvernement. Il avait fait l’objet
de plusieurs Actions urgentes. L’équipe travaillant sur
la Syrie au Secrétariat international d’Amnistie est
finalement parvenue à entrer en contact avec Abdel
Rahman al Shaghouri en janvier. Voici le message que
celui-ci lui a fait parvenir :
« Je suis heureux d’apprendre que l’organisation qui
m’a défendu s’intéresse encore à ce qui m’arrive,
même après ma libération. Il est de mon devoir de
saluer les efforts fournis par tous ceux qui ont agi,
dans le monde entier, afin d’attirer l’attention sur
différentes affaires, la mienne en particulier, et de
faire connaître la vérité. J’ai été témoin de ces efforts
un après-midi [alors qu’il se trouvait en détention] :
ENFANTS SOLDATS
j’écoutais la BBC (en prison, on écoute en général
presque tous les bulletins d’information) et si je me
souviens bien, c’était l’émission The talk of the hour.
Le sujet abordé était la Syrie et le statut des
prisonniers. L’un des invités a dit : « Il n’y a pas de
prisonniers d’opinion en Syrie. »À ce moment-là,
La Cour pénale internationale (CPI) a confirmé fin janvier
je me suis demandé comment il
l’acte d’accusation de THOMAS LUBANGA DYILO, un
réagirait si quelqu’un portait mon
chef de guerre congolais accusé d’avoir enrôlé des
cas à sa connaissance. C’est alors
enfants soldats.
que j’ai entendu [l’attachée de
Il sera la première personne à être jugée par cette
presse d’Amnistie internationale
instance à La Haye, aux Pays-Bas. La chambre prélimipour le Moyen-Orient et l’Afrique
naire de la CPI a estimé qu’il y avait « des preuves suffidu Nord] lui demander : « Et Abdel
santes» de penser que Thomas Lubanga est « responRahman al Shaghouri alors ? »
sable criminellement» de l’enrôlement et la conscription
L’invité lui a répondu qu’il ne
d’enfants âgés de moins de quinze ans et de les avoir fait
connaissait pas bien mon cas.
participer aux hostilités dans la province d’Ituri.
Tout cela renforce ma volonté
Au centre de réinsertion du Bukavu, d’ex enfants-soldats
L’ancien chef de l’Union des patriotes congolais est de République démocratique du Congo brûlent leurs
de continuer à agir avec ceux qui
uniformes militaires pour marquer la fin de leur vie
sous le coup de trois chefs d’inculpation pour enrôlement de soldats.
m’ont aidé, et à tout le moins, de
et conscription d’enfants de moins de quinze ans et pour
les remercier pour ce qu’ils ont
les avoir fait participer activement au conflit sanglant dans la province
accompli, pas uniquement pour moi mais aussi pour
d’Ituri, dans l’est de la République démocratique du Congo, en 2002 et
tous ceux qui sont « perdus » .
ABUD
2003. Il risque la prison à perpétuité.
Plus de 8000 personnes ont été tuées dans les combats qui se sont
poursuivis dans la province de l’Ituri après la fin de la guerre civile de
1998-2002.
THOMAS LUBANGA
SERA JUGÉ PAR LA CPI
12 ¬ Mars 2007
MOLDAVIE
UN HOMME AYANT CONNU
LA TORTURE EST LIBÉRÉ
SERGUEÏ GOURGOUROV a été libéré sous caution le
9 décembre par la cour d’appel de Chisinau. Il avait été
arrêté le 25 octobre et aurait subi par la suite des
passages à tabac et des décharges électriques pour
qu’il « avoue » le vol d’un téléphone portable.
Sa santé a été si gravement affectée par ces tortures
qu’il n’a pas été en mesure de se présenter à l’audience
où sa libération a été prononcée. Le jour même, il
quittait le centre de détention. Il a été reconduit chez
lui sur une civière. Le lendemain, Sergueï Gourgourov a
subi des examens médicaux aux urgences d’un hôpital
de Chisinau.
L’Action urgente lancée par AI a marqué les esprits
en Moldavie. Les deux avocats chargés du dossier de
Sergueï Gourgourov ont participé à une conférence de
presse organisée par la section moldave d’AI le 23
novembre, en présence de journalistes de trois chaînes
de télévision, de deux stations de radio et de la presse
écrite. Au centre de détention, Sergueï Gourgourov a
reçu la visite, le 24 novembre, d’une délégation du
Comité européen pour la prévention de la torture et
des peines ou traitements inhumains ou dégradants
ainsi que celle de procureurs et d’avocats
parlementaires (médiateurs) chargés des questions
relatives aux droits humains. Il avait été transféré à
l’hôpital de la prison de Prounkoul, le 2 décembre, mais
cet établissement, mal équipé, n’a pas été en mesure
de réaliser les tests permettant de déterminer la
gravité de ses blessures. Le 24 janvier, Vyatcheslav
Tsourkan, avocat et membre de la section moldave d’AI
, a rencontré les assistants du procureur général
adjoint. Ceux-ci se sont plaints du fait qu’ils recevaient
jusqu’à 150 lettres par jour et de la mauvaise image
que l’action menée sur ce cas donnait à la Moldavie au
niveau international. Ils avaient en leur possession un
sac postal pesant environ 50 kg contenant des milliers
de lettres envoyées du monde entier par des membres
du Réseau des Actions urgentes.
IRAN
ANNULATION DE LA
CONDAMNATION À MORT PAR
LAPIDATION DE NAZANIN
En raison des protestations internationales,
notamment relayées par NAZANIN AFSHIN-JAM,
reine de beauté canadienne d’origine iranienne, la
condamnation à mort par lapidation de Mahabad
Fatehi, 19 ans, connue sous le nom de Nazanin, avait
été annulée par la Cour suprême en mai 2006 et son
affaire renvoyée pour être rejugée. Le 14 janvier
2006, les juges d’un tribunal pénal de Téhéran ont
finalement innocenté Nazanin Fatehi de l’accusation de
meurtre prémédité contre son agresseur qui tentait de
la violer. Ils lui ont ordonné de payer la Diya (prix du
sang) à la famille de l’homme qu’elle a tué en état de
légitime défense en mars 2005. Elle avait été
condamnée à mort pour cet homicide en janvier 2006.
Cette affaire souligne à quel point il est urgent de
réformer le système judiciaire en Iran afin que la peine
capitale ne soit plus prononcée contre des personnes
accusées de crimes commis alors qu’elles n’avaient pas
dix-huit ans.
ARABIE SAOUDITE/
MAROC
MAJDA MOSTAFA MAHIR a été libérée de
prison en Arabie saoudite en novembre 2006
et elle est rentrée au Maroc.
Elle avait été arrêtée en 1997 et condamnée
à mort pour le meurtre d’un homme. La sentence avait cependant été
annulée après que la famille de la victime eut renoncé à son droit
d’exiger sa mort.
Majda Mostafa Mahir a adressé ses sincères remerciements
à tous ceux qui se sont mobilisés en sa faveur et qui ont contribué
à sa libération.
13 ¬ Mars 2007
BURUNDI
DROITS RÉSERVÉS
POURSUIVI POUR AVOIR
CRITIQUÉ LE GOUVERNEMENT
GABRIEL RUFYIRI, président de l’ONG
Observatoire de lutte contre la corruption et
les malversations économiques (Olucome),
a récemment été libéré sous condition
mais les charges qui pèsent sur lui n’ont
pas été levées. Arrêté en septembre 2006
pour avoir accusé des membres du gouvernement burundais de détournement de
fonds et mis en examen pour « imputations
dommageables », il a été détenu à la prison
de Mpimba, à Bujumbura, la capitale.
Gabriel Rufyiri
Amnistie internationale considère cet
homme comme un prisonnier d’opinion, incarcéré et poursuivi uniquement
pour avoir exercé son droit à la liberté d’expression. Gabriel Rufyiri a maintes
fois critiqué le gouvernement pour son incapacité à arrêter les auteurs de
détournements de fonds publics.
Tout récemment, l’Olucome s’était élevé contre les autorités à l’occasion
de la vente d’un avion présidentiel, déplorant que le gouvernement ait perdu
plus de deux millions de dollars en n’acceptant pas l’offre la plus avantageuse. L’ONG a régulièrement fait l’objet de manœuvres de harcèlement.
Certains de ses membres ont reçu par téléphone des menaces dirigées contre eux et leur famille, du fait de leur action au sein de cette organisation. Les
locaux de l’Olucome auraient même été occupés par une trentaine
d’hommes qui auraient forcé le personnel à sortir du bâtiment et cadenassé
les portes pour l’empêcher de travailler.
LETTRE À ADRESSER À
Président Pierre Nkurunziza,
Président de la République
Boulevard de l’Uprona
Rohero I
BP 1870
Bujumbura
Burundi
COPIE À ADRESSER À
Ambassade du Burundi
Son Excellence Mme Epiphanie
KABUSHEMEYE NTAMWANA
Ambassadeur
Ambassade de la République du Burundi
325, rue Dalhousie, bureau 815
Ottawa (Ontario) K1N 7G2
Canada.
Monsieur le Président de la
République,
Gabriel Rufyiri, président de
l’ONG Observatoire de lutte contre
la corruption et les malversations
économiques (Olucome), a été arrêté
en septembre 2006 pour avoir
accusé certains membres du
gouvernement burundais de
détournement de fonds.
Mis en examen pour « imputations
dommageables » et détenu à la
prison de Mpimba, à Bujumbura,
il a récemment été libéré sous
condition mais les charges qui pèsent
sur lui n’ont pas été levées.
Gabriel Rufyiri, l’Olucome et ses
membres n’ont cessé d’être la proie
de harcèlements.
En tant que membre/sympathisant(e) d’Amnistie internationale
qui considère Gabriel Rufyiri comme
un prisonnier d’opinion, détenu
uniquement pour avoir fait usage
de son droit à la liberté d’expression,
je vous demande de faire lever les
charges qui pèsent sur lui. Je prie
également les autorités d’ouvrir sans
délai une enquête indépendante sur
les allégations de harcèlement et
d’intimidation dont les membres
de l’Olucome sont l’objet et de
traduire en justice ceux qui en
sont les responsables.
Espérant que mon appel sera
entendu, je vous prie de croire,
Monsieur le Président, à l’assurance
de ma haute considération.
SIGNATURE, NOM, ADRESSE
14 ¬ Mars 2007
RÉPUBLIQUE
DE BÉLARUS
BYMEDIA.NET
EMPRISONNÉ POUR
SON MILITANTISME
Zmitser Dashkevich
Monsieur le Président
Zmitser Dashkevich, dirigeant du mouvement d’opposition Jeune
Front, a été condamné le 1er novembre 2006, à la suite d’un procès à
huis clos, à une peine de prison d’un an et demi. Il a été inculpé pour
organisation et participation à une activité d’une organisation non
gouvernementale non enregistrée.
En tant que membre/sympathisant(e) d’Amnistie internationale
qui considère Zmitser Dashkevich comme un prisonnier d’opinion,
détenu pour le seul fait d’avoir usé de ses droits à la liberté de
réunion, d’association et d’expression, je vous demande sa libération
immédiate et inconditionnelle.
Espérant que vous ferez droit à ma requête, je vous prie de croire,
Monsieur le Président, à l’assurance de ma haute considération.
SIGNATURE, NOM, ADRESSE
ZMITSER DASHKEVICH, dirigeant du Jeune Front, un mouvement d’opposition de jeunes, a
été condamné, le 1er novembre 2006, à l’issue d’un procès à huis clos, à un an et demi de détention. Il avait été cité à comparaître le 15 septembre 2006 dans le bureau du procureur et inculpé
pour « organisation ou participation à l’action d’une organisation non gouvernementale non
enregistrée », en vertu d’un article pénalisant les organisations de la société civile, les personnes ou entités qui critiquent ouvertement le gouvernement.
Cet article avait été ajouté au Code pénal biélorusse, en décembre 2005, dans le cadre
d’une série de modifications de la législation en vue des élections présidentielles de mars
2006. Des centaines de personnes, dont des représentants politiques de l’opposition, des
écrivains, des diplomates et des militants de la société civile, ont manifesté devant le tribunal à
Minsk et réclamé sa libération immédiate.
Amnistie internationale considère Zmitser Dashkevich comme un prisonnier d’opinion
emprisonné au seul motif d’avoir exercé son droit à la liberté d’expression, de réunion et d’association. Il avait déjà été arrêté, avec quatre autres personnes, en avril 2006, lors d’une manifestation pacifique organisée à l’occasion du vingtième anniversaire de la catastrophe nucléaire
de Tchernobyl. Les cinq hommes avaient été remis en liberté au mois de mai.
LETTRE À ADRESSER À
President Alyaksandr G. Lukashenka
ul. Karla Marxa 38
220 016 Minsk
République de Bélarus
COPIE À ADRESSER À
Ambassade de la République de Bélarus
Son Excellence Mme Nina MAZAI
Ambassadeur
Ambassade de la République de Bélarus
130, rue Albert, bureau 600
Ottawa (Ontario) K1P 5G4
15 ¬ Mars 2007
EN BREF
LIBAN
ISRAËL DOIT REMETTRE
LES PLANS DES FRAPPES PAR
BOMBES À SOUS-MUNITIONS
Alors même que le Département d’État des Etats-Unis
faisait part de son inquiétude, dans un rapport au Congrès,
d’éventuelles violations par Israël de son accord classifié
sur l’usage des bombes à sous-munitions, AI exhortait le
gouvernement israélien à remettre les plans et les
coordonnées détaillées des zones dans le sud du Liban
où ses forces ont tiré des centaines de milliers de bombes
à sous-munitions, lors du conflit avec le Hezbollah,
en juillet-août 2006.
Chaque jour de retard pris par Israël, de nouvelles vies
de civils sont mises en danger dans le sud du Liban. Lors des
six derniers mois, des accidents impliquant des bombes
n’ayant pas explosé ont fait plus de 200 victimes, dont
plusieurs enfants, dans des villages dans le sud du Liban.
Trente personnes, dont huit démineurs, ont été tuées.
L’absence d’informations montrant où ces bombes ont été
utilisées a ralenti et rendu plus dangereuse la tâche des
démineurs, faisant courir un risque supplémentaire et inutile
aux civils comme aux démineurs.
Le Centre de coordination des Nations unies pour le
déminage a identifié plus de 800 sites où sont éparpillés
des restes de bombes à sous-munitions et autres munitions
n’ayant pas explosé, mais toujours mortels.
Amnistie exhorte le gouvernement des États-Unis, qui a
fourni la majorité des bombes, à s’assurer que les autorités
israéliennes fournissent les plans afin de réduire le risque
qu’il y ait de nouvelles victimes civiles. En août et septembre
2006, des chercheurs d’AI ont découvert des sous-munitions
BLU-63 n’ayant pas explosé, issues de bombes CBU-58B, à
Ainata, et à Rashaya al Foukhar. Ces engins air-sol fabriqués
par les États-Unis contiennent chacun 650 petites bombes.
16 ¬ Mars 2007
Aux États-Unis, la responsable
de la campagne contre la peine
de mort a reçu un message de
David Hickley, membre de
l’équipe d’avocats ayant
défendu Clarence Ray Allen.
Ce dernier a été exécuté le 17 janvier à la prison de San Quentin, en Californie.
Voici la lettre envoyée par l’avocat :
Merci beaucoup pour vos paroles bienveillantes et pour l’action que vous
avez menée. Lors de ma dernière visite à Ray Allen, je lui ai parlé de l’action
urgente. Il était ému et abasourdi que des inconnus prennent publiquement sa
défense. Les autorités pénitentiaires ont renoncé à lui faire porter des menottes
pendant les cinq derniers jours. Il a pu recevoir des visites et serrer sa petite-fille
dans ses bras. Elles lui ont également permis de revêtir des parures
amérindiennes. Un conseiller spirituel amérindien était à ses côtés lors de ses
dernières heures. Ray Allen s’est montré impassible, tout en restant affable ; il
semblait vraiment soulagé de quitter le couloir de la mort, un endroit
absolument effroyable, après y avoir passé vingt-trois ans privé de tout espoir.
Cette journée m’inspire tristesse et honte pour cet État et pour la nation.
Permettez-moi d’exprimer, au nom de tous ceux qui se sont efforcés d’empêcher
cette exécution, notre profonde reconnaissance pour la solidarité dont vous
avez fait preuve et pour le travail que vous avez accompli.
MERCI
HAÏTI
MEURTRE D’UN JOURNALISTE
JEAN-RÉMY BADIO travaillait comme journaliste et
photographe indépendant. Selon nos informations, il a été abattu
le 19 janvier chez lui à Martissant, où la guerre des gangs
s’intensifie depuis plus de deux ans.
Jean-Rémy Badio était membre de SOS Journalistes, une
organisation haïtienne de défense et de protection des droits des
journalistes et de la
liberté de la presse. Selon
cette organisation, il a été
tué pour avoir
photographié des
membres d’un gang armé.
Sa famille a déclaré qu’il
avait déjà reçu des
menaces de mort de la
part de membres du gang.
Les autorités
haïtiennes doivent faire
en sorte que le meurtre
de Jean-Rémy Badio ne
reste pas impuni. Une
enquête approfondie doit
être diligentée dans les
Dans un certain nombre de
meilleurs délais et les conclusions de
dossiers précédents, pour
lesquels une enquête a été
cette enquête devront être rendues
ouverte, l’impunité prévaut
publiques. Il faut montrer aux membres
toujours. Parmi les
des groupes armés qu’il ne saurait y avoir
journalistes concernés, on
peut citer Jean Léopold
d’impunité pour de tels crimes et que
Dominique, assassiné à Portleurs auteurs seront jugés.
au-Prince le 3 avril 2000.
CENTRO DE DERECHOS HUMANOS “MIGUEL AGUSTIN PRO JUAREZ
Le 4 mai 2006, Magdalena Garcia Durán, indigène mazhaua, a été arrêtée en
même temps que 200 autres personnes à Atenco. Elle a déclaré par la suite
qu’elle avait été frappée par la police et qu’elle n’avait pas pu bénéficier des
services d’un avocat et d’un traducteur compétents. Bien que Magdalena
Garcia Durán ait réussi à prouver à un tribunal fédéral qu’elle n’était pas
présente au moment des faits, elle a été inculpée d’enlèvement de policiers et
de voie de fait sur une route nationale, et elle est toujours en prison.
MEXIQUE
JUSTICE
PÉNALE
EN CRISE
Dans un nouveau rapport rendu public le
7 février, Amnistie internationale appelle le
gouvernement et le Congrès nouvellement
élus à procéder immédiatement à la
modernisation de la sécurité publique et de
la justice au Mexique.
Les défaillances de la justice pénale au Mexique sont graves et sont lourdes de
conséquences pour les membres les plus vulnérables de la société, les populations
indigènes par exemple: écart considérable entre règles de droit et protection effective ;
détention provisoire entachée d’irrégularités ; accusations pénales forgées de toutes
pièces pour persécuter les militants politiques et les défenseurs des droits humains ;
absence de clause de présomption d’innocence dans la Constitution mexicaine, etc..
Du fait de ces défaillances de l’appareil judiciaire au Mexique, arrestations
arbitraires, tortures, procès iniques et impunité sont systématiques dans tout le pays
et à tous les niveaux. En ne prenant pas de mesures pour remédier à cette situation, le
nouveau gouvernement laisserait entendre que les violations des droits humains sont
tolérées au Mexique.
Les recherches menées par AI montrent qu’un très grand nombre de personnes
privées de leurs droits fondamentaux sont placées en détention sur la base d’éléments de
preuve forgés de toutes pièces ou inexistants. Les erreurs judiciaires qui en résultent ont
pour effet que la population se défie de la justice et de la primauté du droit. Dans les rares
cas où des enquêtes officielles sont menées sur ces faits, c’est l’impunité qui prévaut.
TURKMÉNISTAN
TREIZE RECOMMANDATIONS AU NOUVEAU PRÉSIDENT
À l’approche du scrutin du 11 février, AI a publié
une série de recommandations appelant le
président du Turkménistan à mettre fin à
l’absence de liberté d’expression, aux
détentions arbitraires et à la torture, aux
procès inéquitables, ainsi qu’aux violations des
droits économiques et sociaux des personnes.
Réaliser la promesse pré-électorale
d’accorder à tous l’accès à Internet serait une
avancée appréciable. Toutefois, il faut faire
beaucoup plus pour redresser un bilan
catastrophique en matière de droits humains.
Le régime du défunt président Saparmourad Niyazov (décédé le 21 décembre) a
réprimé sans pitié toute forme d’opposition
pacifique. Des dissidents ont été torturés et
emprisonnés à l’issue de procès inéquitables
ou forcés à prendre le chemin de l’exil. Des
personnes ont perdu leur emploi et ont été
interdites de sortie du pays simplement parce
qu’elles avaient des liens avec un opposant.
Les autorités prenaient pour cible les
défenseurs des droits humains, en présentant
leur action comme relevant de la « trahison »
ou de « l’espionnage ». La subordination des
pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire au
président explique pourquoi la question de
l’impunité n’a pu être résolue et pourquoi les
atteintes aux droits humains se sont
poursuivies.
Farid Tukhbatullin s’adresse aux médias , appuyé
par Iryna Toustsik. Farid Tukhbatullin est un
écologiste et un défenseur des droits humains de
Dashoguz dans l’est du Turkménistan. Iryna est
la responsable des droits humains de « Zubr »,
un mouvement non autorisé pour la démocratie
et les droits humains, basé à Minsk.
17 ¬ Mars 2007
– DE LA MUSIQUE POUR AMNISTIE –
RENDEZ-VOUS LES 7 ET 8 MAI !
AMATEURS
DE MUSIQUE
ET AMIS D’AI,
SORTEZ VOS
AGENDAS!
C’est au cégep Ahuntsic, les 7 et 8 mai
prochains à 20 heures, que sera présentée la
19e édition du récital annuel De la musique pour
Amnistie, qui permet de récolter à chaque
printemps de précieuses contributions versées directement au mouvement.
Cette année, la première partie du concert,
dédiée à la musique classique, permettra aux
auditeurs d’entendre deux chanteuses exceptionnelles, dont on peut déjà dire qu’elles font
partie de la relève vocale québécoise.
Née le 1er janvier 1987 à Sousse, en Tunisie,
RIHAB CHAIEB a entrepris l’étude de la
musique classique vers l’âge de 16 ans seulement. Mais elle a fait montre d’un rare talent et
elle a été acceptée, quelques mois plus tard, au
Cégep de Saint-Laurent pour un Double Dec en
chant classique et en mathématiques et
société. Accueillie ensuite à l’Université McGill,
elle travaille actuellement avec Winston Purdy
dans le programme Voice Performance. Elle a
reçu plusieurs prix, dont celui de la chanteuse
la plus prometteuse pour la saison 2006-2007.
Déjà polyglotte, elle envisage de continuer ses
études musicales en Allemagne.
Sa complice ISABELLE NICOLAS est originaire de Saint-Hyacinthe. Préférant à l’âge de
dix-huit ans la musique à la médecine, elle
étudie également avec Winston Purdy . Elle a
interprété le rôle de La Contessa di Almaviva
dans des extraits de l’opéra Le Nozze di Figaro
de Mozart lors de son examen final au collégial
et a participé à des récitals de musique anci-
enne au Redpath Hall de l’Université McGill.
Lors de l’édition 2006 du NATS Festival à
Montréal, elle a remporté le premier prix de sa
catégorie, et le troisième prix de la finale du
Concours de Musique du Canada, en mai 2006.
Deux jeunes musiciennes qu’il faut entendre absolument! Les habitués de notre rendezvous printanier retrouveront aussi avec plaisir,
en première partie, le pianiste Jean Trudelle
qui interprétera la première Ballade de Chopin,
ainsi que d’autres musiciens. En deuxième partie, la chorale Jazzimuth offrira les airs les plus
enlevants de son répertoire.
Il ne faut pas manquer cette petite soirée de
détente pour célébrer le printemps…amenez
vos amies et amis! Des cartons d’invitation, qui
permettent de publiciser l’événement, sont
disponibles sur demande et livrés à domicile.
RENSEIGNEMENTS
LORRAINE FRADETTE
AU 514-388-8696.
UNE SOIRÉE DE SENSIBILISATION ET DE LEVÉE DE FONDS
CAROLINE RUSSELL
Le 29 novembre dernier, le groupe #30 Montréal/Outremont a
organisé une soirée de sensibilisation et de levée de fonds pour
Amnistie internationale, sous le thème « Non à la torture dans le
cadre de la guerre contre le terrorisme ».
Le comédien et chanteur Paul Ahmarani était le maître de
cérémonie et il a donné tout d’abord la parole à Adil Charkaoui,
emprisonné au Canada sous un certificat de sécurité et en libération
sous des conditions très sévères, puis à Imen Derouiche,
À la demande du
prisonnière d’opinion soumise à la torture en Tunisie.
groupe d’AI et au
Les discussions ont suivi et on repris de plus belle après
grand plaisir des
spectateurs, la
la projection du documentaire choc « Sécurité pour l’un
soirée s’est
et torture pour l’autre » de la réalisatrice Elsa Lambert.
terminée par une
interprétation en
La musique généreuse des artistes Thomas Jensen
duo par Neema et
et Neema a redonné le sourire à tous, et l’envie de danser
Thomas Jensen
(accompagnés au
à plus d’un.
piano) de la
chanson Imagine,
de John Lennon.
18 ¬ Mars 2007
Le 2 février 2007,Amnistie internationale a écrit au Ministre de la
Sécurité publique et de la Protection civile, Stockwell Day, une lettre
ouverte pour lui faire part de nos inquiétudes croissantes concernant la
santé et le bien-être de Mahmoud Jaballah, Mohammad Mahjoub et
Hassan Almrei en grève de la faim depuis alors plus de huit semaines au
Centre de surveillance de l’Immigration de Kingston (CSIK).
LA DÉTENTION ILLIMITÉE
EST INACCEPTABLE
caux, à l’exercice régulier et l’accès à l’extérieur pour les
détenus. Nous avons insisté pour qu’une procédure
indépendante de traitement des plaintes soit instituée afin
d’examiner les préoccupations relatives aux pratiques de
détention.
Étant donné l’absence d’une procédure indépendante
du traitement des plaintes et d’une lacune apparente en
matière de suivi médical quotidien, il est vital que le gouvernement agisse sans délai afin d’assurer qu’une évalua-
CAROLINE RUSSELL
Nous nous sommes réjouis de l’annonce de la libération
conditionnelle de Mohammad Mahjoub » affirmait le 16
février André Paradis, directeur général par intérim de la
section canadienne francophone d’Amnistie internationale. « Par contre, nous croyons toujours que le gouvernement est en mesure et a le devoir d’agir davantage
pour intervenir dans cette crise. »
Depuis plus de cinq ans, ces hommes sont détenus en
vertu de certificats de sécurité d’immigration. Leur détention est réellement devenue indéfinie, car ils ont un
choix limité ; soit rester en détention en continuant
de contester juridiquement la procédure inéquitable
qui gouverne leurs cas, soit accepter de retourner
dans des pays où, selon Amnistie internationale, ils
font face à de graves risques de torture.
Un grand nombre d’organisations de défense des
droits de l’homme, de juristes, ainsi que de mécanismes de protection des droits de l’homme des
Nations unies tels que le Comité des droits de
l’homme, le Comité contre la torture et le Groupe de
travail sur la détention arbitraire ont exprimé de
graves inquiétudes concernant le fait que les procédures de délivrance de certificats de sécurité ne
respectent pas les normes internationales régissant
les détentions et les procès équitables. Ils se préoccupent également de la position du gouvernement qui
croit qu’il est justifié de déporter ces hommes vers
des pays où ils risquent la torture.
Ces inquiétudes concernant l’absence de procès
équitable et du risque d’un retour vers la torture sont au
cœur des grèves de la faim. Amnistie internationale a
appelé à maintes reprises le gouvernement du Canada à
réformer les lois et pratiques relatives aux certificats de
sécurité et aux conditions de détention pour les détenus
sous certificats de sécurité. « Nous avons aussi demandé
des amendements à la législation canadienne afin de bannir catégoriquement la déportation de tout individu vers
un pays où il fait face à un grave risque de torture. »
souligne André Paradis. « Ces hommes se sont sentis contraints d’entreprendre cette démarche désespérée en raison de l’inaction du gouvernement à traiter ces sérieuses
lacunes en matière de droits humains. »
Amnistie internationale a également souligné des
inquiétudes relatives à la nature des visites familiales, l’accès aux programmes offerts par la prison, aux soins médi-
Adil Charkaoui a été libéré de prison sous
des conditions extrêmement contraignantes.
Il doit entre autres être « chaperonné »
par son père, à gauche sur cette photo.
tion impartiale des allégations et des demandes faites par
les grévistes de la faim soit effectuée. Amnistie internationale formule les demandes suivantes :
nommer instamment une personne chargée d’effectuer cette évaluation ;
veiller à ce qu’un suivi médical quotidien de ces deux
hommes débute immédiatement et ne soit sujet à
aucune condition arbitraire ou déraisonnable.
Amnistie réitère par ailleurs les demandes qu’elle a déjà
formulées.
Amnistie internationale regrette la décision du gouvernement de construire un établissement de détention
spécialisé pour les personnes détenues en vertu d’un certificat de sécurité à Kingston. En créant cet établissement, le
gouvernement a officialisé la détention longue et indéfinie
de ces détenus au moment où la validité constitutionnelle
du processus de délivrance d’un certificat de sécurité est
contesté devant la Cour suprême du Canada.
19 ¬ Mars 2007
FERMONS
GUANTÁNAMO!
L
e 11 janvier, date des premiers transferts de
prisonniers en 2002, et pendant tout le mois de
janvier, un peu partout dans le monde, des voix se
sont élevées pour demander au gouvernement
américain de fermer Guantánamo.
Près de 400 personnes d’environ 35 nationalités
sont toujours détenues sans inculpation ni jugement à
Guantánamo.
Le centre de détention de Guantánamo est la partie
visible, mais bien peu transparente, d’un iceberg aux
sombres facettes : détentions illimitées et au secret,
« restitutions », recours à la torture et aux traitements
cruels, inhumains ou dégradants. Les Etats-Unis
maintiennent d’autres centres de détentions, secrets,
avec la complicité de plusieurs autres pays.
À Montréal, la manifestation a eu lieu le jeudi
25 janvier. Partis du Carré Phillips, les manifestants,
dont plusieurs habillés en orange pour représenter
les détenus ou en treillis militaire pour
personnifier les soldats américains, se sont
rendus face au Consulat des États-Unis.
À Montréal, par moins 30o
le 25 janvier dernier.
© RACHID TNIOUI
Des militants, dans plus
de 25 pays, se sont
mobilisés contre les
détentions illégales à
Guantánamo, réclamant des
procès équitables et la
justice pour tous.
20 ¬ Mars 2007
Les membres d’AI Maroc lors
d’un sit-in en face du bureau
des Nations unies à Rabat.
© AI
Sur la place Wenceslas, à Prague,
les militants AI de la République
Tchèque ont libéré 430 ballons
orange, en l’honneur des 430
personnes alors détenues à
Guantanamo.
AI Grèce a manifesté devant le
parlement grec, à Athènes. Sur
le dos des manifestants, des
témoignages d’ex détenus de
Guantanamo.
Poster de la section turque d’AI
Signez la pétition en ligne
pour faire fermer Guantanamo.
21 ¬ Mars 2007
LISTE DES GROUPES
POUR FORMER OU JOINDRE UN GROUPE : 514-766-9766 ou 1-800-565-9766 (poste 229)
GROUPES LOCAUX RÉSEAUX
SECONDAIRE
CHICOUTIMI
Université du Québec
à Chicoutimi – 401
Catherine Durocher
418-543-0796
GRANBY / WATERLOO - 42
Anne Larkin 450-539-1102
JOLIETTE - 41
Ginette Joly 450-756-4067
MONTRÉAL
• 7 Centre-ville, Sébastien Otis
514-271-0724
• 28 Université de Montréal,
Anne Dagenais-Guertin
514-383-7894
• 30 Outremont,
Alexandra Haedrich
514-278-6460
• 62 UQAM, Joëlle Michaud
514-987-3000 # 1938
• 189 Univ. de Montréal,
Faculté de droit
Marie-Ève Gingras,
514-277-1966
OTTAWA / GATINEAU - 53
Gilles Galarneau
(613) 747-9290
OUTAOUAIS / UQO – 187
Patrick Morin 819-772-4520
QUÉBEC
• 20 Université Laval,
Isabelle Giroux (418) 878-4394
• 45 Haute-ville,
Michelle Jacob (418) 523-5703
• 191 Université Laval
Marie-Kim Mercier
Faculté de Droit (418) 843-1497
RIMOUSKI - 35
Marie-Armelle Thébaud
(418) 724-7046
RIVE-SUD - 102
Sylvain Pelletier
(450) 468-5449
SEPT-ILES - 95 Roger Thiffaut
(418) 968-2106
SHERBROOKE
• 29 Michel Lannou
450-532-5480
• 175 Université de Sherbrooke,
campus Ouest
Sébastien Carpentier
819-562-8424
ST-BONIFACE / MB - 156
Alphonse Lawson
(204) 257-1540
STE-THÉRÈSE - 157
Johanne Lefebvre
514-237-2537, 450-437-0383
ST-HYACINTHE - 166
Monique Arpin (450) 799-3729
ST-JEAN-SUR-RICHELIEU - 183
Denise Dubuc 450-545-1276
ST-JÉRÔME / LAURENTIDES-58
Denise Brouillard (450) 436-4633
THETFORD-MINES - 59
Guy-Paul Massicotte 338-4093
TORONTO, ON - 50
Yveline Baranyi (416) 621-0865
TROIS-RIVIÈRES /
MAURICIE - 109
Vickie Schnieders
(819) 373-5043, (819) 379-3223
VALLÉE DU RICHELIEU - 51
Marie-Marthe Brault
(450) 467-0317
Baie-Comeau
École serge-Bouchard
Baie-Saint-Paul
Centre Éducatif Saint-Aubin
Beauport
École sec. La Courvilloise /
École sec. La Seigneurie
Beloeil École sec. Polybel
Boisbriand
École sec. Jean-Jacques Rousseau
Bois-des-Filion Écoles Rive-Nord
Buckingham École Sec. H-Gamelin
Cap-Rouge École Des Grandes Marées
/ Séminaire St-François
Chambly École sec. De Chambly
Charlesbourg
École sec. Charlesbourg
Charny École sec. Les Etchemins
Châteauguay
École Louis-Philippe-Paré /
École St-René
Chicoutimi
École sec. Charles-Gravel /
École prim. De la Pulperie /
École prim. Des Jolis Prés
Coaticook Collège Rivier
Cowansville Poly. Massey-Vanier
Deux-Montagnes
École sec. Deux-Montagnes
Dieppe, NB
École sec. Mathieu-Martin
Donnacona École sec. Donnacona
Drummondville
École Jeanne-Mance /
École sec. Marie-Rivier /
Collège St-Bernard
Farnham
École sec. Jean-Jacques-Bertrand
Gatineau École sec. De L’Ile /
École sec. Grande-Rivière /
École sec. Nicolas-Gatineau /
Collège St-Alexandre /
École sec. St-Joseph
Gloucester, ON
École sec. Louis-Riel
Granby École sec. J.H. Leclerc /
École Présentation de Marie /
École sec. Sacré-Cœur /
Grand-Mère École Du Rocher
Greenfield Park
École sec. Participative l’Agora
Havre-St-Pierre
École sec. Mgr Labrie
Huntingdon
École sec. Arthur-Pigeon
Iberville École Sec.
Marcellin-Champagnat
Joliette École sec. Thérèse-Martin
Jonquière École sec. Arvida /
École sec. Jonquière /
École sec. Kénogami /
École prim. Notre-Dame du Rosaire
La Baie École sec. La Baie
La Malbaie École sec. Du Plateau
Lachenaie École sec. Des Rives
Lafontaine Académie Lafontaine
Laprairie
École Jean-de-Lamennais /
École sec. de La Magdeleine /
École sec. St-François-Xavier
L’Assomption
Collège L’Assomption /
École sec. Paul-Arseneau
RÉSEAU ACTIONS URGENTES
Marie Côté 514-766-9766 #234
RÉSEAU CONTRE LA PEINE DE MORT
Gilles Sabourin 450-872-5418
514-875-3451
RÉSEAU ÉCONOMIE
ET DROITS HUMAINS
Richard Séguin 514-272-8427
RESEAU ENFANTS
Olivier Valuet 450-465-1937
RÉSEAU FEMMES
Anne Sainte-Marie 514-766-9766
RÉSEAU JURISTES
Louis-Philippe Marineau
450-472-0364 – 514-982-7161 #7501
RÉSEAU LGBT
Alejandro Labonne 514-274-3902
RÉSEAU SANTÉ
Marie Côté 514-766-9766
CÉGEPS
DRUMMONDVILLE
Cégep de Drummondville
GATINEAU Cégep de L’Outaouais
Campus Gabrielle-Roy et
Campus Félix-Leclerc
JOLIETTE Cégep de Joliette
JONQUIÈRE Cégep de Jonquière
LA MALBAIE
Centre d’études collégiales
en Charlevoix
LA POCATIÈRE Cégep de
La Pocatière
LÉVIS Cégep de Lévis-Lauzon
LONGUEUIL
P.L.A.C.E. Rive-Sud – Options nouvelles
MASCOUCHE
Cégep régional Lanaudière
à L’Assomption
MATANE Cégep de Matane
MONT-LAURIER
Centre d’études collégiales
MONTRÉAL Collège Ahuntsic /
Collège André-Grasset /
Cégep André-Laurendeau /
Cégep Bois-de-Boulogne /
Collège Brébeuf /
Collège Gérald-Godin /
Cégep Maisonneuve /
Cégep Marie Victorin /
Collège Stanislas /
Cégep St-Laurent / Collège
de Musique Vincentd’Indy/
Cégep du Vieux-Montréal
QUÉBEC Cégep François-Xavier
Garneau / Collège Mérici /
Cégep Ste-Foy
RIMOUSKI Cégep de Rimouski
ROUYN-NORANDA
Cégep de Rouyn-Noranda
SHERBROOKE Cégep de Sherbrooke /
Séminaire de Sherbrooke
ST-FÉLICIEN Cégep de St-Félicien
ST-GEORGES Cégep
Beauce-Appalaches
ST-HYACINTHE Cégep de St-Hyacinthe
TROIS-RIVIÈRES Collège Laflèche /
Cégep de Trois-Rivières
VICTORIAVILLE Cégep de Victoriaville
Laval
École d’éducation Int. de Laval /
École Georges-Vanier /
Collège Letendre /
École sec. St-Maxime /
École Curé Antoine Labelle /
Lévis Collège de Lévis /
École Marcelle-Mallet /
Juvénat Notre-Dame /
École sec. Pointe-Lévis
Longueuil École sec. De Mortagne/
École D’Éducation internationale /
École sec. Gérard-Filion /
C.E.A. Le Moyne-d’Iberville /
École sec. Jacques-Rousseau /
École sec. Mgr-A.-M.-Parent /
École prim. St-Barthelemy /
Collège Notre-Dame-de-Lourdes /
Louiseville École sec. L’Escale
Macamic
Pavillon Le Séjour Royal Roussillon
Marieville
École sec. Euclide-Théberge
Mascouche École Du Coteau
Moncton École sec. L’Odyssée
Mont-Laurier Poly. St-Joseph
Montmagny
École sec. Louis-Jacques Casault
Montréal Académie de Roberval /
Collège Beaubois /
Collège Charlemagne /
École sec. Félix-Leclerc /
École D’Éducation Internationale de
Montréal / Collège Jean-Eudes /
École sec. Jeanne-Normandin /
École sec. Louis-Riel /
École sec. Marie-Anne /
Marymount Academy /
École sec. Mgr Richard, Édifice Galt/
École sec. Mgr-Richard, Édifice
Rhéaume / École Mont-Royal /
Collège Mont-Saint-Louis /
Collège de Montréal /
Collège Notre-Dame /
École prim. N-D des-Rapides /
École Paul-Gérin-Lajoie d’Outremont /
École sec. Pierre-Laporte /
Collège Régina-Assumpta /
École Sophie-Barat /
Collège St-Louis, Pavillon Lasalle /
Collège St-Louis, Pavillon Lachine /
Pensionnat St-Nom de Marie /
Villa-Maria / Collège Ville-Marie
Montréal-Nord
École sec. Henri-Bourassa
Mont-Rolland École sec. A-N-Morin
Napierville École sec. Louis-Cyr
Nicolet École sec. Jean-Nicolet /
Collège Notre-Dame-de L’Assomption /
Nouvelle Paroisse St-Jean-l’Évangéliste
Oka École sec. Oka
Orléans, ON École sec. Gisèle-Lalonde
Paspébiac École sec. de Paspébiac
Pincourt École sec. Du Chêne Bleu
Québec Collège Champigny /
École sec. De Rochebelle, 1er cycle,
2e cycle / École sec. La Camaradière /
École sec. Les Compagnons de Cartier /
Collège St-Charles Garnier /
Repentigny École sec. Felix-Leclerc/
École sec. Jean-Baptiste-Meilleur
Rigaud Collège Bourget
Rimouski École Paul-Hubert
Roberval Cité étudiante Roberval
JOINDRE UN RÉSEAU
Si vous désirez mener des actions en lien avec une des thématiques précédentes,
n’hésitez pas à contacter la personne responsable.
22 ¬ Mars 2007
Rosemère Externat Sacré-Cœur /
École sec. Hubert-Maisonneuve.
Rouyn-Noranda
École sec. La Source
Salaberry-de-Valleyfield
École sec. Baie-St-François
Senneville École sec St-Georges
Shawinigan École sec. Des Chutes/
Séminaire Ste-Marie
Shediac, NB
École sec. Louis-J Robichaud
Sherbrooke École sec. de
Bromptonville / École prim. Eymard /
École sec. Du Phare /
Collège Mont Notre-Dame /
Maison des jeunes de Fleurimont
Sorel École sec. Fernand-Lefèbvre
St-Agapit École sec. Beaurivage
St-Alexis-des-Monts
École sec. Des Boisés
St-Amable
École sec. François-Williams
Saint-Ambroise École Bon Pasteur
St-Anselme École sec. St-Anselme
St-Bruno Séminaire Ste-trinité /
Centre des services alternatifs
St-Damien École sec. St-Damien
Ste-Agathe-des-Monts
Polyvalente des Monts
Ste-Catherine École Les Timoniers
Ste-Geneviève
École Ste-Geneviève Ouest
Ste-Justine École sec. Des Appalaches
Ste-Thérèse École sec. Ste-Thérèse
St-Étienne École De la Clé du Boisé
St-Fulgence École prim. Mont-Vallin
St-Georges École sec. St-Georges
St-Gérard-Magella
École sec. De L’Amitié
St-Hilaire École sec. Ozias-Leduc
St-Hyacinthe École sec.
Hyacinthe-Delorme / École sec.
St-Joseph, Pavillon Mgr Moreau /
Collège St-Maurice
St-Jean-sur-Richelieu
École sec. Armand-Racicot /
École sec. Beaulieu
St-Jérôme École sec. St-Jérôme
St-Jovite Poly. Curé-Mercure
St-Lambert Collège Durocher
St-Léonard d’Aston
École sec. La Découverte
St-Pierre-les-Becquets
École Sec. Les Seigneuries
St-Polycarpe École sec. Soulanges
Terrebonne
École sec. Armand-Corbeil /
École sec. Léopold-Gravel /
École prim. Notre-Dame /
École St-Sacrement
Tracy École sec. Bernard-Gariépy,
Trois-Rivières École sec. Chavigny/
École sec. Des Pionniers : Pavillon
St-Ursule et Pavillon de la Salle /
Académie Les Estacades /
Institut Secondaire Keranna /
Collège Marie-De-L’Incarnation /
Séminaire St-Joseph /
L’Assomption
Val-d’Or École sec Le Carrefour
Varennes Collège St-Paul
Vaudreuil École sec. Cité-des-jeunes,
pavillon Vaudreuil
Waterloo École sec. Wilfrid-Léger
Whitby, ON. École catholique
St-Charles-Garnier
REGARDS SUR LE MONDE
RAPPORTS-PAYS, 12,5 x 21 cm
7.27
7.28
7.29
7.30
7.31
7.32
Israël, Territoires occupés, Autorité palestinienne : une année d’intifada, 2001, 113p.
Fédération de Russie : Un pays sans véritable justice, 2002, 123p.
Fédération de Russie : La discrimination raciale, 2003, 109 p.
Algérie : Mesures prometteuses ou simples faux-fuyants?, 2003, 68 p.
Fédération de Russie : Une justice en devenir, 2003, 133 p.
France : Pour une véritable justice, 2005, 120 p.
11,95 $
11,95 $
11,95 $
11,95 $
11,95 $
11,95 $
RAPPORTS-PAYS, 12,5 x 22,5 cm
7.8b
7.9b
AGENDA
2007
Trilingue (français,
anglais et espagnol)
avec illustrations
inspirées des 30 articles
de la Déclaration
Universelle des
droits de l’homme.
1.22 Agenda 2007 en 3 langues
(français, anglais, espagnol)
10,00 $
Mauritanie : un avenir sans esclavage?, 2002, 60p.
Tunisie : Le cycle de l’injustice, 2003, 59 p.,
BROCHURES ILLUSTRÉES, 21 x 27 cm
8.15
8.17
8.18
8.19
8.22
8.23
Torture : en finir avec l’impunité pour en finir avec l’injustice, 2001, 19p.
Irak : La population avant tout, 2003, 19 p.,
Fédération de Russie : La justice : un lointain idéal?, 2003, 15 p.
Mettre fin à la violence contre les femmes : un combat pour aujourd’hui (résumé), 2004, 23 p.
Vies détruites, corps brisés : Halte aux crimes commis contre les femmes lors
des conflits armés, 2004, 16 p.
Cruels, inhumains et toujours dégradants : Non à la torture et aux mauvais traitements
dans la guerre du terrorisme. 17p.
5.19
5.20
5.21
5.22
5.24
5.25
5.26
Rapport annuel 2006, 18,5 x 23 cm, 2005, 403 p.
Des mots qui volent comme des oiseaux (lettres et témoignages
des prisons du monde), 15 X 21 cm, 1999, 276p.
Éric-Henri Tandundu, Prisonnier d’opinion adopté par A.I. 15 X 22,5 cm 2001, 386 p.
Tunisie, le livre noir, 22 X 14 cm, 180 p.
Pour des procès équitables, 21 X 29.5 cm, 2001, 183 p.
Les organisations internationales : Amnesty International, 21,5 cm X 27 cm, 2002, 32 p.
Guide à l’usage des membres, 2002, 151 p.
Nouvelles pour la liberté, 2003, 14 X 21 cm., 177 p.
Les normes des Nations unies sur la responsabilité des entreprises en matière
de droits de l’homme : vers une responsabilité juridique, 2004, 19 X 29.5 cm, 34 p.
Combattre la torture — Manuel pour l’action, 21 cm X 29,5 cm, 2004, 195 p.
William Sampson : Confidences d’un homme innocent, 2006, 405 p. NOUVEAU
23,95 $
39,95 $
20,00 $
24,95 $
29,95 $
19,95 $
8,95 $
19,95 $
12,95 $
29,95 $
21,95 $
6250, Boul. Monk
Montréal (Québec)
H4E 3H7
Tél.: (514) 766-9766
Fax : (514) 766-2088
Envoi de
poste-publications
Enregistrement
no 09637
NOM
MODE DE PAIEMENT :
Mandat-poste
14,95 $
14,95 $
14,95 $
14,95 $
14,95 $
14,95 $
14,95 $
14,95 $
DOCUMENTS DE RÉFÉRENCE
5.1
5.17
Je m’abonne à AGIR (5 $ pour un an)
Je fais un don à Amnistie
Je deviens membre d’Amnistie*
20 $ 30 $ 50 $ 100 $ AUTRE :
$
5,95 $
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Torture : une impunité criminelle, 2001, 143p.
Mettre fin à la violence contre les femmes : un combat pour aujourd’hui, 2004, 156p.
Les crimes commis contre les femmes lors des conflits armés, 2004, 127 p.
Armes à feu : les femmes en danger, 2005, 88p.
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