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E x p o s i t i o n
du 21 juillet au 31 octobre 2010
ХУДОЖНИКИ РУССКОГО ЗАРУБЕЖЬЯ
Les artistes russes hors frontière
« Les Russes nous font remonter le temps
du Montparnasse, ils ont marqué les heures
chaudes de Vavin et de Port-Royal pendant
l'époque d'or de l'entre-deux-guerres. »
Serge FERAT (1881-1958) • La charrette
Pierre Restany
Boris ANISFELD (1879-1973) • Shulamite
L’exposition présentée est consacrée aux « artistes russes hors
frontière », ou « Russkoe Zarubejie », à cette partie du patrimoine
culturel russe qui s’est construite en exil, le plus souvent à Paris et
surtout à Montparnasse. Sa richesse est aujourd’hui largement
reconnue, en Russie comme en France, pour les grands noms qui l’ont
illustrée. Mais il reste à faire découvrir au public toute une grande part,
très intéressante, de ce patrimoine, demeurée en marge des projecteurs
des médias et des institutions.
LIKI ROUSSKOVO
ZAROUBEJIA
Les artistes
russes
hors
frontière
Nous remercions donc chaleureusement l'homme sans qui cette
exposition n'aurait pas vu le jour, Georges Khatsenkov. Collectionneur
passionné, il nous révèle, grâce à sa généreuse collaboration, une
superbe partie d’un patrimoine culturel si peu connu en France.
Nous saluons également Vladimir et André Hofmann, deux experts en
art russe qui mettent à notre disposition et à celle de tous les visiteurs,
leurs connaissances et leur passion pour cet art notamment à travers la
rédaction du catalogue édité pour l'occasion qui laissera une trace
pérenne de cette exposition singulière, mais forcément temporaire.
Ancien atelier de Marie Vassilieff
Musée du Montparnasse
21, avenue du Maine 75015 Paris
tél : 01 42 22 91 96 — email : [email protected]
w w w. m u s e e d u m o n t p a r n a s s e . n e t
Ouvert tous les jours sauf le lundi du 21 juillet au 31 octobre 2010
Livre-catalogue de 208 pages en couleurs
atelier Patrix © Musée du Montparnasse 2010
Métro : Montparnasse-Bienvenüe (sortie n° 2)
Marie VASSILIEFF (1884-1957) • Nu à l’atelier
Et quel endroit plus propice à l'accueil de ces tableaux, que l'un des lieux
qui les a accueillis lors de leur exil ? Les anciens ateliers de Marie Vassiliev
et sa célèbre cantine qui a reçu tant d'artistes de toute nationalité et tout
domaine sont aujourd'hui les locaux du musée du Montparnasse.
Toujours avec cette tradition d'intersection, ce mélange des cultures du monde... du connu et de l'inconnu, du vivant se reflétant dans le
miroir de son histoire et de ses racines, le musée s'est donné pour tache de nourrir la mémoire du quartier du Montparnasse. Il s’emploie
à redevenir ce que ces ateliers étaient : un lieu cosmopolite où l'activité foisonnante et créative de ses habitants contribue à l'enrichissement
du patrimoine culturel de demain, un lieu pour tous, un musée de société où chacun est acteur de ce qui est donné à voir.
Tout est donc aujourd'hui rassemblé pour faire de cette exposition “Les artistes russes hors frontière” un endroit incontournable de l'été
2010 et qui sera sans nul doute une véritable révélation pour bon nombre de visiteurs spécialistes ou amateurs.
Jean DIGNE président du musée du Montparnasse
Le vent soufflé par la Révolution d’octobre 1917 a profondément bouleversé le
Etablis souvent dans le quartier de Montparnasse, qui est leur point de
ralliement, les artistes russes se mêlent et se confrontent aux autres
artistes présents, originaires des quatre coins du monde, se regroupent,
participent à la vie du quartier, deviennent les acteurs des fameuses
« heures chaudes de Montparnasse » marquées par les rencontres à La
Rotonde, au Dôme, à La Coupole, et au Bullier, face à La Closerie des
Lilas, avec ses bals travestis annuels organisés par Iliazd pour renflouer
les caisses de l’« Union des artistes russes » dont il assure le secrétariat
général. L’affiche du GRAND BAL TRA/vesti/nsmental (23 février 1923)
donne le ton : « Gontcharova et sa boutique de masques - Delaunay et
sa Compagnie transtlantique de pickpockets - Larionow et son
rayonnisme – Léger et son orchestre-décor - Iliazde et ses accès de fièvre
au 41e degré - Marie Wassilieff et ses poupons – Serge Romoff ami des
pauvres - Tristan Tzara et ses oiseaux gras - Pascin et ses danses du
ventre inédites – Lizica Codréano dans la chorégraphie de Larionow Baraque des poètes où l’on vend des poèmes au mètre »… L’année
suivante, c’est au tour du « Bal Banal » et du « Bal Olympien » de défrayer
la chronique et, en 1925, celui du « Bal de la Grande Ourse » à l’affiche
dessinée par Henri Laurens, qui prend pour thème l’architecture
constructiviste en hommage à l’exposition internationale des Arts
décoratifs. Les participants en gardent un souvenir ému, par la quantité
de jolies femmes rencontrées, y compris les modèles des académies,
largement dévêtues !
destin des intellectuels et des artistes russes. Beaucoup ont été contraints de
quitter leur pays et de s’exiler.
Ceux qui sont restés ont dû se plier aux exigences du nouveau pouvoir
soviétique et, sur le plan esthétique, au « réalisme socialiste », devenu à partir du
début des années 30, après une période de coexistence pacifique et même
fraternelle entre les artistes de l’avant-garde engagés dans l’action et les
autorités, la ligne officielle et l’unique voie autorisée, sous peine de relégation ou
de représailles.
Beaucoup ont élu pour terre d’asile la France et surtout Paris, qui constituait
depuis le dix-neuvième siècle la Mecque artistique de l’Europe et le passage
obligé pour tout artiste. Beaucoup d’entre eux y avaient séjourné avant même la
Révolution.
C’est à Paris que Diaghilev exposait la peinture russe, dès 1906, au salon
d’Automne, avant de partir à la conquête du monde avec sa troupe des Ballets
russes. L’effet était saisissant. Diaghilev réalisait la synthèse des arts : musique,
peinture, danse… Avec le concours de ses peintres du monde de l’art : Bakst,
Benois, Korovine, Roerich, Golovine, Bilibine, Larionov, Gontcharova…
Ceux des artistes russes qui s’étaient établis déjà en France avant la guerre, sont
rejoints par la vague des émigrés à partir des années 20. De la sorte, les artistes
russes, souvent parmi les plus éminents, se retrouvent hors de leur pays, font
désormais partie du « Russkoe Zaroubejie », c’est-à-dire de la « Russie hors
frontière ». Parmi eux : Chagall, Kandinsky, Marie Vassilieff, Gontcharova,
Larionov, Alexandra Exter, Sonia Delaunay, Férat, Soutine, Somov, Maliavine,
Bilibine, Grigoriev, Pougny, Iacovleff, Ivanoff, Doboujinsky, Choukhaïeff,
Annenkov, Baranoff-Rossiné, Sérébriakova, Kisling, Tarkhoff, Charchoune,
Anisfeld, Korovine, Survage, Tchélistchev, Kalmakov, Stelletski ; les sculpteurs
Zadkine, Chana Orloff ; les décorateurs Erté, Bilinski, Zinoview, les illustrateurs
Alexandre Alexeïeff et Zworykine… et quantité d’autres moins connus
aujourd’hui mais de très grande qualité.
Ensemble, ils constituent la première génération des artistes russes
émigrés. A leurs côtés, des plus jeunes, qui ont quitté la Russie encore
adolescents ou même enfants, grossissent les rangs de la diaspora
artistique russe : Poliakoff, Lanskoy, Téréchkovitch, De Staël…
Dans l’entre-deux-guerres, les galeries parisiennes souvent prestigieuses
leur ouvrent leurs portes : galerie Armand Drouant, Billiet-Worms,
Bernheim et Berheim Jeune, Bonaparte, La Boétie, Devambez, SiotDecauville, Bing, Katia Granoff, Barbazanges, La Rennaissance, L’Epoque,
Sauvage… de même que les fidèles Vladimir Hirshman, qui les reçoit au
salon Hirshman du faubourg Saint-Honoré, Lesnik dans son magasin
d’antiquités du boulevard Raspail et Povolozky dans sa librairie-galerie de
la rue Bonaparte
Dans la Russie pré-révolutionnaire et révolutionnaire, ils ont illustré les courants
divers de l’art de l’époque, de la figuration jusqu’à l’avant-garde suprématiste et
constructiviste. Une fois établis à Paris, certains restent fidèles à leur style, d’autres
s’adaptent au nouvel univers artistique qui les environne, et aussi aux exigences
d’une existence devenue précaire. D’une manière générale, les peintres figuratifs
ont plus de facilité à s’adapter tandis que les anciens tenants de l’avant-garde
passent par des périodes de recherches et de doutes. Les figuratifs s’inspirent tantôt
des thèmes russes de leur passé, tantôt des paysages français et parisiens. Certains,
ex-avant-gardistes renouent avec la figuration, comme Pougny et Mansouroff.
Les destins sont divers : Korovine continue de brosser les vues d’un Paris
nocturne impressionniste et les paysages russes antérieurs ; Maliavine évoque
les paysannes de sa terre natale dans des compositions colorées et
foisonnantes ; Chmarov les plonge dans des halos de douce lumière ; Iacovleff,
éternel voyageur, a la bonne fortune de participer aux campagnes Citroën, et
ramène de ses voyages en Afrique et au Japon des centaines de compositions,
peintures et sanguines ; Sérébriakova peint et dessine ses modèles préférés qui
donnent lieu à des chefs-d’œuvre de sensualité ; Véra Rockline rivalise avec elle
avec d’admirables nus et portraits féminins. Eternelle muse montparnassienne,
Marie Vassilieff édulcore le cubisme vigoureux de ses débuts pour peindre des
compositions empreintes de religiosité ; Kalmakov développe un symbolisme
onirique, raffiné et sulfureux ; Tchistovsky illustre le raffinement de beautés
sensuelles et art-déco ; Exter, avant-gardiste dans l’âme, reste fidèle à
l’abstraction ; Gontcharova, toujours prompte à développer en Russie les
concepts novateurs de son époux Larionov, initiateur du rayonnisme, continue
d’explorer d’innombrables déclinaisons plastiques ; Pougny trouve sa voie au
terme d’une longue recherche dans d’admirables petits formats vuillardesques ;
Annenkov, accaparé par son activité de décorateur au cinéma, troque le
futurisme au bénéfice d’une figuration synthétique qui n’est pas sans évoquer
Raoul Dufy, avec le jeu de la matière en plus ; Charchoune s’inspire de partitions
musicales pour ses compositions abstraites...
Marquées par la guerre et de nouvelles transhumances, les années 40/50
marquent un tournant. L’abstraction revient en force des deux côtés de
l’Océan, portant en elle une liberté picturale en accord avec la liberté des
idées retrouvées à la Libération. Kandinsky se trouve définitivement
consacré. Sonia Delaunay, Charchoune, Annenkov, De Staël, Lanskoy,
Poliakoff, Zack, Grimm, Karskaia trouvent dans cette seconde vague de
l’abstraction, soit l’affermissement de leurs parcours, soit, pour ceux qui
avaient adhéré à la première abstraction, une seconde jeunesse.
De la sorte, tandis que le réalisme socialiste perdure et règne en maître en
Union Soviétique, un pan entier de la création artistique russe, le plus
original car non soumis aux contraintes idéologiques, s’effectue hors
frontière, enrichissant à la fois le patrimoine russe et le patrimoine
français.
Cet apport n’est pas toujours apprécié à sa juste valeur dans leur pays
d’adoption : en majorité, les peintres de l’émigrations russe – hors les
grands ténors - achèvent leur existence dans la misère et l’oubli, ignorés
des institutions, absents des grandes collections publiques.
Georges ANNENKOV (1889-1974) • Nu allongé
Il aura fallu attendre la Pérestroïka en Russie pour leur rendre une
nouvelle visibilité : ils sont, depuis une quinzaine d’années, redécouverts
dans leur pays d’origine, honorés par des expositions personnelles ou
thématiques, convoités par les nouveaux collectionneurs. A Moscou
existe déjà un musée de « la Russie hors frontière ».
Léopold SURVAGE (1879-1968) • Coucher de soleil
Zinaïda SEREBRIAKOVA (1884-1967) • Nu orientaliste assis
Natalia GONTCHAROVA (1881-1962) • Troïka
Serge IVANOFF (1893-1983) • Contemplation
Vladimir HOFMANN expert en art russe auprès de l’Alliance européenne des experts
André HOFMANN rédacteur du Catalogue raisonné de Youri Annenkov
Marie MAREVNA (1892-1984) • La coupe de fruits

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